Moulouya
la Moulouya | |
Cours de la Moulouya (carte interactive) | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 600 km |
Bassin | 74,000 km2 |
Bassin collecteur | Moulouya |
Débit moyen | 50 m3/s |
Cours | |
Source | à la jonction du massif du Moyen et du Haut Atlas |
· Localisation | à l'ouest de Midelt |
· Altitude | 1 835 m |
· Coordonnées | 32° 35′ 16″ N, 5° 34′ 56″ O |
Embouchure | Mer Méditerranée |
· Localisation | entre Ras El Ma et Saïdia |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 35° 07′ 26″ N, 2° 20′ 30″ O |
Géographie | |
Pays traversés | Maroc |
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La Moulouya (en rifain : Melwacht, en latin Mulucha[1], en arabe : ملوية Malwiyyah) est un fleuve du Maroc qui prend naissance à la jonction du massif du Moyen et du Haut Atlas dans la région d'Almssid dans la province de Midelt. Il est long de 600 km[réf. nécessaire] et se jette dans la mer Méditerranée, dans la région du Rif, dans les plaines de Kebdana, à l’extrême nord-est du Maroc. Son embouchure est située à 14 km de la frontière algéro-marocaine.
Géographie
Hydrologie
La Moulouya dessert une partie du Maroc oriental et se jette dans la mer Méditerranée près de la ville de Saïdia, à Ras El Ma (province de Nador). L'embouchure s'étire sur 2 700 hectares à 30 kilomètres de la ville de Berkane. Son bassin versant est d'une superficie totale de 74 000 km2 et sa fonction principale est de drainer les eaux du Rif oriental et du Moyen Atlas à l'ouest ainsi que le Haut Atlas au sud. Ce bassin compte cinq barrages (Mohammed V[2], Machraa Hammadi[3], Hassan II[4], Enjil[5] et Arabat[6]).
En 2021, pour la première fois de son histoire, la Moulouya n'atteint plus la mer, sous la pression de la sécheresse et de la surexploitation de ses eaux pour les besoins de l'agriculture[7].
Bassin hydraulique
Le bassin hydraulique de la Moulouya s'étend sur 74 000 km2. Il couvre les sous-bassins de la Moulouya, Kert, Isly, Kiss, Chott Tigri et une partie de la zone Bouarfa-Figuig. [1]
Le Za est le principal affluent de la Moulouya.
Biodiversité
L'embouchure de la Moulouya (35°06’ N - 2°22’ W) a été classée site d'intérêt biologique et écologique (SIBE), puis en tant que site RAMSAR en 2005. Il s'agit donc d'une zone de biodiversité importante, riche en végétation aquatique [2]. Cinq systèmes d’habitats ont été recensés : marin, estuarien, d’eau courante, palustre et enfin lacustre.
Espèces observées[réf. nécessaire] :
- Grande Aigrette Ardea alba
- Héron pourpré Ardea purpurea
- Harle huppé Mergus serrator
- Râle des genêts Crex crex
- Pluvier guignard Charadrius morinellus
- Mouette mélanocéphale Larus melanocephalus
- Goéland argenté Larus argentatus
- Tourterelle des bois Streptopelia turtur
- Tourterelle maillée Streptopelia senegalensis
- Huppe fasciée Upupa epops
- Torcol fourmilier Jynx torquilla
- Hirondelle de rivage Riparia riparia
- Pipit de Richard Anthus richardi
- Phragmite des joncs Acrocephalus schoenobaenus
- Flamants roses Phoenicopterus ruber ruber
Quelques rares oiseaux ont été observés à Saidia et au niveau du pont sur l'Oued Cheraâ à Berkane[réf. nécessaire] :
- Héron garde-bœufs : plusieurs dizaines.
- Crabier chevelu : qques ex.
- Aigrette garzette : une dizaine.
- Héron cendré : qques ex.
- Héron pourpré : 2 ad.
- Cigogne blanche : qques ex.
- Spatule blanche : 5 ex.
- Canard colvert : une dizaine.
- Sarcelle marbrée : 3ex. min.
- Foulque macroule : qques dizaines.
- Talève sultane : 3 ad.
- Petit gravelot : 1 ex.
- Chevalier gambette : 1 ex.
- Barge à queue noire : 5 ex. min.
- Mouette rieuse : une dizaine avec capuchons.
- Goéland leucophée : qques dizaines.
- Tourterelle des bois : Plusieurs ex. aux environs.
- Tourterelle turque : quelques ex. à Saidia
- Cochevis huppé : qques ex.
- Hirondelle rustique : assez communes.
- Bergeronnette du Maroc : 1 mâle ad.
- Cisticole des joncs : entendues
- bouscarle de Cetti : 3 ex. min.
- Etourneau unicolore : qques ex. à Saidia.
- Chardonneret élégant : qques ex.
Rôle dans l'histoire
Dans l'Antiquité, la Moulouya a un temps marqué la limite entre la Maurétanie et le royaume de Numidie.
Elle a ensuite marqué la séparation entre les deux provinces romaines composant la Maurétanie, à savoir la Maurétanie tingitane et la Maurétanie césarienne[8].
En 1289, elle a servi de limite aux territoires des Zianides qui occupaient le Maghreb central, avant d'être récupérée[9] par les Mérinides qui ont ensuite plusieurs fois attaqué Tlemcen[10],[11].
Plus tard, elle a également marqué quelques années la limite entre les territoires des Saadiens et la régence d'Alger[12].
Au-delà du Za, la Moulouya a marqué la limite orientale de la principauté de Debdou pendant son existence.
À l'arrivée des Alaouites au pouvoir au Maroc, la Moulouya cesse de servir de frontière, cette dernière étant reportée, selon les périodes, à la Tafna ou à l'oued Kiss.
Notes et références
- Jérôme Carcopino, La fin du Maroc romain/In : Mélanges d'archéologie et d'histoire, tome 57., Rome, Mélanges de l'Ecole française de Rome, , 99 p. (lire en ligne), p. 361, 362, etc.
- http://www.water.gov.ma/02patrimoine/fiches-barrages/067.htm
- http://www.water.gov.ma/02patrimoine/fiches-barrages/064.htm
- http://www.water.gov.ma/02patrimoine/fiches-barrages/047.htm
- http://www.water.gov.ma/02patrimoine/fiches-barrages/040.htm
- http://www.water.gov.ma/02patrimoine/fiches-barrages/021.htm
- « Asséché, un grand fleuve du Maroc n'atteint plus la mer », sur parismatch.com,
- Gustave Boissière, Esquisse d'une histoire de la conquête et de l'administration romaines dans le nord de l'Afrique : et particulièrement dans la province de Numidie, , 438 p. (lire en ligne), p. 35.
- « Une résistance de plus de huit ans | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
- Richard L. Lawless, « Tlemcen, capitale du Maghreb central. Analyse des fonctions d'une ville islamique médiévale », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, vol. 20, no 1, , p. 49–66 (DOI 10.3406/remmm.1975.1329, lire en ligne, consulté le )
- Med Kamel Yahiaoui, Berbères et Arabes, l'histoire controversée, , 152 p. (ISBN 978-2-322-03979-1, lire en ligne), p. 67.
- Berthier 1985, p. 34.
Bibliographie
- Pierre Berthier, La Bataille de l'oued El-Makhazin dite bataille des trois Rois (4 août 1578), Paris, éditions du CNRS, (lire en ligne)