361273
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361273
A84
1995
02
Ex. 1
QL
P. gouv.
COMMISSION DU
SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN
SUR L’AVENIR DU QUÉBEC
RAPPORT
COMMISSION DU
SAGUENAY—LAC-SAINT-JEAN
SUR L’AVENIR DU QUÉBEC
R A P P O R T
Le p r é s e n t d o c u m e n t a é té p r é p a r é p a r la
COMMISSION DU SAGUENAY— LAC-SAINT-JEAN
SUR L’AVENIR DU QUÉBEC
-iii-
2.6 L’aménagement et le développement régional............................................... 22
2.7 Les institutions............................................................................................... 23
2.8 Les relations internationales .......................................................................... 24
2.9 Autres sujets retenus....................................................................................... 25
CONCLUSION ..................................................................................................................... 31
-iv-
SIGNATURE DES COMMISSAIRES
M. Régis Guérin
-V-
Commission du Saguenay— Lac-Saint-Jean
sur l’avenir du Québec
Près de trois cents personnes et organismes ont saisi cette occasion unique de
souscrire à votre invitation. Des centaines de personnes ont pris la peine de
réagir, de réfléchir et surtout d’écrire. Nous les avons écoutées et tous les
membres de notre Commission ont été très impressionnés par l’abondance et la
qualité des propositions reçues. Les gens du Saguenay—Lac-Saint-Jean aiment
le Québec et leur région, ils veulent un bel avenir et ils sont prêts à s’engager
pour l’assumer.
Le président
Réjean Simard
- vi -
Leur participation, de quelque manière que ce soit, a contribué à enrichir les débats concernant
l’avant-projet de loi sur l’avenir du Québec. Leur contribution s’est déroulée sous le signe de
la qualité des interventions, doublée de sens démocratique à la mesure des citoyennes et des
citoyens de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Elle remercie également les membre du personnel, l’équipe d’analystes ainsi que le personnel
de soutien, pour l’excellence du travail fourni de même que pour la collaboration soutenue tout
au long de l’opération de consultation.
Enfin, des remerciements spéciaux vont à M. Pierre Gauthier, du S.D.R., M. Gilles Labarre,
du M.T.Q. ainsi qu’à M. Jacques-Gilbert Tremblay, de C.Q. pour le prêt de locaux et
d’équipements.
-vii-
LISTE DES MEMBRES ET DU PERSONNEL DE LA COMMISSION
-viii-
LISTE DES MEMBRES ET DU PERSONNEL DE LA COMMISSION (suite)
-x-
LISTE DES ACRONYMES ET DES SIGLES
-xi-
PROFIL
La situation géographique
L’environnement socio-économique
Compte tenu de sa superficie, le Saguenay—Lac-Saint-Jean est peu peuplé. Selon les estimations
de Statistique Canada, en 1993, la région comptait une population de l’ordre de 285 000
personnes, soit 4,1 % de la population québécoise. Par rapport à 1992, la région a enregistré
une faible hausse de 0,1 % comparativement à 0,8 % pour l’ensemble du Québec.
La population occupe la plaine du lac Saint-Jean ainsi que les plateaux et les rives du Saguenay,
alors que les hauteurs du bouclier sont très peu peuplées. En tout, la région compte 59
municipalités regroupées dans quatre municipalités régionales de comté. Près de 61 % de la
population vit dans l’une d’elle, la M.R.C. Fjord-du-Saguenay. Les M.R.C. de Lac-Saint-Jean
Est, du Domaine-du-Roy et Maria-Chapdelaine regroupent respectivement 19 %, 13 % et 8 %
de la population.
L’économie
-1-
Les dernières années ont cependant été très difficiles pour le secteur manufacturier au
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Les problèmes conjoncturels engendrés par la récession de 1990 qui
perdure, ont sérieusement ébranlé les secteurs des pâtes et papiers, du bois dans une moindre
mesure et de la première transformation des métaux.
Ces secteurs sont en restructuration à l’échelle mondiale, et les entreprises régionales doivent
s’adapter à ce nouveau contexte. Elles rationalisent leurs procédés administratifs et productifs
et elles se modernisent afin de faire face à la concurrence. Les pertes d’emplois ont été
nombreuses dans ces secteurs depuis dix ans, et il est à craindre que ce déclin de l’emploi se
poursuivra, mais à un rythme beaucoup moins rapide cependant. Le secteur manufacturier
régional demeure peu diversifié et la présence de la moyenne entreprise est moins importante
qu’ailleurs.
Ces pertes d’emplois sont l’épine au pied de l’économie régionale et contribuent, en bonne part,
à l’exode d’une partie de la population, et plus particulièrement des jeunes, dont le taux de
chômage s’établit à 21 %. Comme au Québec, la région vit le phénomène du vieillissement de
sa population.
Les services
-2-
Parmi les secteurs d’activité du tertiaire, ces derniers sont généralement considérés comme ayant
le plus d’effets moteurs dans l’économie. Entre 1986 et 1993, ces secteurs étaient généralement
en croissance dans la région, et cette tendance devrait se poursuivre, mais à un rythme plus lent
que pendant la décennie 1980.
La région vit des problèmes de partage équitable des fonds gouvernementaux dans les services
publics. À titre d’exemple, on déplore un important déficit dans le domaine des soins de santé,
par rapport aux grands centres, malgré qu’il ait été prouvé que les coûts de la santé sont moins
chers que dans les grands centres, mais tout aussi nécessaires. Le secteur de l’éducation dit
vivre la même problématique. On souhaite donc une répartition plus équitable des fonds de
l’État à ces niveaux. Tous les secteurs du domaine culturel sont représentés au Saguenay—Lac-
Saint-Jean : le patrimoine, les arts de la scène, les arts visuels, les musées et les centres
d’exposition, le secteur des bibliothèques et du livre. Cependant, les intervenants culturels
souhaitent que leurs problèmes chroniques de financement soient atténués.
Les services à la consommation dans la région ont, par ailleurs, crû au même rythme que dans
les autres régions du Québec entre 1971 et 1986. Par contre, les secteurs du commerce, de
l’hébergement et de la restauration et des services divers affichent une croissance supérieure à
la moyenne québécoise. Ces secteurs ont continué leur progression jusqu’au début de la
récession et demeureront sur le chemin de la croissance à moyen terme. Les divertissements
et les loisirs seront particulièrement dynamiques, compte tenu des développements à prévoir dans
l’industrie touristique régionale.
