Chapitre II

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Chapitre II

L’offre de monnaie et les instruments de la politique


monétaire

Cours de macroéconomie 1, Licence 2

Dieudonné TONDÉ
Email: [email protected]
Ou [email protected]

1
Plan du chapitre
1. Qu’est ce qu’une banque ;

2. Création monétaire : les crédits font des dépôts ;

3. La création monétaire dans un système bancaire


hiérarchisé ;

2
1. Qu’est ce qu’une banque

3
Qu’est-ce qu’uneUne banque est une entreprise.
banque

Au sens juridique, c’est une institution qui dépend


du code monétaire et financier.

De façon pragmatique, c’est une entreprise qui reçoit


des dépôts, collecte l’épargne, gère les moyens de
paiement de la collectivité et accorde des prêts.

4
Globalement, il existe deux grands types de banques:
Les types de
banques  Les banques d’investissement
La banque d’investissement est un autre métier de la banque. Elle a pour
clientèle des entreprises matures, qu’elle soutient à travers ses activités de
conseil, d’opérations sur les marchés financier, etc. Ces banques ne
reçoivent pas de dépôts des particuliers.

 Les banques de dépôt


La banque de dépôt est le métier le plus connu et le plus répandu de la
banque. La banque de dépôt regroupe les activités de banque de détail pour
les ménages et petites entreprises, et de banques d’affaires pour les grandes
entreprises.

5
Les banques de dépôt se décline en deux grands types de banques :
Les banques de
dépôt  Les banques d’affaires
Les banques d’affaires ont pour objectif de financer les entreprises de
moyenne et grande tailles. On les appelle les banques de capitaux à long
terme.

 Les banques de détail


Elle s’adresse à une clientèle individuelle, i.e. les ménages, les professions
libérales et les microentreprises de moins de 10 salariés.

 Les banques commerciales

 Les banques coopératives ou mutualistes

 Les banques publiques


6
2. Création monétaire : les crédits font les
dépôts

7
Plan de la section
1 2.1. Le modèle de la banque unique

2.2. Le système monétaire à banques multiples

8
2.1. Le modèle de banque unique

9
Plan de la sous-section 1.1.
 Le rôle premier des banques de second rang :
l’administration des moyens de paiement scripturaux

 Les processus de création monétaire

 Les processus de destruction de monnaie

 Les contreparties de la masse monétaire

10
Quelques hypothèses

 Hypothèse 1 : Absence totale de pièces et billets

 Hypothèse 2 : Existence d’une seule banque

 Hypothèse 3 : Tous les agents possèdent un compte à cette


banque et sont dans l’obligation d’utiliser la monnaie
scripturale de cette banque pour régler leurs transactions.

11
Le rôle premier des banques de second rang : l’administration des moyens
de paiement scripturaux

Considérons qu’un monsieur X achète une maison qui vaut 100 000 à Y, représentez le
bilan de X, Y et de la banque.
X Y Banque
Actif Passif Actif Passif Actif Passif
Immeuble Immeuble cc. X
+100 000 -100 000 -100 000
cc. Banque cc. Banque cc.Y
-100 000 +100 000 +100 000

Cette opération d’achat/vente entre X et Y ne change rien pour la banque. Il y a


seulement transfert d’un compte d’un client de la banque vers le compte d’un autre
client.
12
Les processus de création monétaire

Une banque de second rang peut créer de la monnaie de quatre principales façons :

Elle créée de la monnaie lorsqu’elle achète un actif réel à un individus ;

Elle créée de la monnaie lorsqu’elle achète des devises à un individus ;

Elle créée de la monnaie lorsqu’elle se livre à des opérations d’escompte ou en


achetant tout autre titre de créance déjà émis ;

Elle créée de la monnaie lorsqu’elle consent un prêt.


13
Analyse du processus de création monétaire

Premier cas : création monétaire par l’achat d’un actif réel.


Considérons une banque qui achète un immeuble pour une valeur de 100 000 euros à un
individus X. Représentez le bilan de la banque et de l’individus X.
X Banque
Actif Passif Actif Passif
Immeuble Immeuble cc. X
-100 000 +100 000 +100 000
cc. Banque
+ 100 000

La masse monétaire a augmenté de 100 000, comme le montant des dépôts à vue a
augmenté de ce montant. Il y a bien création monétaire.
14
Deuxième cas : création monétaire par l’achat des devises.

