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Répression des gangs salvadoriens

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Répression des gangs salvadoriens
Description de cette image, également commentée ci-après
Scènes de la guerre contre les gangs de gauche à droite et de haut en bas : détention de suspects, intervention policière, membres des Forces armées salvadoriennes qui patrouillent et membres de gangs détenus en prison.
Informations générales
Date Depuis le
Lieu Drapeau du Salvador Salvador
Belligérants
Drapeau du Salvador Gouvernement salvadorien
Forces armées du Salvador
Police nationale (es)
Gangs criminels
Mara Salvatrucha
18th Street Gang
Commandants
Drapeau du Salvador Nayib Bukele
Drapeau du Salvador René Merino Monroy
Direction non centralisée
Chefs de gangs

La répression des gangs salvadoriens de 2022, appelée également la guerre contre les gangs ou la guerre contre le terrorisme au Salvador (en espagnol : Guerra contra las pandillas ou Guerra contra el terrorismo en El Salvador), constitue une série d'actions politiques et militaires entreprises par le gouvernement du Salvador à l'encontre des gangs armés du pays, dont il accuse l'un d'entre eux, la Mara Salvatrucha, d'être responsable d'une vague d'homicides survenue entre les 25 et 27 mars 2022, au cours de laquelle 88 personnes sont tuées[1].

Malgré cet événement déclencheur, le gouvernement salvadorien dirigé par Nayib Bukele est dès son arrivée au pouvoir en juin 2019 préoccupé par les enjeux de sécurité nationale et concentre ses efforts à mener une lutte contre les gangs sévissant au pays[2], qu'il nomme le « Plan de contrôle territorial », aussi appelée le « Projet de contrôle territorial ».

Contexte

Entre 1980 et 1992, le Salvador traverse une guerre civile, qui provoque une immigration massive de Salvadoriens, principalement vers les États-Unis. Au cours des années 1980, environ 92 000 Salvadoriens immigrent aux États-Unis, dont la plupart s'installent dans des quartiers dangereux de Los Angeles, où seraient nés les deux principaux gangs d'Amérique centrale, les Mara Salvatrucha et les Mara 18. La Mara Salvatrucha est fondée par des Salvadoriens tandis que la Mara 18 est fondée par des Mexicains, bien que plus tard, ils accepteraient également des Centraméricains. Les deux gangs se sont développés à un rythme incontrôlable et réalisant qu'il serait difficile de contrôler les gangs, le gouvernement américain décide d'expulser en masse les membres des gangs. Les déportés décident de former des cellules de ces gangs dans les pays où ils sont arrivés et la phase de reconstruction qui caractérise le Salvador après la guerre civile constitue le cadre idéal pour leur enracinement dans le pays. Ce qui commence comme un petit groupe criminel devient, en moins d'une décennie, l'un des groupes armés les plus puissants d'Amérique centrale et plus tard d'Amérique latine.

Depuis les années 1990, le Salvador, en pleine reconstruction après la guerre civile et ne prêtant pas beaucoup d'attention aux groupes criminalisés, constitue un terreau fertile pour un développement effréné des gangs. Il faut attendre les années 2000 pour que le gouvernement leur prête attention. En 2012, le président Mauricio Funes convient d'une trêve secrète avec les gangs, ce qui réduit temporairement la criminalité, mais en 2013, celle-ci augmente à nouveau, atteignant un tel degré qu'en 2015, le Salvador est le pays n'étant pas en guerre le plus dangereux du monde, avec un taux de 103 homicides pour 100 000 habitants. Le président Salvador Sánchez Cerén décide de commencer à utiliser l'armée pour assurer la sécurité publique[3]. En 2015, la Chambre constitutionnelle classe les gangs, leurs « chefs, membres, collaborateurs, apologistes et financiers » comme terroristes et déclare illégal tout type de négociation avec eux[4].

Le Plan de contrôle territorial

Nayib Bukele, lors de son discours inaugural.

Lorsque Nayib Bukele est élu président en 2019, il déclare que la réduction de la violence était une priorité[3]. Cette année-là, son gouvernement lance le Plan de contrôle territorial, précisant les objectifs suivants[5] :

  • Sortir le Salvador de la liste des pays les plus violents au monde en 2021
  • Posséder les éléments pour rendre la guerre contre les gangs possible
  • Garantir la paix à long terme

En 2021, le taux d'homicides atteint son plus bas niveau depuis la fin de la guerre civile en 1992, avec 18 homicides pour 100 000 habitants[6] permettant de ce fait au Salvador de ne plus être cette année-là sur la liste des pays les plus violents du monde[7]. Le Salvador avait entamé une très légère baisse de son taux d'homicides depuis 2016, une baisse significative s'est produite en 2020 ainsi qu'une autre réduction en 2021, faisant de 2022 l'année la plus sûre de son histoire[8].

