Poly ADFE 2024_2025 S1

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UNIVERSITÉ PARIS I Panthéon-Sorbonne

I.A.E.S.

E' COLE DE DROIT DE LA SORBONNE

2e année de licence AES, Option Travail et Management

Cours-Td d’ANALYSE DES DOCUMENTS


FINANCIERS DE L’ENTREPRISE

1er Semestre
Année 2024-2025
Plan du Cours-TD 1er semestre

INTRODUCTION .................................................................................................................. 4
Chapitre 1 - La comptabilité financière : définitions, rôles et normalisation ........................ 5
I] Définitions de la comptabilité financière .............................................................................. 5
II] Les rôles de la comptabilité financière .............................................................................. 5
III] Les normes comptables .................................................................................................... 5
IV] Les principes comptables .................................................................................................. 8
V] Les comptes annuels ........................................................................................................ 9
Chapitre 2. Le fonctionnement du système d’information comptable – Notions de bilan
et de compte de résultat .................................................................................................. 11
I) Le fonctionnement du système d’information comptable .................................................. 11
II) Le Bilan .............................................................................................................................. 11
III) L’origine du résultat : l’activité de l’entreprise ................................................................ 20
IV) Le Compte de résultat .................................................................................................... 24
Chapitre 3. L’enregistrement comptable des opérations de l’entreprise ..................... 31
I) Les principes d’enregistrement .......................................................................................... 31
II) Le détail des comptes et le plan de comptes ................................................................... 43
III) Journal, grand livre et balance ........................................................................................ 48
Chapitre 4. Les opérations d’inventaire et l’établissement des comptes annuels ........ 55
I) L’Inventaire comptable ...................................................................................................... 55
II) L’ajustement des stocks ................................................................................................. 55
III) L’amortissement des immobilisations ............................................................................ 58
IV) Les dépréciations............................................................................................................ 61
V) Les provisions ................................................................................................................. 62

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Le plan détaillé de chaque chapitre sera donné en début de chapitre.

Introduction

Chapitre 1 - La comptabilité financière : définitions, rôles et normalisation

Chapitre 2 - Le fonctionnement du système d’information comptable – Notions de


bilan et de compte de résultat

Chapitre 3 – L’enregistrement comptable des opérations courantes de l’entreprise

Chapitre 4 – Les opérations d’inventaire et l’établissement des comptes annuels

Bibliographie

COLASSE B., Introduction à la comptabilité (DCG9), Paris, Economica

GRANDGUILLOT B. et F., La Comptabilité générale, Paris, Gualino

CASSIO L., SIEGWART J-L, Introduction à la comptabilité (DCG9), Paris, Nathan

ANDREASSIAN A.-E., Économie de l’entreprise et Gestion, Paris, LGDJ-Montchrestien,


coll. « AES »

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INTRODUCTION

La comptabilité poursuit plusieurs objectifs :

- Mémoriser des informations dans un cadre cohérent ;


- Servir de preuve en cas de litige ;
- Contrôler le fonctionnement de l’entreprise ;
- Informer les décideurs ;
- Instaurer la confiance entre les acteurs économiques et sociaux.

La comptabilité sert à communiquer, elle produit une communication normalisée car elle est
utilisée par des publics très divers : actionnaires, banques, marchés financiers, fournisseurs,
organismes sociaux, etc... En France, la comptabilité normalisée est dite "comptabilité
générale" ou, de plus en plus, "comptabilité financière", qui est la traduction de l’anglais
Financial accounting.
La comptabilité non normalisée est destinée à l’usage interne de l’entreprise, elle vise à
mesurer la performance de cette dernière. On utilise la notion de « comptabilité de gestion ».

Les différentes directives européennes, qui ont introduit une volonté d’harmonisation des
comptes des entreprises, imposent d’implanter et de faire fonctionner un système comptable
fiable dont les éléments sont les suivants :
- Un objectif : présenter une "image fidèle" de la situation financière et d’une patrimoine de
l’entreprise ;
- Des principes d’évaluation très sophistiqués du patrimoine ;
- Des exigences de présentation des comptes et de publicité de ces derniers ;
- Un contrôle des documents produits.

Toutes les organisations économiques doivent ainsi présenter leurs comptes sociaux, quelle
que soit leur forme juridique, à l’État et aux organismes auprès desquels elles sont en relation
d’engagement contractuel : les établissements de crédit et les caisses de sécurité sociale
notamment.

Les comptes sociaux (documents de synthèse) présentés par les entreprises comprennent le
bilan, le compte de résultat et les annexes. Ils sont normalisés (ils suivent des modèles,
respectent des contraintes, imposés par les référentiels comptables).

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Chapitre 1 - La comptabilité financière : définitions, rôles et normalisation

I] Définitions de la comptabilité financière

L’objet de ce cours (1er semestre) est l'étude de la comptabilité financière.

Il s’agit de la comptabilité tenue dans l’objectif de produire les états financiers obligatoires
(bilan, compte de résultat, annexes).

Le plan comptable général (PCG) donne une définition de la comptabilité (financière) dans
son article 121-1

Art.121-1 : « La comptabilité est un système d'organisation de l'information financière


permettant de saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées et présenter des états
reflétant une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l'entité à la
date de clôture. »

II] Les rôles de la comptabilité financière

La comptabilité financière a deux rôles essentiels :

A) Un rôle de mémoire. Elle permet de garder une trace des flux économiques liés aux
contacts de l’entreprise avec l’extérieur et d’apporter une preuve, notamment en cas
de litige avec un tiers ou de contrôle de l’administration fiscale.

B) Un rôle d’image. Elle permet d’élaborer une "image" de l’entreprise, de fournir des
informations sur la situation financière et sur les résultats de l’entreprise grâce
à la présentation des documents comptables obligatoires (bilan, compte de résultat,
annexes).
Ces informations interviennent dans le processus de décisions de plusieurs
utilisateurs, et notamment : les dirigeants, mais aussi les tiers en relation avec
l’entreprise (les associés, les fournisseurs, les clients, les banques, l’État, les
organismes sociaux).

III] Les normes comptables

En conséquence de l’importance des informations fournies par la comptabilité :


- Ces informations doivent être fiables ;
- Ces informations doivent être comparables.

Ces objectifs justifient l’élaboration de normes comptables :


Elles définissent les principes comptables et les règles d’évaluation et de présentation de
l’information financière.

A) La normalisation comptable française

a) Le PCG (Plan comptable Général)

Il s’applique à toute personne physique ou morale, soumise à l’obligation légale d’établir des
comptes annuels.
Le premier Plan Comptable Général a été établi en 1947. Il a connu de nombreuses
modifications et réécritures.

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Depuis 1999, il ne concerne plus que les comptes individuels (les dispositions relatives aux
comptes de groupe dits « comptes consolidés » font désormais l’objet d’un règlement
spécifique (cf. infra).
En 2014, suite à un long travail de codification, l'Autorité des normes comptables (ANC) a
publié le Recueil des normes comptables françaises qui inclut :

- Le règlement 2014-03 (du 5 juin 2014) relatif au "nouveau" Plan comptable


général ;
- L’ensemble des textes non réglementaires émis par les organismes en charge de la
normalisation comptable (CNC, CRC puis ANC, cf. infra) ;
- Les nouveaux règlements de l’ANC (cf. infra) le font évoluer de manière continue.

Dans sa version de 2014, le PCG comporte désormais neuf titres, divisés en chapitres, puis
éventuellement en sections et sous-sections, l'ensemble étant réparti dans quatre livres :
Livre I. Principes généraux applicables aux différents postes des documents de
synthèse
Livre II. Modalités particulières d'application des principes généraux
Livre III. Modèles de comptes annuels
Livre IV. Fonctionnement et plan de comptes.

b) Le règlement 2020-01

- Relatif aux comptes consolidés, il reprend en un seul règlement l'ensemble des règles de
consolidation (établissement des comptes de groupes de sociétés) communes aux trois
secteurs (les sociétés commerciales et entreprises publiques, le secteur bancaire et le secteur
de l'assurance) complétées de dispositions sectorielles spécifiques. Avant 2020, il y avait un
règlement pour les entreprises commerciales et publiques et plusieurs règlements sectoriels.

- Attention, depuis 2005, il ne s’applique plus qu’aux comptes de groupes des sociétés non
cotées.
Le règlement européen du 19 juillet 2002 (1606/2002) dit IFRS 2005 impose, en effet,
aux sociétés européennes cotées sur un marché réglementé de préparer et de publier des
comptes consolidés conformes aux normes comptables internationales appelées normes IFRS
(International Financial Reporting Standards, cf. infra) pour les exercices ouverts à compter du
1er janvier 2005.

c) L’Autorité des Normes Comptable (ANC)

L’Autorité des Normes Comptable (ANC) est l’organisme en charge de la normalisation


comptable en France. Elle est née (ordonnance n° 2009-79 du 22 janvier 2009) de la fusion du
Conseil National de la Comptabilité (CNC) et du Comité de réglementation Comptable (CRC).

Elle élabore les règlements comptables qui sont ensuite homologués par des arrêtés
ministériels. Ses règlements font régulièrement évoluer le Plan Comptable Général.

B) Les normes comptables internationales

a) Le référentiel IAS/IFRS

Les normes comptables internationales ont initialement été créées pour mettre fin au
"vagabondage comptable" (ou standard shopping) des entreprises pour l’établissement de
leurs comptes de groupe.

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Elles répondent au besoin de disposer d’une information permettant la comparabilité de la
situation financière des entreprises au niveau mondial. Ces normes portent le nom de normes
IFRS (International Financial Reporting Standards). Cette appellation a remplacé celle de
normes IAS (International Accounting Standards) utilisée pour les normes internationales
jusqu’en 2001.

Certaines normes IAS étant encore en vigueur, l’appellation rigoureuse pour le référentiel des
normes comptables internationales est donc le référentiel IAS/IFRS, bien que l’on parle
couramment de Référentiel IFRS.

Rappel : Dans l’Union Européenne, le Règlement européen n°1606/2002 rend obligatoire,


l’utilisation de ces normes internationales pour l’établissement des comptes consolidés des
sociétés cotées (sociétés dont les titres sont admis à la négociation sur un marché réglementé
d'un État membre, à la date de clôture de leur bilan). En France l’utilisation du référentiel
IAS/IFRS pour les comptes consolidés des sociétés non cotées est possible sur option.

b) L’IASB (International Accounting Standards Board)

L’organisme qui émet les normes comptables internationales est un organisme privé,
dénommé IASB (International Accounting Standards Board).
Cet organisme a d’abord vu le jour sous le nom d’IASC (International Accounting Standards
Commitee) en juin 1973. Il s’agit alors d’un comité entre organisations professionnelles de
la comptabilité, issues de neuf pays (Allemagne, Australie, Canada, France, Grande-Bretagne,
Japon, Mexique, Pays-Bas, USA).
En 2000, ce comité rassemblait 140 organisations professionnelles adhérentes représentant
104 pays.
En 2001, l’IASC change de structure, il s’affranchit des tutelles professionnelles, se rapproche
des régulateurs nationaux et devient l’IASB (International Accounting Standards Board).

Synthèse

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IV] Les principes comptables

La comptabilité française est soumise à plusieurs principes à respecter impérativement lors


de l’enregistrement des opérations comptables dans les comptes de l'entité et lors de
l’établissement des comptes annuels. La comptabilité financière traduit, dans un langage
adapté aux échanges de flux monétaires, la réalité économique et juridique vécue par
l’entreprise et dans le but d’établir les comptes annuels (ou états financiers).
Mais, en deçà de l’enregistrement des écritures et de leur regroupement dans les comptes
annuels, la comptabilité financière est, avant tout, un langage basé sur quelques règles
fondamentales, appelés principes comptables. Les principaux sont décrits ci-après.

A. Image fidèle

Comme nous l’avons déjà évoqué, le plan comptable général indique que : « La comptabilité
est un système d'organisation de l'information financière permettant de saisir, classer,
enregistrer des données de base chiffrées et de présenter des états reflétant une image fidèle
du patrimoine, de la situation financière et du résultat de l'entité à la date de clôture. »

La notion d’image fidèle (il s’agit de la traduction de la notion anglo-saxonne de True and
fair view, issue de la IVe Directive comptable européenne de 1978) : elle signifie que
l’information comptable doit permettre une perception exacte de la situation économique et
financière de l’entreprise.
Cependant, son interprétation française est limitée par le respect des autres principes
comptables, et pour lesquels les dérogations sont limitées et rendues impossibles pour ce qui
est du principe de prudence (cf. infra).

