MA-Examen Corrigé

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2009-2010

Mécanique Analytique , examen final


Epreuve du 24 juin 2010 ; durée : 2h45 ; sans document ni calculatrice

Exercice 1 : Chariot (10 points)


ϕ
Un chariot de masse M peut glisser sur des rails le long
de l’axe x sans friction. A l’extrêmité d’une tige rigide de
longeur l et de masse nulle est fixée une masse m. La
masse m est plongée dans un potentiel
1
V (ϕ) = k cos2 (ϕ)
2
Il n’y a pas de gravité.
1. Quelle est la dimension de la constante k ?
2. Combien de degrés de liberté le système compte-t-il ?
3. Déterminer le Lagrangien.
4. Quelles sont les quantités conservées ? Pourquoi ? Expliciter leur forme.
5. Déterminer les équations du mouvement.
6. A l’aide des quantités conservées, écrire l’équation différentielle satisfaite par ϕ, i.e. cette équation
ne doit pas dépendre des autres coordonnées.
7. Faisons maintenant l’hypothèse M  m, i.e. m + M ' m.
(a) Déterminer par analyse dimensionnelle la forme de la fréquence d’oscillation de m.
(b) Réécrire l’équation différentielle satisfaite par ϕ en tenant compte de cette hypothèse.
(c) Montrer que cette dernière est une équation du type “oscillateur harmonique” pour z ≡ cos(ϕ),
i.e. z̈ = −ω 2 z, dont la fréquence satisfait l’analyse du point (a).
(d) Considérer les conditions initiales :
π
xM (0) = 0 , ẋM (0) = 0 , ϕ(0) = , ϕ̇(0) = αω
2
Avec 0 < α < 1.
i. Trouver les conditions initiales pour z(t).
ii. En déduire la trajectoire z(t).
iii. Ainsi que ϕ(t) et xM (t).
iv. Esquisser ϕ(t) pour α = 0, 1 et 1/2.

Exercice 2 : Sélection de potentiels (10 points)

On considère un système type :


m 2
L= q̇ − V (q)
2
et on va étudier différents potentiels possibles. Tous les paramètres sont positifs. Pour les esquisses, donner
toutes les indications nécessaire à la compréhension (axes, graduation, légende, . . .).
q  q 2
I : VI (q) = −α cos +β
L L
(a) On suppose une situation qui admet trois minima. Esquisser le potentiel, et indiquer (sans les
calculer), les énergies limite entre les différents régimes.
(b) Esquisser les orbites représentatives dans l’espace de phase.
    
q−a q+a
II : VII (q) = λ tanh − tanh
L L
(a) Trouver le minimum et les comportements asymptotiques.
(b) Esquisser le potentiel.
(c) Identifier les régimes possibles, et esquisser des orbites pour chaque cas dans l’espace de phase.
(d) Trouver la fréquence d’oscillation autour du minimum, et prendre la limite a  L.
α β
III : VIII (q) = + 2 − , q > 0.
q q
(a) Esquisser le potentiel.
(b) Trouver le minimum.
(c) Esquisser les orbites représentatives dans l’espace de phase.
(d) Trouver l’équation du mouvement pour q, sans la résoudre.
(e) Quelques étapes pour donner du sens à ce Lagrangien :
i. Donner le Lagrangien en coordonnées sphériques (r, θ, φ) pour une planète de masse m qui
tourne autour un soleil de masse M  m.
ii. Trouver l’équation du mouvement selon r.
iii. Dans l’équation ci-dessus, poser θ = π/2, et utiliser la conservation du moment cinétique :

Lz = mr2 φ̇

afin d’obtenir une équation pour r uniquement.


iv. On trouve la même forme que pour le potentiel initial. Donner la valeur correspondante
pour α et β.

Exercice 3 : Physique classique pas classique (10 points)

On considère un système physique dont la dynamique est régie par le Hamiltonien suivant :

H(p, q, t) = κp2 q 2 , κ>0

1. Ecrire les équations de Hamilton.


2. Retrouver le Lagrangien duquel ce Hamiltonien découle.
3. On aimerait résoudre cet exercice en utilisant la méthode de Hamilton-Jacobi.
(a) Poser l’équation de Hamilton-Jacobi, en imposant K(P, Q, t) = 0.
(b) Trouver la solution de l’équation de Hamilton-Jacobi par séparation de variables.
(c) En déduire la fonction génératrice de type F2 correspondante, et définir q(P, Q, t) et p(P, Q, t)
sachant que :
∂F2 (q, P, t) ∂F2 (q, P, t)
p= , Q=
∂q ∂P
(d) Vérifier que ces solutions satisfont bien aux équations du mouvement.
(e) Esquisser quelques orbites dans l’espace de phase.
2009-2010

