Cours sur l’anthropologie

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Mises en

danger du
corps
CHAPITRE 4
A la fin de ce chapitre l’étudiant sera capable de:

- Contextualiser les pratiques à risque en lien avec l’individualisme contemporain

- Identifier les types de violence infligée par les autres ou par soi-même

- Définir les conduites à risque

Objectifs - Expliquer les conduites à risque sociologiquement

pédagogiq - Identifier ce qu’indiquent les conduites à risque selon David Le Breton

- Identifier le point commun de toutes les conduites à risque


ues - Illustrer les conduites à risque par des exemples concrets

- Expliquer le lien entre compétition et conduite à risque

- Expliquer en quoi les conduites à risque varient selon le genre

- Analyser le lien entre société, normes de genre et conduite à risque

- Comprendre, expliquer et analyser en quoi les conduites à risque sont perçues


différemment selon le genre

- Expliquer les conduites à risque en lien avec le sport

- Analyser et discuter les conduites à risque en lien avec le langage du corps

- Analyser les liens entre violence symbolique et mise en danger du corps


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1. Introduction

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 apparence fortement valorisée notamment par
les médias, les publicités et la mode

 multiples offres commerciales liées à l’entretien


du corps : salons de beauté, diététique, chirurgie
esthétique, banc solaire, produits hyperprotéinés,

Individualis  chacun essaie d’agir sur son corps, de se sentir


me « en accord » avec lui et/ou de le personnaliser
contempora
 afin d’être « bien dans sa peau » et/ou de
in répondre aux normes esthétiques

MAIS tout le monde n’y arrive pas…


 certains portent atteinte, consciemment ou
inconsciemment, à leur intégrité corporelle

4
Autres conséquences de cet idéal de l’apparence et de ce
« soucis de soi » :

 ceux qui ne rentrent pas dans cette norme peuvent


avoir l’impression que leur corps leur échappe

Individualis Exemples
me
contempora  Risque de stigmatisation de ces derniers : lorsque la
in personne ayant des caractéristiques corporelles non
conformes aux normes de la société est jugée
négativement ou considérée comme inférieure

 Adoption d’attitudes qui mettent à mal le corps

Exemples

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2. Origines de la violence

6
Origines multiples de la
mise en danger du corps
et motivations souvent
très complexes

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troubles identitaires, troubles
psychologiques et/ou
psychiatriques

Soit
infligés addictions
par la
victime
elle-
conduites à risque
même

lorsque la victime souhaite


utiliser son corps comme moyen
de revendication ou de pression

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 ont pour conséquence de détruire la victime
physiquement et/ou psychologiquement
Soit
interventi  laissent souvent des marques sur le corps de la
victime ainsi que des séquelles morales
on d’un profondes
ou de
plusieurs  fantasme, tradition, trahison, détention
d’informations, folie ou simplement volonté de
tiers détruire un adversaire sont à l’origine de ces
actes dégradants

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3. Les conduites à risque chez les jeunes

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« Conduites à risque » = série de comportements
divers qui mettent symboliquement ou réellement
l’existence du jeune en danger
Les
conduites
à risques
des Sociologiquement : « jeu symbolique ou réel avec
la mort, non pour mourir, bien au contraire, mais
jeunes avec la possibilité non négligeable d’y perdre la vie
ou de connaître l’altération des capacités
symboliques de l’individu »

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David Le Breton
« Sociologie du risque »
Affirme que ces conduites peuvent être un
indicateur :
- d’un manque d’intégration sociale de ces
jeunes
- d’un goût de vivre insuffisant
- du fait que le jeune est mal dans sa peau

ces conduites à risque sont un dernier sursaut


pour échapper à une souffrance, pour accéder
enfin à une signification de soi ou encore pour
reprendre sa vie en mains

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Trait commun : exposition délibérée du jeune au risque de se blesser ou de mourir,
d’altérer son avenir personnel, ou de mettre sa santé en péril

Exemples :
- défis
- tentatives de suicide
- fugues
- alcoolisation
- toxicomanies
- troubles alimentaires
- vitesse excessive sur les routes
- violences, délinquances
- relations sexuelles non protégées
- refus de poursuivre un traitement médical vital…

Notre société valorise la compétition et la performance ce qui


favorise la participation des jeunes à des activités physiques et
sportives dites « à risque »
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Conséquences des conduites à
risque : mise en danger des
potentialités du jeune et menace de
ses possibilités d’intégration sociale

 conduites parfois motivées par une


volonté de disparition de soi
Ex : « défonce », adhésion à une secte…

 conduites pouvant être inscrites dans la


durée (toxicomanie, troubles alimentaires...)
ou résulter d’une tentative unique liée aux
circonstances (tentatives de suicide,
fugue, ...)

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4. Différences genrées

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Chez les filles
Formes discrètes et silencieuses

Exemples typiques

Motivations possibles

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+71 % d'hospitalisation des
filles de 10 à 14 ans
« Dans les services de courts séjours, comme ceux des
urgences, les hospitalisations des filles de 10 à 14 ans ont
augmenté de 71 % en 2021-2022 en comparaison de la
période 2010 à 2019. C'est plus 44 % chez les 15-19 ans
et 21 % chez les 20-24 ans. La fulgurance de la
progression est encore plus frappante dans les services
spécialisés en psychiatrie : le nombre de jeunes filles
de 10 à 19 ans hospitalisées pour automutilations, qui
avait doublé en huit ans, entre 2012 et 2020, a de
nouveau doublé, mais cette fois en seulement deux ans,
entre 2020 et 2022. Rien de comparable du côté des
garçons, où les taux restent stables. »

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Explications possibles

- GUERRES - ECOANXIÉTÉ - RÉSEAUX SOCIAUX


(UKRAINE, GAZA,…)

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Illustration
de la
scarificatio
n féminine

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Chez les garçons
•Expositions visibles et publiques

•Exemples typiques

•Motivations possibles

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Conclusion
Chez les hommes, cette expression
est dite plus « externalisée » :
addictions, comportements violents,

Chez les femmes: dépressions et


angoisses, qui sont des formes dites
« intériorisées » de la détresse
psychologique,

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Explication sociologique
•Ces différences s’expliquent par les attentes culturelles et
sociales liées au genre.

