Alejandro Mayorkas
Alejandro Mayorkas | |
Portrait officiel d'Alejandro Mayorkas (2021). | |
Fonctions | |
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7e secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis | |
En fonction depuis le (3 ans et 10 mois) |
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Président | Joe Biden |
Gouvernement | Administration Biden |
Prédécesseur | David Pekoske (en) (intérim) Kirstjen Nielsen |
Successeur | Kristi Noem (nommé) |
6e secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure | |
– (2 ans, 10 mois et 5 jours) |
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Président | Barack Obama |
Gouvernement | Administration Obama |
Prédécesseur | Rafael Borras (en) (intérim) Jane Holl Lute (en) |
Successeur | Russell Deyo (en) (intérim) Elaine Duke |
Directeur des Services de la Citoyenneté et de l'Immigration (en) | |
– (4 ans, 4 mois et 11 jours) |
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Président | Barack Obama |
Gouvernement | Administration Obama |
Prédécesseur | Jonathan Scharfen |
Successeur | Lori Scialabba |
Biographie | |
Nom de naissance | Alejandro Nicholas Mayorkas |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Havane (Cuba) |
Nationalité | Américain |
Parti politique | Parti démocrate |
Diplômé de | Berkeley Université Loyola Marymount |
Profession | Avocat Procureur fédéral |
Religion | Judaïsme |
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Secrétaires à la Sécurité intérieure des États-Unis | |
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Alejandro Nicholas Mayorkas, né le à La Havane, est un juriste et homme politique américain, membre du Parti démocrate. Il est secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis depuis le .
Il naît à Cuba mais grandit à Los Angeles. Après ses études en droit, il devient avocat, puis procureur fédéral en .
Il est désigné en directeur des services d'immigration du département de la Sécurité intérieure par Barack Obama et travaille à l'implantation du statut DACA. En , il devient secrétaire adjoint du département.
Après l'élection de Joe Biden, il devient secrétaire à la Sécurité intérieure, étant le premier Latino et le premier immigrant à occuper cette fonction.
Famille et études
[modifier | modifier le code]Alejandro Mayorkas naît le à La Havane[1]. Sa famille quitte l'île de Cuba peu après, en raison de l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro ; ses deux parents sont de confession juive[2] et sa mère est une Juive roumaine qui avait fui l'Europe dans les années 1940 pour échapper au régime nazi[3].
Sa famille s'installe d'abord en Floride, puis à Los Angeles. Il étudie en premier lieu à l'université de Californie à Berkeley, où il passe avec succès un baccalauréat universitaire. Il s'inscrit ensuite à l'université Loyola Marymount, où il obtient son diplôme en droit[4],[5].
Vie professionnelle
[modifier | modifier le code]Avocat et procureur
[modifier | modifier le code]Alejandro Mayorkas commence par travailler comme avocat, avant de devenir assistant du procureur fédéral dans le district central de Californie. Bill Clinton le propose en comme procureur fédéral, faisant de lui le plus jeune titulaire d'une telle fonction après qu'il a été confirmé par le Sénat[3],[6].
Après l'élection de George W. Bush, il démissionne de son poste au sein du département de la Justice (DOJ) en et retourne cinq mois plus tard travailler dans le secteur privé, en qualité d'associé au sein du cabinet d'avocats O’Melveny & Myers, dont l'un des associés principaux est l'ancien secrétaire d'État Warren Christopher. Ce dernier affirme qu'Alejandro Mayorkas « apporte une connaissance profonde du service public et de fortes qualités personnelles pour la pratique du droit », estimant que le cabinet « a de la chance de le compter comme associé »[7].
Cadre du département de la Sécurité intérieure
[modifier | modifier le code]En , Barack Obama place Alejandro Mayorkas à la direction des Services de la Citoyenneté et de l'Immigration (en) (USCIS). Dans cette fonction, il est l'un des principaux responsables de la mise en œuvre du programme d'action différée pour les arrivées pendant l'enfance (DACA)[4].
Le président américain choisit en de lui confier les fonctions de secrétaire adjoint à la Sécurité intérieure, ce qui fait de lui le Latino occupant la position la plus élevée au sein du département de la Sécurité intérieure[3]. Lors du vote du comité sénatorial de la Sécurité intérieure et des Affaires gouvernementales le , l'ensemble des démocrates vote pour soumettre sa confirmation en séance plénière, tandis que tous les républicains s'abstiennent puisque Alejandro Mayorkas est sous le coup d'une enquête pour son action en matière de visas pour des investisseurs étrangers[8]. Il est confirmé neuf jours plus tard par 54 voix pour et 41 contre[9].
Un rapport remis en par l'Inspection générale du département de la Sécurité intérieure (en) critique son intervention personnelle dans plusieurs dossiers de demande de permis de séjour permanents pour investisseurs étrangers (en), dont certains requérants étaient proches de hauts responsables du Parti démocrate[6].
Par la suite, il réintègre le privé en qualité d'associé du cabinet WilmerHale, où il se spécialise dans la gestion de crise et le conseil stratégique[4].
Secrétaire à la Sécurité intérieure
[modifier | modifier le code]Le , le président élu Joe Biden annonce qu'il proposera la nomination d'Alejandro Mayorkas en qualité de secrétaire à la Sécurité intérieure, faisant de lui le premier Latino à occuper ce poste[10]. Selon Alan Bersin, ancien haut responsable du département de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas représente un positionnement « centriste », cherchant à concilier l'aide humanitaire aux personnes migrantes avec la nécessité de protéger les frontières américaines[11].