Mécanique Analytique , Corrigé de l’Examen


Epreuve du 24 juin 2010 ; durée : 2h45 ; sans document ni calculatrice

Exercice 1 : Chariot

1. La constante k a la même dimension que le potentiel et donc [k] ∼ [V ] ∼ J.


2. Le système peut être décrit par la position de la masse M (xM ) et l’angle que fait la masse m avec
la droite perpendiculaire au rail (ϕ). Le système compte donc deux degrés de liberté.
3. On repère la position de m par xm = x + α + l sin ϕ et ym = β − l cos ϕ. Dès lors
1 1
L= M ẋ2 + m(ẋ2m + ẏm
2
) − V (ϕ)
2 2 (1)
1 1
= (m + M )ẋ2 + ml cos ϕẋϕ̇ + ml2 ϕ̇2 − V (ϕ)
2 2
4. Les quantités conservées sont :
∂L ∂L ∂L
(a) Comme = 0, la fonction hamiltonienne h = ẋ + ϕ̇ − L est conservée. On trouve
∂t ∂ ẋ ∂ ϕ̇
aisément :
1 1
h = (m + M )ẋ2 + ml cos ϕẋϕ̇ + ml2 ϕ̇2 + V (ϕ) (2)
2 2
∂L ∂L
(b) Comme = 0, la variable x est cyclique et son impulsion conjuguée P = est conservée.
∂x ∂ ẋ
On trouve alors :
P = (m + M )ẋ + ml cos ϕϕ̇ (3)
1
Remarquez que cette équation s’intègre aisément et donne x(t) = (P t + Q − ml sin ϕ).
m+M
5. L’équation d’Euler-Lagrange pour x donne simplement P = const. Pour ϕ, on trouve :
 
d ∂L d  ∂L ∂V
= ml cos ϕẋ + ml2 ϕ̇ = = −ml sin ϕẋϕ̇ − (4)
dt ∂ ϕ̇ dt ∂ϕ ∂ϕ
En effectuant la dérivée, on simplifie l’équation et l’on a :
∂V
ml cos ϕẍ + ml2 ϕ̈ + =0 (5)
∂ϕ

6. Afin d’éliminer ẍ, dérivons l’équation (3) par rapport au temps et injectons le résultat dans l’équation
précédente. On trouve donc :
ml 
ẍ = sin ϕϕ̇2 − cos ϕϕ̈ (6)
m+M
L’équation différentielle pour ϕ est donc donnée par :
 
m m2 l2 ∂V
ml2 1 − cos2 ϕ ϕ̈ + sin ϕ cos ϕϕ̇2 + =0 (7)
m+M m+M ∂ϕ
∂V
où = −k sin ϕ cos ϕ.
∂ϕ
7. (a) Les constantes à disposition sont k, l et m, où, on l’a vu, k est mesuré en Joules. On veut
exprimer la fréquence [ω 2 ] ∼ s−2 . La seule combinaison est alors :
k
ω2 ∝ (8)
ml2

1
(b) L’équation (7) où l’on pose M = 0 devient :

k
sin ϕϕ̈ + cos ϕϕ̇2 = cos ϕ (9)
ml2

(c) Si z ≡ cos ϕ satisfait z̈ = −ω 2 z, alors ϕ satisfait :

−z̈ = sin ϕϕ̈ + cos ϕϕ̇2 = ω 2 z = ω 2 cos ϕ (10)

Cette dernière équation est de la même forme que l’équation différentielle pour ϕ. On en conclut
donc que z(t) = A cos(ωt + ζ) et donc que

ϕ(t) = arccos z = arccos(A cos(ωt + ζ)) (11)


r
k
où A et ζ sont déterminés par les conditions initiales et où ω = , conformément au
ml2
point (a). La solution du problème est donc :

1
ϕ(t) = arccos(A cos(ωt + ζ)) et x(t) = (P t + Q − ml sin ϕ(t)) (12)
m

(d) Les conditions initiales doivent nous permettre de déterminer les constantes A, ζ, P et Q.
i. Comme z = cos ϕ, on trouve z(0) = 0 et ż(0) = −αω .
ii. En utilisant z(t) = A cos(ωt + ζ), on détermine ζ = π/2 et A = α. On peut réécrire la
solution z(t) = −α sin(ωt).
iii. Les conditions initiales impliquent que P = 0 et Q = ml. On a donc déterminé toutes les
constantes dans l’équation (12). Le problème est donc résolu.
iv. Le graphe ci-dessous présente ϕ(t) pour α = 0 (en bleu), α = 1 (en rouge) et α = 1/2 (en
jaune) où l’on a utilisé ω = 1.
3.0