B. Régularité et sincérité

D’après l’article 121-3 du Plan Comptable Général (PCG) : « La comptabilité est conforme aux
règles et procédures en vigueur. Elles sont appliquées avec sincérité afin de traduire la
connaissance que les responsables de l'établissement des comptes ont de la réalité et de
l'importance relative des événements enregistrés. »

La régularité est entendue comme la conformité aux règles et la sincérité comme


l’application de bonne foi de ces règles.

C. Comparabilité et continuité de l’exploitation

L’entreprise est considérée se maintenir en activité et sans raison particulière d’être mise en
liquidation ou de réduire sensiblement ses activités (art. L. 123-20 du Code de commerce). La
comptabilité doit permettre d'effectuer des comparaisons périodiques et d'apprécier
l'évolution financière et patrimoniale de l'entreprise dans une perspective de continuité
d'activité. Ce principe est la base des règles d'évaluation qui figurent dans le Code de
commerce.

A contrario, si l’entreprise a l’intention de réduire ses activités, le principe de continuité


implique d’en tirer les conséquences dans l'enregistrement des comptes.

Exemple. Dans le cas de la fermeture d’une usine, pour lequel on sait que ni le terrain ni les
murs n’intéresseront un repreneur, il convient de comptabiliser une dépréciation de ces
éléments, ce qui va ramener leurs valeurs de marché effectives à un montant très faible. Il
sera enregistré une dépréciation exceptionnelle des biens immobilisés.

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D. Prudence

L’article 121-4 du Plan comptable général (PCG) indique que la comptabilité est
établie sur la base d'appréciations prudentes, pour éviter le risque de transfert, sur
des périodes à venir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et
le résultat de l'entreprise.

En d’autres termes, l’entreprise doit comptabiliser toutes les pertes de valeur latentes, et
certaines charges futures (dépréciations de l’actif et provisions pour risques et charges).

Le principe de prudence implique également de ne pas comptabiliser les plus-values latentes.


Seules les plus-values effectivement réalisées à l’occasion d’une cession d'un bien immobilisé
sera enregistrée. D'où une représentation du bilan qui fournit une vision minimaliste de la
valeur des éléments de l’actif. En effet, les plus-values latentes ne doivent pas être
comptabilisées tandis que les pertes de valeur latentes doivent être enregistrées.

E. Permanence des méthodes

A moins qu'un changement exceptionnel n'intervienne dans la vie de l'entreprise, la


présentation des comptes annuels, comme les méthodes d'évaluation retenues, ne peuvent
être modifiées d'un exercice à l'autre. Ceci permet d’assurer la comparabilité des comptes
d'une année sur l'autre.

Un changement de méthode comptable à l’initiative de l’entité n’est possible qu’à la double


condition qu’il existe un choix entre plusieurs méthodes comptables, conformes aux principes
d’établissement des comptes annuels, et que le changement de méthode conduise à fournir
une meilleure information financière (règlement 2018-01).
Le choix peut résulter d’une option prévue par le Plan Comptable Général (PCG) ou de
l’existence de plusieurs méthodes implicites pour traduire une même opération ou
information.

La nouvelle méthode conduit à une meilleure information financière lorsqu’elle reflète de


façon plus adaptée et plus pertinente la performance ou le patrimoine de l’entité au regard
de son activité, sa situation et son environnement.
Par ailleurs, quand parmi plusieurs options prévues par le le Plan Comptable Général, ce
dernier indique l’existence d’une option "de référence", il est toujours possible pour
l’entreprise de changer de méthode pour adopter cette méthode de référence, cette adoption
devient irréversible.

V] Les comptes annuels

En application des obligations juridiques et fiscales, explicitées dans le Code du Commerce et


le Plan Comptable Général, les entreprises doivent établir une fois par an les comptes annuels,
qui comprennent : le bilan, le compte de résultat et l’annexe.

Le bilan : c’est la représentation de la situation patrimoniale et financière de l’entreprise à la


date de clôture des comptes de l’exercice (nom qui est donné à l’année comptable).

Le compte de résultat : c’est la représentation des flux de fonds qui traduisent l’activité
soutenue par l’entreprise au cours de l’exercice.

L’annexe : c’est le document comportant toutes les précisions, explications, commentaires


permettant la compréhension du bilan et du compte de résultat.

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Ces trois documents sont normalisés (des modèles de bilan, de compte de résultat et d’annexe
sont imposés par le Plan Comptable Général) et ils doivent être présentés en conformité avec
l’un des systèmes suivants :

- Système de base
Il produit des documents qui respectent les dispositions minimales de la comptabilité
et que doivent tenir les entreprises de moyenne ou de grande dimension.

- Système abrégé
Il concerne les très petites entreprises dont la dimension (taille, effectif) ne justifie
pas nécessairement le recours au système de base.

- Système développé
C’est un système facultatif. Il propose des documents qui mettent en évidence
l’analyse des données de base, en vue de mieux éclairer la gestion.
Si elles l’estiment utile, les entreprises et autres organismes ont la faculté d’y faire
appel partiellement ou totalement pour la présentation de leurs documents de
synthèse.

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Chapitre 2. Le fonctionnement du système d’information comptable – Notions
de bilan et de compte de résultat

I) Le fonctionnement du système d’information comptable

- La comptabilité financière produit une image de la situation financière de l’entreprise


à une date donnée (ses emplois et ses ressources à une date donnée) au travers d’une
synthèse comptable sous forme d’un tableau : le BILAN.
- la comparaison du bilan à deux dates différentes met en évidence l’évolution de la
situation financière de l’entreprise, mais aussi et plus spécifiquement, celle de sa
"situation financière nette" (soit le montant des "capitaux propres"), qui correspond à
la richesse propre de l’entreprise. L’entreprise a la personnalité juridique et ne se
confond pas avec celle de ses acteurs.
- La variation de la situation financière de l’entreprise, liée à l’activité qu’enne a soutenue
entre deux bilans est appelée RÉSULTAT.
- Ce résultat a pour origine les revenus obtenus et les coûts engendrés par l’activité de
l’entreprise au cours de l‘année comptable écoulée (elle est appelée "exercice
comptable"). Quand les revenus excèdent les coûts, le résultat est un bénéfice. Dans le
cas contraire, il s’agit d’une perte. L’origine du résultat est détaillée dans une autre
synthèse sous forme de tableau : le COMPTE DE RÉSULTAT.
- Les variations de la situation financière, et notamment de la situation financière nette
au cours de l’exercice, sont liées aux OPÉRATIONS ÉCONOMIQUES de l’entreprise. La
comptabilité des opérations économiques s'enregistre dans des "comptes" selon des
logiques d’enregistrement spécifiques.

II) Le Bilan

A. La notion de bilan

Le bilan réalise un état (une "photographie") de la situation financière de l’entreprise à une


date donnée, qui est celle de la fin de l'exercice comptable. Cette représentation de la situation
financière est mixte entre représentation économique et patrimoniale. À ce titre, on peut tout
à la fois avoir une :
Conception économique du bilan Conception juridique du bilan

NB : Dans ce qui suit, nous retiendrons la terminologie économique, mais nous seront amenés par la suite à revenir
sur l’interprétation patrimoniale.

Le bilan décrit, à la date à laquelle il est établi, l’ensemble des ressources (origine) qui
ont été mises à la disposition de l’entreprise et l’ensemble des emplois (utilisation des
ressources) dont dispose l’entreprise à cette même date.

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Lors de la constitution de l'entreprise, les ressources mises en œuvre sont uniquement des
ressources externes, soit :
- Les apports de l’exploitant individuel ou ceux des associés qui forment le capital ; ils ont
un caractère permanent ;
- Les dettes envers les tiers : il s’agit de ressources temporaires, à restituer à ceux qui les
ont alloués à l'entreprise.

Ensuite, viennent s’ajouter à ces ressources externes, les bénéfices dégagés par l’activité de
l’entreprise. Ils viennent plus spécifiquement s’agréger au capital social pour former
l’ensemble des capitaux propres mis à disposition de l’entreprise (ce sont des ressources
permanentes).

Exemple : le 31/12/2023, cinq associés créent la société Néo. Ils apportent chacun 100.000 €.
Les 500.000 € constitués sont alors déposés en banque et ils constituent le capital social de la
société.
Cet apport des associés est complété par un emprunt contracté auprès d’un établissement de
crédit pour un montant de 100.000 €.

Bilan à la création de l’entreprise au 31/12/2023

L’équilibre « Emplois = Ressources » est toujours vérifié ; ces deux colonnes rendent compte
en effet d’une seule et même réalité :
- Les ressources de l’entreprise, la colonne "ressources" indiquant plus spécifiquement
l’origine de ces dernières (elle est enregistrée à droite) ;
- La colonne "Emplois", la façon dont ces ressources sont utilisées par l’entreprise à la même
date, sous forme d’emplois c’e.a d’utilisations réversibles (elle est enregistrée à gauche).
En théorie, le bilan peut être établi à n’importe quelle date. Chaque opération de l’entreprise
modifiant sa situation financière, le bilan ne peut être qu'une photographie des emplois et des
ressources, à la date à laquelle il est établi.

Suite de l’exemple : le 1/1/2024, pour démarrer son activité, la société Néo acquiert un local
commercial (200.000 €) et un matériel industriel (150.000 €)

Bilan au 1/1/2024

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Remarque. Ici il n’y a pas eu de nouvelles ressources apportées à l’entreprise (le passif reste
inchangé). L’entreprise a utilisé un emploi préexistant (les disponibilités déposées en banque)
pour financer l’acquisition de nouveaux biens qui constituent ainsi une nouvelle utilisation des
ressources de l’entreprise (c'est-à-dire de nouveaux emplois). Cet exemple souligne bien le
caractère réversible des emplois figurant dans le bilan de l’entreprise. Ce sont des éléments qui
figurent le patrimoine de l’entreprise à la seule date à laquelle le bilan est établi.

B. Les notions d’Actif et de Passif

La partie du bilan décrivant les emplois s’intitule l’ACTIF.


La partie du bilan décrivant les ressources porte le nom de PASSIF.

L’Actif du bilan regroupe l’ensemble des différents actifs dont dispose l’entreprise.

Un actif est défini par le Plan Comptable Général (PCG) comme : « un élément identifiable du
patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c'est-à-dire un élément
générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’évènements passés et dont elle attend
des avantages économiques futurs. » (Art. 211-1 du PCG).

Le Passif du bilan regroupe l’ensembles des différents passifs (engagements) de l’entreprise.

Un passif est :
1. Un élément du patrimoine ayant une valeur économique négative pour l'entité, c'est-à-dire
une "obligation" de l'entité à l'égard d'un tiers, envers lequel il est probable ou certain qu'elle
provoquera une sortie de ressources au bénéfice de ce tiers, et sans contrepartie - au moins
équivalente - attendue de celui-ci. L'ensemble de ces éléments est dénommé passif externe.
2. Cette obligation peut être d'ordre légal, réglementaire ou contractuel. Elle peut également
découler des pratiques passées de l'entité, de sa politique affichée ou d'engagements publics,
suffisamment explicitées et qui ont créé une attente légitime des tiers concernés sur le fait
qu'elle assumera certaines responsabilités.
3. Le tiers peut être une personne physique ou morale, déterminable ou non.

Attention cependant : cette définition donnée par le PCG de 2014 est plus précisément celle
d’un passif exigible donc temporaire, comme le sont par exemple les dettes.
Au passif du bilan, on trouvera également les capitaux propres qui sont des ressources
permanentes constitués initialement des apports en capital. Viendront ensuite s’y ajouter les
ressources dégagées par l’entreprise (cf. infra) et laissées en réserve par les associés qui ont
apporté le capital social.
Bilan au 1/1/2024 avec la terminologie comptable

Ressources permanentes

Ressources temporaires (passifs


exigibles)

Remarque
Le bilan est « un tableau de stocks » global représentant d’une part les éléments détenus (les
actifs) et d’autre part les éléments dus aux tiers (les dettes).

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Les ressources permanentes de l’entreprise sont également au passif et sont appelés les
capitaux propres.
Le bilan est le reflet de la situation ou de l’état patrimonial de l’entreprise et il traduit donc les
"stocks" d’emplois et de ressources dont l’entreprise dispose en fin d’année.