Ses exportations, déjà massives pour l’aluminium, le bois, le granit et autres produits
manufacturés, sont à la hausse. Le développement technologique est en pleine expansion et
constitue un secteur à très fort potentiel, notamment dans les P.M.E.
Conclusion
Très structurée et dynamique, la population régionale est active dans les débats publics. Le fort
sentiment d’appartenance locale existe encore. La région constate la difficile nécessité
d’effectuer un virage majeur dans le développement de son économie. Comme la grande
entreprise n’est plus le moteur du développement, la région fait de plus en plus porter ses efforts
sur le développement de la petite et moyenne entreprise. On note cependant une reprise de
l’activité économique depuis le milieu de l’année 1994, suivie d’une reprise du marché de
l’emploi depuis l’automne 1994.
-3-
Riche d’un passé progressif et d’une histoire féconde, la région s’efforce de rebâtir une cohésion
régionale plus forte, une condition esssentielle de sa progression.
Sources : - Les régions administratives en bref, édition 1994, Secrétariat aux affaires
régionales, 1994.
- Membres de la Commission.
-4-
INTRODUCTION
QUE monsieur Réjean Simard soit nommé président de la Commission et que madame
Monique Larouche-Morin et monsieur Michel Belley soient nommés respectivement vice-
présidentes et vice-président.
DÉROULEMENT DE LA CONSULTATION
-5-
Les 18 premières séances se sont déroulées dans les municipalités suivantes :
I T I N É R A IR E E T H O R A IR E D E S A U D IE N C E S
DATES L IE U X H O R A IR E D E P R É S E N T A T IO N D E S A V IS D A T E S L IM IT E S D E
E T É C H A N G E S A V E C L A C O M M IS S IO N D É P Ô T D E S M É M O IR E S
La participation a été soutenue à toutes les séances qui rassemblaient entre 100 personnes (avant-
midi) et 200 personnes (soirée). L’assistance moyenne oscillait autour de 130 personnes.
La deuxième partie des séances suscitait généralement la participation de sept à dix personnes,
dont des commissaires qui désiraient interroger de manière plus approfondie certains
intervenants. Bon nombre de citoyennes et citoyens ont profité de ces séances (appelées forums)
pour émettre des idées fort intéressantes, raconter des faits vécus, rappeler des moments de
l’histoire du Québec ou pour ajouter des propositions nouvelles. Plusieurs parmi ceux-ci l’ont
fait avec une touche d’humour, ce qui ne manquait jamais d’y ajouter des notes spéciales.
Tous les milieux de la vie régionale ont été représentés aux séances. Étant donné la réalité
politique régionale fort connue, il ne faut pas se surprendre du nombre élevé d’intervenantes et
d’intervenants, en majorité à titre individuel, qui ont appuyé la souveraineté du Québec, telle
que proposée dans l’avant-projet de loi. Des personnes de courants de pensée politiques autres
se sont aussi fait entendre, dont certaines prônaient le maintien du fédéralisme canadien.
Enfin, les quelques statistiques qui suivent donnent la mesure de l’entrain d’une région de
285 000 habitants à participer à cette opération démocratique :
-7-
PARTICIPATION AUX SÉANCES DE LA COMMISSION
DONNÉES GÉNÉRALES
Audiences :
Nombre de mémoires
Forums :
Elles représentent :
Les femmes ont présenté 43 mémoires, soit 20 % de l’ensemble, Pour les mémoires écrits
seulement, leur taux de participation monte à 53 %, soit 33 sur 62. Pour compléter, 43 femmes
sont intervenues lors des forums, sur un total de 190, soit 22 %.
-8-
LES TÉMOIGNAGES
-9-
1.0 LE BILAN DES TÉMOIGNAGES (Sujets traités relatifs à l’avant-projet de loi)
Préambule _ 75
Souveraineté 1 100
Association économique 2 35
Nouvelle constitution 3 63
Charte des droits et libertés 3 28
Communauté anglophone 3 21
Nations autochtones 3 58
Décentralisation 3 98
Autres éléments (la constitution) 3 16
Territoire 4 19
Citoyenneté 5 17
Monnaie 6 37
Traités 7 16
Alliances internationales 8 et 9 47
Continuité des lois 10 à 14 45
Partage des biens et dettes 15 30
Entrée en vigueur 16 et 17 38
Question référendaire 17 43
1.1 Le préambule
Un certain nombre de personnes ont proposé des textes à ce sujet. On les trouvera en annexe
du rapport. Un grand nombre d’intervenants ont fait des essais ou incursions dans le préambule,
sans toutefois produire de propositions complètes ou clairement exprimées. Les gens ont surtout
exprimé certaines préoccupations fort intéressantes. C’est ainsi que les thèmes suivants ont été
évoqués avec une plus grande fréquence : le français comme langue nationale, la solidarité
sociale, la famille, les droits et libertés, la dignité de la vie et de la personne, le respect de
l’environnement, l’immigration, l’égalité des femmes et des hommes, le rappel de l’histoire.
-10-
Si les intervenants ont traité des droits et libertés des citoyennes et citoyens, d’autres ont fait état
des devoirs inhérents qui devraient en découler.
Les thèmes les plus significatifs ayant fait l’objet d’une proposition d’inclusion dans le
préambule furent les suivants :
la vie démocratique;
le rappel de l’histoire;
le développement durable;
l’éducation et la culture.
De façon très claire, c’est une majorité qui se prononce pour la souveraineté. On note cependant
un taux élevé d’abstention chez les organismes. Peu d’oppositions fermes ont été décelées.
Parmi les principaux commentaires relevés, on note des préoccupations en ce qui concerne
l’emploi, et on déclarera que la souveraineté est une démarche qui ne relève pas seulement de
l’économie; elle tient à la culture d’un peuple, à son contrat social jusqu’à sa politique. La
souveraineté n’est pas une fin en soi, mais le moyen de satisfaire les besoins des communautés
formant un pays.
Plusieurs interventions suggèrent de modifier l’article 1, selon cette formulation : «Le Québec
est un pays souverain et sa langue est le français».
-11-
1.3 L’association économique (article 2)
Les gens ont soulevé de nombreuses interrogations concernant la ou les formes que prendrait
l’association économique avec le Canada. D’autres demandaient quelles alternatives offrait le
gouvernement en cas d’échec de négociations entre le Québec et le Canada.
