R Enforcement

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
Ministre de lEnseignement Suprieur et de la Recherche Scientifique

Ecole Nationale Polytechnique
Dpartement de Gnie Civil
Projet de fin dtude
En vue de lobtention du diplme dingnieur dtat en Gnie Civil
Renforcement leffort tranchant des
poutres en bton arm
Propos et dirig par : Etudi par :
M
me
. BAOUCHE.N M
r
. BEN IDIR Khaled
M
r
. ZEMMOUR Fayal
Promotion juin 2007
ENP, 10 Avenue Hassan Badi- EL Harrach - ALGER
Cette tude a t ralise sous la direction de Mme Baouche,
Charge de Cours lEcole Nationale Polytechnique dAlger.
Quils nous soit permis ici de lui exprimer notre profonde gratitude
pour toute laide et les conseils judicieux quelle nous a prodigus
tout au long de ce travail.
Nous adressons aussi nos remerciements Sika El Djazair pour
limportance des moyens mis notre disposition, ainsi qu
lENGOA dEl Mohammedia sans qui la ralisation de ltude
exprimentale aurait t impossible.
Les essais sur les prouvettes de contrle ont t raliss dans les
Laboratoires du CTC centre de Hussein Dey. Nous aimerions
particulirement remercier Mr Mechkour et son quipe pour leur
aide prcieuse.
Un grand merci au technicien du Laboratoire du Dpartement de
Gnie Civil de lENP Mr El Amri Rachid qui par sa connaissance
et sa maitrise du matriel a permis de raliser tous les essais
Remerciement
stts
souhaits de cette tude et qui a toujours rpondu prsent
chacune de nos sollicitations.
Mme CHIKH nous a fait lhonneur dtre le prsident du jury.
Nous len remercions sincrement.
Nous sommes reconnaissants envers nos rapporteurs. Ils ont
donns, grce leur expertise, de la valeur au document quils ont
jug.
Sont aussi remercis, toutes les personnes qui se sont intresses
notre travail et parmi elles, celles qui sont venues la soutenance ;
leur prsence nous a fait normment plaisir.
Nous voulons spcialement remercier vivement Mr Kiram Farid
pour son soutien et son enthousiasme tout au long de ce travail et
pour son amiti qui ont permis que cette aventure stimulante se
concrtise.
Pour finir, nous avouons que nous naurions jamais pu en arriver
l sans les sacrifices consentis par nos parents au cours de nos
longues annes dtudes. Quils trouvent en ces mots la profonde
estime que nous avons deux.
Je ddie ce modeste travail :
A mes chres parents pour toute laide et le soutient quil
mont offert tout au long de mes tudes.
A tout la famille ZEMMOUR et BOUDABA
A mes camarades de la promotion.
Fayal
Ddicace
Je ddie ce modeste travail :
A mes chres parents
A tout la famille Ben Idir
Khaled
Ddicace

.

.

