Introduction , Cours[1]

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Introduction à la sociologie Université Libanaise

Université Libanaise
Licence 1ère année
TMS

INTRODUCTION À LA SOCIOLOGIE

I. PLAN DU CHAPITRE

Introduction

La sociologie est une science récente, elle ne va naître qu’au 19e siècle ; sa
reconnaissance officielle, son institutionnalisation est plutôt à la fin du 19 e siècle.

La Sociologie est l’étude des relations, actions et représentations sociales par


lesquelles se constituent les sociétés.

Les bases de la discipline ont été posées par les auteurs avant même le 19 e, c’est
pour cela qu’on parle de précurseurs de la sociologie.

A partir de la fin de la 19e on parle des fondateurs : le 1er qui va enseigner la


sociologie (la 1ère chaire en France) = Emile Durkheim.

Le terme sociologie lui-même a été employé pour la 1ère fois en 1839, par Auguste
Comte.

Auguste Comte l’utilise alors qu’avant on avait déjà un terme qui voulait dire un
peu la même chose : physique sociale. On le remplace progressivement par le terme
sociologie. Quand il utilise ce terme de sociologie il veut faire reconnaître la
sociologie comme une science.

Définition : « c’est l’étude scientifique de l’organisation des sociétés humaines ». Il


va même un peu plus loin : c’est une science mais sans doute la plus importante des
sciences : pour lui c’est la seule qui soit capable de transformer la société, la rendre
plus harmonieuse, pour des bases plus justes.
A QUOI SERT LA SOCIOLOGIE ?

Les représentations sociales donnent du sens au monde qui nous entoure car vivre
sans avoir un sens est impossible. On donne du sens commun et c’est à cela que
va s’intéresser les sciences humaines.

La sociologie permet tout d’abord de comprendre la société qui nous entoure,


expliquer les phénomènes, (ex le bénévolat)

La sociologie doit rechercher la cause du phénomène et sa fonction sociale (les


faits)

La sociologie répond aussi à la volonté de comprendre les changements dans la


société. Elle s’intéresse aussi aux transformations culturelles (ex l’américanisation
de nos pratiques culturelles

LES PRECURSEURS (Montesquieu, Rousseau)

• Montesquieu (1689 – 1755)

Il introduit les notions de sociologie et publie en 1748 : "De l’esprit


des lois". Dans cet ouvrage, il établit des relations stables entre les
institutions juridiques et politiques et les conditions de vie des
individus en société. Il se penche sur le pouvoir politique et expose
une théorie en mettant en relation les principales formes de pouvoir
politique avec l’idéal social dominant. Pour palier cela, il propose le
principe de séparation des pouvoirs qui nécessite la notion
• d’indépendance entre eux.

• éxécutif
• judiciaire
• législatif
La conception positive de la loi de Montesquieu (humaniste par excellence)
intéressera Durkheim qui dira de lui : "non seulement Montesquieu a compris que
les choses sociales sont objets de science, mais il a établi les notions clés
indispensables à la constitution de cette science".

• Rousseau (1712 - 1778)

Il croit en la bonté originelle de l’homme. Il publie en 1762 : "Du


contrat social" dans lequel il rappelle combien l’état civil est
souhaitable en ce qu’il substitue en l’homme la justice à l’instinct, la
raison à l’impulsion physique. Il propose une nouvelle théorie pour
fonder la légitimité du pouvoir politique : "Liberté, égalité, fraternité"
(Etait-ce un idéalisme ?)

LES FONDATEURS FRANCAIS (Comte, Durkheim, Mauss)

• Auguste COMTE (1798 - 1857 Montpellier)

C’est lui qui invente le néologisme "sociologie" en 1839. Avec lui, la


sociologie commence à devenir une science. Il la définit comme
"l’étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux
phénomènes sociaux". Il distingue deux états de la science des
phénomènes sociaux :

• La statique sociale
• La dynamique sociale

En un mot, "la dynamique sociale étudie les lois de la succession, pendant que la
statique sociale cherche celles de la coexistence". Comte établit une loi
progressive, générale et linéaire d’évolution de l’esprit humain où, selon lui, tous
les domaines de la connaissance passent par trois états successifs. C’est la loi
générale des trois états qu’il met en relation avec la dynamique sociale :

• Etat théologique ou fictif. C’est le pouvoir propre à chaque société qui


permet de relier des pouvoirs temporels (ex : la politique) avec des pouvoirs
spirituels ou théologiques (scientifiques)
• Etat métaphysique ou abstrait. C’est une période de crise, une époque
critique conçue comme un âge de transition révolutionnaire.
• Etat scientifique ou positif. C’est la phase de réorganisation de la société
qui suit la crise où le régime (re)devient rationnel.

• Emile DURKHEIM (1858 - 1917)

1882 : agrégation de philosophie


1887 : premiers cours de sociologie
1893 : "de la division sociale du travail"
1895 : "les règles de la méthode sociologique"
1896 : création de la revue scientifique "l’année sociologique"
1897 : "le suicide"
1912 : "les formes élémentaires de la vie religieuse"

L’essentiel du travail de Durkheim consiste à promouvoir l’idée d’une sociologie


autonome aux côtés (et donc en compétition) des disciplines déjà établies. Son
travail trouve sa reconnaissance en 1913 lorsque la chair qu’occupe Durkheim à la
Sorbonne prend le nom de "chaire de sociologie". Mais la sociologie Française ne
trouve sa cohérence théorique et idéologique qu’avec la véritable école formée par
Durkheim autour de "l’année sociologique". De là découlera ce que l’on appellera
"l’école française" de sociologie.
Il emploie une méthode identique dans ses 3 études :

• Définition du phénomène.
• Réfutation des interprétations antérieures.
• Explication proprement sociologique du phénomène considéré.