Mais on note que le maintien d’échanges économiques avec le Canada et les États-Unis est
incontournable. À titre d’exemple, des représentants du monde agricole se sont interrogés sur
le maintien des ententes de mise en marché et des programmes de stabilisation, d’assurances,
d’inspection et de recherche, etc.
La majorité des intervenants ont soutenu que la Constitution doit être écrite et sanctionnée par
le peuple. Une très forte majorité souhaite que la question de la souveraineté soit réglée avant
l’élaboration d’une constitution. Quelques-uns seulement ont proposé le contraire.
Quelques propositions ont été élaborées sur le sujet. Ainsi, l’article premier devrait assurer la
préséance de la Constitution à titre de loi suprême, qui rendrait inopérante toute disposition
d’une autre loi incompatible avec cette règle de droit. Cela se rencontre dans d’autres lois
fondamentales.
Certaines propositions demandent que soient reconnus les droits des anglophones, les droits des
nations autochtones.
On prône l’inscription de la participation équitable des femmes dans les institutions de l’État.
L’idée d’une charte des droits mais aussi celle d’une charte des devoirs et responsabilités est
revenue à maintes reprises. On a parfois proposé que la Charte des droits de la personne soit
subordonnée à celle des collectivités.
-12-
À propos des propositions, on suggère plus particulièrement que :
Comme on pouvait s’y attendre dans une région francophone à plus de 98 %, cette question a
suscité peu de commentaires et la reconnaissance que l’article 3 accorde à la communauté
anglophone suscite des opinions partagées.
Parmi les commentaires les plus percutants, on soulignait que l’article 3 garantissait trop de
droits aux anglophones et autochtones, du moins plus que n’en ont les minorités francophones
hors Québec. Plusieurs interventions rappelaient que les Québécois sont trop tolérants sur ces
sujets.
Les gens tendent à penser que les questions autochtones seraient plus faciles à résoudre dans un
Québec souverain. Nul doute que les droits des autochtones soulèvent des passions, du
scepticisme, des craintes et rappellent l’ignorance des faits historiques. C’est ainsi que, à mots
couverts, par détours polis, on demande de faire attention, d’être prudent.
Ces grandes craintes reviennent constamment dans les propos entendus. À titre d’exemple,
qu’impliquent les dispositions prévues pour les autochtones ? De quels territoires parle-t-on dans
la loi ?
-13-
Quant aux droits autochtones, des intervenants ont proposé de transformer les réserves en
régions administratives, de mettre en place des programmes d’aide au démarrage d’entreprises
autochtones. Enfin, on pense que les autochtones devraient créer leurs administrations
municipales avec les mêmes droits et devoirs connus de tous les citoyens, et que, s’ils s’intègrent
ou s’autogouvernent, ils devraient être indépendants financièrement dans les deux cas.
La décentralisation est un des thèmes préférés des régionaux, du moins par le nombre des
intervenants l’ayant prôné.
Mais les gens ne désirent pas une décentralisation brutale, non réfléchie, qui serait le simple
transfert de la façon de faire de l’État central aux autorités locales ou le spectre de la mainmise
fédérale transposée à l’échelon québécois. D’où la nécessité d’éviter les dédoublements entre
un futur État québécois et le pouvoir régional éventuel.
Un large éventail des possibilités a été présenté. Pour certains intervenants, la finalité la plus
importante demeure le transfert des responsabilités vers les communautés locales. D’autres
préconisent le retrait de cette notion de la loi constitutionnelle parce que trop politique.
Aussi, beaucoup veulent une péréquation équitable dans un Québec souverain de même que des
mécanismes d’arbitrage des relations entre paliers de gouvernements; toutes questions qui se
situent entre les extrêmes que sont la création de gouvernements régionaux ou la simple
régionalisation des ministères.
Il y a, toutefois, unanimité à l’idée que les régions puissent disposer des moyens de prise en
charge de leur développement. Les modalités de réalisation ne font pas concensus, et cela
nécessite davantage des précisions en que qui a trait à la notion de partage des pouvoirs.
On a recommandé :
l’équité entre les femmes et les hommes constamment sur la scène du processus de
décentralisation.
Enfin, on a fait la remarque que la décentralisation dans un Québec non souverain. Aussi,
a-t-on suggéré, à quelques occasions, que le Saguenay—Lac-Saint-Jean devienne la région-pilote
en ce qui concerne la décentralisation.
-14-
1.9 Autres éléments d’un projet de constitution (article 3)
Les audiences ont permis de cerner les préoccupations des citoyennes et des citoyens concernant
une foule d’éléments relatifs à cet article. En voici une liste :
la proposition d’une étude relative à la composition de deux chambres électives dont une
serait composée de représentants des régions de l’Assemblée nationale.
Soulignons le fait que plusieurs interventions insistent sur le processus référendaire pour
approuver la nouvelle charte. Une personne a même renchéri en proposant que toutes
modifications devrait aussi obtenir l’assentiment de l’Assemblée nationale au deux tiers des voix.
La perte du Labrador est encore et toujours ressentie comme un affront. Un certain nombre
d’intervenants ont insisté pour qu’il soit récupéré dans un Québec souverain. Un intervenant y
est allé d’une nouveauté qui en a surpris plusieurs, en prétendant que les territoires nordiques
du Canada doivent être inclus dans les actifs à partager et que le Québec revendique les îles du
nord se trouvant dans son prolongement direct, incluant l’île Ellesmere.
Le partage des eaux territoriales a provoqué des questionnements, de même que l’utilisation du
Saint-Laurent, fleuve international s’il en est. L’article 4 doit faire état que l’intégrité du
territoire doit être reconnue non seulement dans ses frontières actuelles, mais aussi dans le sens
de ses revendications sur le Labrador.
Les commentaires concernant cet article sont trop peu nombreux pour dégager des points forts.
La double citoyenneté a fait ressortir un certain consensus. Même qu’on a préconisé une période
de transition de 25 ans pendant laquelle la double citoyenneté serait automatique
-15-
1.12 La monnaie (article 6)
En tenant compte de ces propositions, il ressort que le Québec se réserve le droit de choisir la
monnaie qui conviendra à ses besoins économiques. Lors de son intervention, une personne
souhaite qu’une monnaie québécoise soit instaurée dans un délai d’au plus dix ans et qu’on la
nomme la piastre.
