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Génératrice et moteur à courant continu

PARTIE THEORIQUE

1 -Essais des machines électriques


Lorsqu'onconstruitunemachine,onoptimisesesparamètrespourobtenirlemeilleurrendementpour des
conditions de fonctionnement données :ces valeurs (courant, tension, puissance,
vitesse...) sont appelées valeurs nominales (elles sont gravées sur la plaque
signalétique de lamachine).
Cette machine est faite pour être utilisée : un moteur doit entraîner un système en rotation (c'est-à-
dire fournir de la puissance mécanique); une génératrice, un alternateur, doivent transformer de
l'énergie mécanique pour alimenter en courant une installation (c'est-à-dire fournir de la puissance
électrique).Quandlamachinefournitunepuissance(diteutile)nonnulle,elleestencharge.Sielle ne
fournitaucunepuissance,elleestàvide:elleconsommeseulementsesproprespertes.
Les essais à vide, ou rotor bloqué pour les moteurs et en court circuit pour les génératrices, sont des
essais à puissance utile nulle, c'est-à-dire à puissance consommée réduite. Ils permettent de mesurer
des constantes de la machine pour prévoir comment elle va réagir en charge. Pour une très grosse
machine (>1 MW) ce sont les seuls essais possibles, sur le site de construction, qui permettent au
constructeur de vérifier qu'elle marchera.
L'essai en charge a souvent pour but de mesurer le rendement d'une machine électrique, soit :
pour un moteur : le quotient de la puissance utile (fournie sur l'arbre sous forme mécanique à la
charge) par la puissance électrique consommée (induit et inducteur)
pour une génératrice : le quotient de la puissance électrique fournie à la charge par la somme des
puissances mécanique entraînant le rotor et électrique alimentant l'inducteur.

2 –Machines à courant continu (moteur et génératrice)

2-1) Loi d'Ohm dans le circuit rotorique


Moteur et génératrice sont une seule et même machine : par construction, elle est réversible. La loi
d'Ohm s'écrit selon 2 conventions :
Conventionrécepteur(moteur) Convention générateur(génératrice)
U=E+RI U=E-RI
R R

I I
U U

E est la fcem (force conter électro-motrice) du moteur ou la fem de la génératrice, R est la résistance
interne.
Un simple changement de signe permet de passer de l'une à l'autre : selon que le courant I est
consommé par la machine ou fourni à l'extérieur, la machine fonctionne en moteur ou en génératrice.
Le circuit ci-dessus, auquel on applique la loi d'Ohm, est le circuit de l'enroulement sur le rotor de la
machine. Le rotor est un cylindre en fer feuilleté où l'on a usiné des encoches en périphérie selon ses
génératrices. Ce circuit est aussi le circuit de puissance car le couple de la machine est proportionnel
au courant I (cf 1-3). La puissance est donc limitée par le courant maximum qu'on peut fairepasser
du rotor tournant à l'extérieur fixe (pour une génératrice) par un contact glissant charbon/cuivre
(contactbalais/collecteur).Lachutedetensiondueàcedoublecontactestdel'ordreduvolt:e B1V.
Lerotorestaussiappeléinduitcarilsubitl'inductionprovenantdustatorinducteur.

2-2) Le stator inducteur


Lestatorcomporte2piècespolairesdiamétralementopposéesquienveloppentchacunelerotor surun angle
de /2 . Au moyen d'aimants permanents (pour les petits moteurs) ou d'un circuit inducteur
(alimenté par le courant d'excitation i continu), les piècespolaires deviennent des pôles N et S fixes :
leslignesd'inductionainsiengendréesserefermentparlacarcassedustatoretàtraverslerotor.Elles
ontleplusgrandmalàtraverserl'entrefer,c'est-à-direlesquelquesmillimètresd’airséparantlestator fixe du
rotor tournant : prenant le chemin le plus court, elles sont orthogonales au surfaces cylindriques,
elles sont donc radiales dans l'entrefer.
L'induction Bs est maximum dans l'axe des pôles et pratiquement nulle dans l'espace interpolaire. Le plan où
l'induction s'annule (appelé plan neutre) est le plan de symétrie des 2 pôles N et S.

