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Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

Cours d’histoire de la pensée économique

Equipe pédagogique HPE


PROGRAMME DU COURS
INTRODUCTION

CHAPITRE1. LE MERCANTILISME
CHAPITRE2. LA PHYSIOCRATIE
CHAPITRE3. LE COURANT CLASSIQUE
CHAPITRE4. LES SOCIALISTES
CHAPITRE5. LE COURANT NEOCLASSIQUE
CHAPITRE6. JOHN MAYNARD KEYNES ET LE KEYNESIANISME
CHAPITRE7. LA PENSEE ECONOMIQUE CONTEMPORAINE

CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

-DENIS Henri: « Histoire de la pensée économique », PUF, 1966 ;

-DENIS Henri: « La formation de la pensée économique », 1967;

- ETNER François: « Histoire de la pensée économique », Economica,


2000;

- Internet : www.wikipedia.org
INTRODUCTION
La période de formation de la pensée économique est
relativement courte surtout lorsqu’on la compare à
celle des sciences exactes comme l’algèbre et la
géométrie (les mathématiques) qui remonte à
l’Egypte pharaonienne, soit environ trois (03) mille
ans avant JC.

La pensée économique repose sur les réflexions de


quelques grands économistes dont chacun
appartient, à l’époque où il a vécu, à une école de
pensée ou courant de pensée. Leurs ouvrages ont
souvent servi de référence à l’analyse économique.
INTRODUCTION (suite)

L’histoire de la pensée économique met en jeu l’étude


de différents courants de pensée aux approches
différentes, souvent complémentaires, parfois
contradictoires.

S’il n’est pas possible de retracer toutes les étapes de


cette histoire depuis les débuts de l’humanité, il est,
par contre, possible d’en donner un résumé en
retenant les moments les plus caractéristiques.
INTRODUCTION (suite)
Historiquement, les idées économiques sont d’abord
apparues comme liées à la philosophie, à la religion, à la
politique. Puis, la pensée économique est devenue autonome.

En effet, depuis l’antiquité grecque, des préoccupations se


rapportant à des questions économiques font l’objet de
débats et deux penseurs se sont particulièrement illustrés :
Platon (428 – 347 av JC) et Aristote (384 – 322 av JC).
INTRODUCTION (Suite)
Deux questions concernant l’économie vont être
débattues par ces deux penseurs.

La première question est celle de la propriété :

Faut-il que celle-ci soit collective, comme le pense


Platon,

ou privée, comme le soutient Aristote ?


INTRODUCTION (Suite)
La seconde question est celle de la répartition de la
richesse :
 Celle-ci doit-elle être distribuée égalitairement comme le
suggère Platon,

 ou faut-il qu’elle soit distribuée proportionnellement à


l’effort de chacun comme le défend Aristote ?
INTRODUCTION (Suite)

Plus tard au moyen âge, Thomas d’AQUIN (1225 – 1274


ap JC), réfléchissant sur la pensée d’Aristote, va
largement reprendre à son compte les idées du
penseur grec et tenter de faire évoluer la position de
l’église notamment sur les concepts de prêts à intérêts.
INTRODUCTION (Suite)

Pour étudier les faits et les théories économiques


passés, deux méthodes d’analyse peuvent être
distinguées :

La méthode absolutiste,

et la méthode relativiste.


INTRODUCTION (Suite)
Pour la méthode absolutiste, les théories du passé
doivent être jugées avec les moyens et les normes des
théories modernes, c’est à dire avec ses outils et ses
concepts actuels.

La limite d’une telle approche est de voir seulement les


erreurs et les défauts des auteurs étudiés sans tenir
compte des limites de l’analyse dont ils sont les héritiers,
mais aussi des circonstances historiques et économiques
dans lesquelles ils ont écrit.
INTRODUCTION (Suite)
Exemple : Les mercantilistes étaient favorables au
protectionnisme en matière de commerce international.

En se référant à la méthode absolutiste, on dira qu’ils


n’avaient pas bien compris les avantages du libre-échange
et que c’est pour cela qu’ils étaient protectionnistes.

Ceci constituerait une erreur au regard de la théorie


actuelle.
INTRODUCTION (Suite)
Pour la méthode relativiste il ne faut pas apprécier ou
juger les théories passées à l’aide des connaissances
actuelles.

Cela donnerait l’impression (fausse) que la théorie actuelle


est juste et que tout ce qui ne lui correspond pas est une
erreur.
INTRODUCTION (Suite)
Selon cette méthode, la contribution de chaque penseur
doit être apprécier par référence au contexte de son
époque.

Il faut essayer de montrer pourquoi tel penseur a défendu


telle idée en remontant au contexte historique et à la
formation de celui-ci.
INTRODUCTION (Suite)

Exemple : Il ne s’agit pas seulement de considérer que


les mercantilistes se trompaient en adoptant le
protectionnisme ; mais de comprendre pourquoi ils
l’étaient.