.
RESUME
Lobjectif de ce mmoire est dtudier le renforcement des poutres en bton arm
soumises leffort tranchant par les matriaux composites.
Dans la premire tape nous exposant une tude bibliographique sur les matriaux
composites et en second lieu nous donnerons et interprteront les rsultats exprimentaux
obtenus aprs crasement des poutres isostatiques simplement appuyes et soumises
deux charges concentres.
Mots cls:
Poutres, renforcement, effort tranchant, matriaux composites.
ABSTRACT
The object of this thesis is to study the reinforcement of concret beams, subjected to
shear stresses.
In the first part of the study, we will exhhibit the bibliographical studies of heterogeneous
materials, in second part we will show and analyse the expremental results obtained after
crushing isostatic beams which are simply supprted and subjected to two concentrated
loads.
Key words :
Beams, reinforcement, shear sresses, heterogeneouse materials.
SOMMAIRE
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE ...1
1.1. Introduction ...1
1.2. Objectifs et limites de ltude ...4
1.3. Contenu de mmoire .5
Chapitre II : Etude bibliographique 6
2.1. Introduction ...6
2.2. Matriaux composites ...6
2.2.1. Les fibres de carbone ..6
2.2.2. Les matrices 8
2.2.3. Les matriaux composites fibres de carbone ...9
2.2.4. Proprits mcaniques des matriaux composites ..9
2.2.5. Adhsif ..10
2.2.6. Application des matriaux composites .11
2.2.7. Influence de lenvironnement sur le comportement des composites 12
2.2.7.1. Temprature ..12
2.2.7.2. Humidit ...13
2.2.7.3. Influence des ultraviolets ..14
2.2.7.4. Fluage, corrosion sous contrainte .15
2.3. Comportements des poutres en bton arm renforces par des matriaux
composites sous chargement statique ...15
2.3.1. Mcanismes de rupture des poutres renforces ...17
2.3.2. Facteurs qui influencent le comportement des structures renforces 19
2.3.2.1. Influence du rapport (a
v
/ h) ..20
2.3.2.2. Influence du taux de renforcement des armatures tendues ..20
2.3.2.3. Influence de la quantit de tissu ...21
2.4. Mthodes de calcul rglementaires .23
2.4.1. Mcanismes de rupture sous chargement deffort tranchant 24
2.4.2. Analyse des mthodes de calcul rglementaire ....25
2.4.2.1. Contribution des armatures et du bton la rsistance leffort
tranchant 25
2.4.2.2. Contribution du composite la rsistance leffort tronchant ..27
2.5. Conclusions 33
CHAPITRE III : ETUDE EXPERIMENTALE ...35
3.1 Introduction ..35
3.2 Programme exprimental .35
3.2.1 Mode de ruptures envisages ..35
3.2.2 Mode de renforcement tudie .36
3.2.3 Dimensions des poutres ..37
3.2.4. Dtermination des armatures .39
3.2.4.1 Caractristiques mcaniques .39
3.2.4.2 Rupture par flexion ...40
3.2.4.3 Rupture par effort tranchant ..43
3.3. Caractristiques des matriaux mis en uvre .45
3.3.1 Composition du bton 45
3.3.2. Caractristiques mcaniques .48
3.3.2.1. Bton 48
3.3.2.2. Matriaux composites ..50
3.3.2.3. Rsine ...50
3.3.2.4. Acier .51
3.4. Prparation des corps dpreuve .52
3.5. Dispositifs exprimentaux et appareils de mesure ..52
3.6. Rsultats exprimentaux .54
3.6.1. Introduction ...54
3.6.2. Observations gnrales .54
3.6.3. Relation charge- flche .56
3.6.4. Fissuration des poutres ..59
3.6.5. Commentaires ...62
3.6.5.1. Poutres (P3, P5) ..62
3.6.5.2. Poutres (P4, P6) ..62
3.6.6. Remarque .63
Chapitre IV : Conclusion gnrale 65
4.1 Introduction ..65
4.2 Rsultats exprimentaux ..65
4-3-Recommandations .. 66
ANNEXES
PHOTOGRAPHIE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
LISTE DES FIGURES
Figure 1.a : Collage des lamelles 2
Figure 1.b : Pose du tissu SIKAWRAP ..3
Figure 2.1: Temprature de transition vitreuse .12
Figure 2.2 : Influence de la temprature et de lhumidit sur les caractristiques
mcaniques dune rsine poxy .14
Figure 2.3: Comparaison de comportement entre les poutres renforces et celles
non renforces 16
Figure 2.4: Comparaison de comportement entre diffrents matriaux 16
Figure 2.5 : Mode de rupture des poutres renforces de matriaux composites .. 17
Figure 2.6 : Dfinition des paramtres ..20
Figure 2.7 : influence du taux de renforcement des armatures tendues ....21
Figure 2.8 : Schmatisation des paramtres dune poutre renforce latralement ... 27
Figure 2.9 : Schma de paramtres utiliss lors de calcul ...29
Figure 3.1.a : Effort tranchant traction diagonal 35
Figure3.1.b : Effort tranchant cisaillement-compression ...36
Figure 3.2 : Mode de renforcement ...37
Figure 3.3 : section de la poutre 38
Figure 3.4 : Dispositif de chargement ...38
Figure 3.5 : Dimensionnement des poutres ...39
Figure 3.6 : Caractristiques gomtriques des poutres 45
Figure 3.7 : Courbe granulomtrique selon Mr.Faury ..46
Figure 3.8 : Tissu unidirectionnel en fibre de carbone 50
Figure 3.9 : Dispositif dessai ...53
Figure 3.10a : Rupture par cisaillement-compression (poutre 1) .54
Figure 3.10.2 : Rupture par traction diagonal (poutre 2) .55
Figure 3.11 : Courbe charge flche pour les poutres rompues par cisaillement-
compression 57
Figure 3.12 : Courbe charge flche pour les poutres rompues par traction
diagonale .58
Figure 3.13a : Fissuration de la poutre 1 la rupture ...59
Figure 3.13b : Fissuration de la poutre 2 la rupture ...59
Figure 3.13c : Fissuration de la poutre 3 la rupture ...60
Figure 3.13d : Fissuration de la poutre 4 la rupture ...60
Figure 3.13e : Fissuration de la poutre 5 la rupture ...61
Figure 3.13f : Fissuration de la poutre 6 la rupture 61
Figure 3.14 : Gains pour lensemble des poutres ..63
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.1: Caractristique mcanique des rsine poxydes 9
Tableau 2.2: Caractristiques typiques de ladhsif dpoxy ...11
Tableau 2.3 : Influence de la quantit de tissu sur la rsistance ultime 22
Tableau 2.4: Comparaison les diffrentes mthodes de calcul .32
Tableau 3.1 : Quantites des granulats dans1m
3
...47
Tableau 3.2 : Quantites des granulats dans 0.24 m
3
48
Tableau 3.3: Rsultats de compression .49
Tableau 3.4: Rsultats de traction .49
Tableau 3.5 : Caractristique mcaniques des aciers 51
Tableau 3.6 : Capacit de rsistance des poutres (P1, P3, P5) .............................55
Tableau 3.7 : Capacit de rsistance des poutres (P2, P4, P6) ................56
Tableau 3.8 : Charges- flches ..56
LISTE DES FORMULES
(2,1) : Rsistance leffort tranchant des lments renforcs ...25
(2,2) : Contributions du bton la rsistance leffort tranchant suivant l EC2 25
(2,3) : Contributions de lacier la rsistance leffort tranchant suivant l EC2 .. 25
(2, 4) : Vrification de lingalit de la section des armatures suivant le BAEL91...26
(2, 5) : Vrification dune deuxime lingalit de la section des armatures
suivant le BAEL91 ....26
(2, 6) : Contribution du composite selon la mthode de Freyssinet ...28
(2, 7) : Contribution du composite selon la mthode Freyssinet avec = 45 .28
(2, 8) : Contribution du composite selon la mthode de AFGC 29
(2, 9) : la longueur dancrage de dimensionnement ..30
(2,10) : Effort de traction repris par le composite ..30
(2, 11) : Contribution du composite selon la mthode de FIB ...31
(2, 12) : Dformation effective du tissu latral ..31
(2, 13) : Contribution du composite selon la mthode de FIB pour, b
f
=s
f
,
et lorsque =45
0
et = 90 ...31
INTRODUCTION
GENERALE
Introduction gnrale Chapitre I
ENP 2007 1
Chapitre I : Introduction gnrale
1.1. Introduction
Qui dentre nous na pas remarqu ltat actuel de notre rseau routier, nos ponts et
autres structures ncessaires au bon fonctionnement de notre socit ?
Ltat actuel de dgradation des structures en bton arm est inquitant et alarmant.
Un ouvrage de gnie civil est dimensionn pour une dure de vie de cent ans en moyenne.
Cependant, plusieurs types de dsordres viennent rduire cette dure de vie prvisionnelle
et aujourdhui, un ouvrage sur trois [1] ncessite maintenance pour assurer la scurit des
usagers.
Une grande partie des infrastructures de transport qui ont plus de 20 ans, telle que les
ponts, ncessitant des rparations majeures ou, ultimement, devrant tre remplacs.
Plusieurs facteurs ont contribu acclrer leur vieillissement. Parmi ceux l, il faut
mentionner laugmentation des charges de transport, qui sont aujourdhui jusqu 40%
plus leves que les charges du dimensionnement [1], [2].
De plus, les derniers tremblements de terre en Algrie ont dmontr la vulnrabilit des
ouvrages en bton arm construits avant 1980 [1].
Ainsi, le nouveau dfi des concepteurs consiste prolonger la vie des structures, tout en
respectant des normes de scurit et de performance de plus en plus svres [3].
Traditionnellement, lapproche privilgie tait celle de la dmolition. Cependant, pour
des raisons principalement conomiques, un intrt de plus en plus grand est port
loption de renforcement-rparation.
Cette seconde approche permet galement de rduire les cots indirects puisque les
services la population peuvent gnralement tre assurs durant les travaux [4].
Plusieurs mthodes de renforcement existent dj. Le surfaage superficiel par le bton
projet prvient la dgradation mais naugmente pas la capacit dune structure existante.
ENP 2007 2
La post-contrainte externe laide de cbles est souvent utilise mais elle ncessite des
travaux de grande envergure et savre trs coteuse. Le renforcement externe par plaques
dacier colles ou ancres mcaniquement et une technique frquemment utilise. Depuis
les annes 70, son utilisation a dmontr quaprs une quinzaine dannes, les plaques
daciers affichaient un tat trs avanc de corrosion. De plus, laugmentation importante
du poids de la structure, de mme que les difficults dinstallation des plaques a incit les
ingnieurs laborer de nouvelles solutions.
Depuis une dizaine dannes, une alternative est propose : renforcer ou rparer les
ouvrages en bton par des matriaux composites.
Avec leur trs grand rapport rsistance /poids, leur remarquable rsistance la corrosion,
une excellente rsistance la fatigue ainsi que leur facilit dinstallation, les matriaux
composites sont apparus trs clairement comme la solution plusieurs problmes
rencontrs.
De plus, malgr leur pris lev, ils prsentent un avantage conomique car ils peuvent tre
mis en uvre directement sur les structures par moulage au contact, procd appel aussi
polymrisation in situ ou stratification directe (figure1.1a et 1.1b). Ceci permet de rduire
considrablement les cots lis la manipulation des matriaux ainsi que les problmes
lis aux interruptions de trafic, par exemple.
Figure 1.1a : Collage des lamelles
ENP 2007 3
Figure 1.1b : Pose du tissu SIKAWRAP
Jusqu trs rcemment, ces matriaux t utiliss uniquement dans les industries
arospatiales et aronautiques, les nouvelles applications dans le domaine des structures
de gnie civil ncessitent donc des tudes permettant dvaluer leur comportement sous
les diffrentes sollicitations que lon y rencontre. Aussi, le renforcement des poutres en
bton arm par collage dun renfort de matriaux composites est une technique dj
largement employe.
De nombreuses entreprises proposent dores et dj diffrentes solutions de rparation
base de fibres de carbone, daramide ou de verre, conditionns sous forme de tissus ou
bien de lamelles prfabriques.
La littrature est riche en publications scientifiques concernant le renforcement des
poutres soumises la flexion simple. On trouve, par contre, plus rarement quelques tudes
prenant en compte les ruptures par effort tranchant.
Pour cette raison, nous avons entre pris cette modeste tude qui consiste effectuer des
essais sur des poutres renforces leffort tranchant par des matriaux composites.
Les renforts utiliss ont t fournis et mis en uvre, titre gratuit, par lentreprise Sika El
Djazair.
ENP 2007 4
1.2. Objectifs et limites de ltude
La prsente tude sintresse au comportement leffort tranchant des poutres en bton
arm renforces par des matriaux composites.
Ce comportement est tudi du point de vue capacit de rsistance et type de rupture.
Le sujet trait est dvelopp suivant deux grandes directions :
- une tude bibliographique
- une tude exprimentale
La campagne exprimentale est mene sur deux sries de poutres en bton arm.
La premire srie est constitue de poutres avec une porte de cisaillement a/h<3; la
seconde srie avec une porte de cisaillement de a/h>3 (o a : est la port de cisaillement
et h : cest la hauteur de la poutre). Pour chaque type de poutres ont t tests deux
procds de renforcement, tissus colls verticalement et tissus colls perpendiculairement
linclinaison des fissures sur les faces verticales des poutres.
Les rsultats des essais sont confronts ceux obtenus sur des poutres tmoins non
renforces par des composites colls.
La fabrication des poutres t ralise au laboratoire du dpartement gnie civil de
lEcole Nationale Polytechnique, ainsi que la confection des prouvettes de contrle pour
des essais de caractrisation.
Chaque srie des poutres a t coule partir dune mme gche, garantissant ainsi
lhomognit des corps dpreuve dune mme srie.
Le renforcement par composites colls des poutres a t effectu sur la dalle dessai par
lentreprise Sika El Djazair, responsable sur chantier de la mise en uvre de son propre
matriau de renforcement, afin de garantir une qualit dapplication du renfort
reprsentative de ce qui peut tre sur un ouvrage rel.
ENP 2007 5
Le chois du dispositif dessai rpond aux caractristiques de lappareillage du laboratoire
gne civil de lE N P.
Le manque dinstrumentation de laboratoire limite les rsultats des constatations
gnrales sur le comportement des poutres renforces, ce qui ne permet pas de dterminer
avec exactitude les dplacements et les dformations jusqu la rupture.
1.3. Contenu de mmoire
Le travail prsent dans ce mmoire porte sur le renforcement des poutres leffort
tranchant.
Le premier chapitre est consacr la prsentation de ltude en rappelant la problmatique
du renforcement et de la rparation par des matriaux composites.
Le chapitre 2 comporte une tude bibliographique relative au comportement des
matriaux base de fibres de carbone. Il sintresse dune part, aux comportements des
poutres en bton arm renforces par composites avec en particulier les diffrents modes
de ruptures et les paramtres influents, et dautre part aux concepts et hypothses des
mthodes de dimensionnement de type rglementaire des lments renforces par
composite pour les sollicitations de flexion et deffort tranchant.
Le chapitre 3 prsente le volet exprimental de ltude, la premire partie du chapitre
dcrit les caractristiques des chantillons tests et les procdures dessais suivis, alors
que la seconde partie dtaille les rsultats obtenus.
Enfin, le mmoire est complt par le chapitre conclusions et recommandations qui fait
une rvision des principales conclusions tires de ltude et met en vidence les
limitations et les contributions apportes par ce modeste projet.
ETUDE
BIBLIOGRAPHIQUE
Etude bibliographique Chapitre II
ENP 2007 6
Chapitre II : Etude bibliographique
2.1. Introduction
Lobjectif de ce chapitre est de prsenter en premier lieu, les principales proprits des
matriaux composites, ainsi que les diffrents mcanismes de ruine des poutres
renforces pour mieux comprendre le comportement que lon observa sur nos propres
poutres, et en second lieu, des mthodes de calcul rglementaires sur la rsistance
leffort tranchant des poutres renforces par des composites seront prsentes dans ce
paragraphe.
2.2. Matriaux composites
Les matriaux composites (fibres reinforcement polymer FRP) sont composs de fibres
noyes dans une matrice. Dans le domaine du gnie civil, les composites unidirectionnels
sont les plus courants.
Une fibre est constitue de plusieurs filaments lmentaires dont les diamtres varient
entre 5 m et 25 m. La fibre a un comportement lastique linaire jusqu la rupture :
les lois de comportement des fibres sont donc de type lastique fragile. Il y a
principalement trois types de fibres : les fibres daramide, les fibres de verre et les fibres
de carbone. Nous nous intressons ici aux matriaux composites base de fibres de
carbone.
Le comportement mcanique des matriaux composites dpend de plusieurs facteurs : le
type de fibre, la fraction volumique de fibres et le type de matrice.
2.2.1. Les fibres de carbone
Il existe deux types de fibre de carbone, celles haute rsistance (HR) issues dune mise
en oeuvre par carbonisation, et celles haut module (HM) issues dune fabrication par
graphitisation.
ENP 2007 7
La fabrication des fibres de carbone fait appel une technologie trs dlicate dont le
processus est dcrit succinctement ci-dessous :
Fabrication de prcurseur
Etirage (orientation)
Oxydation (220C) dans lair sous tension
Carbonisation 1500C sous atmosphre inerte pour les fibres de carbone haute
rsistance, ou graphitisation 3000C sous atmosphre inerte pour les fibres de
carbone avec un haut module.
Les caractristiques des fibres de carbone sont les suivantes :
Les fibres issues de la carbonisation :
Puret : 97 98 % de carbone
Masse volumique : 1800 kg/m3
Rsistance en traction : 3000 5000 MPa
Module en traction : environ 250 GPa
Les fibres issues de la graphitisation :
Puret : 99 % de carbone
Masse volumique : 2100 2200 kg/m3
Rsistance en traction : 2500 3000 MPa
Module en traction : environ 500 GPa
Les fibres de carbone ont une trs bonne tenue thermique et un trs faible coefficient de
dilatation. De plus, les fibres de carbone sont inertes temprature ambiante et vis vis
de la plupart des agents chimiques.
Gnralement, les armures textiles utilises en renforcement sont des armures
unidirectionnelles, les fils de trame (fil de liaison) sont uniquement destins faciliter le
conditionnement et la mise en uvre en maintenant les fils longitudinaux en position.
ENP 2007 8
2.2.2. Les matrices
Les matrices les plus utilises dans les composites sont les rsines thermodurcissables
(thermosetting), par exemple, le polyester, le vinylester, lpoxy et le phnolique. Les
matrices sont des matriaux isotropes. Lutilisation des matrices dans les composites
permet de coller des fibres entre elles et de transfrer des efforts aux fibres. De plus, la
matrice joue un rle trs important pour rsister aux efforts tranchants, aux forces
transversales et aux forces de compression. Par ailleurs, la matrice protge les fibres, en
les isolant de lhumidit, de loxydation et des agressions chimiques.
Lune des proprits essentielles des polymres est la temprature partir de laquelle il y
a un changement dtat. Les proprits mcaniques diminuent lapproche de ce seuil de
temprature : temprature de transition vitreuse.
Nous nous limitons aux cas des matrices poxy.
Les poxys sont des rsines thermodurcissables qui rticulent de faon irrversible. Elles
polymrisent laide dun durcisseur et dun acclrateur et ont une structure
macromolculaire tridimensionnelle. La polymrisation a lieu temprature ambiante
galement.
La faible absorption deau et labsence de post-retrait assurent au polymre une bonne
rsistance aux divers agents chimiques. Ces deux proprits permettent dobtenir une
protection importante contre la corrosion chimique.
Les polymres poxy ont de bonnes proprits en traction, en flexion, en compression.
Seule la rsistance aux chocs est un point faible. Les caractristiques mcaniques
typiques de lpoxy sont donnes dans le tableau 2.1 De plus, les polymres poxy ont
une excellente tenue la fatigue.
ENP 2007 9
Rsistance la traction (MPa) 50 80
Module de traction (GPa) 3 10
Allongement la rupture (%) 1 1.5
Rsistance la compression (MPa) 140 150
Rsistance au choc (MPa) 7 10 KJ/ m
2
Tableau 2.1: Caractristique mcanique des rsines poxydes
Le produit peut tre stock sans altration pendant trois mois 20 C jusqu un ou deux
ans une temprature de 18C.
2.2.3. Les matriaux composites fibres de carbone (CFRP)
Les fibres de carbone ont un module de Young en traction de lordre de 230 GPa, une
rsistance en traction de 2500 5000 MPa, et une d formation la rupture de 0.5 2 %.
Un composite compos de fibre de carbone HR et dune matrice poxy ou vinylester a les
caractristiques mcaniques suivantes :
Module de Young longitudinal en traction : 155 165 GPa
Rsistance longitudinale en traction : 500 3000 MPa
Dformation la rupture : 1.2 1.3 %
2.2.4. Proprits mcaniques des matriaux composites
Dans les matriaux composites, les fibres reprennent principalement des efforts dans la
direction des fibres. La matrice, quant elle, transfre les contraintes aux fibres, et les
protge. Selon un bulletin de la Fdration Internationale de Bton [6], les proprits
mcaniques des matriaux composites peuvent tre estimes ci-dessous
ENP 2007 10
E
= E
ib
V
ib
+ E
m
V
m

ib
V
ib
+
m
V
m
O
E
: est le module de Young du matriau composite dans la direction des fibres,