Le concept d’existence de la sociologie nécessite 2 éléments essentiels :

• D’une part, l’objet de cette science doit être spécifique et non l’objet
d’autres sciences.
• D’autre part, l’objet doit être observé et expliqué de manière semblable à
celle dont les faits de toutes les autres sciences sont observés et expliqués.

2 formules à retenir :

"il faut considérer les faits sociaux comme "La caractéristique du fait social,
des choses" c’est qu’il exerce une contrainte
sur l’individu"

C’est-à-dire que l’on ne sait pas ce que Durkheim met en évidence qu’un
signifie les phénomènes sociaux qui nous phénomène social peut être
entourent. Il n’y a pas de conception reconnu car il s’impose à
scientifique. Lorsque l’on observe un fait l’individu en tant que contrainte
social, il faut se débarrasser de tout préjugé (ex : mode). Cette contrainte
et la difficulté vient de ce que le apparaît comme un sentiment
questionnement sociologique recouvre coercitif qui s’impose à tous et qui
souvent des considérations de sens engendre une réaction collective.
commun (doxa), et par-là des présupposés
Par ailleurs, dans son ouvrage "De
et des préjugés. La sociologie est une
la division sociale du travail"
science, et ce n’est pas parce qu’elle porte
sur des comportements humains (1893), il distingue deux types de
immédiatement compréhensibles qu’elle sociétés :
peut se contenter de reproduire les
• A solidarité mécanique où
réflexions du sens commun (je sais
la différence entre les
pourquoi les passants s’arrêtent au feu
individus a peu
rouge, pourquoi les sportifs antillais sont
d’importance, ce qui est
plus rapides que les européens sur 100
primordial c’est la cohésion
mètres, ...). Il faut donc une distance par
interne qui résulte d’une
rapport aux choses, ne pas s’y impliquer
conscience collective forte
émotionnellement. En cela, la
(notion de groupe).
compréhension d’un phénomène ne peut
• A solidarité organique où il
résulter que de son traitement objectif.
y a une division du travail,
La sociologie doit rechercher la cause du
où les hommes sont des
phénomène et sa fonction sociale (les
individualités différenciées,
faits). Elle pourra alors avoir une fonction
chacun ayant une tache
curative, c’est-à-dire guérir les sociétés
spécifique
malades et en reconnaître les maux.

• Marcel MAUSS (1872 - 1950)

Neveu de Durkheim qui est son aîné de 13 ans, il est aussi son plus
proche collaborateur. Il dirige l’année sociologique 2ème série après la
mort de son fondateur. Mauss se spécialise en ethnologie et histoire des
religions. Même s’il n’a jamais d’étude de terrain, il est le fondateur
incontesté de l’école française d’ethnologie (aux côtés des folkloristes – Van
Gennep). Il crée l’institut français de sociologie en 1924, où il forme la plupart des
grands ethnologues français (Louis Dumont, Jacques Soustelle, Marcel Griaule,
Claude Lévi-Strauss…).
L’un de ses principaux apports est le concept de "fait social total", c’est-à-dire qui
met en jeu la totalité de la société et de ses institutions. On ne peut comprendre un
phénomène social hors de l’ensemble des caractéristiques de la culture concernée.
Ses travaux sur les techniques du corps en sont une illustration : il y montre que
chaque société attribue un sens profond aux pratiques les plus anodines comme la
marche, la nage, la course, la respiration…
C’est pour cela qu’il se distingue fondamentalement, d’un point de vue
méthodologique, de Durkheim dans la mesure où il considère que pour
comprendre un phénomène dans sa globalité, il faut l’appréhender du dehors
comme une chose, mais aussi du dedans comme une réalité vécue. C’est la
différence fondamentale entre les méthodes et notamment entre la sociologie et
l’anthropologie.

➢ École Américaine :

L'École de Chicago est associée à la naissance de la sociologie américaine et aux


premières études sur la ville.
À l'inverse de la France , la sociologie américaine s'institutionnalise très rapidement
: en 1875, William Graham Sumner donne à Yale le premier cours intitulé «
Sociologie ». En 1892, la sociologie est déjà enseignée à l'université du Kansas pour
la troisième année consécutive et dans 17 autres facultés, et un département de
sociologie est créé à l'université de Chicago par Albion Small.
L'École de Chicago est une école de sociologie, fondé à l'université de Chicago dès
1892. On désigne habituellement sous l’expression « École de Chicago » un
ensemble de travaux de recherches sociologiques conduites, entre 1915 et 1940, par
des enseignants et des étudiants de l’université de Chicago.
L’École de Chicago est une sociologie urbaine qui a entrepris une série
impressionnante d’études sur les problèmes auxquels la ville de Chicago était alors
confrontée du fait de sa très forte croissance (5 000 habitants en 1840, un million
en 1890). Mais elle a surtout consacré nombre de ses travaux à un problème
politique et social majeur, celui de l’immigration et de l’assimilation des millions
d’immigrants à la société américaine. La sociologie urbaine voit la ville comme un
agencement de populations d'origines différentes dans un même milieu et un même
système d'activités.
Par ailleurs, l’une des contributions majeures des sociologues de l’École de Chicago
a été de développer des méthodes originales de recherche : utilisation scientifique
de documents personnels, travail sur le terrain systématique, exploitation de sources
documentaires diverses. Nettement orientées vers ce qu’on appelle aujourd’hui
la sociologie qualitative, ces méthodes ont été contemporaines des premiers
développements, à Chicago même, d’une sociologie quantitative qui allait ensuite
la supplanter à partir de la Seconde Guerre mondiale.
Cette sociologie urbaine, dont l'ouvrage de synthèse, The City, publié en 1925 par
Ernest Burgess, Roderick McKenzie et Robert Park s'intéresse à la répartition des
groupes sociaux dans l'espace et modélise les transformations urbaines qui
accompagnent les vagues d'immigration. L'inspiration est issue des concepts de
l'écologie végétale (domination, compétition, conflit, ségrégation, invasion,
regroupement, succession, accommodation, symbiose...), ce qui justifie le terme
d'écologie urbaine qui qualifie l'École de Chicago. Cette écologie urbaine est aussi
une écologie de la mobilité.
I. PLAN DU CHAPITRE