C. Les notions de capitaux propres et de situation financière nette

La présentation en tableau du bilan comptable (présentation le plus souvent retenue en


France) représente l’égalité Actif = Passif, soit :
Actif = Capitaux propres + Dettes (passifs exigibles).
Cette même égalité peut également s’écrire :
Actif – Dettes (passifs exigibles) = Capitaux propres.
Cette manière de représenter cette égalité met en évidence le fait que le bilan est également
une représentation patrimoniale de la situation financière de l’entreprise, mettant en évidence
sa situation financière nette (soit les actifs qu’elle détient moins ce qu’elle doit à des tiers).
Dans le bilan comptable, la valeur de la situation financière nette est en effet donnée par celle
des capitaux propres. Ils constituent les ressources permanentes de l’entreprise, sa richesse en
propre en tant qu'entité juridique.

Actifs – dettes (passifs exigibles) = capitaux propres = situation financière nette

D. Les capitaux propres au démarrage de l’activité : le capital social

Le capital (ou capital social pour une société) correspond aux ressources apportées
par les associés :
- Lors de la constitution de la société ;
- Lors d’une augmentation de capital.

Le capital est une des composantes des capitaux propres, il constitue une dette de l’entreprise,
personne morale, à l'égard des apporteurs de capitaux. Il constitue ses premiers capitaux
propres, au démarrage de l’activité.

E. La variation des capitaux propres : la création de richesse

Les capitaux propres vont évoluer avec l’activité de l’entreprise.

- Supposons que le bilan de la société soit établi au 31/12/N-1 (31/12/N-1 minuit équivalent
à 01/01/N à 0h). Il représente la situation financière de l’entreprise à cette date.
- Établir à nouveau le bilan de l’entreprise au 31/12/N permettra de représenter sa situation
financière à cette nouvelle date et de constater notamment l’évolution de sa "richesse" propre,
qui constitue un enrichissement ou appauvrissement des associés.
- C’est la variation des capitaux propres = (Actif – Dettes) qui va permettre d’identifier
l’existence d’un enrichissement ou d’un appauvrissement des associés.
Dans l’exemple précédent de la société Néo, nous avions établi son bilan au 31/12/2023 puis
au 01/01/2024. En réalité, le bilan est établi une fois par an, à la clôture de l’année comptable
(exercice), c’est-à-dire pour la plupart des entreprises, au 31 décembre.

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On redonne donc ci-dessous le bilan de l’entreprise au 31/12/2023, puis on donne celui de
cette même entreprise, au 31/12/2024 après un an d’activité :

Bilan de l’entreprise au 31/12/2023

Bilan de l’entreprise au 31/12/2024

Le 31/12/2023, la situation financière nette de la société est égale à :


Capitaux propres = Actif – dettes = 600.000 – 100.000 = 500.000.
Le 31/12/2024, la situation financière nette de la société est égale à :
Capitaux propres = Actif – dettes = 635 000 – 100 000 = 535 000.
Les capitaux propres ont ainsi progressé de 35.000 (un enrichissement de 35.000 pour
les associés).

On indique qu’il n’y a pas eu de nouvel apport des associés en cours d’exercice 2024, le capital
est donc toujours de 500.000 €. En l’absence de nouvel apport en capital, on peut en conclure
que cet enrichissement de 35.000 € a été provoqué par la seule activité de l’entreprise.
On parle de résultat de l’exercice 2024, qui est égal à 35.000. Celui-ci étant positif, on parlera
également de bénéfice (dans le cas contraire, nous aurions parlé de perte).
Ceci permet de donner une première définition du résultat :

Ce résultat est porté sur une ligne à part dans le bilan, au passif et au sein des capitaux propres.
Le bilan au 31/12/2024 se présentera plus précisément, de la manière suivante :

Remarque 1. Le résultat sera ensuite porté dans les réserves de l’entreprise (toujours dans les capitaux
propres, une partie peut également être distribuée aux actionnaires). Ainsi, si on fait ici l’hypothèse que
l’intégralité du bénéfice sera conservée dans l’entreprise, les capitaux propres à l’ouverture de l’exercice
suivant, au 1er janvier 2025, après affectation du résultat se présenteront de la façon suivante :

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Et les capitaux propres au 31/12/2025 se présenteront de la façon suivante :

xxxx correspondant à la valeur du résultat de l’exercice 2025.

Remarque 2. Le bilan permet de constater le résultat de l’exercice, mais non d'en expliquer la
composition. L’explication sera l’objet du second état financier, le Compte de résultat (cf. III).

F. La structure schématique du bilan

a) La structure de l’actif

Les actifs sont classés selon leur destination. On distingue dans les actifs :
- l’actif immobilisé

Il regroupe l’ensemble des immobilisations de l’entreprise, c’est-à-dire ceux des actifs


destinés à servir durablement à l’activité de l’entreprise (c’est-à-dire au-delà des douze
premiers mois).

On distingue parmi les immobilisations (détail de ces postes étudié en fin de semestre) :
- Des immobilisations corporelles, c’est-à-dire des actifs ayant une substance
physique comme des bâtiments, des terrains, des matériels industriels,
informatique, de bureau ou de transport ;
- Des immobilisations incorporelles (des brevets, des licences d’exploitation de
logiciels) ;
- Des immobilisations financières (certaines créances à long terme détenues
par l'entreprise : prêts, certains titres de placement immobilisés comme les
participations).

- L’actif circulant (détail de ces postes étudié en fin de semestre)

Il regroupe les actifs destinés à être vendus ou consommés dans le cadre


du cycle d’exploitation ou destinés à rester pour une durée inférieure à
douze mois dans le patrimoine de l’entreprise.

Il comprend :
- Les stocks : biens destinés au premier usage, vendu en l’état ou au terme
d’un processus de production (matières premières, autres
approvisionnements, marchandises, produits finis et en-cours) ;
- Les créances clients et les créances courantes sur d’autres tiers (ex. sur
l’État) ;
- Les valeurs mobilières de placement : titres acquis avec l’intention d’une
détention à court terme ;
- Les disponibilités : les liquidités disponibles sur un compte bancaire et en
caisse.

b) La structure du passif

Les ressources enregistrées aux passifs sont quant à elles classées selon leur origine avec les
deux grandes rubriques principales que nous avons déjà évoquées (nous verrons la structure
plus précise du passif en fin de semestre).

16
Elles sont constituées de la manière suivante :

* Les capitaux propres (ressources permanentes)


- Le capital social
- Les réserves : part des bénéfices des exercices antérieurs affectés durablement à
l'entreprise ou qui sont laissés à disposition de l'entreprise) ;
- Le résultat de l’exercice : bénéfice ou perte du dernier exercice. Il est égal à la
variation des capitaux propres liée à l’activité entre le début et la fin de l'exercice.
-
* Les dettes (passifs exigibles et à restituer)
Elles sont regroupées en fonction de leur nature. On trouve principalement :
- Les dettes financières (emprunts obligataires, dettes auprès des établissements de
crédit) ;
Ce sont des dettes à long terme que l'on appelle aussi "capitaux empruntés".

ET, par ailleurs :


- Les dettes auprès des fournisseurs ;
- Les dettes fiscales et sociales (dettes envers le personnel, l’Etat, les organismes
sociaux) ;
- Les autres dettes (principalement les dettes liées à des achats d’immobilisations).
Celles-ci sont des dettes à court terme.

Synthèse

ACTIF PASSIF

17
Structure schématique du bilan

Bilan schématique de l’entreprise Néo au 31/12/2024

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres
Immobilisations incorporelles Capital 500 000
Immobilisations corporelles Réserves 0
Constructions 220 000 Résultat 35 000
Matériel industriel 210 000 Total 1 535 000
Immobilisations financières 0
Total 1 430 000 Dettes
Dettes financières 100 000
Actif circulant Dettes fournisseurs 0
Stocks 0 Dettes fiscales et sociales 0
Créances 45 000 Autres dettes 0
Valeurs mobilières de placement 0 Total 2 100 000
Disponibilités 160 000
Total 2 205 000
Total Actif 635 000 Total Passif 635 000

18
Application chiffrée sur le bilan et étude de la notion de situation financière ou
patrimoniale

Application 1 : Bilan (simplifié) à la création de l’entreprise


Le 1er novembre de l’année N, M. Verdier crée une entreprise spécialisée dans l’achat et la
revente en l’état d’articles textiles. En cours d’année :
- Un emprunt de 65.000 € est contracté.
- L’entreprise fait l’acquisition de :
• Un magasin (local) pour 120.000 €
• Du mobilier de rangement pour 15.600 €
• Du matériel de bureau et informatique pour 17.400 €
• Un stock d’articles textiles (marchandises) pour 29.900 €
- Une somme de 23.000 € est déposée sur le compte bancaire de l’entreprise
- Une somme 1.350 € d’espèces sont déposés dans la caisse.

Question 1 : Déterminer quel est le montant du capital apporté par M. Verdier.


Question 2 : Présenter le bilan simplifié de l’entreprise au 1er novembre N.

Application 2 : bilans successifs et détermination du résultat


Le 1er janvier de l’année N, à l’ouverture de l’exercice, la situation des comptes de
l’entreprise Bouvier se présente comme suit :
- Emprunt 23.000 €
- Matériel de bureau et informatique 5.420 €
- Mobilier 2.350 €
- Stock de matières premières 8.570 €
- Stock de produits finis 31.200 €
- Créances clients 8.360 €
- Dette envers les fournisseurs 14.000 €
- Caisse 1.300 €
- Banque 6.800 €
- Réserves 7.000 €
- Capital 20.000 €
Après un période de douze mois d’activité, les comptes de bilan se présentent de la façon
suivante au 31 décembre N :

- Emprunt 21 000 €
- Créances clients 14 600 €
- Matériel de bureau et informatique : 6 200 €
- Mobilier : 2 100 €
- Valeurs mobilières de placement : 2 360 €
- Stock de matières premières 6 450 €
- Stock de produits finis 27 500 €
- Dette envers les fournisseurs 11 000 €
- Caisse 980 €
- Banque 4 500 €
- Réserves 7 000 €
- Capital 20 000 €
- Dettes envers la sécurité sociale 700 €
- Dettes envers l’Etat 600 €

Question 1 : Présenter le bilan simplifié de l’entreprise au 01/01/N.


Question 2 : Présenter le bilan simplifié de l’entreprise au 31/12/N, en détaillant le
calcul du résultat de l’exercice N.

19
III) L’origine du résultat : l’activité de l’entreprise

Le résultat que l’on a déterminé au bilan, par comparaison de deux bilans successifs, a été
obtenu, e.a dégagé par l’activité de l’entreprise. Cependant, si toutes les opérations de
l’entreprise ont modifié sa situation financière :
- Certaines n’ont contribué qu’à agir sur la structure du bilan sans générer de résultat ;
- D’autres en revanche ont contribué à former ce dernier.

A) Les opérations sans impact sur le résultat

Elles sont sans impact sur la situation nette de l’entreprise, ne provoquant ni enrichissement
ni appauvrissement. Elles ne concernent que des postes de l’actif du bilan ou des postes de
dettes qui sont enregistrés entre eux, dans un mouvement symétrique des comptes.
Ces opérations ne mouvementent pas de comptes liés à l'activité de l'entreprise, appelés comptes
de gestion, mais seulement des comptes du bilan.

Exemple 1 : une acquisition d’immobilisation avec paiement immédiat contribue à augmenter


les immobilisations à l’actif et à diminuer l’argent disponible en banque (également à l’actif)
pour un même montant. Cette opération est ainsi neutre sur l’actif et a fortiori sur la situation
financière nette (capitaux propres). De même, un achat d’immobilisation à crédit (avec un délai
de paiement accordé par le fournisseur d’immobilisation) augmente dans le même temps les
immobilisations et les dettes envers fournisseurs (un actif pour un passif de même valeur, donc
avec un effet nul sur le résultat) et il est également neutre sur la valeur des capitaux propres.

Exemple 2 : un emprunt bancaire augmente l’argent disponible en banque à l’actif et les dettes
financières au passif pour un même montant. De la même façon, le remboursement d’une dette
fournisseur qui avait fait crédit à l'entreprise, l’acquisition d’immobilisation à crédit, le
remboursement d’un emprunt bancaire, etc.

Il en était ainsi de l’opération du 1er janvier : achat de constructions et de matériel industriel


pour respectivement 200.000 et 150.000 €.

Bilan au 31/12/2023 Bilan au 1/1/2024

après l’opération d’acquisition des


immobilisations

Cette opération modifie bien la structure du bilan, mais elle ne modifie pas le montant des
capitaux propres, on a toujours : Actif – dettes = (600 000 – 100 000) = 500 000.
Cette opération n’a pas participé à la formation d’un enrichissement ou d’un appauvrissement.