On pourrait par exemple affirmer qu’ils étaient


influencés par les quantités énormes d’or issues de la
conquête des Amériques par les espagnols.
INTRODUCTION (Suite)

Il fallait aller chercher l’or, considéré comme le principal


symbole de la richesse à cette époque, soit par la guerre,
soit en exportant des marchandises.

Il fallait aussi l’empêcher de sortir en évitant d’importer


puisse que les échanges se réglaient avec de l’or.
INTRODUCTION (Suite)
Nous ne sommes pas tenus de nous rallier à une méthode
de raisonnement quelconque. Nous pouvons sans difficulté
passer de l’une à l’autre suivant celle qui est la plus
approprier pour l’idée considérée.

L’histoire de la pensée économique nous enseigne


qu’aucune théorie n’est jamais définitivement éradiquée.
INTRODUCTION (Suite)

Il ne serait pas nécessaire de remonter jusqu’à l’antiquité


pour envisager l’histoire de la pensée économique.

La période médiévale, qui a vu la naissance des écoles


mercantilistes, suffirait amplement.
CHAPITRE 1ER : LE MERCANTILISME

Dans un contexte de capitalisme commercial marqué par la


multiplication des moyens de transport, les grandes
découvertes et les monarchies absolues en Europe, se
développe le courant mercantiliste, qui dominera la pensée
économique entre le 15e siècle et le milieu du 18e siècle.
CHAPITRE 1ER : LE MERCANTILISME
(Suite)

Jusqu’au moyen-âge, les questions économiques étaient


traitées sous le prisme de la religion et les théologiens
étaient les principaux penseurs.

Le mercantilisme marque la fin de la prééminence des


doctrines de l’église dans l’organisation sociale.
I) Les principes fondamentaux

Le mot « mercantilisme » vient de l’italien « mercante » qui


signifie « marchand ».

Cette doctrine économique prône le développement


économique par l’enrichissement des Etats-nations au
moyen de l’or d’abord, puis du commerce, mais aussi de
l’industrialisation.
I) Les principes fondamentaux (Suite)
En effet, elle a pour objectif le renforcement de la
puissance de l’Etat, représenté par le monarque absolu.

Le mercantilisme se base sur : le protectionnisme


commercial et l’interventionnisme étatique.

Les mercantilistes encouragent la conquête des marchés


extérieurs, mais recommandent la préservation du marché
intérieur.
II) Les principaux courants mercantilistes
De la fin du moyen-âge au milieu du 18e siècle, le
mercantilisme se répandra dans la plupart des nations
européennes en s’adaptant aux spécificités nationales.

Il existe donc plusieurs écoles mercantilistes qui se


différencient principalement sur la façon de procéder pour
accumuler la richesse.

On distingue parmi les écoles mercantilistes :


II) Les principaux courants mercantilistes
(Suite)
1- Le mercantilisme espagnol
Né en Espagne, on l’appelle aussi le « bullionisme » de
l’anglais « bullion » qui signifie le lingot.

Ce mercantilisme est né de la préoccupation de l’Espagne


de conserver l’or obtenu des conquêtes coloniales.

On retrouve aussi cette préoccupation au Portugal, en


Italie ou d’autres pays européens.
II) Les principaux courants mercantilistes
(Suite)
L’augmentation de la richesse, selon cette école, se fait
donc par l’accumulation de métaux précieux.

2- Le mercantilisme français ou le colbertisme


Il est représenté par des hommes tels que Jean BODIN
(1530 – 1596), Antoine de MONTCHRESTIEN (1575 – 1621)
et Jean Batiste COLBERT (1619 – 1683).
Il s’agit toujours d’enrichir l’Etat, mais par le développement
industriel.
II) Les principaux courants mercantilistes (Suite)
L’Etat doit donner l’impulsion en créant de grandes activités
comme les manufactures.

Ce mercantilisme est davantage un interventionnisme de


l’Etat dans la vie économique, un volontarisme industriel,
qu’un protectionnisme.

Il s’appuie sur une conception de la richesse qui ne se réduit


pas aux métaux précieux.
II) Les principaux courants mercantilistes
(Suite)
3- Le mercantilisme fiduciaire
Il a été expérimenté en France par l’écossais John LAW
(1671 – 1729).
Ce mercantilisme est basé sur l’idée que le
développement économique (donc l’enrichissement de
l’Etat) ne peut se faire que s’il existe un système
bancaire moderne, basé sur la circulation de billets
émis par une banque centrale ; ces billets étant eux-
mêmes gagés sur l’or détenu par la banque.
II) Les principaux courants mercantilistes
(Suite)
Cette conception entraine la prise en compte d’un élément
essentiel dans les conditions du développement : c’est la
confiance que les agents économiques ont dans le système
bancaire.
4- Le mercantilisme britannique ou le commercialisme
Ce mercantilisme est représenté par des hommes très liés
à la Compagnie Anglaise des Indes Orientales comme
Thomas MUN (1551 – 1641), Josiah CHILD (1630 – 1699).
II) Les principaux courants mercantilistes
(Suite)
Dans son ouvrage « L'enrichissement de l'Angleterre par le
commerce extérieur » publié en 1664, Thomas MUN
souligne que le commerce extérieur, principalement
maritime (vu que l’Angleterre est une île) est le moyen
essentiel d'enrichir le Trésor anglais.
Josiah CHILD, dans ses publications en 1668, défend l’idée
que le commerce avec les colonies doit demeurer un
monopole anglais. Tout comme beaucoup de
mercantilistes, il est populationniste.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE

Les physiocrates ou comme ils s'appelaient entre eux la


secte des économistes, vont s'opposer aux idées des
mercantilistes.

Le terme de physiocrate, développé par Pierre Samuel


Dupont de Nemours, signifie littéralement
« gouvernement de la nature » (du grec Phusis = nature et
Kratos = pouvoir).
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
L'école des physiocrates est originaire de France et a eu
son apogée au cours de la seconde moitié du 18ème siècle.

Le plus célèbre d'entre eux est le Docteur François


QUESNAY, auteur du 1er « Tableau Economique
d’Ensemble » en 1758, première représentation globale de
l’économie nationale sous formes de circuit.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
Il est donc le premier à penser l’économie comme un tout
«holisme méthodologique» plutôt qu’une somme
d’entités individuelles «individualisme méthodologique».

C’est pourquoi il est considéré comme étant le précurseur


de la pensée de KEYNES.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
I) Les idées essentielles
Les idées essentielles qui ressortent de l’école physiocrate
sont :
- La terre est présentée comme la seule créatrice de
richesses.
Les autres activités comme l'artisanat ou la manufacture
n'étant que transformatrices « tout vient de la terre
». Ils s'élèvent contre les politiques qui délaissent la
terre au profit de l'industrie naissante.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
- La croyance en des « lois naturelles » :
contrairement aux mercantilistes, les physiocrates
s'opposent à l'intervention de l'État.

- Ilsmettent en avant l'existence de lois économiques,


comme il existe des lois en physique. Du fait de
l'existence d'un ordre naturel gouverné par des lois qui
lui sont propres, le seul rôle des économistes est de
« révéler » ces lois de la nature.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
- Les Physiocrates sont partisans du libéralisme (liberté
d'entreprendre, de faire du commerce). L'individu sait à
priori mieux que l'Etat ce qui est bon pour lui.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
II) Les principaux auteurs physiocrates
François QUESNAY a su réunir autour de lui des hommes
éminents qui furent à la foi ses amis et contribuèrent à
propager ses idées, voire à les appliquer au plus haut
niveau de l’Etat.

- Vincent, marquis de GOURNAY (1712-1759)


Plus qu’un physiocrate ruraliste, GOURNAY est un libéral
qui influença les autres physiocrates.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
Il n’a pas laissé d’œuvre écrite et l’on ne connaît ses idées
que par l’intermédiaire de TURGOT.

C’est à lui que l’on doit la célèbre formule « Laissez faire,


laissez passer, le monde va de lui-même ».
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
- Victor de Riqueti, marquis de MIRABEAU (1715-1789)
Dans ses ouvrages : « L’ami des hommes » et «La Théorie de
l’impôt », il développe l’idée d’un retour aux valeurs de la terre
et la nécessité d’une plus grande liberté laissée par l’Etat aux
agents économiques.

- Paul Pierre, le mercier de la rivière, (1720-1794)


Physiocrate de l’entourage de QUESNAY avec qui il a sympathisé.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
Il défend l’idée de GOURNAY selon laquelle, libéré des
diverses réglementations que l'Etat impose aux échanges,
l’activité économique se déroule normalement.

Il est l’auteur d’un ouvrage intitulé « L'ordre naturel et


l’essentiel des sociétés politiques » (1767).
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)

- Anne Robert Jacques TURGOT (1727–1781)


Est un homme politique et un économiste, ami de François
QUESNAY mais aussi d’Adam SMITH, il constitue un trait
d’union entre la physiocratie et l’économie politique
classique.
Son ouvrage le plus connu reste les « Réflexions sur la
formation et la distribution des richesses ».
Pour lui aussi, la terre est la seule source de richesse.
CHAPITRE 2: LA PHYSIOCRATIE (Suite)
- Pierre Samuel Dupont de Nemours (1735- 1817)
C’est l’un des plus proches de François QUESNAY avec qui il
écrivit notamment l’ouvrage « Physiocratie » en 1768.

Il fut parmi les rédacteurs du Traité de Versailles de 1783,


qui mit fin à la guerre d'indépendance des États-Unis
d'Amérique.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE

La pensée classique accompagne les révolutions


industrielles en occident. Elle marque l'avènement de
l'économie moderne.