E
ib
: est le module de Young des fibres,
E
m
: est le module de Young de la matrice,
V
ib
: est la fraction volumique de fibres,
V
m
: est la fraction volumique de la matrice,
: est la rsistance en traction des fibres,
m
: est la rsistance en traction du matriau composite,
Avec
V
m
+ V
ib
= 1
La fraction volumique V
ib
typique est de lordre de 0.6 0.65. La rsistance et le module
de Young des fibres sont plus importants par rapport ceux de la matrice, le
comportement mcanique des matriaux composites est donc pilot par les proprits
mcaniques des fibres et la quantit de fibres (fraction volumique).
2.2.5. Adhsif
Un adhsif est ncessaire pour coller le matriau composite sur une surface.
Lobjectif de ladhsif est de transmettre des contraintes de cisaillement entre le bton et
le composite.
Daprs le bulletin 14 de la FIB [6], les caractristiques typiques dun adhsif poxy sont
les suivantes (tableau 2.2)
ENP 2007 11
Tableau 2.2: Caractristiques typiques de ladhsif dpoxy
2.2.6. Application des matriaux composites
Il existe deux procds de ralisation dun renforcement par composite : le systme avec
une cure in-situ et le systme prfabriqu.
Le systme avec une cure in-situ
Deux processus diffrents peuvent tre utiliss pour mettre en place un composite sur des
surfaces de bton :
le tissu sec peu tre appliqu directement sur la rsine dj applique sur la
surface du bton, suivi de lapplication dune couche de fermeture.
Le tissu peut tre pr-imprgn avec la rsine dans une machine adapte, puis
dpos avant polymrisation sur la surface de bton
Le systme pr-fabriqu des bandes qui sont installes, une fois durcies, sur la surface du
bton en utilisant ladhsif.
Densit (kg/m
3
) 1100 1700
Module de Young (GPa) 0.5 20
Modules de cisaillement (GPa) 0.8 8
Coefficient de Poisson 0.3 0.4
Rsistance en traction (MPa) 9 30
Rsistance leffort tranchant (MPa) 10 30
Rsistance en compression (MPa) 55 110
Dformation en traction la rupture (%) 0.5 5
Temprature de transition vitreuse (C) 45 80
ENP 2007 12
2.2.7. Influence de lenvironnement sur le comportement des composites
2.2.7.1. Temprature
Vis--vis de la temprature, les performances des matriaux composites sont
principalement conditionnes par ladhsif. En revanche, pour une temprature basse, les
performances sont conditionnes par la matrice.
Le point le plus important concerne la temprature est la temprature de transition
vitreuse T
g.
Les proprits mcaniques diminuent lapproche de ce seuil de temprature
(figure 2.1).
Pour viter une rupture issue de ladoucissement de ladhsif ou de la rsine, la
temprature maximale de service doit tre infrieure T
g.
La temprature de transition vitreuse est de lordre de 30C 80C pour les poxys
polymrisant froid. Suivant les conditions de mise en oeuvre et la nature du durcisseur,
la temprature de transition vitreuse peut atteindre 170C pour un systme renforc et
recuit. La polymrisation temprature ambiante est lente
Figure 2.1: Temprature de transition vitreuse
ENP 2007 13
T
g
peut varier en fonction de lenvironnement (temprature, humidit, etc.). Une
temprature leve pourrait ragir comme une post-cure sur la rsine et donc augmenter
T
g
. En revanche, labsorption dhumidit par les rsines va conduire une diminution de
T
g.
Pour une structure sense rsister une temprature lev (mais infrieure T
g)
, deux
choix sont possibles : utiliser soit une rsine avec une cure en froid mais ayant une haute
T
g
initiale, soit une rsine ayant une T
g
amliore aprs une post-cure.
En cas dincendie, le renforcement par collage extrieur par matriaux composite doit
tre protg par une technique disolation
2.2.7.2. Humidit
La rsine de la matrice absorbe leau. La quantit deau absorbe dpend du type de
rsine et de la temprature de leau. Les consquences immdiates en sont la rduction de
la temprature de transition vitreuse et ladoucissement la rsine. Dans le cas dune rsine
poxy, ces deux phnomnes sont partiellement rversibles lors du schage : dun point
de vue de structure, lpoxy na pas de lien ester, les chanes de polymre ne sont donc
pas facilement hydrolysables. Labsorption maximale deau par une rsine poxy est
environ de 3% en poids.
Linfluence de combinaison de la temprature et de lhumidit sur les caractristiques
mcaniques dune rsine poxy polymrise froid est illustre sur la figure 2.2.
ENP 2007 14
Figure 2.2 : Influence de la temprature et de lhumidit sur les caractristiques
mcaniques dune rsine poxy.
Nanmoins, il y a une grande diffrence entre les conditions de laboratoire ou les
prouvettes de rsines sont satures en eau, et les conditions relles en temprature et
humidit aux quelles sont soumis des matriaux composites en place sur des lments de
structures relles : la prise en eau potentielle sera plus faible et les consquences sur le
comportement rduites.
2.2.7.3. Influence des ultraviolets
Les ultraviolets peuvent produire une rduction de la transmissibilit des lumineux : la
couleur du composite peut changer. Ce changement de couleur ou dcoloration est d
linfluence des rayons ultraviolets sur la matrice, nimplique aucune dgradation
structurale ou physique. Les fibres de carbone ne sont pas affectes par les rayons
ultraviolets.
Les caractristiques mcaniques des matriaux composites sont trs lgrement
influences par les rayons ultraviolets.
ENP 2007 15
2.2.7.4. Fluage, corrosion sous contrainte
Le fluage des composites fibres de carbone nest pas un facteur dterminant pour le
dimensionnement du renfort dlment structuraux, car les structures renforces ont
gnralement dj subit leur propre fluage.
Latmosphre ou lenvironnement ambiant est en gnral insuffisant pour causer une
corrosion du composite. Nanmoins, il peut y avoir corrosion lorsque le composite est
soumis un certain niveau de contrainte : cest la corrosion sous contrainte. Ce
phnomne est dpendant du temps, du niveau de contrainte, du type de matrice et de
fibres. Les fibres de carbone nen sont que trs lgrement affectes, lorsque le niveau de
contrainte reste infrieur 80% de la rsistance ultime : les niveaux de sollicitation rels
des composites sont tels que les risques sont trs limits.
2.3. Comportements des poutres en bton arm renforces par des matriaux
composites sous chargement statique.
Le collage du tissu sur des surfaces tendues augmente la rsistance ultime des poutres
renforces, et en diminuant la flche des structures, il augmente galement leur raideur
(figure 2.3) limitant ainsi la propagation des fissures. Ce phnomne permet de diminuer
la corrosion des armatures et damliorer la durabilit des structures.
ENP 2007 16
Figure 2.3: Comparaison de comportement entre les poutres renforces et celles non
renforces.
Le matriau composite est un matriau lastique dont le comportement diffre de celui du
bton et de celui des aciers (figure 2.4).
Figure 2.4: Comparaison de comportement entre diffrents matriaux
ENP 2007 17
2.3.1. Mcanismes de rupture des poutres renforces
Dans le cas de poutres renforces sous sollicitations de flexion, quatre modes de rupture
sont souvent constats dans les tudes exprimentales : la rupture due la flexion, celle
due leffort tranchant, celle due au dcollement du tissu et celle due la rupture de
lenrobage du bton (figure2.5). Parmi celles-ci, le dcollement du tissu et la rupture de
lenrobage du bton sont prmaturs et souvent brutaux.
Figure 2.5 : Mode de rupture des poutres renforces de matriaux composites
La rupture en flexion des poutres renforces est provoque soit par la ruine du bton
comprim, soit par limportante plastification des armatures tendues, soit par la ruine du
tissu de FRP. En traction, le premier cas cit se produit brutalement lorsque les poutres
sont fortement armes, elles sont renforces soit par trop d armatures, soit par trop de
tissu FRP. En revanche, les deuxime et troisime cas concernent des poutres faiblement
moyennement armes, lors du dimensionnement des lments, cest la rupture par
plastification des armatures qui est vise.
La rupture de poutres renforces due leffort tranchant se produit lorsque la rsistance
leffort tranchant des poutres sans renforcement est insuffisante. Les fissures apparaissent
dabord partir des extrmits du tissu longitudinal et sont inclines vers le centre des
ENP 2007 18
sections droites de la poutre. Ce phnomne est du la concentration de contrainte
provenant de la non continuit du tissu.
La rupture due la rupture de lenrobage de bton ou dlaminage du tissu composite
provient de la concentration de contrainte de cisaillement dans la colle (la couche du
bton de lenrobage). La rsistance la contrainte de cisaillement de la colle est plus
leve que celle du bton, le dcollement de tissu se produit donc toujours entre le bton
et la colle. Pour cette raison, sur le tissu dcoll, il y a toujours des petits morceaux de
bton. La rupture due la sparation de lenrobage ou dlaminage du tissu sappelle
rupture de dcollement.
Deux modes de rupture du dcollement de tissu ont t observs:
soit un dcollement de tissu dbute aux extrmits du tissu, puis se propage vers
le centre de la poutre ;
soit un dcollement de tissu se produit localement dans les endroits o le moment
flchissant est le plus important. Ce dcollement de tissu se propage
ventuellement vers les extrmits de tissu.
Le premier mode de rupture provient de la concentration de contraintes lextrmit de
tissu. La deuxime forme de rupture provient de limportante dformation du tissu
provoque par la propagation de fissures dues la combinaison des efforts tranchants et
du moment flchissant.
Le dcollement aux extrmits du tissu se produit habituellement lorsque trois conditions
sont remplies :
1) une faible porte de leffort tranchant, ce qui produit un cisaillement important et
un dcollement entre le tissu et la poutre, situ proche des appuis ;
2) les extrmits du tissu sont loignes des appuis ;
3) lapplication de tissu raide empchant la flche et produisant une contrainte de
cisaillement leve prs des extrmits du tissu.
ENP 2007 19
2.3.2. Facteurs qui influencent le comportement des structures renforces
Les poutres en bton arm renforces par matriaux composites sont constitues de
quatre matriaux : le bton, les armatures, la colle et le tissu. Le bton a un comportement
diffrent en traction et en compression. Le comportement des armatures est lasto-
plastique.
La colle transfre des contraintes de cisaillement entre le bton et le composite. La
modification du comportement ou la modification de la quantit de chacun de ces quatre
matriaux, comme la rsistance du bton, le taux de renforcement des armatures tendues,
les diffrents types de tissu, lpaisseur de la colle ou celle du tissu, va affecter la rponse
des structures renforces. En outre, des paramtres gomtriques, comme la proportion de
la distance entre la charge et lappui par rapport la hauteur de poutre, la longueur de
tissu, affectent galement le comportement des structures renforces.
2.3.2.1. Influence du rapport (a
v
/ h)
Le mode de rupture des poutres renforces dpend de la valeur du rapport a
v
/h :(figure
2.6)
a
v
/h =3 : un dcollement, qui provient de fissures deffort tranchant, se produit
aux extrmits du tissu.
a
v
/h =3.4 : rupture par cisaillement linterface des poutres et du tissu, due aux
fissures deffort tranchant.
a
v
/h = 4.0 7.72 : rupture par cisaillement linterface des poutres et du tissu.
Cette rupture provient de la combinaison du moment de flexion et de leffort
tranchant.
ENP 2007 20
P P
a
v
h
a
1
Tissu
Figure 2.6 : Dfinition des paramtres
2.3.2.2. Influence du taux de renforcement des armatures tendues
Le mode de rupture et le gain de rsistance ultime apports par le composite sont
conditionns par le taux de renforcement des armatures tendues.
Rahimi [7] a effectu une tude sur des poutres 200 x 150 x 2300 cm
3
renforces par
CFPR, dont le taux de renforcement des armatures est = 0.65% et 1.68% (figure2.7).On
constate que laugmentation de la rsistance ultime des poutres o = 1.68% (poutre type
C, suffisamment arme leffort tranchant), est beaucoup plus limite comparativement
celle o = 0.65% (poutre type A, faiblement arme leffort tranchant ; poutre type B,
suffisamment arm leffort tranchant).
Les ruptures des poutres de type C proviennent de la ruine du bton comprim associ au
dcollement du tissu.
ENP 2007 21
Figure 2.7 : influence du taux de renforcement des armatures tendues
Ainsi, dans le cas dune poutre renforce fortement arme en partie tendue et
suffisamment arme leffort tranchant, la rupture provient de la ruine du bton
comprim et la rsistance des armatures est loin dtre atteinte. Cest une rupture brutale
et prmature.
Pour des poutres faiblement ou moyennement armes, le renforcement par composite est
efficace en terme de rsistance ultime, do leur domaine dapplication.
2.3.2.3. Influence de la quantit de tissu
La rsistance ultime de poutres renforces augmente avec la quantit de renforcement
composite, mais pas de manire linaire, du fait des diffrents modes de ruptures
potentielles voqus prcdemment.
ENP 2007 22
Linfluence de la quantit de tissu longitudinal, sur la rsistance ultime de poutres
renforces a t tudie par plusieurs auteurs. Grace [8] a employ diffrentes quantits
de tissu de carbone en renforant les zones de moment ngatif de poutres faiblement o
fortement armes leffort tranchant (taux de renforcement leffort tranchant gal
0,13% et 0,38%).
Dans les tudes de Rahimi [7], le tissu de carbone de diffrentes paisseurs a t appliqu
au renforcement de poutres faiblement ou normalement armes leffort tranchant (taux
de renforcement leffort tranchant gal 0,19% et 0,38%). Les rsultats de ces tudes
sont regroups dans le tableau 2.3.
Tableau 2.3 : Influence de la quantit de tissu sur la rsistance ultime
auteur Section de tissu
(mm
2
)
Charge ultime
(KN)
Mode de rupture
Poutres faiblement armes leffort tranchant (cadre : 0.130.9%)
60 1.4% 163
Grace 120 1.4% 156
Dcollement du tissu du aux
fissures deffort tranchant
120 0.65% 63
Rahimi 180 0.65% 63
Sparation denrobage et
dcollement du tissu provenant de
leffort tranchant
Poutres faiblement armes leffort tranchant (cadre : 0.38%)
120 1.4% 163
Grace 180 1.4% 178
Dcollement du tissu du ) la
combinaison de leffort tranchant
et du moment flchissant
60 0.65% 54
180 0.65% 70
Sparation denrobage et
dcollement du tissu
60 1.68% 76
Rahimi
180 1.68% 102
Ruine du bton comprim et
dcollement du tissu
ENP 2007 23
Dans ce tableau, on constate que laugmentation de la section droite du tissu namliore
pas la rsistance ultime des poutres faiblement armes leffort tranchant, quelque soit le
taux de renforcement longitudinal darmatures. Les ruptures observes sont
principalement provoques par les fissures defforts tranchants, le tissu longitudinal
namliore quasiment pas la rsistance leffort tranchant.
En revanche, laugmentation de la section droite du tissu amliore efficacement la
rsistance ultime des poutres fortement armes leffort tranchant quelque soit le taux de
renforcement des armatures tendues. La rupture provient soit du dcollement du tissu,
soit des fissures locales trs ouvertes dues la combinaison de leffort tranchant et du
moment flchissant.
2.4. Mthodes de calcul rglementaires
Les calculs rglementaires des lments en bton arm renforcs par des composites
sappuient sur les hypothses suivantes :
Les sections droites restent droites aprs dformation ;
La rsistance la traction du bton est nglige ;
Non glissement des aciers et du matriau composite par rapport au bton.
Ils existent deux types de mthode :
Mthodes rglementaires pour la flexion ;
Mthodes rglementaires pour leffort tranchant.
Dans ce qui suit, nous nous intresserons quaux mthodes de calcul concernant les
sollicitations deffort tranchant.
ENP 2007 24
2.4.1. Mcanismes de rupture sous chargement deffort tranchant
Pour des structures renforces par matriaux composites sous chargement de flexion, le
renforcement vis--vis des efforts tranchants est souvent ncessaire. Comme on a pu le
constater prcdemment, les poutres renforces uniquement en surface tendue prsentent
des risques de dgradation. Afin d optimiser lutilisation du composite en renforcement, il
est indispensable de renforcer les structures aux efforts tranchants en collant latralement
des bandes de composite par exemple.
Plusieurs mthodes de renforcement leffort tranchant peuvent tre employes : des
bandes de tissu en forme de U, des bandes du tissu entourant des poutres sur toutes
leurs priphries et des bandes du tissu colles verticalement ou inclines sur les surfaces
latrales. Lusage de tissus latraux empche lvolution des fissures deffort tranchant.
De plus, ils fonctionnent comme un ancrage pour les tissus situs en surfaces tendues. Le
composite contribue donc la rsistance aux efforts tranchants.
Dans le de renforcement par des bandes sur toute la priphrie des poutres, la rupture des
bandes composites proximit des fissures deffort tranchant peut tre obtenue lorsque
louverture de ces dernires est importante. Mais la contrainte moyenne dans les bandes
composite est plus petite que la rsistance ultime du tissu : ceci est d la concentration
de contrainte proximit des fissures.
La rupture d lments, dont les bandes du renforcement leffort tranchant ne sont pas
fermes, par exemple en forme de U ou des bandes isoles, est provoque par le
dcollement du composite latral. Comme la rsistance au cisaillement de la colle est plus
leve que celle du bton, le dcollement des bandes composites est provoqu par la
rupture de la couche de bton situe sous les bandes :cest une rupture prmature et
brutale.
ENP 2007 25
2.4.2. Analyse des mthodes de calcul rglementaire
La rsistance leffort tranchant des lments renforcs V
r
est de la forme :
Vr=Vc+V
w
+V
f
(2,1)
O :
Vc : Contribution du bton la rsistance leffort tranchant.
V
w
: Contribution des armatures transversales (cadres, triers et parfois armatures
tendues).
V
f
: Contribution du composite
2.4.2.1. Contribution des armatures et du bton la rsistance leffort tranchant
Les expressions de V
c
et de V
w
de lEC2 et du BAEL91 sont prsentes ci-dessous.
Mthode EC2 [9]
Dans lEC2 les contributions de lacier et celles du bton sont les suivantes :
V
cd
= C
rd,c.
k. (100.
t
ck
)
1/3
b
w
d (2,2)
V
wd
= (A
t
/s
t
).
ywd
0, 9bwd (cot +cot) sin (2,3)
Avec C
rd,c
=0,18/r
c
, r
c
=1,5, et k=1+ (200/d)
1/2
2,0 (d en mm)
A
t
: La section des armatures transversales, s
t
lespacement des cadres
ywd
: La rsistance a la traction de lacier des cadres
d: La hauteur utile de la section
ENP 2007 26
: Langle entre la direction de cadres et laxe horizontal de la poutre
: Langle des bielles de bton avec la fibre moyenne (45 )
t
: Le taux de renforcement longitudinal
ck :
La rsistance caractristique la compression de bton
Mthode BAEL91 [10]
Dans le BAEL91, il faut vrifier :
A
t
/ b
w
s
t

