Indonésie
République d'Indonésie
(id) Republik Indonesia
Drapeau de l'Indonésie |
Armoiries de l’Indonésie |
Devise |
Bhinneka Tunggal Ika (vieux-javanais : « Unité dans la diversité ») |
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Hymne | Indonesia Raya |
Forme de l'État | République |
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Président | Susilo Bambang Yudhoyono |
Langues officielles | Indonésien |
Capitale | Jakarta |
Plus grande ville | Jakarta |
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Superficie totale |
1 919 440 km2 (classé 15e) |
Superficie en eau | 4,85 % |
Fuseau horaire | UTC +7 à +9 |
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Indépendance | Des Pays-Bas |
Proclamée - Reconnue |
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Gentilé | Indonésien, indonésienne |
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Population totale (2008) |
237 512 352[1] hab. (classé 4e) |
Densité | 119 hab./km2 |
Monnaie |
rupiah (IDR ) |
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IDH (2008) | 0,726 (moyen ; 109e) |
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Domaine Internet | .id |
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Indicatif téléphonique | +62 |
L'Indonésie, officiellement la République d'Indonésie (en indonésien Republik Indonesia), est un pays transcontinental d'Asie du Sud-Est et d'Océanie. Ses 17 508 îles font d'elle le plus grand archipel au monde. Avec une population estimée à 237 millions de personnes, il s'agit du 4e pays le plus peuplé du monde et le 1e pays à majorité musulmane en termes de nombre de croyants. L'Indonésie est une république démocratique et laïque dont la capitale est Jakarta.
L'archipel indonésien a été une importante région d'échanges depuis le début du VIIe siècle, quand le royaume de Sriwijaya commerçait avec la Chine et l'Inde. Les dirigeants locaux adoptèrent petit à petit la culture, la religion et les modèles politiques indiens dans les premiers siècles de l'ère commune et que les royaumes hindous et bouddhistes se développaient. L'histoire de l'Indonésie a été influencée par les puissances étrangères attirées par les ressources naturelles qu'elle possède. Les commerçants arabes musulmans y ont introduit l'islam et les puissances européennes s'y sont battues les épices des Moluques lors de l'âge des Grandes découvertes. Après trois siècle et demi de colonisation néerlandaise, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Indonésie déclara son indépendance. Depuis l'histoire indonésienne a été troublée par les catastrophes naturelles, la corruption, le séparatisme, le terrorisme, la dictature puis le processus de démocratisation ainsi que par les périodes de changements économiques rapides.
À travers ses nombreuses îles, l'Indonésie comprend de nombreux groupes distincts ethniquement, linguistiquement et religieusement. Les Javanais représente la population la plus représentée en termes de nombre et d'influence politique. En tant qu'État unitaire et que nation, l'Indonésie a développé une identité commune en définissant une langue nationale (bahasa Indonesia variante du malais) et en respectant la diversité ethnique, le pluralisme religieux au sein d'une majorité musulmane. La devise nationale du pays est Bhinneka Tunggal Ika (« Unité dans la diversité », littéralement « Plusieurs, maintenant un » ), représente la diversité qui est l'essence du pays. Néanmoins, un séparatisme parfois violent a nui à la stabilité politique et économique du pays. Malgré sa forte population et ses régions densément peuplées, l'Indonésie comporte de vastes zones sauvages ce qui donne au pays une grande biodiversité même si ce patrimoine régresse à cause d'activités humaines en forte augmentation. Le pays est richement pourvue en ressource naturelles ce qui n'empêche pas la pauvreté de faire rage.
Étymologie
Le nom « Indonésie » vient du latin Indus, signifiant « Inde » et du grec nesos, signifiant « île »[2]. Ce nom date du XVIIIe siècle, bien avant la formation de l'Indonésie indépendante[3]. En 1850, George Earl, éthnologue anglais utilise le terme « Indonésiens ». Un de ses étudiants, James Richardson Logan, utilise le nom « Indonésie » comme synonyme d'« archipel indien »[4],[5]. Néanmoins, les universitaires néerlandais écrivant sur les Indes orientales néerlandaises n'étaient pas très enclins à utiliser le nom « Indonésie ». Ils utilisent plus volontiers les termes d'« archipel malais » (Maleische Archipel), « Indes orientales néerlandaises » (Nederlandsch Oost Indië) ou de en raccourci par Indië, de Oost (« l'est ») ou encore Insulinde (terme introduit en 1860 dans le roman Max Havelaar de Multatuli où le colonialisme néerlandais est critiqué)[6].
À partir de 1900, le nom « Indonésie » est utilisé de manière commune par les universitaires étrangers comme néerlandais ainsi que par les groupes nationalistes indonésiens[6]. Adolf Bastian, de l'université de Berlin, popularisa le nom dans son livre Indonesien oder die Inseln des Malayischen Archipels, 1884-1894. Le premier universitaire indonésien à utiliser ce nom a été Ki Hajar Dewantara lorsqu'il établit un bureau de presse aux Pays-Bas sous le nom d'Indonesisch Pers-bureau en 1913[3].
Géographie
Géographie physique
L'Indonésie est constituée de 17 508 îles dont environ 6 000 inhabitées[7],[8]. Elle s'étend des deux côtés de l'équateur. Les cinq plus grandes îles sont Java, Sumatra, Kalimantan (partie indonésienne de Bornéo), la Nouvelle-Guinée (partagée avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'Indonésie avec des frontières communes avec la Malaisie sur les îles de Bornéo et Sebatik, la Papouasie-Nouvelle-Guinée en Nouvelle-Guinée et avec le Timor oriental sur l'île de Timor. L'Indonésie à des frontières maritimes avec Singapour, la Malaisie, les Philippines et le nord de l'Australie. La capitale du pays est Jakarta, sur l'île de Java. C'est la plus grande ville du pays suivie par Surabaya, Bandung, Medan, et Semarang[9].
Avec ses 1 919 440 kilomètres carrés, l'Indonésie est le 16e plus grand pays du monde en termes de superficie[10]. Sa densité de population est de 134 habitants par kilomètre carré, la 79e plus forte du monde[11], Java étant l'île la peuplée du monde[12] et a une densité de population de 940 habitants par kilomètre carré. Avec 4 884 mètres d'altitude, le Puncak Jaya en Papouasie est le point culminant de l'Indonésie. Le lac Toba, à Sumatra, est le plus large lac avec une étendue 1 145 kilomètres carrés. Les fleuves les plus longs du pays sont à Kalimantan, le Mahakam et le Barito, qui servent de moyen de communication et de transport entre les différentes installations sur les rives des fleuves[13]. L'archipel est bordé à l'est par l'océan Indien et à l'ouest par l'océan Pacifique et comprend en son sein des mers comme la mer de Java, la mer de Banda, la mer des Célèbes ou encore la mer des Moluques.
L'Indonésie est située à la convergence de la plaque pacifique, la plaque eurasienne et de la plaque australienne. Il en résulte une très forte activité volcanique et des tremblements de terre fréquents. Le pays compte au moins 150 volcans actifs[14], dont le Krakatoa et le Tambora, tous les deux célèbres pour leurs éruptions dévastatrices au XIXe siècle. L'éruption du supervolcan Toba il y a 70 000 ans a été l'une des plus grandes éruptions de l'histoire humaine et une catastrophe planétaire. Les récentes catastrophes naturelles importantes ayant touché le pays sont le tsunami de 2004 dont on estime les victimes à Sumatra à 167 736 personnes[15] et le tremblement de terre de Yogyakarta de 2004. D'autre part, les cendres volcaniques ont beaucoup contribué à la fertilité des sols, ce qui permit à l'agriculture de se développer et de maintenir possible l'alimentation des îles densément peuplées comme Java et Bali[16].
