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Exposition coloniale de Marseille (1922)

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Exposition coloniale de Marseille 1922
David Dellepiane, affiche de l'exposition coloniale de 1922 à Marseille.
David Dellepiane, affiche de l'exposition coloniale de 1922 à Marseille.
Type Exposition coloniale
Pays Drapeau de la France France
Localisation Marseille
Date d'ouverture
Date de clôture

L'Exposition coloniale de Marseille en 1922 est la cinquième exposition coloniale organisée en France, après celle de Rouen en 1896, de Rochefort-sur-Mer en 1898, de Marseille en 1906 et de Paris en 1907.

Travaux préparatoires

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Après le succès de l'exposition coloniale de 1906 qui s'était déroulée du au , Jules Charles-Roux, ancien commissaire de cette exposition, et Adrien Artaud, président de la chambre de commerce, parviennent à faire admettre par les pouvoirs publics le principe d'une nouvelle exposition coloniale. Par délibérations du et du , le conseil municipal de Marseille décide de choisir le parc du Rond-Point du Prado pour siège de l'exposition qui devait avoir lieu en 1916 et vote une première subvention d'un million de francs pour les frais d'organisation[1].

Pour donner tout son éclat au lancement de cette exposition, la ville de Marseille saisit l'occasion du retour d'Espagne du président de la République Raymond Poincaré pour lui faire poser la première pierre des futures constructions. Arrivé à bord du cuirassé Carthagène, Raymond Poincaré débarque au Vieux-Port le au matin et pose la première pierre dans l'après-midi. Le lendemain il visitera les travaux du tunnel du Rove avant de regagner Paris[2].

Les travaux à peine commencés s'arrêtent à la suite du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le parc ainsi que le grand palais et le palais des machines qui avaient été conservés depuis la précédente exposition de 1906, sont utilisés pour le cantonnement des troupes de passage, notamment celles en provenance des colonies[3].

La paix revenue, le projet est repris avec la nomination par décret du d'Adrien Artaud comme commissaire général de l'exposition en remplacement et à la suite du décès de Jules Charles-Roux. Un autre décret du nomme Xavier Loisy, ancien inspecteur des colonies, commissaire général adjoint et Louis Bonnaud, directeur[4].

Plusieurs journaux ont accompagné l'Exposition : certains comme simple guide pratique [5], d'autres plus informatifs sur les représentations des colonies [6], d'autres plus complets encore et qui présenteront toutes les étapes de l'évènement, du projet initial jusqu'au dernier jour de sa fermeture [7].

Activités et manifestations

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L'inauguration officielle a lieu le dimanche, jour de Pâques, par Siméon Flaissières maire de Marseille, Adrien Artaud commissaire général de l'exposition, Hubert Giraud président de la chambre de commerce, M. Pasquet président du conseil général des Bouches-du-Rhône et Albert Sarraut ministre des Colonies[8]. Le , le président de la République Alexandre Millerand visite l'exposition accompagné de Maurice Maunoury, ministre de l'Intérieur, d'André Maginot, ministre de la Guerre, d'Henry Chéron, ministre de l'Agriculture, et d'Albert Sarraut. D'autres ministres se rendent à leur tour à Marseille : Flaminius Raiberti, ministre de la Marine, Charles Reibel, ministre des Régions libérées, Maurice Colrat, ministre de la Justice, Paul Strauss, ministre de l'Hygiène, ainsi que de hautes personnalités militaires : Joseph Joffre, Philippe Pétain, Louis Franchet d'Espèrey, Émile Fayolle, Henri Joseph Eugène Gouraud, Charles Mangin, etc.

Deux pavillons et les palais du Maroc et de Madagascar sont dus à l'architecte Joachim Richard.

Cette exposition coloniale connaît un énorme succès et est une réussite confirmée par le nombre de visiteurs estimé à plus de trois millions de personnes[9]. Après les tristesses de la guerre et les incertitudes qui la suivaient, ce fut le triomphe de Marseille, véritable métropole. Ce succès n'est pas seulement lié aux intérêts du négoce, il est également dû à l'attrait d'un monde qui à l'époque paraissait mystérieux.

Isabelle Richefort conclut ainsi le livre Désirs d'ailleurs : « Si les critiques portèrent sur la mise en scène convenue et stéréotypée de l'indigène ainsi que sur la volonté des organisateurs de démontrer la légitimité de la colonisation, l'exposition a témoigné d'une réelle reconnaissance d'autres cultures et d'autres modes de vie »[10].

