Capitainerie générale des Philippines
(es) Capitanía General de las Filipinas
1565–1898
Drapeau |
Armoiries |
Statut | Colonie espagnole |
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Capitale | Manille |
Langue(s) | Espagnol et langues locales |
Religion | Catholicisme romain |
Monnaie | Peso philippin |
27 avril 1565 | Colonisation |
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10 décembre 1898 | Traité de Paris |
1565-1598 | Philippe II (premier) |
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Entités précédentes :
Entités suivantes :
La capitainerie générale des Philippines, créée en 1565, est une entité territoriale administrative coloniale espagnole, qui comprend les territoires actuels des Philippines, les îles Mariannes, les îles Carolines (dont Guam et Palaos), ainsi que certaines îles de Micronésie. Elle est rattachée à la Nouvelle-Espagne jusqu'en 1821, et à l'Audience royale de Manille. Elle disparaît en 1898.
Création
[modifier | modifier le code]Les Philippines sont conquises par Miguel López de Legazpi en 1565, après avoir pris possession de l'île de Guam la même année. Elles prennent dès lors le statut de capitainerie générale[1].
L'Audience royale de Manille est créée en 1584, elle est présidée par le gouverneur et capitaine général des Philippines jusqu'en 1861. À partir de 1822, le dirigeant n'est plus un civil mais un militaire. Les relations avec la Nouvelle-Espagne sont principalement économiques grâce aux échanges de marchandises entre Manille et Acapulco (il n'y a pas d'échanges directs avec l'Espagne) ; à la suite de l'indépendance du Mexique en 1821 la relation entre la capitainerie et la métropole est directe.
La domination espagnole se manifeste principalement dans l'archipel des Philippines, sauf les îles du Sud, occupées par le sultanat de Sulu et celui de Maguindanao, et Guam. Les Espagnols s'installent dans le nord de Taïwan, qui est annexé par la capitainerie, entre 1626 et 1642. Cependant, les Hollandais, qui occupent le sud de l'île, les en expulsent. Palau et les îles Mariannes ne sont réellement sous la domination espagnole qu'à partir du début du XIXe siècle. La tâche principale des colons espagnols, à laquelle répond cette entité, est la christianisation de l'archipel des Philippines. Les institutions civiles sont dans les faits subordonnées au pouvoir religieux[1].
Organisation géographique
[modifier | modifier le code]La capitainerie est divisée en dix-sept municipalités et quatre corregimientos. En 1784 est nommé le premier « Intendant de Manille »[2]. Quatre autres intendances sont créées aux Philippines : Camarines, Ilocos, Iloilo et Cebú[3]. Après la mort de José de Gálvez, elles finissent toutefois par être dissoutes sur ordre royal, le , ne laissant en fonction que l'intendant de Manille, sous la tutelle étroite du gouverneur de l'archipel. Un nouvel intendant sera nommé en 1819[4].
Disparition
[modifier | modifier le code]Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les mouvements indépendantistes philippins prennent de l'importance grâce à José Rizal mais les Espagnols réussissent à garder le contrôle jusqu'en 1898 et la guerre hispano-américaine. Lors du traité de Paris du , Guam est cédée aux Américains et les Philippines leur sont vendues malgré la déclaration d'indépendance de l'archipel le 12 juin de la même année (ce qui mène à la guerre américano-philippine, lors de laquelle les États-Unis prennent le contrôle des Philippines). Palaos est quant à elle vendue en 1899 aux Allemands.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Gazano 2001, p. 203.
- Lacoste 2021, p. 15.
- Lacoste 2021, p. 16.
- Lacoste 2021, p. 17.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) P. N. Abinales et Donna J. Amoroso, State and Society in the Philippines, Rowman & Littlefield, (ISBN 978-0-742-51024-1, lire en ligne).
- (en) Teodoro A. Agoncillo, History of the Filipino people, Quezon City, Garotech Pub, (ISBN 9-718-71106-6, lire en ligne).
- Antoine Gazano, « De la monarchie monastique à la séparation neutre : quatre siècles de relations passionnées entre politique et religion aux Philippines », Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol. 32, no 1 « Politique et religion en Asie orientale », , p. 199-226 (DOI 10.3406/receo.2001.3079, lire en ligne).
- Marie-Pierre Lacoste, « Introduction », dans Les intendants de la vice-royauté de la Nouvelle-Espagne (1764-1821) : Répertoire prosopographique, Madrid, Casa de Velázquez, (ISBN 978-8-490-96341-8, DOI 10.4000/books.cvz.25330, lire en ligne).
- (en) Alfred W. McCoy et Ed. C. de Jesus, Philippine social history: global trade and local transformations, Ateneo de Manila University Press, (ISBN 978-971-550-279-5, lire en ligne).
- (en) Rosario S. Sagmit et Ma. Lourdes Sagmit-Mendoza, The Filipino Moving Onward 5', Rex Bookstore, Inc., (ISBN 978-9-712-34154-0, lire en ligne).
Liens externes
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Articles liés
[modifier | modifier le code]- Capitainerie générale
- Indes orientales espagnoles
- Empire colonial espagnol
- Histoire des Philippines
- Nouvelle-Espagne