Bonnette (voile)
Les bonnettes (studding sail, studsail ou stunsail en anglais)[1], sont des voiles légères que l'on suspend à des vergues mobiles[2] (appelé bout-dehors) fixées temporairement aux extrémités des vergues des voiliers à gréement carré pour augmenter la puissance de traction au portant (vent arrière ou grand largue)[2].
Description
[modifier | modifier le code]De la forme d'un carré long, légèrement trapézoïdal, elles ont à peu près la surface de la moitié de la voile à côté desquelles elles sont gréées. Voile de vent léger, elles ne sont généralement installées que sur les basses vergues et les huniers et permettent de gagner un petit peu en vitesse sur des longues traversées. Les bonnettes maillées sont fixées aux basses voiles par des mailles (œillets proches de la ralingue) et amarrées par les écoutes aux points des bonnettes. Des secondes bonnettes maillées peuvent être lacées aux bonnettes maillées. Les bonnettes maillées des huniers sont des bonnettes ajoutées aux extrémités des vergues sur les boute-hors.
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Corvette de Classe calypso avec bonnettes.
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Le USS Monongahela, toutes voiles dehors, en 1862. Les bonnettes sont bien visibles de part et d'autre des voiles de misaine.
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Bonnettes du Régina Maris.
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Schéma d'installation de bonnettes.
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Bonnettes sur une illustration du HMS Beagle de 1890.
Type de navire utilisant des bonnettes
[modifier | modifier le code]Les navires utilisant les bonnettes sont principalement de très grand voiliers.
Au XVIIIe siècle par exemple, la plupart des vaisseaux de lignes étaient d'énormes forteresses flottantes qui malgré une voilure conséquente, étaient lents. Les bonnettes venaient augmenter un peu leur vitesse par vent arrière.
Au XIXe siècle, les clippers utilisaient beaucoup les bonnettes lors des "courses du thé", où une vitesse élevée était importante pendant tout le voyage.
Danger pour les gabiers
[modifier | modifier le code]Elles étaient redoutées des gabiers à cause des risques de chute lors de leur montage. Les bonnettes se situent nettement à l'extérieur du navire, obligeant les gabier à travailler en bout de vergue au-dessus de l'eau. Dans le temps, les gabiers n'avaient aucune protection. Toute chute était synonyme de mort par noyade, compte tenu qu'un virement de bord ou un arrêt était impossible avant des heures.
Variantes et autres usages
[modifier | modifier le code]Il existe également des ajouts sous les bômes, de voiles triangulaires appelées watersail. Il s'agit d'adaptations peu répandues permettant une augmentation très limitée (psychologique surtout) de prise au vent toujours par vent arrière.
Une manœuvre de fortune pour calfater une voie d'eau consiste à plaquer une bonnette à l'extérieur de la coque ; la bonnette est alors aspirée par la voie et la bouche (méthode du « paillet Makaroff »).
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Lubbock, Basil (1921).The Colonial Clippers, p.198. Nautical Press, Glasgow, J. Brown & Son (Glasgow) Ltd
- Dictionnaire de la marine à voiles (Pâris et De Bonnefoux, réédition de 1999), page 101
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Parïs Bonnefoux et De Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voiles, Editions du Layeur, 1999 (réédition d'un ouvrage du xixe siècle), 720 p.
- Georges Devillers, Manuel de matelotage et de voilerie à l'usage des marins professionnels et des plaisanciers, Editions Maritimes et d'Outres-Mer (Paris), , 445 p.