Graal Montsegur Rahn1951
Graal Montsegur Rahn1951
Graal Montsegur Rahn1951
n
En effet, au moment oùnous parlons, Montségur est beau-
illo
coupen question dans les groupes théosophiques et philosophiques.
C'est ainsi que, du 12 au 17 septembre 1950, s'est tenu à
Ussat-le-Bains et à Montségur le 3me Congrès international de la
Ga »
«Société du Souvenir et des Etudes Cathares qui s'est terminé
dans les ruines du château par le commentaire de communications
fort intéressantes auxquelles il m'a été donné de prendre part et ;
de
que, cette année encore, , des, travaux non moins importants figu-
raient àl'ordre du jour du Congrès qui s'est tenu << enplein cceur de
ure
au trésor :
puissance, le martyre de Montségur, et pas un qui ne fasse allusion
trésor 'purement matériel pour les affairistes, trésor
M
n
illo
Ga
de
ure
erc
Le Temple du GRAAL
iniais, comment la précieuse relique, après bien des pérégri-
nations à travers les âges. d'orient
M
ces
cuision dans le pays cher à Cervantès,
de la pensée de l'Islam. pays longtemps dépositaire
Le poète-troubadour provençal KYOT (Guyot français),
en
nourri à l'Ecole de Tolède, paraît avoir révélé les secrets de l'astro-
logue arabe Flégétanis, secrets recueillis le pasteur souabe
par
\Aolframd'Eschenbacli et immortalisés par Lohengrindansl'Opéra
de Wagner.
Henri COLLET, attaché d'ambassade à Madrid, a fait un I - 19
séjour en Espagne. Il a fouillé les bibliothèques provinciales et
soigneusement consulté les richesses littéraires et artistiques de
la Bibliothèque de l'Escurial. Et il la joie de découvrir une
bibliographie manchoise publiée a eu
par un saint ecclésiastique «doc-
teur ès-sciences» et datée de 1845, à Madrid.
« Qui dira jamais la stupeur où je fus plongé, dit H. COLLET,
en lisant respectivement aux numéros 847 et 912 de ladite biblio-
graphie, deux documents sensationnels datés de 1567 et 1570 à
Argamasilla, et desquels il résulte qu'Alonso Quijano, dont il y
est parlé, était don Quichotte lui-même, ainsi que le laisse entendre
Cervantès, à la première page du fameux roman.
Alonso Quijano, tel un nouveau Christ, ERRA par monts et
vaux pour redresser les torts, corriger les abus, protéger les faibles.
secourir les nécessiteux et donner à tous des leçons de charité et
de justice. Et ce noble hidalgo, cet Alonso Quijano, avait bel et
»
bien existé. (2)
:
Dès lors, H. COLLET n'eut qu'une pensée étudier la généalogie
de l'illustre personnage.
-
n
la personne de Don Rodrigo Patchéco.
illo
tilhommière de Cinco Casas, faisait deux parts de sa vie l'une
Ga
consacrée aux plaisirs de la chasse et de la pêche
:
Don Rodrigo Patchéco, bourgeoisement installé dans sa gen-
; l'autre, à la
lecture et aux rapports de bon voisinage avec les braves paysans
manchois dont il était vénéré. Car. Don Rodrigo Patchéco était un
érudit dans l'acception la plus haute du terme. Il connaissait
de
parfaitement les œuvres de Cervantès et des autres auteurs espa-
gnols. Il possédait dans les moindres détails la vie de son illustre
ure
haut point.
A ce sujet, don Rodrigo Patchéco possédait une documenta-
tion luxuriante puisée aux sources les plus sûres et une érudition
Le
n
vait, nommé Chusa, peut-être l'un de ses disciples, à coup sûr,
illo
homme opulent et d'Hérode le Tétrarque, pouvait en
vérité faire usage, procureur
en sa riche maison, de vaisselles luxueuses et
particulièrement de hanaps de prix, ainsi que tant d'autres illus-
Ga
tres personnages hébreux
ou grecs.
>5 LeSacrement eucharistique institué et le Seigneur étant sur
de
la Croix, il est permis decroire, toujours d'après H. Collet,
que
ous les objets qui l'avaient touché de près devinrent des reliques
inestimables
ure
brables historiens.
» On possède une iettre de lui, à un destinataire inconnu, qu'il
à
charge du dépôt sacré, et de son envoi Huesca, en Espagne, d'où
le saint était originaire. Le fait est, paraît-il, constaté
par
»En 713, l'évêque deHuesca, Audebert, transporta le Calice
à la grotte voisine de San Juan de la Pena, dans la montagne,
d'innom-
(3) H. :
COLLET L'Ile de Barataria.
naise menacée. Lui-même se réfugia dans la forteresse naturelle
- - .-----
du mont Pano, et ses successeurs s'y retranchèrent aussi jusqu'en
1060, date où le siège épiscopal fut transféré à Jaca.
