Cours de Droit Civil
Cours de Droit Civil
Cours de Droit Civil
civil
G1 AGRH
INTRODUCTION
1. La nécessité du droit et sa définition
Tant que l’homme vit dans la solitude, il n’a pas besoin de droit. Pourtant l’homme est un être social : il n’existe que par les autres, par leur contact et leur regard. Coupé de la société,
l’homme retourne vite à l’ état animal. L’homme se construit donc dans sa relation avec d’autres êtres humains.
HOMO HOMINI LUPUS EST L’ état de nature est un état de guerre de tous contre tous, où les hommes sont asociaux.
[...] Les hommes faisaient alors usage de leur force pour assouvir leurs besoins naturels. Face à cet état de violence continuelle, où l'homme est un loup pour l'homme, le
Léviathan (État) s'impose comme l'arbitre ultime de toutes les formes de rixes entre citoyens. Selon Rousseau, l'homme naturel n'est pas bon moralement ; influencé par
l'instinct de conservation, il aura tendance à accumuler les biens pour lui seul, même frauduleusement. De là naquirent les inégalités sociales et leur carcan de conflits.
[...]
Pour empêcher les hommes de vivre dans un état de nature, il faut instaurer des règles de conduite notamment des règles de droit, pour une vie harmonieuse en société. Comment
peut-on définir ce droit ?
LE DROIT EST UN ENSEMBLE DE REGLES ET DE NORMES VISANT A ORGANISER LA CONDUITE DE L’INDIVIDU EN SOCIETE ET DONT LE RESPECT EST ASSURE PAR LA PUISSANCE PUBLIQUE
UNE SOCIÉTÉ SANS DROIT EST-ELLE CONCEVABLE ? LE DROIT EST-IL LA CONDITION NÉCESSAIRE DE LA VIABILITÉ DE LA SOCIÉTÉ ?
INTRODUCTION
3. La distinction de la règle de droit des autres règles
TOUTES LES RÈGLES DE CONDUITE EN SOCIETE NE SONT PAS FORCEMENT DES RÈGLES DE DROIT
Quelles sont les autres règles de conduite en société ?
- Les règles morales
- Les règles religieuses
- Les règles de droit
- Les règles de bienséance
La distinction s'établit sur le fait que la règle de droit est une norme générale présentant un caractère abstrait et obligatoire qui a pour but d'organiser la vie
en société, quand la règle morale ou religieuse est une règle imposée par une conscience individuelle qui a pour objectif de rendre les hommes vertueux.
LE DROIT CIVIL A POUR OBJET LA REGLEMENTATION DES RAPPORTS DE DROIT PRIVE, C’EST-À-DIRE DES DROITS QUE LES PARTICULIERS PEUVENT
EXERCER DANS LEURS RAPPORTS ENTRE EUX ET DES OBLIGATIONS RECIPROQUES PESANT SUR EUX.
SOURCES DE DROIT Les traitées et accords internationaux L’article 215 de la constitution : « Les traites et accords régulièrement conclus ont,
INTERNATIONAL comportant des dispositions relatives au dès leur publication, une autorité supérieure a celle des lois, sous réserve pour
droit des personnes et des familles et chaque traite ou accord, de son application par l’autre partie »,
régulièrement ratifies par la RDC
Par exemple, la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948
La constitution La constitution dont il est question est celle du 18 février 2006 telle que modifiée
par la loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles
Les lois Loi n°16/008 du 15 juillet 2016 modifiant et complétant la loi n°87-010 du
1er aout 1987 portant Code de la famille
SOURCES DE DROIT
INTERNE
La coutume Une règle de droit qui se dégage des faits et de pratiques qui, par l’effet de
la répétition, fait naitre la croyance en l’existence d’une sanction (opinio
necessitatis), en dehors de l’intervention du législateur.
La jurisprudence La solution généralement donnée par les tribunaux a une question de droit
Les principes généraux du droit Des idées de base diffuses dans le droit, des propositions premières
Exemple :
- Infans conceptus pro nato habetur quoties de commodis ejus
agitut
- Fraus omnia corrumpit
- Accessorium sequitur principale
CHAPITRE
I
Seule la personne peut être titulaire de droit et peut assumer des obligations juridiques
LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE
Silence du code de la famille
Quid de la définition ?
En doctrine, la personnalité juridique est l’aptitude a être titulaire de droit et débiteur des obligations.
I. LES PERSONNES PHYSIQUES
- Existence de la personnalité juridique de la personne physique
- Identification de la personne physique
- Incertitude sur l’existence d’une personne physique : L’absence et la disparition
II. LES PERSONNES MORALES
Voir le cours de droit commercial
III. LES INCAPACITÉS
- Les incapacités des mineurs
- Les incapacités des majeurs
Le siège de la matière se trouve dans le code de la famille soit de la loi n°87-010 du 1er août 1987 telle que modifiée et complétée par
la loi n°16/008 du 15 juillet 2016.
