Cheval au Tchad
Cheval au Tchad | |
Attelage d'une charrette à plateau. | |
Espèce | Cheval |
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Statut | introduit |
Races élevées | Bahr-El-Ghazal, Barbe-Arabe, Dongola et Poney du Logone |
Objectifs d'élevage | Sport hippique, portage d'eau |
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Le cheval au Tchad fait partie du quotidien depuis les débuts de l'ère chrétienne, tant pour le transport, la guerre, que pour les parades. Le sport hippique, introduit à la fin des années 1960, reste pratiqué malgré un fort déclin. Il est notamment populaire parmi les sahariens.
Histoire
[modifier | modifier le code]L'élevage du cheval semble s'être développé au début de l'ère chrétienne, deux à trois siècles avant celui du dromadaire, pour des besoins militaires et de prestige[1].
L'Association d’encouragement pour l'amélioration des races des chevaux du Tchad (AEARCT) est créée à la fin des années 1960, notamment par Abdoulaye Lamana[2]. En 1970, cette association importe six Selle français du Limousin pour entrer en croisement avec les chevaux tchadiens[2]. Le sport hippique devient rapidement populaire, aussi bien chez les Musulmans des régions du Nord que chez les Chrétiens des régions du Sud, et engendre des revenus grâce aux paris sportifs[2]. Des courses se tiennent à N'Djaména, chaque vendredi, samedi et dimanche[2].
Ce secteur subit ensuite un long déclin en raison des guerres, d'instabilités, de la vente de certains des meilleurs étalons au Nigeria, et du rejet des paris par les Musulmans[2]. En 2006 et 2008, des milices Janjawid à cheval attaquent régulièrement les villages du Sud-Est du Tchad, près de la frontière avec le Soudan[3],[4].
En juin 2014, le Tchad remporte la course hippique internationale de Maroua[5]. Début 2019, une grave épidémie de peste équine décime 300 000 chevaux et ânes sur 13 provinces au Tchad[6]. En avril 2019, le cheval du président Idriss Deby remporte la course de 10 km du Festival international des cultures sahariennes (FICSA)[7], parmi 92 participants[8].
Pratiques
[modifier | modifier le code]L'AEARCT est placée sous la tutelle du ministère de l'élevage tchadien[2]. Le sport hippique reste pratiqué, la course de la catégorie Gargache sur 1 600 m pour la saison 2015-2016 recevant par exemple surtout des chevaux Anglo-arabes soudanais, montés à cru[2]. La participation aux courses officielles exige une cotisation annuelle, et attire une trentaine d'écuries dans la capitale N'Djaména chaque dimanche[2]. Des courses non-officielles sont organisées dans les régions de brousse, pour résoudre des différents d'honneurs entre familles ou tribus[2]. En l'absence de règlement, les chevaux peuvent être dopés à la dexaméthasone[2]. Ces courses de brousse engendrent par ailleurs de nombreux problèmes de santé chez les chevaux[2].
Le FICSA, dont l'édition de 2019 s'est déroulée à Amdjarass, a reçu près de 200 montures et leurs jockeys pour des courses dans le désert permettant des gains d'argent et la reconnaissance des communautés vainqueurs[9].
Dans l'Est du pays, les chevaux servent, attelés, aux porteurs d'eau[10].
Élevage
[modifier | modifier le code]D'après la base de données DAD-IS, le Tchad compte quatre races de chevaux élevées sur son territoire : le Bahr-El-Ghazal, le Barbe-Arabe, le Dongola et le Poney du Logone, par ailleurs connu sous un très grand nombre de noms : Kirdi(mi), Mbai, Pagan, Poney Hoho, Poney de la Kabia, Sara et Lakka[11].
Culture
[modifier | modifier le code]La région du Borkou-Ennedi-Tibesti compte de nombreuses œuvres d'art rupestre[12]. La guelta d’Archei montre ainsi des chevaux montés et représentés avec sens du mouvement[12].
Le cheval est perçu comme un signe de noblesse[2]. Il est cité dans les contes traditionnels moundang tchadiens[13].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Tchad », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
- Vincent Dunheim, « Tchad : la course hippique n’a pas perdu ses lettres de noblesse », sur JeuneAfrique.com, Jeune Afrique, (consulté le ).
- (en) « Des hommes se déplaçant à cheval attaquent davantage de villages à l'est du Tchad - Chad », sur ReliefWeb (consulté le )
- Avenue, « « Ils sont venus pour nous tuer » | Attaques de milices et agressions ethniques contre les civils à l’est du Tchad », sur Human Rights Watch, (consulté le )
- « Le Tchad domine la course hippique internationale de Maroua », sur Journal du Cameroun, (consulté le )
- « Au Tchad, une peste décime 300 000 ânes et chevaux sur 13 provinces », sur Tchad Convergence, (consulté le ).
- « Tchad : au FISCA, le cheval du président Idriss Deby remporte la course hippique », sur Journal du Tchad, (consulté le )
- « Tchad : les cavaliers du Sahel se battent pour l'honneur », sur TV5MONDE, (consulté le )
- « Reportage Afrique - Tchad: les courses de chevaux et de dromadaires au festival d’Amdjarass », sur RFI, (consulté le ).
- Amaury Hauchard, « Dans l'est du Tchad, une eau rare livrée par des colporteurs », sur Orange Actualités, (consulté le ).
- (en) « Browse by species and country : Chad, Horse », sur fao.org, DAD-IS (consulté le ).
- Roberta SIMONIS, Adriana SCARPA FALCE et Donatella CALATI, « Sahara, Préhistoire et histoire du Sahara », p. 71
- Madi Tchazabé Louafaya, Contes moundang du Tchad, Paris, Editions Karthala, , 215 p. (ISBN 2-86537-244-8 et 9782865372447, OCLC 21909420, lire en ligne)
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Glaussel 1968] Ivan René Jacques Glaussel, Le cheval au Tchad, Thèse de l'École nationale vétérinaire d'Alfort, , 72 p. (présentation en ligne)