Voir la source de Siège de Sarajevo

{{À sourcer|date=septembre 2020}}
{{Infobox Conflit militaire
 | conflit         = Siège de Sarajevo
 | guerre          = [[Guerre de Bosnie-Herzégovine]]
 | image           =Siege of Sarajevo.png
 | légende         = Dans le sens des aiguilles d'une montre, en partant du coin supérieur gauche : Véhicule civil écrasé après avoir reçu des tirs avec des armes légères ; Forces de la [[FORPRONU]] dans la ville ; le [[Bâtiment de l'amitié entre la Grèce et la Bosnie-Herzégovine]] brûlant ; Frappe aérienne américaine sur les positions de la [[Armée de la république serbe de Bosnie|VRS]] ; Aperçu de la ville en 1996 ; Soldats de la VRS avant un échange de prisonniers.
 | date            = {{date|5|avril|1992}} – {{date|29|décembre|1995}}<br /><small>({{durée|5|4|1992|14|12|1995}})</small>
 | lieu            = [[Sarajevo]] ([[Bosnie-Herzégovine]])
 | casus           = 
 | territoires     = 
 | issue           = [[Accords de Dayton]]
 | combattants1    = {{Bosnie-Herzégovine (1992-1995)}}
 | combattants2    = {{République fédérale de Yougoslavie}} <small>(1992)</small><br />[[Fichier:Flag of the Republika Srpska.svg|border|20px]] [[République serbe de Bosnie]]
 | commandant1     = {{drapeau|Bosnie-Herzégovine|1992}} [[Alija Izetbegović]]<br />{{drapeau|Bosnie-Herzégovine|1992}} [[Jovan Divjak]]<br />{{drapeau|Bosnie-Herzégovine|1992}} [[Dragan Vikić]]<br />{{drapeau|Bosnie-Herzégovine|1992}} {{lien|Mustafa Hajrulahović Talijan}}<br />{{drapeau|Bosnie-Herzégovine|1992}} Vahid Karavelić<br />{{drapeau|Bosnie-Herzégovine|1992}} [[Nedžad Ajnadžić]]
 | commandant2     = {{drapeau|Yougoslavie|RF}} [[Milutin Kukanjac]]<br />[[Fichier:Flag of the Republika Srpska.svg|border|20px]] [[Radovan Karadžić]]<br />[[Fichier:Flag of the Republika Srpska.svg|border|20px]] [[Ratko Mladić]]<br />[[Fichier:Flag of the Republika Srpska.svg|border|20px]] [[Tomislav Šipčić]]<br />[[Fichier:Flag of the Republika Srpska.svg|border|20px]] [[Stanislav Galić]]<br />[[Fichier:Flag of the Republika Srpska.svg|border|20px]] {{lien|Dragomir Milošević}}
 | commandant3     = 
 | forces1= {{unité|40000|hommes}} (1992)
 | forces2= {{unité|13000|hommes}} (1992)<ref name="apnewsarchive">{{lien web|langue=en| éditeur= Associated Press| url= http://www.apnewsarchive.com/1995/Bosnian-Army-Says-Battle-for-Sarajevo-Will-Last-Months/id-69dc92c01508282f3e55c0a1aaa4e843| auteur= Srećko Latal| titre= Bosnian Army Says Battle for Sarajevo Will Last Months| date= 25 juin 1995| consulté le= 9 février 2013}}.</ref>
 | forces3         = 
 | pertes1         = {{nombre|6137}} morts
 | pertes2         = {{nombre|2241}} morts
 | pertes          = [[Victime civile|Civils]] : {{nombre|5434}} morts
 | batailles       = 
 | notes           = 
 | géolocalisation = Bosnie-Herzégovine
}}

Le '''siège de [[Sarajevo]]''' est le siège d'une capitale le plus long de l'histoire moderne<ref>{{Lien web |titre=Sarajevo, quatre ans de bombes et de résistance |url=https://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2016/03/22/sarajevo-quatre-ans-de-bombes-et-de-resistance_4887493_1655027.html |date=16 mars 2016 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |auteur=Clémentine Delarue, |titre=Entre 1992 et 1996, les assiégés de Sarajevo se débattaient contre la |url=https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Entre-1992-1996-assieges-Sarajevo-debattaient-contre-famine-2016-01-11-1200728895 |date=11/01/2016 }}.</ref>. Après avoir été assiégée initialement par les forces de l'[[armée populaire yougoslave]]<ref>{{Lien web |titre=Nations Unies, Rapport final de la Commission d’experts constituée conformément à la Résolution 780, du Conseil de Sécurité, 27 mai 1994, p.45,46 |url=https://www.icty.org/x/file/About/OTP/un_commission_of_experts_report1994_fr.pdf |date= }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Dragomir Milosević, Jugement, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, p.28,29 |url=https://www.icty.org/x/cases/dragomir_milosevic/tjug/fr/071212.pdf |date= }}.</ref>, Sarajevo, la capitale de la [[Bosnie-Herzégovine]], est assiégée par l'[[armée de la république serbe de Bosnie]] du {{date-|5 avril 1992}} au {{date-|29 février 1996}} pendant la [[Guerre de Bosnie-Herzégovine|guerre de Bosnie]]. Le siège dure trois fois plus longtemps que le [[Bataille de Stalingrad|siège de Stalingrad]] et un an de plus que le [[siège de Léningrad]].