La période classique commence avec le traité d’Adam


Smith sur la Richesse des nations en 1776 et se termine
avec la publication en 1848 des Principes d’économie
politique de John Stuart Mill.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
C'est Karl MARX qui a inventé le terme « classique » en
opposant les économistes classiques aux économistes dits
« vulgaires ».

Keynes adopte une vision plus large en remontant l’école


classique jusqu'aux travaux de Pigou (1930). Pour lui,
l'ensemble des économistes qui adhèrent à la loi de SAY
font partie de l'école classique.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
I) Les idées essentielles
Sur un plan purement doctrinal, l’école classique se
distingue peu de la physiocratie. Ses idées
fondamentales ne sont pas remises en cause. Il s’agit :
- La croyance en des « lois naturelles », comme les
physiocrates, c'est-à-dire un marché autorégulé par la
concurrence. L'équilibre économique se réalise
spontanément (notamment par les prix qui s'ajustent à
la hausse ou à la baisse).
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
- Les classiques sont partisans de la liberté économique et
du libre échange « laisser faire, laisser passer » et
défendent la théorie de « l'Etat Gendarme » (l'État se
contentant d'assumer les fonctions régaliennes : la police,
la défense nationale, l'Éducation nationale, la justice).
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
II) Quelques auteurs célèbres
Les plus grands auteurs de l'école classique sont : Adam
SMITH, David RICARDO, Jean Batiste SAY, Thomas Robert
MALTHUS et John Stuart MILL.

1- Adam SMITH (1723-1790)


Philosophe et économiste écossais, il reste dans l’histoire
comme le père de la science éco moderne.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
Son œuvre principale : « Recherche sur la nature et les
causes de la richesse des nations », parue en 1776 est un
des textes fondateurs du libéralisme économique.

Pour Smith, contrairement aux mercantilistes, l’or et la


monnaie ne constituent donc plus la richesse, ils n’ont en
eux-mêmes aucune autre utilité que celle d’intermédiaire
dans les échanges.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
Pour lui, l'origine de la richesse est le travail des hommes.
Il pose ainsi les bases de la doctrine de la valeur travail, qui
sera pleinement théorisée par David RICARDO.
Analysant l’économie de son temps, Smith distingue trois
grandes causes de l’enrichissement de la nation :
•la division du L,
•l'accumulation du K
•et le marché.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
• La division du L : Pour illustrer le principe de la division du
travail, Adam Smith a employé l'exemple d'une
manufacture d'épingles

Selon lui, la division du travail consiste en une répartition


plus spécialisée du processus de production de sorte que
chaque travailleur peut devenir spécialiste de l’étape de la
production à laquelle il se dédie, accroissant donc
l’efficacité de son travail, sa productivité.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
• l'accumulation du K : Faisant la louange de l’épargne, qui
n’est que la manifestation du renoncement au bien-être
immédiat afin que survive et prospère l’industrie, Smith
voit dans l’accumulation du capital, c’est-à-dire
l’investissement en machines, l’occasion de décupler la
productivité et d’accroître la division du travail.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
• la main invisible du marché : La recherche pour chacun de
son intérêt individuel permettra, en situation de
concurrence, d'atteindre l'optimum général. La main
invisible du marché permet de concilier l'intérêt individuel
et l'intérêt général.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
2- David RICARDO (1772-1823)
Il est considéré comme l'un des plus influents de l‘école
classique. Il élabore ses « Principes d'économie politique et
de l'impôt » en 1817 à partir d'une critique de la richesse
des nations.

Il reste célèbre par son apport théorique : la théorie de la


valeur, l'avantage comparatif, l‘étalon-or, la théorie de la
rente de la terre.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
- Théorie de la valeur : Pour RICARDO la valeur d'échange
d'un produit n'est pas fonction de son utilité, la preuve en
est que des produits très utiles comme l'eau n'ont aucune
valeur d'échange.

C'est le travail qui fait la valeur d'échange des


marchandises. Il distingue les biens reproductibles des
biens non-reproductibles. La valeur d'échange de ces
derniers dépend de leur rareté.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
- L‘avantage comparatif : RICARDO s'oppose au
protectionnisme et tente de compléter la « théorie des
avantages » absolus de SMITH.

A ce titre il avance la théorie de «l‘avantage comparatif»


selon laquelle chaque nation a intérêt à se spécialiser dans
la production où elle possède l'avantage le plus élevé ou le
désavantage le moins prononcé vis-à-vis des autres
nations.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
- L‘étalon-or : Ricardo dénonce l'émission excessive des
billets de banque, source selon lui de l'inflation.

Il préconise que l'émission de monnaie soit limitée par le


stock d'or, afin d'en garantir la valeur.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
- La théorie de la rente de la terre : La richesse se répartit
entre trois composantes que sont les salaires, les profits et
la rente.

Pour Ricardo, l'évolution de la population mène


inévitablement à la hausse du prix des subsistances (du fait
des rendements décroissants de la terre) et à celle de la
rente foncière (suite au besoin accru de terres cultivables).
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
3- Jean Batiste SAY (1767-1832)
Il reste célèbre par sa « Loi des débouchés » paru en 1803.