Considérons une banque qui achète des devises pour une valeur de 100 000 euros à un
individu Y. Représentez le bilan de la banque et de l’individus Y.
Y Banque
Actif Passif Actif Passif
Devises Devises cc. Y
-100 000 +100 000 +100 000
cc. Banque
+ 100 000

Dans ce cas, la masse monétaire a également augmenté de 100 000, comme le montant
des dépôts à vue a augmenté de ce montant. Il y a bien création monétaire.

15
Troisième cas : création monétaire par une opération d’escompte.

Considérons une banque qui escompte un effet de commerce d’une valeur de 100 000
euros à un individu X. Représentez le bilan de la banque et de l’individus X.

X Banque
Actif Passif Actif Passif
Effets Effets cc. X
-100 000 +100 000 +100 000
cc. Banque
+ 100 000

Nous avons la même conclusion que précédemment à savoir : la masse monétaire a


également augmenté de 100 000. Il y a bien création monétaire.

16
Quatrième cas : création monétaire par monétisation du crédit.

Considérons une banque qui consent un crédit de 100 000 euros à un individu X.
Représentez le bilan de la banque et de l’individus X.
X Banque
Actif Passif Actif Passif
cc. Banque Emprunt banque Prêt cc. X
+ 100 000 +100 000 +100 000 +100 000

Nous avons la même conclusion que précédemment à savoir : la masse monétaire a


également augmenté de 100 000. Il y a bien création monétaire.

17
Les processus de destruction monétaire

La banque détruit de la monnaie lorsqu’elle vend des actifs réels à un particulier


ou des devises à un importateur, se fait rembourser un prêt ou un effet de
commerce par le débiteur.

18
Les contrepartie de la masse monétaire

Bilan différentiel des IFM


Actif Passif
Variation des créances sur les résidents : Variation de la masse monétaire
- Variation des créances sur le Trésor public
- Variation des créances sur l’Economie
Variation des avoirs extérieurs

Le système bancaire émet de la monnaie, c’est soit en échange de titres ou en


augmentant ses créances sur ses clients, soit en acquérant des devises. Le raisonnement
inverse se fait évidemment lorsque le système bancaire détruit de la monnaie.

19
2.2. Le modèle à banques multiples

20
Plan de la sous-section 2.2.

 Création monétaire et dettes interbancaires

 La compensation des dettes

21
Création monétaire et dettes interbancaires

22
Création monétaire et Supposons qu’il existe deux banques A et B. La banque A a pour client X,
dettes interbancaires entre autres, qui utilise son compte pour régler une dette de 1000 € envers
Y, qui lui a un compte à la banque B. Il y a alors une fuite de la monnaie
de A vers B.

Observons ce résultat dans les bilans des deux banques :

Banque A Banque B
Actif Passif Actif Passif
Cc. de X : Créance de B sur Cc. de Y :
- 1000 A : + 1000 + 1000
Dette de A envers
B : + 1000
On voit qu’en payant 1000 à Y qui a son compte à une autre banque B, le
client X contraint sa banque A à devenir débitrice de la banque B.
Comment A, dans un tel système bancaire, peut-elle régler sa dette de
1000 envers B ? 23
 La banque B peut se constituer une encaisse en monnaie A, en
possédant à son actif un compte courant à la banque A ;

 La banque A peut remettre à la banque B une partie de ses avoirs


(actifs financiers, devises) pour un montant de 1000 € ;

 La banque A peut aussi mettre en pension auprès de la B des


effets représentatifs de crédit.

24
Représentation par les Constitution d’une encaisse en monnaie par la banque B à
bilans des différentes la banque A
solutions

Banque A Banque B
Actif Passif Actif Passif
Cc. de X : Cc A : + 1000 Cc. de Y :
- 1000 + 1000
Cc. B :
+ 1000

25
Représentation par les Remise à la banque B par la banque A d’une partie de ses avoirs
bilans des différentes (actifs financiers, devises) pour un montant de 1000 €
solutions

Banque A Banque B
Actif Passif Actif Passif
Devises : -1000 Cc. de X :- 1000 Devises : +1000 Cc. de Y : + 1000

26
Compensation des dettes

27
L’élimination des fuites entre circuits monétaires des différentes banques,
c’est-à-dire la disparition des dettes interbancaires par compensation, est
la condition nécessaire et suffisante pour que le système bancaire global
puisse émettre la quantité de monnaie qu’il souhaite.

Si la compensation est parfaite, un système bancaire composé de multiples


banques est assimilable à une banque unique.

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Explication à partir d’un exemple.