Le nombre de [[Victime civile|morts civils]] est estimé à {{nombre|11541}}, dont {{unité|1500|enfants}}<ref>{{Lien web |titre=Siège de Sarajevo : 33 ans de prison pour Dragomir Milosevic |url=https://www.nouvelobs.com/monde/20071212.OBS9762/siege-de-sarajevo-33-ans-de-prison-pour-dragomir-milosevic.html |date=12 décembre 2007 }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre= Final report of the United Nations commission of experts established pursuant to Security Council Resolution 780 (1992), S/1994/674/Add.2 (Vol. II), Annex VI, Study of the battle and siege of Sarajevo, p.8 |url=https://www.legal-tools.org/doc/61a1b1/pdf |date=28 December 1994}}.</ref>. Les rapports indiquent une moyenne d'environ 329 impacts d'obus par jour pendant le siège, avec un record de {{unité|3777|impacts}} d'obus pour le {{date|22|juillet|1993}}. Les tirs d'obus ont gravement endommagé les structures de la ville, y compris des bâtiments civils et culturels<ref name=":0">{{Lien web |langue=en |titre=Study of the battle and siege of Sarajevo - part 1/10, Final report of the United Nations Commission of Experts, United Nations |url=https://phdn.org/archives/www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/VI-01.htm |date=27 mai 1994 }}.</ref>.

Après la guerre, le [[Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie]] (TPIY) a condamné quatre responsables serbes pour de nombreux chefs de [[Crime contre l'humanité|crimes contre l'humanité]] commis pendant le siège, y compris le terrorisme. [[Stanislav Galić]]<ref>{{Lien web |titre=Stanislav Galić, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fiche informative |url=https://www.icty.org/x/cases/galic/cis/fr/cis_galic_fr.pdf |date= }}.</ref> et {{lien|Dragomir Milošević}}<ref>{{Lien web |titre=Dragomir Milošević, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fiche informative |url=https://www.icty.org/x/cases/dragomir_milosevic/cis/fr/cis_dragomirmilosevic_fr.pdf |date= }}.</ref> ont été condamnés respectivement à la réclusion à perpétuité et à 29 ans de prison. Leurs supérieurs, [[Radovan Karadžić]]<ref>{{Lien web |titre=Radovan Karadžić, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fiche informative |url=https://www.icty.org/x/cases/karadzic/cis/fr/cis_karadzic_fr.pdf |date= }}.</ref> et [[Ratko Mladić]]<ref>{{Lien web |titre=Ratko Mladić, Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, fiche informative |url=https://www.icty.org/x/cases/mladic/cis/fr/cis_mladic_fr.pdf |date= }}.</ref>, ont également été reconnus coupables de [[génocide]] et condamnés à la réclusion à perpétuité.

== Déroulement ==
=== Origines ===
Dès sa création après la Première Guerre mondiale, le gouvernement de la [[Yougoslavie]] a étroitement surveillé les [[nationalisme]]s des peuples yougoslaves, craignant qu'ils puissent mener au chaos et à la dislocation de l'État fédéral. À la mort de [[Josip Broz Tito|Tito]] en [[1980]], cette politique prend une tournure dramatique. Les [[Serbes]] nationalistes, menés par [[Slobodan Milošević]], cherchent à obtenir des changements structurels afin de favoriser les Serbes. Il en a résulté une montée en forte puissance et une réaction similaire des groupes politiques nationalistes parmi les autres peuples de la fédération. La poursuite de cette politique par Milosević n'a fait qu'exacerber les diverses réactions nationalistes et les forces centrifuges menant à l'éclatement du pays.

Craignant une Yougoslavie dominée par les Serbes, la [[Croatie]] et la [[Slovénie]] déclarèrent leur indépendance en 1991. Sans ces deux principales républiques non-serbes dans la fédération, la possibilité de domination par les Serbes de n'importe quelle future Yougoslavie était encore plus grande.