2.5

2.0

1.5

1.0

0.5

2 4 6 8

Exercice 2 : Sélection de potentiels

I : (a) Voici le potentiel :


12

10

-15 -10 -5 5 10 15

2
(b) Voici l’espace de phase :

-5

-15 -10 -5 0 5 10 15

II : (a) On a :     
λ 2 q−a 2 q+a
VII0 (q) =− tanh − tanh (13)
L L L
le minimum se trouve donc en q = 0.
(b) Voici le potentiel :
-4 -2 2 4
-0.2

-0.4

-0.6

-0.8

-1.0

-1.2

-1.4

(c) Voici l’espace de phase :

1.5

1.0

0.5

0.0

-0.5

-1.0

-1.5

-4 -2 0 2 4

(d) Pour la fréquence on trouve :

VII00 (0) 4λ ah  i a/L→∞


2 a
ω2 = = tanh 1 − tanh −→ 0 (14)
m mL2 L L

3
III : (a) Voici le potentiel :

1 2 3 4 5

-1

-2

-3

-4

(b) Le minimum est en :



q= (15)
β
(c) Voici l’espace de phase :

1.5

1.0

0.5

0.0

-0.5

-1.0

-1.5

0 1 2 3 4 5

(d) L’équation du mouvement est donnée par :

2α β
mq̈ = 3
− 2 (16)
q q

(e) i. Le Lagrangien est donné par :

mh 2 i Mm
Lgrav = ṙ + r2 θ̇2 + r2 sin2 (θ)φ̇2 + G (17)
2 r
ii. L’équation du mouvement selon r est :
mM
mr̈ = mrθ̇2 + mr sin2 (θ)φ̇2 − G (18)
r2
iii. Dans la configuration demandée on trouve donc :

L2z mM
mr̈ = 3
−G 2 (19)
mr r
iv. En faisant le lien avec le potentiel donné on trouve :

L2z
α= , β = GM m (20)
2m

4
Exercice 3 : Physique classique pas classique

On considère un système dont la dynamique est régie par le Hamiltonien suivant :

H = κq 2 p2 (21)
1. Les équations de Hamilton sont données par :
∂H ∂H
q̇ = = 2κpq 2 et ṗ = − = −2κqp2 (22)
∂p ∂q
2. Pour retrouver le Lagrangien dont découle ce Hamiltonien, il suffit de faire la transformation de
Legendre inverse. On trouve donc :

L(q, q̇) = p(q, q̇)q̇ − H(p(q, q̇), q) où p(q, q̇) =
2κq 2
(23)
q̇ 2
=
4κq 2
3. (a) L’équation de Hamilton-Jacobi est donnée par :
 2
∂fq ∂ft
κq 2 + =0 (24)
∂q ∂t
où l’on a séparé f (q, t) = fq (q) + ft (t).
(b) On veut maintenant résoudre l’équation de Hamilton-Jacobi. Le second terme étant le seul à
dépendre du temps doit être constant. On a donc ft (t) = −αt. L’équation résiduelle est donc
r r  
∂fq α1 α q
=± → fq (q) = ± ln (25)
∂q κq κ q0
(c) La fonction génératrice de type F2 (q, P, t) est donc donnée par :
r  
P q
F2 (q, P, t) = −P t ± ln (26)
κ q0
On en déduit donc :
r  
∂F2 P1 ∂F2 1 q
p= =± et Q= = −t ± √ ln (27)
∂q κq ∂P 2 κP q0
En inversant la seconde relation on trouve :
 √ 
q(t) = q0 exp ±2 κP (Q + t) (28)

et en injectant cette dernière dans la première on a :


r  √ 
1 P
p(t) = ± exp ∓2 κP (Q + t) (29)
q0 κ
(d) Voyons maintenant si ces solutions sont correctes. Commençons par calculer q̇(t) et ṗ(t). On
trouve : √ √
q̇(t) = ±2 κP q(t) et ṗ(t) = ∓2 κP p(t) (30)
En utilisant la première équation de (27), on a
r
P
p(t)q(t) = ± (31)
κ
En combinant les deux dernières équations on a :
q̇(t) = 2κp(t)q(t)2 et ṗ(t) = 2κq(t)p(t)2 (32)
Ces équations coïncident bien avec les équations du mouvement !

5
(e) Voici le portrait de phase correspondant :
10

-5

-10
-10 -5 0 5 10

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