Le gouvernement des États-Unis accuse certains responsables du gouvernement du Salvador d'avoir un accord secret avec les gangs[9]. Bien que le président du pays n'ait pas été directement accusé, certains médias au Salvador accuseraient Nayib Bukele d'être impliqué, d'abord lorsqu'il est maire de San Salvador[10], puis plus tard lorsqu'il prend ses fonctions de président, négociant une réduction de la violence en échange d'avantages économiques et pénitentiaires[11]. En décembre 2021, le Département du Trésor des États-Unis sanctionne deux responsables gouvernementaux salvadoriens qui, selon lui, mènent des pourparlers avec les principaux gangs du pays. Bukele qualifie les accusations de fausses, alléguant que son gouvernement n'a conclu aucun type d'accord et dénonçant les gouvernements précédents d'avoir conclu des accords avec des gangs, dans lesquels ils ont reçu de l'argent, des avantages et même des champs de tir[12],[13].

Prétentions de Nayib Bukele

D'autre part, Bukele accuse à de nombreuses reprises la Mara Salvatrucha et la Mara 18 d'avoir généré la vague de violence dans le but de déstabiliser son gouvernement, et d'être financés par l'opposition politique salvadorienne, soit l'Alliance républicaine nationaliste (ARENA) et le Front de libération nationale Farabundo Martí (FMLN), ainsi que par des organisations non gouvernementales afin de récupérer le contrôle qu'ils avaient sur la politique et les prisons salvadoriennes. Le président allègue également que les gangs cherchent maintenant un moyen de se transformer en guérillas dans les zones rurales du pays, reproduisant les tactiques de guérilla apprises sur les champs de tir sous le gouvernement du FMLN[14]. L'état d'urgence proclamé par le gouvernement lui permet par ailleurs de démonter les camps appartenant aux membres de gangs[15]. Il accuse les gouvernements de l'ARENA et du FMLN d'avoir soi-disant convenu d'un accord avec les gangs dans lequel ils deviendraient une guérilla pour provoquer un nouveau conflit armé, qui se terminerait par un nouvel accord de paix qui permettrait l'inclusion des chefs de gangs dans la politique salvadorienne. Il accuse également l'Organisation des États américains d'être d'accord avec ce prétendu pacte[16].

Événement déclencheur

Du 25 au 27 mars 2022, 88 personnes sont tuées au pays[17], dont 62 personnes le seul samedi 26 mars[3], le nombre le plus élevé en une seule journée depuis des décennies[6]. En revanche, 79 personnes sont tuées durant tout le mois de février[17]. Le gouvernement impute la violence à la Mara Salvatrucha[18]. William Soriano, un député de Nouvelles Idées, le parti gouvernemental, suggère que l'augmentation de la violence constitue des représailles à la prise de contrôle par le gouvernement de deux lignes d'autobus dans la capitale, sur lesquelles les gangs extorquent souvent des revenus. Selon José Miguel Cruz, directeur de recherche à l'Université internationale de Floride, il s'agit peut-être d'un message envoyé par les gangs au gouvernement pour tenter d'obtenir de meilleures conditions[3].

Réponse gouvernementale

Patrouille de la police nationale durant le régime d'exception, en juillet 2022, à Zaragoza.

Lors d'une session extraordinaire aux premières heures du 27 mars, l'Assemblée législative du Salvador approuve un « état d'exception »[19]. L'ordonnance, d'une durée de trente jours mais qui a été prolongée jusqu'à ce jour, suspend les droits constitutionnels, augmente le temps de détention sans inculpation de trois à quinze jours et permet au gouvernement de surveiller les communications des citoyens sans mandat. Les forces de sécurité salvadoriennes sont accusées de violer même les limites élargies de leurs pouvoirs[18]. De plus, les membres de Nouvelles Idées approuvent de nouvelles lois qui augmentent les peines de prison pour les membres de gangs et tout autre gang du crime organisé : les palabreros (chefs de gangs) seront condamnés à 40 à 45 ans de prison et les membres de gangs à 20 à 30 ans de prison[20]. Des cas sont signalés où des membres de gangs ayant fini de purger leur peine de prison sont appréhendés à nouveau par la police, car en continuant à être des membres actifs de gangs, ils sont considérés comme un risque pour la population[21].