Les parlementaires serbes de Bosnie, ont abandonné le parlement central de Sarajevo et ont formé l'[[Assemblée nationale de la République serbe de Bosnie|Assemblée du peuple serbe de Bosnie-Herzégovine]] en {{date-|octobre 1991}}, qui a marqué la fin de la coalition qui a gouverné après les élections de 1990. Cette Assemblée a créé la république serbe de Bosnie-Herzégovine le {{date-|9 janvier 1992}}, qui est devenue la [[République serbe de Bosnie|Republika Srpska]] en {{date-|août 1992}}.

Tout au long de 1990, le [[plan RAM]] a été élaboré par l'[[UDBA|Administration de la sécurité]] de l'[[UDBA|État]] et un groupe d'officiers serbes sélectionnés de l'[[Armée populaire yougoslave]] (JNA) dans le but d'organiser les Serbes en dehors de la [[Serbie]], de consolider le contrôle du tout nouveau SDP, et le prépositionnement des armes et des munitions<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Judah, Tim|titre=The Serbs: History, Myth and the Destruction of Yugoslavia|passage=p.273|éditeur=Yale University Press|date=|isbn=9780300147841|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=KxQaCAAAQBAJ&pg=PT273&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false}}</ref>. Le plan visait à préparer le cadre d'une troisième Yougoslavie dans laquelle tous les Serbes avec leurs territoires vivraient ensemble dans le même État. Alarmé, le gouvernement de [[Bosnie-Herzégovine]] a déclaré son indépendance de la Yougoslavie le {{date-|15 octobre 1991}}, peu de temps après la création de l'[[Assemblée nationale de la République serbe de Bosnie|Assemblée nationale serbe]] par les Serbes de Bosnie<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Lukic, Reneo|titre=Europe from the Balkans to the Urals: The Disintegration of Yugoslavia and the Soviet Union |passage=204|éditeur=SIPRI, Oxford University Press|date=1996|isbn=9780198292005|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=WPhhLfp8huIC&pg=PA204&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false}}</ref>.

La déclaration de souveraineté de Bosnie a été suivie d'un [[Référendum bosnien de 1992|référendum d'indépendance]] les {{date-|29 février}} et {{date-|1 mars 1992}}, boycotté par la grande majorité des Serbes. Le taux de participation au [[référendum]] était de 63,4 %, 99,7 % des électeurs ayant choisi l'indépendance<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hon. Benjamin L. Cardin, Co-Chairman |titre=Report: The Referendum on independence in Bosnia-Herzegovina p.19 |url=https://web.archive.org/web/20160328094221/http://csce.gov/index.cfm?FuseAction=Files.Download&FileStore_id=331 |date=February 29, 1992 }}.</ref>.

La [[Communauté européenne]] reconnut la Bosnie comme État indépendant le [[6 avril]]. Avant tout acte officiel, la guerre avait commencé. 

=== Guerre ===
Lorsque la Bosnie-Herzégovine a déclaré son indépendance de la [[République fédérative socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]] après le [[Référendum bosnien de 1992|référendum sur l'indépendance de la Bosnie en 1992]], les [[Serbes de Bosnie|Serbes de Bosnie -]] dont l'objectif stratégique était de créer un nouvel État serbe de Bosnie de la [[République serbe de Bosnie|Republika Srpska]] (RS) qui inclurait les zones à majorité [[Bosniaques|bosniaque]] <ref>{{Lien web |langue=en |auteur=Hartmann, Florence |titre=A Statement at the Seventh Biennial Meeting of the International Association of Genocide Scholars |url=http://www.helsinki.org.rs/tjgenocide_t01.html |date=July 2007 }}.</ref> - ont encerclé Sarajevo avec une force de siège de 13 000 hommes stationnés dans les collines environnantes<ref name=":0" />.