Chapitre 2 :
o L’individu et les groupes:
- Les individus dans la société (Groupe sociaux: Status et rôles)
- Analyse des structures sociales(Classes sociales (Marx , Bourdieu)

1. Qu'est-ce qu'un groupe social ?


a. Caractéristiques

Un groupe social se définit par :


• des caractéristiques communes : âge, sexe, milieu social, passion commune… ;
• des buts communs : défense des droits d’une communauté, évolution des lois et
des règlements, promotion d’une activité… ;
• une conscience d’appartenir à ce groupe ;
• des interactions plus ou moins directes : rassemblements, proximité de vie,
activité commune ou simplement un lien virtuel comme sur Internet.

Cela les distingue donc de simples regroupements d’individus sans interaction


entre eux ou sans caractéristiques communes (par exemple la file d’attente pour un
spectacle) ou de catégories statistiques qui n’ont aucune existence réelle (groupes
d’âges, PCS). Le groupe n’est donc pas simplement un agrégat car il implique
une relation sociale entre les individus.

b. Les liens à l'intérieur des groupes sociaux

On peut définir une typologie des groupes sociaux en fonction des liens tissés
entre leurs membres :
• Groupe primaire : dans ces groupes il y a une relation de proximité, une
relation directe. Les liens sociaux sont souvent de nature affective. On retrouve
donc ici certaines instances de socialisation primaire comme la famille, les
groupes de pairs… mais aussi des groupes comme les relations de travail, le
voisinage…

• Groupe secondaire : les relations sont moins proches et plutôt de nature


utilitaire. L’interaction naît du besoin d’échange (par exemple avec la hiérarchie
au travail ou dans un syndicat). Ce peut être des relations contractuelles ou légales
(siéger au conseil d’administration d’une entreprise…)

2. Les différents groupes sociaux


a. Groupe d'appartenance/de référence

Le groupe auquel appartient objectivement l’individu (sa famille, son groupe de


pairs…) forme un groupe d’appartenance. Mais les individus préfèrent
quelquefois s’identifier à un autre groupe (une catégorie sociale par exemple) et
mettre en œuvre des stratégies pour tenter de l’intégrer (groupe de référence).
L’individu peut être alors amené à modifier profondément sa socialisation
primaire.
Il peut y avoir un groupe de référence positif (l’individu cherche à l’intégrer en
imitant ses comportements) ou négatif (rejet de l’individu qui fait tout pour s’en
démarquer).
b. Différents types de groupes sociaux

Les groupes sociaux peuvent tout d’abord différer selon leur taille. Un même
groupe peut avoir une taille différente et cela modifie les liens entre les individus
qui le composent. Si on prend l’exemple de la famille, l’individu a une relation
proche avec sa famille restreinte (ses parents, sa fratrie et ses enfants) mais il
appartient aussi à une famille élargie (grands-parents, oncles, tantes, belle-
famille…) et enfin au réseau familial (connaissances en relation avec la famille
élargie).
Il en va de même si on prend l’exemple des groupes de pairs, cela va du cercle
restreint d’amis proches à un réseau élargi voire virtuel grâce aux réseaux sociaux
numériques (Facebook par exemple).

Les groupes diffèrent aussi selon leur rôle. Certains assurent la socialisation des
individus (famille, travail…), d’autres lui permettent de s’intégrer plus facilement
(capital social c'est-à-dire les connaissances, les relations sociales avec des pairs
notamment) ou encore de permettre une certaine solidarité (familiale,
syndicale…).

Le fonctionnement des groupes est différent, certains sont peu marqués par
une hiérarchie (les groupes de pairs par exemple) d’autres au contraire sont
organisés de manière hiérarchique (entreprise, syndicat, classe sociale).

Enfin le degré de cohésion d’un groupe peut aussi marquer des différences.
L’entreprise ou certains groupes de pairs (au travail, dans une association…)
peuvent avoir une cohésion faible par contre elle est souvent plus forte dans la
famille ou dans un syndicat luttant pour défendre des intérêts communs.

Synthèse visuelle

• Rôles et statuts

Ce qu’il faut comprendre dans ce double concept, c’est que le système social,
c’est une unité ou une totalité dans laquelle s’inscrivent les individus. L’Homme
devient un sujet social en tant qu’acteur, il a des fonctions dans sa vie sociale, il
joue des rôles sociaux. Un même individu jouera plusieurs rôles sociaux dans une
même journée (étudiant, sportif, employé, etc.). Il s’inscrit donc dans un vaste
système symbolique. Il a une place déterminée en fonction de critères sociaux.
Ex : revenu, éducation, couleur, etc. Bref,

On peut dire alors qu’un statut, c’est un ensemble de rôles que joue l’individu et
de façon invariable sur une période donnée. Le statut est donc quelque chose de
relativement stable. Il dépend de deux choses :
- Des facteurs attribués (héréditaires), c’est-à-dire des conditions géographiques,
biologiques, etc.
- Des facteurs acquis, liés à l’apprentissage.