Règle générale, on se dit pleinement d’accord pour qu’un Québec souverain poursuive son
ouverture internationale et respecte les traités internationaux.
Pour la grande majorité des intervenants, le Québec souverain devra faire partie des
organisations et alliances internationales. Par contre, l’adhésion aux alliances militaires a suscité
un certain nombre de réticences. Des intervenants, qui ont traité de ce sujet, s’accordaient à
penser que les États modernes n’avaient pas beaucoup le choix de faire partie d’alliances comme
celles de l’OTAN, NORAD, ou autres, mais les opinions furent partagées. En effet, on a
souvent questionné l’à propos du maintien d’alliances militaires conclues avec le Canada.
Quelques-uns des intervenants ont par ailleurs questionné la pertinence pour le Québec de
demeurer dans le Commonweath. D’autre part, des représentants du secteur de l’agriculture se
sont interrogés sur la capacité d’un Québec souverain de supporter la compétition internationale,
en adhérant à des ententes comme celle de l’Accord mondial sur le commerce.
-16-
Le Québec souverain, une fois reconnu, devra faire partie des grandes organisations comme
l'ONU, et donc s’acquitter de tâches internationales, dont maintenir un contingent de la paix.
Les articles 10 à 14 inclusivement ont suscité l’accord de la grande majorité des intervenants,
bien que l’article 11 ait provoqué passablement plus de controverse. De même, on a déploré
l’absence de mention des pensions et de l’aide financière versées actuellement aux vétérans par
Ottawa.
Certains ont exprimé leur désaccord à l’effet que les pensions soient inscrites dans le projet de
loi à seule fin de calmer les craintes des aînés. On pensait que cela n’avait pas sa place dans
un texte fondamental. On a également noté l’oubli des Québécoises et Québécois vivant et
travaillant à l’extérieur du Québec. D’autres ont par ailleurs souligné la pertinence d’être plus
explicite dans le libellé de l’article 11, afin d’englober plusieurs programmes tout aussi
importants que les pensions aux aînées et aînés. On a mis en doute la faisabilité de l’article 13
en ce qui concerne le transfert des fonctionnaires fédéraux dans la fonction publique québécoise,
alléguant la propension du gouvernement québécois à couper dans les emplois par l’abolition
pure et simple des postes. C’est ainsi qu’on a demandé de modifier cet article afin qu’il offre
des garanties à long terme, et qu’on y inscrive la date de départ de ces garanties. Un libellé
nouveau a été produit.
Enfin, des intervenants ont demandé si le Québec se doterait d’une Cour suprême, et ce qu’il
adviendrait de l’intégration de la G.R.C. dont les sections opèrent sur le territoire québécois.
L’ampleur de la dette fédérale et, comme corollaire, son partage, sont au centre de bien des
inquiétudes, sinon de craintes. En bref, cette hypothèque fait beaucoup «jaser» et de nombreuses
questions la ramenaient constamment auprès de la Commission. Les règles du droit international
devraient être mieux expliquées aux citoyens, sur ce sujet.
Le partage des biens et dettes (actifs et passifs) devrait être basé sur un nombre d’années
significatif afin d’évaluer les investissements fédéraux réellement faits au Québec par
rapport à ceux faits au Canada ou ailleurs sur la planète. Pour finir, on a même suggéré
que le scénario A concernant le partage de la dette, énoncé par la Commission Bélanger-
Campeau, soit appliqué. C’est ainsi que la part du Québec serait de l’ordre de 18 %.
-1 7 -
1.17 Entrée en vigueur (articles 16 et 17)
De même, la plupart des interventions entendues souligne qu’il ne faudrait pas se retrouver
prisonnier d’une date à respecter. Quant à la tenue du référendum, tous les tenants de l’option
de la souveraineté rappellent l’importance d’une campagne d’information sur le cheminement
historique du peuple Québécois. Ils privilégient la télévision comme véhicule de communication.
Les gens de la région sont donc prêts à se prononcer et à respecter les décisions
gouvernementales quant à l’entrée en vigueur de la loi.
La grande majorité des intervenants qui se sont prononcés sur la question sont d’accord avec la
formulation proposée. Pour eux, c’est clair et net. Quelques variantes ont été proposées, par
exemple : «Êtes-vous d’accord pour que le Québec devienne un pays souverain?» ou «Êtes-vous
en faveur de la souveraineté du Québec telle que proposée par l’Assemblée nationale, oui ou
non» ?
D’autres ont proposé des types de questions allant dans le sens de la nouvelle union Québec-
Canada préconisée par l’Action démocratique du Québec. Ainsi, de telles questions pourraient
se résumer par celle-ci : «Êtes-vous d’accord pour qu’une dernière chance de renouvellement
soit offerte au régime fédéral actuel en proposant la nouvelle union prônée par l’A.D.Q., avec
obligation de résultats dans un délai d’un an ? Au terme de cette période, l’Assemblée nationale
décrèterait la souveraineté de façon unilatérale, s’il était impossible d’arriver à une entente
satisfaisante».
De façon générale, peu d’interventions ont touché à ces points, toutefois, les voici exposées.
On a parfois soutenu que ce serait une alternative valable à condition que des réaménagements
soient possibles et que la volonté y soit.
-18-
1.19.2 Statu quo constitutionnel
Peu d’interventions ont touché à cet aspect, mais les rares commentaires allaient dans le sens du
maintien constitutionnel actuel.
L’option de l’Action démocratique du Québec a été défendue par une dizaine d’intervenants, qui
ont souhaité revenir à la charge auprès du Fédéral. Ces personnes ont, dans l’ensemble, affirmé
que ce choix permettait la garantie d’une souveraineté du Québec, et que la proposition d’une
nouvelle union laissait l’odieux au Canada en cas de refus de sa part.
Enfin, il a semblé clair qu’il fallait envisager une nouvelle union économique avec le Canada,
mais aux conditions du Québec. Les tenants de cette option ont, pour la plupart, cité l’Union
européenne comme modèle.
-1 9 -
2.0 BILAN DES TÉMOIGNAGES (autres sujets traités)
SUJETS INTERVENANTS
Administration 84
Économie et emploi 69
Affaires sociales 69
Éducation 58
Culture, arts, patrimoine 50
Aménagement 47
Institutions 46
Relations internationales 20
Autres sujets retenus 7
2.1 L’administration
Un nombre élevé d’intervenants (84) ont affirmé que l’administration publique en général causait
des irritants dénoncés d’ailleurs depuis longtemps. Le Gouvernement devra définir ses grandes
orientations relatives à son administration, viser plus encore l’objectif de l’efficacité et de
l’efficience et veiller à la distribution équitable de la richesse.