Antonin Artaud écrit dans une lettre du 20 juillet 1922 adressée à Genica Athanasiou : "j'ai visité ici l'Exposition coloniale. J'en ai une impression de désolation, et aussi de calme et de fraîcheur. Du soleil, des robes claires." A cette occasion, Artaud découvre le théâtre oriental en assistant à un spectacle de danseuses cambodgiennes dans une reconstitution du temple d'Angkor.[réf. nécessaire]

Notes et références

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  1. Régismanset 1921, p. 24.
  2. Pierre Gallocher, Marseille, Zigzags dans le passé, t. IV, Marseille, P. Tacussel, , 230 p., 21 × 19 cm (ISBN 2-903963-82-7), chap. XIX (« L'exposition coloniale de 1922 »), p. 149
  3. Adrien Artaud, Louis Bonnaud, Auguste Giry, José Silbert, Pierre Guesde et al., Exposition nationale coloniale de Marseille, 1922, Paris, Commissariat général de l'exposition, , 311 p., 34 × 24 cm, p. 40
  4. Régismanset 1921, p. 36.
  5. « Le guide commercial de l'Exposition nationale coloniale de Marseille avril-novembre 1922 », sur odyssee.univ-amu.fr (consulté en ).
  6. « L'économiste colonial illustré. L'exposition coloniale de Marseille - Colonies et Protectorats », sur odyssee.univ-amu.fr (consulté en ).
  7. « Journal officiel de l'exposition coloniale Marseille 1916 », sur odyssee.univ-amu.fr (consulté en ).
  8. « L'Inauguration de l'Exposition Coloniale de Marseille », Les Annales Coloniales, vol. 23, no 58,‎ (lire en ligne Accès libre)
  9. Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Laurent Gervereau, Images et colonies (1880 à 1962). Iconographie et propagande coloniale sur l'Afrique française (exposition au Musée d'histoire contemporaine, Paris, 1993-1994), Paris, ACHAC, , 303 p. (ISBN 2-901658-24-5, OCLC 708327639), p. 113.
  10. Aillaud (G.) et al. 2006, p. 125.

Articles connexes

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Bibliographie

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  • [Aillaud (G.) et al. 2002] Georges Aillaud (dir.), Yvon Georgelin (dir.), Henri Tachoire (dir.), Arlette Aillaud, Bernard Barbier, Georges Bergoin, Marcel Coudurié, Pierre Échinard et Yvonne Levi, Marseille, 2 600 ans de découvertes scientifiques : Des origines au milieu du XXe siècle, vol. II : Vers la création de la faculté des sciences, Publications de l'Université de Provence, , 361 p., 24 × 16 cm (ISBN 2-85399-503-8, OCLC 495467968), chap. XXIX (« Les expositions coloniales de 1906 et 1922 »), p. 333-349.
  • [Aillaud (G.) et al. 2006] Georges Aillaud, Isabelle Aillaud, Bernard Barbier et al., Désirs d'ailleurs, les expositions coloniales de Marseille 1906 et 1922, Marseille, Archives municipales de Marseille / Éditions alors Hors du Temps, , 139 p. (ISBN 2-915392-06-4, OCLC 213436247), p. 109-125. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Artaud et al. 1923] Adrien Artaud, Louis Bonnaud, Auguste Giry, José Silbert, Pierre Guesde et al., Exposition nationale coloniale de Marseille, 1922, Paris, Commissariat général de l'exposition, , 311 p., 34 × 24 cm (OCLC 467131053).
  • [Gallocher 1995] Pierre Gallocher, Marseille, Zigzags dans le passé, t. IV, Marseille, P. Tacussel, , 230 p., 21 × 19 cm (ISBN 2-903963-82-7, OCLC 463860963), chap. XIX (« L'exposition coloniale de 1922 »), p. 147-171.
  • [Morando 2004] Laurent Morando, « Les expositions coloniales nationales de Marseille de 1906 et 1922 : manifestations locales ou nationales ? », Provence Historique, vol. 54, no 216,‎ , p. 229-252 (lire en ligne [PDF]).
  • [Régismanset 1921] Charles Régismanset (ill. René-Claude Martin), L'exposition nationale coloniale de Marseille 1922, Paris, Les imprimeries françaises réunies, , 79 p., 26 × 16 cm (OCLC 14285653, lire en ligne [PDF] sur archive.org). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

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Liens externes

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