Voir la source de Comté de Boulogne

[[Image:Burgundian northern France 1465–1477.png|vignette|250px|Comté de Boulogne 1465–1477.]]
[[Image:Blason comté fr Boulogne.svg|vignette|200px|Armoiries de Comté de Boulogne.]]
Le '''comté de [[Boulogne-sur-Mer|Boulogne]]''' est issu d'un ''[[pagus]]'' [[Francs|franc]]. Dès le {{s-|IX}}, ce comté se trouve sous la [[suzeraineté]] du [[marquisat de Flandre]]. [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]] le confisquera en 1212 pour le donner en [[apanage]] à son fils. Le comté suivra ensuite les destinées de l'[[comté d'Artois|Artois]] et sera finalement annexé au [[domaine royal]] au {{s-|XV}}<ref>Lettres patentes de {{Louis XI}}, Plessis-du-Parc-lèz-Tours, {{date|janvier 1478}} (1477 avant Pâques) ([https://books.google.fr/books?id=j3kUAQAAMAAJ&pg=PA350 lire en ligne])</ref>{{,}}<ref>Lettres patentes de {{Louis XI}}, Arras, le {{date|18 mars 1478}} ([https://books.google.fr/books?id=j3kUAQAAMAAJ&pg=PA394 lire en ligne])</ref>{{,}}<ref>Lettres patentes de {{Louis XI}}, Tours, le {{date|11 novembre 1479}} ([https://books.google.fr/books?id=j3kUAQAAMAAJ&pg=PA509 lire en ligne]).</ref>.
== Histoire ==
Les comtes de Boulogne avaient pour armes "''D'or à trois tourteaux de gueules''".

À l'origine, le [[Boulonnais]] était un ''[[pagus]]'' de la ''[[civitas]]'' des [[Morins]] (''pagus Bononiensis''). Son territoire s'étendait depuis la [[Canche (fleuve)|Canche]] au sud jusqu'à la limite septentrionale du [[comté de Guînes]] et de la seigneurie d'[[Ardres]] ([[Liste des seigneurs d'Ardres|seigneurs d'Ardres]]) ; la terre de [[Marck]], dont le nom est significatif (''*marka'' signifie « frontière » en [[Proto-germanique|germanique commun]]), appartenait au [[pagus Teruanensis|Ternois]] proprement dit, mais fut longtemps un [[fief]] boulonnais{{sfn|Vanderkindere|1902|p=283|loc=t.I|id=vdk1}}.

À la fin du {{s-|IX}}, c'est le comte [[Erkenger]]<ref>Gabriel Abot de Bazinghen ''Recherches historiques sur la ville de Boulogne-sur-mer, et sur l'ancienne province du Boulonnais'',1822, p. 22 ([https://books.google.com/books?id=QPNaAAAAQAAJ&pg=PA22&dq=Erkenger&hl=en&newbks=1&newbks_redir=0&sa=X&ved=2ahUKEwiqnMnt7M_wAhVCCc0KHQfmBrMQ6AEwAHoECAUQAg#v=onepage&q=Erkenger&f=false lire en ligne]).</ref> qui se trouve à la tête de ce ''pagus''. En 886 l'évêque [[Gozlin (évêque)|Gauzlin de Paris]] le prie de solliciter contre les [[Vikings|Normands]] le secours du roi des Francs orientaux, l'empereur {{noble|Charles III le Gros}}. En 896, Erkenger, qui était demeuré fidèle au prétendant carolingien [[Charles III le Simple|Charles le Simple]], se voit dépouillé de tout ce qu'il possède et contraint de faire hommage au roi des Francs occidentaux, le robertien [[Eudes (roi des Francs)|Eudes]]. C'est peut-être à cette époque que {{noble|Baudouin II de Flandre}} a pu établir sa [[suzeraineté]] sur le comté. Le Boulonnais a cependant probablement conservé ses comtes particuliers un certain temps. À la mort de {{Baudouin II}}, c'est son second fils [[Adalolphe de Boulogne|Adalolphe]] qui obtient le Boulonnais de même que le [[Pagus Teruanensis|Ternois]]. À la fin du {{s-|XII}}, les comtes de Boulogne sont les suzerains des [[Liste des comtes de Saint-Pol|comtes de Saint-Pol]]{{sfn|Vanderkindere|1902|p=48-53|loc=t.I|id=vdk1}}.

À la suite de la mort sans héritier, en {{date|juin 1191}}, du comte de Flandre [[Philippe d'Alsace]], [[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]], par le [[traité d'Arras]] d'{{date|octobre 1191}}, prend possession effective de l'[[Artois (province)|Artois]], comprenant les [[Place forte|places]] d'[[Arras]], [[Bapaume]], [[Hesdin]], [[Saint-Omer (Pas-de-Calais)|Saint-Omer]] et [[Aire-sur-la-Lys]], ainsi que la [[suzeraineté]] sur les comtés de Boulogne (qui est détaché du comté de Flandre), [[Comté de Guînes|Guînes]] et [[Comté de Saint-Pol|Saint-Pol]], et de la place [[vermandois]]e de [[Péronne (Somme)|Péronne]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=Denis Hayot |titre=L'architecture fortifiée capétienne au {{s-|XIII}} - Un paradigme à l'échelle du royaume |sous-titre=Monographies Picardie, Artois, Flandre |lieu=Chagny |éditeur=Édition du centre de castellologie de Bourgogne |année=2022 |pages totales=568 |passage=11 |isbn=979-10-95034-23-0}}.</ref>.

