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Chronologie de Lyon sous la Révolution

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Cet article propose une chronologie détaillée des évènements se déroulant à Lyon ou impactant la ville en rapport avec la période révolutionnaire. Il mentionne également les événements nationaux qui impactent la ville par leur importance. Ces derniers sont notés en vert.

Portrait de Louis Tolozan de Montfort

En février et mars, Le ministre Calonne réunit une Assemblée des notables pour tenter de résoudre la crise financière. Elle échoue a trouver des solutions.[v 1]

Réunie à partir du 22 février, cette assemblée ne comprend qu'un lyonnais, Tolozan de Motfort[e 1].

Le 16 juillet, le parlement de Paris en appelle aux États généraux.[v 1]

Antoine de Malvin de Montazet, archevêque de Lyon.

Le 21 janvier, une lettre de cachet demandée par Antoine de Malvin de Montazet, François Bonjour[1], curé de Fareins, est arrêté et les Fareinistes sont dispersés[e 1].

En mars, devant l'état de misère des ouvriers lyonnais, Louis XVI engage le consulat à avancer 300000 livres pour soutenir l'approvisionnement des nécessiteux. En contre-partie, il fait don pour 20 ans à la ville des droits qu'ils perçoit sur les aspirants à la maîtrise[e 1].

Le 2 mai, l'archevêque Montazet décède à Paris[e 1].

Des troubles ont lieu à Grenoble, avec la journée des Tuiles, durant les mois de mai et juin.[v 1]

Le 8 août, le roi Louis XVI convoque les États généraux pour le 1er mai 1789.[v 1]

Le 30 août, le consulat pose la première pierre du futur pont de l'Archevêché, achevé en 1808[e 2].

Septembre 1788 : annonce des États généraux[e 2].

Le 8 octobre, M. de Castellas, doyen de l'église, comte de Lyon, prend possession de l'archevêché au nom du nouvel évêque, Yves-Alexandre de Marbeuf. Ce dernier, restant à la cour du roi, envoie une lettre pastorale exhortant ses fidèles lyonnais à secourir les ouvriers sans travail[e 2].

M. Tolozan de Montfort envoie un mémoire en décembre s'appuyant sur les derniers états généraux pour réclamer que ce soit le consulat qui organise la préparation, les élections des députés, tout en se réservant la moitié de ces derniers. Il demande également que ce soit le consulat qui rédige les cahiers de doléances[e 2].

En décembre, l'hiver est très rigoureux et des ateliers de charité sont établis dans les cinq élections de la généralité de Lyon, avec des distributions de riz[e 2].

Janvier 1789

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En janvier, l'hiver est très rigoureux et le premier redoux provoque une débâcle des glaces sur le Rhône[e 2].

Le 12 janvier, la première assemblée des citoyens se réunit dans le réfectoire des Carmes des Terreaux. Les trois cents personnes qui se réunissent rédigent des propositions pour les Cahiers de doléances, et surtout les modalités d'élection des députés, dans l'idée d'empêcher le Consulat de confisquer les élections à son profit[e 2].

Le 15 janvier, l'assemblée se réunit pour la deuxième fois aux Carmes, et l'assemblée, prenant conscience de la hardiesse de certaines de ses propositions, insiste sur le fait que seule l'assemblée du Tiers état décide en dernier ressort[e 3].

Le 17 janvier, la débâcle des glaces commence sur la Saône, et le pont de Serin est emporté[e 3].

Les propositions de l'assemblée des citoyens est critiquée dans une requête remise au consulat le 17 janvier. Il est reproché un cens trop élevé, la division de Lyon en six arrondissement et l'exclusion du consulat. Ce dernier, trop heureux de cette protestation s'empresse de d'interdire les assemblées particulières en attendant les lettres officielles de convocation[e 3].

Malgré l’interdiction du consulat deux jours plus tôt, les membres de l'assemblée des citoyens se réunissent à nouveau aux carmes, mais sans acter quoi que ce soit[e 3].

Le 22, le consulat provoque une assemblée des notables où Tolozan de Montfort lit le mémoire qui défend sa prétention à contrôler les élections des députés. Il la défend devant l'assemblée et lui fait voter une adresse au roi pour le remercier de la convocation des États généraux[e 3].

Le 28 janvier est lue dans les églises lors des offices la lettre de carême d'Yves Alexandre de Marbeuf dans laquelle il fustige la « subversion générale menaçant toutes les institutions du royaume ». Cette opposition aux volontés réformatrice est très mal reçue par de nombreuses personnes et de nombreuses réactions vives surviennent. L'archevêque craint alors de venir sur Lyon[e 3].

Février 1789

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Le 10 février, une brochure est éditée et diffusée qui s'attaque à nouveau à la prétention du consulat de contrôler la désignation des députés[e 3].

Le 13 arrivent les lettres royales convoquant officiellement les État généraux et détaillant les modalités d'élection. Les polémiques s'arrêtent et un débat électoral s'engage[e 3].

La convocation pour l'assemblée générale élisant les députés est publiée, fixant la date du 14 mars. Une polémique s'engage pour la répartition des électeurs entre la ville et le plat pays[e 3].

Entre le 25 et le 28, les 68 assemblées partielles se réunissent et élisent les membres de l'assemblée générale ; 42 d'entre elles sont des assemblées de corporation. La réunion de la grande fabrique à lieu à la cathédrale Saint-Jean et comme tout le monde a le droit de s'exprimer, la participation électorale est forte et les 34 élus sont tous des ouvriers, en grande partie des meneurs de la révolte de 1786. Le meneur de ce groupe est Denis Monnet[e 3].

Au début du mois, les marchands-fabricants en soie, exclus complètement de la députation lors du vote du 28 février, proteste et demande de disposer d'une députation à part. Tolozan de Montfort, envoie une lettre à Necker qui constate la validité du vote mais la déplore. Necker refuse de créer une exception pour les marchands-fabricants[e 3].

A partir du 14 mars, l'assemblée générale des trois ordres se réunit à l'église des Cordeliers et est présidée par le lieutenant général Laurent Basset[2], assisté de l'avocat en la sénéchaussée Pierre-Thomas Rambaud et un greffier nommé Fléchet. L'assemblée est composée de 300 représentants de la noblesse, de 317 représentants du clergé et de 350 du Tiers état, répartis en 200 issus du plat pays et 150 de la ville de Lyon. Les discours sont consensuels, la noblesse propose immédiatement de renoncer à ses exemptions fiscales. Il est déicdé que chaque ordre procéderait séparément à la rédaction de ses cahiers de doléances et à l'élection de ses députés[e 3].

Les élus du tiers état se divisent sur le choix des huit députés entre le plat pays et la cité lyonnaise. Après demande officielle à Necker, ce dernier décide le 24 mars que chaque partie élirait quatre députés[e 4].

Tolozan de Montfort est envoyé le 2 avril à Versailles pour obtenir le droit de subventionner les boulangers au sortir de l'hiver pour éviter une flambée des prix du pain. En son absence, le consulat est dirigé par Imbert-Colomès, premier échevin[e 4].

Le 4 avril a lieu la séance de clôture des travaux des assemblées des trois ordres à l'église des Cordeliers. Les cahiers de doléances sont remis au lieutenant général Basset et les députés élus prêtent serment d'exécuter tout ce qui est contenu dans les cahiers[e 4].

Les États généraux sont officiellement ouvert par le roi le 5 mai[v 1].

Le 20 juin, prestation du serment du Jeu de paume[v 1].

A la fin du mois, des troubles ont lieu aux barrières d'octrois entre les représentants de la municipalité et des Lyonnais qui accusent cette taxe de renchérir le coût de la vie. Au cours de ces émotions, le mai planté en 1786 devant l'hôtel Tolozan est brûlé[e 4].

Le 29 juin, la nouvelle de la réunion des trois ordres arrive au cercle des Terreaux, lieu de réunion de la bourgeoisie libérale, situé en face du pont Morand. Aussitôt diffusée en ville, elle provoque des scènes de liesse et la foule acclame Necker et le roi[e 4].

Le lendemain 30 juin, le consulat organise pour fêter la nouvelle trois jours d'illumination de l'hôtel de ville et invite les Lyonnais à pavoiser. Un Te Deum est chanté dans la cathédrale de Lyon, organisés par les chanoine-comtes[e 4].

Juillet 1789

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Les manifestations contre les octrois se renforcent au début du mois, se transformant en émeutes. Entre le 1er et le 3, les barrières sont attaquées et détruites. Imbert-Colomès interdit les attroupements et demandent aux « bons citoyens » de s'enrôler dans des compagnies de volontaires pour maintenir l'ordre. Ces compagnies sont immédiatement nommées les muscadins par la population lyonnaise qui fait référence aux serviteurs des puissants négociants déjà appelés ainsi auparavant[3],[g 2],[e 4].

