Aller au contenu

Barthélémy-François Chardigny

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Barthélémy Chardigny
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 55 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom officiel
Barthélémy, François, Guillaume ChardignyVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Formation
Activité
Enfant
Autres informations
Maître
Distinction
Prix de Rome ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Barthélémy-François Chardigny, né le à Rouen et mort le à Paris, est un sculpteur français.

Barthélémy-François Chardigny est le fils d'un marbrier de Rouen et devient l'élève d'Augustin Pajou à l'École des beaux-arts de Paris. En 1782, il obtient le 1er grand prix de Rome avec La Parabole du Bon Samaritain.

Il travaille à Toulon pour le décor de l’église Saint-Louis, mais sa commande est annulée. Après son séjour à Rome, il se fixe à Aix-en-Provence. Il installe son atelier dans l'ancienne chapelle désaffectée du couvent des pères de la Merci, au no 34 de la rue Cardinale[1]. Toujours en relation avec la ville de Toulon, il obtient une nouvelle commande mais ne respecte pas les délais imposés. Il livre cependant deux statues : La Religion (disparue pendant la Révolution) et La Vierge écrasant le serpent conservé dans la chapelle de l’hôpital maritime de Saint-Mandrier.

À Aix, il obtient les commandes de quatre statues (Henri IV, Louis XVI, Charles III de Provence et le Roi René) pour décorer le nouveau palais de justice dessiné par Claude Nicolas Ledoux. En 1790, une décision de la Législative arrête les travaux et Chardigny brise les moulages, sauf ceux d'Henri IV et du Roi René (musée Granet)[1]. La statue d’Henri IV a échappé de peu à la destruction lors de la Révolution. Chardigny détruit le visage du roi laissant ainsi croire qu’il s’agissait d’un simple gentilhomme. Il restaure la tête de la statue sous le Premier Empire.

Il s’impose comme l’un des sculpteurs attitrés de la Révolution en Provence. Selon l'historien Michel Vovelle, son engagement révolutionnaire et sa présence à Aix-en-Provence de 1784 à 1794 laisseraient penser qu’il est l’auteur du Monument à Joseph Sec d'Aix-en-Provence[2].

En 1795, Barthélémy-François Chardigny s’installe à Marseille et obtient en 1796 la commande d’une statue de La Paix pour l’hôtel de ville. Grâce à l’appui du préfet Charles Delacroix, dont il devient le sculpteur favori, il obtient de nombreuses commandes. Afin d'honorer l'héroïsme des Marseillais durant la peste de 1720, le préfet Delacroix inaugure le une fontaine de la Peste installée place Estrangin-Pastré dont l'élément central est une Colonne de la peste provenant des cryptes de l'abbaye Saint-Victor et surmontée du Génie de l'Immortalité sculpté par Chardigny. Cette colonne est transférée en 1839 place Félix-Baret, puis, en 1865, au jardin de la bibliothèque où il est toujours en place[3]. Chardigny figure le Génie de l'immortalité sous la forme d'un enfant joufflu relevant d'une main le flambeau de la vie presque éteinte et couronnant de l'autre le nom des héros qui se dévouèrent lors de l'épidémie de peste de 1720. Leurs noms sont inscrits sur le piédestal[4]. L'original de cette statue est conservé au musée des beaux-arts de Marseille.

La fontaine sculptée par Dominique Fossati et implantée sur la place du Général-de-Gaulle (ex place de la Tour) en 1778, est ornée en 1802 à la demande de Delacroix de deux bas-reliefs sculptés par Chardigny : ils représentent La Pêche et La Cueillette des olives. Cet édifice appelée parfois « fontaine du commerce » sera déplacée en 1825 à l'intersection du boulevard Gambetta et du boulevard d'Athènes, puis au centre de la place des Capucines. Les deux bas-reliefs de Chardigny seront exposés au musée des beaux-arts à Marseille[5],[6].