Le sénateur républicain du Missouri Josh Hawley annonce le qu'il bloque la volonté des démocrates et du futur chef de l'État de procéder à une confirmation rapide du candidat en raison de la volonté du président-élu remettre en cause le mur à la frontière mexicaine[12]. Cette posture est critiquée par les démocrates, qui rappellent que le sénateur Hawley avait déjà tenté de retarder la certification des résultats de l'élection présidentielle[13].
Sur proposition du chef de la majorité Chuck Schumer, le Sénat vote le par 55 voix — ce qui inclut plusieurs républicains — contre 42 de clore la procédure, permettant la tenue du scrutin de confirmation dès le lendemain[14]. Le vote est cependant repoussé au , en raison d'une tempête de neige qui perturbe les déplacements sur la côte est des États-Unis et alors que plusieurs sénateurs ont rejoint leurs États d'élection pendant la fin de semaine précédente[15].
Le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell estime avant le scrutin qu'Alejandro Mayorkas « ne mérite pas la confirmation du Sénat » et appelle ses collègues à l'imiter en s'y opposant, en raison du rapport de l'Inspection générale établi en 2015 ; à l'inverse, le sénateur démocrate du Michigan Gary Peters, président du comité de la Sécurité intérieure et des Affaires gouvernementales le juge « hautement qualifié pour garantir que le département de la Sécurité intérieure travaille à la protection du peuple »[16],[17].
La confirmation est acquise par 56 voix contre 43, soit à ce moment le plus faible écart pour un membre de l'administration Biden ; en plus d'être le premier Hispano-Américain à ce poste, il est également le premier immigrant à diriger ce département exécutif[18]. Il reçoit les votes favorables de six républicains, Susan Collins, Mitt Romney, Dan Sullivan, Shelley Moore Capito, Lisa Murkowski et Rob Portman, ce dernier étant le coordonnateur des républicains au sein du comité sénatorial de la Sécurité intérieure[19]. Le suivant, il est dépassé par la nouvelle secrétaire à l'Intérieur Deb Haaland, qui recueille 51 votes favorables contre 40[20].
En mai 2023, à l'approche de l'expiration d'une mesure sanitaire connue sous le nom de « Title 42 », en référence au titre 42 du code des États-Unis, prise sous Donald Trump permettant d'expulser sans délai les migrants franchissant les frontières terrestres des États-Unis, le gouvernement annonce vouloir déployer 1 500 soldats supplémentaires à la frontière sud. Il craint avec la fin de cette mesure un pic des arrivées. Alejandro Mayorkas précise alors que dès le 11 mai, un autre article, « Title 8 » sera appliqué. Celui-ci prévoit des refoulements accélérés, assortis d'une interdiction de nouvelle entrée sur le territoire pendant cinq ans et de possibles poursuites pénales[21].
Le , la Chambre des représentants à majorité républicaine lance une procédure de destitution (impeachment) à son encontre par 214 voix pour et 213 voix contre, tous les démocrates s'y opposant ainsi que trois républicains[22]. L'acte d'impeachment est envoyé au Sénat le et débouté le lendemain[23],[24].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alejandro Mayorkas » (voir la liste des auteurs).
- « Alejandro Mayorkas, un immigré cubain pour diriger la Sécurité intérieure des Etats-Unis », Challenges, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ted Hesson, « Meet the Cuban Immigrant Who Could Run Homeland Security », ABC News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Biden taps Alejandro Mayorkas as first immigrant to lead Homeland Security », CBS News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « What to Know About Alejandro Mayorkas, LA's Former Top Federal Prosecutor Nominated to Lead the DHS », NBC, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ted Hesson, « Biden picks Cuban-American lawyer Mayorkas as U.S. homeland security chief », Reuters, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Alejandro Mayorkas: What to know about Biden's DHS pick », Fox News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) David Rosenzweig, « Mayorkas to Join L.A. Law Firm », Los Angeles Times, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Burgess Everett, « Panel sends DHS nominee to floor », Politico, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Seung Min Kim, « Mayorkas confirmed for DHS », Politico, (lire en ligne, consulté le ).
- « Antony Blinken, Alejandro Mayorkas, Avril Haines… Joe Biden procède aux premières nominations au sein de son équipe », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) Ben Fox, « Ex-Homeland Security official Mayorkas returns under Biden », Associated Press, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Sen. Hawley blocks quick consideration of Biden's Homeland Security nominee », CNN, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Sen. Hawley moves to block swift confirmation for Biden’s homeland security pick », The Washington Post, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Biden DHS pick advances in Senate, clearing Republican hurdle », The Hill, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Senate delays vote to confirm Biden's DHS pick amid snowstorm », The Hill, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Senate confirms Alejandro Mayorkas as Biden's homeland security chief », KGO-TV, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Senate confirms Alejandro Mayorkas as America’s first Latino Homeland Security chief », CNBC, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Alejandro Mayorkas becomes first Latino, first immigrant to lead Department of Homeland Security », USA Today, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Senate confirms Mayorkas as secretary of homeland security over GOP objections », CBS News, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Senate confirms Deb Haaland as Biden's Interior secretary in historic vote », CNN, (lire en ligne, consulté le ).
- États-Unis : 1500 soldats supplémentaires déployés à la frontière sud contre l'immigration, lefigaro.fr, 2 mai 2023
- House Republicans impeach Homeland Security Secretary Mayorkas in historic, controversial vote, ABC News, 13 février 2024
- (en) Richard Cowan, « US House sends impeachment of Biden border official to Senate », Reuters, .
- (en) Alexander Bolton, « Senate dismisses Mayorkas impeachment without trial », The Hill, .
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressource relative à la vie publique :
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