s
(
u
0,3
tj
k) / (0,9
e
(cos + sin)) (2,4)
Cette formule conduit, avec V
w
=
u
b
w
d
A
t
e
0, 9d (1+cot) sin /
s
s
t
+0,3
tj
k b
w
d V
u
(2 ,5)
Avec A
t
la section des armatures transversales, s
t
lespacement des cadres,
e
la limite
dlasticit de lacier des armatures transversales,
tj
la rsistance caractristique la
traction du bton g de j jours, d la hauteur utile de la section, b
w
la largeur de la section,
langle entre la direction des cadres et laxe horizontal de la poutre, et k=1 dans le cas
de la flexion simple.
Dans cette formule, le premier concerne la contribution des armatures transversales
leffort tranchant, et le second concerne celle du bton.
Commentaires
Dans le cas o =90
0
, lEC2 et le BAEL conduisent la mme valeur de la contribution
des armatures transversales.
Par contre, les formules concernant la contribution du bton la rsistance leffort
tranchant sont diffrentes : dans le BAEL91 on ne tient pas compte de la contribution des
armatures longitudinales vis--vis de leffort tranchant ce qui est le cas pour lEC2
ENP 2007 27
(paramtre
1
). Nanmoins, pour des cas pratiques, il ny a pas de diffrence importante
entre les valeurs de calcul de la contribution du bton rsistance aux sollicitations
tangentes.
2.4.2.2. Contribution du composite la rsistance leffort tranchant
Il ny a pas de consensus quant au calcul de la contribution du composite la reprise de
leffort tranchant.
Dans la littrature, plusieurs auteurs ont propos des modles du calcul. Ils se
diffrencient par la valeur de dformation effective du composite et celle de la hauteur
effective du composite utilis pour raliser les calculs, et qui proviennent du fait que la
distribution des dformations nest pas uniforme sur toute la hauteur de la bande.
Deux mthodes sont dveloppes pour estimer la rsistance apporte par le composite
leffort tranchant pour deux modes de rupture : rupture de composite latrale en traction
ou dcollement de composite.
Dans ce qui suit, nous allons prsenter les mthodes de calcul les plus couramment
utilises avec une comparaison entre ces dernires.
Les paramtres utiliss au cours de ces calculs sont reprsents sur la figure 2.8.
Figure 2.8 : Schmatisation des paramtres dune poutre renforce latralement
ENP 2007 28
a) Mthode de Freyssinet [11]
Dans la mthode Fressinet, le composite latral est galement considr comme tant une
armature passive externe V
f
est estim par :
V
f
= (A
f
/ s
f
) z
f
f
.sin ( + ) / sin = (2 t
f
b
f
/ s
f
) z
f
f
.sin (+) / sin (2,6)
Avec les notations de la figure 1-19,
f
la rsistance du tissu lELU, et z
f
=h
f
lorsque les
bandes ceinturent compltement la poutre ou sancrent laide de mches.
Dans les autres cas, lutilisation de lquation quilibre 2
fu
.b
f
.l
fe
= 2b
f
t
f
f
conduit
f
=
fu
l
fe
/t
f
Avec
z
f
= h
f
- l
fe
pour des bandes latrales en forme de U,
z
f
=h
f
- 2l
fe
pour des bandes latrales isoles (sans retour horizontal)
l
fe
longueur effective dancrage, qui est fixe 10cm
fu
est la contrainte de cisaillement ultime du bton, qui est donne par :
fu
{f
tj
;
t,min
; 3MPa}, avec
t,min
la contrainte de rupture garantie 95% mesure par
lessai de traction directe du bton dans la zone concerne par le renforcement.
Avec =45, nous avons :
V
f
= (2t
f
.b
f
/ s
f
) .z
f
.
f
. (sin + cos) (2,7)
ENP 2007 29
Figure 2.9 : Schma de paramtres utiliss lors de calcul
(en cas dune poutre en T sans ancrage par mches)
Dans cette approche, deux valeurs sont fixes : l
fe
=10cm et
fu
{f
tj
;
t,min
; 3MPa}. La
premire signifie que le transfert deffort du bton au composite seffectue aprs 10 cm
.La seconde prend en compte une valeur de cisaillement limite du bton linterface
bton / composite, dtermine en fonction de rsultats darrachement et borne par une
valeur suprieure.
b) Mthode AFGC [12]
Dans les recommandations de lassociation Franaise de Gnie Civil AFGC, la rsistance
leffort tranchant apporte par des tissus composites est calcule avec la formule
suivante, dans le cas de bandes verticales despacement s
f
:
V
f
=2
v
t