D’où la mobilité sociale d’un individu, c’est-à-dire la marge entre ce qui est
attribué et ce qui est acquis. Ex : En Inde, faible mobilité sociale étant donné que
la profession est du domaine de l’attribué (société de castes), alors que chez nous,
société de classes, la profession est du domaine de l’éducation donc de l’acquis.
A partir de là, le comportement d’un individu est lié à la façon dont il interprète
ses rôles et à sa capacité de se conformer à son statut en fonction des contraintes
imposées par la société dans laquelle il vit. C’est cela qui permet de définir son
intégration sociale ou non. S’il ne suit pas les règles sociales, il est exclu ou en
marge de la société.

1. La définition des classes sociales :


Un groupe social est une unité sociale qui une certaine homogénéité, une certaine
durabilité et une conscience collective.

Dans une société, il existe de nombreux groupes sociaux; un individu appartient à


plusieurs groupes sociaux.

La stratification sociale correspond aux différentes façons de classer les individus


dans une société en fonction de la position sociale qu'ils occupent.

Au départ, le classement est légitimé par des fondements religieux. Il est


également organisé par la loi en fonction de la naissance d’un individu, et donc de
droits et devoirs différents :
• les castes sont des groupes sociaux fermés, fondés sur le degré de pureté
défini par la religion

Exemple : En Inde, les individus sont classés en fonction de leur pureté religieuse
: les Brahmanes (prêtres), les Kshatriyas (guerriers), les Vaishyas (commerçants),
et enfin les Shudras (travailleurs manuels) auxquels s'ajoutent les Dalits (hors-
castes ou Intouchables), qui représentent le cinquième de la population.

• les ordres sont des groupes sociaux hiérarchisés en fonction de la dignité, de


l'honneur, de l'estime accordés aux différentes fonctions sociales.

Les classes sociales existent mais ne sont pas fondées en droits. Elles se
distinguent des castes et des ordres à trois niveaux :

• l'idéal méritocratique rend l'accès à tous les métiers possible, mais on


observe une hérédité professionnelle partielle ;
• l'idéal du brassage social permet le libre choix du conjoint, mais on observe
une certaine homogamie sociale ;
• l'idéal égalitaire pousse les individus à contester la hiérarchie sociale et à
revendiquer une modification de leur position sociale, même si, dans la
réalité, la mobilité sociale est relativement faible.

Les classes sociales sont donc des groupes sociaux de grande taille relativement
homogènes dont les individus qui la composent ont en commun.

La mobilité sociale est plus grande dans les sociétés démocratiques.


➢ Analyse des structures sociales:

La théorie des classes sociales de Karl Marx


Karl Marx (1818–1883) a une conception réaliste des classes sociales : elles ont
une réalité objective et ne sont pas uniquement des catégories construites par le
sociologue. Une classe existe en soi.

MARX définit la classe d’après la possession ou non des moyens de production


dans la mesure où cette caractéristique détermine les conditions matérielles dans
lesquelles vit l’individu. Les ouvriers ont d’abord en commun des conditions de
travail pénibles pour des salaires faibles. C’est en subissant cette exploitation
(MARX parle d’ “aliénation”) dans le cadre des rapports de production
capitalistes qu’ils prennent conscience de former une classe et décident de
s’organiser pour défendre leurs intérêts.

Une classe, pour Karl Marx, se définit à partir de trois éléments :

• la place qu'elle occupe dans le processus de production, qui est déterminée


par le critère unique de la propriété des moyens de production et différencie
ainsi les propriétaires et les non-propriétaires ;
• des intérêts antagonistes à cause des rapports de classes qui sont des
rapports de domination et d'exploitation ;
• une conscience de classe à cause de l’opposition entre les deux classes, qui
fait émerger une conscience progressive des intérêts à défendre dans chaque
camp.
Marx distingue également :

• la classe en soi, qui est définie à partir de la place que l’on occupe dans le
processus de production et qui distingue les propriétaires des non
propriétaires des moyens de production ;
• la classe pour soi, qui est un groupe social ayant pris conscience de ses
intérêts et de son opposition aux autres classes.

Dans le mode de production capitaliste, deux classes sociales définies s’affrontent


à la fois par leur place dans le processus de production, leur conscience de classe
et leur rôle dans les luttes :

• la classe ouvrière (le prolétariat) ne possède que sa force de travail qu’elle


loue au capitaliste contre un salaire de subsistance ;
• la bourgeoisie (les capitalistes) possède les moyens de production (outils,
machines, usines) et emploie les ouvriers pour en extraire de la plus-value,
c’est-à-dire la différence entre la valeur du bien produit et la valeur du
travail nécessaire pour le produire.

Les rapports de production correspondent à l’ensemble des relations sociales qui


vont s’établir entre les hommes dans le cadre de cette activité productive.

Ces relations sociales sont de deux sortes :

• un rapport d’exploitation car les ouvriers se voient dépossédés d’une partie


du fruit de leur travail et de leurs moyens de production ;
• des rapports de domination au niveau économique, au niveau social et au
niveau politique.
Ainsi, dans les sociétés industrielles, le conflit central est un conflit du travail qui
oppose la classe ouvrière à la bourgeoisie. Enfin, le conflit est le principal moteur
du changement social car il a pour objectif d'aboutir à un changement de société et
qu'il fait évoluer les rapports sociaux et les modes de vie.

3. Le prolongement moderne de l’analyse des classes


Pierre Bourdieu (1930-2002) essaie à la fois de concilier et de dépasser l'analyse
de Karl Marx et celle de Max Weber.

• À Marx, il reprend la notion de capital qu’il étend à d’autres domaines que


l’économie. Il reprend également l’idée de la lutte pour l'accès aux biens, au
prestige et au pouvoir avec des moyens inégaux d’où l’importance de la
domination symbolique. Il a donc une conception réaliste.
• À Weber, il emprunte l’idée que les acteurs se positionnent à différents
niveaux de la société selon des capitaux, comme les ordres de Weber. Ainsi
les classes sociales sont une construction intellectuelle. Il a donc une
conception nominaliste.