CHAPITRE I
Section 1 : EXISTENCE DE LA PERSONNALITÉ JURIDIQUE DE LA PERSONNE PHYSIQUE
1. Reconnaissance de la personnalité juridique Tout être humain a droit à la personnalité juridique
Cfr : Article 16 de la constitution congolaise : « La personne humaine est sacrée. L’Etat à l’obligation de la respecter et de la protéger […] »
2. Les composante de la personnalité juridique
- Le corps humain Inviolable et Hors commerce
- La vie humaine Vivant et viable (Viabilité = Être a la naissance, physiologiquement capable de survivre),
En principe, la personnalité juridique commence à la naissance. Cependant, il y’a deux tempéraments qu’il convient de relever,
Tempérament au principe :
La naissance n’est pas toujours la condition nécessaire de la personnalité juridique de l’être humain :
Article 211 du code la famille dispose « Sauf les exceptions établies par la loi, toute personne jouit des droits civils depuis sa conception, à condition qu’elle naisse vivant et viable ».
Il en découle que l’individu acquiert sa personnalité juridique dès sa conception, à condition qu’il naisse vivant. La naissance en état de vie fait ainsi consolider la personnalité juridique,
ou la fait fictivement rétroagir à dater de la conception, dans l’intérêt de l’enfant.
Article 840 du même code : La donation ou le testament au profit d’un enfant n’a son effet qu’autant que l’enfant est ne viable.
Notons que la mort met fin à la personnalité juridique de la personne physique. En effet, il est unanimement admis que la personnalité juridique de l’être humain
3. Les attributs de la personnalité juridique
Il s’agit des avantages reconnus a toute personne des sa naissance ( les droits de l’homme, la présomption d’innocence, les libertés individuelles, le respect de la vie privée, etc.)
1. La nécessité de pouvoir individualiser tout être, par rapport a tous les autres, ses semblables.
- Permettre a l’Etat (Provinces, ETD, Ville, universités) de connaitre ses citoyens, ses électeurs, ses contribuables.
- Permettre aux citoyens de se reconnaitre dans les éléments de son identification
Article 67 : « Le droit au nom est garanti et conféré a son titulaire le pouvoir d’en user légitimement et d’utiliser toutes voies de droit, y compris l’action en justice, pour
obliger les tiers a le respecter ».
- Le nom est aussi une obligation, il est imprescriptible, il a un caractère culturel, il est une institution de la police, il est immuable en principe.
Article 64 : « Il n’est pas permis de changer de nom en tout ou en partie ou d’en modifier l’orthographe ni l’ordre des éléments tel qu’il a été déclaré a l’ état civil ». Les
tempéraments au principe de la modification du nom (pour juste motifs, la femme mariée pour l’usage du nom de son mari, L’ adopté)
4. L’attribution du nom
La consécration du principe de la liberté de choix du nom assorti de quelques limitations et modalités particulières,
L’attribution du nom peut résulter des trois modes. Il peut s’agir de la filiation, du mariage et de la voie judiciaire ou administrative.
CHAPITRE
II. LE DOMICILE
I
1. Définition
Article 161 : « Le domicile de toute personne est au lieu ou elle a son principal établissement ».
Le domicile a pour but de rattacher un individu, pour l’exercice de ses droits civils, a un point déterminé du territoire Domicile = le siège juridique d’une personne.
2. Intérêt pratique du domicile
Détermine la compétence territoriale des tribunaux
Certains actes juridiques ont lieu dans le ressort territorial
4. La détermination du domicile
• Le domicile libre ou volontaire, c’est-à-dire celui qu’une personne acquiert volontairement son principal établissement en une demeure de son choix
Article 163 : « Lorsqu’une personne a ses occupations professionnelles dans un lieu et sa vie familiale dans un autre, son domicile est présumé, en cas
de doute, se trouver au lieu de ses intérêts familiaux ou sociaux ».
• Le domicile légal est celui que la loi fixe d’autorité, il concerne le mineur non émancipé, la femme mariée et l’interdit.
• Le domicile élu qui est celui que détermine volontairement une personne pour l’exécution d’un ou de plusieurs actes.
5. La résidence
C’est l’endroit ou la personne demeure effectivement de manière habituelle.