Par sa situation équatoriale, l'Indonésie a un climat tropical, avec alternance de la saison humide et de la saison sèche. Les précipitations annuelles moyennes varient de, à basse altitude, 1 780-3 175 millimètres jusqu'à, dans les régions montagneuses, 6 100 millimètres. Les régions montagneuses sont situées en particulier sur la côte ouest de Sumatra, l'ouest de Java, Kalimantan, les Célèbes et la Papouasie, et sont très arrosées. Le taux d'humidité est souvent très haut, avoisinnant 80%. La température moyenne varie peu au fil de l'année ; la température moyenne quotidienne à Jakarta varie entre 26 et 30°C[17].
Géographie administrative
L'Indonésie est divisée en une succession de quatre niveaux d'unités de gouvernement territoriales qui sont, en allant de la plus grande à la plus petite unité :
- 1er niveau : la provinsi (province).
- 2e niveau : le kabupaten (département) et la kota (ville).
- 3e niveau : le kecamatan (district), .
- 4e niveau, selon la région ou la province : le kelurahan (commune), le desa (village), le gampong (village en Aceh), le nagari (village en pays minangkabau au Sumatra oriental), le kampung (village en Papua).
Espace très étendu et aux populations très variées, l'Indonésie est un État unitaire qui, en 1999, a accordé une certaine autonomie aux kabupaten (départements), qui sont par ailleurs des subdivisions des provinces. Ces dernières sont au nombre de 33 en 2007, 7 ayant été créées depuis 2000, généralement sur la base de spécificités culturelles et historiques. Les provinces d'Aceh, de Jakarta, de Yogyakarta, de Papouasie et de Papouasie occidentale ont une plus grande autonomie législative par rapport aux gouvernement central par rapport aux autres provinces.
- Provinces indonésiennes et leurs capitales
Nom indonésien entre parenthèses si différent du nom français
(1) Statut spécial. - (2) Province créée depuis 2000. - (3) Le Daerah Khusus Ibukota (DKI) est le territoire spécial de la capitale. - (4) Le Daerah Istimewa Yogyakarta (DIY) est le territoire de l'ancien royaume du même nom, qui doit son statut spécial au rôle joué par son sultan, Hamengku Buwono IX, lors du conflit qui a opposé de 1945 à 1949 la République d'Indonésie à l'ancienne puissance coloniale - (5) Statut spécial.
Faune, flore et environnement
La taille de l'Indonésie, son climat tropical, et le fait que ce soit un archipel, donne au pays le statut de seconde zone de biodiversité du monde (après le Brésil)[18]. Sa faune et sa flore mêle espèces asiatiques et australasiatique[19]. Anciennement reliées à l'Asie, les îles de plaque continentale de Sunda (Sumatra, Java, Bornéo et Bali) possèdent une riche faune asiatique. De grandes espèces comme les tigres, les rhinocéros, les orangs-outans, les éléphants ou les léopards étaient abondantes jusqu'à Bali à l'est du pays, mais le nombre et la répartition de ces espèces se sont fortement réduits. Les forêts couvrent environ 60 % du pays[20]. À Sumatra et Kalimantan, les espèces prédominantes y sont asiatiques. Néanmoins, les forêts des plus petites îles ou de celles plus densément peuplées comme Java, ont été largement remplacées par des zones d'habitation et d'agriculture. Sulawesi, Nusa Tenggara et les Moluques, ayant été séparées depuis plus longtemps des continents, ont développé une faune et une flore uniques[21],[22]. La Papouasie, ancienne partie de l'Australie, est lieu d'une faune et d'une flore uniques proches de celles de l'Australie, incluant notamment plus de 600 espèces d'oiseaux[23].
L'Indonésie est seconde après l'Australie en termes de degré d'endémisme, avec par exemple 26 % des 1 531 ou 39 % des 515 espèces de mammifères étant endémiques[24]. Les 80 000 kilomètres de côtes de mers tropicales de l'Indonésie contribuent également au haut niveau de biodiversité du pays. L'Indonésie a une grande variété d'écosystèmes maritimes et côtiers comme des plages, des dunes de sable, des estuaires, des mangroves, des récifs coralliens ou des vasières[2]. Le naturaliste anglais Alfred Wallace, décrivit une ligne de division entre la distribution des espèces asiatiques et australasiennes[25]. À l'ouest de cette ligne, connue sous le nom de ligne Wallace, les espèces sont asiatiques, et à l'est, elles sont de plus en plus australiennes. Dans son livre de 1869, The Malay Archipelago, Wallace décrit de nombreuses espèces uniques à cette région[25]. La région des îles se trouvant entre la ligne et la Nouvelle-Guinée est aujourd'hui appelée Wallacea[25].
La forte population et l'industrialisation rapide de l'Indonésie créent de nombreux problèmes environnementaux auxquels la priorité n'est pas donné en raison de l'instabilité politique et du niveau de pauvreté du pays[26]. Les problèmes concernent entre autres la déforestation massive (souvent illégale) et les feux de forêt causant l'apparition de brume sèche au-dessus de l'ouest de l'Indonésie, de la Malaisie et de Singapour. Ils concernent également la surexploitation des ressources marines et les problèmes ayant trait à l'urbanisation et le développement économique rapides causant des problèmes de pollution de l'air, d'embouteillages, de gestion des déchets et de retraitement des eaux usées[26]. La perturbation écologique menace de nombreuses espèces indigènes dont 140 espèces de mammifères répertoriées par l'UICN parmi lesquelles 15 sont en danger critique[27]. L'Indonésie compte aujourd'hui près de 320 parcs nationaux.
Histoire
Le , Soekarno et Hatta, proclament l’indépendance de l'Indonésie, jusqu'alors appelée Indes néerlandaises. Après quatre années de conflit armé et diplomatique que les Indonésiens appellent Revolusi, les Pays-Bas reconnaissent l'indépendance de l'Indonésie le , à l'exception de la Nouvelle-Guinée occidentale, dont le statut sera discuté ultérieurement.
Préhistoire
Des restes fossilisés d'Homo Erectus, connus sous le nom d'homme de Java, suggère que l'archipel indonésien était peuplé il y entre 2 millions et 500 000 ans[28],[29],[30]. Sur l'île de Flores fut retrouvé une espèce supposée d'hominidés aujourd'hui disparus : l'Homme de Flores (Homo floresiensis). Les Austronésiens, qui forment la majorité de la population moderne, ont migré vers l'Asie du Sud-Est à partir de Taïwan. Ils sont arrivés en Indonésie en 2000 avant l'ère commune confinant les autochtones Mélanésiens dans l'est des régions où ils s'étaient installés[31].
Premiers royaumes
Des conditions idéales pour l'agriculture et la maîtrise de la technique des rizières dès le VIIIe siècle permit aux villages, villes et petits royaumes de croître dès le Ier siècle[32]. La position stratégique de l'Indonésie comme carrefour maritime favorisa les liens entre les îles et le commerce international (comme par exemple les relations indo-chinoises)[33]. Le commerce a depuis cette époque fondamentalement façonné l'histoire indonésienne[34],[35].
Au VIIe siècle siècle, le puissant royaume de navigateurs Sriwijaya connaît un essor important grâce au commerce et les influences hindouistes et bouddhistes commencent à se faire sentir[36],[37]. Entre le VIIIe et le Xe siècle, les dynasties Sailendra, bouddhistes, et celles du royaume de Mataram, hindouistes, propérèrent puis déclinèrent sur Java, laissant de grands monuments comme le temple bouddhiste de Borobudur et le complexe religieux hindouiste de Prambanan. Le royaume hindou Majapahit fur fondé à l'est de Java vers la fin du XIIIe siècle et, sous le règne de Gajah Mada, étendit son influence sur la plus grande partie de l'Indonésie. Cette période est souvent mentionnée comme étant « l'âge d'or » de l'Indonésie[38].