Le gouvernement déploie des forces policières et militaires supplémentaires[22] qui font des descentes dans les maisons et créant des points de contrôle autour des quartiers où la présence de gangs est connue[3]. Les soldats contrôlent tout le monde à la recherche de cartes d'identité et de preuves de résidence[18] et fouillent les véhicules et les sacs à dos des passants. Dans les secteurs où la criminalité est la plus élevée, des postes de contrôle militaires sont mis en place, dans lesquels ils enregistrent chaque personne qui entre et sort des communautés, toute personne jugée suspecte est obligée de se déshabiller pour les soldats à la recherche de tatouages liés aux gangs[18].

Patrouille de l'armée durant le régime d'exception, en juillet 2022, à Santa Tecla.

Le 27 mars, en fin de soirée, les forces de sécurité salvadoriennes déclarent avoir arrêté 576 personnes[23]. Depuis la déclaration de l'état d'exception, plus de 46 000 personnes sont arrêtées, surchargeant ainsi les prisons du Salvador[18]. Les rations sont réduites à deux repas par jour[17], composés uniquement de haricots et de tortillas[3], à ce sujet Bukele déclare qu'il « ne retirerait pas de budget aux écoles pour nourrir ces terroristes »[19]. Il ordonne également que tous les membres de gangs restent dans leurs cellules 24 heures sur 24[19]. De nombreuses personnes n'ont pu savoir où ni pourquoi leurs proches sont détenus[23], avec plusieurs centaines de femmes rassemblées devant une base navale utilisée comme centre de détention[18]. En août 2022, l'Observatoire universitaire des droits de l'homme de l'Université centraméricaine José Simeón Cañas révèle également des cas de torture commis lors de l'application de l'état d'urgence[24].

Le 3 novembre 2022, le ministre de la Justice, Osiris Luna Meza, annonce que le gouvernement commencerait à détruire les pierres tombales appartenant aux membres de gangs pour éviter qu'elles ne deviennent des « sanctuaires », déclarant que « les terroristes ne pourront plus « glorifier » la mémoire de criminels morts. Malgré la destruction des pierres tombales, le gouvernement déclare que les corps resteraient intacts et ne seraient pas dérangés. Bukele compare le retrait de ces pierres tombales à la dénazification dans l'Allemagne occupée par les Alliés et compare également les gangs aux nazis eux-mêmes.

Réactions

À l'échelle nationale, la répression est populaire auprès de nombreux citoyens[18]. Cependant, des groupes de défense des droits de l'homme expriment leur inquiétude face aux mauvais traitements infligés aux détenus par les forces de sécurité, tels que humiliations et passages à tabac, y compris également la capture de personnes n'étant pas membres de gangs, mais présentées comme tel, ainsi que la lenteur du processus judiciaire auquel sont confrontés les détenus. Certaines organisations de défense des droits humains craignent en outre que l'état d'urgence ne soit utilisé à des fins autoritaires[23].

Un porte-parole du Département d'État des États-Unis condamne l'augmentation de la violence au Salvador et le secrétaire d'État des États-Unis, Antony Blinken, condamne la violence et appelle le gouvernement à « respecter la procédure régulière et protéger les libertés civiles »[25], auquel le président Bukele répond en arguant que « [le Salvador] a reçu de l'aide des États-Unis, mais sous le président Trump »[26].

Captures arbitraires

Au début de l'état de siège décrété en mars 2022, des cas font état de plusieurs familles ayant été victimes de captures arbitraires pour des raisons telles que le port de tatouages faisant allusion à des gangs, leur habillement ou encore des signes commis faisant allusion à des groupes criminels[27]. Toujours en 2022, de nombreux détenus classés comme faisant partie de gangs sans aucune preuve trouvent la mort. Sans que des enquêtes soient menées, les captures visent des étudiants, des travailleurs, des vendeurs, des enseignants, des syndicalistes, d'ex-membres de gangs, des chefs religieux, des policiers et des militaires accusés de collaborer ou appartenir à des groupes criminels. Des témoignages font état de surpopulation et de torture dans les prisons, confondant des innocents avec des membres de gangs dans une seule cellule sans possibilité d'obtenir la liberté continue, même si plusieurs personnes capturées sont libérées. Cependant, d'autres meurent en prison, de causes naturelles ou de maladies causées par les mauvais traitements en prison, notamment par les forces armées et la police.

