Mémoire retention U
Mémoire retention U
Mémoire retention U
A toute l’équipe pédagogique de l’école de sage-femme de Caen pour ces quatre années et
particulièrement à Mme Isabelle GOUPILLE pour son soutien et son accompagnement durant
la réalisation de ce mémoire.
A mes parents, à ma sœur Suzanne et mon frère Achille pour votre présence et votre soutien
sans faille.
A Marie, Jeanne, Céleste, Clarisse et Marion pour nos rires et tous les moments vécus
ensemble.
A l’ensemble de ma promotion, pour votre bonne humeur et votre soutien au cours de ces
quatre années.
Glossaire
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
ET : Ecart Type
min : Minutes
ml : Millilitres
Discussion ......................................................................................................................... 19
1. Forces et faiblesses ................................................................................................... 19
1.1 Forces ................................................................................................................. 19
1.2 Faiblesses ............................................................................................................ 19
2. Analyse des résultats................................................................................................. 19
2.1 Description de la population ............................................................................... 19
2.2 Caractéristiques obstétricales .............................................................................. 20
2.3 Caractéristiques et prise en charge des RUPP ...................................................... 23
3. Propositions de prise en charge ................................................................................ 24
3.1 En salle de naissance ........................................................................................... 24
3.2 En suites de naissance ......................................................................................... 25
Conclusion......................................................................................................................... 27
Introduction
1. Rétention urinaire : définition et épidémiologie
La rétention urinaire du post-partum (RUPP) est une complication possible du post-partum qui
reste insuffisamment connue et souvent sous-estimée. L’incidence des RUPP varie
considérablement dans la littérature. Elle semble comprise entre 0,45 % et 17,9 % (1) (2) (3).
La rétention urinaire complète du post-partum (RUPP-C) est définie par l’impossibilité d’uriner
spontanément dans les 6 heures suivant l’accouchement ou dans les 6 heures suivant
l’ablation de la sonde urinaire ou dans les 6 heures suivant le dernier sondage urinaire qui a
eu lieu après l’accouchement. Elle peut être qualifiée de persistante si elle se prolonge au-delà
de 72h (1) (4) (5).
2. Physiopathologie
La physiopathologie est encore mal connue à l’heure actuelle mais plusieurs hypothèses ont
été émises. Il semblerait que des facteurs physiologiques et mécaniques liés à la grossesse en
soient responsables. La vessie est un organe sensible aux hormones. Avec l’augmentation du
taux de progestérone au cours de la grossesse, le tonus des fibres musculaires lisses diminue,
1
l’ensemble du tractus urinaire se dilate, la vessie devient hypotonique et sa capacité augmente
jusqu’au huitième mois. Avec la croissance de l’utérus au cours de la grossesse, la vessie prend
une position plus abdominale que pelvienne. Cela entraîne un allongement de l’urètre et une
augmentation de la pression urétrale. Ces modifications ont pour objectif de maintenir la
continence pendant la grossesse pour équilibrer avec la surpression de l’utérus gravide. Ainsi,
ce phénomène peut expliquer une composante du mécanisme de rétention urinaire (3) (5)
(6).
Un autre mécanisme de RUPP implique des lésions nerveuses lors de l’accouchement. En effet,
la vessie est innervée par les systèmes nerveux parasympathique, sympathique et somatique.
Le système parasympathique est le moteur de la miction en stimulant la contraction du
détrusor. Le système sympathique, quant à lui, permet la continence par une action de
renforcement des mécanismes de clôture notamment en stimulant la contraction du sphincter
urétral interne. Ce système permet également l’adaptation du tonus vésical. Le nerf pudendal
qui est un nerf moteur somatique innerve les sphincters striés de l’urètre et de l’anus ainsi que
le périnée et les organes génitaux externes (3) (5) (7).
Dans certaines situations, des lésions nerveuses partielles ou complètes peuvent apparaître.
Celles-ci peuvent survenir à la suite d’un accouchement par voie basse au cours duquel les
nerfs pelviens ont été étirés. La prolongation de la deuxième partie du travail, la compression
du plancher pelvien par la tête fœtale ainsi que la pression créée par les efforts expulsifs ont
été décrits dans la littérature comme des facteurs favorisant de lésions nerveuses. Il est
également possible de voir des dénervations lors de césariennes (3) (5).
Ainsi, la survenue de lésions du système nerveux peut favoriser les RUPP puisque des lésions
du système parasympathique entraînent une diminution de la contraction du détrusor avec
une diminution de la sensation vésicale. Une diminution de la compliance vésicale et une
augmentation des pressions de stockage peuvent s’observer dans le cas de lésions du système
sympathique (3) (5).
2
2.3 Mécanismes obstructifs
La survenue d’une rétention d’urine peut, également, être favorisée par un hématome ou un
thrombus vaginal formé à la suite d’un accouchement traumatique. Les mesures anti-
hémorragies du post-partum (HPP) comme le ballon de Bakri, les mèches à prostates ou les
compresses sont également des facteurs favorisants (3).