20
B) Les opérations avec impact sur le résultat

Elles modifient la situation nette de l’entreprise. Elles mettent en jeu un poste de l’actif du bilan
ou de dettes, sans qu’un autre poste du bilan soit modifié. Ces opérations entraînent un
enrichissement ou un appauvrissement. Elles correspondent principalement (mais pas
uniquement, cf. infra) aux ventes et aux consommations réalisées dans le cadre du cycle
d’exploitation.
Ces opérations ont un impact asymétrique sur le bilan (nous verrons par la suite qu’elles
mouvementent un compte de bilan ET un compte lié à l'activité de l'entreprise : charge ou
produit).

Exemple 1. Une prestation de service facturée à un client avec un paiement immédiat


contribue à augmenter l’argent disponible en banque, mais sans qu'il y ait de
contrepartie symétrique au bilan : d'où un impact positif sur l’actif et sur la situation
financière nette de l’entreprise (enrichissement).
Exemple 2. Le règlement par un paiement immédiat d’une facture d’électricité
contribue à diminuer l’argent disponible en banque, sans contrepartie symétrique au
bilan : d'où un impact négatif sur l’actif et sur la situation financière nette
(appauvrissement).
De la même façon :
- Pour ce qui est des opérations "appauvrissantes" : le paiement d’intérêt financiers sur
emprunts, le paiement des salaires comme celui des impôts et taxes,
- Pour ce qui est des opérations "enrichissantes" : les ventes de marchandises, de
produits finis, l’encaissement de dividendes ou d’intérêts sur placements, etc.

Reprise de l'exemple Entreprise Néo

Nous supposons que cette entreprise Néo a une activité de prestations de services, ce qui
explique l’absence de stocks au bilan de fin d’année. On suppose que l’entreprise Néo réalise
700.000 € de ventes de services au cours de l’exercice 2024, dont 655.000 € lui sont réglées au
cours de l’exercice ; 45.000 restent encore dues (700.000 moins 655.000) par les clients au
31/12/2024.
Pour simplifier et traiter ces ventes comme une même opération, nous allons dater
arbitrairement cette opération du 20 mars 2024 et la considérer comme une opération ayant
donné lieu à un règlement immédiat (paiement comptant) pour 655.000 et à crédit pour
45.000.

Bilan au 1/1/2024 Bilan au 20/03/2024

Cette opération a augmenté l’actif (poste « créances » et poste « disponibilités ») sans changer le
montant des dettes, elle modifie donc la valeur des capitaux propres. On a désormais :
Actif – dettes = (1.300.000 – 100.000) = 1.200.000, soit 700.000 € de plus qu’avant cette opération

21
Cette opération a participé à la formation d’un enrichissement pour 700.000 €.

On suppose maintenant que l’entreprise Néo consomme pour 300.000 € de prestations de


services et de consommations divers au cours de l’exercice 2024. Pour simplifier et traiter ces
consommations comme une seule et même opération, nous allons dater arbitrairement cette
opération du 15 avril 2024 et la considérer comme une opération ayant donné lieu à un
règlement immédiat (paiement comptant) par l’entreprise Néo.

Bilan au 20/3/2024

Bilan au 15/4/2024

Cette opération a diminué l’actif (poste « disponibilités ») sans changer le montant des dettes, elle
modifie donc la valeur des capitaux propres. 0n a désormais :

Actif – dettes = (1.000.000 – 100.000) = 900.000, soit 300.000 € de moins qu’avant cette
opération.

Cette opération a participé à la formation d’un appauvrissement de 300.000 €.

Reprise complète de l’exemple de l’entreprise Néo

On rappelle le bilan de l’entreprise Néo au début de l’exercice 2024 (ou fin de l’exercice 2023)

Bilan au 31/12/2023

22
On donne maintenant, ci-dessous, le détail des opérations de l’exercice 2020 pour l’entreprise Néo.
Au cours de l’exercice 2024, la société a :

- Acquis le 1/1/2024 200.000 € de constructions et 150.000 € de matériel industriel (règlement au


comptant) ;
- Réalisé le 20/3/2024 des ventes pour un montant de 700.000 réglées au comptant pour
655.000 € et à crédit pour 45.000 € (sommes toujours dues au 31/12/2024) ;
- Consommé le 15/4/2024 des services et des fournitures pour un montant de 300.000 € (payés
au comptant) ;
- Réglé au comptant le 19/6/2024 des salaires et les charges sociales associées pour un montant
de 350.000 € ;
- À nouveau acquis le 25/10/2024 des constructions et du matériel industriel pour
respectivement : 20.000 € et 60.000€ (règlement au comptant) ;
- Réglé comptant, le 30/12/2024, des intérêts sur les dettes financières contractées, pour
15.000 €.

On montre sans difficulté que le bilan au 31/12/2024 (clôture de l’exercice 2024) est le suivant :

Bilan au 31/12/2024

Résultat de
l’exercice :
35 000

Nous avons ainsi identifié les opérations de l’exercice qui ont contribué à former le résultat de
35.000 €, que nous avions déjà calculé par comparaison de deux bilans successifs. Il s’agit des
ventes, des consommations de biens et de services, de salaires et charges sociales et des intérêts
financiers. Les acquisitions d’immobilisations n’ont, quant à elles, modifié que la structure du bilan
sans impact direct sur le niveau de résultat.

Nous savons cependant que seul le montant de l’enrichissement (ou appauvrissement) net,
c’est-à-dire le résultat est porté au bilan sur la ligne « résultat de l’exercice » :

Bilan au 31/12/2024

23
IV) Le Compte de résultat

A) Introduction à la notion de Compte de résultat


La valeur des flux de fonds correspondant aux enrichissements et aux appauvrissement
("vente de services", "intérêts sur emprunts", etc.) ne sont pas portés directement sur les
capitaux propres mais ils sont regroupés ("synthétisés") dans un second état financier, le
Compte de résultat. On appelle produits les flux enrichissants et charges les flux
appauvrissants (cf. infra pour des définitions plus précises).
Le résultat de l’exercice (enrichissement net ou appauvrissement net) est calculé au sein de ce
document. Il est bien évidemment cohérent avec celui calculé au bilan par le calcul de la
variation des capitaux propres entre le début et la fin de l'exercice comptable.

Au-delà d’un simple calcul du résultat, le Compte de résultat, se justifie par la différence entre
les produits et les charges de l’exercice qu'il permet d'établir.

B) Le compte de résultat : film des opérations de gestion de l’exercice

Le Compte de résultat, seconde composante essentielle des états financiers, va permettre


d’expliquer l’origine du résultat (bénéfice ou perte) de l’entreprise au cours de l’exercice
écoulé.

Il recense pour cela les flux de fonds dégagés par l’ensemble des opérations de l’exercice
qui ont contribué à la formation du résultat :
- Les flux des opérations ayant contribué à augmenter sa situation financière nette
(la valeur de ses capitaux propres) : les flux enrichissants ou produits ;
- Les flux des opérations ayant contribué à diminuer sa situation financière nette
(la valeur de ses capitaux propres) : les flux appauvrissants ou charges.

C’est un tableau de flux de fonds contrairement au bilan qui est un tableau dit de « stock ».

On retrouve donc le résultat calculé, au sein du Compte de résultat par différence entre les
produits et les charges. II est bien entendu égal (par construction des enregistrements
comptables) à celui qui apparaît au bilan.

24
B) Notions de produit et de charge

Notion de produit

Un produit est une ressource interne correspondant à un enrichissement de


l’entreprise.

• Une ressource interne : les produits (revenues en anglais) constituent des


"revenus" liés à la vente de ses biens et services (chiffre d’affaires), mais aussi à la
cession d’un élément du patrimoine, à des produits financiers, des gains
exceptionnels (ex : indemnités perçues).

• Un enrichissement : la constatation d’un produit conduit à augmenter la richesse


de l’entreprise.

Produit et recette ne sont pas synonymes :

• Du fait du décalage temporel possible entre la date de réalisation du produit et


celle de son encaissement effectif, un produit ne se traduit pas
automatiquement par un encaissement au cours du même exercice (principe
de la comptabilité d'engagement et non de trésorerie).

• Certains produits ne dégagent jamais d’encaissement, on parle alors de


produits calculés (cf. infra).

Notion de charge
Une charge est un emploi définitif correspondant à un appauvrissement de
l’entreprise

• Un emploi définitif : les charges (expenses en anglais) correspondent aux


consommations de ressources réalisées par l’entreprise au cours de son cycle
de production.
• Un appauvrissement : la constatation d’une charge conduit à diminuer la
valeur du patrimoine de l’entreprise.

Elles peuvent être constatées et elles représentent alors la valeur des biens et services
suivants :
• Soit les biens destinés à être revendus en l'état (marchandises) ;
• Soit les biens ou services consommés par l'entreprise à l'occasion de ses
activités de production et de vente (matières premières, services extérieurs,
charges de personnel, impôts et taxes…, mais aussi des charges financières
comme les intérêts ou encore les pertes exceptionnelles (pénalités…).

Charge et dépense ne sont pas synonymes :

• Du fait du décalage temporel entre la date de réalisation (engagement) de la


charge et celle de son décaissement effectif, une charge ne se traduit pas
automatiquement par un décaissement au cours du même exercice ;
• Certaines charges ne provoqueront jamais de décaissement. On parle alors de
charges calculées (par opposition aux charges constatées évoquées ci-
dessus). Ce sont par exemple les charges liées aux pertes de valeur irréversible
ou réversible de l’entreprise des actifs de l’entreprise (dotations aux
amortissements, ou dépréciations).

25
D) La structure schématique du compte de résultat
a) Les grandes rubriques

Le Compte de résultat du PCG présente les produits et les charges selon un classement dit par
nature des opérations (ventes de produits finis, ventes de marchandises, amortissements,
salaires, achats de matières premières.)

Ces postes de produits et de charges sont ensuite regroupés en rubriques correspondant au type
d’opération ayant provoqué le produit ou la charge. On distingue trois catégories possibles
d’opérations :
- Les opérations d’exploitation ;
- Les opérations financières ;
- Les opérations exceptionnelles.

On distingue ainsi trois catégories principales de charges et de produits :

b) Les deux modes de présentation du Compte de résultat

Le Compte de résultat peut ensuite être présenté en « tableau » ou en « liste » :

Présentation simplifiée du compte de résultat en tableau

26
Présentation simplifiée du compte de résultat en liste

c) Les principaux postes de charges et produits d’exploitation

Charges d’exploitation :
- Les achats de marchandises (relatifs aux biens destinés à être revendus en l’état), corrigés
de la variation de stock correspondante dans l’année d’exercice (+stock initial – stock
final) pour obtenir le coût d’achat des seules marchandises vendues dans l’année ;
- Les achats de matières premières et autres approvisionnements (inputs) corrigés de la
variation de stock correspondante dans l’année d’exercice (+ stock initial – stock final)
pour obtenir le coût d’achat des matières et autres approvisionnements effectivement
consommés au cours de l’exercice ;
- Les autres achats et charges externes (achats de fournitures non stockées et de services
extérieurs) ;
- Les impôts et taxes ;
- Les charges de personnel et les charges sociales y associées ;
- Les dotations aux amortissements aux dépréciations et provisions (charges calculées
correspondant à des dépréciations d’actifs ou à des appauvrissements probables de
l’entreprise en lien avec des risques ou charges à couvrir, et que nous verrons plus tard).

Produits d’exploitation
- Les ventes
• Ventes de marchandises de l’entité au cours de l’exercice (ventes de biens achetés
en l’état et sans transformation par l'entreprise) ;
• Production vendue (ventes de biens fabriqués par l'entreprise et de services) ;
- La Production stockée
La variation globale des stocks de produits finis (et des encours de production) au cours
de l’exercice écoulée ;
- La Production immobilisée
Toute production réalisée par l'entreprise pour elle-même et en vue de constituer une
immobilisation.
- Les reprises (diminutions ou annulations) sur charges calculées devenues sans objet
27
Reprise de l'exemple : Compte de résultat schématique de l’entreprise Néo pour l’exercice 2024

Version « en tableau »

Version « en liste »

28
Applications sur le Compte de résultat et la notion d’activité

Application 1
Compte de résultat et variation de stocks pour une activité de distribution

La société Keller a pour activité l’achat et la revente en l’état de jouets. Elle a réalisé les opérations
suivantes au cours de l’exercice N :
- Elle a acheté des marchandises pour 215.000 € et des fournitures de bureau pour 1.700 €.
- Le montant des ventes de l’exercice s’élève à 393.000 €.
- Les consommations d’eau de gaz et d’électricité (approvisionnements non stockables) se
montent à 9.800 €.
- Les frais de télécommunications sont de 11.300 €.
- Les salaires et charges sociales (= charges de personnel) sont de 15.800 €.
- Elle a perçu 2.765 € de revenus concernant divers placements qu'elle a faits et a supporté
3.460 € d’intérêts relatifs à un emprunt qu'elle a contracté.
- La taxe d’apprentissage pour l’exercice est d’un montant de 6.600 €.
- Le stock initial de marchandises au 1er janvier était 85.000 €. Le stock final au 31/12/N est
de 91.500 €.
Question 1 : Calculer la variation du stock de marchandises et le coût d’achat des
marchandises vendues.
Question 2 : Présenter le compte de résultat simplifié de l’exercice N (version en tableau).