Le 3, il demande également de l'aide aux dragons de Monsieur stationnés à Vienne et aux Suisses de Sonnenberg de Grenoble[e 4]. L'ensemble des troupes répriment les mouvements de foule, faisant un mort à la porte de Vaise. Ils arrêtent les meneurs[g 2].

Le 5 juillet, l'ordre est revenu, mais pour la première fois, des troupes stationnent dans la cité lyonnaise[e 4].

Le 7 juillet, le présidial rend sa sentence contre les meneurs arrêtés. L'un est condamné à mort et pendu, un autre est condamné aux galères et le troisième à l'exposition et au bannissement[e 4].

Le 9 juillet, le consulat ordonne aux personne qui ont fait entrer des marchandises sans payer l'octroi de se déclarer et de payer. Il décide de procéder à des visites domiciliaires pour trouver les coupables et interdit les attroupements de plus de quatre personnes[e 4].

Demandées par le consulat, des lettre-patentes royales imposant le rétablissement des octrois arrivent à Lyon le 12 juillet[e 5].

Le 14 juillet, la nouvelle du renvoi de Necker arrive à Lyon, provoquant des émotions. Des placards sont affichés, accusant les aristocrates de mener un complot contre la volonté du tiers état et réclament des armes pour défendre ces derniers[e 5].

A Paris, le même jour, le renvoi de Necket provoque la prise de la Bastille. Le lendemain 15 juillet, Necker est rappelé par le roi[v 1].

Pour montrer une volonté d'unité, Imbert-Colomès organise une réunion des trois ordres à l'hôtel de ville le 17 juillet ; qui montre officiellement son respect du roi et de l'assemblée nationale nouvellement constituée. Cette déclaration est appréciée par le roi et l'Assemblée, qui renvoient des déclarations de satisfaction[e 5].

A partir du 20 juillet, début de la Grande Peur à divers endroits en France[v 1].

Le 26, un Te Deum et des prières sont organisés dans toutes les églises de la ville pour célébrer le retour au calme[e 5].

A partir du 27 juillet, la Grande Peur s'empare du Dauphiné. Imbert-Colomès envoie des troupes pour secourir les nobles aggressés et ceux-ci vainquent les brûleurs de château. A leur retour le 30 juillet, ces troupes sont prises à partie à la Guillotière, ils reçoivent des pierres et des tuiles. Ils doivent à leur tour être soutenus par d'autre troupes[e 5].

Durant la nuit du 4 août, les députés lyonnais renoncent aux privilèges dont bénéficient leur cité[e 5].

Le 8 août, un nouveau tarif est décidé entre les marchands de soie et les maîtres d'atelier[e 5].

Le 9 août, devant le climat toujours très troublé, le prévôt général de la maréchaussée de Lyon interdit à son tour les rassemblements[e 5].

Le 17 août, les troubles persistent et le consulat décide pour éviter les émeutes de désarmer la population. Les citoyens à qui ont avait confié des armes doivent les rendre[e 5].

Le 25 août, les officiers des dragons de Monsieur prêtent devant le consulat le serment d'être fidèles à la nation, au roi et à la loi[e 5].

Le 26 août, vote de la Déclaration des droits de l'homme[v 1].

Septembre 1789

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Le 1er septembre naît le Courrier de Lyon, rédigé par Luc-Antoine Champagneux[4],[5],[e 5].

Le 5 septembre, les officiers supérieurs des régiments de dragons de Monsieur et des Suisses de Sonnemberg reçoivent le titre de citoyens de Lyon[e 5].

A la fin du mois, le consulat envoie des délégations auprès des autres villes le long de la saône pour obtenir la libre circulation des grains[e 5].

Octobre 1789

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Les 5 et 6 octobre, Marche sur versailles pour ramener le roi à Paris[v 1].

Des manifestations ont lieu les 13, 14 et 15 octobre pour réclamer le départ des troupes suisses. Des menaces de mort sont lancées contre Imbert-Colomès[e 6].

Lors d'une réunion du comité des électeurs le 16 octobre, Imbert-Colomès, accompagné des membres du consulat et des officiers de la milice vient et offre sa démission. L'assemblée repousse la démission, ne pouvant pas le remplacer. Certaines personnes proposent toutefois l'instauration d'une municipalité élue. D'autres se plaignent de la place trop importante occupée dans le maintien de l'ordre des volontaires et des soldats étrangers[e 6].

Le 20 octobre, lors d'une réunion du consulat, des officiers de la milice bourgeoise et des officiers subalternes des 28 quartiers, Imbert-Colomès réaffirme la place principale de la milice dans le maintien de l'ordre, les volontaires n'étant que des auxiliaires[e 6].

Le 22 octobre, création d'un société philanthropique avec un bureau central et des commissaires dans chaque quartiers. Elle est alimentée par des dons[e 6].

Le 23 octobre, pour se prémunir du danger des étrangers, rendus responsables des désordres de la ville, un système de visa obligatoire est institué[e 6].

Novembre 1789

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Durant le mois de novembre, l'approvisionnement en grain connait des difficultés, le consulat multiplie les émissaires pour le faire venir[e 6].

Le 2 novembre, les biens du clergé sont mis à la disposition de la nation[v 1].

Le 10 novembre, le consulat met en application le décret du 6 octobre[6] sur la contribution patriotique[e 6].

Le 20 novembre, Imbert-Colomès lit durant une réunion de la société philanthropique des lettres de Necker annonçant l'envoi par le roi de 25000 livres pour soulager la misère de la fabrique[e 6].

Décembre 1789

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Le 12 décembre, la société des amis de la Constitution se crée ; il s'agit du deuxième club lyonnais. Elle se réunit maison du concert, place des Cordeliers, comprend une quarantaine de membres et est affiliée à la société des Jacobins de Paris. Surtout composée de bourgeois, elle comprend Vitet, Frossard, Gilibert...[e 6]

Le 14 parait à Lyon le décret sur les municipalités. Il prévoit pour la ville un maire, 20 officiers municipaux, 42 notables, un procureur et son substitut[e 6].

Le 17 décembre, Mathon de la Cour envoie une lettre au roi pour lui proposer de venir s'installer à Lyon. outre le réveil des affaires que l'installation de la cour provoquerait, il ambitionne surtout de soustraire le roi de l'influence de l'Assemblée et du peuple parisien[e 6].

Les 28 et 29 décembre, l'agronome anglais Arthur Young s'arrête à Lyon. Il est frappé par la misère et l'état sinistre des fabriques de soies. Il estime que plus de 20000 personnes sont démunies[e 6].

Janvier 1790

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Le 11 janvier, une assemblée de citoyens lyonnais se réunissent spontanément à l'église des Jacobins pour préparer les élections municipales, et débattre des modalités de votes. La question du taux de la journée de travail, pour définir le cens électoral, est évoqué et l'organisation de la garde nationale également[e 7].

Le lendemain, le 12 janvier, les officiers de la garde bourgeoise donnent leurs démission mais restent en fonction jusqu'à l'élection de la garde nationale. Le même jour, le consulat annonce par voie d'affichage que la valeur retenue pour la journée de travail est de 20 sous, ce qui implique une valeur de 3 livres pour être électeur et 10 livres pour être éligible. Des protestations s'élèvent pour trouver cette valeur trop élevée[e 7].

Publication du décret de la Constituante qui institue le département de Rhône-et-Loire. Il est construit en regroupant à peu près les anciennes provinces de la généralité de Lyon soit le Lyonnais, le Beaujolais et le Forez[e 7].

Le 14 janvier, l'assemblée des citoyens réunie aux Jacobins invite le consulat à réunir les citoyens de chaque quartier pour procéder à l'élection des officiers de la garde nationale. Le lendemain, une délégation de cette assemblée n'obtient qu'une réponse très alambiquée du consulat[e 7].

Après quelques jours de pression, Imbert-Colomès fait placarder l'ordonnance municipale convoquant les citoyens faisant le service du guet de procéder à l'élection des officiers de la garde nationale pour les 26 à 29 janvier[e 7].

Le 27 janvier, Chalier écrit une lettre au journal "Les Révolutions de Paris" où il annonce que « en dépit de sa municipalité aristocratique, Lyon a enfin ses milices organisées en garde nationale ». cependant, Imbert-Colomès ne dissous pas les compagnies de volontaires, surnommées les muscadins, qui sont directement sous ses ordres[e 7].