Supposons que les dépôts de la banque A sont deux fois plus importants que les
dépôts de la banque B. La part de marché de A est 2 fois plus grande que celle de
B. Imaginons que les clients de la banque A possèdent globalement 20 milliards
d’euros en compte courant et ceux de B possèdent 10 milliards d’euros en compte
courant (du fait des crédits accordés par les banques)

Banque A Banque B
Actif Passif Actif Passif
Crédits : 20 M Comptes Crédits : 10 M Comptes
courants des courants des
clients : 20 M clients : 10 M

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Supposons à présent que A crée 3 milliards supplémentaires de monnaie
en octroyant des crédits.

Combien la banque B doit-elle accorder de crédits pour qu’il y ait une


compensation parfaite entre les deux circuits monétaires de A et de B,
pour qu’il n’y ait pas de fuite d’une banque vers l’autre ?

30
La réponse est de 1,5 milliards d’euros.

Le système bancaire peut émettre autant de monnaie qu’il lui plaît, à condition de
respecter cette logique de croissance équilibrée.

Pourquoi une banque n’aurait pas intérêt à ne pas respecter cette croissance équilibrée ?

31
3. Création monétaire dans un système
bancaire hiérarchisé

32
Plan de la section 3 3.1. Présentation générale par des exemples

3.2. La dichotomie du système bancaire et demande de la monnaie


banque centrale

3.3. Les réserves obligatoires

3.4. Le refinancement des banques de second rang

3.5. La politique monétaire, réserves de change et régime de change

3.6. Bilans simplifiés et égalités comptables

33
3.1. Présentation générale par des exemples

34
Exemple 1
Soit deux banques A et B accordant respectivement 2000 et 3000 de
crédits à des agents non financiers.
1) Présentez leurs bilans
2) Quelle est la valeur de la masse monétaire M et quelle en est la
contrepartie?
3) Quelles sont les parts de marché des dépôts occupées par les banques
A et B?
4) Sachant que la banque A décide d’accorder un crédit supplémentaire
de 1000 et en supposant que les parts de marché des dépôts des deux
banques restent les mêmes,
a)Ecrivez les nouveaux bilans
b) Même question si le crédit nouveau accordé par A était de 10000.
35
3.2. La dichotomie du système bancaire et
la demande monnaie centrale

36
La supériorité de la monnaie manuelle sur la monnaie scripturale

La dichotomie du système bancaire, avec au sommet une Banque Centrale


(banque de premier rang) et sous sa hiérarchie un réseau bancaire commercial
(banques de second rang), entraîne aussi la dichotomie correspondante de la masse
monétaire.

Les diverses banques commerciales émettent diverses monnaies scripturales, que


leur parfaite substituabilité permet de considérer comme un ensemble homogène.
37
Cet ensemble homogène se trouve à présent concurrencé par une monnaie
manuelle dont la Banque Centrale a le privilège de l’émission.

Les formes manuelle et scripturale déterminent deux monnaies qui possèdent


chacune leur espace de transactions et qui ne sont donc pas parfaitement
substituables.

38
Le multiplicateur et le diviseur de crédit

Dans un système hiérarchisé, la masse monétaire dépend de la base monétaire et


du coefficient de conversion en billets de la monnaie créée.

La base monétaire est constituée de la monnaie Banque Centrale, c’est-à-dire des


billets en circulation et des réserves (comptes des banques commerciales auprès
de la Banque Centrale) : BA = B +R. Posons R = 0, auquel cas BA = B.

39
Le multiplicateur et le diviseur de crédit

Supposons que sur 100 € de monnaie scripturale créée, les individus en convertissent en
moyenne une proportion b en billets.

Le paramètre b représente donc le coefficient de conversion en billets de la monnaie


créée.

Le coefficient k = 1/b est appelé multiplicateur de crédit ou multiplicateur de la base


monétaire.

40
Le multiplicateur et le diviseur de crédit

En l’absence de réserve, la base monétaire n’étant constituée que de billets d’un montant
B, la masse monétaire créée par voie scripturale (M) est égale (au plus) à M = k B ( =
k BA).

Selon une perspective causale inverse, qui va des crédits octroyés à la demande de
liquidités, k est appelé diviseur de crédits.

41
3.3. Les réserves obligatoires

42
L’application de la politique des réserves obligatoires par la banque centrale
européenne

L’assiette des réserves obligatoires définie par la BCE se compose des dépôts
monétaires et des ressources d’épargne bancaire courte (inférieure ou égale à
2 ans).

Le taux r des réserves obligatoires pour ces dépôts est r = 1%.

43
L’application de la politique des réserves obligatoires par la banque centrale
européenne

Les banques commerciales doivent donc constituer ces réserves, en faisant des
dépôts à leur compte Banque centrale.

Le montant des réserves ne doit pas être respecté quotidiennement, mais en


moyenne sur un mois.