[[Philippe II Auguste|Philippe Auguste]], après avoir confisqué le Boulonnais (1212), le remit en [[apanage]] à son fils [[Philippe Hurepel de Clermont|Philippe]], époux de l'héritière [[Mathilde de Dammartin|Mathilde]], fille de [[Renaud de Dammartin]]{{sfn|Vanderkindere|1902|p=268|loc=t.I|id=vdk1}}.

À la mort de Mathilde (1258), le [[Parlement de Paris]] reconnut le comté à {{noble|Robert V d'Auvergne|}}, comte d'Auvergne, dont la mère, [[Adélaïde de Brabant|Alix de Brabant]], était petite-fille de [[Mathieu d'Alsace|Mathieu de Boulogne]]. Toutefois deux dépendances, [[Marck]] et [[Calais]], qui avaient été, dès le {{s-|IX}}, inféodées par les comtes de Flandre à leurs vassaux boulonnais, furent détachées à cette occasion et rejointes à l'[[comté d'Artois|Artois]]{{sfn|Vanderkindere|1902|p=268|loc=t.I|id=vdk1}}.

Le comté de Boulogne, tout comme les [[comté de Saint-Pol|comtés de Saint-Pol]] et [[comté de Guînes|de Guînes]], entrèrent en 1237 dans la mouvance de l'[[comté d'Artois|Artois]], et, à l'exception des territoires qui furent temporairement occupés par l'[[Angleterre]], ils suivirent ses destinées{{sfn|Vanderkindere|1902|p=267-268|loc=t.I|id=vdk1}}.

Les représentants du Comté rejoignent aux [[Pays-Bas]] les [[États généraux (France)|États Généraux]] de 1464 à [[Bruges]]. À la mort de [[Charles le Téméraire]], le [[Roi de France]] exige la fin de la dépendance de Boulogne envers le [[Comté d'Artois]], provoquant de nouvelles luttes contre les [[Maison de Habsbourg|Habsbourg]]. Le [[Traité de Senlis (1493)|traité de Senlis]] résout le problème : la France perd l'Artois au profit de l'Empire, tandis que les Habsbourg renonce à Boulogne<ref>[https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Vöcklabruck_Unterer-Stadtturm_Maximilian.jpg# %7B%7Bint%3Afiledesc%7D%7D ''Bolonien'' sous le roi Maximilien].</ref>.

Après l'[[annexion]] par {{noble|Louis XI}} ({{date|février 1477}}) du Boulonnais, le comté fut intégré au gouvernement militaire de [[Picardie]] et devint une [[Bailliage et sénéchaussée|sénéchaussée]] de la [[généralité d'Amiens]]{{efn|texte=« Monseigneur de Bouloigne, j'ay tant fait que j'ay recouvert Bouloigne, Dieu Mercy, a Nostre Dame. Et, pour ce que la ville et chasteau sont de grande garde, et la conte aussi, et que je scay bien que vous auriez assez a faire a la garder, car moy mesmes en suis bien empesche, j'ay advise de vous en recompenser ailleurs et de retenir ladicte conte pour moy. ... Escript a Hesdin, le {{XXIIe}} jour d'avril (1477) » (Loys Petit à Monseigneur de Bouloigne){{note|{{Ouvrage |auteur1=Joseph Vaesen|auteur2=Étienne Charavay|titre=Lettres de {{Louis XI}}|volume=6|éditeur=Librairie Renouard|lieu=Paris|année=1898|passage=159-160}}}}.}}.

== Organisation du comté ==
=== Cour comtale ===
La cour du comte de Boulogne était composée des dignitaires suivants<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre-Jean-Baptiste|nom1=Bertrand|titre=Précis de l'histoire de la ville de Boulogne-sur-Mer jusqu'en 1814|éditeur=Le Roy|année=1828|passage=49|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=LKdVY2d3DD8C&pg=PA49|consulté le=2016-10-14}}.</ref> :
* un sénéchal pour guider la bannière seigneuriale dans les expéditions militaires ;
* six autres grands officiers : un vidame, un grand veneur, un louvetier, un ''rachasseur'' (« celui qui ramène du gibier »<ref>{{Ouvrage |auteur1=La Compagnie des Libraires Associés|titre=Dictionnaire universel francois et latin, contenant la signification et la definition tant des mots de l'une & de l'autre langue|volume=6|éditeur=|lieu=Paris|année=1752|passage=564|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=juxf5uSDpfEC&pg=PT246&dq=d%C3%A9finition+%22rachasseur%22|consulté le=2016-10-17}}.</ref>), un houspilleur et un oiseleur ;
* quatre pairies, dont les titulaires étaient : un connétable{{efn|texte=Gérard d'Hervelinghen est signalé comme connétable du Boulonnais en 1180{{note|{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=P. Collet|titre=Notice historique de l'état ancien et moderne du Calaisis, de l'Ardrésis, et des pays de Bredenarde et de Langle|éditeur=|lieu=Calais|année=1833|passage=166|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=YT5YAAAAcAAJ&pg=PA166&dq=conn%C3%A9table+du+Boulonnais}}}}.}}, un gonfalonier, un maréchal et un bouteiller ;
* les châtelains et barons du comté (voir ci-dessous).