Février 1790

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Palerne de Savy, premier maire de Lyon. Gravure conservée à la Bibliothèque de Saint-Étienne.

Durant le mois de février, des discussions de contestations traversent le débat public de la ville et du département. En premier lieu une partie de la bourgeoisie lyonnaise, qui refuse l'assignat, qui chasse la bonne monnaie, s'élève contre la création d'une caisse d'escompte. Par ailleurs, l'opposition d'une partie des élites du département à la localisation du chef-lieu à Lyon entraîne des contre-propositions. Est ainsi proposé de tenir l'assemblée départementale alternativement dans plusieurs villes du département. Mais les opposants dans leur majorité préfèrent la création ex-nihilo d'un chef-lieu au niveau du point le plus central de la nouvelle entité administrative[e 8].

Le 5 février, Imbert-Colomès veut confier la garde de l'arsenal aux volontaires de la garde bourgeoise. La garde nationale refuse et la tension est grande[e 7].

Le 6 février ont lieu officiellement des modifications territoriales entre provinces suite à la création des départements. Trois paroisses du Franc-Lyonnais ont été placés en Bresse, et en échange Caluire et une partie de la Croix-Rousse est intégrée au département de Rhône-et-Loire. Le décret intègre également la commune de la Guillotière à Lyon[e 7].

Le 7 février, Imbert-Colomès tente un coup de force pour prendre l'arsenal. Deux cents volontaire de la garde bourgeoise commandés par le capitaine Coujarod vont pour en prendre possession mais très vite, la foule les entoure et des bagarres éclatent. Cela dégénère lorsque la foule, anticipant la prise des armes par le consulat pille l'arsenal. Les Suisses de Sonnemberg sont appelés en renfort mais la population les retarde en les bombardant de projectiles. La garde nationale parvient à rétablir l'ordre le soir, mais ne peut empêcher la foule d'aller à la demeure d'Imbert-Colomès pour le pendre à une lanterne. Ce dernier doit son salut aux Suisses qui ralentissent l'émeute et à une fuite par les toits[e 8].

Le 8 février, réfugié à Bourg-en-Bresse, Imbert-Colomès envoie sa démission ; les compagnies de la garde bourgeoise sont dissoutes dans les jours qui suivent[e 8].

Le 11 février, à la nouvelle de l'acceptation par le roi du départ d'Imbert-Colomès, une grande cérémonie publique dans une ville illuminée célèbre l'unité des échevins, des officiers et des citoyens[e 8].

Le 12 février, les 33 sections de la garde élisent M. Dervieu de Villars comme commandant en chef[e 8].

Le 16 février, le consulat, sous la pression des députés de la constituante, abaissent le taux de la journée de travail à 10 sous. Il y a alors 4450 citoyens éligibles à Lyon et le nombre d'électeurs augmente considérablement[e 8].

Le 22 février débutent les élections municipales, dans le cadre des sections[e 8].

Le 25, élection du premier maire de Lyon, Palerme de Savy, avec 5500voix sur 5900 votants. Parmi les officiers municipaux élus, il y a de nombreux anciens échevins ; parmi les 42 notables élus, il y a Roland de la Paltière, Vitet, Challier et Pressavin[e 8].

Le 28 février, dans un geste d'apaisement, le commandant des Suisses de Sonnemberg, le lieutenant-colonet de Gugy, publie un pardon officiel vis-à-vis de ceux qui ont tiré sur ses troupes[e 8].

Assignat de 100 livres gagés sur les domaines nationaux. Musée national d'histoire américaine.

Le 12 avril a lieu l'installation officielle de la nouvelle municipalité élue. Devant le peuple assemblée place des Terreaux, le consulat passe le pouvoir à Palerme de Savy et aux officiers qui prêtent serment. S'en suit une messe à la cathédrale avec un Te deum et à la sortie, la foule crie « Vive la nation, vive le roi, vive le Maire ! » La garde nationale défile et prête serment à son tour. Les festivités s'accompagnent alors des cloches, d'un feu d'artifice et d'illumination dans toue la ville[e 8].

Le 13, un membre de la commune propose d'élever une statue à Louis XVI pour le remercier de porter les réformes. Une souscription est ouverte[e 8].

La nouvelle municipalité cherche à gérer l'énorme déficit de la commune. Elle crée des commissions qui publient des rapports détaillant la situation. Elle envoient un courrier à l'Assemblée constituante demandant à l'État de reconnaître les dettes de Lyon comme dette nationale. L'assemblée refusant, et les ressources manquant, la municipalité s reporte sur l'emprunt[e 9].

Le 17 avril, l'assignat reçoit cours de monnaie[v 1].

Des débats agitent la population lyonnaise concernant la possibilité de créer des tribunes ouvertes au peuple dans la salle de l'assemblée générale de la commune. Roland soutient cette ouverture tandis que les membre de la municipalité sont opposés. Des pétitions et des contre-pétitions se succèdent[e 9].

Portrait de Joseph Chinard, sculpteur lyonnais révolutionnaire. gravure de Jean-François Armbruster. Archives municipales de Lyon.

Au sein du district de Lyon, de nouvelles subdivisions administratives sont crées, les cantons. Au nombre de 30 le 10 mai, ils sont portés à 31 le 18 mai et représentent pour 28 aux quartiers de la ville et trois pour la Guillotière, Vaise et Cuire-la-Croix-Rousse[e 9].

Durant le mois, la question religieuse s'invite dans les débats de la ville. Suite au décret du 13 avril de l'Assemblée constituante refusant de reconnaître la religion catholique comme religion officielle de la nation, 306 députés ecclésiastiques rédigent une protestation. Parmi les quatre députés ecclésiastiques lyonnais, trois l'ont signé et pas Charrier de la Roche. Des notables de la ville rédigent un libelle s'élevant contre la protestation des députés ecclésiastiques. La municipalité à son tour s'indigne et déclare que ce libelle est illégal. Le clergé lyonnais, lui, n'apporte pas de soutien officiel à la protestation des 306[e 9].

Le 17 mai, la question de l'ouverture d'une tribune librement accessible dans la salle de l'assemblée générale est tranchée par le vote au sein des sections. Les électeurs se prononcent pour[e 9].

Le 20 mai, début des élections départementales. Les citoyens se réunissent au sein des cantons pour choisir un collège d'électeurs, dont le nombre est la proportion de 1 pour 100 citoyens actifs. Il y a donc 177 électeurs à choisir pour le district de Lyon. Le même jour, la municipalité décrète la liberté de construire des fours et de cuire du pain pour le peuple. elle anticipe ainsi la prochaine loi Le Chapelier[e 9].

Le 23 mai, des troubles ont lieu à la Guillotière, un grand nombre d'habitants refusant son rattachement à Lyon.

Le 30 mai, et les deux jours suivants, une grande fête de la fédération a lieu au Grand-Camp de Villeurbanne. 50000 fédérés de tout l'est de la France se rassemblent pour écouter des discours, tenir de banquets et prêter des serments de fidélité à la nation, au roi et à la loi. Une messe est prononcée devant une statue de la liberté érigée par Joseph Chinard[e 9].

Devant les difficultés d'approvisionnement et le risque aigu de manque de grain, la municipalité décrète les 6 et 8 juin le blocage de la livre circulation de grains, et l'obligation de fabriquer une seule qualité de pain à 3 sous la livre. Cela lèse des possédants qui font imprimer une adresse ironique contre les tenants de cette mesure[e 9].

Le 7 juin, le conseil général de la commune approuve le décret du 13 avril sur la religion catholique et déclare être attachée à tous les décret de l'Assemblée constituante[e 10].

Tenue des élections départementales entre le 9 et le 15 juin. Le président est l'avocat de Villefranche M. Pezant, et parmi les 35 membres de l'assemblée départementale, il se trouve de nombreux membre du conseil municipal, qui doivent donc être remplacés[e 10].

Entre le 22 et le 28 juin se tiennent les élections pour les conseils généraux de district. A nouveau, plusieurs membres de la municipalité sont élus et doivent être remplacés[e 10].

Malgré les mesures du début du mois, le problème des subsistances s'aggrave et la fin du mois connait des conflits entre les taxateurs et les tenants de la liberté du commerce, et donc des prix[e 10].

Juillet 1790

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La municipalité acte ses diffucltés financières et demande à l'état un emprunt de 2 millions de livres. Le 3 juillet, l'assemblée nationale accepte mais impose un remboursement sur dix ans et surtout refuse de procéder à une avance. La municipalité acte alors l'impossibilité de procéder à un emprunt, personne n'acceptant de lui prêter et se tourne vers une souscription patriotique, qui n'a aucun succès[e 10].

