nombres-complexes (1)

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PCSI5 Lycée Saint Louis, Paris

On les cherche sous la forme u = x+iy. On a donc u2 =1+i. On a x2 −y 2 = 1 et 2xy = 1. On ajoute l’équation
√ x2 − y 2 = √
1 √
x2 + y 2 = |u|2 = |1 + i| = 2 pour avoir le système 2 2 donc les solutions sont x2 = 1+2 2 et
x +y = 2

2−1
y2 = 2 . Comme 2xy = 1 > 0, on a x et y de même signe, finalement les racines carrées de 1 + i sont

√ s√
s 
1+ 2 2 − 1
± +i .
2 2

4.2 Équation du second degré à coefficients complexes


Propriété 17 (Résolution de l’équation du second degré)

Soit az 2 + bz + c = 0 une équation d’inconnue z ∈ C à coefficients (a, b, c) ∈ C3 avec a 6= 0.


On appelle discriminant de l’équation et on note ∆ le nombre b2 − 4ac.
b
ˆ Si ∆ = 0, l’équation a une unique solution, appelée racine double, − .
2a

−b ± δ
ˆ Si ∆ 6= 0, l’équation a deux solutions, , où δ est une racine carrée de ∆.
2a

b 2 b2

Preuve. Pour z ∈ C, on a az 2 + bz + c = a z + 2a + c − 4a (mise sous forme canonique).
b 2 b2 −4ac b 2 ∆
2
 
Ainsi az + bz + c = 0 si et seulement si a z + 2a = 4a si et seulement si z + 2a = 4a2.
b b
Si ∆ = 0, l’équation équivaut à z + 2a = 0 i.e. z = − 2a .
Si ∆ 6= 0, notant δ une racine de ∆, l’équation équivaut à z + 2a b δ
= ± 2a i.e. z = −b±δ
2a . 

Remarque. Dans le cas particulier où a, b, c ∈ R et ∆ < 0, on retiendra que les solutions z1 et z2 ne sont pas
seulement distinctes: ce sont des racines complexes conjuguées.

Exemples. Résoudre dans C l’équation z 2 − 2iz − 1 + 2i = 0

Propriété 18 (Relations coefficients racines)

Soient a, b, c ∈ C tels que a 6= 0. Alors:


(
2 z1 + z2 = − ab
z1 , z2 sont les solutions de l’équation az + bz + c = 0 ⇔
z1 z2 = ac

Preuve.
⇒ Supposons que z1 et z2 sont les deux solutions de az 2 + bz + c = 0.
Notons δ une racine carrée de ∆ = b2 − 4ac. Alors z1 = −b+δ 2a et z2 =
−b−δ
2a (quitte à changer δ en −δ).
b2 −δ 2 b2 −∆
Ainsi z1 + z2 = − ab et z1 z2 = (−b+δ)(−b−δ)
4a2 = 4a2 = c
4a2 = a .

⇐ Réciproquement, supposons que z1 , z2 vérifient z1 + z2 = − ab et z1 z2 = ac .


On a alors : a(z − z1 )(z − z2 ) = az 2 − a(z1 + z2 )z + az1 z2 = az 2 + bz + c. Ainsi, z1 et z2 sont les deux
solutions de l’équation az 2 + bz + c = 0.


xy = α
I Pour résoudre un système de la forme , on introduit donc l’équation z 2 − βz + α. (x, y) est
x+y =β
alors le couple de solutions de cette équation du second degré (écrit dans un ordre ou l’autre).

Exemple. Trouver deux nombres complexes de somme 2 et de produit i.

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5 Racines n-ièmes d’un nombre complexe


5.1 Racines n-ièmes de l’unité
Définition.
Soit n ∈ N∗ . On appelle racine n-ième de l’unité tout nombre complexe z tel que z n = 1. On note Un
l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité.

Théorème 19

Pour n ∈ N∗ , il existe exactement n racines n-ièmes de l’unité, qui sont les ξk = e2ikπ/n avec
k ∈ [|0, n − 1|]. Ainsi :
Un = {e2ikπ/n /k ∈ [|0, n − 1|]}.

Preuve. On cherche une racine n-ième de l’unité z sous la forme reiθ , avec r > 0 et θ ∈ R. On a z n = 1 si et
seulement si rneinθ = 1 (par la formule de Moivre) si et seulement si (rn = 1 et nθ ≡ 0[2π]), si et seulement si
r = 1 et θ ≡ 0 2πn . Ainsi z est de la forme e
2ikπ/n
, avec k ∈ Z.
Démontrons qu’il y a n racines n-ièmes. Pour cela, on étudie le cas d’égalité :
0
2k0 π
e2ikπ/n = e2ik π/n (avec k ∈ Z et k 0 ∈ Z) si et seulement si 2kπ
n ≡ n [2π], soit encore si et seulement s’il existe
0
l ∈ Z tel que nk = kn + l. Ceci est donc équivalent à l’existence de l ∈ Z tel que k = k 0 + ln, soit en d’autres
termes k ≡ k 0 [n].
Ainsi, il y a n racines de l’unité distinctes. Pour avoir une énumération de Un (tous ses éléments, mais sans
répétition) il faut prendre des valeurs de k telles que 0 ≤ k < n.
Ainsi Un = {e2ikπ/n ; k ∈ [|0, n − 1|]}. 