44
L’effet des réserves obligatoires

Comme les banques sont obligées de garder une fraction r de leurs dépôts sous
forme de réserves obligatoires auprès de la banque centrale R = r D, où D sont
les dépôts, alors on peut démontrer l’existence de la relation suivante entre la
masse monétaire et la base monétaire (où b est toujours le coefficient de
conversion de la monnaie créée en billets) :

M = k BA, avec : k=1/(b+r-rb)

45
Démonstration :

On part de la définition de la base monétaire : BA = B + R

Dans cette définition, on introduit l’existence d’une conversion au taux b de la monnaie


en billets : B = b M, et l’existence d’un taux r de réserves obligatoires R= r D pour
obtenir :BA = b M + r D

46
Démonstration :

De la définition de la masse monétaire M = B + D, on tire D = M – B, qu’on introduit


dans l’équation précédente : BA = b M + r (M – B)

Il reste à utiliser encore le fait que B = bM, qui conduit à écrire : BA = b M + r (M – bM),
et à mettre M en facteur dans le membre de droite pour obtenir :
BA = [b + r – r b)] M, soit : M = k BA

47
Application numérique

Exercice 1
Supposons que le secteur bancaire bénéficie après refinancement d’un milliard
supplémentaire de monnaie banque centrale : ∆BA=1 milliard. Sachant que b =
10% et r = 1%, de quel montant supplémentaire de crédit va-t-il pouvoir financer
avec ce milliard de liquidités, et de quel montant la masse monétaire va-t-elle
augmenter ?
Exercice 2
Que se passe-t-il si la banque centrale relève r, son taux des réserves
obligatoires ?

48
Les réserves excédentaires

Si le taux de réserve excédentaire est e, alors le taux de réserve total des banques est égal
à r + e.
Le multiplicateur de crédit des banques prenant en compte les réserves excédentaires, que
l’on notera k(e), s’obtient alors en remplaçant r par r + e dans la formule sans réserves
excédentaires :

k(e)=1/(b+r+e-(r+e)b). Evidemment, on note que k(e) < k pour e > 0.

Pourquoi le paramètre e est évidemment beaucoup plus instable que r, fixé par les
autorités monétaires ?
49
3.4. Le refinancement des banques de
second rang

50
Plan de la sous-section 3.2

 Le marché interbancaire et le taux de l’argent au jour le jour (TAJJ)

 Le refinancement de la banque centrale : les principaux instruments

 Les autres outils de refinancement de la BCE

51
Les établissements de crédit peuvent obtenir des liquidités de deux façons :

 sur le marché interbancaire au jour le jour, marché sur lequel les banques
ajustent leur trésorerie quotidienne en monnaie centrale.

 soit en empruntant directement auprès de la banque centrale (opérations de


refinancement ou opérations d’open market). 2 possibilités:

52
 par le biais d’opérations fermes: achats d’actifs financiers par la banque
centrale auprès des banques privées,

 par l’intermédiaire de prises en pension ou opérations temporaires où la


banque centrale prend les titres financiers à son actif pendant une certaine
durée.

53
Le marché interbancaire et le taux de l’argent au jour le jour (TAJJ)
Dans la zone euro, le marché interbancaire est dominé par les opérations « au jour le jour
» réalisées de gré à gré et sans garanties par les banques.

Chaque jour, la BCE calcule une moyenne des taux pratiqués par un panel des plus
grandes banques de la zone euro. Cette moyenne, appelée EONIA pour Euro Over-Night
Interest Average, constitue le taux de référence du marché monétaire.

54
Le marché interbancaire et le taux de l’argent au jour le jour (TAJJ)

Outre ces opérations « en blanc » (sans garanties), les opérations interbancaires


s’effectuent aussi de manière croissante sous forme de pension livrée s’appuyant sur les
valeurs du Trésor.

La technique de la pension livrée se caractérise par un échange de titres contre des fonds
pour une période déterminée.
55
Le refinancement de la banque centrale : les principaux instruments

Définition de quelques concepts

Lorsque les banques surliquides peuvent financer les banques illiquides, et donc
que l’ensemble des banques commerciales n’a pas besoin de se refinancer auprès
de la Banque centrale, le marché interbancaire est dit fermé à la Banque centrale.
On dit encore que les banques sont hors Banque.

Lorsque les banques commerciales sont globalement illiquides, et qu’elles ont


donc besoin de se refinancer auprès de la Banque centrale, on dit que le marché
interbancaire est ouvert à la Banque centrale, ou encore que les banques sont
56
dans la Banque.
En pratique, la liquidité est assurée soit par le biais d’opérations fermes, c’est-à-
dire par l’achat d’actifs financiers par la banque centrale auprès des banques, ou
par l’intermédiaire de prises en pension (où la banque centrale prend les titres
financiers à son actif pendant une certaine durée).