f.d
min (0,9d, (h
f
- l
anc,vu
) / s
t
(2,8)
Avec la contrainte de dimensionnement du composite
f.d
=
f

fu
/
fu
o
f
= 0,65,
fu
=1,6 dans le cas des stratifis in situ en carbone - poxy, et
fu
=1,25 dans le cas des
pulltruds carbone - poxy
ENP 2007 30
Dans la relation (2,8) intervient la longueur dancrage deffort tranchant l
ancvu
, qui peut
tre choisie infrieure la longueur de dimensionnement l
anc.d
dtermine partir de
rsultats exprimentaux. Alors, du choix de la valeur de l
anc,vu
va dpendre de la valeur du
coefficient
v
minorant la contrainte de la traction dans le composite transversal
v
f.d
avec :
v
=l
anc,vu
/ l
anc.d
0
v
1
Longueur dancrage de calcul de composite
La longueur dancrage de dimensionnement l
anc.d
du composite est dfinie par la formule
ci-dessous :
l
anc.d
=min (
f
l
anc,exp
; l
anc.th
) (2,9)
Avec
f
= 0,65, l
anc,exp
la longueur dancrage exprimentale,et l
anc.th
et la longueur
dancrage thorique. Cette dernire est dfinie en cherchant quilibrer leffort de
traction repris par le composite F
f
par lintgration des contraintes moyennes de
cisaillement linterface :
F
f
=
fu
.A
f
=
adh.d
.l
anc.th
.b
f
(2,10)
Avec
adh.d
=max (
ad.d
; 2MPa), contrainte de cisaillement de calcul linterface et f
fu
la
contrainte ultime du composite.
La position des fissures nest pas connue priori. Pour quaucune fissure potentielle
napparaisse entre les bandes de renforcement composites, une condition sur
lespacement des bandes est alors : s
f
(h
f
l
anc.d
)
ENP 2007 31
c) Mthode de la FIB [6]
Dans le modle de calcul de la FIB [6], aprs une tude approfondie sur des rsultats
dessais publis dans la littrature, des formules empiriques ont t tablies afin de
pouvoir estimer V
f
, qui scrit :
V
f
= 0,9
fde
E
fu
f
. b
w
.d (cot + cot).sin (2,11)
Avec E
fu
le module dYoung du tissu latral,
f
le taux de renforcement du tissu latral
f
= (2 t
f.
b
f
/ b
w.
s
f
).
fd,e
est une valeur de calcul de la dformation du composite latral
,dtermine partir de la dformation effective du tissu latral
fe
lors des ruptures, avec
un coefficient de rduction
fd,e
= 0,8
fe
.
Dans le cas de renforcement latral en forme de U par bande isole, la rupture dun
lment renforc est principalement conditionne par le dcollement du composite
latral.
Dans ce cas, la dformation effective est dtermine par la formule ci-dessous pour les
composites fibres de carbone :
fe
= min [0,65 (f
cm
2/3
/ E
fu
f
)
0,56
.10
-3
; 0,17 ( f
cm
2/3
/E
fu
f
)
0,3
fu
] (2,12)
Avec f
cm
en MPa et E
fu
en GPa. Dans cette formule, le premier terme et relatif au
dcollement du composite, et le second sa rupture. L encore, la rsistance du bton
intervient dans ces formules, par lintermdiaire du terme f
cm
2/3
.
De plus, afin dviter quapparaissent des fissures deffort tranchant entre des bandes
isoles de composite, une condition portant sur lespacement des bandes s
f
est vrifier :
s
f
(0,9d - b
f
/2) pour une section rectangulaire
s
f
(0,9 d - t
s
- b
f
/2) pour une section en forme de T , avec t
s
est la hauteur du hourdis.
ENP 2007 32
Pour une renforcement latral continu, b
f
=s
f
, et lorsque =45
0
et =90
0
, on a :
V
f
=0,9
fd, e.
E
fsu.
2t
.
d (2,13)
d) Comparaison
Le tableau 2.4 regroupe les principaux rsultats des mthodes exposes ci-dessus
mthode Contrainte (dformation)
effective
Hauteur de calcul
des bandes
latrales
Modes de rupture
Freyssinet (2002)
f
=
fu
.l
fe
/t
f
ou
f
=
fu
z
f
=h
f
-l
fe
ou
z
f
=h
f
-2l
fe
Rupture ou
dcollement du
composite
AFGC (2003)
V
.f
f.d
min (0,9d, h
f
-
l
anc.vu
)
Dcollement du
composite
FIB (2001)
fe
=min
(0,65(f
cm
2/3
/E
fu
f
)
056
.
10
-3
, 0,17(f
cm
2/3
/E
fu
f
)
0,3
fu
)
(en cas de dcollement de
tissu)
0,9d Rupture ou
dcollement du
composite
Tableau 2.4: Comparaison entre les diffrentes mthodes de calcul
A partir de ce tableau, nous pouvons faire les remarques suivantes :
Dans lapproche de lAFGC, la capacit du bton transmettre un effort au
composite seffectue par le biais de la longueur dancrage conditionne par la
contrainte de cisaillement de calcul linterface
ad,d
. Dans les modles de
Freyssinet et de la FIB, la rsistance du bton au cisaillement (
lim
ou sous la
forme de f
cm
2/3
) joue galement un rle important pour lestimation de la charge
de dcollement. Ces 3 mthodes sont plus proches de la ralit, car le dcollement
ENP 2007 33
des bandes de composite se produit principalement cause de la rupture de
cisaillement de la couche du bton dinterface : lors de ce type de rupture, les
dformations dans les bandes du bton de composite atteignent des valeurs
infrieures aux dformations ultimes des composites.
Lors du dcollement du composite latral, pour la mthode de Freyssinet, une
valeur empirique de contrainte de cisaillement de bton est choisie. Pour la FIB,
la dformation effective ou la contrainte effective sont donnes par des formules
empiriques fonctions de f
cm
2/3
et de la raideur de tissu t
f
E
f
. Par ailleurs, la
contrainte effective de la FIB nest conditionne que par la largeur composite
(dans le cas dun espacement constant)
2.5. Conclusions
Vis--vis de leffort tranchant, deux modes de rupture sont pris en compte : la rupture en
traction du composite latral et son dcollement. Lorsque les composites ceinturent
compltement la poutre, la ruine est due la rupture du composite en traction. En
revanche, lorsque les tissus sont en forme de U ou sous forme de bandes isoles sans
ancrage, la rupture est principalement issue du dcollement du composite. Ce
dcollement est du la rupture en cisaillement de la couche de bton dinterface. Pour ces
deux cas, diffrentes mthodes de calcul sont utilises.
A partir de lanalyse de 3 mthodes concernant la contribution du composites leffort
tranchant V
f
, on peut conclure que le point le plus ambigu est le choix des valeurs de
contrainte effective (dformation effective) et de la hauteur effective des bandes
composites.
Afin damliorer lefficacit des bandes leffort tranchant, il est possible de coller le
composite dans la direction des fibres principales, perpendiculairement aux fissures
potentielles deffort tranchant. La direction des fibres principales est alors celles des
contraintes principales de traction. En ralit, la faon la plus pratique est de coller des
bandes perpendiculairement laxe des lments. Entourer des poutres par des bandes
ENP 2007 34
conduit V
f
lev, mais nest pas toujours ralisable : il est alors prfrable de coller des
bandes sur toute la hauteur de section, en forme de U.
Dans notre tude, nous avons tudi deux types dinclinaison des bandes :
Paralllement aux sections de la poutre.
Perpendiculairement aux fissures inclines deffort tranchant.
ETUDE
EXPERIMENTALE
Etude exprimentale Chapitre III
ENP 2007 35
Chapitre III : Etude exprimentale
3.1 Introduction
Lobjet des essais que nous avons raliss tait de suivre, au cours du chargement, le
comportement des poutres en bton arm soumises leffort tranchant et renforces par
des matriaux composite afin danalyser linfluence de linclinaison du tissu de
renforcement selon diffrents modes de rupture.
3.2 Programme exprimental
Les essais portent sur six poutres de sections rectangulaires, soumises deux charges
concentriques symtriques aux appuis; leur dimensionnement est fonction du mode de
rupture envisage.
3.2.1 Mode de ruptures envisages
Les types de rupture envisags sont les suivants :
1) Rupture par traction diagonale (effort tranchant) avec a/h > 3
2) Rupture par cisaillement-compression (effort tranchant) avec a/h < 3
Les diffrents facteurs pris en compte pour chaque poutre sont reprsents sur les figures
3.1a et 3.1b
P P
3L/8 3L/8
Figure 3.1a : Effort tranchant traction diagonale
ENP 2007 36
P P
L/5 L/5
Figure3.1b : Effort tranchant cisaillement-compression
3.2.2 Mode de renforcement tudi
Le principe retenu consiste coller un tissu de fibres sur les faces verticales des poutres
(entre lappui et la charge applique) en limprgnons de rsine poxy. Les fibres des
tissus utiliss seront orientes de faon ce quelles forment des angles de 90 (poutre 3
et poutre 4), et des angles de 45 (poutre 5 et poutre 6) par rapport laxe longitudinal
des poutres.
Les numrotations des poutres et les modes de renforcement sont prsents sur la figure
3.2.
ENP 2007 37
Mode de rupture Inclinaison
du tissu
Traction diagonale (a/h>3) Cisaillement-compression (a/h<3)
Pas de
Renforcement
(poutres
tmoins)
Poutre 2 Poutre 1
90
Poutre 4 Poutre 3
45
Poutre 6 Poutre 5
Figure 3.2 : Modes de renforcement envisags
3.2.3 Dimensions des poutres
Les dimensions retenues pour les poutres en bton arm sont justifies par les capacits
du laboratoire de Gnie Civil de lEcole Nationale Polytechnique.
1. section transversale :
- hauteur : 22.5 cm
ENP 2007 38
- largeur : 12 cm
22.5 cm
12 cm
Figure 3.3 : Section de la poutre
2. Longueur Dispositif de chargement
a P P
h
t
d L
Figure 3.4 : Dispositif de chargement
Pour obtenir les modes de rupture retenus pour les essais, il convient de satisfaire les
conditions suivantes :
-
porte deffort tranchant : a 2.5 h
t
-
thorie des poutres : b 2 h
t
-
effet dchelle : h
t
25 cm
Ces critres conduisent au dimensionnement de la poutre ci-dessus
ENP 2007 39
a 85
22.5 cm
10 cm 10 cm
220 cm
Figure 3.5 : Dimensionnement des poutres
3.2.4. Dtermination des armatures
3.2.4.1 Caractristiques mcaniques
a) Bton
Les valeurs priori des rsistances caractristiques dun bton ordinaire, lage de 28
jours, en compression et en traction sont respectivement gales :
R
bk
= 23 MPa
R
bk
= 2.3 MPa
b) Acier
Les aciers utiliss ont les caractristiques suivantes :
- Acier doux de nuance FeE 24 R
ak
= 235 MPa
- Acier haute adhrence de nuance FeE 40 :
ENP 2007 40
> 20 mm R
ak
= 392 MPa
< 20 mm R
ak
= 477.5 MPa
3.2.4.2 Rupture par flexion [5]
a) Dfinition du mode de rupture
b
= 3.5 R
b
( = 1)
N
b
x=h
p h=20
h
t
=22.5
N
a
= Ao
a
A
cr
a.1 Position de laxe neutre limite
En supposant que le bton atteint son raccourcissement ultime c'est--dire
b
= 3.5 et
les aciers atteignent leur limite lastique f
ak
, on a :
limite
=
b
/ (
b
+
a
)