CHAPITRE
I
6. Différence entre le domicile et la résidence ?
Le domicile est le lieu où une personne est juridiquement rattachée. Article 161 : « Le domicile de toute personne est au lieu ou elle a son principal
établissement ». Ce qui sous-entend que pour l’exercice de ses droits civils, l’emplacement entraîne des effets de droit, tel que la détermination du lieu
d’imposition, du droit de vote, de l’exercice de ses droits (agir en justice...) et de ses obligations (lieu d’exécution d’un contrat).
Le principe Le lieu ou l’on se situe en droit.
Le lieu du domicile procède d’une liberté de choix, mais tout changement doit être déclaré à l’administration. Le domicile est inviolable, sa protection est
rattachée à la vie privée et sa violation est pénalement réprimée. Les saisies et les perquisitions domiciliaires sont strictement réglementées.
Les exceptions
Le lieu de domicile peut être imposé pour des raisons légales. Les mineurs non émancipés sont domiciliés chez leurs pères et mères, et le majeur sous
tutelle est domicilié chez son tuteur.
Mais le principe reste que le domicile est unique: Il n’y en a qu’un par personne, c’est ce qui le diffère de la résidence.
La résidence est un lieu où une personne séjourne ou réside à titre provisoire (vacances, hébergement chez un tiers, pour les besoins de sa profession...).
Alors que la résidence est une situation de fait qui ne produit aucun effet de droit, mais qui permet de les exercer, ainsi:
• 1 mois de résidence dans une commune est suffisant pour s’y marier
• 6 mois de résidence dans une commune suffisent pour s’y inscrire sur les listes électorales
L’élection de domicile
L’élection de domicile permet de donner une adresse qui n’est pas la sienne, notamment pour les besoins d’une action en justice.
Ainsi, en cas de violences conjugales, la victime pourra être domiciliée chez son avocat ou auprès du procureur de la République pour cacher son adresse
réelle. Plusieurs autres dispositions existent pour les personnes qui n’ont pas de domicile fixe ou stable, les étrangers en situation irrégulière, les gens du
voyage, les détenus... qui relèvent d'une législation spécifique: La domiciliation.
CHAPITRE I
III. LA NATIONALITE
1. Définition
Article 10 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 : «[…] La nationalité congolaise est soit d’origine, soit d’acquisition individuelle ». La nationalité est
le lien de rattachement d’une personne a un Etat déterminé. La loi organique n°04/024 du 12 novembre 2004 relative a la nationalité congolaise,
6. La preuve de nationalité
Le certificat de nationalité régulièrement délivré par le ministre ayant la nationalité dans ses attributions.
CHAPITRE I
IV. LE SEXE
1. Désignation de l’organe sexuel male ou femelle Existence d’un classement binaire
PRINCIPE
ABSENCE
DISPARITION
Point commun Incertitude sur l’existence de la personne Incertitude sur l’existence de la personne
Points de différence Absent est considéré comme toujours vivant Disparu est considéré comme un mort
Existence de la personnalité juridique et de Perte de la personnalité juridique et de ses
ses droits droits
CHAPITRE I
I. L’ABSENCE
1. Définition
Article 173 du code de la famille : « L’absence est la situation d’une personne disparue de son domicile ou de sa résidence, sans donner de ses nouvelles et
sans avoir constitué un mandataire ».
A retenir comme conditions :
- La personne a cessé de paraitre a son domicile
- Plus de nouvelle de cette personne
La phase de la présomption d’absence (facultatif) NOMINATION D’UN ADMINISTRATEUR DES BIENS PAR LE TRIBUNAL
Intérêt : Gestion des biens de l’absent/Nécessité de faire constater l’absence Début
de la phase : Au moment des dernières nouvelles positives
Durée de la phase : 1 ans sans mandataire/3 ans avec mandataire
Fin de la phase : Réapparition de l’absent/ Acquisition de la preuve de son décès.
La phase de la déclaration d’absence JUGEMENT DECLARATIF
D’ABSENCE
Point de départ : A la requête en déclaration d’absence de toute personne intéressée ou du ministère public Durée
d’absence : 5 ans
Effets du jugement : Envoi en possession provisoire des biens
: Partage provisoire des biens
: Maintien ou dissolution provisoire du régime matrimonial
La phase de la déclaration de décès JUGEMENT DECLARATIF DE DECES
Effets juridiques : Ouverture de la succession de l’absent
Autorisation au conjoint survivant pour contracter un nouveau mariage
Fin de l’administration judiciaire des biens
CHAPITRE I
II. LA DISPARITION
1. La définition
Article 174 : « La présomption de vie est détruite lorsqu’une personne a disparu dans des circonstances telles que sa mort est certaine bien que son corps n’ait été
retrouvé ».
Article 206 : « La constatation de la disparition en tant qu’acte de l’état civil est règlementée par les dispositions des articles 142 à 147 du chapitre II […] ».