Essor des états musulmans
Si les commerçants musulmans voyagèrent très tôt vers l'Indonésie, les premières populations musulmanes s'y établirent au XIIIe siècle au nord de Sumatra[39]. On sait que l'islam s'est développé depuis l'ouest de l'archipel, mais il ne s'est pas directement étendu aux zones adjacentes à celle de son établissement. La conversion de l'Indonésie à la religion musulmane s'est effectuée de manière plus fragmentaire, après un processus lent et complexe[39]. La diffusion de l'islam s'accentua avec les contacts commerciaux à l'extérieur de l'archipel : les commerçants indonésiens et les dirigeants des royaumes principaux furent les premiers à adopter la religion[40].
À la fin du XVIe siècle, Java et Sumatra avaient pour religion dominante l'islam. Dans la plupart des cas, l'islam se superposa et se mélangea aux influences culturelles et religieuses préexistantes, ce qui définit la forme de l'islam en Indonésie et plus particulièrement à Java[40]. Seule Bali conserva une majorité religieuse hindouiste. Dans l'est de l'archipel, les missionnaires chrétiens et musulmans furent tous les deux actifs au XVIe et au XVIIe siècle. Ainsi, ils existent encore de grandes communautés des deux religions dans ces îles[40].
Colonisation européenne
Les premiers Européens à poser pied en Indonésie sont des commerçants portugais en 1512. Ils sont dirigés par Francisco Serrão et cherchent à monopoliser les sources de noix de muscade, de clou de girofle et de cubèbe dans les Moluques[41]. Les Portugais tentèrent tout d'abord sans succès d'établir un traité de paix et une coalitions avec le royaume de Sunda à Kalapa[42],[43]. Grâce à leurs conquêtes militaires et leurs alliances avec les dirigeants locaux, les Portugais établirent des postes de commerce, des forts et des missions dans l'est de l'Indonésie notamment sur Ambon, Ternate et les îles Solor. En 1575, ils sont exclus de Ternate par les indigènes. Les Néerlandais conquièrent Ambon, les Moluques du Nord et les îles Banda[44]. Les Portugais quittèrent la majeure partie de l'Indonésie (ils resteront durablement au Timor oriental) laissant derrière eux une influence culturelle (langue, arts) et religieuses (catholicisme).
En 1602, le parlement néerlandais donne à la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) le monopole des activités commerciales et coloniales en Indonésie. En 1619, la VOC conquiert la ville de Jayakarta, à l'ouest de Java, où ils fondent la ville de Batavia (aujourd'hui Jakarta). La Compagnie prend le contrôle de la politique javanaise et combattent le sultanat de Mataram et le sultanat de Banten. Elle parvient, contrairement aux Portugais, à contrôler le commerce d'épices dans l'archipel. Elle utilisa la division des petits royaumes javanais pour s'établir de manière permanente dans ce qui devint l'une des plus riches possessions coloniales du monde[45].
En 1800, la VOC est dissoute pour banqueroute. De 1808 à 1811, Herman Willem Daendels devient gouverneur-général des Indes orientales néerlandaises, nommé par Louis Bonaparte, roi des Pays-Bas, et réforme l'administration coloniale. Le britannique Thomas Stamford Raffles devient lieutenant-gouverneur de Java de 1811 à 1814. En 1824, par le traité de Londres entre les Britanniques et les Néerlandais, le contrôle des territoires revendiqué au sud de Singapour revient aux Néerlandais. Le monde malais se retrouve divisé en deux.
Entre 1825 et 1830, les Javanais se soulèvent et la guerre de Java fait rage. Les Néerlandais répriment le soulèvement et mettent en place le cultuurstelsel, un système d'agriculture orienté vers les exports. Ce système enrichi considérablement les Pays-Bas. Les paysans indonésiens sont alors obligés, 60 jours par an, de travailler pour le gouvernement. Le système sera aboli en 1870. En 1901, les Néerlandais adoptent ce qu'ils nomment la politique éthique. Elle inclut des réformes politiques mineures et l'éducation des populations indigènes. En 1908, la fin de la conquête de Bali et de la guerre d'Aceh parachève la formation des Indes néerlandaises.
On considère que la création, cette même année, du Budi Utomo par de jeunes nobles javanais marque le début du mouvement national indonésien. Un « Serment de la Jeunesse » est prononcé en 1928, émettant le vœu de créer une patrie indonésienne. Le débarquement en 1942 des Japonais dans les Indes orientales néerlandaises en pleine Seconde Guerre mondiale est accueilli par la majorité du mouvement nationaliste avec l'espoir d'obtenir l'indépendance.
Révolution
Durant la plus grande partie de la période coloniale, le contrôle néerlandais était réduit. C'est seulement au début du XXe siècle que la domination néerlandaise s'étendit dans les frontières actuelles de l'Indonésie. L'invasion du territoire puis son occupation par les Japonais lors de la seconde Guerre mondiale mit fin à cette domination et encouragea le mouvement pour l'indépendance de l'Indonésie autrefois étouffé[46],[47]. Deux jours après la reddition du Japon, le , Soekarno et Mohammad Hatta proclament l'indépendance du pays et deviennent respectivement le premier président et le premier vice-président du pays. Les Pays-Bas tentent alors de rétablir leur pouvoir, s'ensuit alors une lutte armée et une lutte diplomatique appelée Revolusi. Celle-ci s'achève le avec la création de la République des États-Unis d'Indonésie, les Pays-Bas reconnaissent l'indépendance partielle du pays. Le , le gouvernement proclame le retour à l'état unitaire.La Nouvelle-Guinée occidentale ne sera incorporée à la nouvelle république d'Indonésie qu'en 1962 à la signature de l'accord de New York[48],[49].
République indépendante
Les années 1950 sont marquées par de nombreuses rébellions séparatistes : Darul Islam pour la création d'un état islamique en Indonésie, la constitution de la République des Moluques du Sud, les mouvements du Permesta au Sulawesi du Nord et le PRRI au Sumatra occidental. En 1955 se tiennent les premières élections parlementaires. En 1957, Soekarno dissout l'assemblée constituante issue des élections de 1955 et établit la « démocratie dirigée ». En 1955 se tient également la conférence de Bandung. L'Indonésie est un des plus fervents défenseurs du principe de non-alignement et d'indépendance du tiers monde. Soekarno est obligé de composer avec deux formations importantes dans les pays : les forces militaires et le parti communiste indonésien (PKI)[50].
Dans les années 1960, les tensions montent dans la population, et plus encore dans l'armée entre conservateurs et pro-communistes. Lors du mouvement du 30 septembre 1965, six généraux accusés par des officiers de gauche de fomenter un coup d'état contre Soekarno sont tués. Le général Soeharto organise la répression et ordonne la dissolution du PKI, que l'armée accuse d'avoir organisé une tentative de coup d'état[51],[52],[53]. Le nombre de victimes des massacres qui s'ensuivent est estimé entre 500 000 et 1 million de personnes[54],[55].
En , Soeharto force Soekarno, dont la force politique est affaiblie à lui transférer le pouvoir. Celui-ci est nommé officiellement président en avec le soutien du gouvernement américain[56],[57],[58],[59]. Pendant les trente années suivantes, Soeharto exerce un pouvoir dictatorial. Le pays connait une relative stabilité politique et amorce néanmoins un développement économique, d'abord grâce aux revenus du pétrole puis, avec la chute du prix du brut en 1986, grâce à une politique de libéralisation qui provoque un essor de l'investissement étranger.
Époque contemporaine
En 1997 et en 1998, l'Indonésie et le pays le plus touché par la crise économique asiatique[60]. Le mécontentement populaire s'amplifie et mène aux émeutes de Jakarta de mai 1998[61],[62]. Soeharto démissionne et son vice-président, B. J. Habibie, devient président.