Pour résoudre les problèmes frumentaires, des brochures de Rolland et Blot circulent depuis le printemps proposant de supprimer les octrois et d'asseoir le budget de la commune sur une taxe locative. Le 5 juillet, la section Porte-froc organise une pétition réclamant cette solution, elle est suivie de quelques autres sections[e 10].

Le 8 juillet, la municipalité organise l'inauguration de l'arbre de la liberté sur la place des Terreaux. Mais la manifestation, qui réunit un grand nombre d'habitants, est immédiatement l'occasion de porter la revendication de supprimer les octrois par une grande foule, dont de nombreuses femmes. La municipalité répond en expliquant qu'elle n'a pas la compétence pour supprimer les octrois, mais le ton monte. Au sein de nombreuses sections, de commissaire sont nommés pour porter plus officiellement cette revendication[e 10].

Le lendemain, les postes d'octrois sont envahis par la population et la garde nationale, qui fraternisent. Ils sont ouverts et les denrées entrent librement. La patache de l'octroi de Vaise sur la Saône est détachée. La municipalité envoie immédiatement un courrier à l'Assemblée nationale pour exposer la situation[e 10].

Les 9 et 12 juillet, l'assemblée du département constitue son directoire[e 10].

Le 10 juillet, l'ensemble des commissaires désignés par les sections viennent à l'hôtel de ville en réclamant la suppression immédiate des octrois, en invoquant la formule « Salus populi, suprema lex ». La foule s'empare de la place des Terreaux et menace la mairie. Le conseil municipal, sous la pression, accepte la suppression des octrois, décret immédiatement imprimé et affiché[e 10].

Le 12 juillet, vote de la Constitution civile du clergé[v 1].

Le 14 juillet, fête de la fédération à Paris[v 1]. La fête de la prise de la Bastille se déroule à Lyon place Bellecour, qui prend alors le nom de place de la Fédération. « A cette occasion, Chalier qui avait ramené une pierre de l aBastille, la fait baiser comme une relique à tous ces partisans »[e 10].

Par deux fois entre le 15 et le 17 juillet, en raison des temps d'aller-retour des nouvelles entre Lyon et Paris, l'Assemblée nationale fait savoir que les octrois doivent être perçus et que les décisions de la municipalité lyonnaise sont nulles. Les sections manifestent et rédigent une adresse à l'Assemblée pour défendre leurs revendications. Le 20, la décision de l'Assemblée d'imposer à ceux qui ont fait entrer des marchandises sans payer l'octroi de se déclarer et de payer est placardée en ville[e 11].

Le 19 juillet, une bagarre entraine la mort d'un soldat suisse du régiment de Sonnemberg dans des conditions abominables. La gared nationale n'intervient que quand tout est fini[e 11].

Le 24 juillet, démission du capitaine de la garde M. Dervieu du Villars, suite à son rappel à ses obligations par la municipalité[e 11].

Le 26 juillet, une émeute réclame à nouveau l'abolition des octrois, et le rétablissement de Dervieu de Villars. La foule tente d'envahir l'arsenal, mais la garde nationale réagit, commandée par le général Foissac. Les suisses appelés en renfort subissent un fusillade et répliquent[e 11].

Le 27 juillet, la loi martiale est proclamée. Le 28, un comité militaire composé de membres de la garde nationale, de la maréchaussée et des régiments procèdent à des visites domiciliaires pour désarmer le quartier de Pierre-Scize[e 11].

Le 1er août, le député de Lyon Jean-André Périsse-Duluc annonce à l'Assemblée constituante que le calme est revenu à Lyon[e 11].

Les publications satiriques et calomnieuses contre la municipalité se multipliant, cette dernière interdit le 6 août la diffusion de textes non autorisés[e 11].

Le 9 août, la municipalité est avertie de l'envoi par l'Assemblée de troupes décidé par le ministre de la guerre. Elles sont commandées par M. de la Chapelle et comptent deux escadrons de chasseurs d'Alsace et de Bretagne, les bataillons de La Marck, de Monsieur et de la marine[e 11].

Traduits en justice, les citoyens Chabrand et Riton sont reconnus coupables de l'insurrection du 26 juillet et condamnés à la pendaison le 17 août. Le même jour, les premiers régiments envoyés par l'Assemblée arrivent et la loi martiale est levée[e 11].

Le 18 août, M. de la Chapelle est reçu par la municipalité[e 11].

Le 18 août, rassemblement contre-révolutionnaire au camps de Jalès[v 1].

Le 20 août, la municipalité affiche enfin les décrets de l'Assemblée concernant les octrois, les barrières sont rétablies le lendemain. La recherche des fraudeurs, qui doivent s'acquitter de ce qu'ils ont soustrait est rude, les finances de la municipalité étant au plus bas[e 11].

Le prix du pain est encore abaissé à 2 sous 6 deniers la livre le 23 août. Mais la fabrication des pains de luxe est à nouveau autorisée[e 11].

Septembre 1790

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Le 9 septembre, la chambre de commerce de Lyon envoie une adresse à l'Assemblée où elle exprime son opposition à l'assignat[e 12].

Le 10 septembre a lieu la première réunion de la Société populaire des amis de la Constitution. Construite en s'appuyant sur les 31 sections de la ville, elle organise ses actions via un club central et sa contribution étant modeste, elle a vite un grand nombre d'adhérents, allant jusqu'à 3000[e 12].

Le 17, Rolland revient à Lyon pour siéger au conseil général de Lyon. Il proteste contre la présence de troupes dans l'hôtel de ville et l'interdiction de la présence du peuple aux tribunes[e 12].

Durant la seconde partie du mois, le conseil général du district tient sa session annuelle. Il la passe à travailler sur le montant des impositions, l'inventaire des biens nationaux et un projet d'organisation scolaire[e 12].

Octobre 1790

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Le 2 octobre, les assassins du soldat suisses du 19 juillet sont l'un pendu et l'autre roué et exposé sur sa roue. Le même jour, le décret sur la Constitution civile du clergé est publiée et affichée[e 12].

Le 7 octobre, le curé de Saint-Just est le premier a prêter serment[e 12].

Le 10, lors d'une réunion interne, une partie du chapitre de Saint-Jean refuse tout à la fois la constitution civile du clergé et l'aliénation de leurs biens. Le compte-rendu de cette opposition n'est rendu public que plus tard[e 12].

Le 18 octobre, une caisse patriotique est ouverte pour organiser la division des assignats en mandats de faible valeur utilisables pour payer de la main d'œuvre et des combustibles[e 12].

Le 20 octobre, le roi Louis XVI annonce sa décision de ne pas fuir Paris pour Lyon, préférant un départ vers l'est. Il souhaite éviter de tomber sous l'influence du comte d'Artois et des princes qui l'entourent. Ce projet était organisé par le Salon français, Imber-Colomès et les royalistes lyonnais. Les milieux royalistes lyonnais apprennent la nouvelle déut novembre[e 13].

Le 22 octobre, la municipalité interdit de porter une autre cocarde que celle du roi, la bleu - blanc - rouge[e 13].

Le 25 octobre, la municipalité produit un nouveau rapport sur les finances catastrophiques de la ville, sur ses dettes et demande à nouveau une prise en charge par la Nation[e 13].

Novembre 1790

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Au début du mois, deux affaires contre-révolutionnaires éclatent dans la région. On découvre que M. de Bussy fait confectionner dans le Beaujolais des uniformes aux couleurs du comte d'Artois. A la même période, un convoi d'armes remontant la Saône et à la destination floue est arrêtée et immédiatement suspectée de devoir fournir de troupes contre-révolutionnaires[e 13].

Des tensions entre membres de la municipalité éclatent, certains accusant M. de la Chapelle de vouloir « organiser la Saint-Barthélémy des patriotes ». Il est officiellement défendu par la majorité[e 13].

Le 3 novembre s'ouvre la session ordinaire du conseil général du département[e 13].

Le 5 novembre, il est procédé au tirage au sort de la série montante de la moitié des officiers et des notables du conseil municipal[e 13].

Le 8 novembre, le directoire du département dénonce le fait qu'aucun article de la constitution civile du clergé n'est encore appliqué à Lyon, dont la présence de l'évêque, la suppression des titres et offices non autorisés ou la vente des biens nationaux. Trois jours plus tard, l'opposition de certains chanoines-contes à la constitution civile est rendue publique, et immédiatement dénoncée et raillée par des libelles patriotes[e 13].