En 1807, le sculpteur demeure au 3, rue Haxo à Marseille[7]. En 1808, il est accusé d’avoir détourné de l’argent alors qu’il était chargé de la comptabilité de convois militaires en 1800. Sommé de s’expliquer devant la cour criminelle de la Seine, il quitte Marseille et son atelier est placé sous scellés jusqu’en juin 1809. Ses affaires réglées, il travaille au palais du Louvre où il taille deux bas-reliefs pour l’escalier nord. Il meurt le d’une chute de son échafaudage au Louvre.

  • Aix-en-Provence,
    • hôtel de ville : Fauris de saint Vincent, ancien président du parlement de Provence, buste, terre cuite[8]
    • musée Granet :
      • Henri IV, plâtre
      • Le roi René, plâtre
Le Mariage samnite, Musée des beaux-arts de Marseille

Une avenue porte son nom dans le 11e arrondissement de Marseille[18].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b André Bouyala d'Arnaud, Évocation du vieil Aix-en-Provence, Éd. de Minuit, 1964, p. 225.
  2. Michel Vovelle, L’irresistible ascension de Joseph Sec, bourgeois d’Aix, Aix-en-Provence, Édisud, 1975, p. 44 (ISBN 2-85744-008-1).
  3. Adrien Blés, Dictionnaire historique des rues de Marseille, Marseille, Éd. Jeanne Laffitte, 1989, p. 144 (ISBN 2-86276-195-8).
  4. Augustin Fabre, Les rues de Marseille, 5 volumes, tome IV, Marseille, édition Camoin, 1869, p. 205.
  5. Augustin Fabre, op. cit., tome III, p. 167-168.
  6. André Bouyala d’Arnaud, Évocation du vieux Marseille, Paris, Les éditions de minuit, 1961, p. 234.
  7. Julie Pellizzone, Souvenirs (1787-1815), présentés par Pierre et Hélène Échinard et Georges Reynaud, Éd. Indigo, Publications de l’université de Provence, 2001, p. 141 (ISBN 2-907883-93-3).
  8. « Fauris de saint Vincent », notice no PM13000164, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  9. Bruno Wuillequiey, Denise Jasmin, Luc Georget, Bénédicte Ottinger, Florence Dagousset et Gilles Mihière, Régis Bertrand, Marseille au XIXe siècle, rêves et triomphes, Musées de Marseille (16 novembre 1991-15 février 1992), p. 240, (ISBN 2-7118-2487-X).
  10. « Le Génie de l'immortalité », notice no 000SC004320, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  11. « La cueillette des olives », notice no 000SC004318, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  12. « La Pêche », notice no 000SC004319, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  13. « Napoléon Ier », notice no 000SC004324, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  14. « Saint-Roch », notice no 000SC004322, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  15. « La Paix victorieuse », notice no PM13000702, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  16. « Jupiter », notice no AP77P01005, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture
  17. « Junon », notice no AP77P01002, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mémoire, ministère français de la Culture
  18. Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille : Nouvelle édition, corrigée et augmentée de 400 noms de voies nouvelles, Éditions Jeanne Laffitte, (ISBN 9782862765259), p. 119

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • André Alauzen et Laurent Noet, Dictionnaire des peintres et sculpteurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, Jeanne Laffitte, (1re éd. 1986), 473 p. (ISBN 978-2-86276-441-2, OCLC 920790818, BNF 40961988), p. 112-117.
  • Adrien Blès, Dictionnaire historique des rues de Marseille : Mémoire de Marseille, Marseille, Jeanne Laffitte, , 441 p., 32 × 22 cm (ISBN 2-86276-195-8, OCLC 21443673, BNF 35056428), p. 96.
  • Jean Chélini (dir.), Félix Reynaud (dir.) et Madeleine Villard (dir.), Dictionnaire des marseillais, Marseille, Académie de Marseille - Édisud, , 368 p., 24 × 17 cm (ISBN 2-7449-0254-3, OCLC 52159149, BNF 37715787), p. 93.
  • Étienne Parrocel, Annales de la peinture. Discours et fragments, Marseille, , 356 p. (BNF 31061684, lire en ligne), p. 205-215.

Liens externes

[modifier | modifier le code]