2.4 Douleurs
3. Facteurs de risques
Il semble que l’âge soit un facteur protecteur de rétention urinaire en post-partum. En effet,
chez les patientes âgées de 21 à 40 ans, le taux de rétention vésicale complète est supérieur à
celle des femmes âgées de 41 à 46 ans. Cela pourrait s’expliquer par un tonus sympathique
plus élevé. Les études n’ont pas montré d’influence de l’indice de masse corporel (IMC) dans
le développement des RUPP.
Les femmes présentant des lésions urologiques obstructives ou de neuropathies (la sclérose
en plaque par exemple) sont plus à risque de développer une RUPP en post partum (3).
3
3.2 Facteurs obstétricaux
Plusieurs facteurs obstétricaux ont été identifiés comme favorisant les RUPP. La primiparité a
été identifiée comme facteur de risque indépendant de RUPP dans plusieurs études. Cela
signifie qu’elle n’a pas besoin d’être associée à d‘autres facteurs pour favoriser l‘apparition de
RUPP (3) (5) (8) (9). Ce constat s’explique par le fait que les femmes primipares ont une
sensibilité accrue du plancher pelvien. Elles ont ainsi plus de risques de lésions nerveuses et
des lésions périnéales plus importantes que les femmes multipares (6).
Un travail prolongé, notamment s’il est supérieur à 700 minutes, soit 11,7 heures, est un
facteur favorisant de RUPP, puisque cela engendre des compressions pelviennes importantes
(10). D’autres études ont également montré qu’une durée prolongée de la dilatation complète
à l’expulsion du fœtus, est un facteur de risque indépendant de RUPP (3) (11). En effet, si cette
phase du travail est prolongée, il y a des risques de lésions des nerveuses par la force
mécanique exercée sur les muscles du plancher pelvien. Cette situation peut également
engendrer un œdème périnéal provoquant une obstruction mécanique à la sortie d’urine (6)
(9) (12).
Les extractions instrumentales sont un facteur de risque indépendant de RUPP (9) (16). Elles
peuvent entraîner un traumatisme du plancher pelvien avec des lésions nerveuses,
musculaires, de la vessie ou du sphincter de l’urètre créant une altération des réflexes et des
mécanismes volontaires nécessaires à la miction. Elles peuvent aussi s‘accompagner d’un
œdème vulvaire ou d’un thrombus créant une obstruction mécanique à l’évacuation d’urine
(5) (6) (13) (17).
Dans plusieurs études, les accouchements par césarienne semblent être associés
fréquemment à une RUPP. L’explication semble être en lien avec la dose d’anesthésie loco-
4
régionale utilisée, de la quantité de liquide administré en peropératoire et de l’utilisation d’une
analgésie péridurale postopératoire à la morphine (1) (18).
La macrosomie du nouveau-né a également été décrite comme facteur de risque de RUPP (5).
En effet, il est possible que la naissance de nouveau-nés avec un poids de naissance élevé,
supérieur à 4000g, puisse provoquer davantage de traumatismes pouvant entraîner des
douleurs plus importantes, avec éventuellement un effet inhibiteur sur la fonction vésicale (19)
(20) (21).
4. Diagnostic
La présentation clinique est variable. Un globe vésical associé à une impossibilité à uriner sont
le plus souvent observés. Des douleurs pelviennes persistantes, une matité sus-pubienne ou
5
une urgenturie avec impossibilité de miction peuvent également être présentes. Dans certains
cas, un syndrome dysurique avec un faible volume mictionnel peut être identifié ainsi que des
mictions fréquentes mais incomplètes et lentes avec un jet intermittent. Le diagnostic repose
sur un sondage urinaire évacuateur à visée diagnostique ou sur la mesure échographique du
volume vésical avant la miction ou du RPM après (3) (4) (27).
Le diagnostic de rétention urinaire par mesure échographique (bladder scan) est une méthode
fiable, reproductive et non invasive, qui évite l’exposition à un risque infectieux causé par le
sondage urinaire (4) (28).
5. Prise en charge
Il n’existe pas de consensus dans la littérature de la prise en charge des RUPP. Cependant, si
une femme est dans l’incapacité d’uriner dans les 6h suivant son accouchement ou suivant le
retrait de la sonde urinaire à demeure ou suivant le dernier sondage urinaire après
l’accouchement, il convient d‘effectuer dans un premier temps une mesure du volume vésical
par échographie ou bladder-scan. S’il est supérieur à 400 ml, la vessie doit être vidée par
sondage intermittent. S’il est inférieur à 400 ml, des mesures d‘aides pouvant stimuler le
réflexe de miction peuvent être proposées. En cas de douleurs, il est conseillé de proposer des
antalgiques oraux. Si la patiente présente un œdème vulvaire ou un hématome, la glace locale
peut être une option. Il est également recommandé de mettre en place des mesures incitatives
comme prendre une douche chaude, écouter de l’eau couler ou mettre les mains sous l’eau
(3). L’acupuncture semble également être une option de traitement dans le post-partum
immédiat lors du diagnostic de la RUPP. Dans un essai randomisé portant sur 55 femmes
atteintes de RUPP-C, 92 % des femmes avait obtenu une miction spontanée dans l’heure
suivant la séance d’acupuncture (29).