Article 142 : « Lorsqu’une personne a disparu dans les circonstances telles que sa mort est certaine, bien que son corps n’ait pas été retrouvé […] ».
Article 23 du code civil Livre III : « Toute personne peut contracter, si elle n’en a pas été déclarée incapable par loi ».
La personnalité juridique est parfaite lorsque la personne peut exercer librement l’ensemble de ses droits, elle cesse d’être parfaite lorsque la jouissance et
ou l’exercice par la personne de ses droits ou de certains d’entre eux sont affectés par des règles particulières édictées par la loi pour la protection des
intéressés appelés incapable.
Exceptions
- Les mineurs
- Les majeurs protégés (majeurs sous tutelle/curatelle)
Protection
2. Sortes de filiation
La filiation biologique
La filiation adoptive
Principe La filiation paternelle s’établit par une présomption légale = Maxime du droit romain : « Pater is est, quem nuptiae demonstrant »
Article 601 du code de la famille : « La filiation paternelle s’établit par la présomption légale en cas de mariage ou par une déclaration […] ».
Article 602 du code de la famille : « Nonobstant toute convention contraire, l’enfant né pendant le mariage ou dans les trois cents jours après la
dissolution du mariage a pour père le mari de sa mère ».
1. La portée de la présomption légale
Les indemnités coutumières à l’occasion de l’affiliation En vertu de la coutume = caractère indemnitaire ou compensatoire
Le moment de l’affiliation
Article 615 : « L’affiliation peut être faite des que l’enfant est conçu. L’enfant peut également faire l’objet d’une affiliation après son décès. »
Affiliation conventionnelle
Affiliation par déclaration unilatérale de paternité
Affiliation par déclaration commune
CHAPITRE III
I. NOTION DE L’ADOPTION
Définition
Silence de la loi. Doctrine Une filiation juridique, reposant sur la présomption d’une réalité non biologique, mais affective
Acte juridique qui crée entre deux personnes un lien juridique de filiation non fondé sur un lien de sang
But de l’adoption : L’intérêt supérieur de l’enfant en lui offrant un cadre d’accueil familial. Article 18 PE : « Tout enfant a droit à l’adoption »
II. CONDITIONS DE L’ADOPTION
Adoptant Adopté
Conditions de fond La majorité et la capacité de l’adoptant // La moralité sexuelle L’ âge de l’adopté
de l’adoptant // L’expérience minimum de cinq ans de mariage Le consentement de l’adopte âgée de + 15 ans
// Le consentement du conjoint de l’adoptant // Le seuil Les consentements des père et mère de l’adopté
minimum d’enfants // La différence d’âge requis avec l’
adopté // La différence de sexe avec l’ adopté
Condition de forme Requête aux fins d’adoption Instruction de l’ enquête Jugement d’adoption
I. DEFINITION DU MARIAGE
Article 330 du code de la famille : « Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont engagés ni l’un ni l’autre
dans les liens d’un précèdent mariage enregistré, établissent entre eux une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la
dissolution sont déterminés par la présente loi ».
Le but du mariage : « Le mariage a pour but essentiel de créer une union entre un homme et une femme qui s’engagent a vivre ensemble jusqu’au
décès de l’un d’entre eux, pour partager leur commune destinée et pour perpétrer leur espèce. Article 349
II. Nature juridique du mariage
Double nature : CONTRAT et INSTITUTION
Contrat : ACCORD DE VOLONTES (Le Code de la famille à travers plusieurs articles relève le verbe contracter, il s’agit des articles 352, 354, 357 )
Attention : Objet du contrat de mariage est entendu comme les prestations auxquelles s’engagent les époux.
Institution : Plus qu’un contrat ordinaire se limitant à engendrer des effets juridiques en termes d’obligations entre parties.
Au-delà des obligations juridiques qu’il fait naître dans la sphère contractuelle des rapports entre parties :
Le caractère libéral du mariage Rôle de la volonté = Volonté libre de l’individu PRINCIPE DE LA LIBERTE DU MARIAGE
« Article 334 : tout congolais a le droit de se marier avec la personne de son choix et de fonder une famille »
Conséquences : Interdiction du mariage forcé. Article 336 CF
Le caractère d’ordre public : Le mariage ne peut pas être organise autrement en dérogeant des règles des
dispositions légales
Article 332 : « Sauf disposition contraire, les règles de la présente loi sont impératives et d’ordre public, Aucune convention conclue en considération
d’une union distincte du mariage tel que défini a l’article 330 ne peut produire les effets du mariage ».
CHAPITRE III
Pas d’inscription dans le registre de l’état civil = Les fiançailles ne constituent pas un état civil
Obligations morales