En 1999, le Timor oriental fait sécession après 25 ans d'occupation militaires par l'Indonésie qui fut marquée par la condamnation par la communauté internationale de la répression brutale qui y sévissait[63],[64]. Cette même année se tiennent les premières élections démocratiques depuis 1955. Celles-ci voit la victoire d'Abdurrahman Wahid, destitué en 2001. Sa vice-présidente, Megawati Soekarnoputri, la fille de Soekarno, est élue présidente.
Depuis 2000, l'Indonésie fait face à une vague d'attentats terroristes islamistes dont l'attentat du Jakarta Stock Exchange en 2000 et l'attentat de Bali en 2002. En 2004, grâce à un amendement de la constitution, se tient la première élection présidentielle au suffrage direct. Susilo Bambang Yudhoyono est élu président.
Le peuple et sa culture
Démographie
Données synthétiques
Lors de recensement national de 2000, la population indonésienne était de 206 millions de personnes[65]. Le Bureau Central Indonésien des Statistiques et Statistics Indonesia ont estimé la population indonésienne à 222 millions de personnes[66]. 130 millions de personnes vivent sur Java, l'île la plus peuplé du monde[12].
La plupart des Indonésiens descendent des populations de langue austronésiennes originaires de Taïwan. L'autre origine majeure de la population est la Mélanésie, à l'est de l'Indonésie[9],[67],[68]. Il y a en tout environ 300 etnies distinctes en Indonésie et 742 langages et dialectes différents[69],[70]. L'ethnie la plus représentée en Indonésie et l'ethnie javanaise, qui représente 45 % de la population et qui est politiquement et culturellement dominante[1],[71]. Après les Javanais, ce sont les Sundanais, les Malais et les Madurais qui sont les plus nombreux. Il existe un sentiment national indonésien qui cohabite avec des identités régionales maintenues farouchement[72]. La société est globalement stables même si des tensions religieuses, ethniques ou sociales ont pu mener à des moments de violence intenses (notamment suite à la transmigrasi)[73],[74],[75]. Les Chinois d'Indonésie représente un minorité ethnique de 1 % mais celle-ci est très influente[76]. Ils contrôlent la majorité des commerces privés et de la richesse du pays[77],[78]. Ceci provoque un fort ressentiment envers eux et même des violences anti-chinoises[79],[80],[81],[82].
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Minangkabau en costume traditionnel
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Jeunes filles torajas en tenue de fête
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Scène traditionnelle chinoise à Kalimantan
Religions
Si la liberté de religion est stipulée dans la Constitution indonésienne, le gouvernement ne reconnaît officiellement que six religions : l'islam, le protestantisme, l'Église catholique romaine, l'hindouisme, le bouddhisme et le confucianisme[83],[84]. L'Indonésie n'est pas un État islamique et pourtant, il s'agit du pays du monde où il y a le plus de musulmans, avec 86,1 % d'Indonésiens déclarant l'être lors du recensement officiel de 2000[1]. 8,7 % de la population se déclare chrétienne (dont les deux tiers protestants), 3 % hindoue et 1,8 % bouddhiste ou autre. La plupart des Indonésiens hindous sont balinais[85]. La plupart des bouddhistes d'aujourd'hui sont des Indonésiens d'origine chinoise[86]. Si l'hindouisme et le bouddhisme sont aujourd'hui deux religions minoritaires en Indonésie, elles ont eu beaucoup d'influence dans le passé et ont défini des aspects de la culture du pays. Ce n'est qu'à partir du XIIIe siècle que les Indonésiens ont commencé à se convertir à l'islam apporté par les navigateurs marchands arabes et celle-ci est devenu la religion dominante au XVIe siècle[87]. L'Église catholique romaine a été importée par les premiers colons et les missionnaires portugais[88],[89]. Le protestantisme a lui été apporté par les missionaires luthériens et calvinistes néerlandais lors de la période coloniale[90],[91],[92]. Une forte proportion de Javanais abangan, d'hindous balinais et de Dayas chrétiens pratiquent leur religion de manière syncrétique, influencée par les coutumes et les croyances locales[93],[94].
Langues
La langue officielle de l'Indonésie est l'indonésien, enseignée dans les écoles et parlé par presque tous les Indonésiens. C'est la langue utilisée dans le commerce, la politique, les médias nationaux, l'école et les universités. Il s'agissait d'une lingua franca dans la plupart des régions, notamment la Malaisie actuelle, dont le malais est très proche. L'indonésien a été promu par les nationalistes dans les années 1920 et a été déclaré langue officielle en 1945.
La plupart des Indonésiens parlent également l'une des langues parmi les plusieurs centaines de langues locales (bahasa daerah) existantes, souvent comme langue maternelle. Parmi ces langues, la plus parlée est le javanais, suivie par le sundanais[1]. En Papouasie, il existe en plus de ces langues, 500 langues papoues ou austronésiennes parlées. Suite à la période coloniale, des Indonésiens parlent encore aujourd'hui le néerlandais[95]. En Papouasie, l'unserdeutsch est parlé par une minorité de personnes[96].
Société
Fêtes et jours fériés
Les jours fériés en Indonésie, en dehors de la fête de l'Indépendance, reflètent la diversité religieuse et ethnique du pays et le respect des coutumes de celles-ci, indépendamment de la taille de la population concernée.
Date | Modèle:Nwt |
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1 janvier | Jour de l'an |
20 janvier | Satu Muharram (premier jour du mois de Muharram, Nouvel An musulman) |
26 janvier | Imlek (Nouvel An chinois) |
9 mars | Maulud (naissance du Prophète) |
18 mars | Nyepi (jour du Silence hindouiste) |
10 avril | Vendredi saint |
2 mai | Waisak (jour de l'Éveil du Bouddha) |
21 mai | Ascension |
17 août | Fête de l'Indépendance |
20 juillet | Isra Mi'raj (ascension du Prophète) |
21 septembre | Idul Fitri (fin du Ramadan) |
28 novembre | Idul Adha (fête du Sacrifice) |
25-26 décembre | Noël |
29 décembre | Muharram (premier jour du mois de Muharram, Nouvel An musulman) |
Note : la date du Nouvel An chinois est calculée sur le calendrier chinois, celles du Nyepi hindouiste et du Waisak sur le calendrier Saka et celles des fêtes musulmanes sur le calendrier musulman, distincts du calendrier grégorien. Elles varient donc d'une année sur l'autre. |
Système éducatif
Il n'y a pas de crèches publiques en Indonésie. Les écoles maternelles (taman kanak-kanak) existent et accueillent les enfants à partir de 5 ans. Les enfants y restent 2 ans mais celles-ci sont très rares. L'école primaire (sekolah dasar) commence à l'âge de 6 ans et dure 6 ans. Les cours ont généralement lieu le matin. À l'école primaire succède un premier cycle secondaire de 3 ans dans les sekolah menengah pertama. L'instruction est obligatoire jusqu'à la fin de ce premier cycle[97]. Le deuxième cycle en sekolah menengah atas, également d'une durée de 3 ans, s'atteint après le passage d'un examen. Les élèves peuvent y suivre différents cursus : cours préparatoires pour l'université, formation professionnelle ou formation d'instituteur.
Avant le début de la crise économique asiatique, le taux de scolarisation dans les écoles primaires était de 90 % mais il a chuté depuis[98]. L'école a beau être obligatoire, elle est payante (notamment l'uniforme), ce qui empêche les plus pauvres d'y accéder[99]. Moins de la moitié des jeunes Indonésiens accèdent au cycle secondaire[99]. L'accès à l'université, publique ou privé , nécessite le passage d'un examen difficile[98]. Peu d'Indonésiens y accèdent. Les femmes représentent environ la moitié de la population universitaire[98]. Les frais de scolarité étant très élevées, celles-ci sont globalement concentrée sur Java[99].
Les cours de religion (agama) sont obligatoires dès l'école primaire. Ils correspondent à la religion de chacun, les Musulmans étudiant par exemple l'islam et la langue arabe[98]. Les écoles privées, dépendant généralement de mosquées ou d'églises, sont très prisées bien que chères, car le niveau d'enseignement y est plus élevé[99].