De même, on a beaucoup insisté pour que le Gouvernement du Québec prenne instamment les
mesures visant à corriger les iniquités du système fiscal.
La situation économique actuelle demeure un des soucis de plusieurs intervenants. Des groupes
particuliers ont été ciblés, tels les femmes, des jeunes et des gagne-petits comme étant souvent
défavorisés en matière d’emploi. On préconise que le Gouvernement du Québec adopte les
mesures visant à atténuer les inégalités sociales dans un Québec souverain ou non.
Toutefois, de nombreuses personnes ont avancé qu’un Québec souverain serait mieux en mesure
d’actionner les leviers de son économie et, par conséquent, pourrait avoir un meilleur contrôle
sur les secteurs reliés à l’emploi.
-20-
Les gens ne sont quand même pas dupes et pensent qu’on ne pourra régler tous les problèmes,
comme l’exode des jeunes ou l’instabilité des emplois, mais jugent qu’un seul palier de
gouvernement serait mieux en mesure d’agir, puisqu’il disposerait de crédits supplémentaires
actuellement partagés avec Ottawa.
Le problème des taux d’intérêt demeure cependant un gros facteur d’impossibilité de contrôle
de la masse financière, puisque ce sont nos créanciers étrangers qui y ont la main haute. Enfin,
plusieurs interventions ont prôné l’abolition de l’impôt sur le revenu et son remplacement par
une taxe (T.V.A.) totale sur toute la consommation.
À ce chapitre les interventions démontrent clairement que des craintes persistent chez les
catégories les moins favorisées de l’échelle sociale.
Dans les faits, on sait que la souveraineté du Québec ne mettra pas nécessairement fin aux
problèmes socio-économique. Toutefois, on a proposé certaines mesures visant à atténuer des
problèmes cruciaux. Ainsi, on a suggéré l’instauration d’un service communautaire obligatoire
pour les jeunes, à l’instar de ce qui se fait dans certains pays.
On a aussi suggéré l’implantation de programmes de discrimination positive pour les aînés, les
femmes (nombre de postes obligatoires à combler), ou l’adoption de la notion d’un revenu
québécois, en remplacement des programme de prêts et bourses, d’aide sociale, et de pensions.
De même, le remplacement de l’impôt sur le revenu par une taxe sur toute la consommation
serait un bon principe niveleur des inégalités sociales.
2.4 L’éducation
Le cinquième des intervenants a cru important de parler des lacunes créées par le système
d’éducation au Québec. Sans dire que tout est foncièrement à reprendre, on a souvent souhaité
que le système d’éducation au Québec revienne a une de ses vocations premières, soit celle
d’éduquer.
Les principales propositions ont touché à tous les sujets possibles, de la révision des programme
à l’engagement des éducatrices et éducateurs, en passant par les prêts et bourses (durée du
remboursement), le financement et la gratuité, le décrochage, la gestion des immeubles et
équipements par les municipalités, le rôle de l’État, etc.
-21-
Quelques personnes ont recommandé la laïcité du système scolaire, puisque le Québec n’est plus
la société homogène qu’il fut jadis.
Mais la découverte d’intérêt est que le peuple québécois ne connaît plus son histoire. Aussi, a-t-
on instamment demandé, à plusieurs reprises qu’un cours d’histoire du Québec soit donné.
On demandait la reconnaissance encore plus évidente de la culture comme étant l’âme du peuple
québécois : c’est elle qui nous définit en tant que peuple.
On a nettement déploré les erreurs de choix qui font qu’on coupe dans la culture au même titre
que dans les autres secteurs de l’économie, alors que la culture a souvent et toujours été l’enfant
pauvre de l’intervention gouvernementale.
On a souhaité que le futur État québécois se dote d’un hymme national respectable.
Enfin, nombre de propositions ont trait à l’application intégrale de la loi 101, tout comme au
maintien de la loi 178; d’autres ont préconisé le français comme langue première, tout en
permettant un affichage bilingue.
C’est un vaste secteur aux préoccupations nombreuses, allant des affaires municipales aux
transports, en touchant l’environnement, les loisirs, la chasse, la pêche, etc.
-22-
Le rôle accru que devraient avoir les municipalités et les M.R.C. dans la gérance du
développement économique, de l’emploi, des ressources naturelles et du développement
social, selon le modèle américain.
La difficulté qu’ont les M.R.C. à aller plus loin que leur mandat initial parce que leurs
conseils ne sont pas élus.
L’instauration d’un cours d’histoire du Québec, qui déboucherait sur la réalité des régions
(géographie et histoire régionale).
Les loisirs en relation avec la nature (chasse, pêche) ont été la préoccupation générale
parmi certains intéressés. On demande, entre autres, qu’un Québec souverain se
préoccupe de conservation et y consacre les budgets nécessaires. Aussi, le futur pays
devrait conserver comme actif les parcs fédéraux sur son territoire et, surtout, garder leur
vocation de conservation pour le bénéfice des générations ultérieures.
Le phénomène toujours grandissant de la violence familiale demande également une révision des
sentences.
de réduire les délais de recouvrement prévus dans la loi du recouvrement des pensions
alimentaires;
-23-
de trouver une méthode de fixations des pensions alimentaires plus équitable;
d’établir des règles claires pour qu’aucune mesure d’ordre sexiste ne soit à la base de
modifier une accusation;
de développer un moyen pour déterminer, dans le cas où le conjoint est violent, s’il peut
être détenu préventivement en attente de son procès;
Mais c’est la Défense nationale qui a fait l’objet, à plusieurs reprises, d’interventions de toutes
sortes. Tous les courants de pensée y sont passés, de l’absence d’une armée québécoise à
l’existence d’une armée dont les rôles s’étageraient de l’offensive à une armée de défense, en
passant par une force militaire au service du public, selon les modèles suisses ou Scandinaves.
Évidemment, les budgets y étant affectés ont été au coeur des débats. Néanmoins, ce qui ressort
est qu’un Québec souverain devra se doter d’une armée non offensive, vouée au service de la
population et à la protection du territoire. Plusieurs mémoires proposent la neutralité du Québec
et que le nouvel état fasse la promotion de la paix.