La société n’est pas pour Bourdieu un ensemble homogène mais se compose


d’espaces sociaux, de champs, dans lesquels les enjeux des luttes et les agents en
lutte sont différents. Les classes sociales sont analysées à partir de la distribution
des positions dans l'espace social (voir infographie ci-dessous).

Cette distribution est structurée à partir de quatre critères principaux :

• le « capital économique » : revenus, patrimoine, etc. ;


• le « capital social » : relations familiales, professionnelles, amicales ;
• le « capital culturel » : niveau du diplôme, maîtrise de la culture légitime
qui conditionne les goûts et les pratiques sociales ;
• le « capital symbolique » : le rôle de la personne lui confère un statut
symboliquement reconnu par les autres (comme l’abbé Pierre, le champion
olympique, le coach).

Le schéma proposé par Pierre Bourdieu permet d’isoler :

• la classe dominante qui dispose d’un capital culturel et économique élevé ;


• les classes moyennes moins dotées en capital global ;
• la classe populaire faiblement dotée en capitaux culturel et économique.

Ainsi chacun va lutter contre le déclassement pour se déplacer dans l’espace


social.
L'espace social selon Bourdieu

Méthode de lecture : un instituteur possède un capital culturel élevé mais un


capital économique faible et appartient donc à la classe moyenne dominée
(économiquement) dont les habitus sont le bricolage, les opérettes et l’expression
corporelle.
De ce fait, l'approche de Bourdieu opère une rupture par rapport au marxisme :

• les classes sociales ne sont pas exclusivement définies à partir du critère


économique ;
• les classes sociales ne sont pas appréhendées à partir des seuls critères
objectifs mais selon une approche multidimensionnelle de la classe
Bourdieu tente de dépasser l’opposition entre classes réelles et constructions du
sociologue, qui distingue le réalisme marxien du nominalisme wébérien, en
proposant la notion de « classes virtuelles ». En ce sens, la définition des classes
elle-même est perçue comme un enjeu dans la lutte que se livrent les classes dans
une stratégie de reproduction sociale.
I. PLAN DU CHAPITRE

Chapitre 3 :
➢ La socialisation :
Lien Social ; Régulation, Contrôle social , Valeurs, Normes et Cultures

➢ Le processus de socialisation
Qu'entend-on par socialisation ?
La socialisation est l'ensemble des mécanismes par lesquels les individus font
l'apprentissage des rapports sociaux entre les hommes et assimilent les normes, les
valeurs et les croyances d'une société ou d'une collectivité. On distingue
généralement la socialisation primaire ou socialisation de l'enfant, et les
socialisations secondaires, processus d'apprentissage et d'adaptation des individus
tout au long de leur vie.

Ainsi malgré le renouvellement des membres d'une culture, celle-ci se perpétue


dans le temps, car elle se transmet d'une génération à l'autre au cours de la
socialisation. De plus la socialisation n'est pas qu'un processus de transmission par
lequel l'individu hérite d'un certain patrimoine culturel, c'est aussi un processus
d'acquisition par lequel il accumule les expériences et participe activement à
l'élaboration de ses propres schémas de représentation.
La socialisation doit être considérée comme un processus continu qui concerne
les individus tout au long de leur vie. On distingue classiquement une socialisation
primaire et une socialisation secondaire
La socialisation primaire correspond à la période de l’enfance.
Ce processus s’effectue d’abord dans la famille qui en constitue l’instance
principale ; son action est essentielle pour la structuration de l’identité sociale.
L’école représente une autre instance majeure de la socialisation primaire : pour
Émile Durkheim, cette socialisation méthodique de la jeune génération par la
génération adulte permet d’inculquer les normes et les valeurs qui constituent le
fond commun de la société
L’enfant se socialise également de manière plus informelle à travers le groupe des
pairs. La socialisation secondaire se fonde sur les acquis de la socialisation
primaire, les prolonge et éventuellement les transforme. Elle permet aux adultes
de s’intégrer à des groupes spécifiques (travail, association, parti politique…) ;
chaque individu est ainsi socialisé aux différents rôles sociaux et aux statuts qui
seront les siens au cours de sa vie.
➢ Les lieux de socialisation, la famille, l'école
La socialisation de l'individu s'effectue tout au long de sa vie, bien qu'elle
s'effectue de manière privilégiée pendant l'enfance où se forme la personnalité, par
l'acquisition des rôles essentiels, la compréhension des règles collectives et la
construction d'une identité propre (G. H. Mead). Des instances multiples assument
la fonction de socialisation : famille, école, médias, groupes de pairs….

La socialisation permet d'assurer une certaine cohérence et continuité à la société.


Elle assure une stabilisation à travers le temps.

La socialisation permet d'abord la reproduction sociale, c'est à dire la stabilité du


fonctionnement de la société à travers le temps. Par ailleurs, des sanctions existent
contre ceux qui s'écartent des normes enseignées, ce que l'on appelle les individus
déviants.