Le 13 novembre circulent les premiers éléments d'un complot organisé par les émigrés de Turin devant avoir lieu à Lyon. Le 14 novembre, cinq officiers municipaux tirés au sort et impliqués dans le complot démissionnent, dont Nolhac ou Fulchiron. Ils affirment ne pas vouloir participer à la contre-révolution. Les cinq sont remplacés par des révolutionnaires affirmés, dont Pressavin, Carret ou Roland[e 13].

Le 15, le conseil du département proclame et affiche l'exécution de la constitution civile du clergé. Le directoire du district appuie la décision est demandant à l'évêque de venir dans son diocèse comme prévu par la loi[e 14].

Le 18 novembre, la caisse patriotique, grâce à la contribution de 300 négociants, est en mesure de fournir des mandats de 6 livres[e 14].

Le comité des biens nationaux du département publie un rapport le 20 dénonçant l'état dressé des biens par les différentes municipalités, qui n'a pas été fait correctement. Le même jour, une perquisition a lieu chez Terrasse de Tessonnet, où l'on ne trouve pas d'armes mais des brochures royalistes. Il est laissé en liberté. Il s'avère qu'il fait partie du complot de Turin[e 14].

L'Assemblée nationale décrète l'établissement de 12 juges de paix pour rendre la justice sur Lyon et ses faubourgs[e 14].

Le 27 novembre ont lieu les premières ventes de biens nationaux. Le même jour, une exposition montrant un modèle de la Bastille gravé dans une pierre de la forteresse, envoyée par le patriote Palloy, est ouverte à Lyon[e 14].

Décembre 1790

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Le 4 décembre, Palerme de Savy, élu au tribunal de district démissionne de son mandat de maire, de même que le procureur[e 14].

Le , l'archevêque Marbeuf fait un discours solennel rappelant fermement que l'autorité sur le clergé ne vient que de lui et du Saint-Siège. Il refuse à nouveau tout serment[a 1].

Le 8 décembre, le capitaine du canton du Gourguillon, François Privat, est informé par Denis Monnet d'un complot royaliste dans lequel ce dernier à feint d'entrer. Il avait été recruté pour rallier des ouvriers au complot. Privat avertit alors des officiers municipaux du complot[e 14].

Le 10 décembre, la garde nationale procède tôt le matin à l'arrestation de Terrasse de Tessonnet, de Guillin de Pougelon et du marquis d'Escars. Ils sont amenés à la prison de Pierre-Scize sous les huées de la foule qui chante le « Ah ! ça ira »[e 14].

Le 13 décembre, le conseil général du département reçoit un courrier officiel de Marbeuf refusant de venir à Lyon et le prêter serment. Le département ne rend pas la lettre publique mais supprime le traitement de l’ecclésiastique[e 14].

En remplacement de Palerme de Savy, Louis Vitet est élu maire de Lyon le 16 décembre[e 14].

L'assemblée nationale décrète que les conspirateurs de Lyon doivent être transférés pour jugement à Paris par la Haute cour[e 14].

Deux chanoines-comtes impliqués dans la conspiration royaliste, M. de Pingon et de Rully sont arrêtés le 22 décembre. Ils se faisaient passer pour des marchands drapiers et tentaient d'organiser leur voyage en Savoie[e 14].

Le 23 décembre, la nouvelle municipalité est installée. Elle comprend Pressavin, Berthelet, Roland, Nivière-Chol entre autres. Chalier est membre de la commission du commerce, et Champagneux de celle de la police[e 14].

A la fin du mois, la société philanthropique et de bienfaisance chrétienne recense 23000 indigents à Lyon pour une population d'environ 150000 habitants[e 14].

Tous les curés ont prêté le serment constitutionnel[e 14].

Les patriotes obtiennent le départ du régiment de La Marck et M. de la Chapelle est congédié[e 14].

Naissance du journal de la Société populaire des amis de la Constitution avec la parution le 16 janvier du premier numéro, centrés sur la dénonciation de la propagande anti-constitutionnelle[e 15].

Le 17 janvier, un nouvel élément de la réorganisation du pays s'établit avec l'élection des juges de paix dans les douze cantons de Lyon et des alentours[e 15].

Le 27 janvier, le conseil municipal tente de réduire les dépenses pour équilibrer son budget, il décide d'une mesure d'économie de 200000 livres[e 15].

La municipalité tente de réguler la fabrication du pain pour répondre aux difficultés la population. Un comité de panification est désigné par les 32 assemblées primaires le 6 février[e 15].

Le 17 février, constatant que Yves Alexandre de Marbeuf refuse de prêter serment sur la constitution, le directoire du département décide de convoquer les électeurs pour désigner un nouvel évêque. Immédiatement, une bataille de libelles s'engage entre les deux camps catholiques[e 16].

Le 24 février, le club central de la Société populaire des amis de la Constitution obtient des pères de l'Oratoire la possibilité de tenir ses réunions dans la salle des jeux du Grand collège. Le 4 mars, cette société arrête son règlement et établit la liste des 31 clubs qui, dans chaque section[7], veillent à l'exécution des lois et au maintien de la Constitution[e 16]. A cette époque, même ce club avancé n'est pas encore républicain et il s'associe le 25 mars à un Te Deum pour le rétablissement de la santé du roi malade[e 17].

L'élection le 1er mars de l'évêque constitutionnel Adrien Lamourette est immédiatement rejeté par les éléments fidèles à Yves Alexandre de Marbeuf, dont Jacques Linsolas, qui organise immédiatement un clergé parallèle. Le 1er mars 1791, les électeurs du département se réunissent dans la cathédrale Saint-Jean et élisent au titre d'évêque - le titre d'archevêque à été supprimé - Adrien Lamourette, premier évêque constitutionnel de France, issu de la congrégation des Lazaristes. Cette élection a lieu alors que bon nombre de prêtres ont acceptés de prêter serment à la Constitution, et les autorités estiment que l'église se réorganise convenablement[g 3].

Un premier conflit a lieu le 16 mars 1791, dans l'église Saint-Nizier. Un prêtre, Jacques Linsolas prononce un prêche et appelle les fidèles à prier pour « l'archevêque légitime » et non Lamourette. Des militants de la société populaire des amis de la Constitution protestent et en viennent aux mains avec des fidèles d'Yves Alexandre de Marbeuf ; Linsolas est arrêté et relâché quelques semaines plus tard.[e 16].

Le 2 avril, lancement du troisième grand journal d'opinion lyonnais : le « Journal de Lyon », ou « Moniteur du département de Rhône-et-Loire ». Il est publié par Prudhomme, frère de Louis-Marie Prudhomme, et est animé par Carrier et l'abbé Laussel. Il s'impose rapidement comme journal des patriotes face à celui de Mathon de la Cour, « Journal de Lyon et du département de Rhône-et-Loire », monarchiste[e 17].

Le 5 avril, La nouvelle de la mort de Mirabeau arrive à Lyon, la mairie décrète immédiatement un deuil de la ville de huit jours. Le 8, la Société du Concert fait célébrer une messe à l'église de Cordeliers, Nicolas Jolyclerc prononce l'oraison funèbre. Une séance publique est organisée dans l'église le soir et plus de 6000 personnes y assistent[e 17].

En avril, une polémique a lieu autour du journal de Lyon. A la suite d'un article où deux notables sont accusés de spéculer sur les grains, le tribunal de district condamne le journal. Le 26 avril, la société populaire de la section de Saint-Nizier proteste contre cette condamnation[e 17].

Le 1er mai, les octrois sont officiellement abrogés par l'Assemblée nationale[e 16].

Assignat de 5 livres.

Une caisse patriotique est fondée le 2 mai, la caisse de la chapellerie, destinée à changer les assignats de forts montants en assignats de faible montant. Ce symbole de la crise monétaire qui sévit est agravé par le fait que cette même caisse se permet de remettre en circulation les assignats reçus en dépôt[e 17].

Le 4 mai, la Guillotière est réunit à la ville de Lyon dans le cadre de la création du département de Rhône-et-Loire[e 17].

Le 21 mai, un tribunal de commerce et établit à Lyon par décret suite à la loi des 16 et 24 août 1790[e 17].

En mai, la Société des amis de la Constitution reçoit l'évêque Lamourette qui y prononce un discours patriotique[e 18].

Devant la quantité d'affiches ou de lettres traitant du conflit religieux et venant de Marbeuf ou des éléments réfractaires de l'église, La municipalité décide pour le respect du repos public de réutiliser un règlement de 1731 imposant une autorisation des autorités municipales pour la publication de toute déclaration officielle venant de Rome ou d'une personne prétendant mandatée par elle. Marbeuf et ses soutiens sont évidemment les premiers visés[e 18].

