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Dmitri Chtcherbatchiov

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Dmitri Grigorievitch Chtcherbatchiov
Dmitri Chtcherbatchiov
Le général Chtcherbatchiov présenté dans Le Pays de France.

Naissance 6 février 1857 ( dans le calendrier grégorien)
Rouza (Gouvernement de Moscou)
Décès (à 74 ans)
Nice
Origine Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Arme artillerie
infanterie
Grade Général d’infanterie
Années de service 1863 – 1919
Commandement 145e régiment d'infanterie de Novotcherkassk
Régiment de la Garde Pavlovski
l'École militaire d'état-major Nicolas
IXe Corps d'infanterie
7e Armée
du Front roumain
Conflits Première Guerre mondiale
Guerre civile russe
Faits d'armes Bataille de Lemberg
Siège de Przemyśl
Offensive Broussilov
Distinctions Ordre de St-Georges IIIe classe Ordre de Saint-Georges

Ordre de Saint-Vladimir IIe classe Ordre de Saint-Vladimir
Ordre de Sainte-Anne Ie classe Ordre de Sainte-Anne
Ordre de Saint-Stanislas Ie classe Ordre de Saint-Stanislas
Grand-Croix de la Légion d'honneur

Dmitri Grigorievitch Chtcherbatchiov (en russe : Дмитрий Григорьевич Щербачёв) est un général russe, né en 1857 dans la propriété familiale proche de Rouza[1], décédé en 1932 à Nice, combattant de la Première Guerre mondiale puis dans les Armées blanches.

Biographie et carrière militaire

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Il appartient à une famille de la noblesse inscrite dans le gouvernement de Saint-Pétersbourg. Il est le fils aîné du général-major Grigori Chtcherbatchiov (1823-1899), essayiste et cofondateur du journal Lecture populaire. Dimitri Grigorievitch est diplômé du corps des cadets d'Oriol (1873) que son père dirigea de 1867 à 1872.

D'une formation d'artillerie, il est sorti de l'école d'artillerie Michel et sert dans une unité d'artillerie à cheval puis dans l'artillerie à cheval de la Garde le . Il est diplômé de l'École militaire d'état-major Nicolas en 1884 pour être versé dans le Régiment des chasseurs de la garde, il passe le comme chef d'état-major de la 2e division d'infanterie de la Garde ; passe commandant du 145e régiment d'infanterie de Novotcherkassk puis le commandant du Régiment de la Garde Pavlovski. C'est dans ce cadre qu'il participe à la répression de la Révolution russe de 1905 à la tête d'un détachement spécial des Gardes et à la fusillade de la Perspective Nevski ce qui lui valut de faire partie de la suite Sa Majesté.

Il devient ensuite le commandant de la 1re brigade d'infanterie de Finlande en 1906 avant de passer à la tête de l'École militaire d'état-major Nicolas pour tirer les enseignements de la Guerre russo-japonaise et y faire entrer de nouveaux enseignants.

À partir du , il est chef de l'Académie militaire Nicolas. Sous la direction du général Chtcherbatchiov, l'Académie entreprend des réformes en tenant compte de l'expérience de la Guerre russo-japonaise qu’elle a connue. À partir de 1912, il est nommé commandant du 9ème corps d'armée, avec lequel il a participé à la Première Guerre mondiale.

Son épouse est Nadejda Alexandrovna Mariná - (1.03.1872, Saint-Pétersbourg - 27.08.1962, Nice), est la fille du major-général Alexandre Apollonovitch Marina (1824-1901) et de la comtesse Sofia Mikhaïlovna Tsoukato. Lors de son exil en France, elle vit à Nice. Entre les années 1920 et 1930 elle est élue présidente du comité Jour de l'enfant russe à Nice. Elle est enterrée au cimetière de Caucade (cimetière russe de Nice)

De cette union sont issus :