Le premier incident de la guerre reste un point de controverse entre les [[Serbes]] et les autres groupes. Ce qui semble sûr, c'est que la guerre a commencé à [[Sarajevo]]. Les Serbes affirment que le premier incident survint après l'assassinat de Nikola Gardović lors d'un cortège de mariage serbe au premier jour du référendum, le {{date|29|février|1992}}. Les Bosniaques affirment que ce fut après un certain nombre d'assassinats politiquement orientés dans le premier trimestre de cette année. Le début le plus largement admis de la guerre est le {{date|5|avril|1992}}. Le jour de la déclaration d'indépendance, des marches de paix massives eurent lieu dans la ville, dont le groupe de manifestants le plus important se dirigea vers le bâtiment du parlement. À ce moment, des extrémistes serbes armés ouvrirent le feu sur la foule, tuant une personne, [[Suada Dilberović]], qui est considérée comme la première victime de la guerre en Bosnie et du siège de Sarajevo. Aujourd'hui, le pont où elle a été tuée porte son nom afin d'honorer sa mémoire.
[[Fichier:Siege of Sarajevo.svg|thumb|Carte du siège de Sarajevo au plus fort avancement des troupes serbes.]]
Durant les mois précédant la guerre, l'[[armée populaire yougoslave]] et les milices en présence dans la région ont commencé à se positionner sur les collines ceinturant la ville. L'artillerie et divers autres équipements impliqués plus tard dans le siège de la ville furent déployés. Au mois d'{{date||avril|1992}}, le gouvernement de la république de Bosnie-Herzégovine exigea du gouvernement yougoslave le retrait de ces forces. Il n'accepta de soustraire au dispositif que les forces ne dépendant pas de la république socialiste de Bosnie-Herzégovine. Les éléments serbes de Bosnie de l'armée furent rapidement transférés dans l'armée de la [[république serbe de Bosnie]] (qui avait elle-même déclaré son indépendance de la Bosnie quelques jours après que la Bosnie l'eut fait de la Yougoslavie). Ces troupes composaient la majeure partie des forces autour de Sarajevo, ce qui rendait le retrait de Milošević relativement insignifiant.

Un blocus complet de la ville fut alors officiellement établi par les forces serbes. Les routes principales menant à la ville furent bloquées, stoppant les envois de nourriture et de médicaments. L'eau, l'électricité et le chauffage furent coupés. Les forces serbes autour de Sarajevo, bien que mieux équipées, étaient numériquement inférieures aux défenseurs bosniaques retranchés dans la ville. Par conséquent, au lieu de tenter de prendre la ville, ils l'assiégèrent et la bombardèrent en continu pour l'affaiblir, sans quitter les collines.

Pour contourner le blocus, l'[[aéroport de Sarajevo]] fut ouvert le 22 juin 1992 par le président [[François Mitterrand]] qui décida de forcer son ouverture et permit ainsi le déclenchement d'un pont aérien humanitaire. L'aéroport fut alors rapidement transféré à l'organisation des [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] qui y organise le transport aérien.
[[Fichier:Sarajevo Grbavica.JPG|vignette|Immeubles d'habitation très endommagés près du [[Pont de Suada et Olga|pont Vrbanja]] dans le quartier de Grbavica sur la rive gauche de la rivière [[Miljacka (rivière)|Miljacka]]]]
C'est entre le second semestre 1992 et la première moitié de [[1993]] que le siège de Sarajevo connut son paroxysme. De nombreuses atrocités furent commises, et de violents combats eurent lieu. Les forces serbes bombardèrent continuellement la ville<ref>{{Lien web|auteur=France 24|titre= Guerre de Bosnie : voilà trente ans débutait le siège cauchemardesque de Sarajevo |url=https://www.youtube.com/watch?v=0HfDaboFJ-Q}}.</ref>. Certains Serbes à l'intérieur de la ville se rallièrent à la cause des assiégés. La plupart des armureries et des approvisionnements militaires de la ville étaient sous le contrôle de Serbes. Des tireurs isolés hantaient la ville, à tel point que « Pazite, Snajper ! » (Prenez garde, tireur isolé !) était devenu un avertissement courant. Quelques rues étaient si dangereuses qu'elles furent surnommées ''[[Sniper Alley]]''. Les Serbes prirent certaines zones de la ville au cours d'offensives victorieuses, notamment la municipalité de Novo Sarajevo.