En effet selon lui, chaque produit crée son propre débouché


"les produits achètent les produits", ce qui exclut la
possibilité de crises de surproduction.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
4- Thomas Robert MALTHUS (1766-1834)
Il est devenu célèbre par son « Essai sur le principe des
populations » (1798).

En effet, selon lui, la population croît à un rythme


géométrique alors que les ressources n'augmentent qu'à un
taux arithmétique, car les terres marginales ne permettent
qu'une augmentation très lente des productions.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
5- John Stuart MILL (1806-1873)
Il est considéré comme l'un des derniers représentants de
l‘école classique. Il se distingue par ses « Principes de
l'économie politique » en 1848.

Ce livre constituera la synthèse la plus remarquable du système


classique en même temps qu'un effort pour combler les
enseignements de RICARDO et de SAY.
CHAPITRE3: LE COURANT CLASSIQUE
(Suite)
Dans son ouvrage, il aborde également des thèmes relatifs
à :
• la séparation des sphères public et privée,
•la hiérarchisation des plaisirs dans la théorie,
•l’utilitarisme.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
On distingue généralement, dans l'école socialiste, les
socialistes avant MARX, qu'ils soient ou non « utopistes
», et le courant marxiste.

I) Le socialisme avant Karl MARX


Les socialismes avant MARX sont marqués par une
grande diversité, mais aussi par une forme assez
prononcée d'utopisme, sauf peut-être chez le suisse
Jean Léonard Sismonde de SISMONDI.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
1- Jean Léonard Sismonde de SISMONDI (1773-1842)
En 1819, il met l’accent sur les conséquences sociales de
l’industrialisation visibles dans l’Angleterre de son époque :
chômage, inégalité sociale, paupérisation.

Par ailleurs, il dénonce un libéralisme qui se construit en


procurant des droits aux entrepreneurs et imposant des
obligations aux ouvriers.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
Il affirme la prééminence du bonheur social sur la seule
efficacité matérielle et rompt avec les analyses des
classiques libéraux.
En effet :
-il refuse la loi des débouchés de Say et le concept d'un
équilibre général obtenu par le libre jeu de la concurrence.
-il montre la possibilité de déséquilibres globaux dans
l’économie, notamment sous la forme de crises.
-il considère que l'économie doit aboutir au bonheur de
tous et à la justice sociale.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
2- Socialisme utopique
La notion de Socialisme utopique a été conçue par
Friedrich Engels et reprise par les marxistes (qui l'opposent
à la notion de socialisme scientifique).

Le socialisme utopique diffère d'autres socialismes par sa


méthode. Il ne prône généralement pas de révolution, et
ne fait pas confiance en l'action de l'État.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)

Il prône une mise en œuvre pratique immédiate de sociétés


socialistes à petite échelle (les communautés) à partir
d'initiatives « privées » ou « citoyennes ».

C'est la multiplication des communautés socialistes qui doit


progressivement remplacer la société capitaliste.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)

Le socialisme utopique n'entend pas créer de distinction


entre les différentes classes sociales. 

Elle s'adresse à tous, qu'ils soient riches ou pauvres,


exploiteurs ou exploités et ne projette pas de s'appuyer sur
un groupe humain, plus que sur un autre dans sa stratégie
de transformation de la société.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
Les socialistes utopiques orientent l'essentiel de leurs
critiques du capitalisme sur ses conséquences néfastes par
rapport au développement de l'homme. Ils prônent entre
autres la réduction du temps de travail.

De manière générale, l'amélioration des conditions de vie


des travailleurs est le meilleur moyen de lutter contre des
maux sociaux tels que l'ivrognerie ou le besoin de charité
privée.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
Parmi les principaux utopistes, nous pouvons citer :

- Charles FOURIER (1772-1837) : il préconise la vie en petite


communauté, les phalanstères (hôtel coopératif pouvant
accueillir 1620 membres soit 810 hommes et 810 femmes
au milieu d'un domaine de 400 hectares réservé à la
culture), qui sont un retour à une forme précapitaliste de la
société (rêverie utopique).
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
- SAINT-SIMON (1760-1825) et les Saint-Simoniens : ils
rêvent d'une société élitiste, gouvernée par le mérite et
d'où l'héritage serait absent.

- P, J PROUDHON (1802-1864) : après avoir déclaré « la


propriété, c'est le vol », il n'a cessé de développer de
subtiles analyses sur la notion de relations contractuelles
qui se substitueraient progressivement à l'Etat, qui  font
qu'aujourd'hui il est davantage revendiqué par les
libéraux que par les socialistes.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
II) Karl MARX et le Socialisme scientifique

Karl Marx (1818-1883), théoricien et révolutionnaire


socialiste allemand a profondément marqué la pensée
économique et sociale au 19ème et 20ème siècles.