Application 2
Compte de résultat et variation de stocks pour une activité de production

La société Germain a pour activité la fabrication et la vente d’articles de maroquinerie. Elle a


réalisé les opérations suivantes au cours de l’exercice N :
- Elle a acheté des matières premières pour 559.000 €.
- Le montant des ventes de l’exercice s’élève à 762.000 €.
- Les consommations d’eau de gaz et d’électricité (approvisionnements non stockables) se
montent à 25.900 €.
- Les salaires et charges sociales (charges de personnel) sont de 131.200 €.
- Les achats de prestations de transport de ses produits finis assurés par une entreprise
extérieure s’élèvent à 13.800 €.
- Les achats de prestations de nettoyage des ateliers réalisées par une entreprise extérieure
s’élèvent à 10.700 €.
- Elle a perçu 5.400 € de revenus concernant divers placements qu'elle a faits et a supporté
9.700 € d’intérêts relatifs à un emprunt.
- La taxe sur les salaires s’élève à 17.000 € et divers autres impôts et taxes à 5.200 €.
- Elle a versé une indemnité de 8.500 € suite à un litige (contentieux juridique) avec un
salarié.
- Le stock initial de matières premières au 1er janvier était 195.500 €. Le stock final au
31/12/N est de 169.300 €.
- Le stock initial de produits finis au 1er janvier était 499.000 €. Le stock final au 31/12/N est
de 515.500 €.
Question 1 : Calculez la variation du stock de matières premières et le coût d’achat des
matières premières consommées. Calculez ensuite la variation du stock de produits finis
(production stockée)
Question 2 : Présenter le compte de résultat simplifié de l’exercice N. (version en
tableau).

29
Exercice de synthèse sur le chapitre 2 : la double détermination du résultat

Situation des comptes de l’entreprise Rosier à la clôture de l’exercice N (au


31/12/N)

Droit au bail* 30.000 €


Fonds commercial** 270.000 €
Banque (disponibilités en banque) 85.000 €
Achats de marchandises 1.122.400 €
Mobilier 28.000 €
Salaires et charges sociales 292.000 €
Créances clients 110.000 €
Dettes Fournisseurs 60.000 €
Impôts et taxes 42.000 €
Dettes fiscales 30.000 €
Prêt accordé 60.000 €
Amendes et pénalités 4.000 €
Capital 330.000 €
Réserves 70.000 €
Loyers 240.000 €
Emprunt 160.000 €
Ventes de marchandises 1.802.000 €
Stock final de marchandises 70.000 €
Intérêts du prêt 5.000 €
Frais de télécommunications 28.000 €
Matériel de bureau 52.000 €
Intérêts de l’emprunt 15.600 €
Information complémentaire : Stock initial de marchandises de 78 000 €

Questions

1) a) Calculez la variation de stock de marchandises de l’exercice.


b) Établissez le compte de résultat de l’exercice N en expliquant le calcul du résultat.
2) Établissez le bilan au 31/12/N en expliquant la détermination du résultat au bilan.

* Élément incorporel d’un fonds de commerce représentant le montant que l’acheteur verse ou doit
au locataire précédent, afin de bénéficier des dispositions et droits garantis par les baux commerciaux
(droit à renouvellement, indemnité d’éviction, …).

** Éléments incorporels d’un fonds de commerce acquis et qui ne font pas l’objet d’une
comptabilisation séparée dans un autre compte (comme le droit au bail) ; le fonds de commerce
correspond par exemple à la valeur de la clientèle, de la marque.
30
Chapitre 3. L’enregistrement comptable des opérations de l’entreprise

I) Les principes d’enregistrement

A) Les flux

a) Les flux réels et les flux monétaires

Rappel : ils sont relatifs aux échanges économiques de l’entité avec son environnement, qui se
caractérisent par une circulation de biens, de services et/ou de monnaie (flux économiques).

La plupart des opérations économiques donnent lieu à deux flux qui sont dirigés en sens
contraires : un flux monétaire et sa contrepartie réelle.

Exemple 1 : Achat de fournitures auprès d’un fournisseur.

31
Exemple 2 : Prestation de services.

b) Les flux d’origine et les flux de destination

Chaque opération d’une entreprise se présente sous deux aspects :


- L’origine de la ressource, également appelée ressource, qui indique d’où viennent les
ressources permettant de financer l’opération.
- La destination de la ressource également appelée emploi, qui indique à quelle utilisation
ces moyens sont destinés.
Dans les cas les plus simples d’opérations, il y a un échange de deux flux. On pourra identifier un
flux correspondant à l’origine et un flux correspondant à la destination
Exemple 1 : Achat de fournitures auprès d’un fournisseur

- Les moyens nécessaires proviennent du compte banque de l’entreprise (origine).


- Ils sont destinés pour l’acquisition de fournitures (destination).

Exemple 2 : Vente d’un service

- Les moyens nécessaires proviennent de la vente du service (origine).


- Ils sont destinés à alimenter la trésorerie de l’entreprise (destination).

32
La partie double

La comptabilité financière ne contente pas d’une simple comptabilisation des "dépenses" et des
"recettes" (On aurait alors une comptabilité en partie simple, c’est-à-dire une comptabilité qui se
contenterait d’enregistrer les flux monétaires entrants et sortants dans l’entreprise sans qu'il y ait
de délai de paiement accordé oiu obtenu).

Pour toutes les opérations, seront enregistrés à la fois le flux d’origine et le flux de destination. Ce
double traitement d'une même opération caractérise la comptabilité dite « en partie double ».
Ex. : Pour la prestation de service réalisé pour un client, sera enregistré le flux monétaire entrant,
mais aussi le flux qui est à l’origine de la ressource (la vente du service).

B) Les comptes

a) Les comptes : les unités de base de l’entregistrement

Il serait impossible de matérialiser successivement sur ses états financiers l’impact des flux
dégagés par chaque opération économique de l’entreprise (bilan, compte de résultat).
Les flux générés par chaque opération sont donc initialement enregistrés dans des unités de base
appelées des "comptes".
Périodiquement, les « soldes » (« situations ») de ces comptes sont synthétisés pour établir dans
un second temps, par agrégation de tous les comptes, et selon leur catégorie, le bilan et le compte
de résultat.
On distingue de ce fait :
- Des "comptes de bilan" qui permettent l’établissement du bilan ;
- Des "comptes de gestion" (comptes de produits et de charges, dits encore comptes de
gestion ou de résultat) qui permettent l’établissement du Compte de résultat.

b) Structure de base d’un compte

Par convention d’enregistrement comptable :

- Les flux correspondant à des destinations (on parle aussi des flux d’ emploi) sont portés
au débit ;
- Les flux correspondant à des origines (on parle aussi du flux de ressource) sont portés
au crédit.

c) Les comptes et la partie double

En raison des conventions adoptées, pour toute opération, la somme portée au crédit d’un ou de
plusieurs compte(s) sera toujours égale à la somme portée au débit d’un ou de plusieurs
compte(s) :

Somme des Débits = Somme des Crédits

33
C) Exemples d’enregistrement d’opérations au comptant

C’est parce que 1.000 € sont sortis de la banque (origine) que l’immobilisation a pu être acquise
pour la même valeur (destination)

C’est parce que 60.000 € sont sortis de la banque (origine) que le le travail des salariés a pu être
« consommé », c'est-à-dire rémunéré (destination).

C’est parce que les 2.000 € sont sortis de la banque (origine) que les fournitures ont pu être
achetées par l’entreprise (destination).

34
C’est parce que des marchandises ont été vendues pour 430 € (origine) que la somme
correspondante a pu venir alimenter le compte banque de l’entreprise (destination).

D) Généralisation des logiques d’enregistrement aux opérations à crédit

En dehors du commerce de détail, les opérations au comptant sont rares. Les achats et les ventes
entre entreprises s'effectuent presque toujours par correspondance ou par voie numérique.
L'entreprise qui vend des biens doit donc envoyer par la poste ou de manière électronique une
facture à l'entreprise acheteuse qui n'effectuera le paiement au plus tôt, qu'après réception de
cette facture.

En outre, il est d'usage que l'entreprise qui fournit les biens consente des délais de paiement à son
client. Ce système conduit donc à la création de créances sur les clients et de dettes auprès des
fournissseurs.

a) les opération de ventes à crédit

Exemple. Le 3 septembre, l’entreprise, prestataire de services informatiques, facture des


services à son client X pour un montant de 6.000 €, payables dans trois mois. Le 3 décembre,
l’entreprise reçoit un chèque de 6.000 € envoyé par X.

Le compte client
Cette fois-ci, il ne suffit pas à l’entreprise d'enregistrer les ventes (dans un compte de produits) et
les recettes dans un compte de trésorerie. Ils ont besoin de regrouper les informations relatives
aux opérations effectuées avec leur client X, et notamment de connaître le montant de la créance
sur ce client : l’entreprise ouvre, dans ce but, un compte au nom du client X.

35
Les opérations à crédit s'enregistrent en deux étapes :
Première étape : le 3 septembre, la vente qui correspond à un produit.

C’est parce que le service a été vendu (origine), que la somme correspondante a pu être laissée
temporairement à disposition du client (destination).

Remarque : ici la somme portée au débit du client indique également que le client a une « dette »
vis-à-vis de l’entreprise (et l’entreprise a une créance sur le client).
Le terme débit retrouve en effet ici sa signification d’origine, les termes débit et crédit ayant été à
l’origine créés pour la tenue de comptes de tiers afin de garder la trace de paiements en attente
(les "dettes" et les "créances"), puis généralisés à la tenue de tous les comptes de l’entreprise, avec
une signification plus large de "destination" et d’"origine".

Deuxième étape : le 3 décembre, l'encaissement du prix de vente.

En portant les paiements reçus au crédit du compte client, on annule sa dette (le solde du compte
client est nul, une fois la dette réglée).
Les 6.000 € atteignent leur destination finale à savoir le compte Banque de l’entreprise (débit du
compte banque).

C’est parce que le client a réglé sa dette (origine), que la somme correspondante a pu entrer sur
le compte banque (destination).
Remarque : ici, la somme portée au crédit du client est également venue annuler la dette du client
(la créance de l’entreprise) préalablement enregistrée.

Commentaire
Les comptes de client apparaissent comme un écran entre le compte de produits, qui enregistre la
vente (origine de première) et le compte banque qui enregistre l'entrée d'argent (destination
finale).

36
b) les opération d’achat/d’acquisition à crédit

Le principe est le même, on utilise un compte "Fournisseur".


On ouvre un compte au nom du fournisseur (comme les comptes clients, les comptes fournisseurs
sont qualifiés de compte de tiers).

Les achats au fournisseur sont à l'origine de la création d'une créance du fournisseur sur
l’entreprise (ou encore d’une dette de l’entreprise envers le fournisseur).
Le montant de ces achats est donc inscrit dans la colonne CRÉDIT (qui a ici sa signification
d’origine de "créance") du compte du fournisseur. Les sommes payées au fournisseur et qui
viennent réduire sa "créance" sont inscrites dans la colonne débit (à gauche) du compte.

Exemple
Le 8 octobre, l’entreprise achète au fournisseur Y des fournitures pour un montant de 2.000 €,
payables dans un mois. Le 8 novembre, l’entreprise envoie un chèque de 2.000 € au fournisseur.

Première étape le 8 octobre : l’achat

C’est parce que le fournisseur a accordé un délai de paiement pour les 2.000 € (origine) que les
fournitures ont pu entrer dans l’entreprise (destination)
Remarque. Ici, la somme portée au crédit du fournisseur indique également ici que le fournisseur
a une créance sur l’entreprise de l’entreprise (l’entreprise a une dette envers le fournisseur)

Deuxième étape : Le 8 novembre, le règlement


En portant les paiements reçus au débit du compte fournisseur, on annule sa créance (le solde du
compte fournisseur est nul, une fois la créance réglée).