Exemple.
ˆ Les racines carrées de l’unité sont ±1.

ˆ Si j = e2iπ/3 = − 12 + i 3
2 , les racines cubiques de l’unité sont 1, j et j 2 .
ˆ Les racines quatrièmes de l’unité sont ±1 et ±i.

2kπ
Interprétation géométrique Soit n ≥ 3. Pour tout k ∈ [0..n − 1], posons ξk = ei n . Alors les points Mk (ξk )
définissent les sommets d’un polygone régulier à n côtés.
j e2iπ/5

e4iπ/5

1 1

e6iπ/5
j2
e8iπ/5
Représentation de U3 Représentation de U5

Exercice. Résoudre l’équation (z + i)n = (z − i)n d’inconnue z ∈ C.


Tout d’abord, i n’est pas solution de l’équation, et on peut donc supposer dans la suite que z 6= i. On a
 n
n n z+i z+i
(z + i) = (z − i) ⇔ =1⇔ = e2ikπ/n (z − i), k ∈ [|0, n − 1|]
z−i z−i
⇔ z(1 − e2ikπ/n ) = −i(e2ikπ/n + 1), k ∈ [|0, n − 1|].

Pour k = 0, l’équation devient : 0 = −2i qui est impossible. On a donc k ∈ [|0, n − 1|] et :

e2ikπ/n + 1 eikπ/n (eikπ/n + e−ikπ/n )


 
2 cos(kπ/n) cos(kπ/n) kπ
z = −i = −i = −i = = cotan .
1 − e2ikπ/n eikπ/n (e−ikπ/n − eikπ/n ) −2i sin(kπ/n) sin(kπ/n) n

Les solutions de l’équation sont donc cotan kπ



n avec k ∈ [|0, n − 1|].

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Propriété 20

Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 2.


2iπ
(1) Si on note ξ1 = e n , les racines n-ièmes de l’unité sont 1, ξ1 , ξ12 , · · · , ξ1n−1 .

(2) Si ξ est une racine n-ième de l’unité différente de 1, on a: 1 + ξ + ξ 2 + ... + ξ n−1 = 0


(3) La somme des racines n-ième de l’unité est égale è 0.

Preuve.
(2) 1 + ξ + ξ 2 + ... + ξ n−1 constitue la somme des termes d’une progression géométrique.
1 − ξn
Ainsi, 1 + ξ + ξ 2 + ... + ξ n−1 = = 0 car ξ est une racine n-ième de l’unité.
1−ξ
(3) Découle directement des points (1) et (2).


5.2 Racines n-ièmes d’un complexe


Définition.
Soient n ∈ N∗ et Z ∈ C∗ . On appelle racine n-ième de Z tout nombre complexe z tel que z n = Z.

Propriété 21

Soit Z ∈ C∗ , alors Z admet exactement n racines n-ièmes.


Si z0 est une racine n-ième de Z, les racines n-ièmes de Z sont les z0 e2ikπ/n , k ∈ [|0, n − 1|].

Preuve. On écrit Z = reiθ et on cherche uneracine n-ième z de Z sous la √forme seiα . Alors, on a :
n s= nr
s =r
zn = Z ⇐⇒ sn einα = reiθ ⇐⇒ ⇐⇒ .
formule de Moivre nα ≡ θ [2π] α ≡ nθ [ 2π
n ]

Ainsi, z0 = n reiθ/n est donc une racine n-ième de Z.  n
Par suite, z n = Z si et seulement si z n = z0n , si et seulement si zz0 = 1 si et seulement si zz0 ∈ Un , si et
seulement si z = z0 e2ikπ/n , k ∈ [|0, n − 1|]. Z admet donc n racines n-ièmes. 

I Pour trouver toutes les racines n-ièmes de a, il suffit d’en exhiber une et de la multiplier par toutes les racines
n-ièmes de l’unité. Comme dans la preuve, pour trouver une racine n-ième de Z particulière, on le met sous
forme polaire.
1−i
Exemple. Résoudre z 8 = √ .
3−i
1−i √ 1
On a √ = 22 e−iπ/12 . Une racine huitième de ce nombre est donnée par z0 = 12 16 e−iπ/96 . On obtient
3−i
1−i
alors toutes les racines 8-ièmes de √ en multipliant z0 par les racines 8-ièmes de l’unité :
3−i
1
  16
1
S={ ei(2kπ/8−π/96) /k ∈ [|0, 7|]}.
2

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6 Exponentielle complexe
Définition.
Soit z = a + ib ∈ C. On définit l’exponentielle complexe par:

ez = ea eib = ea (cos(b) + i sin(b)).