=== Organisation féodale ===
Le comté de Boulogne comprenait<ref>{{Ouvrage |prénom1=Paul|nom1=Roger|titre=Archives historiques et ecclésiastiques de la Picardie et de l'Artois|éditeur=Duval et Herment|lieu=Amiens|année=1842|passage=327|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=9WFLAAAAcAAJ&pg=RA1-PA327|consulté le=2016-10-14}}</ref> :
* quatre [[Châtellenie|châtellenies]] : [[Belle-et-Houllefort|Belle]], [[Longvilliers (Pas-de-Calais)|Longvilliers]], [[Fiennes]] et [[Tingry]] ;
* deux [[Vicomté|vicomtés]] : [[Ambleteuse]] et Upen (''alias'' Houpedhen<ref name=":1" />){{efn|texte=C'est-à-dire ''Oupehen'', près d'Ambleteuse, fief qui a pris son titre de vicomté de ses possesseurs, qui étaient également vicomtes d'Ambleteuse{{note|texte={{Ouvrage|langue=fr|auteur1=L.-E. de La Gorgue-Rosny|titre=Recherches généalogiques sur les comtés de Ponthieu, de Boulogne, de Guines et pays circonvoisins|volume=3|éditeur=Imprimerie Camille Le Roy|lieu=Boulogne-sur-Mer|année=1875|passage=1102|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=M0wWAAAAYAAJ&pg=PA1102|consulté le=2016-10-14}}}}. Il existait aussi un fief d'Uppen, en Boulonnais, sur la commune actuelle de [[Wierre-Effroy]], mais qui n'apparaît pas sous le titre de vicomté{{note|nom=:0|texte={{Ouvrage |auteur1=L.-E. de La Gorgue-Rosny|titre=Recherches généalogiques sur les comtés de Ponthieu, de Boulogne, de Guines et pays circonvoisins|volume=3|éditeur=Imprimerie Camille Le Roy|lieu=Boulogne-sur-Mer|année=1875|passage=1149|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=M0wWAAAAYAAJ&pg=PA1449|consulté le=2016-10-14}}}}. À ne pas confondre avec Upen, à [[Delettes]] (près de Thérouanne), qui n'appartenait pas au Boulonnais.}} ;
* douze baronnies : [[Colembert]], [[Baincthun]], [[Bellebrune]], [[Bernieulles]], [[Doudeauville (Pas-de-Calais)|Doudeauville]], [[Courset]], [[Hesdigneul-lès-Boulogne|Hesdigneul]], Lianes (sur l'actuelle commune d'[[Alincthun]]), Ordre (à [[Boulogne-sur-Mer]]), Isacre (ou Disacre, à [[Leubringhen]]<ref>{{Ouvrage |auteur1=L.-E. de La Gorgue-Rosny|titre=Recherches généalogiques sur les comtés de Ponthieu, de Boulogne, de Guines et pays circonvoisins|volume=1|éditeur=Imprimerie Camille Le Roy|lieu=Boulogne-sur-Mer|année=1874|passage=480|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=TEwWAAAAYAAJ&pg=PA480&dq=editions%3A11Ksg-UpYkYC|consulté le=2016-10-14}}</ref>), Engoudsent (sur l'actuelle commune de [[Beussent]]) et [[Thiembronne]].

=== Administration ===
Le comté de Boulogne comptait des baillis, dont les résidences étaient Boulogne, [[Calais]], [[Outreau]], [[Le Wast]], [[Wissant]], Londefort (sur la commune actuelle de [[Wierre-Effroy]]), [[Étaples]], Bellefontaine et [[Desvres]] (aussi nommé ''Désurenne'')<ref name=":1" />.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Notes}}

== Bibliographie ==
* {{Ouvrage |prénom = Léon |nom1=Vanderkindere  |lien auteur=Léon Vanderkindere  |titre=La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge  |volume=I|lieu=Bruxelles  |éditeur=H. Lamertin   |année=1902  |publi=1981|pages totales=481  |lire en ligne=http://digistore.bib.ulb.ac.be/2006/DL2632839_001_f.pdf|id=vdk1}}.

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
* [[Liste des comtes de Boulogne]]
* [[Liste historique des comtés de France]]
* [[Boulogne-sur-Mer]]

{{Palette Histoire du Nord-Pas-de-Calais}}
{{Portail|Nord-Pas-de-Calais|Boulogne-sur-Mer|Haut Moyen Âge}}

[[Catégorie:Comté français|Boulogne]]
[[Catégorie:Pagus|Boulogne]]
[[Catégorie:Comté du haut Moyen Âge]]