Enfin, un certain nombre d ’intervenants souhaitent que la base de Bagotville soit maintenue
opérationnelle dans ce contexte, et dans le respect des alliances déjà en force.
On devrait privilégier l’étalement des immigrants dans le but de favoriser une distribution
adéquate. Pour y arriver, certains ont souhaité un moratoire sur l’immigration, afin de prendre
le temps nécessaire pour bien assujettir l’apprentissage du français comme langue de toute la
nation.
Encore ici, de rares intervenants ont proposé de limiter le droit de vote des immigrants.
-24-
2.9 Autres sujets retenus
Parmi les nombreux sujets entendus, il importe de relever que dans un Québec souverain, on
souhaite que la population puisse exercer son droit de véto sur des décisions importantes, à
l’image de plusieurs États démocratiques, dont la Suisse.
D’autres sujets ont été touchés tels l’agriculture (lois de protection, les banques (réinvestissement
au Québec de l’épargne des Québécois), l’énergie et les ressources (que le Québec soit très
vigilant dans la conservation et la gestion de ses ressources), les pêcheries, le travail
(réorganisation et rôle de l’État).
Plusieurs intervenantes ont fait état des problèmes vécus par la société québécoise en ce qui
concerne la condition féminine, notamment l’autonomie financière des femmes, les inégalités
salariales, la violence familiale.
On a fait valoir toute une suite d’incongruités, tant en regard des allocations familiales, d’une
politique familiale à construire, des garderies, de la pauvreté monoparentale, du droit des
enfants, de l’absence de tarifications familiales, notamment en ce qui concerne les loisirs et la
culture et les pensions alimentaires.
L’habitation, la santé et les services sociaux ainsi que la sécurité du revenu ont fait l’objet de
préoccupations qui affecteraient un Québec souverain, à cause des changements profonds qu’ils
supposent et des coûts sociaux qui seront engendrés.
Quelques intervenantes et intervenants ont préconisé l’élaboration d’un projet de société préalable
à la tenue du référendum sur la souveraineté du Québec. C’est ainsi qu’une dizaine de mémoires
ont traité de cette question.
-25-
OPINIONS DE LA COMMISSION
-26-
3.0 OPINIONS DE LA COMMISSION
Après avoir entendu près de trois cents témoignages, les membres de la Commission se
considèrent comme privilégiés d’avoir reçu des contributions aussi nombreuses et aussi riches.
Une grande diversité d’opinions ont été exprimées et la Commission croit en avoir livré un juste
reflet dans la partie précédente, qui a fait l’unanimité.
Dans la partie qui suit, la Commission présente les recommandations qui selon elle,
contribueront à l’amélioration du projet de loi.
Toutefois, considérant les mandats dont ils sont investis, Mme Diane Côté, la représentante de
l’A.D.Q. ne souscrit pas à ces recommandations et M. Jean Halley, mandataire de
l 'U.M.R.C.Q., ne donne son appui que sur les recommandations portant sur la décentralisation.
□ ORIENTATIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 Le préambule
la solidarité sociale;
-27-
3.2 La souveraineté (article 1)
La Commission est d’accord avec l’énoncé, mais suggère de l’améliorer comme suit :
La Commission est d’accord avec l’énoncé, également avec les arguments avancés par les
intervenantes et intervenants.
Qu’on doit tenir compte des craintes exprimées par des intervenantes et des intervenants
concernant l’intégrité du territoire, en relation avec le droit des autochtones de se
gouverner sur des terres leur appartenant en propre.
Qu’on devra inclure la notion de responsabilité ou des devoirs dans la Charte des droits
et libertés.
La Commission adhère aux principes énoncés dans le troisième alinéa de l’article ainsi
qu’aux commentaires et propositions entendus des interventantes et intervenants. Elle
ne retient pas cependant les interventions correspondant au statu quo.
Elle croit que les fonds récupérés du gouvernement fédéral pourront mieux servir la
cause de la décentralisation.
-28-
La Commission constate que la région, tout en étant d’accord sur le principe de la
décentralisation, reconnaît la nécessité de poursuivre la réflexion sur les formes qu’elle
doit prendre.
La Commission dit oui à l’énoncé mais suggère que le gouvernement conserve des atouts dans
sa négociation. Ainsi, elle recommande de ne pas renoncer au Labrador. Elle est d’avis que
le gouvernement pourra aussi négocier une partie des territoires formant depuis peu le Nunavik,
soit les îles dans son prolongement vers le pôle nord.
La Commission est d’accord avec l’article. Toutefois, elle y décèle une importante lacune
associée au terme «domiciliée». Elle croit fermement que les québécoises et québécois travaillant
ailleurs au Canada, ou a l’étranger, et qui sont forcément domiciliés ailleurs qu’au Québec pour
un grand nombre, sont exclus par le libellé de l’article.
À titre d’exemple, citons le cas des militaires, des fonctionnaires de l’A.C.D.I. ou des Affaires
extérieures. Il pourrait en être de même de Québécoises et de Québécois, résidant
momentanément hors Québec pour toutes sortes de raisons.
La Commission est d’accord avec l’énoncé de l’article, mais comprend les craintes et les
commentaires dictés par les intervenantes et intervenants. Elle recommande instamment que le
gouvernement diffuse un texte explicatif concernant le choix d’utiliser la monnaie canadienne,
ou une autre devise.
La Commission est en accord avec l’article 8, de même qu’avec l’article 9. Toutefois, elle
souligne, à propos de l’article 9, que des intervenantes et intervenants ont exprimé des réserves
quant au maintien du Québec dans le Commonwealth, le NORAD ou l’OTAN par exemple. Elle
pense que le gouvernement devrait diffuser largement un texte explicatif sur le sujet.
-29-
3.11 La continuité des lois (articles 10 à 14)
La Commission est en accord avec les articles. Elle constate cependant que l’article 11 pose des
problèmes. Elle recommande au gouvernement :
D’y introduire des garanties, par négociations, afin que les anciens combattants
continuent à jouir de leurs pensions et privilèges.
La Commission appuie les remarques entendues en audiences et demande qu’on renforce le texte
en remplaçant le terme «donner» par le terme «garantir» la priorité...