Le socialisme de Karl MARX, qu'il a qualifié lui-même de


«scientifique», est beaucoup plus systémique.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
Marx est l’initiateur du mouvement ouvrier international. Il
a en particulier développé le concept de classes sociales.

Pour lui, l’« histoire de la société jusqu’à nos jours n’a été
que l’histoire de la lutte des classes ».

Son œuvre réside dans une analyse critique du capitalisme,


qu'il condamne résolument.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
Selon Marx, il y a deux (02) catégories fondamentales de
personnes :
•les capitalistes (détenteurs des moyens de production)
•et les prolétaires (ouvriers).

Les capitalistes achètent la force de travail des ouvriers le


moins cher possible, juste ce qu'il faut pour entretenir leur
santé et assurer la survie avec leur famille.
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)
Naturellement, les ouvriers rapportent beaucoup plus que
ce qu'ils coûtent : la différence, c'est la plus-value, que les
capitalistes s'approprient.
Des contradictions fondamentales s’imposent au sein du
capitalisme :
CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Suite)

- L'objectif des capitalistes : accumuler toujours davantage


de plus-value (« exploitation de l'homme par l'homme »).
Ainsi petit à petit, le système se concentre et le capital est
aux mains d'un nombre limité de capitalistes.

- Le prolétariat prend conscience de son exploitation.


CHAPITRE 4: LES ECOLES SOCIALISTES
(Fin)
La théorie de la valeur-travail de Ricardo (travail : source
unique de la valeur) conduira Karl Marx, à considérer le
profit des capitalistes comme étant un résultat de
l'exploitation de la force de travail des prolétaires.

Marx cite d'ailleurs fréquemment Ricardo dans «Le capital»


et reprendra la notion de «biens reproductibles» de Ricardo
sous le vocable de «marchandises».
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES
Les néoclassiques approfondissent et rénovent la pensée
classique dans une approche résolument
microéconomique.
La différence essentielle avec l’école classique est :

-Pour les classiques, la valeur des biens est fondée sur leur
coût de production, notamment le coût du travail
(Ricardo).
-Pour les néo-classiques, la valeur des biens est
essentiellement fondée sur leur utilité.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
Cette école est à la base du concept du marginalisme. Le
terme marginalisme vient du fait que cette école a été la
première à utiliser la notion d‘utilité marginale comme
déterminant de la valeur des biens et le calcul différentiel
comme instrument principal de raisonnement.

Elle se caractérise en particulier par une extrême


mathématisation.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
Les principales écoles néoclassiques sont :

l'école de Lausanne ;

l'école de Cambridge ;

l'école de vienne.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
I) L‘école de Lausanne
Représentée par le français Léon Walras (1834-1910) et par
son successeur à l’Université de Lausanne, l'Italien Vilfredo
Pareto (1848-1923); cette école se caractérise par un
formalisme mathématique poussée.
Ses thèmes centraux sont :
- la théorie de l'équilibre générale (de WALRAS), c'est à dire
de l'équilibre simultanée sur l'ensemble des marchés.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
Tous les marchés sont interdépendants. Un seul système de
prix permet d’assurer simultanément leur équilibre.

- PARETO complète cette théorie par une très importante


théorie des états efficaces, dits «optimum de Pareto».
L’optimum de Pareto caractérise une situation où il n’est
plus possible d’améliorer la situation d’un agent
économique sans détériorer la situation d’au moins un autre
agent économique.
CHAPITRE 5: LES ECOLES NEOCLASSIQUES
(Suite)
La théorie de l'équilibre générale restera relativement
ignorée jusque dans les années trente, où elle sera tirée de
l'oubli par le Britannique John HICKS (prix Nobel 1972).

Elle connaîtra ensuite d'importants développements avec


les contributions de l‘américain Kenneth ARROW (prix
Nobel 1983) et du Français Maurice ALLAIS (prix Nobel
1988).
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
II) L‘école de Cambridge
Dominée par la personnalité d'Alfred MARSHALL (1842-
1924), anglais et professeur d'économie à l'université de
Cambridge (Angleterre), cette branche de l'école
néoclassique se présente comme moins mathématique et
plus concrète que l'école de Lausanne.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
Alors que l'analyse de l'équilibre général repose sur
l'interdépendance entre les différents marchés, MARSHAL
cherche à se débarrasser des complications nées de cette
interdépendance en développant la méthode de l'équilibre
partiel, qui consiste à étudier un marché sous l'hypothèse
"toute choses égales par ailleurs".

En effet, il suppose que les différents marchés n’interfèrent


pas de façon significative les uns avec les autres.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
On lui doit également la distinction entre les notions de
courte et de longue périodes dans l’analyse économique.

Devenue hégémonique en grande Bretagne, la doctrine de


MARSHALL est reprise et développée par Pigou (1877-1959)
qui lui succède à Cambridge.

