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Bolotbek Chamchiev

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Bolotbek Shamshiyev
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
BichkekVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Bichkek (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Болот Төлөн уулу ШамшиевVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Parti politique
Distinctions
Liste détaillée
Prix d'État de l'URSS
Héros de la république kirghize (en)
Ordre Manas (en)
Ordre de l'Insigne d'honneur
Artiste du peuple de l'URSS
Ordre de l'Amitié des peuples
Médaille du centenaire de la naissance de Lénine (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Bolotbek Tolenovitch Chamchiev (en russe : Болотбек Толенович Шамшиев) est un cinéaste soviétique de nationalité kirghize né le à Frounzé en RSS kirghize (Union soviétique) et mort le dans la même ville[1].

Formé entre 1959 et 1964 à l'Institut d'État de la Cinématographie de l'URSS (VGIK), prestigieuse école de cinéma de Moscou, dans l'atelier d'Alexandre Zgouridi (Александр Згуриди)[2], Bolotbek Chamchiev réalise son premier court-métrage documentaire, Manastchi, en 1966. Il y présente l'œuvre du célèbre conteur de l'épopée kirghize Manas, Sayakbay Karalaïev.

Il a pourtant débuté au cinéma en tant qu'interprète du rôle principal dans le film Chaleur torride de Larissa Chepitko, récompensé par le diplôme pour le meilleur début au festival des pays d’Asie centrale à Douchanbé (1963).

Aux côtés de Tolomouch Okeev et du cinéaste Mélis Ouboukeev, il représente la première génération de cinéastes issus de la petite république soviétique kirghize. La production cinématographique au Kirghizistan remonte en effet à la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle les studios de Moscou furent déplacés en partie vers Frounzé. Mais c'est seulement à partir des années 1960 que se développe un cinéma propre à la culture kirghize et qui sera couronné du terme de « miracle kirghize » en Union soviétique. Les travaux de ces jeunes cinéastes, dont Bolotbek Chamchiev, feront connaître le cinéma kirghize dans le monde entier.

Chamchiev est l'auteur de nombreux films qui ont fait le tour du monde et marqué la culture de l'Asie centrale, adaptant notamment des romans et nouvelles de l'écrivain kirghize Tchinguiz Aïtmatov.

On lui doit également la révélation de Suymenkoul Tchokmorov, interprète kirghize du film soviéto-japonais Dersou Ouzala d'Akira Kurosawa en 1975. Tchokmorov a fait son début au cinéma dans le film de Chamchiev Coup de feu au col de Karach, réalisé à partir du récit de l'écrivain kazakh Mukhtar Auezov Un incident à Kara-Karach et qui fera connaître Tchokmorov au public soviétique et occidental[3]. On doit également à Chamchiev la révélation des artistes célèbres comme Sabira Kumuchalieva, Aiturgan Temirova et Orozbek Kutmanaliev.

Bolotbek Chamchiev était député du parlement national (1985-1995). Après la chute de l'Union soviétique, il était ministre du tourisme (1998-1999), ambassadeur du Kirghizistan dans les pays arabes du Golf (1999-2001), avant de rejoindre l'opposition au président Askar Akaïev. De 2005 à 2007, il était conseiller du président de la République, Kourmanbek Bakiev.

Bolotbek Chamchiev est l'auteur de nombreux projets culturels à grande échelle. Il est metteur en scène du spectacle de masse en plein air consacré au chant épique kirghize Manas à l’occasion de son anniversaire en 1995. Il est organisateur de la course de chevaux pour 1 000 miles d'Achgabat (capitale du Turkménistan) à Talas (chef-lieu de province kirghize), à l'occasion de la célébration des 1 000 ans d'existence du champ épique kirghize Manas. Il est le fondateur de la Fédération internationale de Kok Boru, version moderne du jeu traditionnel équestre des peuples d'Asie centrale bouzkachi. Les nouvelles règles (avec deux équipes et deux « buts ») sont élaborées par Bolotbek Chamchiev au début des années 1990 en vue de la modernisation et de l'intégration de ce jeu dans le registre olympique.

En , Bolotbek Chamchiev travaille sur son nouveau film Les Fantômes de la forêt de noyers, dont la sortie était initialement prévue pour le début de 2010. Il s'agit d'une fiction dramatique au cœur des gigantesques forêts de noyers au sud du Kirghizistan reflétant la crise de la société kirghize d'aujourd'hui.

Filmographie

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Réalisation et scénario :

Distinctions

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  • Artiste du peuple du Kirghizistan (1975)
  • Artiste du peuple de l'URSS (1991)
  • Lauréat du prix d'État de l'URSS (1977) pour le film Le Bateau blanc
  • Chevalier de l'ordre de Manas II (2006) et Manas III (1995)
  • Lauréat des prix pour la contribution au cinéma international à Moscou (2008), Kazan (2008) et Astana (2007)
  • Professeur honoris causa de l'Académie Jurgenov des Arts (Almaty, Kazakhstan) et de l'Académie du cinéma d'Eurasie (Moscou)

Notes et références

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  1. Peter Rollberg, Historical dictionary of Russian and Soviet cinema, Rowman & Littlefield, coll. « Historical dictionaries of literature and the arts », (ISBN 978-1-4422-6842-5 et 978-1-4422-6841-8), p. 661-662
  2. (ru) Жамиля Жакыпбекова, « Признанный мастер кино Болотбек Шамшиев отмечает 75-летие », sur K-News,‎ (consulté le )
  3. (en) Peter Rollberg, Historical Dictionary of Russian and Soviet Cinema, Rowman & Littlefield, coll. « Historical Dictionaries of Literature and the Arts », (ISBN 9781442268425, lire en ligne), p. 158

Liens externes

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