Élections régionales de 2012 en Sarre
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Élections régionales de 2012 en Sarre | ||||||||||||||
51 députés du Landtag (Majorité absolue : 26 députés) | ||||||||||||||
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Type d’élection | Élection législative régionale | |||||||||||||
Corps électoral et résultats | ||||||||||||||
Inscrits | 797 512 | |||||||||||||
Votants | 491 591 | |||||||||||||
61,64 % 6 | ||||||||||||||
Votes exprimés | 481 294 | |||||||||||||
Votes nuls | 10 297 | |||||||||||||
CDU – Annegret Kramp-Karrenbauer | ||||||||||||||
Voix | 169 617 | |||||||||||||
35,24 % | 0,7 | |||||||||||||
Députés élus | 19 | |||||||||||||
SPD – Heiko Maas | ||||||||||||||
Voix | 147 170 | |||||||||||||
30,58 % | 6 | |||||||||||||
Députés élus | 17 | 4 | ||||||||||||
Linke – Oskar Lafontaine | ||||||||||||||
Voix | 77 612 | |||||||||||||
16,13 % | 5,1 | |||||||||||||
Députés élus | 9 | 2 | ||||||||||||
Piraten – Jasmine Maurer | ||||||||||||||
Voix | 35 656 | |||||||||||||
7,41 % | ||||||||||||||
Députés élus | 4 | 4 | ||||||||||||
Grünen – Simone Peter | ||||||||||||||
Voix | 24 252 | |||||||||||||
5,04 % | 0,9 | |||||||||||||
Députés élus | 2 | 1 | ||||||||||||
Ministre-président | ||||||||||||||
Sortante | Élue | |||||||||||||
Annegret Kramp-Karrenbauer CDU |
Annegret Kramp-Karrenbauer CDU | |||||||||||||
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Les élections régionales de 2012 en Sarre (en allemand : Landtagswahl im Saarland 2012) se tiennent le de manière anticipée, afin d'élire les 51 députés de la 15e législature du Landtag pour un mandat de cinq ans.
La convocation du scrutin avec deux ans et demi d'avance sur le calendrier prévu résulte de la rupture de la « coalition jamaïcaine » au pouvoir depuis . Le scrutin voit l'Union chrétienne-démocrate l'emporter une nouvelle fois sans retrouver la majorité absolue dont elle disposait entre et . Bien qu'une alliance de gauche à deux ou trois partis soit arithmétiquement majoritaire, le Parti social-démocrate décide de rentrer dans une « grande coalition ». Cette entente permet le maintien au pouvoir de la ministre-présidente sortante Annegret Kramp-Karrenbauer.
Contexte : l'échec de la coalition jamaïcaine
[modifier | modifier le code]Au cours des élections régionales du 27 septembre 2009, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), au pouvoir depuis dix ans et dirigée à l'époque par le ministre-président Peter Müller, perd clairement sa majorité absolue avec un score en recul de 13 points et huit députés. Dans son ensemble, la gauche remporte 51,2 % des suffrages et 27 députés sur 51, notamment grâce à la percée de Die Linke, conduite par l'ancien ministre-président Oskar Lafontaine.
Toutefois, la CDU parvient à se maintenir au pouvoir, grâce à la formation d'une « coalition jamaïcaine » — la première en Allemagne à un niveau gouvernemental — avec le Parti libéral-démocrate/Parti démocrate de Sarre (FDP/DPS) et l'Alliance 90 / Les Verts (Grünen) ; une telle alliance bénéficie également de 27 sièges au Parlement de Sarrebruck.
Le , Müller annonce son retrait de la vie politique pour les prochains mois[1]. La ministre du Travail et des Affaires sociales Annegret Kramp-Karrenbauer, membre du gouvernement depuis , est aussitôt choisie comme candidate pour lui succéder, à l'unanimité du comité directeur et du groupe parlementaire de la CDU régionale[2]. Élue présidente de la fédération régionale chrétienne-démocrate le par 95 % des voix[3], elle est investie ministre-présidente par le Landtag le au second tour de scrutin, avec 26 voix favorables contre 25 au social-démocrate Heiko Maas.
À la suite d'importantes dissensions internes au FDP/DPS, elle décide en , d'entamer des entretiens exploratoires avec le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) en vue de constituer une éventuelle « grande coalition ». Devant l'échec de ces discussions et face à l'éclatement de l'alliance au pouvoir, les deux grands partis se mettent finalement d'accord pour convoquer des élections régionales anticipées[4]. Lors d'une session spéciale tenue le , le Landtag vote sa dissolution avec les voix de l'ensemble des groupes parlementaires, à l'exception du Parti libéral[5].
Mode de scrutin
[modifier | modifier le code]Le Landtag est constitué de 51 députés (en allemand : Mitglied des Landtags, MdL), élus pour une législature de cinq ans au suffrage universel direct et suivant le scrutin proportionnel d'Hondt.
Chaque électeur dispose d'une voix, qui est utilisée deux fois. Elle sert à voter pour une liste dans sa circonscription plurinominale, le Land comptant trois circonscriptions qui totalisent 41 sièges ; ce vote est alors attribué à la liste présentée par le même parti au niveau du Land.
À l'issue du scrutin, les 51 sièges sont répartis à la proportionnelle entre les partis ayant remporté au moins 5 % des suffrages exprimés dans l'ensemble du Land. L'opération est ensuite recommencée dans chaque circonscription, la différence entre le total régional et le total des circonscriptions étant comblée par les candidats de la liste régionale. Si un parti n'en a pas présenté, le calcul est réajusté et ses mandats reviennent aux autres forces politiques.