Huit jeunes adolescents qui représentaient une pièce de théâtre sur l'histoire du pays sont d'ailleurs un exemple éloquent de ces détentions arbitraires[28]. Il est rapporté qu'une nuit des membres des forces armées sont entrés chez ces jeunes sans agir sous quelque ordre judiciaire que ce soit, interrogeant les jeunes sur leur appartenance à des gangs. Ils sont emmenés dans un détachement improvisé où ils passent la nuit, subissent des tortures physiques et psychologiques puis sont finalement libérés le lendemain parce que des proches sont allés signaler leur capture à la police nationale civile. Diverses manifestations pour la libération d'innocents au pays se sont aussi soldées par de prétendues menaces de captures[29].

Torture dans les prisons

Plusieurs témoignages de personnes ayant été incarcérées en vertu de l'état d'exception rapportés par l'Institut des droits de l'homme de l'Université centraméricaine font état de techniques controversées déjà employées par l'armée américaine à Guantanamo ou par les dictatures sud-américaines des années 1970, telles que le simulacre de noyade ou le pressage des ongles avec des pinces[30]. Ces techniques visent à faire avouer aux jeunes qu'ils sont membres de gangs. Certaines victimes sont incarcérées dans des cellules avec des membres de gangs et subissent des sévices, tant des membres de gangs que des gardes de la réserve[30].

Selon une enquête récente du journal salvadorien El Faro, la police aurait procédé à des centaines d'arrestations durant le régime d'exception, non pas basées sur les résultats d'enquêtes ou des preuves préliminaires, mais plutôt selon des protocoles fantaisistes, tels que l'apparence pour la police d'un jeune qui semble « nerveux »[30].

Début juin, l'Organisation des Nations unies demande à l'État salvadorien des explications sur ce qui se passe dans les centres de détention du pays en raison de « la possibilité d'un schéma de détentions arbitraires, ainsi que d'éventuels abus pouvant constituer de la torture ou des traitements cruels, inhumains ou dégradants ». En guise de réponse, le gouvernement publie un rapport qui ne contient aucune reconnaissance d'abus, dissimule des données et qui comporte des ambiguïtés[30].

Surpopulation carcérale

Depuis la déclaration du régime d'exception, des milliers de personnes ont été arrêtées, ce qui a entraîné une surpopulation dans les prisons salvadoriennes. En réponse à cela, le gouvernement autorise la construction de nouvelles prisons pouvant accueillir jusqu'à 40 000 détenus, dont l'une qui sera parmi les plus grandes prisons du monde[31].

Centre de confinement du terrorisme

Le 31 janvier 2023, Nayib Bukele présente le Centre de confinement du terrorisme, une prison à sécurité maximale située à Tecoluca, dans le département de San Vicente, d'une superficie de 1,6 km² et pouvant accueillir 40 000 détenus[32],[33]. Le pénitencier dispose, outre des pavillons pour l'enfermement des détenus, d'un bâtiment pour les gardiens, de salles d'audience, de cellules disciplinaires et d'usines pour les ateliers, le tout étant muni d'accès contrôlés avec scanner corporel complet et scanner pour les colis[34],[35],[36].