Remarque. Ici somme portée au débit du fournisseur est également venu « annuler » la
créance du fournisseur (la dette de l’entreprise) préalablement enregistrée.

37
Commentaire

Les comptes de tiers sont constitués de l’ensemble des comptes qui indiquent la situation d’une
tierce personne ou entité vis à vis de l’entreprise. Ex : "clients", "fournisseurs" mais aussi "État ",
"organismes sociaux ", etc. Ces comptes sont à l’origine des termes "débit" et "crédit". Cependant,
pour uniformiser la tenue des comptes, on utilise les termes Débit et Crédit pour l’ensemble des
comptes, c’est à dire non seulement pour les comptes de tiers pour lesquels ils gardent cette
signification de dette (débit) et créance (crédit), mais également pour les comptes de trésorerie
et les comptes de flux réels (charges, produits, immobilisations), pour lesquels ils signifient de
façon plus générale la destination (débit) et l’origine (crédit).

E) Généralisation des logiques d’enregistrement aux opérations dites « sans


contrepartie »

La convention de la partie double s'est étendue aux opérations ne donnant pas lieu à un échange
de flux réel et de flux monétaires : apports en capital, emprunts et prêts.
Toute inscription au débit d'un compte s'accompagne cependant d'une inscription égale au crédit
d'un autre, sans aucune exception, à des fins de contrôle.

Exemple
Un exploitant, M. G crée le 01/01 une petite entreprise de restauration rapide. Avant même d'avoir
effectué une activité, ni encaissé aucune recette, l'entreprise doit disposer de moyens (locaux,
équipements, etc.). M.G apporte ainsi 750.000 € en numéraire (déposés en banque).

La destination est le compte banque. L’origine des fonds virés sur le compte banque est un
apport en capital

Attention : Le fait de porter la somme au crédit du compte capital ne signifie pas que l’entreprise
a une dette envers M. G. En effet, il ne s’agit pas d’un prêt, mais d’un apport à titre définitif.

Exemple : la société Ballard souhaite acheter des équipements industriels nécessaires à son
exploitation. Le 01/01, elle contracte, à cette fin, un emprunt de 500 000 € sur 5 ans auprès d'une
société de crédit.

La destination est le compte banque. L’origine des fonds virés sur le compte banque est un
emprunt. Ici le prêteur (la banque) devient créancier de l'entreprise. Et il s’agit pour l’entreprise
d’une dette financière.

38
F) Synthèse

La somme portée au crédit d’un compte correspondant à un flux d’augmentation d’une


ressource (passif) ou de diminution d’un emploi (actif) ou encore à l’enregistrement d’un
produit qui correspond lui-même à une ressource interne de l’exercice) à C’est le flux d’origine,
"le flux de ressource".

La somme portée au débit d’un compte correspond à l’augmentation d’un emploi (actif) ou à
la diminution d’une ressource (passif) ou encore à l’enregistrement d’une charge (qui
correspond elle-même à un emploi définitif de l’exercice) à C’est le flux de destination, "le flux
d’emploi".

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40
41
42
II) Le détail des comptes et le plan de comptes

A) Présentation détaillée des comptes et solde d’un compte

a) Présentation détaillée

Si les comptes « en T » (simplifiés) sont utilisés pour analyser facilement une opération comptable
donnée, ils ne peuvent permettre de rassembler l’ensemble des informations (dates, libellés, etc.).
Dans la réalité ils se présentent selon le modèle ci-dessous :

Fermeture de compte

Réouverture de compte : solde à


nouveau

Fermeture de compte

Réouverture de compte : solde à


nouveau

b) Solde d’un compte

- Le solde d’un compte est obtenu par différence entre les sommes portées au débit et au crédit de
ce compte.
- Si le total des débits est supérieur au total des crédits, le solde est débiteur, ce qui signifie qu’il y
a un "excédent d’emplois". Dans le cas inverse, le solde est créditeur (il y a un excédent de
ressources).
- Dans le cas où le total des débits est égal au total des crédits, le compte est dit soldé (solde nul).
Par convention, le solde débiteur est placé dans la colonne crédit et inversement.
Contrairement à la réouverture d’un compte, le solde est toujours porté dans la colonne
correspondant à sa nature (solde débiteur dans la colonne débit, créditeur dans la colonne crédit).

43
- Sauf exceptions (voir chapitre consacré aux comptes annuels), les soldes débiteurs des
comptes de bilan seront synthétisés à l’actif du bilan.
- Sauf exceptions (idem), les soldes créditeurs des comptes de bilan seront synthétisés au
passif du bilan.
- À quelques précisions près (voir chapitre consacré aux comptes annuels), on trouvera
synthétisés dans la rubrique "charges" du Compte de résultat, les soldes débiteurs des
comptes de charges
- À quelques précisions près (voir chapitre consacré aux comptes annuels), on trouvera
synthétisés dans la rubrique "produits" du compte de résultat, les soldes créditeurs des
comptes de produits.
NB : contrairement aux comptes de bilan qui sont reportés à nouveau en début d’année
suivante, les soldes des comptes de produits et de charges sont remis à zéro chaque fin
d’année année (on dit que les comptes sont soldés), ce qui n’est pas le cas des comptes de
bilan.

B) Le plan de comptes
Le plan de compte est la liste intégrale des comptes, fournie par le PCG.

a) Les classes de comptes


Le plan de compte du PCG se structure en 8 classes (catégories) de comptes.
Les classes 1à 5 correspondent aux comptes de bilan ;
Les classes 6 et 7 aux comptes de produits et de charges ;
La classe 8 aux comptes spéciaux. Le tableau ci-dessous résume la correspondance des
classes avec les comptes annuels qu’ils permettent d’établir.

Source : B. et F. GRANDGUILLOT, La Comptabilité générale, Paris, Gualino

44
b) Le système de numérotation des comptes

Chaque compte possède un numéro et un intitulé précis.

Le premier chiffre indique la classe à laquelle appartient le compte

2 : immobilisations.

Le deuxième chiffre indique la division de la classe à laquelle appartient le compte. Ces deux
premiers chiffres constituent le numéro des comptes principaux.

21 : immobilisations corporelles
Le troisième chiffre précise une subdivision du compte à deux chiffres

211 : terrains
Un quatrième chiffre peut être introduit pour effectuer une nouvelle subdivision

2111 : terrains nus.

Ainsi de suite, le nombre maximal de divisions prévu étant de 6 chiffres.

Il existe des particularités :

- Les numéros des comptes d’amortissement sont formés en insérant un 8 en deuxième


position des actifs don ils constatent l’amortissement :
281 : amortissement des immobilisations corporelles

- Les numéros des comptes d’amortissement sont formés en insérant un 9 en deuxième


position des actifs immobilisés non amortissables ou des actifs cycliques dont ils
constatent la dépréciation :
291: dépréciation des immobilisations corporelles

- Les numéros des comptes présentant un 9 en troisième position fonctionnent en sens


inverse des comptes de leurs catégories :
607 : achats de marchandises
6097 : Rabais remises ristournes obtenus sur achats de marchandises

- Il existe certaines analogies ou symétries dans la construction des numéros de comptes :


607 : achats de marchandises
37 : stocks de marchandises

Un plan de compte simplifié est donné en page suivante et sera redonné sur l’EPI si vous
souhaitez le réimprimer.

45
46
Exercice 1 : Entraînement sur les logiques d’enregistrement comptable

Enregistrez les opérations suivantes dans les comptes en utilisant les comptes suivants et
la représentation des comptes en T

1) Paiement du loyer mensuel par virement bancaire 1.500 €


2) Emprunt auprès de la banque, les sommes sont virées sur le compte bancaire 35.000 €
3) Règlement de frais postaux et télécommunications en espèces 42 €
4) Dépôt d’espèces auprès de la banque 400 €
5) Ventes de marchandises au client Farel, un délai de paiement de 20 jours
est accordé au client Farel 9.400 €
6) Acquisition d’ordinateur, réglé au comptant, par chèque bancaire 1.325 €
7) Achat de marchandises au fournisseur Philippe, un délai de paiement
de 15 jours est accordé à l’entreprise par son fournisseur 5.950 €
8) Règlement des salaires par virement bancaire 3.700 €
9) L’entreprise reçoit un chèque de son client Farel en règlement du montant
de la facture enregistrée au point 5)
10) Paiements d’intérêts sur emprunt par prélèvement sur le compta bancaire 550 €
11) Règlement par chèque, par l’entreprise, de la facture du 7).

Consignes
Vous utiliserez pour cette application l’extrait de plan de comptes ci-dessous :
(A l’avenir vous devrez utiliser le plan de comptes plus complet fourni en page précédente)

164 Emprunts auprès des établissements de crédit


2183 Matériel de bureau et matériel informatique
401 Fournisseurs
411 Clients
512 Banque
53 Caisse
607 Achats de marchandises
613 Locations
626 Frais postaux et télécommunications
641 Rémunération du personnel
661 Intérêts sur emprunts
707 Ventes de marchandises.

Pour l’enregistrement de chaque opération vous utiliserez les comptes en T en indiquant


le numéro et l’intitulé des comptes utilisés.

Exemple, pour l’opération 1 :


613 Locations 512 Banque
Débit Crédit Débit Crédit

1 500 1 500

NB : d’autres applications sur cette partie du chapitre 3 seront données sur l’EPI et ultérieurement
distribuées en séance.
Des applications de synthèse seront également traitées à la fin du chapitre 3.

47
Exercice 2
1) Des associés créent l’entreprise Allard. Ils apportent 80.000 € de capital dont :
- Un apport en numéraire (déposés sur le compte banque de l’entreprise) de 50 000 €
- Un apport en nature (matériel industriel) de 30.000 €
2) L’entreprise réalise un achat de matières premières à crédit 16.500 €

3) L’entreprise achète, par virement bancaire, des titres de placements destinés


à être revendus à court terme (actions) 800 €
4) Acquisition d’un véhicule à crédit 30.000 €
5) Retrait d’espèces par chèque bancaire pour alimenter la caisse 8.000 €

6) Acquisition d’un logiciel de gestion à crédit 1.200 €


7) Vente de produits finis à crédit 34.000 €
8) Paiement des salaires par chèque bancaire 12.000 €

9) Emprunt à la banque par virement bancaire 9.000 €


10) Réception du règlement (par chèque) d’une partie des ventes du 7) 30.000 €
11) Paiement par chèque bancaire, au comptant d’un service publicitaire 400 €

Question 1) Enregistrez les opérations dans les comptes schématiques en T en utilisant le


plan de comptes fourni page 43, puis calculez les soldes.
Question 2) Vérifiez l’égalité :
Solde des comptes débiteurs = soldes des comptes créditeurs

III) Journal, grand livre et balance

Jusqu’à présent, nous avons symbolisé les écritures comptables en utilisant la représentation
simplifiée des comptes (comptes « en T »)
Le journal est le document dans lequel les opérations sont chronologiquement enregistrées.
Y sont portés pour chaque opération, la date, les comptes débités et crédités et les montants
correspondants.
Le grand livre
- Le grand livre regroupe l’ensemble des comptes de l’entreprise.
- On trouve, dans le grand livre, les mêmes informations (opérations avec date, libellée,
montant débité ou crédité) que dans le journal mais regroupées au sein de chaque
compte de l’entreprise.

La balance des comptes


La balance synthétise la situation de l’ensemble des comptes de l’entreprise à une date donnée
(total des débits, des crédits et solde).
La balance est établie périodiquement, généralement tous les mois. La balance à la clôture de
l’exercice est à la base de l’établissement des comptes annuels.

