Le document décrit les processus d'altération et d'érosion à la surface de la Terre, y compris l'altération chimique et mécanique des roches, et comment cela façonne les paysages et libère des ressources naturelles.
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La dynamique externe de la terre, ou la
géodynamique externe, concerne l'évolution
dynamique de la surface de la Planète. L'eau, la glace, le vent, sculptent les surfaces continentales. Les paysages obtenus reflètent la nature, la composition et l'architecture des formations géologiques On appelle souvent la terre, la planète bleue car les océans couvrent 71% de la surface de la planète. Les points extrêmes du relief de la surface de la lithosphère sont : le mont Everest dans l'Himalaya, le point le plus haut, à 8 848 m, et la fosse des Mariannes, le point le plus profond dans l'océan, à 11 034 m de profondeur. On a donc un dénivelé total de 20 000 m (20 km). Les couches superficielles de la Planète contiennent les ressources naturelles minérales essentielles à la survie de l'Homme: eaux souterraines, combustibles fossiles et gîtes métallifères. Plusieurs de ces ressources sont originaires des processus de surface. l'analyse des interactions entre atmosphère, hydrosphère, litho/asthénosphère et biosphère permet de mieux comprendre les enjeux actuels en ce qui touche les changements climatiques. Les processus d’altération (fig.2) se subdivisent en deux : l’altération chimique et l’altération mécanique (ou érosion) Il s’agit d’une fragmentation mécanique qui tend à diminuer l’épaisseur des sols et des couches géologiques dont les éléments sont arrachés et transportés par le ruissellement de surface ; notamment les variations brusques de température. D’un autre côté, la fragmentation est facilitée par la présence de discontinuités dans les roches : joints de stratification (surfaces séparant des bancs), les diaclases (joints de contraintes) ; les fissures, les fractures ; les pores. Cette fragmentation devient effective par l’intervention des principaux mécanismes suivants : Érosion chimique Carlsbad cave, N-M Lorsqu’une roche rigide voit son substratum déblayé et érodé, elle subit un écroulement brutal donnant naissance à un déplacement en masse. La partie écroulée, peut au cours de sa chute, éclater et se dissocier en éléments plus petits appelés éboulis. Il s’agit du déplacement lent d’une masse de terrain le long d’une surface. Ce déplacement de la pente, de la nature plastique du substratum (argile, gypse) et de la teneur en eau. Ainsi par exemple, dans les terrains argileux, l’augmentation de la teneur en eau entraine une décohésion par élévation de la pression interstitielle. Les forces de cohésion deviennent inférieures aux forces de mouvements liées à la surcharge des terrains sus-jacents à la pente, causant ainsi un glissement. Lorsque l’eau incluse dans les vides d’une roche se congèle, il y a augmentation du volume entrainant l’augmentation de la pression interne. Lorsque cette dernière augmente considérablement, elle provoque l’éclatement de la roche (thermoclastie). Par exemple, à la base des falaises, des calcaires poreux surmontent des argiles (niveau imperméable) qui retiennent l’eau, sont particulièrement sensibles aux gels. Ces calcaires se fragmentent en blocs plus ou moins calibrés et s’écroulent au pied de la falaise. Cette dernière se creuse à la base en un abri sous roche Ce sont les roches poreuses qui retiennent l’eau qui sont les plus gélives et ainsi les plus susceptibles à ce type de fragmentation. Ainsi, les calcaires argileux se fragmentent en esquilles fines (débit en frittes). Exemple, pénétration des racines des plantes Cette pénétration quelque soit le mécanisme qui l’engendre multiplie les surfaces exposées qui vont être le siège
d’une altération chimique.