Elle fera cependant, à partir des années vingt, l'objet


d'importantes critiques de la part de certains de ses
disciples, dont le plus célèbre est Keynes.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
III) L‘école de Vienne
Fondée par Carl Menger, la branche autrichienne de l'école
néoclassique a comme principaux représentant :
Friedrich Von WIESER (1851-1926),
Eugen Von BOHM-BAWERK (1851-1914),
et plus tard Ludwig Von MISES (1881--1973),
Friedrich Von HAYEK (1899-1992), prix Nobel en 1974.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Suite)
Les néoclassiques autrichiens sont des adeptes rigoureux de
l'individualisme méthodologique (qui amènera HAYEK à
rejeter toute forme de macroéconomie).

Ils mettent l'accent sur la dimension psychologique de leur


doctrine et refusent d'utiliser les mathématiques, en
soutenant les positions libérales intransigeantes.
CHAPITRE 5: LES ECOLES
NEOCLASSIQUES (Fin)
Etrangers au formalisme de l'équilibre général, ils
proposent une théorie causale de la valeur dans laquelle
celle-ci, déterminée par l'utilité, « remonte » des biens de
consommation vers les biens de production (appelé « biens
d'ordre supérieur »).
CHAPITRE 6: JOHN MAYNARD KEYNES
ET LE KEYNESIANISME
John Maynard Keynes (1883-1946) est né à Cambridge.
Son livre clef s’intitule : «Théorie générale de l'emploi,
de l'intérêt et de la monnaie» en 1936.

Keynes écrit dans le contexte de la crise économique


des années trente (années qui ont suivi la crise de
1929) et tente d'apporter les moyens de
compréhension et un schéma d'action pour lutter
contre la crise (crise marquée par baisse des prix,
surproduction, faillites, chômage, …).
CHAPITRE 6: JOHN MAYNARD KEYNES
ET LE KEYNESIANISME (Suite)
Son analyse, strictement macroéconomique est menée en
terme de circuit.

Pour lui la demande est fondamentale, et surtout la


«demande effective», c'est à dire la demande anticipée par
les producteurs.
C'est elle qui détermine les autres éléments du circuit :
production, revenu, emploi...
CHAPITRE 6: JOHN MAYNARD KEYNES
ET LE KEYNESIANISME (Suite)
L'intervention de l'Etat dans l'économie est nécessaire,
selon Keynes, pour soutenir la demande. Le libre
fonctionnement des marchés ne conduit pas forcement à
l'équilibre.

Des déséquilibres durables sont possibles, en particulier sur


le marché du travail où la demande des entreprises s'ajuste
en fonction de la demande effective même si cela ne
correspond pas au plein emploi.
CHAPITRE 6: JOHN MAYNARD
KEYNES ET LE KEYNESIANISME
(Suite)

C'est pourquoi l'Etat doit agir (par une politique :


monétaire, budgétaire) pour relancer la consommation et
l'investissement de façon à amener la demande globale à
un niveau compatible avec le plein emploi.
CHAPITRE 6: JOHN MAYNARD KEYNES
ET LE KEYNESIANISME (Fin)
En somme, Keynes reste profondément libéral. Il ne remet
pas en cause, sur le plan des principes, la liberté
d'entreprise.

Il s’oppose alors, aux économistes classiques et


néoclassiques, en particulier, sur le fait que pour lui
l’économie de marché laissée à elle-même ne permet pas
d’assurer automatiquement le plein emploi.
CHAPITRE 7: LA PENSEE
ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
Les analyses économiques contemporaines sont
marquées par une grande diversité des courants de
pensée.

Toutefois, deux grandes catégories d’analyse peuvent


être distinguées:
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
Les analyses qui sont idéologiquement encrées à un
courant passé et celles qui s’émancipent du champ
d'analyse d'un courant quelconque.

Les premières sont qualifiées d'«orthodoxes» et les autres


d'«hétérodoxes».
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
I) Les orthodoxes
Les idées classiques, néo-classiques, marxistes et
keynésiennes ont continué d'inspirer les économistes bien
après la mort de leurs fondateurs.

Les concepts sont alors élargis, adaptés à la période


contemporaine ou renouvelés, mais la base théorique, les
principes fondamentaux demeurent.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
1.1) L'expansion keynésienne
Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux
économistes propagent et vulgarisent la pensée macro-
économique keynésienne.

Par exemple, le modèle IS-LM de Hicks et Hansen est une


formalisation du système keynésien comportant une
situation d'équilibre monétaire et réel.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
Les analyses keynésiennes de la croissance, à la suite du
modèle d'Harrod et Domar, montrent que la croissance ne
peut être équilibrée qu'à certaines conditions
d'investissement, de consommation et de répartition.

D'autres auteurs ont donné une interprétation


keynésienne des cycles économiques.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
L'analyse keynésienne intègre les relations économiques
internationales en considérant les exportations comme un
moyen de compenser la faiblesse de la demande
intérieure.

L'influence keynésienne sur les politiques économiques est


très grande.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
L'analyse keynésienne inspire des politiques axées sur le
soutien à la demande par des moyens monétaires et
budgétaires.