limite
= 3.5 / (3.5 + 3.87)
limite
= 0.475 avec f
ak
= 392 MPa
a.2 Section critique des aciers infrieurs
N
b
= N
a
et N
b
= 0.81 x x h x b x R
bk
N
b
= 0.81 x 0.475 x 0.2 x 0.12 x 23 = 212.382 KN
N
b
= 212.382 KN = N
a
ENP 2007 41
et A
critique
= N
a
/ f
ak
= 21238.2 / 3920 = 5.418 cm
2
Cette section critique permet de fixer les modes dtats-limites par flexion :
par insuffisance dacier si A < A
critique
par insuffisance de bton si A > A
critique
b) Rupture par insuffisance dacier
A < A
critique
; on prend donc A=2 16
b
= 3 1.08 R
b
N
b
Z=h(1-/2)
a
=
b
(1- )/ N
a
= Ao
a
2 16
(A= 4.02 cm
2
)
b-1 Axe neutre
A= 4.02 cm
2
La dtermination de la charge de rupture est calcule conformment la mthode de
Chambaud[5] , soit :
La position de laxe neutre est obtenue partir de :
N
b
= N
a
1.08 R
b
x b x x h = A x o
a
Avec : o
a
= R
ak
= 477.5 MPa et R
b
= R
bk
= 23 MPa
= (A x o
a
)/ (1.08 x R
b
x b x h)
= (4.02 x 4775)/ (1.08 x 230 x 12 x 20)
= 0.322
ENP 2007 42
La dformation dans lacier est alors :
a
= 0.003 (1- ) /
a
= 0.003 (1- 0.322) / 0.322 = 6.321
Ce qui correspondant o
a
~ 500 MPa
b-2 Moment de rupture thorique
N
a
= A x o
a
= 4.02 x 5000 = 20100 daN
Z = h (1-/2) =20 (1- 0.322/2) =13.22 cm
Do:
Mrupt= N
a
x Z = 20100 x 0.1322
Mrupt= 2657.22 daN.m
b-3 Charge de rupture par vrin
P
rup
= Mrupt / 0.85
P
rup
= 2657.22 / 0.85 =3126.14 daN ~ 3.126 t
Donc 2P
rup
= 6252.3 daN ~ 6.2523 t
C) Rupture par insuffisance de bton
A > A
critique
; on prend donc A=2 25
b
= 3 1.08 R
b
N
b
Z=h(1-/2)
a
=
b
(1- )/ N
a
= Ao
a
2 25
(A= 9.82 cm
2
)
C.1 Axe neutre
A= 9.82 cm
2
ENP 2007 43
N
b
= N
a
= (A x o
a
)/ (1.08 x R
b
x b x h)
Avec : o
a
= R
ak
= 392 MPa et R
b
= R
bk
= 23 MPa
= (9.82 x 3920)/ (1.08 x 230 x 12 x 21)
= 0.615
a
= 0.003 (1- ) /
a
= 0.003 (1- 0.615) / 0.615 = 1.88
Ce qui correspondant o
a
~ 395 MPa
C.2 Moment de rupture thorique
Mrup= 1.08 x b x x h
2
x R
b
x (1- /2)
Mrupt= 1.08 x 12 x 0.615 x (21)
2
x 230 x (1- 0.615/2)
Mrupt= 5598.43 daN.m
C.3 Charge de rupture par vrin
P
rup
= Mrupt / 0.85
P
rup
= 5598.43 / 0.85
P
rup
= 6586.40 daN ~ 6.586 t
Donc 2P
rup
= 13172.77 daN ~ 13.17277 t
3.2.4.3 Rupture par effort tranchant : poutres sans armatures dme [5]
Les calculs seront tablis conformment la mthode de Chambaud
P P
ENP 2007 44
a) Rupture par traction diagonale :
Avec : h
t
= 22.5 cm
l = 200 cm
b = 12 cm
Dans cas
a
= a / Z
1
> 3, avec a = 85 cm et Z
1
= 0.8 h (h de A
critique
)
Z
1
= 0.8 x 20 = 16 cm
a
= 5.3125 > 3
Leffort tranchant de rupture :
T
R
= 0.70 x o
0
x b
0
x Z ~ 0.50 x o
b0
x b
0
x h
t
o
b0
= 2.3 Mpa (traction)
T
R
= 0.50 x 23 x 12 x 22.5 = 3102 daN
T
R
= 3102 daN < P
rup
= 6586.40 daN
En consquence, les armatures longitudinales seront identiques celles de la poutre dont
la rupture a lieu par insuffisance de bton
b) Rupture par cisaillement-compression
La condition suivante doit tre respecte :
a
= a / Z
1
< 3 avec a = 85 cm et Z
1
= 0.8 h
Z
1
= 0.8 x 20 = 16 cm
a
= 2.81 < 3
Leffort tranchant de rupture :
T
R
= (
a
/ 1+
a
2
) x (o
3
x b
0
x Z
1
) avec :
o
3
=
3
x _ x u
2
x o
0
ENP 2007 45
o
0
= R
bk
= 23 MPa
u
2
= 1