» La marée mauresque battit en vain les rocs de la montagne et
finit par s'étaler à ses pieds. Inaccessible demeura le bastion
rocheux que défendaient plus de 300 chevaliers ayant à leur tête
le saint roi Garci Ximénez.
» Cependant, le monastère de San Juan s'enrichissait chaque
jour et devint un somptueux couvent digne de ces abbayes châte-
laines que nous devons à la munificence des grands ordres
médiévaux.
» En 1134, le Calice s'y trouvait, enfermé dans une arche d'ivoire
loin des regards haineux et cupides des mécréants.
» Alors, une légende naquit sur cette tombe
close :la
du Saint-Graal., du vase sacré où Joseph d'Arimathie recueillit
légende
n
illo
le sang du Christ, cloué en croix, et qui ne serait autre que le
Calice de la Cène.
» Le mot graal est sans doute une dérivation du grasal pro-
Ga
vençal, du grial limousin, du grésal catalan qui signifient tasse,
»
vase ou calice. Un grazal ou uno grazalo, au féminin, en langue-
docien, est une sorte de poterie, en forme de cône tronqué renversé,
de
destinée à recueillir, d'abord, le sang du porc et, ensuite, la chair
à saler pour la conservation.
la
ure
n
C'est le Saint-Graal. Par la divine grâce,
illo
Les chevaliers puisent en lui l'ardeur
De le servir. Quiconque obtient la gloire,
Ga
S'élève au rang d'un être surhumain.
Par lui, le Juste est sûr de sa victoire ;
L'effort du crime expire dans sa main.
de
S'il doit partir vers une autre contrée,
Pour protéger le droit et la vertu,
ure
n
et les grottes aménagées pour le culte ou fortifiées pour la résis-
illo
tance des environs d'Ussat-les-Buins.
Il a fouillé nos bibliothèques méridionales et soigneusement
Ga
consulté le fonds roman.
Il en est résulté que, Otto RAHN, dans son volumineux ouvrage
à la documentation robuste nous dit à son tour :
de
«La montagne du Graal. c'est Montségur, et les dépositaires
du vase précieux, ce sont les Cathares. Toute la mystique wagné-
ure
n
La grotte de Fontanet, dont il est question ci-dessus, est
° illo
située sur la rive droite de l'Ariège, non loin d'Ornolac-Ussat-Ies-
Bains, dans le groupe de montagnesdu Saint Barthélémy, où,
Ga par
un sentier secret, on accédait à Montségur.
«Wolfram d'Eschenbach n'avait jamais été commenté de cette
sorte,nous dit Alex Coutet, et, probablement, jamais autant lu
de
que
Rahn qui connaît, d'ailleurs, à fond,nos troubadours, et
r
c'ont ouvrage
oriens, annalistes s'autorise d'une monumentale bibliographie de nos
ure
c h
each est impressionnante quand on songe
Ellepuisa,
- que Wolfram. d'Es-
aussi, chez notre Chrétien de Troyes, entre 1170
la il le dit, chez ce Pérceval le Gallois, expression du
M
et 1190deet,
roman Table Ronde, et que, pour le reste, il dut être animé
par ou
le grandcourant
lyrique de la Cour de Thibaut de Champagne,
Le
n
illo
Ga
de
ure
erc
M
;
(7) Alex. COUTET
(8) D. ROCHE
La Dépêche de Toulouse, année 1932.
:
Cahiers d'Etudes Cathares, n° 3, année 1949.
qui est venu enrichir la collection de minéraux de mon musée
scolaire.
Il résulte de ceci et des recherches de nombreux historiens
sur les centres initiatiques cathares dans la région pyrénéenne,
»
que le « haut lieu de Montségur, baigné d'air pur et de lumière,
aurait été, d'abord, un temple au soleil celtique qui a pu servir de
temple d'initiation pour la jeunesse (les jeunes hommes seulement
à ce qu'il nous semble).
tale où jouaient
un
:
C'est autour du temple au soleil que les Celtes fêtaient le
rythme des saisons fêtes de vie, de mort et de résurrection végé-
grand rôle les symboles de la génération
lance fécondatrice et la
la :
coupe génératrice figurée par «le Graal».