48
Exemple de journal/grand livre/balance
Journal du 01/09 au 11/09

49
Grand livre au 11/09

50
Balance des comptes au 11/09/N

51
Si on suppose que l’entreprise arrête ses comptes le 11/09/N
Compte de résultat de l’exercice (limité ici à la période du 1/09/N au 11/09)

Bilan au 11/09

ACTIF PASSIF
Actif immobilisé Capitaux propres

Immobilisations corporelles 23 000 Capital 400 000


Total 1 23 000 Résultat 1 690
Total 1 401 690

Actif circulant Dettes


50 000
Créances 2 000 Dettes financières 160
Disponibilités 429 850 Dettes fournisseurs 3 000
Total 2 431 850 Dettes sur immobilisations 53 160
Total 2
Total Actif 454 850 Total Passif 454 850

52
Exercice de synthèse

L’entreprise Smith
L’entreprise exerce une activité de distribution. Elle travaille à la commande ce qui explique
l’absence de stock.
Ses comptes de bilan présentent les soldes (soldes à nouveau) suivants au 01/01 à
l’ouverture de l’exercice :
101 Capital : solde créditeur 45.000 €
106 Réserves : solde créditeur 40.000 €
164 Emprunts auprès des établissements de crédit : créditeur 15.000 €
2183 Matériel de bureau et informatique : solde débiteur 67.500 €
401 Fournisseurs : solde créditeur 7.500 €
404 Fournisseurs d’immobilisations : solde créditeur 20.000 €*
411 Clients : solde débiteur 22.000 €
512 Banque : solde débiteur 37.700 €
530 Caisse : solde débiteur 300
*Au bilan les dettes envers les fournisseurs d’immobilisation ne figurent pas dans les « autres
dettes » mais, dans notre représentation simplifiée du bilan, dans la rubrique « autres dettes ».
On rappelle que les soldes des comptes de produits et de charges sont remis à ZÉRO
(SOLDÉS)chaque année. Leur solde à nouveau est donc nul.
Question 1 : Établir le bilan d’ouverture au 01/01

L’entreprise réalise les opérations suivantes au cours du mois de janvier :


03/01 Achat de marchandises à crédit 6.300 €
06/01 Alimentation de la caisse par chèque bancaire 2.800 €
09/01 Achat en espèces de fournitures administratives 500 €
09/01 Acquisition de mobilier à crédit pour 6.000 €
11/01 Prélèvement bancaire du montant des intérêts sur emprunts pour 750 €
12/01 Paiement par chèque au comptant d’une facture d’électricité de 2.000 €
14/01 Règlement par chèque de sommes dues à différents fournisseurs
(hors fournisseurs d’immobilisations) 3.000 €
16/01 Ventes de marchandises à crédit 42.000 €
23/01 Achat par virement bancaire de titres de placement destinés à rester
à long terme dans le portefeuille de titres de l’entreprise pour 2.000 €
24/01 Réception du règlement (chèque) de sommes dues par les clients
de l’entreprise pour 20.000 €
25/01 Règlement par virement bancaire des salaires mensuels pour 13.600 €
28/01 Règlement par chèque de l’achat de marchandises du 03/01.

Question 2 : Enregistrer les opérations du mois de janvier au journal


Question 3 : Présenter le grand livre au 31/01 (il faut présenter l’ensemble des
comptes : les comptes de bilan déjà existants au 01/01 mais aussi les
nouveaux comptes de bilan utilisés au cours du mois de janvier ainsi
que les comptes de produits et de charges utilisés au mois de janvier).
Question 4 : Présenter la balance au 31/01
Question 5 : Établir le bilan au 31/01 et le compte de résultat de l’exercice (limité ici
au mois de janvier).

53
Précisions sur le chapitre 3

Impact de la TVA sur les opérations d’achats et de ventes


Nous avons étudié au chapitre 3 une version simplifiée de l’enregistrement des opérations de
ventes et d’achats. Dans la réalité, beaucoup d’activités sont soumises à la TVA (taxe sur la valeur
ajoutée).
La prise en compte de la TVA complique quelque peu l’enregistrement des écritures comptables.
Le but de cette introduction à la comptabilité étant de préparer l’analyse financière qui sera
étudiée au second semestre et non de rentrer dans le détail de l’enregistrement des opérations,
nous n’aborderons pas ici cette version plus complète des écritures d’achat et de vente.
Vous pouvez vous référez si vous souhaitez aborder la prise en compte de la TVA aux ouvrages
indiqués en bibliographie ainsi qu’à un complément qui sera mis en ligne sur l’EPI.

Détail des autres opérations d’exploitation


Faute de temps, il ne nous est pas non plus possible d’aborder le traitement des autres opérations
d’exploitation tel que l’enregistrement des opérations d’enregistrement des charges de personnel
dont nous n’avons vu qu’une version très simplifiée.

54
Chapitre 4. Les opérations d’inventaire et l’établissement des comptes annuels

I) L’Inventaire comptable
A) La notion d’inventaire
L’inventaire est une obligation comptable

« Toute entité contrôle au moins une fois tous les douze mois les données d'inventaire.
L'inventaire est un relevé de tous les éléments d'actif et de passif, au regard desquels sont
mentionnées la quantité et la valeur de chacun d'eux à la date d'inventaire. Les données
d'inventaire sont conservées et organisées de manière à justifier le contenu de chacun des postes
du bilan. » Art. 912-3 du PCG.

B) Le plan des opérations d’inventaire


Il comprend :
- L’inventaire physique des éléments du patrimoine (non évoqué ici) ;
- L’enregistrement des écritures dites d’inventaire (sujet principal de ce chapitre) ;
- L’établissement des documents de synthèse (comptes annuels).

C) L’objet des travaux d’inventaire


Les travaux d’inventaire conduisent à la connaissance :

- Du patrimoine à une date donnée, celle de l’inventaire, c’est-à-dire à la clôture de


l’exercice

- Des résultats générés par l’activité de l’entreprise pendant une période donnée, c’est-à-
dire au cours de l’exercice.
Cette image fidèle est notamment permise par :
- Le redressement des comptes : il s’agit de prendre en compte des événements ou des
situations pour modifier certains comptes et les rendre conformes à la réalité économique
(ajustement des stocks, enregistrement des amortissements, des dépréciations)
- L’autonomie de l’exercice : il s’agit d’imputer à un exercice toutes les charges et les
produits de cet exercice mais uniquement ceux-ci (enregistrement nécessaire des
opérations de régularisation des produits et des charges)

- Les travaux d’inventaire permettent également le respect de certains autres principes


comptables comme :
- Le principe de prudence (pour les enregistrements des provisions)

II) L’ajustement des stocks


A) L’ajustement des stocks des éléments achetés (inputs)
Ces écritures son enregistrées à la date du 31/12/N. L'ancienne valeur du stock (31/12/N-1)
est annulée par :
- Le débit d’un compte 603 variation de stocks (6031 pour les matières premières, 6037
pour les marchandises)
- Le crédit du compte de stock correspondant (ex : 31, stocks de Matières premières, 37
stocks de marchandises)
La nouvelle valeur du stock est enregistrée par crédit du même compte et débit du compte
de stock correspondant.

55
Ainsi, si le stock a diminué (exemple stock initial de valeur 50 et stock final de valeur 30), le
compte 603 « Variation des stocks d’inputs » sera débiteur (comme un compte de charges
"classique") et c’est le montant ce solde (solde débiteur de 50 – 30 = 20) qui sera porté sur la ligne
603 "variation de stock d’inputs" au compte de résultat, dans les charges.
On note (rappel du chapitre précédent) que cette charge positive correspond à la différence entre
le stock initial et le stock final (SI - SF = 50 – 30 = 20)
Ainsi, si le stock a augmenté (exemple stock initial 30 et stock final 50), le compte 603 sera
créditeur (à l’inverse d’un compte de charges "classique") et le montant de ce solde créditeur
(solde créditeur de 20) sera porté précédé d’un signe " – " sur la ligne "variation de stock" au
compte de résultat, dans les charges -20.

On note à nouveau (rappel du chapitre précédent) que cette charge positive correspond à la
différence entre le stock initial et le stock final (SI-SF = 30 – 50 = -20)
Exemple

Un stock de matières premières est évalué à 15.000 € le 31/12/N, il avait été enregistré pour 12
000 € le 31/12/N-1

Après enregistrement de ces écritures :


- Le compte 6031 « Variation des stocks de matières premières » présente un solde créditeur de
3.000 (que l’on retrouvera précédé d’un signe " – " sur la ligne variation de stocks en dessous des
achats de matières premières au compte de résultat : variation de stock - 3000)
- Le compte 31 présente un solde débiteur de 15 000 qu’on retrouvera sur la ligne "Stock de
matières premières" au bilan : Stock de matières premières 15.000
En effet :
6031 Variation des stocks de MP 31 stocks de matières premières

Débit Crédit
Solde à nouveau
Le 31/12 12 000 Le 31/12 15 000 12 000
TD 12 000 TC 15 000
Le 31/12 15 000 Le 31/12 12 000
SC 3000
TD 27 000 TC 12 000

SD : 15 000

56
Ces écritures ont permis :
- De faire apparaître la nouvelle valeur du stock de matières premières au bilan ;
- D’ajuster les charges au compte de résultat pour que celles-ci rendent compte des seules
consommations effectives de l’exercice. Il faut en effet tenir compte ici du fait que le coût
d’achat des matières premières consommées au cours de l’exercice (achats + variation de
stocks) est inférieur aux achats de l’exercice. En effet, une partie des matières premières
achetées étant en réalité venues « augmenter le stock » au cours de l’exercice. Cette
augmentation du stock se traduisant donc par une charge négative au compte de résultat.

B) L’ajustement des stocks d’éléments produits (outputs)

Au 31/12/N

L’ancienne valeur du stock (31/12/N-1) est annulée par le débit d’un compte :
- 710 production stockée ou 713 et ses sous comptes (ex. 7135 "variation des stocks de
produits finis") et le crédit du compte de stock correspondant (ex : 35 "stocks de produits
finis")
- La nouvelle valeur du stock est enregistrée par crédit du même compte et débit du compte de
stock correspondant.

Ainsi, si le stock de produits finis a diminué (exemple stock initial 175 et stock final 135), le compte
7135 sera débiteur (à l’inverse d’un compte de produits "classique") et le montant ce solde (solde
débiteur de 40) sera porté sur la ligne "production stockée" au compte de résultat, précédé d’un
signe "-", dans les produits : -40.

On note (rappel du chapitre précédent) que ce produit négatif correspond à la différence entre le
stock final et le stock initial (SF-SI = 135 - 175= - 40).
Ainsi, si le stock a augmenté (exemple stock initial 135 et stock final 175), le compte 7135 sera
créditeur (comme un compte de produits "classique") et le montant de ce solde créditeur (solde
créditeur de 40) sera porté sur la ligne "production stockée" au compte de résultat, dans les
produits (40).
On note à nouveau (rappel du chapitre précédent) que ce produit positif correspond à la différence
entre le stock final et le stock initial (SF-SI = 175-135 = 40).
Exemple : Un stock de produits finis est évalué à 23 000 € le 31/12.N, il avait été enregistré pour
21.000€ le 31/12/N-1

57
Après l’enregistrement de ces écritures, le compte 7135 présente un solde créditeur de 2.000
(qu’on retrouve en production stockée positive au compte de résultat : production stockée
2.000) et le compte 31 un solde débiteur de 23.000 (qu’on retrouvera sur la ligne « Stock de
produits finis » au bilan : Stock de produits finis 23.000).
En effet :

7135 Variation des stocks de produits finis 35 stocks de produits finis

D C D
C
Solde à nouveau
Le 31/12 21 000 Le 31/12 23 000 21 000

Le 31/12 23 000 Le 31/12 21 000


TD 21 000 TC 23 000
TD 44 000 TC 21 000
SC 2000
SD : 23 000

Ces écritures permettent :


- De faire apparaître la nouvelle valeur du stock de produits finis au bilan ;
- D’ajuster les produits au compte de résultat pour que ceux-ci rendent compte de la
production effective de l’exercice. Il faut en effet ici tenir compte du fait qu’au-delà de la
production vendue, l’entreprise a « produit pour le stock ». Cette augmentation du stock
de produits finis se traduisant donc par un produit positif au compte de résultat.
NB : Dans notre exemple le stock de matières premières et celui de produits finis ont tous le deux
augmenté et on constate qu’une hausse de stock, quel qu’il soit, se traduit toujours par un
enrichissement : une charge négative dans le premier cas (variation de stock négative), et un
produit positif dans le second (production stockée positive).
Une baisse de stock aurait en revanche constitué un appauvrissement qui ce serait traduit par une
charge positive (variation de stock positive) pour les matières premières (ou les marchandises)
et un produit négatif (production stockée négative) pour les produits finis.

III) L’amortissement des immobilisations

A) Immobilisations amortissables et définition de l’amortissement

a) Immobilisations amortissables

« Un actif immobilisé dont la durée d’utilisation est limitée fait l’objet d’un
amortissement ». (PCG Art. 214-1)

Si l’acquisition d’immobilisations ne constitue pas une charge, la perte de valeur progressive de


ces dernières, liée au caractère le plus souvent limité dans le temps* de leur utilisation, constitue
en revanche un appauvrissement de l’entreprise. Ce dernier va être constaté comptablement par
l’enregistrement de "Dotations annuelles aux amortissements" (charges).