3
= 0.495
_ = 0.725
o
3
= 0.495 x 0.725 x 1 x 230 = 82.54
T
R
= (2.81/ 1+ 2.81
2
) x (82.54 x 12 x 16)
T
R
= 5005.80 daN
Le moment flchissant correspondant a pour valeur :
M
R
= 5005.80 x 0.45 = 2252.61 daN.m < 5598.43
Donc, on peut garder les 2 25 comme armatures longitudinales.
2 10
2 6
2 25
(A= 9.82 cm
2
)
Figure 3.6 : Caractristiques gomtriques des poutres
3.3. Caractristiques des matriaux mis en uvre
3.3.1 Composition du bton
Le bton employ pour les essais est dos 350 kg de ciment CPJ 45 (cimenterie de
Meftah) par mtre cube de bton frais mis en uvre.
Les courbes granulomtriques des granulats dorigine silico- calcaire sont reprsentes
sur la figure 3.7.
Les rsultats de lanalyse granulomtrique sont reprsents en annexe [Annexe A2].
ENP 2007 46
Mm
Mm
Figure 3.7 : Courbe granulomtrique selon Mr Faury
Y
=
6
3
X
=
4
6
ENP 2007 47
Le ciment est de densit 3 ; sa finesse de mouture se caractrise par une surface
spcifique de BLAINE gale 3200cm
2
/g.
La mthode de composition thorique retenue est celle de Mr Faury pour un bton
ordinaire [Annexe A2].
La dimension maximale des granulats est gale 15 mm.
La courbe granulomtrique de rfrence du bton est reprsente sur la figure 3.7. Aux
points dintersection des deux segments de droite, elle donne :
Sable 0/5 : 46 %
Gravier 3/8 : 17 %
Gravier 8/15 : 37 %
Laffaissement du bton frais, mesur au cne dAbrams, est gal 9 cm [Annexe A.3],
ce qui a conduit un dosage de 250 l deau par mtre cube de bton.
La composition pondrale du bton, compte tenu des densits absolues 2.67 pour le sable,
2.64 pour le gravillon et 2.66 pour le gravier, est la suivante :
- Sable 0/5 mm : 611.43 kg
- Gravillon 3/8 mm : 336.60 kg
- Gravier 5/15 mm : 738.15 kg
Les tableaux 3.1 et 3.2 reprsentent respectivement les quantits de granulats pour
1 mtre cube de bton et pour 0.24 mtre cube de bton.
Constituant Eau Ciment Sable Gravillon Gravier
Volume absolu
/1m
3
de bton
0.250 L 0.116 m
3
0.229 m
3
0.1275 m
3
0.2775 m
3
Poids / 1m
3
de
bton
250 kg 350 kg 611.43 kg 336.60kg 738.15 kg
Tableau 3.1 : Quantits de granulats dans1m
3
de bton
ENP 2007 48
Constituant Eau Ciment Sable Gravillon Gravier
Volume absolu
/0.24m
3
de
bton
0.06 L 0.02784 m
3
0.05496 m
3
0.0306 m
3
0.0666 m
3
Poids / 0.24m
3
de bton
120 kg 168 kg 294 kg 162kg 354 kg
Tableau 3.2 : Quantits des granulats dans 0.24 m
3
de bton
3.3.2. Caractristiques mcaniques
3.3.2.1. Bton
Les essais des poutres et des prouvettes de contrle et dinformation ont t effectus
lge de 28 jours.
Les caractristiques mecaniques des matriaux employs ont t dtrmines laide des
appareils mentionns ci-dessous :
Une machine dessais universelle dune capacit maximale de 200KN.
Une machine de compression de capacit maximale de 5000 KN.
La rsistance en compresion du bton est dtermimne, conformment aux normes, sur
des prouvettes cylindriques (16 et H= 32 cm) surfaces mecaniquement (photo3.1)
Photo 3.1 : Surfaage mcanique des prouvettes de contrle
ENP 2007 49
Ces essais ont t effectues lge de 28 jours au laboratoire du CTC centre de Hussein
Dey. Les rsultats de ces essais sont rassembls dans les tableaux 3.3 et 3.4
poutres Eprouvettes Poids
(kg)
Charge
(KN)
Rsistance
(MPa)
Moyenne
(MPa)
prouvette 1 14.900 479.20 23.833 Poutre 1
prouvette 2 14.740 472.50 23.500
23.69
prouvette 2 14.550 445.00 22.13
22.66
prouvette 2 14.700 566.00 28.15
27.82
prouvette 2 14.830 513.90 25.56
24.62
prouvette 2 14.980 476.50 23.70
23.71
prouvette 2 14.940 529.20 26.32
26.455
Tableau 3.3: Rsistances la compression
Essais de traction
Les essais de traction sur des prouvettes cylindriques ont t raliss au Laboratoire
Central du CTC de Hussein Dey
Les rsultats obtenus sont rsums dans le tableau ci-dessous :
poutres Poutre 1 Poutre 2 Poutre 3 Poutre 4 Poutre 5 Poutre 6
Resistance (MPa) 2.0 1.9 2.2 2.1 2.3 2.2
Tableau 3.4: Rsistances traction
ENP 2007 50
3.3.2.2. Matriaux composites
Les matriaux composites, utiliss dans notre tude, sont des tissus en fibres de carbone
hautes rsistances combins avec des rsines poxy. Le TFC (tissu en fibre de carbone)
utilis est fourni gratuitement par Sika El Djazair. Cest un tissu sec unidirectionnel dans
le sens privilgi de rsistance, il est constitu de 97% de fils de chaine pour assurer la
rsistance et 3% de fils de trame pour assurer la stabilit dimensionnelle (Figure 3.8)
Lpaisseur nominale est de 0.13 mm et sa masse surfacique est de 225g/m
2
.
Les proprits mcaniques (fournies par le fabricant) du composite sont les suivantes :
Rsistance garantie la rupture en traction : = 3500 MPa
Module de Young : E
= 230 GPa
Allongement la rupture A
r
= 1.5%
Figure 3.8 : Tissu unidirectionnel en fibre de carbone
3.3.2.3. Rsine
La colle est une rsine synthtique destine imprgner le tissu TFC et assurer la
liaison avec le support renforcer.
La temprature de transition vitreuse de la rsine est suprieure 60C. Cette rsine est
constitue de 2 composants :
- La rsine et le durcisseur. La quantit de rsine par couche est de 800 g/cm
2
dont environ 571 g de rsine et de 229 g de durcisseur
ENP 2007 51
Les caractristiques mcaniques (aprs durcissement de 7 jours, 23C) de la colle sont
les suivantes (donnes par le fabricant) :
Traction :
Rsistance la rupture : R
t
= 30 1.2 MPa
Module de Young : E
t
= 3800 MPa
Compression
Rsistance la rupture : R
c
= 55 0.7 MPa
Adhrence sur bton (test darrachement aprs durcissement de 7 jours 20C)
Sur bton sabl sec : R =2.5 MPa
Sur bton sabl humide : R = 2.0 MPa
3.3.2.4. Acier
Les aciers utiliss ont t fournis titre gratuit par lentreprise ENGOA dEl
Mouhamadia.
Les caractristiques mcaniques des aciers utiliss sont regroupes dans le tableau 3.5
Diamtre nominal C (mm) 10 25
Section (mm
2
) 78.50 491
Longueur (m) 0.602 0.606
Poids (Kg) 0.3741 2.3467
ML (Kg/m) 0.621 3.872
F
e
(KN) 46.2 270
F
e
(KN) 52.8 323
R
e
(N/mm
2
) 589 550
R
m
(N/mm
2
) 673 658
Tableau 3.5 : Caractristiques mcaniques des aciers
ML : Masse linique
F
e
: Force de traction (lastique)
F
e
: Force de traction ( la rupture)
ENP 2007 52
R
e
: rsistance maximale la traction (lastique)
R
m
: rsistance maximale la traction ( la rupture)
3.4. Prparation des corps dpreuve
Compte tenu des modes de renforcement retenus (paragraphe 3.2.2) des dispositives
particulires ont t prises afin de faciliter le bon droulement des essais.
Avant de coller le TFC, tous les supports doivent tre propres, sains, exempts de laitance,
graisse, particules peu ou non adhrente, de tout revtement de type peinture, etc.
Le composite est coll sur les faces nettoyes, deux couches de rsine sont ncessaires
pour coller une couche de TFC :
la premire couche (appliques laide dun rouleau) a pour rle de faire pntrer
la rsine au mieux les anfractuosits du support et assure une bonne imprgnation
des surfaces.
La deuxime couche de rsine, applique aprs mise en place du tissu sur la
premire couche, est destine achever limprgnation du TFC.
Les modes de renforcement utiliss dans notre tude sont reprsents sur la photo P10 : il
sagit de renforcement par des bandes de TFC disposs sur les faces verticales des
poutres. Le premier mode consiste placer les bandes de tissu de manire croiser les
fissures de cisaillement et le second mode, paralllement aux sections de la poutre. Ces
bandes sont colles entre lappui et la charge applique.
3.5. Dispositifs exprimentaux et appareils de mesure
Les poutres sont charges et observes sur la dalle dessais du dpartement du Gnie
Civil de lEcole Nationale Polytechnique dAlger.
Elles reposent sur une largeur de 10 cm, sur deux appareils dappui distants de 2.00 mtre
entre-axe
ENP 2007 53
Les charges sont appliques au moyen dun vrin hydraulique dispos au milieu de la
poutre. Chaque vrin a une capacit nominale de 20 tonnes (environ).
La charge du vrin sapplique directement sur un rpartisseur de force, plac de faon
exercer deux forces gales et quidistantes des deux appuis de la poutre. La distance de
ces deux forces est variable suivant le type de poutre essayer, conformment aux
figures 3.1 et 3.2 du paragraphe 3.2.1.
Figure 3.9 : Dispositif dessai
Ces vrins sont aliments par un groupe hydraulique asservi au moyen dune servo-valne
contrl par une armoire lectrique permettant deffectuer un essai par palier de charge.
Les dispositifs exprimentaux sont reprsents sur la figure 3.9. A chaque palier de
charge, sont releves :
Les flches sous les charges au moyen de comparateurs au 1/100 mm.
Les dformations des aciers longitudinaux au moyen de jauges ohmiques
de dformation.
ENP 2007 54
3.6. Rsultats exprimentaux
3.6.1. Introduction
Dans cette partie seront prsents les rsultats de ltude exprimentale : modes de
rupture observs, courbes charges flches et propagation des fissures.
3.6.2. Observations gnrales
Les poutres se sont rompues suivant les modes de rupture prvue (figures 3.10a)
Figure 3.10a : Rupture par cisaillement-compression (poutre1)
ENP 2007 55
Figure 3.10b : Rupture par traction diagonale (poutre 2)
Le tableau 3.6 et le tableau 3.7 regroupent, pour tous les essais, la charge et le mode de
rupture ainsi que laugmentation de la capacit par rapport aux poutres tmoins.
Poutre Charge ultime
mesure (KN)
Augmentation
par rapport P1
%
Mode de rupture observe
P1 100 /
P3 152 74.71
P5 157 80.45
Cisaillement-compression
Tableau 3.6 : Capacit de rsistance des poutres (P1, P3, P5)
ENP 2007 56
Poutre Charge ultime
mesure (KN)
Augmentation
par rapport P2
%
Mode de rupture observe
P2 57 /
P4 113 157.89
P6 112 166.66
Traction diagonale
Tableau 3.6 : Capacit de rsistance des poutres (P2, P4, P6)
3.6.3. Relation charge- flche
Le tableau 3.7 reprsente pour chaque poutre les charges exprimentales de fissuration
(P
iss
), et de ruptures (P
rup
).
Les charges sont donnes en (KN) et les flches en mm.
P1 P2 P3 P4 P5 P6
P
iss
67 47 117 113 107 112
iss
6.75 4.24 8.43 8.30 8.65 7.70
P
rup
87 57 152 147 157 152
rup
8.13 5.45 11.14 12.09 11.10 12.00
Mode de
rupture
observe
C-C TD C-C TD C-C TD
Etat du
composite
la
rupture
/ / Dcollement
du tissu
Dcollement
du tissu
Dlaminage
du tissu
Dlaminage
du tissu
Tableau 3.7 : Charges- flches
ENP 2007 57
C-C : Rupture par cisaillement-compression
T D : Rupture par traction diagonale.
Figure 3.11 : Courbe charge flche pour les poutres rompues par
cisaillement-compression
: P5
: P3
: P1
ENP 2007 58
Figure 3.12 : Courbe charge flche pour les poutres rompues par traction diagonale
: P6
: P4
: P2
Les figures prcdentes illustrent graphiquement lensemble des rsultats exprimentaux
obtenus.
Commentaire
A partir de ces graphes, on remarque que les flches des poutres renforces sont plus
grandes que celles des poutres tmoins. Cette augmentation est due la prsence des
renforcements, elle est indpendante du modle de renforcement (vertical ou inclin).
Nanmoins, on constate que pour les bandes inclines la flche est sensiblement
suprieure celle obtenue avec les bandes verticales.
ENP 2007 59
3.6.4. Fissuration des poutres
Les fissures de flexion sont pratiquement inexistantes (micro fissures), car les poutres
sont trs rsistantes la flexion.
Les fissures de cisaillement par contre sont beaucoup plus importantes et localises entre
lappui et la charge applique.
Les photos illustrent le schma de la fissuration des poutres la rupture
Figure 3.13a : Fissuration de la poutre 1 la rupture
Figure 3.13b : Fissuration de la poutre 2 la rupture
ENP 2007 60
Figure 3.13c : Fissuration de la poutre 3 la rupture
Figure 3.13d : Fissuration de la poutre 4 la rupture
ENP 2007 61
Figure 3.13e : Fissuration de la poutre 5 la rupture
Figure 3.13f : Fissuration de la poutre 6 la rupture
ENP 2007 62
3.6.5. Commentaires
3.6.5.1. Poutres (P3, P5)
a) Charge P
iss
(fissuration)
Pour la poutre P3 la charge de fissuration est de 117 KN, quant la poutre P5, elle est
de 107 KN, Ces charges correspondent aux charges de service, jusqu ces valeurs
de chargement, les fissures progressent sensiblement suivant les bielles de compression.
b) Charge P
rup
(rupture)
Les charges de rupture pour les poutres P3 et P5 sont respectivement : 152 KN et 157
KN. La fissure incline proche de lappui, en pntrant dans la zone comprime du bton
jusqu la fibre suprieure, provoque la rupture de la poutre. Ce phnomne a t observ
pour les deux types de renforcement (bandes verticales et bandes inclines).
c) Influence du renforcement
Pour les poutres P3 et P5, nous avons remarqu que les charges de fissuration et de
rupture ont augment. Ceci sexplique par la prsence du TFC qui amliore
considrablement la rsistance.
3.6.5.2. Poutres (P4, P6)
a) Charge P
iss
(fissuration)
Les charges de fissuration pour les poutres P4 et P6 sont respectivement de 112 KN et
113 KN.
La propagation de lextrmit des fissures pour les poutres P4 et P6 suit des trajectoires
inclines.
ENP 2007 63
b) Charge P
rup
(rupture)
Pour les poutres P4 et P6, les charges de rupture sont respectivement : 147 KN et 152
KN. La trajectoire des fissures partir de lappui, pour ces deux poutres, sincline sur