ligne (plan)neutre

b
Nord
Nord
0s/2s Sud3s/2 2s

stator

entrefer

2-3) Couple du moteur à courant continu


Soit Bsl'induction statorique régnant dans l'entrefer au niveau des pôles. Soit  le flux de Bs à
travers l'entrefer sous une pièce polaire. On alimente le circuit rotorique par un courant I continu
traversant n conducteurs logés dans les encoches rotoriques.
Parletruchementdusystèmecharbons/collecteur,lecourantIcirculeenfaisantletourdurotor:Iva d'avant
en arrière sous le pôle N statorique et d'arrière en avant sous le pôle S statorique. Cette circulation
de I transforme le rotor en dipôle magnétique Mr orthogonal à Bs ,Mr restant fixe par
rapport au stator malgré la rotation du rotor. Sur le rotor s'exerce alors le couple= MrxBs qui le fait
tourner. C'est un moteur.
Pour la démonstration on peut considérer les couples des forces de Laplace élémentaires qui
s'exercent sur les conducteurs rotoriques. Sous un pôle N statorique ces forces contribuent à un
couple de même sens que celles s'exerçant sur les conducteurs rotoriques placés sous le pôle S .
Le couple théorique global est donné par
=n  I/2
Il faut en retrancher le couple de pertes pour obtenir le couple utile, c'est-à-dire utilisable pour
entraîner une charge en rotation.
Le rotor qui voit Bs changer de direction à chaque demi-tour doit être en tôles feuilletées pour
minimiser les pertes fer par courants de Foucault : sinon il ne pourrait pas tourner.

Critiques du moteur à courant continu :


- couplelimitéparImaximum
- espaceperduentrelespôles:pas decouplelàoù l'inductionestnulle
- fragilitéetcoûtélevédusystèmecharbons/collecteur.

2-4) FEM de la génératrice à courant continu (ou fcem du moteur)


Le stator est toujours inducteur (pôles N et S statoriques, flux  de Bs sous les pôles) mais on fait
tourner (par un apport mécanique extérieur) le rotor de la machine : chacun des n conducteurs
rotoriques passe successivement sous un pôle N puis sous un pôle S. Il est donc le siège d'une fem
alternative (loi de Lenz). Par le truchement du système charbons/collecteur (fonctionnant en
redresseur mécanique), ces fem peuvent être redressées et mises en série pour donner une fem
résultante continue
E = n N .
N est la vitesse de rotation en tr/sec : c'est la traduction de l'opérateur d/dt de la loi de Lenz.
Les 2 formules du couple et de la fem expriment la conservation de la puissance au niveau de
l'entrefer. En effet E I = n N  I = n  I/2 = 
E I est la puissance électrique et  la puissance mécanique.

2-5) Commande de vitesse d'un moteur à courant continu


Laloid'OhmpourlecircuitrotoriqueestU=E+RI+eB.Silemoteurestàvide,lecourantIabsorbé
estnégligeableetUE=nN
La vitesse N est proportionnelle à la tension U d'alimentation; c'est le grand intérêt du
moteur à courant continu. En inversant U, on peut même le faire tourner en marche arrière. Si R est
relativement faible, le moteur en charge absorbant le courant I pour développer le couple n  I/2,
tourne pratiquement à la même vitesse qu'à vide puisque R I et eB restent petits devant UE.
Ainsi, développant un couple uniquement fonction du courant absorbé (et de ), le moteur à courant
continu est l'idéal pour la traction électrique (pas d'embrayage, pas de boite de vitesses) : tramway,
métro, trolleybus, SNCF... Il lui faut par contre une alimentation en tension continue U variable.
2-6) Réaction magnétique d'induit
Lorsquelagénératriceestencharge,pardéfinitionelledébiteuncourantI0;lorsquelemoteuresten charge,
il absorbe un courant I0. Ce courant I qui traverse l'enroulement rotorique crée un champ
magnétique moyen B r (parallèle à Mr et orthogonal à Bs). Dans l'entrefer règne une induction
résultanteB = B r + Bs qui dis symétrise l'induction B( par rapport à l'axe des pôles. Cela a 2
conséquences :
la ligne neutre (où B()=0) n'est plus le plan de symétrie mécanique des 2 pôles), elle tourne d'un
certain angle puisque B total n'est plus parallèle à l'axe des pôles : il faut faire tourner les charbons
pour retrouver toute la fem.
si le fer est proche de la saturation, des parties des pièces polaires, soumises à l'induction B la plus
intense, peuvent saturer. Le flux  par pôle, proportionnel à la valeur moyenne de B sous unpôle,
s'en trouvera affaibli. Ainsi la fem et le couple s'en trouvent diminués.