En 2006, 17,2 % du budget de l'état était considéré à l'éducation, ce qui est moins que ce qui est stipulé par la Constitution (20 %)[97],[100]. Le taux d'alphabétisation du pays est de 87,9 %[1]. Si l'école est obligatoire en Indonésie, le travail des enfants existe encore dans le pays (avec notamment près de 700 000 enfants domestiques à Jakarta)[101].
Santé
Dans les grandes villes indonésiennes, il y a généralement des hôpitaux et des centres de soin publics ainsi que des cliniques privées. Dans les endroits reculés, ce sont les puskesmas, cliniques gérées par des groupes religieux, qui accueillent les patients. L'accès aux soins est gratuit dans les centres publics mais pas les médicaments ou la nourriture durant la période des soins.
La qualité des soins dans le pays est dépendante de l'aide internationale. L’Organisation mondiale de la santé et le gouvernement ont mis en place une campagne de vaccination contre la tuberculose qui tue 175 000 personnes par an[102]. L'Indonésie est le deuxième pays d'Asie ayant le plus grand nombre de nouveaux cas de lèpre par an[103]. La propagation du SIDA y est actuellement très rapide[104]. Les problèmes d'eau potable et de qualité de l'air ont un effet très néfaste sur la santé[105]. Entre 2004 et 2007, des mesures importantes ont été mises en place contre la grippe aviaire.
Le tabagisme est très répandu en Indonésie et pèse commercialement pour 1,2 % du produit intérieur brut[106]. Les Indonésiens consacrent en moyenne 3,2 fois plus d'argent au tabac qu'au dépense de santé[106], entre autres pour l'achat des cigarettes locales : les kreteks aromatisés au clou de girofle.
La médecine traditionnelle a encore une place prépondérante dans la société indonésienne. La mortalité infantile est élevée dans l'archipel (57 %) même si une politique de formation de sages-femmes a été mise en place[102]. L'espérance de vie en Indonésie est de 63 ans[102].
Arts et culture
Les différents groupes ethniques d'Indonésie possèdent chacun une riche tradition. Le régime de Soeharto s'est efforcé de construire des « cultures régionales » (kebudayaan daerah) sur la base des provinces. Cette action créait des artifices comme la « culture du Java oriental », la « culture du Kalimantan oriental » ou la « culture du Sulawesi du Nord », sans tenir compte d'une réalité culturelle plus complexe. En effet, une même province peut abriter différentes cultures traditionnelles, comme au Java oriental, où on peut au moins distinguer, si l'on se limite au critère linguistique, une culture de Banten, une culture betawi (Jakartanais « autochtones »), une culture sundanaise et une culture de Cirebon. Inversement, une même culture peut couvrir plus d'une province, comme la culture malaise, qu'on trouve dans les provinces de Sumatra du Nord, Riau et Jambi à Sumatra ainsi qu'à Kalimantan occidental et du Sud à Bornéo.
Depuis la démission de Soeharto en 1998, diverses régions d'Indonésie essaient de promouvoir leur culture traditionnelle, en ne prenant plus comme référence le cadre administratif mais tout simplement le nom de la suku (« ethnie »). Il existe ainsi maintenant des organisations comme l'Institut de la culture minahasa, nom dans lequel se reconnaissent un groupe de populations de la province de Sulawesi du Nord.
Architecture
L'architecture indonésienne, à l'instar des autres aspects de la culture indonésienne, a subi de nombreuses influences : indienne puis chinoise et arabe et enfin européenne. Sur Java, l'architecture religieuse s'est développé dès le VIIIe siècle, laissant des monuments, imposants témoignages du passé, comme Borobudur (temple bouddhiste) ou Prambanan (complexe de temples hindouistes).
C'est à partir du XVe siècle que les mosquées sont apparus et se sont répandues dans le pays. Il existe également en Indonésie de nombreux palais (kraton) construits pour les sultans ou les rois. L'architecture coloniale se développa à partir du XVIe siècle.
Certaines architectures sont néanmoins traditionnelles et n'ont été que peu influencées par l'extrieur : chez les Bataks, les Minangkabaus, les Dayas, les Torajas ou encore les Danis.
Aujourd'hui, le modernisme architectural a fait son entrée en Indonésie. Il fut introduit par Soekarno, ingénieur civil de formation, qui approuva et lança de grands projets architecturaux comme la mosquée Istiqlal, le Bung Karno Stadium ou le Monumen Nasional.
Artisanat
L'artisanat, à l'instar de l'art indonésien, reflète la diversité du pays. Certains auteurs distinguent les trois catégories suivantes[107] :
- L'artisanat issu d'un art tribal dans lequel les ouvrages ont une dimension religieuse.
- L'artisanat de Java et Bali, mélange d'art bouddhique et d'art hindouiste.
- L'artisanat influencé par l'islam, qui a beaucoup influencé les arts locaux mais qui reste moins important étant donné que les représentations humaines et animales y sont interdites.
Cette distinction n'est pas pertinente. Il est plus simple de parler d'un artisanat traditionnel dans lequel les gens produisent les objets nécessaires à leur vie quotidienne, matérielle et spirituelle.
La plupart des œuvres ont aujourd'hui perdu leur dimension spirituelle au profit d'une dimension économique et touristique[107].
La forme artisanale la plus répandue d'Indonésie est celui du textile : l'ikat (tissage d'étoffes avec des motifs originaire de Nusa Tenggara mais répandu dans tout l'archipel), le songket (étoffe de soie entremêlées de fils d'or et d'argent), le tapis de ampung ou encore le fameux batik (dessin avec de la cire et et de la teinture sur les étoffes) javanais. La poterie indonésienne est brute et naïve sur Lombok, très influencée par la céramique chinoise dans la région de Singkiwang et très influencée par l'Occident et vernies sur Bali. La vannerie est très développée sur Lombok et chez les Dayaks avec des techniques de tissage du rotin traditionnelles. Les Torajas pratiquent le travail des perles alors que chez les Dayaks et sur Lombok, on travail les cauris, petits coquillages de grande valeur.
La sculpture sur bois est également très répandue en Indonésie[107]. Ces sculptures avaient originellement pour but de protéger les maisons contre les mauvais esprits. Cette fonction est toujours présente. A Java par exemple, il existe un couple de figurines en bois, les loro blonyo, qu'on expose lors d'un mariage à l'écart des mariés pour attirer sur eux les esprits malfaisants, ou à l'entrée d'une maison pour accueillir les visiteurs. A Nias, Sumba, dans le pays toraja et dans les villages ngaju et dusun à Kalimantan, les statues de bois représentant les ancêtres participent encore pleinement à la vie religieuse des communautés[107]. Sur de nombreuses îles, des objets utilitaires sont sculptés en bois : des récipients en bambou aux Célèbes ou des bols en bois laqué à Sumatra par exemple. À Bali et Java en particulier, la fabrication de meubles ornés est très développée, notamment les meubles en teck (jati), très recherchés. Les masques en bois sculptés sont très fréquemment utilisés lors de rites communautaires ou dans le théâtre.
Le travail du bronze en Indonésie a été introduit par la culture Dong Son (VIIIe-IIIe siècles avant J.-C.)[107]. L'apparition du travail du fer est plus tardif, en raison notamment de la rareté du minerai local, essentiellement d'origine météorique. A Java et dans les autres îles de l'ouest de l'archipel, on fabrique des kriss, dagues d'apparat à la lame droite ou sinueuse richement travaillées. La région d'Aceh est spécialisée dans la bijouterie, surtout dans le travail de l'or. À Bali, les bijoux sont davantage en argent. Le quartier de Kota Gede à Yogyakarta, à Java, est spécialisée dans la création d'argenterie et notamment d'argenterie de table.