lhorizontale formant ainsi la bielle comprime du bton qui saccentue jusqu la ruine.
c) Influence du renforcement
On remarque que pour la poutre P6 (composites colls perpendiculairement aux fissures)
la ruine survient plus tard que celle de la poutre P4 (composites colls verticalement).
3.6.6. Remarque
Pour clturer notre compagne exprimentale, nous avons renforc les poutres tmoins P1
et P2. Ces essais supplmentaires ont t raliss pour le compte de Sika El Djazair.
Les rsultats obtenus pour lensemble des poutres sont rsums sur la figure 3.14.
Figure 3.14 : Gains pour lensemble des poutres
P1 : Poutre rpare et renforce.
P2 : Poutre rpare et renforce.
P3 : Poutre renforce par des bandes verticales (a/h =1.77)
14,94%
22,80%
74,71%
157,89%
80,45%
166,66%
0,00%
50,00%
100,00%
150,00%
200,00%
P1 P2 P3 P4 P5 P6
P1
P2
P3
P4
P5
P6
ENP 2007 64
P4 : Poutre renforce par des bandes verticales (a/h = 3.33)
P5 : Poutre renforce par des bandes inclines (a/h =1.77)
P6 : Poutre renforce par des bandes inclines (a/h = 3.33)
CONCLUSION
GENERALE
Conclusion Chapitre IV
ENP 2007 65
Chapitre IV : Conclusions et recommandations
4.1 Introduction
Dans ce chapitre sont tires les principales conclusions quant ltude exprimentale .De
plus, quelques recommandations sont proposes pour les essais venir.
4.2 Rsultats exprimentaux
Lanalyse des rsultats exprimentaux permet de tirer les conclusions suivantes :
Les poutres renforces ont une rigidit et une rsistance au cisaillement beaucoup
plus grande que celles des poutres non renforces. De plus, la prsence de
renforcement a retard louverture des fissures critiques.
Les flches des poutres renforces sont plus importantes que celles obtenues avec
les poutres de contrles. En comparant les flches obtenues avec les bandes
inclines et celles obtenues avec le tissu coll de faon croiser les fissures, on
remarque que les premires sont sensiblement suprieures aux secondes (Figures
3.11 et 3.12)
La poutre P6 avec renforcement par bandes inclines et une porte de cisaillement
gale 3.33 a subi le dlaminage de la bande du tissu composite. Ce dlaminage a
lieu exactement au milieu de la porte de cisaillement (entre le point dapplication
de la charge et lappui).Ceci peut sexpliquer par la combinaison de plusieurs
facteurs comme:
Concentration des contraintes vis--vis de leffort tranchant.
Rsistance au cisaillement de la colle suprieure celle du bton.
Conclusion Chapitre IV
ENP 2007 66
Par ailleurs, la rupture brutale a aussi provoque larrachement de plusieurs petits blocs de
bton. La charge ultime prsente une amlioration de 166.66%par rapport la poutre
tmoin P2.
La poutre P4 avec une porte de cisaillement gale 1.77 et un renforcement par bandes
verticales a atteint la rupture en cisaillement avec une augmentation de 157.89% par
rapport la poutre de contrle P2.
4-3-Recommandations
Les recommandations suivantes sont faire quant aux renforcements par collage de tissu :
Il serait intressant de comparer les rsultats exprimentaux avec les rsultats
thoriques (les modles de calcul sur la flexion existent en nombre suffisant, par
contre pour leffort tranchant, ils sont presque inexistants).
Dautres essais devraient aussi tre raliss en variant le pourcentage dacier et de
composite dans le but de tester lefficacit de tels renforcements.
Des essais de longueur de dveloppement devraient tre effectus sur les poutres
sollicites leffort tranchant afin de dterminer avec prcision la contrainte
admissible linterface.
Le renforcement leffort tranchant par collage de plaques en composite sur les
faces verticales de poteaux endommags en cisaillement est aussi un sujet
intressant.
ANNEXES
ANNEXE A1
Analyse granulomtrique Annexe A.1
ENP 2007
Annexe A.1 : Analyse granulomtrique
But
Dterminer les proportions des grains de chaque dimension.
Mthode
Lanalyse seffectue par tamisage avec un jeu normalis de tamis et de passoires. On
superpose les tamis par dimensions croissantes, et lon place un rcipient sans ouverture
sous la pile.
Aprs tamisage, on mesure les refus de chaque tamis ainsi que le tamist ayant pass
travers le tamis le plus fin. La composition granulomtrique dun granulat destine la
fabrication dun bton doit tre comprise dans un fuseau de tolrance.
La courbe granulomtrique est la carte didentit dun granulat. Elle indique les
proportions des grains de chaque dimension. On reprsente en abscisse louverture des
tamis selon une chelle logarithmique et en ordonne les tamisas cumuls selon une
chelle normale.
Masses volumiques des granulats.
Densits apparentes et absolues des granulats.
Granulat Gravier 5/15 Gravier 3/8 Sable 0/5
Densit absolue 2.66 2.64 2.67
Densit apparente 1.40 1.38 1.50
Tableau A.1.1 : Densits des granulats
Analyse granulomtrique Annexe A.1
ENP 2007
Rsultats de lanalyse granulomtrique
Poids de lchantillon : 2000 g
Ouvertures
des tamis ( mm )
Refus (g ) Refus cumul
( g )
% refus cumul % passant
16 0 0 0 100
12.5 91.4 91.4 4.57 95.43
10 594.4 685.8 34.29 65.71
8 842.2 1528 76.40 23.60
6.3 466.8 1994.8 99.74 0.26
Tableau A.1.2 : Analyse granulomtrique du gravier 5/15
Ouvertures
des tamis (mm)
( g )
8 0 0 0 100
6.3 253.6 253.6 12.68 87.32
5 306.8 560.4 28.02 71.98
2.5 1093.6 1654 82.70 17.30
1.25 317.8 1971.8 98.59 1.41
0.63 23.2 1995 99.75 0.25
Tableau A1.3: Analyse granulomtrique du gravier 3/8
Ouvertures
des tamis (mm)
( g )
5 0 0 0 100
2.5 320 320 16 84
1.25 730 1050 52.5 47.5
0.63 579 1629 81.45 18.55
0.315 264 1893 94.65 5.35
0.16 51 1944 97.20 2.8
0.080 24 1968 98.4 1.6
Tableau A.1.3: Analyse granulomtrique du sable 0/5
ANNEXE A2
Composition du bton Annexe A.2
ENP 2007
Annexe A.2 : Composition du bton
Formulation
But
-Dterminer les proportions de chaque classe de granulats afin dobtenir un bton
compact et facile mettre en uvre.
-Dterminer les proportions de ciment, deau et de granulats.
Mthode
Pour la formulation du bton, nous avons choisi la mthode de FAURY. Cette mthode
par sa simplicit est trs utilise dans les Laboratoires de bton. Elle consiste dterminer
la courbe optimale du mlange des lments secs, puis chercher les pourcentages de ces
constituants qui permettent de faire un mlange sec dont la courbe soit aussi voisine que
possible de la courbe optimale et enfin en dduire la composition dun mtre cube de
bton.
Particularit
Elle est applicable tous les granulats quelque soit leur masse volumique.
Pour tenir compte de leffet du coffrage et des armatures, FAURY introduisit la notion
effet de paroi ; elle-mme fonction de celle du rayon moyen du moule R qui est
dfini par le rapport :
Volume des parties les plus ferrailles
R= V/S =
Surfaces latrales au contact du bton
ENP 2007
Lffet de paroi est dfini par le rapport :
Dimension maximale des granulats
D/R =
Rayon moyen du moule
Courbe de rfrence
La courbe de rfrence est compose de deux segments de droites tracs en joigant trois
points :
Premier point (Dmax, 100%)
Deuxime point (Dmax / 2, Y)
Troisime point (0.0065 ,0)
Calcul de D
max
Dmax represente le diamtre maximal des granulats constituant le beton :
Dmax = d1 + (d1 d2 ) x (x / y)
Avec
d1 : diamtre du premier tamis
d2 : diamtre du tamis suivant
x : proportions des grains retenus sur le tamis d1
y : proportions des grains retenus entre d1et d2
Daprs lanalyse granulomtrique on a :
d1 = 12.5 mm ; x = 4.57
d2 = 10 mm ; y = 95.43 -65.71 =29.72
Dmax =14.84 mm
ENP 2007
Dmax / 2 =7.42 mm
Calcul de Y
Y est lordonne du point dintersection des deux segments de droites de la courbe de
rfrence.
Sa valeur est donne par la formule suivante :
Y = A + 17 (Dmax)
1/5
+ B/ (R / D 0.75 )
Avec :
A : coefficiant dpendant de la nature des granulats et de la consistance vise du bton
Dmax : dimension maximale du granulat
B : coefficiant dpendant de la puissance de serrage.
Pour un serrage moyen (bton mou), B = 1.5 et pour un serrage nergetique ( bton
ferme) ,B = 1.0
R : rayon moyen du moule :
Ceci donne :
Y = A + 17 ( D
max
)
1/5
Pour une consistance molle et des granulats concasss, A = 34 .
On obtient :
Y =63.15
Le trac de la courbe de rfrence passe par ces 3 points :
a ( 14.84 ; 100 )
b (7.42 ; 63.15 )
c ( 0.0065 ; 0.0 )
Calcul de la quantit deau de gachage :
Le volume deau ncessaire pour les constituants se dtermine en calculant lindice des
vides du materiau.
Lindice des vides se calcule comme suit :
ENP 2007
I = K / Dmax
1/5
Avec :
K : coefficient dpendant de la nature des granulats et de la consistance vise pour le
bton.
Pour des granulats concasss et une consistance molle, K = 0.43
lindice des vides est :
I = K / Dmax
1/5
= 0.25 = 25 %
Il represente le volume occup par leau : E =250 l / m
3
Calcul des proportions des granulats :
Le pourcentage de chaque granulat est dtermin par le point dintersection de la courbe
de rfrence avec la verticale laxe des abscisses.
Le volume total des matires sches (Vms) :
Vms = 1000 250 = 750 l
Dtermination des quantits de granulats par 1m
3
:
On a :
C=350 kg dans 1m
3
de bton
.
V
C
+ V
S
+ V
g
+ V
G
= 1-E = 1-0.250 = 0.750 m
3
V
C
+ V
S
=46/100 x 0.750 = 0.345 m
3
Avec :
V
C
=350 / 3000 = 0.116 m
3
V
S
= 46 / 100 x 0.750 - 0.116 = 0.229 m
3
P
S
= 2670 x 0.229= 611.43 kg
V
g
=(63 -46) / 100 x 0.750 = 0.1275
P
g
=0.1275 x 2640=336.6 kg
V
G
=(100 - 63) / 100 x 0.750 = 0.2775
ENP 2007
P
G
=0.2775 x 2660 = 73815 kg
ANNEXE A3
Ouvrabilit du bton Annexe A.3
ENP 2007
Annexe A.3 : Ouvrabilit du bton
But
Le slump test ou lessai au cne d'Abrams permet d'valuer la consistance d'un bton
courant, c'est--dire ni trop sec ni trop fluide. Cette mthode convient bien pour le
contrle du bton sur chantier lors de la rception.
Mthode
La consistance est caractrise par l'affaissement, mesur en centimtre aprs dmoulage,
d'un cne de bton de forme normalise.
Mode opratoire:
Mouiller l'intrieur du moule.
Placer le moule avec la rehausse sur le support rigide et horizontal, mais non
absorbant.
A l'aide d'une truelle, remplir le moule de bton frais en trois couches successives,
chacune delles tant pralablement piquete
Retirer la rehausse
Retirer le moule verticalement avec prcaution.
Mesurer l'affaissement du cne par rapport la hauteur initiale du moule
Interprtation
consistance plastique molle fluide
Slump en cm 1 9 9 15 16
Laffaissement des diffrentes gches est rsum dans le tableau suivant :
Ouvrabilit du bton Annexe A.3
ENP 2007
Poutres Affaissement (cm)
Poutre 1 9
Poutre 2 9
Poutre 3 9
Poutre 4 9
Poutre 5 9
Poutre 6 9
Tableau A.3.1 : Affaissement du bton frais des gches utilises
ANNEXE A4
ENP 2007
PHOTOGRAPHIE
Photographie
ENP 2007
Photographie
Figure P1 : Ferraillages
Figure P2 : Emplacement des jauges
Photographie
ENP 2007
Figure P3 : Malaxage du bton
Figure P4 : Coulage des poutres
Photographie
ENP 2007
Figure P5 : Durcissement des poutres
Figure P6 : Essai de traction
Photographie
ENP 2007
Figure P7 : Essais de compression sur les prouvettes
Figure 8 : Poutres tmoins en cour du chargement
Photographie
ENP 2007
Figure P9 : Poutre renforce en cour du chargement
Figure P10 : Poutre renforce en cour du chargement
Rfrences bibliographiques
[1] : Rapport prliminaire de la mission AFPS : Le sisme du 21 Mai 2003 en
Algrie.
[2] : Rapport : Lurbanisation et les risques naturels et industriels en Algrie,
inquitudes actuelles et futures. Avril 2003.
[3] : Rglement Parasismique Algrien. RPA 99 version 2003.
[4] : Davidovici. V. Synthse et analyse des diffrentes communications traitant le
thme Vulnrabilit et rhabilitation du bti existant.11.WCEE ,1996.
[5] : Chambaud.R. Calcul la rupture des lments en bton arm.Edition Eyrolles
paris 1965.
[6] : FIB bulletin 14, Externally bonded FRP reinforcement for RC structure- Technical
report on the Design and use of externally bonded fibres reinforced polymer
reinforcement (FRP EBR) for reiforced concrets structues, July 2001.
[7]: Rahimi H., Hutchinson A. (2001), Concrete beams strengthned withe externally
bonded FRP plates, ASCE Journal of Composites for Construction, February 2001,
pp44-56.
[8]: Grace N.F. (2001), Strengthening of negative moment region of reinforced concrets
beams usong carbon fiber reinforced polymer stripe, ACI Structural Journal, May
July 2001, pp347-358.
[9] : BAEL91 (1992), Rgles techniques de conception et de calcul des ouvrages et
constructions en bton arm suivant la mthode des tats limites, Avril 1992.
[10] : EC2 (2002), Eurocode 2: Design of concrte structure Npr EN 1992-1-1 (Avril
2002).
[11] : Freyssinet (2002), Cahier des clauses techniques Renforcement du bton par
collage de tissu de fibre de carbone (procde TFC), octobre 2002.
[12] : AFGC (2003), Rparation et renforcement des structures en bton au moyen des
matriaux composites, Recommandations provisoires, dcembre 2003.

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: est le module de Young du matriau composite dans la direction des fibres,

: est la rsistance en traction des fibres,

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