Les défenseurs de la ville disposaient d'un armement inférieur aux assaillants. Il n'était pas rare que des pistolets soient fabriqués avec du matériel de récupération, tel que des tuyaux domestiques. Des opérations de reprise de positions serbes dans la ville ont considérablement aidé la cause bosniaque. Contournant un décret d'embargo international sur les armes, quelques bosniaques qui avaient rejoint l'armée au départ de la guerre ont passé des armes en contrebande dans la ville à travers les lignes serbes.
[[Fichier:Evstafiev-bosnia-cello.jpg|vignette|[[Vedran Smailović]] jouant dans la [[Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine|Bibliothèque nationale]] partiellement détruite de Sarajevo en 1992]]
Les bombardements ne firent pas d'exceptions ni de subtilités. En {{date||septembre|1993}}, les rapports ont conclu que pratiquement tous les bâtiments de Sarajevo avaient subi des dommages, et {{formatnum:35000}} ont été complètement détruits. Parmi ces bâtiments visés et détruits figuraient des hôpitaux et des complexes médicaux, les sièges des médias et les centres de communication, les industries, les bâtiments gouvernementaux, les installations militaires et les centres des Nations unies. Parmi les destructions remarquables il y eut le bâtiment de la présidence de la [[Bosnie-Herzégovine]] et la bibliothèque nationale, qui a brûlé avec des milliers de textes irremplaçables<ref>{{Lien web |titre= Quand les Serbes détruisaient le symbole de la culture cosmopolite en Bosnie |url=https://www.franceculture.fr/histoire/quand-les-serbes-detruisaient-le-symbole-de-la-culture-cosmopolite-en-bosnie |site=franceculture.fr |date=7 avril 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|auteur=Marie-Geneviève Guesdon|titre=1992-2012: Sarajevo, Vijećnica et la Bibliothèque nationale et universitaire de Bosnie-Herzégovine|périodique= La Revue de la BNU |année=2012|volume= 5|passage=46-53| url=https://journals.openedition.org/rbnu/2838?lang=en}}</ref>.
[[Fichier:Sarajevo Tower.jpg|vignette|Le bâtiment [[Oslobođenje]] détruit en 1992.]]
Bombarder la ville eut un coût énorme en vies humaines. Les massacres de masse, principalement aux obus de mortier, ont fait les unes des journaux de l'Ouest. Le {{date|1 juin 1993}}, quinze personnes furent tuées et quatre-vingt blessées lors d'un match de football. Le {{date|12|juillet|1993-}} de la même année, douze personnes furent tuées pendant qu'elles faisaient la queue pour de l'eau. Un [[Massacres de Markale|attentat devant une boulangerie]] ainsi que deux explosions sur le [[Massacres de Markale|marché de Markale]], qui firent plusieurs dizaines de victimes, furent également très médiatisés. Ces événements justifièrent l'intervention de l'[[OTAN]].

En réponse au massacre de Markale, l'ONU imposa un ultimatum aux forces serbes pour retirer l'armement lourd au-delà d'une certaine limite dans un délai donné, sans quoi ils feraient face à une attaque aérienne.

À la fin de l'ultimatum les forces serbes se conformèrent aux ordres. Le bombardement de la ville a alors considérablement diminué, ramenant l'espoir d'une issue proche. Un corridor humanitaire fut installé à la mi-1993, ce qui permit d'approvisionner la ville, bien que nul ne puisse en sortir. Ce corridor fut l'un des principaux moyens de contourner l'embargo international d'armes et de fournir aux défenseurs de quoi se défendre, ce qui a peut-être sauvé Sarajevo.[[Image:Rajlovac 1994.jpg|thumb|Maisons détruites à proximité de l'aéroport de Sarajevo en juin 1994.]]

En 1993, alors que les forces serbes allaient parvenir à conclure l'encerclement de la ville au [[mont Igman]], un [[tunnel de Sarajevo|tunnel]] passant sous la piste de l'aéroport de Sarajevo, alors zone neutre sous contrôle de l’ONU, permit aux forces bosniaques de contenir l'avancée serbe sur le mont Igman et à de nombreux civils de quitter la ville assiégée. Encore visible aujourd’hui, ce tunnel passait sous l’aéroport pour relier le centre de Sarajevo à Butimir, petite localité au pied du mont Igman. Dans son récit de voyage en Bosnie-Herzégovine<ref name="RefTunnel">Paul Garde, ''Journal de voyage en Bosnie-Herzégovine'', La Nuée bleue, 1995.</ref>, le linguiste français [[Paul Garde]] raconte comment il dut l’emprunter pour entrer à Sarajevo en {{date||octobre|1994}} : {{Citation bloc| Je prends le sac, je sors, personne ne m’arrête. Je suis dans le tunnel.

C’est un boyau étroit, comme une galerie de mine (ce sont, me dira-t-on, les mineurs de Zenica qui l’ont creusé). Il est éclairé faiblement, mais suffisamment. On peut y croiser ou y dépasser à la rigueur, mais en se serrant bien contre la paroi, comme dans un couloir de train. Normalement on ne croise pas. Le tunnel, me dira-t-on, fonctionne une demi-heure dans chaque sens.}}
[[Fichier:Sarajevo tunnel 2.jpg|vignette|231x231px|tunnel de Sarajevo]]
Paul Garde fut le seul étranger à franchir ce tunnel, qui servit jusqu’à la levée du siège en [[1995]] : « Le conseiller m’interroge sur mon voyage et paraît stupéfait d’apprendre que j’ai emprunté le tunnel. À l’ambassade, on n’a, paraît-il jamais rencontré personne qui y soit passé. Il semble qu’il soit réservé aux Bosniens et je suis, à sa connaissance, le seul étranger qui l’ait traversé. […] Chose curieuse, les gens d’ici parlent de passer ce tunnel comme s’il s’agissait de prendre le métro ; les étrangers, eux, me regardent comme si j’avais gravi l’Annapurna. Rien ne montre mieux le gouffre existant entre les deux mondes »<ref name="RefTunnel" />.