N S N S

Réaction magnétique de l'induit (moteur, génératrice)

2-7) Le moteur universel


Prenons un moteur continu série (par exemple le démarreur d'une voiture) : c'est le même courant I
qui alimente le rotor et le circuit statorique créant l'induction Bs donc  . Le couple instantané est
donc n(I) I /2.
LorsqueIestalternatif,(I)etIchangentdesigneenmêmetempsetlavaleurmoyennedesurune période
est non nulle. Le moteur série peut donc fonctionner en alternatif. Même si son stator est
constituédetôlesfeuilletées,ilabeaucoupdepertesquiluidonnentunassezmauvaisrendement.
C'est le moteur typique du petit électro-ménager, des perceuses, ponceuses...etc.
Génératrice et moteur à courant continu
PARTIE PRATIQUE : Mécano Leybold

Cette séance est destinée à vous familiariser avec le fonctionnement d'une dynamo, d'un alternateur
ou d'un moteur électrique. Le but des ces séances sur les machines électriques (courant continu et
alternatif)estd'apprendrequelquesrudimentsd'électrotechnique.Iln'estdoncpasobligatoiredefaire toutes
les manipulations proposées dans le T.P. mais bien plus important d'aller à son rythme et de bien
assimiler les notions abordées. L'objectifest de répondre à quelques interrogations quotidiennes
:
Comment marche un alternateur de voiture, une dynamo de vélo, un moteur électrique, un robot
ménager?
Ces séances sont en particulier l'occasion de revoir les notions de force électromotrice induite (fem),
de courant induit...
Ce TP est presque complètement descriptif et son compte-rendu sera intéressant s'il comporte assez
deschémasoudegraphesillustrantlesobservations.Onsereporterapourlemontagedumécanoàla
documentation Leybold.

1Il -est nécessaire, au terme


Génératrice à videdu (dynamo,
TP, de retenirpau20
minimum :
doc. Leybold)
lasignificationdesnotionsdestator,rotor,balais,fem,courantinduit,collecteur
Lestatorinducteurestconstituéde2aimantspermanents"discoïdes"(lespiècespolairessontcentrées
lefonctionnementd'unmoteuràcourantcontinu,d'unmoteuruniversel
àl'aidedudisqued'aluminium,vérifierquelechampestmaximum),l'induitestconstituéparlerotor
ce qu'est une génératrice, une dynamo.
bipolaire.Cerotorestentraînéparunmoteuruniversel(§5)alimentéentensionalternativevariable au
moyen d'un autotransformateur branché sur le réseau. La tension variable permet d'ajuster la vitesse
derotationN(tr/mnoutr/s).
Régler la vitesse de rotation du rotor (N) à 1000tr/mn avec le stroboscope. Observer à l'oscillo la
tension entre les balais (ou charbons) connectés sur les bagues (les 2 bagues connectées sont les plus
éloignées de l'enroulement, la plus proche est non connectée). Déterminer la vitesse de rotation N.
Dessinerlacourbeobservée,donnerl'origineetexpliqueràl'aidedeschémasl'alluredelafem(force électro-
motrice) ainsi produite. La machine, sur les bagues, est une une génératrice synchrone qui
seraétudiéendétaildansleTPsurl'alternateur.
Connecter les charbons au collecteur. Observer la tension entre lames du collecteur selon la position
desbalaisparrapportauchampstatorique.Pour3positionsdesbalais(0°, 45°et90°parrapportàla direction
du champ statorique Bs), dessiner la figure observée à l'oscillo en précisant les instants de
commutations. Pour quelle position des balais la tension moyenne, lue sur le voltmètre continu, est
elle maximum ?Pourquoi ?
Onconstateainsilerôleessentielderedresseurmécaniquejouéparlesystèmebalais-collecteurdans
unegénératriceàcourantcontinu:latensiondélivréeestredressée(maisloind'êtrecontinue).

Monter les balais sur les lames du collecteur, les orienter de façon à avoir une tension continue
maximum. Relever la fem E continue en fonction de la vitesse de rotation N(1000 tr/mn,
mesuréeà l'oscillo) ettracerE(N).LaloideLenzestellevérifiée?
Pour une machine à courant continue la loi de Lenz s'écrit :E=n N .
Calculer  pour N=1000trs/mn (unités, précision?) en prenant :
E : tension maximum observée à l'oscillo
n:nombredeconducteursdurotor(n=80x12soit12enroulementsde80spireschacuns)
N :vitessederotationentr/s
Observerlafempourlerotormultipolaire12lames(balaissurlesbaguespuissurlecollecteur):quel est
l'intérêt de cerotor?