Cinéma
Le premier film réalisé en Indonésie était un film muet, Loetoeng Kasaroeng, réalisé en 1926 par les réalisateurs néerlandais G. Kruger et L. Heuveldorp[108]. Il fut tourné à Bandung avec des acteurs locaux. Depuis lors, des centaines de films ont été produits par l'Indonésie[109]. Durant l'occupation japonaise, l'industrie cinématographique indonésienne a été réquisitionné comme outil de propagande. Le gouvernement de Soekarno, le cinéma était utilisé pour diffuser des messages nationalistes et anti-Occident. L'importation de films étrangers était illégale. Durant l'ère Soeharto, la censure régissait la diffusion d'œuvres cinématographiques[110].
Dans les années 1980, le cinéma indonésien connaît son âge d'or avec notamment le succès des comédies de la Warkop. Le début de l'import de films étrangers dans les années 1990 fit perdre une partie de leur succès aux films locaux. Le nombre de films locaux produits passa de 115 en 1990 à 37 en 1993[111]. L'essor de la contrefaçon et de la télévision contribuèrent également à ce déclin. Les films alors produits sont surtout des séries B pour adultes, des vidéofilms et des téléfilms.
Dans l'Indonésie post-Soeharto, le cinéma indépendant connaît un nouveau départ. Le premier long métrage d'animation indonésien, Beauty and Warrior, sort en 2005. En 1998, le festival international du film de Jakarta (JiFFest) voit le jour.
Il existe quelques complexes cinématographiques en Indonésie ainsi que de nombreuses salles indépendantes. Le film étranger le plus célèbre se passant en Indonésie estle film australien L'Année de tous les dangers de Peter Weir sorti en 1982.
Danse
Quand on parle de « danse indonésienne », il faut distinguer deux choses : les danses traditionnelles (religieuses, protocolaires, rituelles ou de cérémonies), qui sont propres à un groupe donné, et la danse au sens moderne, qui touche l'ensemble de l'Indonésie.
Parmi les danses modernes, on trouve le dangdut et le poco-poco. À Bali comme à Java, les danses traditionnelles peuvent avoir une fonction religieuse mais aussi cérémoniel. Ainsi, le pendet balinais ou le bedhaya javanais ont une fonction spirituelle, alors que le legong balinais ou le serimpi javanais ont un rôle cérémoniel. Les Minahasa du nord de Célèbes pratiquent des danses en partie d'origine européenne comme le katrili ou quadrille et la polineis ou polonaise), résultat d'une influence qui remonte au XVIIe siècle siècle.
A Java, on reconnaît quatre écoles de danses de cour : celles du kraton (palais royal) de Surakarta, du kraton de Yogyakarta, du Puro Mangkunagaran (cour princière "mineure" de Surakarta) et du Puro Pakualaman (cour mineure de Yogyakarta).
La danse est souvent mêlée au théâtre de marionnettes et à la musique dans les spectacles indonésiens.
Gastronomie
La gastronomie indonésienne n'existe pas en tant que telle, il s'agit plutôt d'un ensemble de gastronomie régionale. L'influence des cuisines étrangères a fait changer la cuisine indonésienne au fil du temps. C'est tout d'abord la cuisine indienne qui l'a influencé, puis la cuisine chinoise. Enfin, ceux sont les cuisines espagnole et portugaise puis finalement néerlandaise qui l'ont influencé. Elle est assez proche de la cuisine malaisienne.
Le riz compose la base de la cuisine indonésienne. Les préparations indonésiennes les plus connues sont les saté, le rendang, le bakso ou encore les krupuk. De nombreux ingrédients locaux agrémentent la cuisine indonésienne : le lait de coco, le piment (sambal), la cacahuète (sauce saté), le soja (tofu et tempeh). Les fruits locaux y sont consommés tels quels ou préparés : le mangoustan, le ramboutan, le fruit du jacquier, le durian et la banane.
Les Indonésiens consomment peu de porc (babi) étant donné la prédominance de la religion musulmane dans le pays. Les plats avec du poulet (ayam), du canard (bebek) ou du bœuf (sapi) sont eux très communs.
Théâtre
Le théâtre indonésien traditionnel englobe les spectacles de danse scénarisée, le théâtre masqué balinais et plus généralement le wayang.
Le wayang est un spectacle de marionnettes traditionnelles. Le wayang kulit est un théâtre d'ombre avec des marionnettes plates en cuir. Il a un aspect rituel et dure plusieurs heures (initialement toute une nuit) lors d'évènements importants : fête du village, mariages... Il est surtout présent sur Java. Le wayang golek est un spectacle de marionnettes en bois vraisemblablement apparu vers le XVIIe siècle dans les royaumes musulmans certainement sous l'influence chinoise.
Suite au processus de démocratisation, le théâtre indonésien commence à pouvoir se développer selon des modèles actuels.
Littérature et poésie
De nombreux peuples d'Indonésie ont une littérature relativement ancienne.
Les Balinais et les Javanais ont une tradition commune au moins jusqu'au XVIe siècle. Avant le XVe siècle, cette littérature est écrite dans une langue qu'on appelle vieux-javanais. Le texte le plus important de cette période est le Nagarakertagama, un poème écrit par Mpu Prapanca en 1365 qui fait l'éloge du roi Hayam Wuruk de Majapahit. Au XVIe siècle, cette littérature s'écrit dans une langue qu'on appelle moyen-javanais. Le principal texte de l'époque est le Pararaton, une chronique qui décline la généalogie des rois de Singasari et Majapahit.
À la fin du XVIIIe siècle, la conversion à l'islam du dernier prince hindou de Blambangan sous la pression des Néerlandais sépare Bali de Java. À cette époque, la langue javanaise a déjà sa forme moderne. Les quelque 70 années de paix relative qui sépare la fin des guerres de successions javanaises de la guerre de Java (1825-30) vont voir éclore dans les cours royales et princières un renouveau littéraire. Le monument littéraire de cette époque est la Serat Centhini, poème épique, mystique et paillard de 200 000 vers écrit en 1814 à la demande d'un prince de Surakarta.
Dans l'ouest de Java, les Sundanais possèdent une littérature dans leur propre langue. Les Bugis et les Makassar du sud de Célèbes ont une tradition littéraire faite notamment d'épopées, dont le célèbre La Galigo (littérature Bugis) mis en scène par Robert Wilson en 2004.
Dans l'ouest de l'archipel indonésien, l'essor de l'islam au XVe et au XVIe siècle se traduit par la floraison d'une littérature en malais d'inspiration religieuse, mais aussi héroïque. La poésie en malais s'est constituée autour de la forme du pantun
L'auteur contemporain le plus connu d'Indonésie est certainement Pramoedya Ananta Toer qui a reçu en 1995 un Ramon Magsaysay Award[112]. Parmi les écrivains indonésiens modernes connus internationalement, on peut citer Chairil Anwar (poète de l'Angkatan '45 ou « Génération 45 »), Taufiq Ismail (poète de l'Angkatan '66 ou « Génération 66 »), Mochtar Lubis (auteur de Twilight in Djakarta), Ayu Utami (auteur de Saman et lauréate d'un Prince Claus Award) et Eka Kurniawan (journaliste et nouvelliste).
Musique
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Il existe des centaines de formes différentes de musique en Indonésie. Celle-ci est souvent utilisée pour accompagner le théâtre et la danse. La forme de musique la plus emblématique d'Indonésie est le gamelan, un ensemble d'instruments de percussion métalliques, surtout présent sur Java.
L'arrivée des portugais en Indonésie fut marquée par la diffusion de la musique kroncong. Au milieu du XXe siècle, sous l'occupation néerlandaise, le tembang et le kacapi suling apparaissent en pays Sunda.
À Surakarta, dans les années 1920, le kroncong et le gamelan on fusionné pour formé le langgam jawa. Dans les années 1960, la culture musicale occidentale n'entre pas dans le pays et les cultures locales sont remises sur le devant de la scène. Gugum Gumbira modernise et popularise une musique locale, le jaipong. Dans les années 1970, influencé par la musique filmi apparaît le dangdut dont Elvy Sukaesih et Rhoma Irama sont les célèbres représentants.