•Les garçons cherchent souvent à affirmer leur identité par des


comportements audacieux, alors que les filles peuvent utiliser
leur corps pour exprimer un mal-être de manière plus
intériorisée.

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4. Les conduites à risques perçues
différemment selon le genre

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Perception des conduites à
risque féminines

La manière dont les conduites à risque sont perçues, interprétées et


jugées varie profondément selon qu'elles sont associées aux hommes
ou aux femmes.

Cette différence repose sur des normes de genre enracinées


culturellement, qui influencent la manière dont la société définit ce qui
est "normal" ou "pathologique".

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Perception sociale

•Les conduites féminines: vulnérabilité, de faiblesse ou trouble intérieur

•Ces comportements sont interprétés comme des symptômes d’une


souffrance émotionnelle

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Normes de contrôle
social

•Les femmes : associées à des normes de contrôle de soi et de soin des


autres.

•Conduites à risque reflètent une "perte de maîtrise"

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Exemp •Une jeune femme souffrant d’anorexie sera
souvent vue comme une victime des injonctions
sociétales à la minceur, nécessitant une aide
les immédiate.

•Les scarifications, considérées comme une


réponse à un trauma ou à un mal-être intérieur,
renforcent l’idée que ces comportements
traduisent une "faiblesse" ou un "appel à l’aide".

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Les conduites à risque
masculines banalisées

•Les comportements masculins souvent


considérés comme des manifestations
d'audace, alignées avec les normes de
virilité.

•Ces comportements peuvent être


interprétés comme des rites de
passage

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Normes de prise de
risque

•Les hommes sont culturellement encouragés à prendre des risques et à


"pousser leurs limites

•Cela s’inscrit dans une vision sociétale où les hommes doivent faire
preuve de force, de contrôle et de courage

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Banalisation et tolérance
accrue

• L’alcoolisme ou la vitesse excessive sur les


routes sont parfois perçus comme des
comportements "typiques de la jeunesse
masculine" et non comme des signes
alarmants de troubles ou de mal-être.

• Par exemple, une conduite dangereuse peut


être interprétée comme une manière
d'affirmer sa "virilité" ou d’attirer l’attention
des pairs.

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Pour les femmes :

• La pathologisation excessive peut


renforcer la stigmatisation. Perçues
comme des victimes passives
• En revanche, peut aussi accélérer
Conséquen l’accès à des soins ou à un
ces de accompagnement.
cette
différenciati Pour les hommes :
on
• La banalisation retarde souvent leur
reconnaissance comme
problématiques.
• En outre, cette tolérance peut
aggraver les conséquences à long
terme

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En tant que
psychomotriciens

En tant que psychomotriciens, ces distinctions invitent à adapter les


approches d’accompagnement, en tenant compte des spécificités de
genre pour mieux comprendre et répondre aux besoins des patients.

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Dépasser les stéréotypes

•Pour les femmes :


• Travailler sur l’autonomisation et l’estime de soi, sans réduire leurs
conduites à risque à de simples symptômes à traiter.

•Pour les hommes :


• Sensibiliser aux dangers des comportements normalisés ou valorisés par
le groupe.
• Fournir un espace où ils peuvent exprimer leur mal-être sans craindre de
paraître "faibles".

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5. LES PRATIQUES SPORTIVES À RISQUE

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 Dès les années 1980, apparition de nombreuses
d’activités physiques et sportives riches en sensations
et valorisant
 Aujourd’hui, vif succès et limites toujours plus
repoussées

Exemples :

- raids
- marathons
- (ultra)trails
- natation en longue distance
- triathlons
- rafting
- canyoning
- alpinisme
- parapente
- défis de toutes sortes...

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QUI?
POURQUOI?
Activités surtout pratiquées par des hommes issus
de classes moyennes ou privilégiées

Objectifs:
- adoptent ces pratiques afin de mettre en œuvre et
de tester leurs capacités de résistance, leur
acceptation de la douleur ou de la blessure ou
encore leur contrôle de la peur
- prouver sa volonté d’être à la hauteur, son goût du
risque ou encore sa « virilité »

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Constat d’études
menées sur le sujet

Plus la vie de l’individu est pacifique


(existence familiale et professionnelle à
l’abri de toute crainte), plus il aura
tendance à vouloir briser les routines et «
retrouver ses sensations »

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6. Les dimensions symboliques des
conduites à risque
6. LES DIMENSIONS SYMBOLIQUES DES CONDUITS À RISQUE

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Le corps comme langage

•Le corps comme moyen de revendication: Les jeunes, en particulier,


utilisent ces comportements comme un mode d’expression
symbolique, dénonçant leur souffrance ou leur insatisfaction face aux
attentes sociales.

•La douleur, bien que souvent perçue comme négative, peut être un
moyen de traduire un besoin de reconnaissance. Comme le dit Simone
Weil, "la douleur inscrit dans la chair ce que l'esprit ne peut formuler".

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7. La violence systémique et les conduits à risque

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La violence systémique
et les conduites à risque

Inégalités sociales

Discrimination et marginalisation

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En tant que
psychomotricien
Nécessité d’être attentif et de relayer
certains constats de maltraitance
corporelle ou de mises en danger du
corps aux collègues compétents
(assistants sociaux, psychologues, …)

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