-30-
CONCLUSION
Les commmissaires tiennent ici à apporter un témoignage particulier sur ce qu’ils ont entendu
tout au long des audiences de la région Saguenay—Lac-Saint-Jean
S’il est vrai que l’exercice démocratique que nous venons de vivre aura permis à des centaines
de Saguenéen(ne)s et de Jeannois(es) de s’exprimer sur l’avenir du Québec, il est aussi véridique
d’affirmer que la rédaction des mémoires leur aura permis de révéler leur profonde générosité,
leur sens de la justice sociale et collective, leur préoccupation et leur solidarité envers les
personnes les plus démunies de la société. Toutes ces préoccupations sociales s’appuyent sur
leur foi en la démocratie.
Comme ailleurs au Québec, les gens de chez-nous ont utilisé la tribune de la Commission pour
nous rappeler, à tous et au gouvernement en particulier que l’action communautaire exprimée
dans son sens le plus large demeure une des plus belles richesses du Québec, un des savoir-faire
les mieux organisé qui soit. Les commissaires veulent quant à eux rappeler que l’humanisme
est une des caractéristiques les plus significatives des mémoires et interventions orales qu’ils ont
entendus.
-31-
ANNEXE 1
-32-
L’auteur suggère le libellé de préambule suivant :
«Pour que le peuple québécois demeure à jamais, une nation libre, pacifique, et démocratique :
Souviens-toi que tout individu naît libre et digne de soins et de respect égale un droit à tous
autres personnes ou membres de sa communauté. Sois humain avant que d’être peuple et peuple
avant que nation. Laisse ton peuple se parler et échanger avec les autres peuples. Souviens-toi
que les langues, les cultures et l’information, sont les voix de l’intelligence et de la liberté.
Combat le crime et l’injustice. Encourage les vertus civiques et humanitaires. Rends hommage
aux exemples de tolérance, générosité, initiative, ouverture d’esprit et ingéniosité. Abolire la
torture. Repousse l’hégémonie contre la guerre, arme-toi de prudence, patience, honnêteté,
loyauté, justice. Souviens-toi que la violence d’un peuple, une religion, une ethnie est un appel,
un cri, exprimant la souffrance, la misère, le désespoir qui les accable. Ne persécute jamais ton
peuple. Guide-le, interroge-le, écoute-le. Que l’humaine nature sois ta mesure. L’histoire, ton
chemin. La prospérité ta récompense. Que la paix soit ton royaume».
M. Gilles Gagnon
Mémoire #020010
-33-
En conséquence, je propose d’inscrire dans le préambule de la loi, comme premier article de la
DÉCLARATION DE SOUVERAINETÉ, ce qui suit :
Proclamons :
Voilà, parmi les éléments que j ’ai mentionnés, celui que je considère fondamental, celui qui
détermine tout le reste : c’est notre «solage». C’est le principe dont on doit retrouver
l’empreinte dans le texte même de la loi.
M. Hubert Desbiens
Mémoire : 020127
-34-
Déclaration de souveraineté
Avant-projet de loi
PRÉAMBULE
DÉCLARATION DE SOUVERAINETÉ
Par notre volonté depuis toujours vivante d’être libres, maîtres de notre destinée,
d’habiter et de prospérer sur un territoire en Amérique qui nous est propre, nous,
membres de la grande famille humaine, différents et distincts de nos frères et
soeurs par notre langue, notre histoire, nos coutumes et notre manière d ’être,
d’agir et de penser, nous que l’on appelle québécois et québécoises, déclarons et
affirmons ce qui suit:
Nous, citoyennes et citoyens du Québec, affirmons qu’il est temps pour notre État
d ’accéder au rang de pays souverain et d’obtenir la compétence exclusive de faire
des lois et de prélever des impôts sur notre territoire, d’acquérir la faculté d ’agir
directement sur la scène internationale pour conclure toute forme d’accord ou de
traité avec d’autres États indépendants et de participer pleinement aux institutions
internationales.
Nous, citoyennes et citoyens du Québec, affirmons que tout être humain aspire
au bonheur et qu’en conséquence l’objet de toute institution politique et de toute
action démocratique a pour mission de favoriser ce dessein, en ayant comme
fondement la primauté du droit et en assurant la protection et la promotion des
droits intrinsèques et inaliénables que sont la liberté, la justice, l’égalité et la
paix. En conséquence nous reconnaissons la primauté du droit comme fondement
de nos institutions.
-35-
Déclaration de souveraineté
Nous, citoyennes et citoyens du Québec, affirmons face aux atrocités des conflits
armés et à la pauvreté dans le monde, notre désir profond de participer
activement sur la scène internationale au rétablissement de la paix et de la dignité
pour chaque membre de la grande famille humaine.
RICHARD GAUDREAULT
Mémoire : 020058
Le 6 février 1995
-36-
2- Présentation d'un projet de «Déclaration de
________ souveraineté»__________________________________
______________________ PRÉAMBULE______________________
DÉCLARATION DE SOUVERAINETÉ
-37-
Soucieux de marquer sa déférence à toutes les nations, le Québec
se fera le défenseur des droits et libertés de tous ses citoyens ainsi que
de la paix dans le monde. Il pourra s'associer ou non avec le Canada ou
tout autre pays, ou coordonner ou non avec lui ses activités économiques
et même politiques. Au sein ou non d'un marché commun confédéral
avec le Canada, il pourra n'y avoir au Québec comme monnaie que le
dollar canadien.
M. Robert Jean
Mémoire 020059
PRÉAM BULE
-39-
11
l’égalité des hommes et des femmes, le respect de l’environnement, la lutte à
la pauvreté et à l’exclusion sociale, le respect des richesses naturelles et la
solidarité internationale. Il verra à préserver les valeurs humaines et spirituel
les héritées du passé et à développer les valeurs nouvelles créatrices de civili
sation. Il fera alors la promotion des valeurs de solidarité et d’entraide, de
respect et de tolérance, de participation, d’ouverture, de responsabilité et de
compétence. Une Charte des droits et libertés sera rattachée à sa Constitution.
L’administration de l'État sera décentralisée le plus possible et le pouvoir des
régions deviendra une réalité. Tous les habitants de ce pays se verront recon
naître leur dignité de citoyens et de citoyennes et seront heureux d’apporter
leur contribution à la construction d’une société juste et fraternelle. Diverses
formules de démocratie directe seront mises en application pour un véritable
pouvoir populaire et un dialogue constant entre dirigeants et dirigés.
