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Église de Megiddo

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Église de Megiddo
La prison de Megiddo vue depuis Tel Mgiddo. Les restes de l'église se trouvent sur le terrain de la prison.
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L'église de Megiddo est un site archéologique abritant les fondations d'une église antique datant probablement du IIIe siècle, près de Megiddo dans le Nord d'Israël[1]. Il s'agit d'une des églises les plus anciennes jamais mises au jour par des archéologues[2].

Les ruines de l'église sont mises au jour près de la prison de Megiddo, quelques centaines de mètres au sud du tell et près du carrefour de Megiddo (en) dans le Nord d'Israël. Les environs faisaient partie de la ville romaine de Legio, auparavant connue sous son nom hébreu Kefar ‘Otnay[3].

Découverte et description

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En 2005, l'archéologue israélien Yotam Tepper (en) de l'université de Tel Aviv met au jour les restes d'une église datée du IIIe siècle, une époque où les chrétiens étaient persécutés par l'Empire romain[4]. La découverte inclut une mosaïque de 54 m2, très bien conservée, qui comprend des inscriptions, des figures géométriques et des représentations de poissons, un symbole utilisé par les premiers chrétiens[5].

Les inscriptions, rédigées en grec ancien, sont au nombre de trois :

  • L'une mentionne l'officier romain Gaianus, qui aurait fait don de « son propre argent » pour faire réaliser la mosaïque. On peut la traduire ainsi : « Gaïanos, nommé aussi Porphyris, centurion, notre frère [aimé] et dignitaire, a fait faire cette mosaïque à ses propres frais. Broutis l’a réalisée »[6].
  • Une deuxième se lit : « Commémorez Primilla, Kyriakê, Dorothéa, et encore Khrêstê  ». Il est possible que ces quatre femmes aient été des martyrs de cette communauté[6].
  • Face à la précédente, une inscription se lit : « Akeptous, la pieuse, offrit la table au Dieu Jésus-Christ, en mémorial »[6],[7]. La table désigne un autel où la sainte cène était sans doute célébrée, ce à quoi le terme de mémorial fait allusion. Cette table était probablement au centre de la pièce, à proximité de l'inscription, ce qui correspond à la disposition connue dans les vestiges des églises d’Afrique du Nord, et la cène était ainsi sans doute célébrée au milieu des fidèles, et non dans une partie du sanctuaire qui aurait été réservée au clergé. Le nom d'Akeptous, sans doute dérivé du latin Acceptus, peut faire référence à une esclave[6].

Controverse à propos de la datation

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Si la datation initiale du pavement de l’église de Megiddo est correcte, cette découverte confirme les données connues par les sources littéraires, notamment L'"Histoire ecclésiastique" d'Eusèbe de Césarée[6]. En effet, la persécution des chrétiens est sporadique dans l'Empire romain au IIIe siècle, le christianisme a même été assez largement toléré à partir de l'an 260. L'édifice pourrait donc dater du dernier quart du IIIe siècle ou du premier quart du IVe siècle[8],[9]. En revanche, l'anthropologue Joe Zias (en), un ancien conservateur de l'Autorité des antiquités d'Israël, estime que : « Mon intuition est que nous avons là un bâtiment romain qui a pu être converti plus tard en église[10]. »

Notes et références

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  1. (en) E. Adams, « The Ancient Church at Megiddo: The Discovery and an Assessment of its Significance » [« L'église antique de Megiddo : la découverte et une évaluation de son importance »], The Expository Times,‎  :

    « ... chronologically distinct. The structure at Megiddo is obviously not a basilica. According to Tepper, the Megiddo church is a unique ecclesiastical form. It could not have resembled the church buildings of the late third century. (...chronologiquement distinct. La structure de Megiddo n'est évidemment pas une basilique. Selon Tepper, l'église de Megiddo est une forme ecclésiastique unique. Elle n'aurait pas pu ressembler aux édifices religieux de la fin du troisième siècle) »

    .
  2. Une maison convertie en église, avec des fresques datées de l'an 232, a toutefois été découverte à Doura Europos, en Syrie, datée de l'an 232, citée dans l'article Riemer Roukema, « Une église ancienne à Meguiddo », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol. 86, no 3 (juillet-septembre),‎ , p. 389-395 (www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2006_num_86_3_1199).
  3. (en) Yotam Tepper, « Legio, Kefar ‘Otnay », dans Hadashot Arkheologiyot: Excavations and Surveys in Israel, vol. 118, (lire en ligne).
  4. « Découverte en Israël d'une église du IIIe siècle », La Croix,‎ (lire en ligne)
  5. (en) « Archaeologists unveil ancient church in Israel », NBC News.
  6. a b c d et e Riemer Roukema, « Une église ancienne à Meguiddo », Revue d'histoire et de philosophie religieuses, vol. 86, no 3 (juillet-septembre),‎ , p. 389-395 (www.persee.fr/doc/rhpr_0035-2403_2006_num_86_3_1199)
  7. (en) Yotam Tepper et Leah Di Segni, A Christian Prayer Hall of the Third Century CE at Kefar 'Othnay (Legio) : Excavations at the Megiddo Prison 2005 [« Une salle de prière chrétienne du IIIe siècle à Kefar 'Othnay (Legio): fouilles de la prison de Megiddo en 2005 »], Jérusalem, Autorité des antiquités d'Israël,

    « The Akeptous inscription. The inscription is set within a rectangle (67 x 80 cm) in the western side of the southern mosaic panel. Its frame and letters are traced in black tesserae; the characters are 7.5-9.0 cm high. (L'inscription Akeptous. L'inscription est placée dans un rectangle (67 x 80 cm) dans le côté ouest du panneau de mosaïque sud. Son cadre et ses lettres sont tracés dans des tesselles noires ; les caractères ont une hauteur de 7,5 à 9,0 cm.) »

  8. (en) Vassilios Tzaferis, Oldest Church Found? Inscribed "To God Jesus Christ" Early Christian Prayer Hall.
  9. (en) Andrew Lawler, « First Churches of the Jesus Cult », Archaeology,‎ (résumé, lire en ligne) :

    « ... Others are more intrigued. "I'm open to Megiddo as a third-century site," says Taylor. "It's idiosyncratic," she adds, since it does not fit the model of Christian churches during and after the time of Constantine. Those structures are easily recognizable by their basilica shape..." (D'autres sont plus intrigués. "Je suis ouvert à Megiddo en tant que site du troisième siècle", dit Taylor. "C'est un site très particulier", ajoute-t-il, car il ne correspond pas au modèle des églises chrétiennes pendant et après l'époque de Constantin. Ces structures sont facilement reconnaissables à leur forme de basilique...) »

    .
  10. (en) « Israeli Prisoners Dig Their Way to Early Christianity », The New York Times,‎ (lire en ligne).