Les assaillants serbes tentèrent de l’anéantir à plusieurs reprises, soit en bombardant ses accès, soit en tentant de l’inonder en creusant un tunnel adjacent relié à la nappe phréatique. Sans ce tunnel, jamais les hommes, les vivres, les armes et les munitions nécessaires à la défense de la ville et à la survie de la population n’auraient pu y entrer. Il est à noter que les forces de l'ONU ne prirent jamais l'initiative de le détruire, probablement par crainte des éventuelles réactions de la communauté internationale que cela aurait pu entraîner<ref>{{Lien web|url=http://www.cmca-med.org/fiche-film.php?id=1287|titre=Le Tunnel, le secret du siège de Sarajevo|site=Centre méditerranéen de la communication audiovisuelle}}, documentaire de Nedim Loncarevic - Production : 8 et Plus Productions (France)/ Lb Productions (France)/ Archipel Productions (France) / Exclusivement Audiovisuel / RTBF (Belgique) – avec la participation de Public Sénat (France) et France Télévisions Pôle France 3 (France).</ref>.

Pendant le siège de Sarajevo, la Force de protection des Nations unies (FORPRONU) poursuivit un rôle ambigu, en particulier du fait de la France qui verrouillait les postes clefs de commandement (commandant de la force, commandant du secteur de Sarajevo, bataillons de la FORPRONU). Tout en s’interposant, cette force refusa d’intervenir contre les agresseurs serbes de la ville qui continuèrent à utiliser des armes lourdes pour bombarder quotidiennement la capitale bosniaque<ref>{{Lien web|titre= Guillaume Ancel: Secrets de l'intervention française en Bosnie (2018) |url=https://www.youtube.com/watch?v=docOsmJiweU}}.</ref>.

Un ancien officier de la FORPRONU a détaillé avec réalisme la duplicité de cette intervention<ref>{{Lien web|url=https://www.lesbelleslettres.com/livre/2903-vent-glacial-sur-sarajevo|titre=Vent glacial sur Sarajevo}} Guillaume Ancel, Les Belles Lettres, collection Mémoires de guerre, mai 2017.</ref> qui a signé l’échec du mandat de l’ONU et qui s’est terminée par le [[massacre de Srebrenica]] ({{date-|juillet 1995}}). Le président américain [[Bill Clinton]] a alors imposé sa solution de force via l’[[OTAN]] et stoppé la guerre en quelques semaines en s’en prenant enfin aux agresseurs serbes de ce conflit.

Un cessez-le-feu fut décrété en {{date||octobre|1995}}, et les [[accords de Dayton]] furent ratifiés plus tard dans l'année, apportant la fin des hostilités, la stabilité et un retour à la normale. Le gouvernement de la république de Bosnie-Herzégovine déclara officiellement la fin du siège de Sarajevo le {{date|29|février|1996}}.

Le {{date-|14 décembre 1994}}, [[Bruce Dickinson]] (chanteur du groupe [[Iron Maiden]]), alors en tournée mondiale pour promouvoir son album solo ''Balls To Picasso'', emmène son groupe à Sarajevo, dévastée et assiégée, par convoi humanitaire, escorté par des soldats de l’ONU, pour donner un concert à la salle BKC. Les habitants de la capitale ont redécouvert le miraculeux concert de 1994 après la sortie en 2016 de ''Scream for me, Sarajevo!'', un documentaire réalisé par des auteurs bosniens. En {{date-|avril 2019}}, le chanteur, par cette action, est fait citoyen d’honneur de la ville de Sarajevo par le maire de la ville (Igor Gavric).

Ce documentaire<ref>{{Lien web|url=https://www.dailymotion.com/video/x3ykfac|titre=Sarajevo, 20 ans après : retour sur le siège le plus long de l'histoire moderne}} Documentaire, ''Le Monde'', 2015.</ref> revient de manière synthétique sur le plus long siège de l'histoire moderne.