  • Ekaterina Dmitrievna (, Saint-Pétersbourg - 05/03/1980, Buenos Aires, Argentine). Elle est mariée au colonel du régiment de sapeurs-pompiers Alexandre Alexandrovitch Vadine, fils du général-major Alexandre Nikolaïevitch Vadine (1866-1946). En exil, elle vit en Belgique, puis en Argentine.
  • Sofia Dmitrievna (, Saint-Pétersbourg - , Bruxelles, Belgique), deuxième épouse (depuis le (divorcée le )) du major général E. G. de Wahl. Elle est enterrée à Nice.
  • Alexandre Dmitrievitch (08.20.1899 - 30.01.1958, Vorkouta); diplômé du Corps des Pages (1916) et, dès 1917, fait partie du régiment d'artillerie de la garde, il est l'aide de camp personnel du chef d'état-major des armées du front roumain; En 1918, il fut transféré dans la réserve et vit dans l'émigration jusqu'en à Prague. À l'arrivée des troupes soviétiques, il fut arrêté et placé en détention à Vorkouta.
  • Maria Dmitrievna (30/01/1903 - 02/10/1972, Prague). Elle est mariée (du à Prague) à Vladimir Trefilevitch Rafalsky (le à Saint-Pétersbourg - 05/12/1945 à Prague), secrétaire d'ambassade à Rome (1917) et à Prague (1918), où il représentait le gouvernement provisoire de la Russie; avec l'arrivée en 1945 des troupes soviétiques à Prague, il est arrêté par le NKVD de l'URSS et se suicide en se jetant par la fenêtre.

Première Guerre mondiale

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Portrait du général Chtcherbatchiov.

Il commande le IXe Corps d'infanterie à partir de 1912, sous les ordres du général Nikolaï Ivanov. Durant la bataille de Lemberg, en 1914, il met en œuvre sa tactique (le bombardement à outrance de la première ligne ennemie comme le voulait la doctrine française) ; il se distingue lors de la prise de Lemberg, qui lui vaut l'ordre de Saint-Georges de 4e classe, et lors du siège de Przemyśl.

En , le général Chtcherbatchiov est nommé commandant de la 11e armée dans les Carpates (entre la 8e armée d'Alexeï Broussilov et la 9e armée de Platon Letchitski). En , promu général d'infanterie, il passe à la tête de la 7e armée rattachée au Front du Sud-Ouest où il se fait déborder par les ailes en appliquant la même tactique de bombardement.

Durant l'offensive Broussilov, les mêmes causes donnant les mêmes effets, plus de 20 000 soldats furent perdus dans une attaque le long de la Strypa (affluent du Dniestr). Sur l'insistance de Broussilov, il tente une seconde attaque le avec l'obligation de résultat et les troupes du général Bothmer sont refoulées. Grâce à cette percée, l'étoile de Chtcherbatchiov se remet à briller et il prend le le commandement du front roumain, fort de quatre armées russes et deux armées roumaines, en remplacement d'Andreï Zaïontchkovski. Il reprend part à la bataille de Mărășești en juillet 1917 mais le gouvernement Kerenski bloque l'exploitation de cette avance. L'offensive de la 11e armée allemande d'August von Mackensen est toutefois repoussée.

La guerre civile

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Portrait en 1930.

Après la révolution d'Octobre, Chtcherbatchiov parvient à maintenir l'ordre sur le front roumain et récuse le nouveau pouvoir. Il est en contact avec le général Alexeïev pour former une organisation de volontaires. Il a le soutien de Henri Berthelot qui opère à Iași. Il entame des pourparlers avec Mackensen et les Austro-Hongrois en pour un cessez-le-feu. Pendant ce temps, il pousse son avantage[Quoi ?] et celui des Roumains en envahissant la Bessarabie. La politique roumaine et les événements en Russie l'amenèrent à démissionner de son commandement le . Il se retire alors dans une propriété offerte par le roi de Roumanie. Après la capitulation allemande, il rencontre Berthelot à Bucarest et reçoit la grand-croix de l'ordre national de la Légion d'honneur pour son action. Il obtient également le soutien allié pour les troupes blanches. Il fut nommé représentant des troupes russes auprès des Alliés et œuvra pour l'union des forces blanches (Armée des volontaires et Armée du Don).

Il rejoint la France en 1919 où il travaille au ravitaillement des Armées blanches, au recrutement de soldats et est confirmé dans son poste par Alexandre Koltchak. En désaccord avec le général Wrangel il démissionne de ses fonctions en .

Il s'installe alors à Nice avec une pension roumaine. Il meurt le et est enterré avec les honneurs militaires rendu par les Chasseurs alpins, le maréchal Constantin Prezan pour l'armée roumaine, le général Wari représentant la France, de nombreux collègues russes dans le cimetière orthodoxe de Caucade.

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Notes et références

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  1. (ru) Valentin A. Rounov, Commandants de la Première Guerre mondiale : Figures de l'armée russe [« Полководцы Первой Мировой: Русская армия в лицах »], Moscou, Eksmo, coll. « Génies de la guerre »,‎ , 832 p. (ISBN 978-5-699-67868-6).