Notes et références

  1. (es) « ¿En qué municipios ocurrieron los 88 homicidios del 25 al 27 de marzo? », Noticias de El Salvador (consulté le )
  2. (es) Marcos González Díaz, « 3 estrategias con las que Bukele pretende hacer frente a las pandillas en El Salvador (y cuán novedosas son) », BBC News Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e et f (en) Christine Murray, « El Salvador’s gang crackdown prompts fears of growing authoritarianism », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Corte Suprema de El Salvador declara a la Mara Salvatrucha y a Barrio18 como grupos terroristas », BBC Mundo, (consulté le )
  5. (es) egobsv, « El Plan Control Territorial cumple tres años de ejecución », Ministerio de Justicia y Seguridad Pública, (consulté le )
  6. a et b (en) Al Jazeera, « UN rights office raises concerns about El Salvador gang crackdown », sur aljazeera.com, (consulté le )
  7. (es) L. P. T. Redacción, « El Salvador sale de la lista de países más peligrosos del mundo donde estuvo por más de una década », La Paz Times, (consulté le )
  8. (es) « https://twitter.com/PNCSV/status/1609433345670217728 », Twitter (consulté le )
  9. « Estados Unidos sanciona a funcionarios de El Salvador por negociaciones con pandilleros », France 24, (consulté le )
  10. « Nayib Bukele también pactó con pandillas », El Faro (consulté le )
  11. « Gobierno de Bukele negoció con las tres pandillas e intentó esconder la evidencia », El Faro (consulté le )
  12. « Norman Quijano prometió a pandilleros eliminar la ley antipandillas, según la Fiscalía », El Faro (consulté le )
  13. « FMLN ofreció a las pandillas un programa de créditos de 10 millones de dólares », El Faro (consulté le )
  14. (es) « Investigan si polígonos de tiro usados por pandilleros estaban bajo mando de la Fuerza Armada », La Prensa Gráfica (consulté le )
  15. (es) « Gobierno del Presidente Nayib Bukele ha desmantelado más de 100 campamentos de pandilleros durante el régimen de excepción », Presidencia de la República de El Salvador, (consulté le )
  16. (es) « Bukele: la OEA "estuvo de acuerdo" en convertir a las maras salvadoreñas en un partido político », Agencia EFE (consulté le )
  17. a b et c (en-GB) Associated Press, « El Salvador locks down prisons after wave of 87 killings over weekend », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  18. a b c d e f et g (en-GB) Bryan Avelar et Nina Lakhani, « El Salvador reels as 6,000 people arrested in unprecedented crackdown », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  19. a b et c (en) Al Jazeera, « El Salvador declares state of emergency after gang killings », sur aljazeera.com, (consulté le )
  20. « Diputados aprueban seis reformas a códigos y leyes relacionadas a la protección de la población, tras crímenes de pandillas », Asamblea Legislativa de El Salvador (consulté le )
  21. (es) « Policía recaptura a ocho pandilleros cuando salían de cumplir condenas », Diario El Salvador, (consulté le )
  22. (en) Anna-Cat Brigida, « Surge in gang killings spurs fear, uncertainty in El Salvador », sur aljazeera.com, (consulté le )
  23. a b et c (en-US) Maria Abi-Habib et Bryan Avelar, « Hundreds Arrested in El Salvador, Raising Fears of a Civil Liberties Crackdown », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  24. « Informe del Observatorio de la UCA: "En El Salvador hay tortura" », Deutsche Welle,
  25. (es) Infobae, « Estados Unidos condenó el aumento de la violencia en El Salvador y exigió al gobierno de Bukele que respete las libertades civiles », sur infobae.com, (consulté le )
  26. (es) El Financiero, « Bukele tiene un mensaje para Biden: ‘Sí recibimos apoyo de EU para combatir pandillas... pero con Trump’ », sur elfinanciero.com, (consulté le )
  27. (es) Javier Urbina, « Seguridad confirma que han liberado a 850 capturados durante régimen », sur laprensagrafica.com, (consulté le )
  28. (es-MX) Ezequiel Barrera, « Militares mintieron para justificar la captura de ocho adolescentes en el Bajo Lempa », sur GatoEncerrado, (consulté le )
  29. (es-MX) Melissa Paises, « Josselyn huyó de El Salvador tras amenazas por exigir liberación de los inocentes », sur GatoEncerrado, (consulté le )
  30. a b c et d (es) Héctor Silva Ávalos, « Los testimonios de las crueles torturas en la cárceles de Nayib Bukele en El Salvador », sur infobae.com, (consulté le )
  31. « Asamblea autoriza al Ejecutivo la construcción de centros penales para alojar a reos capturados durante régimen de excepción », Asamblea Legislativa de El Salvador, (consulté le )
  32. (es) « https://twitter.com/i/broadcasts/1dRJZMRRyzDGB », Twitter (consulté le )
  33. (es) « El Salvador presenta Centro de Confinamiento del Terrorismo para 40.000 pandilleros », Voz de América (consulté le )
  34. (es) « El Gobierno de El Salvador muestra megacárcel que pronto comenzará a operar », CNN, (consulté le )
  35. (en) « Presidente salvadoreño presenta cárcel para pandilleros », AP NEWS, (consulté le )
  36. (es) Deutsche Welle (www.dw.com), « Bukele inaugura cárcel para unos 40.000 pandilleros | DW | 01.02.2023 », DW.COM (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes