Physio. Urinaire
Physio. Urinaire
Physio. Urinaire
PHYSIOLOGIE DE L’APPAREIL
URINAIRE
I - GENERALITES
Les reins filtrent le sang pour le débarrasser des déchets métaboliques produits par
les cellules des tissus et organes. Chaque minute 600 ml de sang arrivent dans chaque rein
par l'artère rénale. Cela correspond à environ 20 % du débit cardiaque.
La formation de l'urine implique plusieurs étapes ; elle consiste d'une part en une
filtration glomérulaire et d'autre part en une réabsorption et une sécrétion dans les
différents segments du tube urinaire.
Le filtrat final, l'urine, est ensuite déversée dans les calices et parvient ainsi au bassinet.
L'urine est transportée hors des reins par les uretères et amenée dans la vessie, avant d'être
excrétée hors de l'organisme par l'urètre. La production d'urine est d'environ 1,5 litres/24
heures.
En outre, les reins sécrètent certaines hormones (fonction endocrinienne) telles que:
Enfin, les reins assurent une fonction métabolique : néoglucogenèse (20 % en cas de
jeun).
II - ANATOMIE FONCTIONNELLE
Dans la corticale se trouvent les corpuscules rénaux, les tubules contournés proximaux et
distaux, une partie des tubes collecteurs, ainsi que les irradiations médullaires.
La médullaire a un aspect strié et une couleur rouge foncée dans la partie externe
et plus pâle dans sa partie interne. Elle est disposée concentriquement autour du sinus.
Elle contient des structures coniques appelées pyramides rénales (pyramides de Malpighi),
au nombre de 8 à 18 par rein.
La base des pyramides rénales est parallèle au bord convexe du rein.
La pointe de la pyramide est la papille.
La pointe de chaque papille rénale est coiffée par un conduit en forme d'entonnoir très fin
appelé petit calice (environ 8 - 18 par rein). La réunion de plusieurs petits calices forme
un grand calice. Il en existe normalement trois par rein. Ceux-ci se rejoignent pour former
le bassinet.
Des irradiations médullaires aussi appelées radiations médullaires partent de la base des
pyramides pour s'infiltrer dans la zone corticale.
Les irradiations médullaires contiennent la partie initiale des tubes collecteurs et des
portions plus ou moins longues des anses de Henle des glomérules corticaux.
1- uretère
2- bassinet
3- grand calice
4- petit calice
5- tube collecteur
6- urètre
A- LE NEPHRON
1 – Le corpuscule de Malpighi
Il se présente sous la forme d’une vésicule sphérique d’environ 200 à 300 μ de diamètre
comportant une enveloppe appelée capsule de BOWMAN et un bouquet de capillaires
formé d’une cinquantaine d’anses formant le glomérule.
Le glomérule
On compte environ 1.3 - 1.5 millions de glomérules par rein et
80% sont localisés dans le cortex superficiel ou moyen (glomérules superficiels ou
La capsule de BOWMAN
Entre les deux parois se trouve la chambre glomérulaire (chambre corpusculaire, chambre
urinaire) contenant l'urine primaire (ultra-filtrat). Celle-ci est en liaison directe avec le
système tubulaire (tube contourné proximal) au niveau du pôle urinaire.
2- Le tubule
Les faces latérales des cellules épithéliales sont caractérisées par des expansions
cytoplasmiques étroitement intriquées avec celles des cellules voisines, raison pour
laquelle en microscopie optique les limites cellulaires ne sont pas visibles.
Près de la surface, les faces latérales des cellules présentes des dispositifs jonction de tels
que tight junction et desmosome.
La différentiation morphologique au niveau du pôle apical est une bordure en brosse.
Cette bordure en brosse est formée de microvillosités recouvertes de glykokalyx: Cette
bordure en brosse augmente la surface d'échange d'environ 20% entre le contenu du tube,
la cellule tubulaire et le sang.
Le cytoplasme du pôle basal s'invagine en formant plusieurs prolongements qui
s'entremêlent avec ceux des cellules voisines. Dans ces prolongements, on trouve des
mitochondries (fournissent ATP) s'alignant dans l'axe des replis de la membrane
plasmique.
b) L’anse de HENLE
L'épithélium des tubes intermédiaires est un épithélium pavimenteux dont les cellules
de sa paroi sont très aplaties avec un noyau ovalaire juxtamédullaires, les tubes
intermédiaires sont longs.
Les faces latérales des cellules épithéliales de la partie ascendante sont caractérisées
par des expansions cytoplasmiques latérales étroitement interdigitées avec celles des
cellules voisines.
d) Le tube collecteur
C’est la dernière partie du tubule appelée encore tube de BELLINI, dans lequel
débouchent les tubes contournés distaux. Ce tube ramifié retraverse toute la zone
médullaire drainant l’urine des néphrons qui l’entourent et se déverse dans le bassinet.
La paroi des tubes collecteurs est un épithélium simple cubique composé de deux types de
cellules:
Les cellules principales ont un cytoplasme clair tandis que les cellules intercalées ont un
cytoplasme foncé. Le noyau arrondi occupe pratiquement toute la hauteur de la cellule.
Les limites cytoplasmiques sont bien visibles.
Un tube collecteur draine environ 11 glomérules. Au niveau de la médullaire
interne, 8 tubes collecteurs fusionnent pour former un canal papillaire (ductus papillaris).
1- corpuscule rénal
2- tube contourné proximal
3- tube droit proximal
4- partie descendante du tube intermédiaire
5- partie ascendante du tube intermédiaire
6- tube droit distal
7- tube contourné distal
8- segment d'union
9- tube collecteur
Schéma du système tubulaire
B – VASCULARISATION DU REIN
Le rein est un organe très vascularisé. Le sang parvient aux 2 viscères par les
artères rénales qui sont des artères terminales de gros calibre et directement branchées sur
l’aorte.
La circulation intrarénale présente 2 caractères essentiels :
Après le 1er réseau, l’artère efférente va irriguer les tubes contournés proximaux et
distaux du même néphron puis elle se déverse dans le réseau des capillaires péritubulaires.
Pour les néphrons dont l’anse de HENLE est très longue, certaines branches de l’artère
efférente suivent la branche descendante et forment leur 2e réseau capillaire sous forme
d’une épingle à cheveux parallèle à l’anse de HENLE.
Ce réseau constitue la vasa recta ; il n’y a qu’une très faible proportion du débit sanguin
rénal (1 à 2%) qui empreinte ces vasa recta.
1- capsule rénale
2- cortex rénal
3a- médullaire externe (zone superficielle)
3b- médullaire externe (zone profonde)
4- médullaire interne
5- artériole efférente
6- artériole afférente
7- veinule corticale superficielle
8-veine étoilée
9- veine interlobulaire
10- artère interlobulaire
11- réseau capillaire péritubulaire
12- veinule corticale profonde
13- artère arquée
14- veine arquée
15- vasa recta
Schéma de la vascularisation du rein
LA FILTRATION GLOMERULAIRE
I – INTRODUCTION
II – LA MEMBRANE GLOMERULAIRE
En effet, les cellules endothéliales qui tapissent le glomérule sont littéralement criblées
par des milliers de pores appelés fenestrae.
La membrane basale est formée pour l’essentiel par un entrecroisement de fibres de muco-
polysaccharides.
Entre les cellules épithéliales de la 3e couche se trouvent des fentes par lesquelles passe le
filtrat glomérulaire.
- Les pores de l’endothélium ont des diamètres assez petits pour empêcher la
filtration de toutes les particules ayant une taille supérieure à 160 Å. Cet endothélium
permet le passage de certaines substances, telles que l'eau, le sodium, l'urée, le glucose et
de petites protéines. Le diamètre de ces pores empêche la traversée de cellules sanguines
et de grosses macromolécules dont le poids moléculaire est égal ou supérieur à 68000.
PM Perméabilité Exemples
50.000 1 Inuline
30.000 0,5 Très petites protéines
60.000 0,005 Albumine
La quantité de filtrat glomérulaire formé par minute dans l’ensemble des 2 reins est
appelée Taux de Filtration Glomérulaire (TFG).
Chez le sujet normal, le TFG est de 125 ml/min. On observe des variations allant de 99 à
200 ml/min.
Le volume du filtrat glomérulaire est alors, sur cette base, estimé à 180 litres / jour.
1-chambre urinaire
2-pédicelle
3-noyau du podocyte
4-lumière capillaire
5-fente de filtration
6-pore de l'endothélium
7-lamina rara interna
8-lamina densa
9-lamina rara externa
1 - Dynamique
On fait appel à des procédés indirects par l’étude des coefficients d’épuration
plasmatique appelés CLEARANCE (Clairance).
La clairance d’une substance donnée est le volume virtuel de plasma qui peut être
entièrement débarrassé de cette substance en une minute par le rein.
Le débit de la filtration glomérulaire peut être déterminé en étudiant le débit sous lequel
sont éliminées par les reins des substances qui sont filtrées au niveau du glomérule et qui
ne sont pas, par la suite, ni réabsorbées ni secrétées par les différentes parties du tube
urinifère.
La valeur de F est estimée à 125 – 130 ml / min pour l’ensemble des 2 reins.
La relation UV = FP montre que pour les substances éliminées uniquement par filtration
glomérulaire le débit sous lequel elles sont rejetées par les urines est directement
proportionnel à leur concentration dans le plasma.
- elle ne doit pas se combiner aux protéines plasmatiques pour pouvoir être filtrée
librement à travers la membrane glomérulaire.
- elle ne doit pas être ni sécrétée ni absorbée activement ou passivement par le tubule.
- elle doit être physiologiquement inerte (non toxique, non métabolisable).
- elle doit être facilement dosable dans le plasma.
Le TFG dépend dans une large mesure de l’importance du débit sanguin dans les
néphrons.
I - INTRODUCTION
L’excrétion tubulaire est le transfert dans le fluide tubulaire de substances qui se trouvent
dans le sang et les cellules des tubules.
La sécrétion est le transfert dans le fluide tubulaire de substances qui se trouvent dans
les cellules des tubules. Les substances sécrétées sont, entre autres, les ions H +, K+ et
ammonium NH4+, la créatinine et certains médicaments tels que la pénicilline
II - REABSORPTION TUBULAIRE
L’eau du filtrat glomérulaire au cours de son passage dans le tubule est réabsorbée
(plus de 99%). Il s’en suit que s’il se trouve une substance dissoute du filtrat glomérulaire
qui n’est pas réabsorbée tout au long du tubule, la réabsorption de l’eau va la concentrer
pus de 99 fois. A l’inverse, d’autres substances comme le glucose et les acides aminés
sont réabsorbées activement de sorte que leur concentration va devenir quasi-nulle lors de
la transformation du filtrat glomérulaire en urine.
C’est de cette façon que le tubule opère la séparation entre substances utiles à l’organisme
et substances à éliminer dans les urines. Toutes les substances «utiles» à l’organisme sont
plus ou moins réabsorbées. Ces substances peuvent être réabsorbées par deux voies : elles
peuvent passer entre des cellules tubulaires adjacentes (paracellulaire) ou à travers une
cellule du tubule (transcellulaire).
Dans le tubule rénal, les cellules sont reliées les unes aux autres par des jonctions serrées
qui les ceinturent. La membrane apicale est en contact avec fluide tubulaire, et la
membrane basolatérale baigne dans le liquide interstitiel qui se trouve sur les côtés et à la
base de la cellule. Les jonctions serrées empêchent les protéines membranaires du
compartiment apical de se mélanger à celles du compartiment basolatérale, mais elles ne
s’opposent pas tout à fait aux échanges entre le liquide interstitiel et le liquide de la
lumière des tubules.
Une certaine quantité de liquide peut passer entre les cellules par un processus passif
appelé réabsorption para cellulaire (para =à côté de). Dans le cas de la réabsorption
transcellulaire, une substance qui se trouve dans le fluide de la lumière tubulaire franchit
A- MECANISME FONDAMENTAUX.
1) Le transport actif
Le transport actif du Na+ depuis la lumière du tube proximal jusque dans les
capillaires péritubulaires constitue un exemple de choix.
Les cellules tapissant les tubules rénaux, comme les autres cellules de l’organisme,
ont une faible concentration de Na+ dans leur cytosol en raison de l’activité des pompes à
sodium (Na+-K+ ATpase). L’absence de pompes à sodium dans la membrane apicale fait
que la réabsorption du Na+ s’effectue en sens unique.
Il est à souligner toutefois, que la rapide diffusion du Na+ à travers la membrane est
facilitée par une forte perméabilité de la bordure en brosse à celui-ci. Les molécules
présentes dans l'ultra filtrat peuvent être réabsorbées soit paracellulairement (paracellular
pathway) ou transcellulairement (transcellular pathway).
Le Na+ transporté dans les espaces intercellulaires peut se rendre :
- soit dans les capillaires péritubulaires
- soit retrodiffusé à travers la zonula occludens (tight junction).
En dehors du Na+ d’autres substances comme le glucose, le Ca+, les acides aminés, le
K+ …. sont réabsorbées activement à travers les cellules épithéliales.
1- tight junction
2- microvilli
3- membrane basale
4- invagination basale
5- espace intercellulaire
6- glykokalyx
7- bordure en brosse
8- appareil vacuolaire
9- lysosome
10- peroxisome
11- mitochondries
2- Absorption passive
Le mécanisme de réabsorption de l’eau par les tubules rénaux est l’osmose.
Environ 90% de la réabsorption de l’eau filtrée par les reins s’effectue en même temps
que la réabsorption de solutés tels que les ions Na+, Cl- et les molécules du glucose. Ce
phénomène s’appelle réabsorption obligatoire de l’eau parce que celle-ci est forcée de
suivre les solutés qui retournent à la circulation sanguine. Ce type de réabsorption de l’eau
a lieu dans le tubule contourné proximal et la partie descendante de l’anse parce que ces
segments du néphron sont toujours perméables à l’eau. La réabsorption des 10% d’eau qui
reste, soit de 10 à 20 L au total par jour, s’appelle réabsorption facultative de l’eau. La
réabsorption facultative de l’eau s’effectue surtout dans le tubule collecteur et elle est
régie par hormone antidiurétique.
Lorsque l’eau est réabsorbée par osmose, la concentration des substances présentes
dans le liquide tubulaire (en urée par exemple) s’élève provoquant ainsi une différence de
concentration entre le liquide tubulaire et péritubulaire. Ceci entraîne alors la diffusion de
substances du liquide tubulaire vers le liquide péritubulaire.
Ainsi le taux de réabsorption d’un soluté qui ne dépend pas de processus actifs, est
déterminé par la quantité d’eau réabsorbée et par la perméabilité membranaire du tubule à
ce soluté.
1- Le tubule proximal
Les cellules du tube contourné proximal semblent avoir un métabolisme intense avec
de très nombreuses mitochondries nécessaires à des processus de transport actif rapides.
La majeure partie de la réabsorption des solutés et de l’eau à partir du filtrat a lieu
dans les tubules contournés proximaux et la plupart des processus d’absorption font appel
au Na+.
Deux types de transporteurs de Na+ sont situés dans le tubule contourné proximal :
- des symporteurs Na+ effectuent la réabsorption de cet ion en compagnie de divers
autres solutés
- des antiporteurs Na+-H+ assurent la réabsorption des ions Na+ en échange des ions
H+ qui sont sécrétés.
2- L’anse de HENLE
L’anse du néphron réabsorbe 20 à 30% des ions Na+, K+ et Ca2+, de 10 à 20% des ions
HCO2-, 35% des ions Cl- et 15% de l’eau dans le filtrat.
attire les cations (Na+, K+, Ca2+ et Mg2+) du fluide tubulaire vers les artérioles et les
veinules droites par la voie paracellulaire.
Bien que 15% environ de l’eau filtrée soit réabsorbée dans la partie descendante de l’anse
du néphron, il n’y a pas de réabsorption d’eau, ou très peu, dans la partie ascendante parce
que la membrane apicale des cellules de cette région est pratiquement imperméable à
l’eau. En effet, les faces latérales des cellules épithéliales de cette région sont
caractérisées par des expansions cytoplasmiques latérales étroitement interdigitées avec
celles des cellules voisines. Comme les ions sont réabsorbés mais non les molécules
d’eau, l’osmolarité du fluide tubulaire décroît au fur et à mesure de sa progression dans la
partie ascendante.
A - pars descendens
B - pars ascendens
3) Le tube distal
Les cellules ici, sont semblables celles du tube contourné proximal excepté qu’elles
n’ont qu’une bordure en brosse rudimentaire, des mitochondries plus nombreuses et plus
longues, et qu’elles possèdent des zonula occludens plus serrées au niveau de leurs zones
de jonction.
Ces cellules sont tout particulièrement adaptées au transport actif du Na+ contre des
gradients électrochimiques élevés.
Le fluide pénètre dans le tubule contourné distal (TCD) à une vitesse d’environ 25 ml/min
parce que 80% de l’eau filtrée a été réabsorbée. Au fur et à mesure que le liquide s’écoule
dans le TCD, la réabsorption des ions Na+ et Cl- se poursuit grâce aux symporteurs Na+-
Cl- situés dans la membrane apicale des cellules. Les pompes à sodium et les canaux de
fuite à Cl- dans la membrane basolatérale permettent alors la réabsorption des ions Na+ et
Cl- par les capillaires péritubulaires. La quantité d’ions Na + et Cl- réabsorbés dépend de la
vitesse à laquelle ces ions sont acheminés au TCD : une arrivée rapide des ions entraîne
une augmentation de la réabsorption dans le TCD.
Le TCD est également la principale cible de la parathormone qui y stimule la réabsorption
des ions Ca+.
Comme dans le segment large de la partie ascendante, les solutés sont réabsorbés avec
très peu d’eau parce que les cellules du TCD ne sont pas très perméables à l’eau.
3- Le tube collecteur.
Quand le fluide arrive à l’extrémité du tubule contourné distal, de 90 à 95% des solutés
filtrés et de l’eau ont déjà été retournés à la circulation sanguine. Il y a à ce niveau deux
types de cellules (cellules principales et cellules intercalaires).
Les cellules principales réabsorbent des ions Na+ et sécrètent des ions K+, alors que les
cellules intercalaires réabsorbent les ions K+ et HCO3- et sécrètent des ions H+.
C’est au niveau du tube collecteur que l’urine peut devenir très concentrée ou très
diluée, très acide ou très alcaline. Leur épithélium semble bien adapté pour résister à des
conditions extrêmes.
La perméabilité de ce segment à l’eau est essentiellement déterminée par la concentration
du sang en hormone antidiurétique (Antidiurétine ou Vasopressine). Cette hormone,
secrétée par l’hypophyse postérieure, augmente la perméabilité à l’eau dans le tube
collecteur.
La réabsorption de NaCl abaisse l’osmolalité urinaire, jusqu’à un minimum de 50 à 100
mOsm/kg d’eau. En l’absence d’ADH, le canal collecteur reste imperméable à l’eau ;
l’urine éliminée a alors une osmolalité très basse. L’ADH provoque l’insertion
d’aquaporines-2 dans les cellules de ce segment ; du fait du gradient osmotique
corticopapillaire, il se crée alors un flux osmotique d’eau du tubule vers l’interstitium.
La réabsorption de sodium est assurée dans le tube collecteur par un canal sodium apical
stimulé par l’aldostérone et inhibé par l’amiloride. Une sécrétion de potassium est couplée
à la réabsorption de sodium par ce canal sodique. À la différence des diurétiques agissant
plus en amont dans le tubule, les diurétiques inhibant ce canal n’augmentent pas la
sécrétion de potassium et sont dits « épargneurs de potassium ».
1) Exemple du glucose
L’urine normale ne contient pas de glucose alors que celui-ci se trouve dans l’urine
glomérulaire à la même concentration que dans le plasma.
Donc, la totalité du glucose filtré est réabsorbé.
Pour une concentration plasmatique normale d’ions bicarbonates (1,65 g/l) la presque
totalité de l’ion filtré est réabsorbé.
Ce processus est vraisemblablement actif car il est limité à transfert maximal et est
influencé par les inhibiteurs de l’anhydrase carbonique (Acétazolamide).
La réabsorption des bicarbonates joue un rôle important dans les processus
d’acidification de l’urine.
Le processus débute par une combinaison intratubulaire entre les HCO 3- et les H+ sécrétés
par les cellules tubulaires. L’H2CO3 ainsi formé se dissocié en CO2 et H2O ; l’eau est
éliminée dans l’urine tandis que le CO2 diffuse à l’intérieur de la cellule où il se combine à
l’eau grâce à l’enzyme anhydrase carbonique pour donner l’acide carbonique.
Cet acide se dissocie en ion H+ et HCO3- .
L’ion H+ est sécrété dans la lumière tubulaire et l’ion HCO 3- est réabsorbé dans le liquide
péritubulaire.
Au niveau du tube contourné proximal, la réabsorption des bicarbonates filtrés est
de l’ordre de 85%.