Voilà quelques éléments essentiels qui constituent la vie d’une société à
la fois moderne et humaine et qui sont l’ébauche d’une déclaration solennelle
sur la souveraineté du Québec.
-40-
PREAMBULE
Héritiers de la culture qui s'est développée sur les rives
du Saint-Laurent depuis 1608, nous Québécois et Québécoises
proclamons que le Québec constitue une société ouverte sur le
monde, mais néanmoins soucieuse de protéger son patrimoine
culturel. Malgré les revers de fortune que nous avons connu à
travers les siècles, la volonté profonde de rester fidèles à ce
que nous sommes n'a jamais vacillé. De là, découle le besoin de
s'autogérer et de proclamer la souveraineté du Québec, non par
rancoeur face au Canada, mais bien parce qu'il ne peut être
requis d'une autre majorité de promouvoir l'émergence d ’une
culture et d'une langue étrangère à la sienne.
P R É A M B U L E
DÉCLARATION DE SOUVERAINETÉ
monde.
Cet immense territoire québécois, en plus d'accorder
solidarité.
-43-
INTERVENTION N. 0254
Monsieur Le Président,
Voici un ébauche de projet de déclaration de Souveraineté du Québec qui, à mon sens, aurait
beaucoup de chances d’être accepté par une majorité de citoyens lors du référendum. Si vous
croyez que mon document a une certaine valeur et peut aider un tant soit peut le débat sur la
souveraineté, vous pourriez le lire lors du débat qui aura lieu à Chicoutimi le 25 février si il
n’est pas trop tard.
Très humblement, voici mon projet de déclaration et les corrections aux articles 2 - 8 et 15 de
l’avant loi: -
Article 1
Le Québec est un pays souverain avec les mêmes frontières qui sont les siennes au sein de la
confédération canadienne à ce jour, dans un Canada fraternellement et économiquement uni
incluant la libre circulation des personnes et des capitaux ainsi que des biens et services qui sont
essentiels au bon fonctionnement des deux nouveaux pays; et la monnaie, qui à cours légal au
Québec, demeure le dollars canadien à moins d’impossibilité de se faire.
Est citoyen Québécois, toute personne qui détient la citoyenneté canadienne et qui est domiciliée
au Québec pendant six mois dans une année et est citoyen canadien, toute personne qui détient
la citoyenneté Québécoise et qui est domiciliée au Canada pendant six mois dans une année.
Article lé
La présente loi entrera en vigueur entre un et cinq ans après son approbation par référendum
quand la majorité des conditions énumérées aux articles deux à quinze (2 à 15) du dit projet de
loi sera accomplie et ou acceptée. Car à mon sens, ces articles de loi sur la souveraineté
deviennent des conditions à l’application de la dite loi et les mots (est autorisé) à l’article 2, sont
changés pour le verbe devoir au présent et les mots (est autorisé à demander) à l’article 8, sont
changés pour (doit obtenir) et le verbe (peut) à l’article 15 est changé pour le verbe devoir au
présent.
M. Denis Prévost
Mémoire : 020254
-44-
NOUS DÉCLARONS:
Qu'il soit dorénavant acquis que tous les citoyens et citoyennes du Q uébec soient
considéré(e)s avec dignité et que l’égalité entre eux constitue le fondem ent de la
Q u’il soit dorénavant acquis que tous les citoyens et citoyennes du Q uébec aient
droit à un emploi qui ait une signification pour eux et pour la société. C e pays
Q u’il soit dorénavant acquis que tous les niveaux de gouvernement au Q uébec
soient imputables au delà de leur mandat, de la bonne gestion budgétaire que le
peuple leur a confié. Ce pays répondra aux impératifs rationnels tout en veillant
à répartir le coût de façon à épargner ceux qui sont dépouillés et ceux qui ne
peuvent faire davantage. Il vivra selon ses moyens mais aussi selon son idéal.
Q u’il soit dorénavant acquis que les gouvernements du Québec sont et existent
pour le bien être du peuple et qu’ils gèrent l’argent du peuple. À ce titre, chaque
citoyen, citoyenne, de ce pays a le droit à l'information et à l'équité sur toutes les
décisions, sur tous les organismes et sur toutes les politiques et actions de ces
Qu'il soit dorénavant acquis que dans ce pays les principes de justice, d ’égalité
est entendu qu'au Québec aucun citoyen, aucune citoyenne, ne pourra en être
privé.
-4 5-
Mémoire des Conseils du Travail FTQ du Saguenay, Lac St-Jean, Chibougamau, Chapais 020021
ANNEXE 2
-46-
F IC H E S D ’IN S C R IP T IO N D E S A U D IEN C ES
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020002 Société d ’h isto ire d u L ac-S ain t-Jea n A lm a, 9 f é v rie r e n soirée X 95-02-07
020004 M m e A rm a n d in e B e rg e ro n X 95-01-24
020005 M . Je a n -C la u d e L a ro u c h e X 95-01-24
020012 M . G a ë ta n T re m b la y X 95-01-24
020014
020023
020025
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N o. F ich e NOM D A T E E T L IE U IN T E R V E N T IO N D A T E DE
D’A U D IE N C E R E C E P T IO N
É C R IT E E T ORA LE É C R IT E
ORALE SEU LEM EN T
020030 M . C a ro l M a le n fa n t X 95-02-23
020038 M . M a rc P o m erle au X
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É C R IT E E T ORA LE É C R IT E
ORALE SEU LEM EN T
020063
020067 C o m m ission sco laire du L ac-S aint- M étab etch o u an , 17 fé v rie r X 95-02-10
Je a n pm
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020079
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É C R IT E E T ORALE É C R IT E
ORA LE SEULEM ENT
020110 C onseil économ ique L ac-S ain t-Jean M étab etch o u an , 17 fé v rie r X 95-02-10
pm
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020131
020135
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020148 M . L u c S im a rd X 95-02-21
020153
020154
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020165 C onseil des u sa g e rs des m éd ias d e la S ain t-H o n o ré, 16 fé v rie r X 95-02-10
S ag am ie pm
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ORA LE SEU LEM EN T
020193
020206 M . A n d ré C ossette X
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ORA LE SEU LEM EN T
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020263
020267 M . Ju le s A . T re m b la y X 95-02-23
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Bibliothèque de l'Assemblée nationale
QL A 256 582
Gouvernement du Québec J
Ministère du Conseil exécutif
Secrétariat national|des commissions
sur l'avenir du Québec