Le 31 mai, le conseil municipal publie les délibérations de ses revenus et de ses charges, dressé par M. Champagneux. Il établit que les revenus de la ville s'élèvent à 136000 livres, que ces charges s'élèvent à 700000 livres et que sa dette est de 39 millions de livres. Pour faire face aux dépenses, la ville décide d'augmenter ces recettes en prélevant des centimes additionnels sur les nouvelles impositions[e 18].

Un conflit se dénoue le 9 juin entre le major général de la garde nationale Frachon et la Municipalité. Il lui est reproché de vouloir organiser une unité d'élite séparée du reste de la garde, et la mairie rappelle le principe de l'égalité entre tous les citoyens et qu'aucune unité d'élite ne peut être constituée[e 18].

Le 10 juin, un premier conflit direct a lieu entre la municipalité et l'assemblée du département. Trois membres de la municipalité saisissent le manuscrit d'un discours contre la Constituante que M. Imbert de Montbrison avait prononcé en décembre 1790 ; ce discours impliquant d'autres membres de l'assemblée départementale. Ce manuscrit est publié, Imbert est emprisonné et les notables du départements sont obligés de se rétracter. Le tribunal de district se déclarant incompétent, il est relâché[e 18].

La nouvelle de la fuite du roi les 20 et 21 juin déclenche de nombreux troubles, essentiellement ruraux[8],[a 2].

Le début de l'année 1792 voit encore poindre une disette, et pour prévenir de nouveaux débordements, des troupes sont massées près de la ville, ce qui ajoute encore à l'inquiétude. Le chômage et la hausse des prix entretiennent le ressentiment. L'ambiance à Lyon est à la méfiance généralisée contre ses adversaires réels ou supposés, alimentée par le conflit religieux qui a attisé durant tout 1791 les tensions. Les rhétoriques du complot circulent dans tous les camps[g 4].

Printemps 1792

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L'annonce de l'entrée en guerre contre l'Autriche le 20 avril 1792, et surtout les premiers revers subi par le gouvernement, exacerbent les oppositions. Les royalistes accusent le gouvernement d'incompétence et de mener la France à la ruine. Les patriotes attaquent toutes opinions négatives comme des traitrises et de faire le jeu de l'ennemi. Un des points de débat le plus vif est le roi. Les différents courants conservateurs font signer des pétitions en faveur de la réhabilitation du roi, tandis que les mouvements révolutionnaires, dont le Club central, commencent à parler de la nécessité de sa destitution[g 4].

Les évènements du 10 août 1792 marquent un tournant. La suspension du roi et les mesures de combat contre les ennemis de l'intérieur, dont l'exil forcé des prêtres réfractaires, impactent la situation lyonnaise. L'administration départementale, de tendance monarchiste, est démise de ces fonctions, ce qui renforce les moyens d'action de la municipalité lyonnaise. Celle-ci ordonne la destruction de tous les signes de la royauté et de la féodalité ; la statue de Louis XIV de la place Bellecour est abattue et fondue en août. Les monarchistes se font discrets, espérant que les armées autrichiennes et prussiennes renversent le gouvernement révolutionnaire et rétablissent l'Ancien régime[g 5].

Automne 1792

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Du 4 au 10 septembre, l'assemblée des électeurs de Rhône-et-Loire élit ses représentants à la Convention. Sont élus entre autre Louis Vitet, Joseph-Marie Cusset, François Xavier Lanthenas, Claude Javogues[9] ou Jean-Baptiste Pressavin[e 19]. Avec les autres conventionnels, Vitet quitte son siège de maire, qui demeure vacant, pour aller siéger à Paris.

Les éléments ouvriers, toujours sensibles aux problèmes de la cherté des denrées, provoquent des émeutes entre les 15 et 17 septembre. La foule, dont de nombreuses femmes, exige des prix obligatoires des produits de première nécessité. Le 17, lors d'un mouvement incontrôlé, des coups de feu sont échangés et un soldat et un passant sont tués. Les autorités sont affaiblies par l'envoi de volontaire à la guerre et elles appellent la troupe de ligne pour quadriller la ville, perquisitionner les fauteurs de troubles, confisquer des armes et arrêter plus de 300 personnes. Cela calme la population[g 6].

Dans le même temps, les nouvelles de la guerre s'améliorent. Les rumeurs d'invasion piémontaise se révèlent fausses, l'armée française attaque et s'empare de la Savoie et le 21 septembre, elle remporte sa première grande victoire à Valmy. En même temps que l'arrivée de cette nouvelle, Lyon apprend l'abolition de la royauté et la fondation de la République française. Les monarchistes, abasourdis, ne réagissent pas à ces nouvelles, restant prudents ; le changement de régime se déroule sans heurt à Lyon[g 6].

Le 26, suite aux réclamations de Chalier et de ses partisans, une manifestation est organisée pour obliger la municipalité la taxation des denrées et l'installation de la guillotine sur la place Bellecour. Il s'agit pour les plus acharnés de terroriser leurs ennemis. Elle est déplacée trois jours plus tard dans la prison de Roanne[g 7].

Janvier 1793

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Des émotions et des mouvements de foule ont lieu durant tout le mois de janvier concernant la mise à mort de Louis XVI[e 20].

Le 6 janvier, le procureur de la commune François Laussel publie une adresse approuvée par le conseil général demandant le jugement du « traitre Capet »[e 20].

Le 16 janvier, les députés de Rhône-et-Loire qui votent la mort du roi sont : Dupuis fils, Dubouchet, Pressavin, Pointe, Javogues, Moulin et Cusset[e 20].

Le 20 janvier, Le fronton de l'hôtel-Dieu est modifié, mot de Charité est remplacé par celui de Fraternité[e 20].

Le 24 janvier, Chalier et ses partisans obtiennent, à la suite de l'annonce de la mort de Louis XVI, que la guillotine soit à nouveau installée en ville, sur la place des Terreaux, alors renommée place de la Liberté. Chalier y organise une cérémonie d'action de grâce laïque en remerciant le ciel d'avoir permis au peuple de punir le tyran. Il proclame que cette mise à mort marque le début de la régénération de la société, qui s'accomplira lorsque tous les contre-révolutionnaires seront tués[g 7].

Le 30 janvier, une querelle éclate entre les volontaire stationnés dans la caserne à Serin et des citoyens. Le représentant Vitet, insulté, fait amrcher la garde nationale, qui disperse les volontaires[e 21].

Février 1793

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Le 3 février, une cérémonie civique réunit sur la place Bellecour les corps administratifs et judiciaires pour rendre hommage au sarcophage de Le Pelletier de Saint-Fargeau, proclamé premier martyr de la Révolution. Des dicours sont prononcés par Chalier, Laussel, Hidins et Nivière-Chol[e 21].

A partir du 5 février[e 21], le conseil général de la commune, tenu par le parti révolutionnaire, entame des perquisitions pour débusquer les ennemis du peuple qui seraient cachés dans la ville, ils arrêtent plus de 300 personnes. Chalier, au club central, réclame l'instauration d'un tribunal révolutionnaire pour juger le plus vite possible ces suspects. Les tenants de l'instauration de ce tribunal sont Montfalcon, Revol, Carteron, Roulot, Hidins ou Fernex[g 7].

Le 7 février, le maire Nivière-Chol démissionne, le département refuse sa démission mais il réitère sa décision le 9 et est remplacé temporairement par Noël[e 21].

Le 18 février, les sections confirment la réélection de Nivière-Chol à plus de 75%. Des sections accusent, notamment par la voix de Gilibert, les clubs patriotiques de provoquer le désordre. Des amis de Chalier, qui est introuvable, sont molestés par la foule. Le club central est saccagé et symboliquement, une effigie de Rousseau qui y est trouvée est clouée à l'arbre de la liberté[e 21].

Le 19, l'agitation continue. Nivière-Chol refuse la fonction de maire. Chalier et le tribunal de district écrivent au Comité de sûreté générale pour dénoncer leurs opposants comme des ennemis de la Révolution[e 21].

Le 24, les sections votent à nouveau pour élire un maire et deux noms arrivent à égalité : Bertrand et Gilibert[e 21].

Le 25, Tallien, à la Convention, présente un rapport décrivant Lyon comme un foyer contre-révolutionnaire. Ordre est donné d'envoyer sur le champ trois commissaires pour rétablir l'ordre. Au même moment, Gilibert est arrêté, d'abord conduit à la cave de l'hôtel de ville, puis dans la prison de Roanne sur ordre de Laussel. D'autres arrestations ont lieu et des patriotes fuient dans les campagnes[e 21].