-
Puis, plus tard, «sur la roche », le château du Graal, que deux
n
cathares, deux compagnons anonymes auraient édifié sur les ruines
illo
du temple, devint centre initiatique célèbre voué à la contem-
un
plation du principe divin dans
sa nef en berceau. Ga
Quant à la prise du château lui-même, les annalistes sont assez
accord
, pour rapporter qu'en plein siège, le patriarche, Bertrand
artin, pressentant la fin prochaine de la forteresse pyrénéenne,
de
réussit à faire évader, la nuit de Noël 1243,
qduatr hommes, le diacre Mathéus et trois par un passage secret,
u compagnons, porteurs
d,'
ure
trcsor.
Quatre hommes., ce,n'est pas beaucoup pour emporter des
richesse !.
ngIne,
IIC esses
..1 pas du trésor symbolique t.. et
erc
1 Ne
N s'agit-il b 1. mystérieux
dont
se perd dans la nuit des légendes celtiques ou
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saxonnes
T Rnenens, Peut "t dud précieux G l idéal
Graal, .d" 1 d des conquêtes des
d
M
At
:
(9) F. Niel Cahiers d'Etudes Cathares, n's 5 et 6, année 1950.
Il y en avait une «flaciata, dit le scribe roman, c'est-à-dire
le contenu d'une couverture de lit.
Cette dangereuse sortie de la place, la dernière, s'effectuait à
lalueur du brasier ardent qui, plus bas, au col du Tremblement,
achevait de consumer Esclarmonde et les 204 cathares irréducti-
bles qui avaient préféré la mort sur le bûcher à l'abjuration «in
pace».
«
Puléou crama que renuncia », telle était leur devise.
On suppose que ces richésses, par les sentiers de la montagne
;
du Bidorte, parvinrent à Caussou, dans la vallée de la haute
Ariège de là, à Prades, par le col de Marmare
château du seigneur d'Alion, sur le plateau.du Capcir.
et, enfin, au
Après la capitulation de Montségur, le mystique Graal paraît
avoir séjourné dans la région du Sabarthez. Là, sous l'impulsion
n
illo
du dernier ministre cathare, le célèbre Pierre Authîé, il continuait
à réchauffer l'âme des derniers survivants de la secte et présidait
encore à l'initiation des nouveaux croyants.
Ga
Par la suite, les derniers fugitifs, flambeaux vacillants d'une
civilisation décadente, s'étant retirés en Lombardie, il a pu réin-
tégrer les gorges profondes des monts de Jaca, en Aragon.
de
H. Collet nous apprend, en effet «que le Calice de San Juan
aurait été transféré à Valence par la volonté du roi d'Aragon et de
ure
n
Coupe de Valence, jadis brisée, et intacte à présent,
on hésite,
illo
malgré soi, à affirmer l'authenticité du Calice de la cathédrale
1
de Valence. Ga
Il faut donc conclure qu'il y a dans cette fascination des ordres
contemplatif et mystique par l'asile primitif du Graal, un indice
en faveur de la réinstallation de la vraie coupe au monastère de
a
San Juan de la Pena. »
de
(10)
Et, ensuite,
que l'exposition de cette Coupe à la vue des fidèles,
ure
S'il est
connu, soudain, il doit partir »
De tout ceci, il résulte qu'on
mativement, le refuge du Graal après ne saurait situer, même approxi-
la prise de Montségur.
Le
(10) H. :
COLLET L'Ile de Barataria, p. 170.
Ou bien, le Graal, a-t-il été enlevé, avec le reste du trésor,
comme \1 a été dit, au moment ultime de la résistance, ?
Toujours est-il que les fouilles entreprises àdiverses époques
sont restées muettes. La roche sainte garde touj ours son secret.
Ainsi, qu'il s'agisse du Graal païen ou du Graal pyrénéen,
»
puisque les deux n'en font qu'un, «la quête demeure toujours
possible à celui qui a soif de savoir. -
« Le savoir caché du Graal, a écrit Rudolf Steiner, sera mani-
festé et pénétrera progressivement comme une force intérieure
toutes les manifestations de la vie.» (11)
Et aujourd'hui, comme alors, le vérifable secret du Graal ne
se découvre pleinement qu'à celui qui ne craint pas les aventures
de l'esprit et s'engage résolument dans la voix de la connaissance.
n
illo
Si nous nous intéressons au Graal, ce n'est pas seulement par
admiration pour le passé, mais aussi par amour pour l'avenir.
Nous voulons rechercher ce qu'il y a de profondément vrai
Ga
dans les croyances anciennes pour en féconder notre civilisation
en danger.
C'est pourquoi, nous ne voudrions pas mettre le point final
de
sans vous faire connaître la réponse de Mme Wiersma Verschaffeld,
:?
--
Docteur-ès-sciences historiques de l'Université de La Haye, à la
ure
n
illo
Ga
de
-
le village
*«
Vous serez d'abord récompensés de vos peines par •un pano-
erc
:Les
(13) Rudolf STEINER MystèresduGraal.