L'étude des analyses de la déviance met en évidence la pluralité des grilles de


lecture qui caractérise la sociologie :

Certains auteurs insistent sur les déterminismes qui pèsent sur les comportements
individuels. E. Durkheim est le précurseur de ce type d'analyse, notamment dans
son ouvrage sur le suicide (Le suicide, 1897) où il montre que le suicide est un fait
social, c'est à dire que sa fréquence relative dépend des variables sociales. Il met
également en évidence le concept d'anomie, qui est le dérèglement ou le
relâchement des règles sociales et qui est spécifique aux périodes de mutations
technologiques ou économiques.
Néanmoins l'action socialisatrice n'est jamais ni complète ni homogène. Elle laisse
aux individus une certaine liberté et une possibilité d'innovation

Les normes : C’est-à-dire les règles respectées par le groupe, rendent les
comportements prévisibles : elles permettent aux « rôles » des différents individus
de s’ajuster harmonieusement.
Le comportement d’un individu peut être anticipé par son partenaire dans
l’interaction et s’adapter ainsi sans heurts.
Les normes assurent la cohérence du groupe social : la norme définit le groupe par
rapport à l’extérieur. Appartiennent au groupe ceux qui sont soumis à la règle. La
norme réalise l’unité du groupe. L’application d’un code de conduite commun
permet l’identification des membres, et leur reconnaissance mutuelle.
Les normes sont l’expression de relation de pouvoir : le pouvoir politique peut se
définir comme la capacité à imposer des normes juridiques à l’ensemble des
citoyens. « Imposer » car la société dispose d’un appareil de sanctions (positives
ou négatives) instaurées pour faire respecter les normes.

Les valeurs : Guident l’action des individus en leur fixant des buts ou des idéaux
ou des objectifs, souvent théoriques (exemple : triptyque des valeurs de la
République française depuis 1848 : liberté, égalité, fraternité). La cohérence entre
normes et valeurs n’est pas toujours assurée, il peut exister des conflits entre
normes et valeurs ; de plus, la pluralité des valeurs au sein d’une même société,
entraîne une certaine tolérance (elles évoluent avec le temps). Les normes sont en
général des règles, écrites, publiées et censées être connues des personnes qu’elles
concernent, en général tout le monde peut être concerné.
La culture : Ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des
coutumes, propres à un groupe humain. Elle se transmet socialement, de
génération en génération et non par l'héritage génétique, et conditionne en grande
partie les comportements individuels.

Contrôle social et régulation sociale :


Le contrôle social est l'ensemble des moyens et des processus par lesquels une
société parvient à faire respecter ses normes.
Le contrôle social est un processus par lequel les membres d'un groupe ou d'une
collectivité entraînent les individus à respecter et reproduire les comportements
favorables aux normes et valeurs en vigueur.
Dans un sens plus restrictif, il regroupe les mesures destinées à faire respecter les
règles et à sanctionner la déviance, il est alors réduit à l'ensemble des sanctions
encourues par les individus dont la conduite est déviante.
Le contrôle social permet ainsi de rendre prévisible le comportement des
individus, Le contrôle social informel existe également dans nos sociétés, par
exemple au sein de la famille.

• Le contrôle social formel : il est assuré par des groupes et des institutions
spécifiques et entend ainsi faire respecter les normes formelles, c'est-à-dire celles
qui sont explicites et codifiées (le droit), contrôle exercé par des institutions
spécialisées, non seulement la police et la justice, mais aussi l’école, les
collectivités territoriales(le maire, officier de police judiciaire et responsable de
l’ordre public dans sa commune), etc.
• Le contrôle social informel : il est assuré dans la vie quotidienne et entend ainsi
faire respecter les normes informelles, c'est-à-dire celles qui relèvent davantage
des coutumes. Cette forme de contrôle social est assurée par et à travers les
interactions
Contrôle social : ensemble des moyens formels, c’est-à-dire institutionnels, et
informels, par lesquels une société s’efforce de faire partager les valeurs et
respecter les normes communes par l’ensemble de ses membres.
Les sociologues utilisent aussi la notion plus large de régulation sociale.
Régulation sociale : ensemble de processus permettant un fonctionnement correct
de la société (réduction des conflits, coexistence pacifique des individus,
adaptation au changement).
On distingue deux types de contrôle social, que l’on associe à deux formes de
solidarité, telles que les a définies Emile Durkheim, sociologue français, 1858-
1917. Si le contrôle « informel » est caractéristique des sociétés traditionnelles, il
est également présent dans les sociétés industrielles, mais celles-ci sont d’abord
caractérisées par un contrôle social formel :
Les sociétés traditionnelles sont caractérisées par une solidarité mécanique et un
contrôle informel
La solidarité mécanique correspondait dans la pensée de Durkheim aux sociétés
traditionnelles, dans lesquelles s’exerçait un contrôle social informel. Contrôle
social informel : contrôle qui s’exerce directement entre les membres de la
société, sans passer par une institution spécifique telle que la police ou la justice.
C’est le groupe social tout entier qui décide des sanctions à appliquer, en se
conformant à la tradition ou à l’usage.
Les sociétés industrielles caractérisées par une solidarité organique et un contrôle
formel. La solidarité organique se rencontre, selon Durkheim, dans les sociétés qui
ont connu la division du travail : les sociétés industrielles.
Dans les sociétés à solidarité organique, le contrôle social est formel : le grand
nombre des individus, leurs différences de statut et de valeurs rendent difficile ou
inacceptable un contrôle informel « de tous par tous ». Le contrôle social formel
est plus respectueux de la vie privée ;
I. PLAN DU CHAPITRE

Chapitre 4 :

➢ Sociologie des Organisations


o Institution Sociale et économique
o Salariat
o Théorie des Organisations

Sociologie des Organisations :

➢ Institution Sociale et économique:


• Les institutions sociales sont constituées d’un groupe de personnes qui se
sont réunies pour un objectif commun de résolution de problèmes.
• Ces institutions ont défini des ensembles de normes et de structures qui
soutiennent la survie de la société.