== Conséquences ==

Sarajevo a été fortement endommagée pendant ces quatre années. Le siège de Sarajevo est assurément la plus sombre période dans l'histoire de la ville. Avant la guerre, la ville était en forte période de croissance et de développement. En [[1984]], les [[Jeux olympiques d'hiver de 1984|Jeux olympiques d'hiver]] ont rapporté une partie de la gloire qu'elle n'avait pas connue depuis la fin du {{XVIIe siècle}}. La guerre a stoppé tout cela, laissant une ville ruinée. D'une population d'avant-guerre d'environ {{nombre|500000|habitants}}, la ville est passée à {{formatnum:250000}}.

Sarajevo était un modèle de relations inter-ethniques, mais le siège a engendré des bouleversements considérables. Sans compter les milliers de réfugiés qui quittèrent la ville, un nombre très important de Serbes de Sarajevo s'exilèrent pour la [[république serbe de Bosnie]]<ref>{{Lien web|titre= Quand les Serbes détruisaient le symbole de la culture cosmopolite en Bosnie |url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1996/02/29/l-exode-des-serbes-de-sarajevo-s-intensifie_3702687_1819218.html |site=lemonde.fr |date=29 février 1996 }}.</ref>. Le pourcentage de Serbes dans la population totale de Sarajevo a chuté de plus de 30 % en [[1991]] à légèrement plus de 10 % en [[2002]]. Les régions de la municipalité de [[Novo Sarajevo]] faisant maintenant partie de la république serbe de Bosnie ont formé le ''Srpsko Sarajevo'' (Sarajevo serbe), où se trouvent maintenant la plupart des Serbes d'avant-guerre<ref>{{Lien web|auteur=France 24|titre= Sarajevo la martyre, toujours divisée, vingt ans après la guerre |url=https://www.youtube.com/watch?v=vwxSDoyiXyk}}.</ref>.

Depuis les années sombres du début des [[années 1990]], Sarajevo a accompli des progrès énormes, et est sur le chemin du rétablissement comme capitale européenne moderne. En [[2004]], la majeure partie des dommages faits aux bâtiments pendant le siège étaient réparés, et les ruines et les impacts de balles sont devenus rares. Des projets de construction ont fait de Sarajevo la ville avec la plus rapide croissance de l'ex-Yougoslavie. La population métropolitaine était en [[2002]] d'environ {{nombre|401000|habitants}}, soit {{formatnum:20000}} de moins qu'en [[1991]].

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
| commons = Category:Siege of Sarajevo
| commons titre = le siège de Sarajevo
}}
=== Articles connexes ===
* [[Inela Nogić]] (née en 1976), élue miss Sarajevo pendant le siège.