Propriété 22

(1) On a | exp(z)| = eRe(z) et Im(z) est un argument de exp(z).


(2) Pour (z, z 0 ) ∈ C2 , exp(z + z 0 ) = exp(z) exp(z 0 ).
(3) ∀z ∈ C, 1
ez = e−z
(4) Pour (z, z 0 ) ∈ C2 , exp(z) = exp(z 0 ) si et seulement si z − z 0 est de la forme 2iπk, k ∈ Z.

Preuve.
(1) Direct à partir de la définition
(2) Soient (z, z 0 ) ∈ C2 , on a :
0 0 0 0 0 0 0 0 0
ez+z = eRe(z+z ) eiIm(z+z ) = eRe(z)+Re(z ) ei(Im(z)+Im(z )) = eRe(z) eRe(z ) eiIm(z) eiIm(z ) = eRe(z)+iIm(z) eRe(z )+iIm(z ) =
z z0
e e
(3) 1 = e0 = ez−z = ez e−z d’après le résultat précédent.
0
(4) Soit (z, z 0 ) ∈ C2 tels que ez = ez on a alors :
0 0
ˆ |ez | = |ez | ⇐⇒ eRe(z) = eRe(z ) ⇐⇒ Re(z) = Re(z 0 )
0
ˆ arg ez ≡ arg ez [2π] ⇐⇒ Im(z) ≡ Im(z 0 ) [2π].
Ainsi, z − z 0 = i(Im(z) − Im(z 0 )) ∈ 2iπZ
0 0 0
Réciproquement, s’il existe k ∈ Z tel que z − z 0 = 2kπi alors, ez = ez +2kπi = ez e2kπi = ez


7 Nombres complexes et géométrie plane


7.1 Alignement et orthogonalité
Propriété 23

Si u~1 et u~2 sontdeux \


 vecteurs du plan non nuls d’affixes z1 et z2 . Une mesure de l’angle (u~1 , u~2 ) est
z2
donnée par arg z1 ou arg (z2 z1 ).
Par suite :
ˆ ~u et ~v sont colinéaires si et seulement si z2
z1 ∈ R.
ˆ ~u et ~v sont orthogonaux si et seulement si z2
z1 ∈ iR.

Corolaire. Soit A, B et C trois points du plan, deux è deux


 distinct et d’affixes respectives zA , zB et zC . Une
\~
~ zB − zA
mesure de l’angle (AB, CD) est donné par arg .
zC − zA
Par suite :
ˆ A, B et C sont alignés si et seulement si zB −zA
zC −zA ∈ R.

ˆ ABC est rectangle en A si et seulement si zB −zA


zC −zA ∈ iR.

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7.2 Transformations remarquables du plan


Propriété 24 (En terme d’affixe)

y
La transformation plane ha associant au
point M d’affixe z le point M 0 d’affixe z 0 •
où z 0 = az avec a ∈ R est l’homothétie ~j • M0
M
de centre O et de rapport a.
0 ~i x

y

La transformation plane rθ associant à M0
M d’affixe z le point M 0 d’affixe z 0 où θ •
z 0 = eiθ z avec θ ∈ R est la rotation de ~j M
centre O et d’angle θ.
0 ~i x

y
Soit ~u un vecteur du plan d’affixe b ∈ •
C. La transformation plane tb : z 7→ b M0
z + b associant à M d’affixe z le point ~j
M 0 d’affixe z 0 tel que z 0 = z + b est la •
M
translation de vecteur ~u. x
0 ~i

y
La transformation plane associant à M
d’affixe z le point M 0 d’affixe z 0 tel que ~j •M
z 0 = z correspond à la symétrie par rap-
port à l’axe des abscisses. 0 ~i x
•M 0

8 Fonctions à valeurs complexes


Définition.
Soient I un intervalle de R et f : I → C une fonction de la variable réelle à valeurs complexes. On
définit les fonctions Re(f ) : I → R et Im(f ) : I → R par : pour tout x ∈ I, Re(f )(x) = Re(f (x)) et
Im(f )(x) = Im(f (x)).

Les propriétés de la fonction complexe f : I → C se ramène alors aux propriétés des fonctions réelles Re(f ) :
I → R et Im(f ) : I → R.

Propriété 25

Soient I un intervalle de R et f : I → C une fonction de la variable réelle à valeurs complexes. Alors


f est continue sur I si et seulement si Re(f ) et Im(f ) le sont.

Preuve. Notons f1 = Re(f ) et f2 = Im(f ). Pour tout a ∈ I, montrons que la limite quand x tend vers a de
f (x) existe et vaut f (a) si et seulement si les limites de f1 (x) et f2 (x) existent et valent respectivement f1 (a)
et f2 (a).
Si les limites quand x tend vers a de f1 (x) et f2 (x) existent et valent respectivement f1 (a) et f2 (a), alors on a
bien que la limite quand x tend vers a de f (x) existe et vaut f (a) = f1 (a) + if2 (a).

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