Le 27, les sections désignent comme maire Gilibert lors d'un troisième vote. Mais il est en prison. Le même jour, le 2ème bataillon de Marseille est envoyé à Lyon[e 22].

Le 2 mars, les trois commissaires de la convention arrivent à Lyon ; il s'agit de Rovère, des Bouches-du-Rhône, de Legendre, de Paris et de Basire, de la Côte-d'Or. Immédiatement, on leur soumet de multiples plaintes et requêtes. Parmi elles, Chalier leur envoie une lettre indiquant qu'il ne peut plus rester à Lyon tant ses ennemis sont nombreux. Il accuse également les volontaires de Marseille d'être contre lui[e 22].

Durant la première quinzaine, la situation lyonnaise est très précaire économiquement. Le prix du pain s'envole et les volontaires du département sont très mal nourris et équipés[e 22].

Le 4 mars, sur demande des commissaires, Gilibert démissionne, et reste en prison[e 22].

Carrier, dans le Journal de Lyon du 5 mars, proteste de la vision donnée de la ville de Lyon. Il accuse les plus extrêmes, dont Laussel, de déformer la réalité pour discréditer et réduire à néant leurs opposants[e 22].

Le 8, le commissaire Basire renvoit les volontaires marseillais chez eux[e 22].

Le 9, nouvelle élection du maire. Bertrand est élu à plus de 65%. Le même jours, un grand nombre de citoyens, plus de 800, s'assemblent au couvent des Augustins pour protester contre la municipalité. Les commissaires la reçoivent mal et la diffusent aux extrémistes. Ces derniers, en représailles, détruisent l'obélisque de la place Confort[e 22].

Le 13 mars, le procureur Laussel et son secrétaire sont arrêtés pour prévarication et relevés de leurs fonctions[e 22].

Le 17 mars, la municipalité proclame la patrie en danger et enjoint les citoyens de s'enrôler lors d'une cérémonie civique. Le même jour, des patriotes poussent les commissaires à créer à Lyon une société des Jacobins[e 22].

Le conseil général de la commune envoie une adresse à la Convention lui demandant la sanction de la Constitution par le peuple après le retour à la paix, la fixation du maximum sur les grains et l'hypothèques des assignats sur les propriétés foncières et mobilières[e 22].

Au début d'avril, le club central est remplacé par la société lyonnaise des Jacobins, où l'admission ne se fait que par parrainage. Le but de cette transformation est de ne plus dépendre des sections, mais au contraire de les contrôler[e 23].

Le journaliste Fain, rédacteur au journal de Carrier, est emprisonné sur ordre des commissaires sur l'accusation de soutien à l'aristocratie mercantile. Il est libéré à la fin du mois[e 23].

Le 8 avril, un comité de salut public de Lyon est créé comprenant Achard et Mailland qui représentent le département, Tonion et Maccabéo pour le district et Roch, Noël et Richard pour la commune[e 23].

Une pression permanente est mise sur la population, cherchant à terroriser les adversaires des Jacobins lyonnais. Les commissaires procèdent le 8 a une arrestation de masse dans un bar à bière sur le simple motif que certains ont l'accent marseillais, ce qui est un indice d'être girondins. Ils sont tous relâchés. Durant des jours, les Jacobins placardent des affiches dans toute la ville signées Chalier et Dupont-Duchambon et menaçant indistinctement de mort les aristocrates, les modérés, les accapareurs et les muscadins[e 23].

Le 15 avril, les trois commissaires sont dénoncés au club des Jacobins comme des contre-révolutionnaires. Le même jour, des rolandins leurs apportent une pétition protestant contre la mauvaise réputation de Lyon, contre l'élection de Bertrand. Chalier se procure la liste des pétitionnaires et accuse tous ceux qui y sont d'être contre-révolutionnaires[e 22].

Le 20 avril, la municipalité accorde le droit à un groupe de Jacobins de débarrasser la place de la fédération de tous ses ornements pour en faire un champs de manœuvre des phalanges citoyennes[e 22].

Le 22 avril, la municipalité refuse un passeport à Imbert-Colomès[e 22].

Le 6 mai, le département, le district et la municipalité appuient la demande des Jacobins auprès de la Convention pour la création d'un tribunal révolutionnaire à Lyon[e 23].

Le 9 mai, un banquet des Jacobins a lieu place Bellecour, pour fêter le futur tribunal révolutionnaire[e 23].

La municipalité, le 11 mai, décide pour financer une armée révolutionnaire de trouver 5 millions de livres. Pour cela, elle ordonne aux sections de construire une liste des « agioteurs, accapareurs, riches, capitalistes, insouciants » de son quartier pour qu'ils soient taxés[e 23].

Les représentants de la Convention Albitte, Nioche, Gauthier, Dubois-Crancé, qui se rendent à l'armée des Alpes s'arrêtent à Lyon le 13 mai et lors d'une réunion avec les corps administratifs et les tribunaux, s'enquièrent de la situation lyonnaise[e 23].

Le 14 mai, l'ensemble des corps civiques et tribunaux lyonnais proclament et affichent une déclaration en 34 points dont l'essentiel est la constitution d'une armée de 6400 hommes. Ce décret décide également un emprunt sur les riches pour la financer, le départ de tous les étrangers de Lyon qui n'y ont pas d'affaires, l'obligation pour faire partie de la garde nationale d'obtenir une carte de civisme, l'interdiction des journaux de Carrier, de Gorsas et de Brissot, entre autres[e 23].

Dans le même temps, de nombreuses sections, menés par la section de la Croizette (rue Grenette), s'opposent à la propagande et aux actions des Jacobins. Elle réclame la liberté des opinions, le refus de la tyrannie jacobine et du tribunal révolutionnaire[e 24].

Le 18 mai, la Convention interdit formellement toute création d'un tribunal révolutionnaire sans son autorisation, qu'elle ne donne pas[e 24].

Des comités de surveillance sont élus au sein des sections le 19. Ce sont le plus souvent des modérés qui sont élus. Dans la foulée, certaines sections se déclarent en permanence[e 24].

Le 21, un envoyé de la municipalité ordonne à la section Guillaume-Tell, (Saint-Pierre), de cesser d'être en permanence. Il est accueilli par des insultes[e 24].

Le 23 mai, Achard prononce un discours devant le conseil général de la commune dénonçant la permanence des sections. L'assemblée approuve le discours et établit un décret l'interdisant[e 24].

Le 24 mai, des troubles liés à la disette ont lieu. Un magasin de beurre fondu destiné à l'armée est pillé. Le lendemain, la municipalité est accusée de ne pas réussir à maintenir l'ordre, et elle se défend en accusant « les malveillants de toutes origines présents dans la ville »[e 24].

Le 25 mai, le conseil du département casse l'arrêté du 23. Il ordonne aux comités de surveillance de se mettre en activité et de remplacer les comités révolutionnaires mis en place par la municipalité Chalier[e 24].

Le 26 mai, le conflit enfle entre les deux camps. Le département et la commune ne veulent plus délibérer ensemble. De nombreuses sections proclament qu'elles sont prêtes à verser leur sang pour le département. Le comité de salut public ordonne la dissolution des rassemblements de citoyens armés. La municipalité, quant à elle, ordonne l'application sous 24 heures du décret de taxation des riches[e 24].

Le 27 mai, deux représentants en mission, Nioche et Gauthier, arrivent à Lyon alors que l'agitation est à son comble. De nombreux magasins ferment. Chalier proclame qu'il va faire un faisceau des présidents et secrétaires des sections, pour leur trancher la tête et se laver la main dans le sang[e 24].

Les représentants des sections se présentent le 28 auprès des représentants pour se plaindre de la municipalité Challier. Durant la nuit du 28 au 29, des bataillons s'assemblent, des cris « à bas la municipalité ! » retentissent. La municipalité ordonne des arrestations[e 24].

Le 29 mai au matin, le combat s'engage entre les deux camps. Une dizaine de sections[10] soutiennent la municipalité, les autres la combattent. Les opposants à la municipalité prennent l'arsenal et s'arment. Les sections insurgées sont dirigées par Fréminville. Les représentants tentent de concilier les partis mais vers midi, des tirs de la municipalité tuent quelques insurgés, ce qui rend toute conciliation impossible.