Avec la démocratisation, les genres musicaux occidentaux se développent dans le pays et se mêlent avec la musique locale, on voit ainsi apparaître le hip-hop indonésien - Iwa K étant le premier et plus célèbre rappeur du pays - ou encore le jazz indonésien dans lequel le groupe Krakatau a inséré du gamelan.
Jeux
Les loisirs indonésiens, suite à l'ouverture du pays, sont comparables aux loisirs occidentaux : loisirs culturels, sport, jeux vidéo ou la muique.
Les jeux de société y ont néanmoins une part plus importante. Hormis les échecs, le backgammon ou le mah-jongg, l'Indonésie possèdent des jeux locaux dont le plus célèbre est le congkak, un jeu mancala. Il y a également en Indonésie une grande tradition de cerfs-volants (layang-layang).
L'industrie des paris est également très développée notamment lors des combats de coqs même si ceux-ci sont bien souvent illégaux.
Sport
Les sports sont populaires en Indonésie aussi bien au niveau de la participation que du nombre de spectateurs. Les deux sports les plus populaires en Indonésie sont le football et le badminton[113].
Les équipes de football sont financés par des entreprises et les sportifs y jouant travaillent dans les dites entreprises pour compléter leurs salaires[113]. La Fédération d'Indonésie de football a été fondée 1930, pendant l'époque coloniale néerlandaise. Le football australien y est également pratiqué.
En badminton, les Indonésiens ont remporté de nombreux titres comme 13 Thomas Cups sur 24[113]. Le joueur de badminton Rudy Hartono a notamment remporté sept fois de suite le championnat All England.
D'autres sports classiques sont pratiqués en Indonésie, principalement le tennis (plusieurs trophées d'Asie remportés), le polo (pratiqué depuis l'époque coloniale) ou encore la course à pied (la course du Paradis à Bali est un événement mondial)[113]. Bali possède des spots de surf très prisés des Australiens.
Il y a de nombreux sports traditionnels encore pratiqués en Indonésie : l'art martial du pencak silat, le sepak takraw, les courses de taureaux, les courses de bateau ou encore les concours de cerfs-volants[113].
Les événements sportifs en Indonésie sont organisé par le comité national des sports appelé Komite Olahraga Nasional Indonesia (ou KONI). Le comité a décidé, avec l'appui du gouvernement une Journée nationale des sports le 9 septembre[113]. Des jeux nationaux, les Pekan Olahraga Nasional ont lieu tous les quatre ans.
Sport | Total | |||
---|---|---|---|---|
Badminton | 6 | 6 | 6 | 18 |
Haltérophilie | 0 | 2 | 4 | 6 |
Tir à l'arc | 0 | 0 | 1 | 1 |
Total | 6 | 9 | 10 | 25 |
Médias et communication
La liberté de la presse dans le pays s'est considérablement améliorée avec la démocratisation du pays. Depuis 1998, le nombre de publications a augmenté considérablement. Des centaines de nouveaux magazines, journaux et tabloids sont apparus.
Il existe également 10 chaînes de télévision nationales qui concurrencent la chaine nationale, TVRI. Elles sont complétées par des chaines régionales à travers tout le pays. Il en va de même pour la radio dont le service public est Radio Republik Indonesia. Des stations de diffusion pirates fleurissent également dans tout le pays.
Comme dans la plupart des pays d'Asie du Sud-Est, le nombre de lignes fixes dans le pays est assez faible (environ 10 millions) et le téléphone mobile est très répandu (environ 84 millions).
Internet est relativement répandu en Indonésie par 24 fournisseurs d'accès car c'est un moyen de communication efficace pour un archipel si morcelé.
Politique
L'Indonésie est une république avec un régime présidentiel. En tant qu'état unitaire, le pouvoir est concentré au niveau du gouvernement national]]. Suite à la chute de Soeharto en 1998, les structures politiques et gouvernementales indonésiennes ont été largement réformées. Quatre amendements à la constitution de 1945 ont redéfini le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire[114].
Répartition des pouvoirs
Pouvoir exécutif
Le président de l'Indonésie le chef d'État, le commandant en chef de l'armée indonésienne, le responsable du gouvernement, des prises de décisions et des affaires étrangères. Le président nomme le conseil des ministres, ministres qui ne sont pas nécessairement des membres élus de la législature. L'élection présidentielle de 2004 fut la première fois où le peuple a élu au suffrage universel direct le président et le vice-président[115]. Le président peut enchainer au maximum de mandats consécutifs de cinq ans.
Les gouverneurs de province, élus jusqu'en 2005 par les parlements provinciaux, sont désormais au fur et à mesure élus au suffrage direct.
Les préfets (bupati) sont élus par les assemblées départementales et les maires (walikota) par les assemblées municipales.
Pouvoir législatif
La plus haute structure représentative au niveau national et le Majelis Permusyawaratan Rakyat (Assemblée délibérative du peuple ou MPR). Son rôle principal et d'appuyer et d'amender la constitution, d'introniser le président et de formaliser les grandes lignes de la politique nationale[116]. Le MPR comprend deux chambres[114] :
- Le Dewan Perwakilan Rakyat (Conseil représentatif du peuple ou DPR), qui est la chambre basse et dont les 550 membres sont élus au suffrage direct pour cinq ans dans un système globalement proportionnel.
- Le Dewan Perwakilan Daerah (Conseil représentatif des régions ou DPD), sorte de chambre haute dont les membres sont élus au suffrage direct pour cinq ans à raison de quatre par province ou territoire spécial. Le nombre total de membres du DPD (actuellement 128) ne peut pas dépasser le tiers de celui du DPR.
Les réformes menées depuis 1998 ont augmenté le rôle national du DPR au niveau gouvernemental. Le DPD s'occupe des questions régionales[117].
Au niveau des provinces, des kabupaten (départements) et deskota (municipalités), il existe également des assemblées régionales (Dewan Perwakilan Rakyat Daerah) dont les membres sont également élus au suffrage direct pour cinq ans dans un système proportionnel.
Pouvoir judiciaire
La plupart des conflits civils sont résolus à la Cour d'État et les appels sont entendus à la Haute Cour. La plus haute autorité judiciaire est la Cour Suprême (Mahkamah Agung). Elle s'occupe des cassations et des révisions de cas. Parmi les autres cous, on peut citer la Cour de Commerce, qui s'occupe des problèmes de faillite et d'insolvabilité ; la Cour Administrative, qui s'occupe des cas légaux mettant en cause le gouvernment ; la Cour constitutionnelle qui débat de la légalité de la loi, des élections, des dissolutions de partis politiques et de l'envergure de l'autorité des institutions d'état ; et la Cour religieuse qui traite les cas religieux spécifiques[118].
Politique étrangère
Contrastant avec l'anti-impérialisme de Soekarno et la confrontation indonésio-malaisienne (Konfrontasi), la politique étrangère de l'Indonésie s'est axée, depuis l'ère Soeharto, sur la coopération économique et politique avec les nations occidentales[119]. L'Indonésie maintient des relations de proximité avec ses voisins asiatiques et est membre fondatrice de l'ASEAN (Association of Southeast Asian Nations) et du Sommet de l'Asie orientale[120]. L'Indonésie a renoué des liens avec la Chine en 1990, relations jusqu'alors gelées suite aux purges anti-communistes des débuts de l'ère Soeharto[118]. Elle est membre de l'Organisation des Nations unies depuis 1950 et fonda Mouvement des non-alignés (soutenu lors de la conférence de Bandung en 1955) et l'Organisation de la conférence islamique[120]. Elle fait partie du Groupe de Cairns, de l'Organisation mondiale du commerce mais s'est retiré en 2008 de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. L'Indonésie reçoit de l'aide humanitaire et de l'aide au développement depuis 1966 en particulier en provenance des États-Unis, de l'Europe occidentale, de l'Australie et du Japon[120]. L'Indonésie est le seul pays d'Asie du Sud-Est à être membre du G20.