2 –Génératrice encharge (c'est à dire qui débite)


Rotor bipolaire, ajuster N à 1000tr/mn, orienter les balais pour avoir la tension continue maximum à
vide E, puis faire débiter directement la génératrice sur un ampèremètre (cal. 1A) en série avec une
résistance de 1 ohm (boite AOIP, I<0.75A).
Pourquoi la génératrice ralentit-t-elle? Ramener la vitesse de la génératrice à la valeur qu'elle avait à
vide et mesurer au voltmètre continu la chute de tension de E (à vide) à U (en charge). La différence
E-U correspond-elle à la chute ohmique rI? (r=1,35 résistance du rotor). La loi d'Ohm s'écrivant
U=E-rI-eB. Peut-on expliquer E-U par la chute de tension sur les balais eB1V ?
On explique cette chute de tension supplémentaire par la réaction magnétique de l'induit. Observer
l'allure de la tension à l'oscillo : en charge l'enroulement rotorique devient un dipôle magnétique Mr
qui est en moyenne perpendiculaire à Bs. Le champ magnétique résultant n'est donc plus parallèle à
Bs. Faire un schéma et indiquer le sens des vecteurs Mr, Bs, Btotal, et le couple de freinage
MrxBs, pour un sens de rotation donné.
Tourner les balais pour retrouver le courant et la tension continues maximum c'est à dire lorsque les
balais sont parallèles au nouveau champ résultant. Noter le sens de cette rotation par rapport au
mouvement du rotor.

3 - Rôle du collecteur pour unmoteur


Monter seul le rotor bipolaire alimenté par les balais en courant continu 1A :
soit par les 2 bagues : constater grâce à la boussole que lorsqu'on fait tourner (à la main) le rotor, le
dipôle magnétique reste lié au rotor.
soit par les 2 lames du collecteur : le dipôle magnétique (pôle nord et pôle sud) reste en moyenne
orienté dans la même direction (laquelle?) par rapport à la ligne des balais, c'est-à-dire par rapport à
un support fixe. Il balaie cependant tout un demi plan.
Cette propriété (dipôle magnétique Mr gardant en moyenne la même direction) est utilisée dans le
moteur à courant continu : le dipôle rotorique baignant dans un champ magnétique Bs créé par le
stator (enroulement ou aimants permanents), est donc soumis à un couple MrxBs qui entraîne le
rotor.
Refairelamêmeexpérienceaveclerotormultipolaire.Quelledifférencedecomportementconstatez- vous?
Quelestl'anglebalayécettefois-ciparledipôlemagnétique?Quelenestl'intérêt?

4 - Moteur à courant continu


Lestatorinducteurestconstituéde2aimantspermanents"discoïdes"(lespiècespolairessontcentrées
àl'aidedudisqued'aluminium,vérifierquelechampestmaximum),l'induitestconstituéparlerotor
bipolaire.Lecollecteurdel'induitdurotorbipolaireestalimentéparuncourantcontinuI=1A.
On constate ainsi la réversibilité génératrice  moteur puisque par construction, c'est la même
machine : la génératrice débite du courant I et le moteur en consomme; le couple nI/2 change de
signe avec I : il s'exerce dans le sens du mouvement pour le moteur et freine le mouvement de la
génératrice.
Rotor immobile : noter le courant consommé I par le moteur. Lâcher le rotor : il démarre, noter le
nouveau courant consommé. D'où vient la différence de courant? (Noter qu'à l'arrêt U=rI+e B et
qu'en rotation U=E+rI+eB).
Tournerlesbalaispourtrouverlemaximumducourantconsommé;lesbalaissontalorsparallèlesau
nouveau champ résultant. Noter le sens de cette rotation par rapport au mouvement du rotor.
Expliqueravecunschémalaréactionmagnétiqued'induit.
Relever avec le stroboscope la vitesse du moteur N(1000tr/mn, vérifier ces valeurs à l'oscillo) en
fonction de la tension d'alimentation continue U et tracer N(U). La courbe passe-t-elle par l'origine?
En déduire la chute de tension sur les balais eB.
Quel est l'intérêt de changer le signe de la tension U d'alimentation? A partir de la pente de N(U),
calculer n et comparer à la valeur trouvée pour la génératrice.

5 – Moteur universel
Construire un tel moteur (§31 p 39 doc Leybold)
le faire tourner par alimentation en courant continu (démarreur de voiture)
le faire tourner par alimentation en courant alternatif (électroménager, ...) Attention : rester à moins
de 10% de la tension maximale de l'autotransformateur
Pourquoi ce moteur tourne-t-il? Se rappeler que le couple s'écrit n I /2.

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