HCO3- HCO3- H+ H+
H2CO3
AC
H2O H2CO3
+
CO2 CO2
CO2 + H2O
URINES
3) L’urée
4) L’eau
1) Sécrétion d’ions H+
Chez l’homme et chez les animaux en général l’urine est franchement acide et la
quantité d’ions H+ qu’elle contient est telle que la simple filtration glomérulaire des ions
H+ plasmatiques ne peut l’expliquer. Il y a donc sécrétion d’ions H+ par les cellules du
tube rénal.
L’élimination d’H+ par le rein dans les conditions d’acidose métabolique implique
également une formation au niveau des cellules tubulaires d’ions H + aux dépens de la
production locale de CO2 (voir 1er exemple sur les bicarbonates).
Les antiporteurs Na+ -H+ font entrer des ions Na+ filtrés dans les cellules du TCP en
leur permettant de suivre leur gradient de concentration, et ce, en échange d’ions H+.
C’est ainsi qu’il y a réabsorption de Na+ et sécrétion de H+.
L’ion H+ est également éliminé grâce aux phosphates. En effet les phosphates du plasma
(disodiques et monosodiques) forment un système tampon. Dans les conditions du pH
sanguin, il y a surtout du phosphate disodique ; mais lorsque la concentration en ions H+
augmente, celui-ci passe à l’état de phosphate monosodique.
3- Sécrétion d’ammoniaque
Glutaminase
Na Cl
Cellule épithéliale Lumière tubulaire
H+ H+
Glutamine
NH4+
Ac. Glu
NH4Cl
Quatre hormones influent sur la réabsorption de l’eau et des ions Na+ et Cl- ainsi que sur
la sécrétion des ions K+ par les tubules rénaux. Les plus importants régulateurs hormonaux
de la réabsorption et de la sécrétion des électrolytes sont l’angiotensine et l’aldostérone.
La réabsorption de l’eau est régie principalement par l’hormone antidiurétique. Le peptide
natriurétique auriculaire joue un rôle mineur dans l’inhibition de la réabsorption des
électrolytes et de l’eau.
1 - Système rénine-angiotensine-aldostérne
Quand la pression artérielle et le volume sanguin diminuent, les parois des artérioles
glomérulaires afférentes sont moins étirées et les cellules juxtaglomérulaires sécrètent de
la rénine dans le sang. La stimulation sympathique provoque aussi directement la
libération de cette enzyme par les cellules juxtaglomérulaires. La rénine agit sur
l’angiotensinogène, qui est synthétisé par les hépatocytes, et lui retranche un peptide de
10 acides aminés appelé angiotensine I. L’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE)
retranche deux autres acides aminés de cette dernière et la convertit en angiotensine II,
qui est la forme active de cette hormone.
L’angiotensine II influe sur la physiologie rénale de quatre façons :
- Elle augmente la réabsorption des ions Na+ et Cl- et celle de l’eau dans le tubule
contourné proximal en stimulant l’activité des antiporteurs Na+- H+.
- Elle stimule la libération par le cortex surrénal d’aldostérone, hormone qui fait
augmenter la réabsorption des ions Na+ et Cl- par les cellules principales des tubules
collecteurs. En raison de l’osmose, la diminution de l’excrétion des ions Na + et Cl-
entraîne une diminution de l’excrétion de l’eau, ce qui fait augmenter le volume sanguin.
2 - Hormone antidiurétique
normale reste à préciser, mais on sait qu’il peut inhiber la réabsorption des ions Na + et de
l’eau dans le tubule contourné proximal et le tubule collecteur, et qu’il inhibe la sécrétion
de l’aldostérone et de l’ADH. Ces effets augmentent l’excrétion des ions Na + dans l’urine
(natrurie) ainsi que la production d’urine, ce qui diminue le volume sanguin.
1) La réabsorption obligatoire
Elle a lieu au niveau du tube contourné proximal et porte sur 80 – 85% des éléments
filtrées.
2) La réabsorption facultative
En outre, le flux sanguin rénal qui passe dans les vasa recta est très lent. En effet
seulement 1 – 2% du flux sanguin rénal total les traverse alors que près de 90% passent
dans les capillaires péritubulaires corticaux.
Par contre au niveau du segment ascendant, le transport actif du Na+ hors de la lumière
tubulaire permet de diminuer la concentration de l’urine avant son arrivée dans le tube
contourné distal.
L’urine qui arrive dans le tube contourné distal est hypotonique (plus diluée) par
rapport au plasma. Son osmolarité est d’environ 100 m osm/l. A ce niveau l’urine peut
être diluée ou concentrée dépendamment de la présence ou de l’absence de l’antidiurétine
sécrétée par la post-hypophyse.
Le rapport entre l’eau et les particules de solutés est le même dans le filtrat glomérulaire
que dans le sang. L’osmolarité y est d’environ 300 mOsm/L. Le fluide à la sortie du
tubule contourné proximal et le plasma sont isotoniques. Lors de la formation d’urine
diluée, l’osmolarité du fluide dans la lumière du tubule augmente pendant qu’il s’écoule
dans la partie descendante de l’anse du néphron, diminue quand il passe dans la partie
ascendante de l’anse et continue de diminuer dans le reste du néphron et le tubule
collecteur. Ces variations d’osmolarité sont le fait des conditions suivantes le long du
parcours du fluide tubulaire :
2- Les cellules de la paroi du segment large de la partie ascendante de l’anse ont des
symporteurs qui réabsorbent par transport actif les ions Na+, K+ et Cl- qui se trouvent
dans le fluide tubulaire. Les ions passent du fluide tubulaire au liquide interstitiel en
traversant les cellules du segment large de la partie ascendante.
Enfin certains d’entre eux atteignent par diffusion le sang des artérioles et des veinules
droites. Ceci dilue progressivement le fluide intratubulaire.
3- Bien que des solutés soient réabsorbés dans le segment large de la partie ascendante, la
perméabilité à l’eau dans cette région du néphron est toujours assez faible, si bien que
l’eau ne suit pas par osmose. En conséquence, le fluide qui pénètre dans le tubule
contourné distal est plus dilué que le plasma.
4- Pendant que le fluide poursuit son chemin le long du tubule contourné distal, d’autres
solutés, mais pratiquement pas de molécules d’eau, sont réabsorbés parce que le tubule est
aussi imperméable à l’eau dans cette région, qu’il y ait ou non de l’ADH.
5- Enfin, puisque les cellules principales des tubules collecteurs sont imperméables à l’eau
quand la concentration d’ADH est très faible, le fluide tubulaire devient de plus en plus
dilué à mesure qu’il continue de s’écouler.
Lorsqu’il atteint le bassinet, sa concentration peut être seulement de 65 à 70 mOsm/L,
soit quatre fois plus diluée que celle du plasma sanguin ou du filtrat glomérulaire.
Quand l’apport hydrique est faible ou que les pertes liquidiennes sont élevées (par
exemple, quand on transpire beaucoup), les reins doivent conserver l’eau mais continuer
d’éliminer les déchets et les ions excédentaires. Sous l’influence de l’ADH, les reins
produisent de petits volumes d’urine très concentrée. L’urine peut être quatre fois plus
concentrée (jusqu’à 1200 mOsm/L) que le plasma sanguin ou le filtrat glomérulaire (300
mOsm/L).
Cette propriété qu’à l’ADH de permettre l’excrétion d’urine concentrée dépend de la
présence d’un gradient osmotique de solutés dans le liquide interstitiel de la médullaire
rénale.
La concentration des solutés dans le liquide interstitiel du rein passe d’environ 300
mOsm/L, dans le cortex à environ 1200 mOsm/L dans les profondeurs de la médullaire
rénale. Les principaux solutés qui contribuent à réer cette osmolarité élevée sont les ions
Na+ et Cl- ainsi que l’urée. Deux facteurs importants participent à l’établissement et au
maintien de ce gradient osmotique :
2- l’écoulement à contre courant (dans des directions opposées) du fluide des anses qui se
trouve dans les parties ascendantes et descendantes voisines les unes des autres.
VI - CARACTERISTIQUES DE L’URINE.
L'urine d'un individu en bonne santé, et fraîchement émise est claire, d'une couleur
allant du jaune pâle au jaune intense (dû à l'urochrome, pigment produit de dégradation de
la bilirubine), stérile, légèrement aromatique, d'un pH pouvant varier de 5 à 8, d'une
densité de 1,001 à 1,035 (eau pure=1,000).
Principaux constituants de l’urine :
A. Vitamine D
La forme active de la vitamine D [1,25 (OH) 2-vitamine D3] est produite dans les cellules
tubulaires proximales, à partir de son précurseur hépatique, la 25 (OH) vitamine D3, sous
l’effet de la 1a hydroxylase. L’activité de cette enzyme est augmentée par la PTH. La
forme active de la vitamine D augmente l’absorption digestive et rénale de calcium, et
l’absorption intestinale de phosphate.
B. Érythropoïétine (EPO)
- L’angiotensine II exerce des effets vasoconstricteurs puissants (via son récepteur AT1)
et stimule la sécrétion surrénalienne d’aldostérone favorisant la rétention de Na.
Divers
- L’endothéline est un peptide produit dans le rein par les cellules endothéliales, les
cellules mésangiales et tubulaires ; c’est le plus puissant peptide vasoconstricteur
connu.
- Des facteurs de croissance (Epidermal growth factor, HGF, IGF-1) sont produits
dans le rein ; ils interviennent dans la croissance des cellules tubulaires
TRANSPORT, ENTREPOSAGE ET
ELIMINATION DES URINES
I – INTRODUCTION
L’urine passe dans les tubules rénaux droits et s’écoule dans les calices rénaux
mineurs. Ces derniers se joignent pour former les calices rénaux majeurs qui déversent
leur contenu dans le bassinet. A partir du bassinet, l’urine emprunte les uretères pour
gagner la vessie.
Elle est ensuite évacuée du corps par un conduit unique, l’urètre.
II - URETERES
Les deux uretères transportent chacun l’urine du bassinet d’un rein jusqu’à la
vessie. Les contractions péristaltiques des parois musculaires de uretères poussent l’urine
vers la vessie, mais la pression hydrostatique et la force de gravité y contribuent
également. La fréquence des ondes péristaltiques qui se propagent du bassinet à la vessie
varie de une à cinq par minute, selon la vitesse de formation de l’urine.
Les uretères mesurent de 25 à 30 cm de long. Ce sont des tubes étroits, aux parois
épaisses, dont le diamètre varie entre 1 et 10 mm le long de leur parcours entre le bassinet
et la vessie.