Le mécanisme fondamental de l’altération chimique est l’hydrolyse qui est une décomposition par l’eau des minéraux constitutifs des roches (fig. 3). Elle conduit à la mise en solution de certains cations car le départ des cations par l’hydrolyse est fonction de leur potentiel ionique V/ri (charge ionique /rayon ionique) et de leur solubilité dans les conditions de pH des eaux naturelles. En fonction de leur V/ri, on peut distinguer (d’après Goldsmith) trois catégories de cations à comportement différent en présence de H2O. les cations solubles ont V/ri inférieur à 3, tels que Na, Ca, Mg. Ils attirent les molécules d’eau pour former les ions solvatés (cations migrateurs). Les cations des hydrolysats ont V/ri inférieur à 10 tels que Fe3+, Al3+. Ils donnent avec l’eau des hydrolysats. Mn+ + nH2O -----------------------------> M (OH)n + nH+ Des hydroxydes de Al3+ et Fe3+ précipitent car ils sont très peu solubles dans les conditions de pH naturels entre 4 et 10. Notons que le Si4+ (V/ri proche de 10) forme avec l’eau Si(OH)4. Les cations à V/ri supérieur à 10 tels C, P, S, forment avec l’eau des anions solubles ou oxyanions (HCO3, HPO4, SO4). Ces oxyanions sont très solubles et donc migrateurs (fig.4). En somme, le départ d’éléments chimiques des édifices minéraux entraine une destruction de la structure de ces minéraux. Parallèlement à cette destruction, de nouveaux minéraux peuvent se former sur place. Exemple : altération de l’orthose qui donne la néoformation de la Kaolinite. L’altération chimique d’un minéral comme définie pour l’orthose peut être transportée à l’ensemble d’une roche qui donne ainsi naissance à des parties altérées et à des sols. A titre d’exemple, on peut citer l’altération d’un granite en climat tropical (chaud et humide). Lorsque les conditions dans lesquelles les minéraux constitutifs des roches étaient stables (en équilibre thermodynamique) changent, ces éléments s’altèrent et libèrent une partie des éléments chimiques entrant dans leur constitution. La phase finale d’une telle évolution est la genèse de nouveaux édifices cristallins stables aux conditions de la biosphère. La nature des produits d’altération permet donc d’apprécier les conditions selon lesquelles se sont produites ces transformations : contrastes de température, pluviosité, nature des roches mères, régime et instabilité tectonique. Parmi les produits d’altération, on distingue Il s’agit de minéraux résiduels ayant résisté à l’altération. Les horizons altérés consistent souvent en sédiments détritiques de granulométrie variable (souvent des sables). Dans ce cas, les minéraux résiduels correspondent à des cristaux de quartz, feldspaths auxquels peuvent s’ajouter des micas, des chlorites, et des minéraux lourds. L’action progressive de l’hydrolyse affecte la structure ainsi que la composition chimique des minéraux. De nouveaux minéraux se forment sans que la charpente silicatée de leurs précurseurs ne soit complètement détruite : par exemple, l’altération de la biotite en chlorite. C’est de cette manière d’ailleurs que se forme une grande partie des minéraux argileux. En fonction de l’efficacité croissante de l’hydrolyse, on distingue trois grands types de dégradation Au cours de cette transformation, la silice et les cations basiques (Ca2+, K+) ne sont pas totalement lessivés. Il se forme des silicates phylliteux de type 2/1(illite, vermiculite) caractérisés par la présence des cations basiques (Ca2+, K+) en position interfoliaire. En partant de l’orthose on obtient par exemple de l’illite. orthose -----------------------------> illite + solution
Ce type d’altération de l’orthose se traduit par une perte d’un peu plus de 60% du contenu initial en silice et de près de 70% de celui en potassium. Elle correspond à une hydrolyse plus poussée. Les cations basiques sont totalement éliminés et une partie plus importante de la silice est entrainée. Ce mécanisme conduit à la formation des silicates argileux de type 1/1 (TO) (Kaolinite).
Le lessivage de la silice est plus important (plus de 67%) et le potassium est complètement éliminé C’est le résultat d’une hydrolyse totale. La silice et les cations échangeables sont entrainés alors que l’allumine précipite sur place. Les produits résiduels s’accumulent sur place et correspondent couramment à des hydroxydes d’aluminium, de type gibbsite ou à la boehmite. Orthose + eau ----------> gibbsite + solution 2 KAlSi3O8 + 8 H+ + 8 H2O ---> Al(OH)3 + 3 Si(OH)4 + 2 K+ + 9 OH- La perte en silice et en potassium est totale Ils correspondent aux minéraux qui cristallisent à partir des ions en solution. Ce processus se produit dans les zones d’accumulation des sols et lors de la diagenèse. Parmi les minéraux de néoformation, on peut citer les phyllosilicates, oxydes et hydroxydes de fer. Les minéraux argileux prennent dans ce cas naissance à partir des solutions concentrées en ions. Ces néoformations nécessitent la présence de la silice, d’aluminium et de magnésium libérés dans les zones d’altérations. Elles se développent, le plus souvent dans les milieux soumis à des périodes d’évaporation bien marquées. De plus, en milieu marin, des néoformations peuvent aussi se produire dans le plateau continental (glauconisation) en relation avec l’hydrothermalisme sous marin (smectites, attapulgites)