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Zlatko Dizdarevic|titre=Journal de guerre Chronique de Sarajevo assiégée|éditeur=Spengler|année=1993|isbn=978-2-909-99702-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Malet Emile|titre= Résistance et Mémoire, d'Auschwitz à Sarajevo|éditeur=Le Temps des Cerises|année=1993|isbn=978-2-010-20950-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Ivan Strauss|titre= Sarajevo l’architecte et les barbares|éditeur=Picard Diffuses|année=1994|isbn=978-2-910-34202-9}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Association des architectes DAS-SABIH (Bosnie-Herzégovine)|titre= Urbicide-Sarajevo: Sarajevo, Une Ville Blessee |éditeur= Arc en rêve ; Centre Georges Pompidou, Bordeaux|année=1994|isbn=978-2-906-48916-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Collectif|titre= Sarajevo, ex-Yougoslavie : Le miroir brisé|éditeur=Le Temps des Cerises|année=1995|isbn=978-2-841-09028-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Zlatko Dizdarevic|titre=J'accuse l'ONU|éditeur= Calmann-Lévy r|année=1995|isbn=978-2-702-12384-3}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Bernard-Henri Lévy]]|titre=Le Lys et la Cendre|éditeur=Grasset|année=1996|isbn=978-2-246-52301-7}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Gérard Rondeau|auteur2=Zlatko Dizdarevic|titre=Oslobodenje : Le Journal qui refuse de mourir, Sarajevo, 1992-96|éditeur=La Découverte|année=1996|isbn=978-2-707-12584-2}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Anna Cataldi|titre=Lettres de Sarajevo|éditeur=Liana Levi|année=1997|isbn=978-2-867-46099-9}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Ozren Kebo|titre=Bienvenue en enfer: Sarajevo mode d'emploi|éditeur=Nuée bleue|année=1997|isbn=978-2-716-50430-0}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Jacques Rupnik|titre=De Sarajevo à Sarajevo|éditeur=Editions Complexe|année=1999|isbn=978-2-870-27466-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Mathieu Braunstein|titre=François Mitterrand à Sarajevo - 28 Juin 1992: Le rendez-vous manqué|éditeur=Editions L'Harmattan|année=2001|isbn=978-2-747-50272-6}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=[[Jovan Divjak]]|titre=Sarajevo, mon amour|éditeur=Buchet Chastel|année=2004|isbn=978-2-283-01981-8}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Maya Kandel|titre=Mourir pour Sarajevo ? Les Etats-Unis et l'éclatement de la Yougoslavie|éditeur=CNRS|année=2013|isbn=978-2-271-07691-5}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur=Carol Mann|titre= Sarajevo en Guerre la Resistance des Femmes|éditeur=Editions du Croquant|année=2014|isbn=978-2-365-12049-4}}.
* {{ouvrage|langue=fr|auteur=[[Guillaume Ancel]] |titre= Vent glacial sur Sarajevo |éditeur=Les Belles Lettres |année=2017 |isbn=978-2251446769}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Kerim Lucarevic|titre=The Battle for Sarajevo: Sentenced to victory|éditeur=TZU|année=2000|isbn=978-9-958-93321-9}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Semezdin Mehmedinovic|titre=Sarajevo Blues|éditeur=City Lights Books|année=2001|isbn=978-0-872-86345-3}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Miljenko Jergovic|titre=Sarajevo Marlboro|éditeur= Archipelago|année=2003|isbn=978-0-972-86922-5}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Robert J. Donia|titre= Sarajevo: A Biography|éditeur= University of Michigan Press|année=2006|isbn=978-0-472-11557-0}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Ivana Maček|titre=Sarajevo Under Siege: Anthropology in Wartime (The Ethnography of Political Violence)|éditeur=University of Pennsylvania Press |année=2011|isbn=978-0-812-22189-3}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Matthew Naythons|titre= Sarajevo: A Portrait of the Siege|éditeur=Grand Central Pub|année=2011|isbn=978-0-446-51824-6}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur=Barbara Demick|titre=Logavina Street|éditeur=Random House|année=2012|isbn=978-0-812-98276-3}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Kenneth Morrison|auteur2=Paul Lowe|titre= Reporting the Siege of Sarajevo|éditeur= Bloomsbury Academic |année=2022|isbn=978-1-350-20284-9}}.

==== Romans ====
* {{ouvrage | auteur=[[Steven Galloway]] |titre=Le Violoncelliste de Sarajevo |éditeur=[[Éditions Jean-Claude Lattès|Éditions Lattès]] |année=2009 |isbn=978-2709629997}}.
* Zlata Filipovic, ''Le journal de Zlata'', 1993.
* Margaret Mazzantini, ''Venir au monde'', 10-18, 2010.
* [[Edna O'Brien]], ''[[Les Petites Chaises rouges]]'' (2015)
* [[Joe Kubert]], ''[[Fax de Sarajevo]]'', [[Vertige Graphic]], 1994

==== Jeux vidéo ====
* Le jeu ''[[This War of Mine]]'' développé par [[11 bit studios]] s'inspire de ce siège en reproduisant une ambiance similaire dans la ville fictive de Pogoren. Il exprime les dures conditions de survie auxquelles ont dû faire face les civils.

===== Cinéma =====
* [[Jean-Luc Godard]], ''[[Je vous salue, Sarajevo]]'', 1993 (court-métrage)
* ''[[1395 Days Without Red]],'' 2011
* [[Guillaume de Fontenay]], ''[[Sympathie pour le diable]]'', 2019

=== Liens externes ===
* {{lien web|langue=en|auteur1=|site=|périodique=|url=http://www.ess.uwe.ac.uk/comexpert/ANX/VI-01.htm#Debut|titre=Rapport très complet de l'ONU sur le siège de Sarajevo|brisé le=|consulté le=|date=}}.
* {{lien web|langue=fr|auteur1=|site=|périodique=|url=http://geographie-ville-en-guerre.fr.gd/Sarajevo--k1-Bosnie_Herz-e2-govine-k2-.htm|titre=Géographie de la ville en guerre : la ville de Sarajevo|brisé le=|consulté le=|date=}}.

{{Palette|Guerres de Yougoslavie}}

{{Portail|histoire militaire|Bosnie-Herzégovine|Serbie|années 1990}}

{{DEFAULTSORT:Siege de Sarajevo}}
[[Catégorie:Siège de Sarajevo|*]]
[[Catégorie:Crime de guerre en Bosnie-Herzégovine]]
[[Catégorie:Siège du XXe siècle]]