Les reins, les uretères sont rétropéritonéaux. A la base de la vessie, ils tournent
vers l’intérieur et s’abouchent à celle-ci en traversant obliquement la paroi de sa face
postérieure.
Bien qu’il n’y ait pas de valvules anatomiques à l’ouverture de chaque uretère dans la
vessie, il y a une valvule physiologique qui est très efficace.
Quand la vessie se remplit, la pression interne comprime les orifices obliques qui mènent
aux uretères et empêche le reflux de l’urine. Quand cette valvule physiologique ne
fonctionne pas bien, les microbes peuvent remonter les uretères et infecter un des reins ou
les deux.
III - VESSIE
La vessie est un organe musculaire creux et extensible qui est situé dans la cavité
pelvienne derrière la symphyse pubienne. Chez l’homme, la vessie se trouve directement
devant le rectum ; chez la femme, elle est devant le vagin et sous l’utérus. La vessie est
maintenue en place par des replis du péritoine. Le volume de la vessie dépend de la
quantité d’urine qu’elle contient.
Quand elle est vide, elle est affaissée ; quand elle est légèrement distendue, elle devient
sphérique. Au fur et à mesure que le volume d’urine augmente, elle prend de plus en plus
la forme d’une poire qui remonte dans la cavité abdominale. La capacité moyenne de la
vessie est de 700 à 800 ml ; elle est plus petite chez la femme parce que l’utérus occupe
l’espace immédiatement au dessus.
2 - Réflexe de la miction
L’émission d’urine par la vessie est appelée miction. Elle résulte d’une
combinaison de contractions musculaires volontaires et involontaires.
Quand le volume de l’urine dans la vessie dépasse de 200 à 400 ml, la pression qui
s’exerce à l’intérieur augmente considérablement et les mécanorécepteurs situés dans la
paroi vésicale transmettent des influx nerveux à la moelle épinière. Ces influx se
propagent jusqu’au centre de la miction dans les segments S2 et S3 de la moelle épinière
sacrale et déclenchent un réflexe spinal appelé réflexe de la miction.
Dans cet arc réflexe, les influx parasympathiques du centre de la miction se
propagent jusqu’à la paroi de la vessie et au sphincter lisse de l’uretère. Les influx
nerveux provoquent la contraction du muscle vésical et le relâchement du sphincter lisse
de l’urètre. En même temps, le centre de la miction inhibe les neurones moteurs
somatiques qui innervent les fibres musculaires squelettiques du muscle sphincter de
l’urètre. La miction suit la contraction de la paroi vésicale et le relâchement des
sphincters. Quand la vessie se remplit, on ressent une pression qui fait naître le désir
conscient d’uriner avant même que le réflexe de la miction se manifeste.
Bien que l’évacuation de la vessie s’effectue par réflexe, l’on apprend dès la petite
enfance à la déclencher et à l’arrêter volontairement. Ainsi en contrôlant l’activité du
muscle sphincter de l’urètre et de certains muscles du plancher pelvien, le cortex cérébral
peut déclencher la miction ou la retarder pendant un certain temps.
IV – URETRE
L’urètre est un petit conduit qui prend naissance à l’ostium interne de l’urètre dans
le plancher de la vessie et débouche à l’extérieur du corps. Chez l’homme et la femme,
l’urètre constitue la partie terminale du système urinaire et le passage par lequel le corps
évacue l’urine.
Chez l’homme, il sert aussi à l’émission du sperme.
est constituée d’une couche circulaire de fibres musculaires lisses t elle est en continuité
avec celle de la vessie.
L’urètre masculin, lui, se divise en 3 régions anatomiques :
- une partie prostatique qui traverse la prostate
- une partie membanacée, la plus courte des trois, traverse le diaphragme uro-génital
- une partie spongieuse, qui est la plus longue, passe dans le pénis.
L’EQUILIBRE ACIDO-BASIQUE DU
SANG
I- INTRODUCTION
Ils sont constitués par des systèmes tampons qui ont le pouvoir de limiter
immédiatement par des combinaisons chimiques les variations de pH que devrait produire
l’addition d’une base ou d’un acide. On trouve dans le sang les systèmes suivants :
- acide carbonique – Bicarbonate (CO3 H2 / CO3 NaH)
- phosphates mono – et disodiques
- Hémoglobine – Hémoglobinate
- Protéine – Proteinate
H2CO3 HCO3- + H+
En cas d’apport d’acides forts, l’ion bicarbonate sert de base faible et retire les ions
H+ en formant de l’acide carbonique qui est une forme moins dissociée et éliminable par
les voies respiratoires selon la réaction suivante (vers la droite) :
80% des bicarbonates peuvent être dissociés avant que des accidents par acidose
apparaissent.
Dans le cas d’un apport de bases (pénurie d’ions H +), l’acide carbonique joue le
rôle d’un acide faible et la réaction s’inverse (vers la gauche) augmentant le taux d’ions
H+ et de bicarbonates.
Le pH sanguin n’est pas modifié tant que le rapport HCO3- / H2CO3 reste égal à 20.
2
H2 PO-4 HPO4 -- + H+
1
Si l’urine est fortement acide, la réaction se fera dans le sens (2). Si l’urine est fortement
basique, la réaction se fera dans le sens (1).
Ici l’ion dihydrogénophosphate joue le rôle d’un acide faible et peut alors tamponner des
bases fortes. Par contre, l’ion monohydrogénophosphate est une base faible qui peut
tamponner les ions H+ libérés par les acides forts.