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* Cette limitation peut résulter de critères :
- Physiques (usage, usure) ;
- Techniques (obsolescence) ;
- Juridiques (durée de protection légale) ;
- Économiques (liés au cycle de vie des produits).

Si plusieurs critères interviennent, on retient la durée la plus courte.

Exemples
- Une machine dont la durée de vie « physique » est de 10 ans, mais qui deviendra obsolète au
bout de 5, devra être amortie sur 5 ans.
- Un brevet d’invention sera amorti sur la durée de protection légale qu’il confère.
- L’utilisation d’un terrain ou celle d’un droit au bail ne sont pas déterminables. Il s’agit d’actifs
non amortissables.

b) Définition de l’amortissement et impact sur les comptes annuels

« L’amortissement d’un actif est la répartition systématique de son montant en fonction


de son utilisation » (PCG 214-13).

En effet, il est considéré que l’entreprise consomme progressivement les avantages économiques
que lui fournit une immobilisation dont la durée d’utilisation est limitée dans le temps.
Ces avantages peuvent être des kilomètres effectués pour un véhicule, des pièces fabriquées pour
une machine, etc…
Au terme de sa durée d’utilisation, l’immobilisation sera hors d’usage ou obsolète (etc.) et sa
valeur pour l’entreprise sera nulle (ou correspondra à une valeur résiduelle égale au montant
qu’elle pourra en obtenir en la cédant, nette de ses coûts de sortie). La réglementation comptable
impose la comptabilisation de l’appauvrissement progressif de l’entreprise tout au long de la
durée probable d’utilisation du bien.

- L'amortissement annuel d’une immobilisation s'analyse comme une charge qui vient en
déduction du résultat de l'entreprise. Cette charge n'entraîne cependant pas de décaissement
effectif. Les charges calculées annuellement au titre de l’amortissement ou des provisions
portent le nom de dotations aux amortissements.
- En contrepartie de ces charges annuelles sont enregistrées des pertes de valeurs définitives
des immobilisations correspondantes sur des comptes de bilan particuliers, appelés
comptes d’amortissement. On retrouvera le solde de ces comptes d’amortissements qui
figureront dans une colonne soustractive à l’actif, appelée amortissements et dépréciations.
Les comptes de bilan n’étant pas remis à zéro, ces soldes correspondent au cumul des
amortissements constatés depuis la mise en service de l’immobilisation.
.
B) Calcul de l’amortissement

a) Le plan d’amortissement

L’amortissement est déterminé par le plan d'amortissement établi en fonction de la durée et du


mode d’amortissement propres à chaque actif amortissable, tels qu’ils sont déterminés par
l’entité. Le mode d’amortissement doit permettre de traduire au mieux le rythme de
consommation des avantages économiques attendus de l'actif par l'entité.
59
Exemple : une immobilisation a une durée d’utilisation estimée de 5 ans, on prévoit une
consommation régulière des avantages économiques fournis par ce bien : on constatera chaque
année une dépréciation de ce bien pour 1/5e de sa valeur d’origine.
NB : Ce mode de calcul correspond à la méthode appelée amortissement linéaire. Il en existe
d’autre (voir infra).

- L’annuité d’amortissement : est le montant de l’amortissement annuel résultant de la durée fixée


et de la méthode d’amortissement choisie.
Elle correspond à la dotation aux amortissements qui est comptabilisée en charges
- La valeur nette comptable : c’est la différence, pour une année donnée, entre la valeur brute de
l’immobilisation et le cumul des annuités d’amortissement.

b) Les méthodes d’amortissement


- Le mode d’amortissement retenu doit « traduire au mieux le rythme de consommation des
avantages économiques attendus de l'actif par l'entité attendus de l’actif ».

- Il est appliqué à tous les actifs de même nature ayant des conditions d’utilisation
identiques. L’amortissement peut ainsi être réalisé sur la base d’unités de temps ou
d’unités œuvre (kilomètres parcourus, nb de pièces fabriquées, …)
- Le mode linéaire d’amortissement est appliqué à défaut de mode mieux adapté, il est le
seul que nous détaillerons ici (voir C.).

c) Précision sur l’amortissement fiscalement déductible


Les charges d’amortissements fiscalement déductibles sont calculées selon des méthodes
spécifiques qui peuvent différer des méthodes de calcul de l’amortissement comptable (le seul qui
nous intéresse dans ce chapitre).
Pour calculer les montants fiscalement déductibles, on utilise également des durées de référence
qui peuvent différer de celles utilisées par l’entreprise pour son amortissement comptable.
Lorsque l’amortissement fiscalement déductible est supérieur à la valeur résultant du calcul de
l’amortissement comptable, et pour permettre à l’entreprise de ne pas perdre d’avantage fiscal,
une charge supplémentaire correspondant à un amortissement dit « dérogatoire » est enregistré
en plus de la charge d’amortissement comptable. Nous ne verrons pas ces écritures dans le cadre
de ce cours.

C) Le détail de la méthode de l’amortissement linéaire

- Le taux linéaire est égal au rapport de 1/n, n étant la durée prévue d’utilisation.
- Le taux est appliqué à la base amortissable = valeur brute de l’immobilisation -valeur résiduelle.
- La valeur brute est le coût d’acquisition HT de l’immobilisation.
Nous avons déjà abordé la notion valeur résiduelle. Elle sera considérée comme nulle dans
nos exemples, par souci de simplification.

- Le bien est amorti à compter du jour de mise en service du bien (avec si nécessaire le calcul d’un
prorata temporis pour la première année, et si le bien est mis en service en cours d’année : on ne
retient pour la première année que le temps écoulé entre la mise en service du bien et la date de
clôture des comptes).
60
- Les années suivantes, les annuités sont calculées sur des années entières.
- En cas de mise en service en cours d’année, une (n+1)e annuité est nécessaire pour finir d’amortir
un bien de durée d’utilisation prévue n.

Dans l’exemple destiné à simplement comprendre les mécanismes de l’amortissement, nous


supposerons une acquisition et une mise en service au 1er janvier (donc il n’y a pas de prorata
temporis à appliquer).
Exemple : Machine acquise le 01/01/N
Mise en service le 01/01/N

Durée probable d’utilisation de 5 ans

Coût d’acquisition : 85 500 € HT

Valeur résiduelle prévue : nulle

Taux d’amortissement linéaire : 1/5 = 0.2= 20%

Base amortissable = valeur brute – valeur résiduelle = valeur brute – 0 = 85.500.

Calcul de l'annuité 85.500*0.2= 17.100.

D) L’enregistrement des écritures d’amortissement comptable

Rappel : l’amortissement est la constatation :

- D’une charge calculée : on débitera donc un compte de charges : le compte 6811 (Dotation aux
amortissements sur immobilisations) ;
- De la perte de valeur d’un actif immobilisé amortissable : on créditera donc un compte d’actif
particulier (compte d’actif soustractif) : un compte de d’amortissement formé en insérant un
chiffre 8 en deuxième position du numéro de compte de l’immobilisation correspondante.
Ex : 28182 pour l’amortissement d’un matériel de transport (compte 2182)

IV) Les dépréciations

A) Définitions

L’amortissement permet de calculer, à la clôture de chaque exercice, la valeur nette comptable


d’un bien (VNC). Dans certains cas, la valeur actuelle du bien peut être inférieure à sa VNC. Cette
perte de valeur est comptabilisée par une dépréciation.

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« La dépréciation d'un actif est la constatation que sa valeur actuelle est devenue inférieure à sa
valeur nette comptable » (PCG)

" La valeur actuelle est la plus élevée de la valeur vénale et de la valeur d’usage » (PCG).
NB : nous ne rentrerons pas dans le détail la détermination de la valeur actuelle, qui dans les cas
simples traités ici correspondra à la valeur vénale (montant qui pourrait être obtenu, à la date de
clôture, de la vente de l’actif).
Les dépréciations concernent les immobilisations (amortissables ou non), mais également les
stocks, les créances, les valeurs mobilières de placement ou en encore le fonds commercial.

B) Enregistrement comptable

La dépréciation est la constatation


- D’une charge calculée : débit d’un sous compte du compte « 681 dotations aux amortissements,
dépréciations et provisions - exploitation » pour les dotations aux dépréciations des immobilisations
corporelles et incorporelles, des stocks et des créances ; du compte « 686 dotations aux amortissements,
dépréciations et provisions – financières » pour les dépréciations des éléments financiers (les valeurs
mobilières de placement et les immobilisations financières) et éventuellement du compte « 687 Dotations
aux amortissements, dépréciations et provisions- exceptionnelles » pour les dépréciations à caractère
exceptionnel. Utilisant un plan de comptes simplifié, nous utiliserons directement les comptes 681, 686 et
687 et non les sous comptes correspondants.

- De la dépréciation d’un compte d’actif (crédit d’un compte 29 pour les immobilisations, 39 pour les
stocks, 491 pour les créances, 59 pour les VMP).
Pour les créances avant constatation de la dépréciation, le montant de la créance est d’abord porté
en créances douteuses par le jeu d’écriture suivant : crédit du compte client et débit d’un compte
« clients douteux ou litigieux ».

C) Ajustement ultérieur
Une dépréciation peut être ajustée postérieurement à sa constatation, pour être augmentée,
diminuée ou annulée. La diminution ou l’annulation d’une dépréciation implique la constatation :
- D’un produit calculé : crédit d’un compte de produits 781, 786 ou 787 (reprises amortissements,
dépréciations et provisions) ;
- De la diminution ou annulation de la dépréciation d’un compte d’actif (débit du compte de
dépréciation)

V) Les provisions

A) Définition

Une provision est « un passif dont l’échéance ou le montant n’est pas fixé de façon précise. » (PCG art.
321-5). Il s’agit d’une obligation certaine ou probable de l’entreprise amenée à provoquer pour cette
dernière une sortie de ressources certaine ou probable dont l’échéance et/ou le montant ne sont
pas connus précisément mais qui peuvent être estimés de façon fiable.

B) Types de provision

On distingue deux sous-rubriques dans les provisions : les provisions pour risques et les
provisions pour charges, qui s’enregistrent toutes deux au passif du bilan.

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Les provisions pour risque
Sont inscrites à ce compte toutes les provisions destinées à couvrir les risques identifiés et
inhérents à l’activité de l’entreprise, tels que ceux résultant des garanties données aux clients ou
des opérations traitées en monnaies étrangères ou les risques résultants de litiges,…
Les provisions pour charges

Sont inscrites à ce compte toutes les provisions destinées à couvrir des charges probables pour
les exercices ultérieurs (provisions pour pensions et obligations similaires, provisions pour
restructurations… ).
C) Évaluation

Les provisions sont évaluées « pour le montant correspondant à la meilleure estimation de


la sortie de ressources nécessaire à l'extinction de l'obligation […] » (PCG Art. 323-2 ).
D) Enregistrement comptable

- D’une charge calculée : par le débit d’un sous compte du compte "681 dotations aux
amortissements, dépréciations et provisions – exploitation" pour les provisions à caractère
d’exploitation ; du compte "686 dotations aux amortissements, dépréciations et provisions
financières" pour les provisions à caractère financier et du compte "687 Dotations aux
amortissements, dépréciations et provisions exceptionnelles" pour les dépréciations à
caractère exceptionnel.
- D’une provision : crédit d’un sous compte du compte 15 Provisions (151 Provisions pour
risque, 153 Provisions pour pensions et obligations similaires, 154 Provisions pour
restructurations).

E) Ajustement ultérieur

L’ajustement des provisions a lieu à chaque clôture d’exercice. Elles sont soit augmentées par le
débit des sous comptes 68 correspondant (cf. supra) soit diminuées ou supprimées par le
crédit du compte 781 "Reprises sur amortissements, dépréciations, provisions – produits
d’exploitation", du compte 786 "Reprises sur amortissements, dépréciations, provisions –
produits financiers" ou du compte 787 "Reprises sur amortissements, dépréciations,
provisions – produits exceptionnels".
Le compte de provision est crédité ou débité en conséquence
Quand la provision est correctement évaluée, l’impact de la charge est nul sur l’exercice N+1 (la
charge et la reprise de la provision se compensent). L’impact a eu lieu sur le résultat de l’exercice
N, au moment de la constitution de la provision. Cela permet de respecter le principe de prudence

dont le respect, rappelons-le, doit permette d’ « éviter le risque de transfert, sur des périodes à
venir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le résultat de l'entreprise ».

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