• L’institution sociale importante dans la société est la famille. C’est le


principal agent de socialisation qui transmet aux individus des normes et des
valeurs. Un enfant apprend l’attitude et les actions appropriées pour les
individus d’un membre d’une culture particulière de la famille. Au-delà du
niveau familial, les individus rejoignent d’autres institutions sociales telles
que les écoles et les groupes religieux. À l’école, un enfant apprend à suivre
les règles et à obéir à ceux qui détiennent l’autorité. Dans les églises et les
mosquées, on enseigne aux individus de bonnes vertus, y compris prendre
soin des autres.
• Les institutions sociales font partie de l’ordre social de la société et elles
régulent le comportement et les attentes des membres de la société. Chaque
sous-système exécute des tâches spécifiques et a des responsabilités définies
qui contribuent au bien-être général et à la stabilité de la société dans son
ensemble.

• Les institutions économiques sont l’ensemble des entités qui se forment au


fil du temps et qui visent à réglementer et à établir des lois dans le but
d’améliorer certains aspects de l’économie.

- Depuis son origine, l’être humain, pour sa survie, a dû continuellement


rechercher les moyens adéquats pour satisfaire ses besoins. Dans la recherche
de la satisfaction de leurs besoins, ils ont développé une série d’activités qui
se répètent sans cesse, afin de garantir leur survie. L’une des conséquences de
cette évolution a été les institutions économiques.

• Les institutions économiques visent à faciliter par des réglementations, des


propositions et des conseils, le fonctionnement économique d'un pays. Cette
opération économique peut porter sur différentes matières. Par exemple, il
existe des institutions spécialisées dans le commerce international, d'autres
dans la politique monétaire ou d'autres aspects comme la politique fiscale.

➢ Types d'institutions économiques

On peut classer les institutions économiques selon leurs finalités ou leurs fonctions
et selon leur juridiction. Ainsi, compte tenu de sa compétence, on peut parler de :
• Institutions économiques publiques.

• Institutions économiques privées.

• Les institutions économiques publiques sont celles dans lesquelles une


autorité souveraine intervient avec plus de pouvoir que les autres. Pendant ce
temps, les institutions économiques privées sont celles qui sont contrôlées
et dirigées ou gérées par des individus d'un ordre particulier.

Salariat:

Le salariat est un système de travail dans lequel les individus, appelés salariés,
vendent leur force de travail à un employeur en échange d'un salaire ou d'une
rémunération. Dans ce modèle, les salariés sont liés à leur employeur par un contrat
de travail qui définit les conditions de leur emploi, telles que les heures de travail,
les responsabilités, les avantages sociaux et le salaire convenu.

➢ Quelques caractéristiques du salariat sont les suivantes :

1. Contrat de travail : Le salariat repose sur un contrat formel entre


l'employeur et l'employé, décrivant les termes et les conditions de l'emploi.

2. Subordination : Les salariés travaillent sous la direction et le contrôle de


l'employeur, qui a le pouvoir de donner des directives et des instructions sur
les tâches à accomplir.

3. Régularité de la rémunération : Les salariés reçoivent généralement une


rémunération régulière, comme un salaire mensuel ou hebdomadaire, pour
leur travail.
4. Avantages sociaux : En plus du salaire, les salariés peuvent bénéficier
d'avantages sociaux tels que l'assurance maladie, les congés payés, les
régimes de retraite, etc.

5. Loi du travail : Le salariat est régi par des lois du travail et des
réglementations qui définissent les droits et les protections des travailleurs.

6. Relations collectives : Les salariés peuvent se regrouper en syndicats


pour défendre collectivement leurs intérêts et négocier avec les employeurs.

Le salariat est le modèle dominant dans de nombreuses économies modernes


et représente un pilier essentiel du marché du travail. Il permet aux entreprises
d'avoir une main-d'œuvre stable et dédiée, tandis que les travailleurs
bénéficient d'une rémunération fixe et de protections sociales. Cependant, il
existe également des débats sur les inégalités de revenus, les conditions de
travail et la précarité de l'emploi dans certains contextes de salariat.

Théorie des Organisations :

➢ Les grands courants de pensée de la théorie des organisations :


Différentes écoles de pensées se sont succédées en théorie des organisations
afin d’expliquer au mieux les fonctionnements, les prises de décisions, etc.

Chaque nouveau courant de pensée ne supprimant pas les idées du précédent mais
l’enrichissant de nouveaux paradigmes.

➢ L’école classique qui est apparue courant du XXème siècle voit les individus
au sein de l’organisation comme des êtres rationnels, motivés par des
éléments économiques. Ce courant de pensée souhaite avant tout organiser la
production et proposer des solutions, des façons de fonctionner permettant
d’être le plus performant possible.
➢ Avec le courant des relations humaines, une nouvelle approche est proposée.
Celle de l’entreprise sociale où les décisions des individus au sein de
l'organisation ne sont pas seulement prises en fonction de logiques et
motivations utilitaires mais aussi avec l’influence d’éléments sociaux (faire
partie d’un groupe, besoin de reconnaissance, etc.)
➢ L’époque néo-modernes met en exergue l’importance de la rationalité
limitée et l’époque post- moderne propose une perspective très critique des
courants de pensée précédents en renouvelant l’approche des organisations et
en proposant de libérer l'individu (lui laisser plus d’autonomie par exemple).
➢ Ainsi, la théorie des organisations a pour objectif de donner un cadre, de
définir les conditions de performance d’entités hiérarchisées telles que les
entreprises.
➢ La théorie des organisations désire, comme l’indique Williamson (1998),
créer des prédictions quant au bon fonctionnement des organisations.
I. PLAN DU CHAPITRE

Chapitre 5 :
➢ Le Changement social :
o Facteurs du changement
o Causes et résultat

Le Changement social :

• Définition :

Changement social : Transformation durable, d'une partie ou de l'ensemble d'un


système social (société) au niveau de son fonctionnement, de sa structure ou de ses
modèles culturels.

➢ Les éléments de structure du système social qui peuvent connaître des


changements sont, par exemple, la structure de la population active (selon les
secteurs d'activité, selon les professions, etc.), les transformations qui
touchent l’espace urbain ou urbanisation, les transformations dans la
composition de la structure sociale, etc.