Dans les deux cas, on parle d’opérations de refinancement.

57
Les principaux instruments de refinancement de la BCE

La BCE utilise trois types d’instruments :

 des réserves obligatoires.

 deux facilités permanentes dont l’accès est inconditionnel : une facilité de prêt
marginal à 24 heures, sous forme de prise en pension à un taux élevé et une facilité de
dépôt rémunérée à un taux faible.

 des opérations de refinancement hebdomadaires sous la forme d’appels d’offre.


L’Eurosystème fournit des liquidités aux banques en échange de titres publics ou
privés pris en pension pour une durée de 2 semaines. Depuis 2008, la BCE procède à
un appel d’offre à taux fixe. 58
Lorsque le taux de l’argent au jour le jour (l’EONIA) est égal au taux directeur, on dit que
les conditions sur le marché interbancaire sont normales.

Lorsque le taux de l’argent au jour le jour est supérieur au taux directeur, on dit qu’il y a
des tensions sur le marché de l’argent au jour le jour.

Lorsque le taux de l’argent au jour le jour est inférieur au taux directeur, on dit que la
détente règne sur le marché au jour le jour.

59
Les autres outils de refinancement de la BCE

La BCE procède aussi à des opérations de refinancement à long terme (Long-Term


Refinancing Operation ou LTRO) en direction des établissements de taille petite ou
moyenne, pour des durées plus longues (prises en pension à échéance de trois mois).

En plus de toutes ces opérations habituelles de refinancement, la BCE peut procéder à des «
opérations de réglage fin ».

60
Les autres outils de refinancement de la BCE

En temps « normal », la liquidité peut subir des fluctuations imprévues à court terme, qui
peuvent faire diverger l’EONIA du taux Refi.

La BCE peut alors procéder à des opérations de prises en pension, n'obéissant à aucune
règle de durée ou de fréquence, pour contenir ce type d’écarts.

61
Le quantitative easing (QE)

Au sens large, le quantitative easing (QE) désigne une politique monétaire


d’assouplissement fondée sur une augmentation massive de la quantité de monnaie
banque centrale, qui provoque une expansion considérable du bilan de la banque
centrale.

Le fondement théorique du QE repose sur le multiplicateur de crédit.

62
Le quantitative easing (QE)

Le QE peut être accompagné d’une politique de credit easing (CE) : la banque centrale
accepte en garantie, pour le refinancement des banques, des actifs de qualité médiocre,
afin d’améliorer les bilans bancaires.

L’objectif du QE (et du CE) est d’empêcher une économie de tomber dans la déflation, en
relançant l’activité économique.

63
Risques liés au QE

Un danger souvent évoqué au sujet du QE serait qu’il conduise à un dérapage de


l’inflation.

Le QE fait aussi courir un grand risque à la stabilité financière : si la monnaie


banque centrale créée n’irrigue pas l’économie réelle, le risque est que les
banques utilisent ces liquidités pour acheter des actifs, d’où une possible bulle
boursière ou immobilière.

64
3.5. La politique monétaires, réserves de
change et régime de change

65
Le concept de réserves de change désigne les avoirs extérieurs de la Banque Centrale.
On y trouve les devises qu’elle accepte de monétiser (que les banques commerciales lui
remettent en échange de monnaie Banque centrale), mais également le stock d’or
accumulé antérieurement.

Le marché des changes, où les devises sont échangées, fonctionne sous deux régimes
différents : le premier est celui des changes fixes et le second régime de change est celui
des changes flottants ou variables.

66
Dans un régimes de changes fixes, la Banque centrale a pour mission de défendre le cours
de parité fixé.

Dans un régime de changes flottants ou variables, la Banque centrale n’a pas


officiellement à intervenir pour défendre le cours de parité.

67
3.6. Bilans simplifiés et égalités comptables

68
Banques commerciales Banque Centrale
Actif Passif Actif Passif
Crédits : C Dépôts : D Or et devises : dev BC Billets : B
Devises : Dev bc Refinancement : Ref Refinancement : Ref Réserves : R
Réserves : R

Selon les bilans :


- de la Banque centrale : B + R = dev BC + Ref
- des banques commerciales : D + Ref = C + Dev bc + R
On en déduit que l’égalité concernant la masse monétaire : M = B + D = C + dev BC + Dev bc.

69
Fin du chapitre II

70

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