Les insurgés se regroupent alors en deux colonnes, l'une remontant le Rhône, dirigée par Badger et Gingenne et l'autre par la Saône dirigé par Madinier. Vers 17 heure, la bataille s'engage entre le détachement du Rhône et les soutiens de la municipalité. La colonne se replie. Celle de la Saône attaque alors la place des Terreaux, défendu par Dupont-Duchambon. Vers 19 heure, l'hôtel de ville est pris mais les combats se poursuivent durant une partie de la nuit. Vers 20 heure, la municipalité est déclarée dissoute, et les représentants en mission, considérés comme suspect, sont arrêtés. Ver s22 heures, le département et le district confirment la dissolution de la municipalité et ordonnent l'arrestation de Chalier, Bertrand et leurs amis. Les combats font 43 morts et 115 blessés[e 25].

Le 30 mai, le juge de paix Jean-Jacques Ampère[11] est mandaté pour instruire le procès de Challier. Une municipalité provisoire est instituée ; elle proclame immédiatement son attachement à la République une et indivisible devant les représentants en mission. Des délégations de gardes nationales du département viennent apporter leur soutien à la nouvelle municipalité[e 26].

Le 31, le maire provisoire nommé est Coindre, il fait fermer les clubs de section. Kellermann arrive à Lyon et déclare que Lyon ne verra jamais de troupes marcher contre elle[e 26].

Durant la première quinzaine du mois, des messages de sympathie arrivent à Lyon venant de nombreuses communes du département et de tout le sud-est de la France[e 26].

Les représentants Nioche et Gauthier sont libérés et quittent Lyon avec Kellermann le 1er juin. La municipalité envoie immédiatement des représentants à Paris (Fréminville, Fain, Genêt-Bronze, Mollet), Bordeaux et Marseille pour expliquer les événements. Le conseil municipal décrète que les lois de la République seront exécutées, et que pour rétablir le calme, les pouvoirs de police sont concentrés dans le comité de police et de sûreté[e 26].

Le 2 juin, la municipalité interdit d'arborer aucun signe contre-révolutionnaire[e 26].

Le représentant Robert Lindet, envoyé auprès de l'armée des Alpes, passe à Lyon pour rétablir l'ordre le 8 juin[e 26].

Un certificat de notoriété est établit à Imbert-Colomès le 10 juin[e 26].

Robert Lindet écrit à ses confrères Albitte et Dubois-Crancé le 11 juin en leur disant que la ville est tranquille et qu'il n'y a pas lieu de faire marcher les troupes contre elle[e 26].

Le 12 juin, l'évêque Lamourette prononce un discours à l'occasion du service funèbre célébrant les morts de l'insurrection. Il désigne les morts comme des martyrs de la loi et de l'ordre public[e 26].

Le 17, la Convention rappelle Lindet car la municipalité lui refuse toute représentativité car la Convention est depuis le coup de force du 2 juin incomplète. La Convention exige à Lyon d'envoyer des représentants pour s'expliquer. La municipalité refuse[e 26].

Le 18, la municipalité convoque des électeurs pour les assemblées primaires[e 27].

La Convention, sur proposition de Lindet, le 21 juin, met sous la protection de la loi les citoyens arrêtés lors de l'insurrection. Elle exige également que la permanence des sections, où selon elle les riches dominent, soit interdite[e 27].

Les élections des 24 et 25 juin ne mobilisent que très peu. Mais beaucoup d'assemblées demandent que la municipalité ne s'oppose pas à la Convention[e 27].

Le comité militaire de la ville obtient de la municipalité l'autorisation et les moyens de mettre Lyon en état de défense[e 27].

Le 27, un ancien conseiller municipal jacobin, Sautemouche, libéré est assassiné et jeté dans la Saône[e 27].

Le 29, une fête civique est organisée sur la place de la Fédération. Les députés marseillais remettent aux combattants lyonnais une couronne de chêne pour leur bravoure[e 27].

Le 30 juin, les 207 députés des cantons et sections de Rhône-et-Loire se réunissent à l'hôtel de ville sous la présidence de Gilibert. Il prennent le titre de Commission populaire et républicaine et de salut public de Rhône-et-Loire. A la Convention, des discours insistent sur le péril que vivent les jacobins lyonnais[e 27].

Juillet 1793

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Le 1er juillet, la commission nouvellement née prête serment de maintenir l'intégrité et l'inviolabilité de la Convention[e 27].

Le 2 juillet, des jacobins des sections Saint-Georges et du Gourguillon crient « Vive Marat ! ». Ils sont appréhendés et désarmés[e 27].

Le 4 juillet, Hidins se pend dans la prison de Roanne. Le même jour, les députés en fuite Birotteau et Venance arrivent sur Lyon et sont accueillis. La municipalité proclame que les décret publiés par la Convention après le 31 mai sont nuls, et une force départementale est décidée[e 27].

Le général Sériziat, envoyé de Dubois-Crancé, arrive sur Lyon le 5 et l'on lui interdit d'en repartir. La commission populaire refuse d'établir le maximum dans le département[e 27].

Le 8 juillet, le député en fuite Chasset passe par Lyon et décrit Paris comme étant contrôlé par le despotisme des montagnards. La commission populaire nomme le colonel Perrin-Précy chef de l'armée lyonnaise. Il est étiqueté royaliste[e 27].

Bibliographie

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  • Bruno Benoit et Roland Saussac, Guide historique de la Révolution à Lyon : 1789-1799, Lyon, Éditions de Trévoux, , 190 p. (ISBN 2-85698-043-0, BNF 36633132)
  1. a b c et d Benoit et Saussac 1988, p. 52.
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  3. a b c d e f g h i j k et l Benoit et Saussac 1988, p. 54.
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  11. a b c d e f g h i j k et l Benoit et Saussac 1988, p. 62.
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  27. a b c d e f g h i j k et l Benoit et Saussac 1988, p. 83.
  • Paul Chopelin et Pierre-Jean Souriac, Nouvelle histoire de Lyon et de la métropole, Toulouse/22-Plérin, Privat, coll. « Histoire des villes et des régions : histoire », , 958 p. (ISBN 978-2-7089-8378-6)
  1. HdL, 2019, p. 508.
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  1. HdL, 2007, p. 629-630.
  2. HdL, 2007, p. 633.
  1. a b c d e f g h i j k l m n et o Vovelle 1992, p. 184.

Références

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  1. Serge Maury, « Une communauté convulsionnaire dans l’attente du millénium : les « Fareinistes » (1783-1805) », Siècles [En ligne], 49 | 2020, mis en ligne le 27 août 2020, consulté le 22 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/siecles/7333 ; DOI : https://doi.org/10.4000/siecles.7333
  2. Notice biographique sur Man8rove et père de Anne Léonard Camille Basset de Châteaubourg
  3. Cette appellation typiquement lyonnaise vient du fait que l'on appelle un muscadin un ver à soie malade qu'il faut éliminer rapidement pour qu'il ne contamine pas le reste de l'élevage[g 1].
  4. Paul Feuga, Luc-Antoine Champagneux ou le destin d'un Rolandin fidèle Bourgoin-Lyon-Paris (1744-1807), Lyon, Editions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, 1991, Collection du Bicentenaire de la Révolution française à Lyon (numéro 19) (ISBN 2-905230-48-7).
  5. Courte notice biographique sur un site personnel.
  6. Décret du 6 octobre 1789 sur la contribution patriotique. In: Archives Parlementaires de la Révolution Française Année 1877 9. pp. 350-352.
  7. La liste des clubs est la suivante : Place Confort, Griffon, rue Belle-Cordière, Croizette, Grand'Côte, Bon-Rencontre, rue Buisson, Porte-Froc, place de Saint-Pierre, rue de l'Hôpital, Louis-le-grand, Terreaux, Plat d'Argent, Change, rue Thomassin, Juiverie, rue Neuve, Saint-Vincent, port Saint-Paul, place Neuve, port-du-Temple, Pêcherie, rue Tupin, Gourguillon, Plâtre, Pierre-Scize, Saint-Nizier, Vaise, Guillotière, Croix-Rousse.
  8. L'épisode le plus sanglant voit un seigneur honni, Guillin de Montat, être massacré par la population villageoise environnante. Voir Amable Audin, La Vie agitée de Guillin du Montet, 1730-1791, Lyon : Société des bibliophiles lyonnais : (Impr. de M. Audin), 1944, In-8° (230 x 145), 207 p., pl., cartes, plan, fac-similé (BNF 31740406)
  9. Notice sur le Maitron
  10. La Grand'Côte, Pierre-Scize, Saint-Georges, la place Confort, l'hôtel-Dieu, le Plat d'argent, la rue Belle Cordière, le Bon rencontre, Saint-Vincent, le Gourgillon.
  11. Père de André-Marie Ampère.