➢ Les éléments du fonctionnement du système social qui peuvent se modifier


et traduire un changement social sont, par exemple, les règles qui permettent
à la vie sociale de s'organiser (au sein de la famille, des entreprises, de la
société etc.).

➢ Les éléments culturels qui changent sont par exemple, les mentalités, les
croyances, les manières de penser , etc.
Une notion proche de celle de changement social est « le développement. »

Le développement recouvre l'ensemble des transformations des structures


économiques, sociales et démographiques qui améliore les conditions de vie de la
population. Derrière l'idée de développement se trouvent les idées de progrès et
d'amélioration du bien-être...

Facteurs du changement :

Le changement social est provoqué par des éléments d’une situation donnée qui ,
par leur existence et l’action qu’ils exercent, produisent un changement. Ces
éléments, on les désigne par le terme facteurs du changement.

Les facteurs les plus importants relevés par les études notamment en sociologie sont
: le facteur démographique, la technologie et l’infrastructure économique, les
valeurs, les idéologies et les conflits.

1. Facteur démographique :

L'accroissement démographique, selon Emile DURKHEIM engendre la


division du travail et la densité morale (croissance des individus et de leurs
relations sur un même territoire) qui sont des facteurs importants du progrès
de la civilisation, c'est-à-dire du développement social et économique.

Le passage de la société traditionnelle à la société moderne a été accompagné


par l’augmentation de la population.
2. Facteur technique et économique :

Le progrès technique influence la production mais aussi l'organisation du travail, le


temps libre, la consommation, les mentalités, les attitudes etc.

Chaque étape de l’évolution de la société se caractérise par une technologie


particulière mais aussi un système socio-économique particulier.

(La société qui utilise l’énergie animale ne ressemble pas à celle qui utilise l’énergie
atomique).

3. Les valeurs culturelles :

Les valeurs culturelles, définies dans le cours précédent comme étant des idéaux ou
principes généraux qui guident les actions des individus, ne sont pas fixées une fois
pour toutes, mais évoluent d’une période à une autre, et leur évolution entraine
l’évolution de l’organisation sociale.

MAX WEBER, sociologue Allemand, a montré dans son étude célèbre, «l’éthique
protestante et l’esprit du capitalisme » que le capitalisme (système économique dans
la société européenne moderne) est né à la suite d’un changement dans la croyance
religieuse.

4. Les idéologies :

« L’idéologie: c'est un système d'idées et de jugements, explicite et généralement


organisé, qui sert à décrire, expliquer, interpréter ou justifier la situation d'un groupe
ou d'une collectivité et qui, s'inspirant largement de valeurs, propose une orientation
précise à l’action de ce groupe ou de cette collectivité.»
Les idéologies des partis politiques qui montrent comment la société doit être
orientée et gouvernée (selon le principe démocratique par exemple), sont un bon
exemple ici.

L’adoption par la société de ces idées peut être un facteur de changement social. Le
refus par la société des idées de changement est désigné par le terme « résistance au
changement », comme par exemple les groupes traditionnalistes qui ont peur du
changement.

5. le conflit social :

Conflits sociaux : affrontements entre groupes sociaux opposés par leurs intérêts,
leurs positions ou leurs idées

Le conflit qui oppose, de période en période, les dominants et les dominés dans
toute société est le moteur du changement social, selon k.Marx, philosophe et
sociologue Allemand, les conflits peuvent produire de nouvelles normes
collectives, de nouvelles lois (les révoltes et contestations dans le monde arabe
actuellement sont à l’origine de nouvelles normes et lois de gouvernement, comme
en Algérie par exemple).

Les conflits peuvent être porteurs de changement des valeurs : en cherchant à faire
reconnaitre de nouvelles égalités, de nouvelles identités, de sorte que des pratiques,
hier socialement ou moralement condamnées, sont aujourd’hui acceptées (l’égalité
entre hommes et femmes ou entre les populations noires ou blanches dans certains
pays qui n’étaient pas admises il y a quelque temps sont acceptées aujourd’hui) .
Tous ces facteurs cités ont chacun sa part plus ou moins grande dans les
transformations que subit une société à travers son histoire.

Causes et résultat:

➢ Le changement social peut être déclenché par de nombreuses causes


différentes et peut entraîner une variété de résultats.

Voici quelques exemples de causes de changement social et leurs résultats


associés :

• Avancées technologiques :

Modification des modes de communication, accélération des échanges


d'informations, création de nouvelles industries et emplois, mais aussi
potentiel pour l'isolement social et la perte de vie privée.

• Mouvements sociaux pour l'égalité des genres

Augmentation de l'autonomie des femmes, accès accru à l'éducation et aux


opportunités professionnelles, mais aussi résistance culturelle et défis
persistants en matière d'inégalité.

• Changements économiques majeurs :

Transformation des structures économiques, redistribution de la richesse,


mobilité sociale, mais également instabilité économique et vulnérabilité pour
certains groupes.
• Évolutions culturelles :

Changements dans les normes et les valeurs culturelles, adaptation des


traditions, ouverture à de nouvelles perspectives, mais aussi conflits entre
différentes valeurs et identités culturelles.

• Mouvements sociaux pour les droits civiques :

Abolition de la discrimination légale, promotion de l'égalité raciale,


renforcement de la démocratie, mais aussi tensions raciales et résistances au
changement.

Chaque cause de changement social peut entraîner une gamme de résultats


complexes, souvent avec des avantages et des défis. Les conséquences dépendent
du contexte, de la manière dont les acteurs sociaux interagissent et des forces qui
façonnent la société à ce moment-là et économiques spécifiques.

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