Alboin (évêque de Poitiers)
Alboin ou Albouin ou Aubouin est évêque de Poitiers de 936/937 à 964 environ.
Biographie
[modifier | modifier le code]L'évêque Alboin est probablement le même homme que le trésorier de la collégiale de Poitiers nommé Albuinus cité en 924[1],[2]. Il aurait ainsi commencé sa carrière dans un milieu clérical riche, cultivé et pieux[3]. Il n'appartient pas à la famille des Isembert, qui monopolise ensuite l'évêché de Poitiers[4]. Il devient évêque de Poitiers entre et [1].
Les actes connus d'Alboin concernent tous l' abbaye Saint-Cyprien de Poitiers[1]. En avril 938, il consacre une église, à Poitiers, donnée à l'abbaye Saint-Cyprien par un de ses chanoines nommé Frotier[1],[5]. Dans cette charte, il décrit la dévotion à Saint-Cyprien de son prédécesseur sur le siège épiscopal, l'évêque Frotier II, restaurateur de l'abbaye[5]. Il tente d'établir les évêques de Poitiers comme protecteurs de Saint-Cyprien. Il apparaît ensuite dans plusieurs chartes de cette abbaye[6], où il est particulièrement impliqué[7]. En , il préside un synode diocésain dans la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers[8], pendant lequel il tranche certains litiges, notamment en ce qui concerne l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers, qu'il favorise[9].
Alboin cumule le siège épiscopal de Poitiers et l'abbatiat de Nouaillé[1],[10],[11]. Il apparaît comme abbé de Nouaillé dans un acte daté de 943/944 ou de vers 950[11], mais il ne l'est plus une dizaine d'années plus tard, sans qu'on sache pourquoi[12]. La Gallia Christiana affirme qu'Alboin est aussi abbé de Saint-Cyprien de Poitiers et de Charroux[13], mais sans preuve[1],[11].
Il n'y a pas de trace d'une collaboration entre Alboin et les comtes de Poitiers et ducs d'Aquitaine. Il n'apparaît dans aucune de leurs chartes[14]. Le dernier acte où apparaît l'évêque Alboin date de 963 ou 964. Son successeur Pierre souscrit une charte datable au plus tôt de 964 et au plus tard de 966/967[1].
La matrice du sceau d'Alboin a été trouvée par hasard au XIXe siècle mais perdue depuis. Un dessin en a été publié dans les Archives historiques du Poitou en 1872. Il représente une main tenant un Tau ou bâton pastoral, entourée de la légende ALBOINI EPISCOPI[15].
Références
[modifier | modifier le code]- Monsabert 1912, p. 1710.
- Jones 2009, p. 66.
- Robert Favreau (dir.), Le diocèse de Poitiers, Paris, Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France » (no 22), , 366 p. (ISBN 978-2-7010-1170-7, lire en ligne ), p. 35.
- Jones 2009, p. 126.
- Jones 2009, p. 123.
- Jones 2009, p. 124.
- Jones 2009, p. 125.
- Jones 2009, p. 130.
- Jones 2009, p. 130-131.
- René Crozet, « Recherches sur la cathédrale et les évêques de Poitiers des origines au commencement du (XIIIe siècle) », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 4e série, t. 6, , p. 361-374 (lire en ligne).
- Jones 2009, p. 109.
- Jones 2009, p. 110.
- Gallia christiana in provincias ecclesiasticas distributa; qua series et historia archiepiscoporum, episcoporum et abbatum Franciae vicinarumque ditionum ab origine Ecclesiarum ad nostra tempora deducitur et probatur ex authenticis instrumentis ad calcem appositis, t. II, Paris, Ex typographia regia, (lire en ligne), p. 1160.
- Jones 2009, p. 70.
- Benjamin Fillon, « Sceau d'Alboin, évêque de Poitiers », dans Société des Archives historiques du Poitou, Archives historiques du Poitou, t. I, Poitiers, Henri Oudin, (lire en ligne), p. 299-300.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- P. de Monsabert, « Alboin, Albouin ou Aubouin », dans Alfred Baudrillart, Albert Vogt et Urbain Rouziès (dir.), Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastiques, t. 1, Paris, Letouzey et Ané, , 1744 p. (lire en ligne), p. 1710.
- (en) Anna Trumbore Jones, Noble lord, good sheperd : Episcopal power and piety in Aquitaine, 877-1050, Leiden Boston, Brill, coll. « Brill's series on the early Middle Ages » (no 17), , 261 p. (ISBN 978-90-04-17786-4, lire en ligne ).