Les post - keynésiens montrent l'influence positive du


budget de l'État sur l'activité économique. En outre, les
systèmes de comptabilité nationale sont souvent élaborés
sur une base keynésienne.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
1.2) Le renouveau néoclassique
-Le monétarisme est une contestation plus radicale de
Keynes. Hayek et Friedman s'opposent aux hypothèses
retenues par Keynes, notamment en ce qui concerne les
anticipations des agents économiques.
Ils montrent les effets négatifs des politiques monétaires
d'inspiration keynésienne et préconisent un strict contrôle de
la masse monétaire, condition de l'équilibre économique.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
- Les théories de l'offre et l'école des choix publics (public
choice) s'attaquent à l'intervention de l'État, aux dépenses
publiques.

Laffer montre que « trop d'impôt tue l'impôt ».

Tullock et Buchanan font le lien entre les choix publics et les


processus électoraux.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
- La nouvelle micro-économie abandonne les hypothèses
les moins réalistes du modèle de concurrence néo-
classique.

Dans la théorie des contrats, les agents ne disposent pas du


même niveau d'information.
La théorie des jeux inclut les possibilités d'influence des
comportements des agents par les décisions des autres.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
1.3) Les analyses d'inspiration marxiste

-L'analyse marxistes des crises capitalistes met l'accent sur


la sous-consommation des ménages et sur la
suraccumulation du capital.

La mercatique, les exportations, les dépenses publiques ne


sont alors que des soutiens permanents à la demande.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
- Le capitalisme monopoliste d'Etat interprète l'existence
du secteur public comme un moyen de lutter contre la
baisse du taux de profit.

L'Etat prend en charge les secteurs les moins rentables et


laisse au secteur privé les activités les plus lucratives.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
- La théorie de l'échange inégal dénonce l'impérialisme des
pays développés dans leurs échanges avec le tiers-monde
et préconise un développement accentué.

- La théorie de la régulation explique la crise actuelle par la


crise du mode de régulation fordiste basée sur la
production de masse et la consommation de masse et
rendue possible par de forts gains de productivité.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)

II) Les analyses hétérodoxes et les nouvelles voies de


recherche en économie

Les hétérodoxes tentent de construire des modèles


théoriques totalement nouveaux, souvent en liaison
avec d'autres disciplines : histoire, sociologie...
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
2.1) L'analyse de Schumpeter
Schumpeter considère l'innovation comme la seule
justification du profit. Selon lui, le progrès technique est à
l'origine d'un processus de «destruction créatrice».

Pour Schumpeter, l'entrepreneur est l'agent propagateur


des innovations économiques, qui stimulent la croissance et
favorisent la mise en place de nouvelles structures.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
A l'inverse, lorsqu'une technologie arrive à maturité, la
croissance se ralentit. L'innovation fournit donc aussi une
explication des cycles longs.
2.2) L'institutionnalisme
L'institutionnalisme incorpore les raisonnements
économiques dans un ensemble complexe « d'institutions
», c'est-à-dire de règles, d'habitudes, de comportements,
de conventions qui déterminent les actes des individus, des
groupes sociaux, des entreprises.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
Galbraith montre que les entreprises capitalises peuvent
imposer leur loi au consommateur (théorie de la filière
inversée).

Pour la théorie des conventions et l'économie des


organisations, les entreprises et les ménages sont réunis
par un ensemble de règles, de conventions, qui organisent
leur fonctionnement économique.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Suite)
2.3) Les nouvelles théories de la croissance
Les nouvelles théories de la croissance mettent l'accent sur
le rôle de l'innovation. Le progrès technique est une
variable expliquée, qui renvoie à des comportements et à
des variables économiques.

La politique économique peut donc influencer la croissance


à long terme, ce qui réhabilite le rôle de l'État.
CHAPITRE 7: LA PENSEE ECONOMIQUE
CONTEMPORAINE
(Fin)
La macroéconomie financière met en avant la globalisation
financière, qui accroît les interdépendances entre les pays
et amplifie les fluctuations réelles de la croissance.
CONCLUSION
Au sens strict, une histoire de la théorie économique (ou de
la science économique) qui entend privilégier l'élaboration
des concepts, des instruments d'analyse (le circuit
économique, par exemple) débute par des auteurs du
début du XVIIIe siècle, souvent qualifiés de «préclassiques»,
tels que Boisguilbert ou Cantillon, ou bien avec des auteurs
de la seconde moitié du XVIIIe siècle, tels que François
Quesnay ou Adam Smith.
CONCLUSION (Fin)
Mais une approche plus globale de l’histoire de la pensée
économique doit aussi prendre en compte les premières
réflexions sur la vie économique développées de l'Antiquité
jusqu’à la scolastique médiévale (partie non évoquée dans
ce cours), avant d’aborder la naissance de l’économie
politique dans la période dite « mercantiliste ».

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