Le système tampon des protéines peut également jouer le rôle de tampon, par les
fonctions libres et dissociées (NH3+ et COO- en particulier) de ces protéines. C’est le
système le plus abondant dans le liquide intracellulaire et le plasma. Les protéines sont
formées d’acides aminés, qui sont des molécules contenant au moins un groupement
carboxyle (- COOH) qui se comporte comme un acide et libère un ion H+ quand le pH
augmente; et au moins un groupement amine (- HH2) qui fonctionne comme une base
quand le pH tombe en se liant à ion H+. Ces groupements sont les composants
fonctionnels du système tampon des protéines.
Dans les globules rouges, l’intervention de l’hémoglobine est due au fait que la
globine est une protéine et que de plus, elle renferme un nombre important de résidus
histidines dont le groupement imidazole peut se dissocier suivant le schéma :
CH NH CH N
CH CH + H +
C NH C NH
1) La ventilation pulmonaire
Elle règle l’élimination du CO2 et exerce ainsi une influence directe sur la partie
acide de l’équation de CO2 d’ENDERSON –HASSELBALCH.
Un excès de CO2 ou une diminution du pH sont des excitants du centre respiratoire.
Une augmentation de 1 mmHg de la pression partielle de CO 2 suffit pour augmenter de
60% la ventilation pulmonaire.
L’hypoxémie est un facteur d’activation respiratoire.
La diminution du taux d’O2 dans l’air inspiré provoque une accélération respiratoire.
L’hyperpnée par hypoxie est plus tardive que celle déclenchée par l’hypercapnie.
En effet la concentration plasmatique du CO2 est liée à sa pression partielle par la relation
d’HENRY (CO2) = a . P CO2 a = 0,23
2) La régulation rénale
Le rein secrète l’urine à des pH différents, les extrêmes étant de 4,8 à 7,4, suivant
les conditions en particulier alimentaires.
L’intervention du rein se fait :
1
H2PO4- HPO42-- + H+.
2
Dans les conditions de pH acide, les phosphates sont éliminés sous forme de H 2PO4-
entraînant avec eux des ions H+. La réaction suit le sens (1).
Cette réaction s’inverse en sens (2) dans les conditions de pH alcalin et les phosphates
sont éliminées sous forme HPO42-- avec rétention de l’ion H+.
Toute acidose, aussi bénigne soit-elle, entraîne une majoration de l’élimination des
phosphates qui sont alors empruntés aux os selon la réaction :
Les pertes d’azote se fait essentiellement sous forme d’urée. L’urée, non chargée est
éliminée sans porter atteinte à la neutralité électronique.
Toutefois, une fraction d’Azote peut être éliminée sous forme de NH 4+, ce qui permet
d’éliminer un ion H+ pour chaque atome d’N.
NH3 + H+ NH4+
La seule forme non chargée, NH3, peut traverser, venant du sang, la membrane tubulaire,
ce qui est interdit à NH4+.
Par conséquent, ou retrouve dans l’urine tubulaire, NH3 à une faible concentration.
Si alors, un transport actif d’ions H+ se fait du sang dans la lumière tubulaire, la réaction
suivante se produit :
NH3 + H+ NH4+
Et comme NH4+ ne peut traverser la membrane tubulaire, l’ion H+ se trouve piégé dans la
lumière du tube urinifère et sera éliminé.
En fait l’ammoniogenèse est un processus de lutte contre les acidoses graves alors que
les phosphates suffisent pour les petites acidoses.
IV- EN PRATIQUE
Par contraste, un des principaux effets physiologiques de l’alcalose est une surexcitation
des systèmes nerveux central et périphérique. Les influx parcourent les neurones de façon
répétitive, même sans les stimuli normaux. Il en résulte de la nervosité, des spasmes
musculaires, des convulsions et parfois la mort.
- soit directe :
- par hyperproduction de matériel acide (acide cétonique)
- par déperdition du matériel acide (vomissements)
- par incapacité d’élimination rénale du matériel acide (acidose tubulaire)
- soit indirecte à travers des troubles de la régulation du système tampon acide carbonique
/ bicarbonates :
- par excès ou défaut d’élimination pulmonaire du CO2
- par excès ou défaut d’élimination et de production de bicarbonates
Quatre troubles élémentaires peuvent donc être décrits :
acidose métabolique : elle est caractérisée par un taux de HCO 3- diminué dans le
plasma artériel périphérique à moins de 22 mmol/l ; elle est provoquée par 3
situations :
- déperdition d’ions HCO3- (diarrhée, dysfonctionnement rénal…)
- accumulation d’un acide autre que l’acide carbonique (par exemple en cétose)
- une défaillance des reins qui n’arrivent plus à excréter les ions H+
La compensation est respiratoire par hyperventilation et le traitement consiste à
administrer des solutions intraveineuses de bicarbonate de sodium et à éliminer la cause
de l’acidose.
acidose respiratoire : elle est caractérisée par une PCO2 ≥ 45 mmHg ; la cause est
tout état qui peut entraver le passage du CO2 du sang aux alvéoles (emphysèmes,
œdème du poumon, obstruction des voies aériennes, lésions du centre respiratoire
du bulbe rachidien).
La compensation est rénale par excrétion des ions H+ et réabsorption des ions
HCO3-.