Défense et sécurité
Les forces armées indonésiennes (Tentara Nasional Indonesia ou TNI) ont un effectif total d'un peu plus de 432 000 personnes. Elles comprennent l'armée de terre (TNI Angkatan Darat), la marine (TNI Angkatan Laut) et l'armée de l'air (TNI Angkatan Udara).
Global Fire Power classe les forces armées indonésiennes 13e mondial en termes de puissance et 5e en Asie derrière la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud[121]. Les femmes peuvent intégrer l'armée dans un corps spécial séparé des hommes. Le budget de l'armée en 2008 était de 4,74 milliards de dollars américains soit 0,8 % du produit intérieur brut environ. L'armée a eu et a toujours un rôle très important dans la politique intérieur du pays.
La police indonésienne (Kepolisian Republik Indonesia) dépend directement du Président de la République. Jusqu'en 1999, elle faisait partie des forces armées. Ses effectifs sont de 150 000 hommes dont un corps de 12 000 hommes, la Brigade Mobil (ou Brimob), organisé comme une unité militaire.
La petite délinquance est assez répandue en Indonésie malgré une loi qui autorise la peine de mort à partir de faits tels que le trafic de drogue. Le spectre du terrorisme plane sur le pays depuis le très médiatisé attentat de Bali de 2002.
Économie
Données synthétiques
L'Indonésie a estimé son produit intérieur brut (PIB) en 2007 à 408 milliards de dollars américains[122]. Le secteur tertiaire est le plus important et pèse pour 45,3 % du PIB (en 2005). Il est suivi par le secteur secondaire (40,7 %) et l'agriculture (14,0 %)[123]. Néanmoins, c'est l'agriculture qui emploie le plus grand nombre de personnes : 44,3 % des 95 millions de travailleurs que compte le pays. Il est suivi par le secteur des services (36,9 %) et par l'industrie (18,8 %)[124]. Les principales industries sont celles du pétrole et du gaz naturel, des textiles et de l'habillement ainsi que des mines. Les produits agricoles principaux sont l'huile de palme, le riz, le thé, le café, les épices et le caoutchouc.
Les principaux marchés d'exportation de l'Indonésie en 2005 étaient le Japon (22,3 %), les États-Unis (13,9 %), la Chine (9,1 %) et Singapour (8,9 %). L'Indonésie importe principalement depuis le Japon (18,0 %), la Chine (16,1 %) et Singapour (12,8 %). En 2005, la balance commerciale de l'Indonésie était excédentaire avec 83,64 milliards de dollars américains à l'export et seulement 62,02 milliards à l'import. Le pays possède d'importantes ressources naturelles notamment de pétrole brut, gaz naturel, d'étain, de cuivre et d'or. L'Indonésie importe principalement de l'équipement et des machines, des produits chimiques, de l'essence et des denrées alimentaires[1].
Dans les années 1960, l'économie se détériora à cause de l'instabilité politique et d'un gouvernement encore inexpérimenté fraichement mis en place, ce qui provoqua pauvreté et famine[125]. Après la chute de Soekarno au milieu des années 1960, l'administration qui fut mise en place par Soeharto, composées d'Indonésiens instruits aux États-Unis, remit le pays sur les rails de la croissance économique. Le taux d'inflation diminua fortement et la roupie indonésienne (rupiah) se stabilisa. Les règlements du la dette extérieure furent redéfinis. Grâce à cela, l'investissement et les aides étrangères devinrent plus conséquents[125]. Grâce à la hausse des prix du pétrole dans les années 1970 permit au pays d'atteindre des taux de croissance très élevées (variant autour de 7 % de 1968 à 1981[125]. Suite aux réformes entreprises pour accroître la compétitivité économique du pays vers la fin des années 1980, l'investissement étranger en Indonésie augmenta énormément notamment de le secteur de l'industrie et ainsi, entre 1989 et 1997, l'économie indonésienne s'améliora de 7%[125],[126]. En 1997 et 1998, l'Indonésie fut le pays le plus touché par la crise économique asiatique. Le dollar américain passa de l'équivalent de 2 000 rupiah a 18 000 et l'économie s'effondra de 13,7 %[126]. La monnaie se stabilisa et un dollar s'échangea finalement contre 10 000 rupiah, ce qui était la marque lente mais significative d'une relance économique. L'instabilité politique qui s'ensuivit ainsi que la corruption de masse contribuèrent à la sporadicité des signes de relance[127],[128]. Transparency International plaça l'Indonésie 143e sur 180 pays dans son indice de perceptions de la corruption[129]. Cependant, la croissance du PIB dépassa 5% en 2004 et 2005 et les prévisions attendent l'augmentation de chiffre[130]. Le chômage reste néanmoins élevé et la croissance a peu d'impact sur celui-ci[128],[131]. Les bas salaires stagnants et l'augmentation des prix du pétrole et du riz ont augmenté les niveaux de pauvreté du pays[128]. En 2006, il fut estimé que 17,8 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté et 49 % vivait avec moins de 2 $ par jour[132]. Le taux de chômage atteignait en 2008, 9,75 % de la population active[133].
Tourisme
Le tourisme est une des activités économiques les plus importantes pour l'Indonésie. Il est géré par le Ministre de la Culture et du Tourisme.
Les campagnes touristiques internationales ont été concentrées largement sur l'aspect « destination paradisiaque » avec pour vitrine le sable blanc des plages et ciel toujours bleu. Les stations balnéaires et hôtelières se sont développées dans quelques îles indonésiennes avec Bali comme destination principale. Riche en diversité naturelle, l'Indonésie accueillent les férus de nature et notamment les plongeurs.
Le tourisme culturel représente aussi une partie importante de l'industrie touristique du pays. Le pays toraja et le pays minangkabau attirent les amateurs de dépaysement culturel tandis que les temples de Borobudur et Prambanan sur Java par exemple attirent les passionnés d'histoire ou du spiritualité.
Le tourisme commercial est également développé dans les grandes villes (Jakarta, Bandung, Surabaya...). De grands centre commerciaux ont vu le jour pour accueillir des touristes recherchant des lieux de shopping à prix raisonnables.
Chaque année depuis 2000, environ 5 millions de touristes étrangers visitent l'Indonésie[134].
Transports
Sa situation en Asie du Sud-Est, où se trouvent 3 des 7 plus actifs aéroports d'Asie (Bangkok, Singapour et Jakarta), fait de l'Indonésie un pays facile d'accès. Outre l'aéroport de Jakarta, les principales portes d'entrées aériennes internationales d'Indonésie sont Denpasar à Bali, Surabaya dans l'est de Java et Medan dans le nord de Sumatra. Parmi les compagnies aériennes indonésiennes, on peut citer la Garuda Indonesia (la plus importante) et la Merpati Nusantara Airlines (l'entreprise d'état).
En 2002, le réseau routier de l'Indonésie faisait au total 368 360 kilomètres, dont 213 649 kilomètres avec un revêtement[1].
Le transport ferroviaire en Indonésie est concentré sur l'île de Java qui possède deux lignes principales qui traversent l'île d'ouest en est et plusieurs lignes secondaires.
Quant au transport maritime, l'entreprise d'état Pelni (Pelayaran Nasional Indonesia ou Compagnie de Navigation Nationale d'Indonésie) exploite 28 navires dont 25 desservent des routes et des destinations dans l'archipel, la plupart selon un rythme mensuel ou bimensuel.
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Codes
L'Indonésie correspond à différents codes :
- IDN, selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays),
- IDN, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3,
- INA, selon la liste des codes pays du CIO,
- RI, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
- WA, selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports,
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