Campagne
[modifier | modifier le code]Principaux partis
[modifier | modifier le code]Sondages
[modifier | modifier le code]Institut | Date | CDU | SPD | Grünen | FDP | Linke | Piraten |
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Forschungsgruppe Wahlen | 16/03/2012 | 34,0 % | 34,0 % | 5,0 % | 2,0 % | 15,0 % | 6,0 % |
Infratest dimap | 15/03/2012 | 33,0 % | 33,0 % | 5,0 % | 3,0 % | 16,0 % | 6,0 % |
Forsa | 09/03/2012 | 34,0 % | 34,0 % | 5,0 % | 2,0 % | 15,0 % | 6,0 % |
Infratest dimap | 15/03/2012 | 33,0 % | 33,0 % | 5,0 % | 3,0 % | 16,0 % | 6,0 % |
Forsa | 09/03/2012 | 35,0 % | 37,0 % | 4,0 % | 1,0 % | 14,0 % | 5,0 % |
Infratest dimap | 23/02/2012 | 35,0 % | 36,0 % | 4,0 % | 2,0 % | 15,0 % | 5,0 % |
Emnid | 27/01/2012 | 36,0 % | 36,0 % | 5,0 % | 2,0 % | 15,0 % | 4,0 % |
Forschungsgruppe Wahlen | 26/01/2012 | 34,0 % | 38,0 % | 6,0 % | 2,0 % | 13,0 % | 5,0 % |
Emnid | 16/11/2011 | 32,0 % | 35,0 % | 8,0 % | 5,0 % | 12,0 % | 4,0 % |
Dernières élections | 30/08/2009 | 34,5 % | 24,5 % | 5,9 % | 9,2 % | 21,3 % | – |
Résultats
[modifier | modifier le code]Voix et sièges
[modifier | modifier le code]Parti | Voix | Sièges | |||||||
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Votes | % | +/- | Circ | +/- | Land | Total | +/- | ||
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) | 169 617 | 35,24 | 0,73 | 17 | 1 | 2 | 19 | ||
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) | 147 170 | 30,58 | 6,04 | 14 | 3 | 3 | 17 | 4 | |
Die Linke (Linke) | 77 612 | 16,13 | 5,12 | 7 | 2 | 2 | 9 | 2 | |
Parti des pirates (Piraten) | 35 656 | 7,41 | Nv | 3 | 3 | 1 | 4 | 4 | |
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) | 24 252 | 5,04 | 0,85 | 0 | 2 | 2 | 2 | 1 | |
Parti des familles d'Allemagne (FAMILIE) | 8 394 | 1,74 | 0,26 | 0 | - | 0 | 0 | ||
Parti libéral-démocrate (FDP) | 5 871 | 1,22 | 7,95 | 0 | 3 | 0 | 0 | 5 | |
Parti national-démocrate d'Allemagne (NPD) | 5 606 | 1,16 | 0,35 | 0 | - | 0 | 0 | ||
Électeurs libres (FW) | 4 173 | 0,87 | 0,02 | 0 | - | 0 | 0 | ||
Die PARTEI | 2 222 | 0,46 | Nv | 0 | - | 0 | 0 | ||
Démocratie directe (DD) | 721 | 0,15 | Nv | 0 | - | 0 | 0 | ||
Votes valides | 481 294 | 97,91 | |||||||
Votes blancs et nuls | 10 297 | 2,09 | |||||||
Total | 491 591 | 100 | - | 41 | 10 | 51 | |||
Abstentions | 305 921 | 38,36 | |||||||
Inscrits / participation | 797 512 | 61,64 |
Analyse
[modifier | modifier le code]Contrairement à ce qu'annonçaient les sondages, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne, au pouvoir depuis 1999, reste le premier parti du Land, d'environ cinq points, tout en obtenant un résultat similaire à celui de 2009. Le Parti social-démocrate d'Allemagne effectue, de son côté, un net redressement, en progressant de plus de six points et quatre sièges, ce qui lui permet de maintenir Die Linke, pourtant emmenée par l'ancien ministre-président du Land, Oskar Lafontaine, à distance, d'autant que la formation de gauche radicale recule sous la barre des 20 %.
Après les élections de Berlin, en 2011, le Parti des pirates confirme son implantation dans la vie politique allemande en dépassant nettement la barre des 5 % et se classant directement en quatrième place des forces politiques régionales. Il passe devant l'Alliance 90 / Les Verts, qui se maintient de justesse au Landtag, au contraire du Parti libéral-démocrate/Parti démocrate de Sarre, qui s'effondre complètement avec moins de 1,5 % des voix, pire qu'en 1994, quand il avait obtenu 2,1 %.
Conséquences
[modifier | modifier le code]Le , la conservatrice Annegret Kramp-Karrenbauer est réinvestie ministre-présidente du Land. Elle est soutenue par une grande coalition, formée avec les sociaux-démocrates.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) « Saar-Ministerpräsident kündigt Rückzug an », Der Spiegel, (lire en ligne)
- (de) « Kramp-Karrenbauer statt Müller », Der Tagesspiegel, (lire en ligne)
- (de) « Kramp-Karrenbauer neue CDU-Chefin an der Saar », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne)
- (de) « Neuwahl nach gescheiterter Sondierung », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne)
- (de) « Landtag beschließt Auflösung », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (lire en ligne)
- (de) « Sonntagsfrage – Saarland (Wahlumfrage, Wahlumfragen) », sur wahlrecht.de (consulté le ).