Si, malgré les mesures mise en place, les patientes n’arrivent pas à uriner, il est nécessaire de
mesurer le volume vésical toutes les heures à l’aide d’un bladder scan et de vider la vessie si
le volume d’urine est supérieur à 400 ml. Le traitement repose sur le sondage intermittent
toutes les quatre à cinq heures jusqu’à ce qu’une miction efficace et spontanée soit récupérée,
c’est à dire l’obtention d’un RPM inférieur à 150 ml.
6
Si une patiente arrive à uriner mais se plaint de difficultés de vidanges mictionnelles, il est
nécessaire de mesurer le volume d’urine dans la vessie après la miction pour vérifier qu’il n’y
ait pas un RPM supérieur à 150 ml. Dans ce cas, la patiente présenterait une RUPP-P qui
nécessite des sondages intermittents post-mictionnels jusqu’à l’obtention d’un RPM inférieur
à 150 ml (4).
Si la RUPP persiste au-delà de 72h, le traitement en ambulatoire doit se poursuivre. Pour cela,
il est nécessaire que la patiente apprenne l’auto-sondage qui doit s’accompagner de
l’utilisation d’un calendrier mictionnel pour optimiser la prise en charge (3) (4) (30). Un
sondage à demeure peut également être envisagé selon l’état général et périnéal ou selon
l’impossibilité de la patiente à la réalisation d’auto-sondages. La prise en charge peut
également être effectuée par une IDE à domicile si nécessaire. Cependant, des études ont
montré que la résolution de la RUPP était plus rapide avec des sondages vésicaux intermittents
et que le taux de satisfaction des patientes était plus élevé (30) (31). Par ailleurs, le risque
d’infection urinaire, plus important avec un sondage urinaire à demeure, est proportionnel à
la durée du sondage. Celui-ci génère également un inconfort maternel et les muqueuses
urogénitales peuvent en être irritées (3).
L’administration d’alpha-bloquants, qui permet une relaxation des fibres musculaires lisses de
l’urètre et du col vésical, ôtant ainsi les résistances à l’évacuation d’urine, n’est pas efficace
dans ce contexte (4).
6. Conséquences
L’évolution naturelle des RUPP-C tend vers une résolution complète après un à trois jours de
sondages urinaires intermittents dans 98 % des cas ; elle n’est pas associée à une prévalence
accrue de symptômes urinaires à long terme. Dans 2 % des cas, la RUPP-C peut se prolonger
au-delà de 3 jours et peut nécessiter des sondages pendant plusieurs semaines.
L’évolution des RUPP-P aboutit à une résolution complète dans 96 % à 100 % des cas dans un
délai de 2 à 5 jours, et ce, même avec des RPM initialement très importants (500 à 1000 ml)
(4).
7
6.2 Conséquences d’une surdistension vésicale
De plus, il est recommandé d’effectuer un clampage tous les 500 ml pour une évacuation
progressive des urines. Dans le cas d’une vessie distendue, lorsque la miction est trop rapide,
le retour veineux important vers les capillaires de la muqueuse vésicale peut provoquer une
hématurie macroscopique (1).
Les manœuvres de sondages urinaires sont associées à un risque accru d’infections urinaires
qu’il convient de limiter en respectant les méthodes usuelles d’asepsie. L’antibioprophylaxie
n’est pas nécessaire. Seules les infections urinaires symptomatiques justifient la réalisation
d’un ECBU avec un traitement adapté à l’antibiogramme (3).
La survenue d’une RUPP implique une médicalisation importante du post-partum. Ainsi, elle
peut avoir un impact psychologique non négligeable. Cependant, aucune étude sur la qualité
8
de vie n’a été effectuée à ce sujet et son implication dans l’augmentation du risque
d’apparition de dépression du post-partum n’a pas été démontrée (3).
Concernant les conséquences à long terme, très peu de données existent dans la littérature.
Yip et al ont réalisé une enquête téléphonique quatre ans après la survenue d’une RUPP-C, et
ont sélectionné un groupe témoin n’ayant pas eu de RUPP-C. Il n’y avait pas de différence
significative entre les deux groupes concernant la prévalence des symptômes d’incontinence
urinaire d’effort, d’urgenturie, de nycturie et de la fréquence mictionnelle (33).
7. Prévention
7.1 Per-Partum
Au cours du travail, l’objectif est d’éviter une distension excessive de la vessie pour éviter des
lésions du détrusor. Pour les patientes sous analgésie péridurale, il est recommandé
d’effectuer des sondages urinaires intermittents au moins toutes les 4 heures avec pour
objectif un volume d’urine inférieur à 500 ml. Il semble également nécessaire d’avoir des
intervalles personnalisés de vidange vésicale notamment en fonction du remplissage
vasculaire ou si lors des précédents sondages, le volume d’urine était supérieur à 500 ml. La
mise en place d’une sonde urinaire à demeure est également une alternative notamment en
cas de pathologie (5).
7.2 Post-partum
Le diagnostic précoce est très important dans la durée de la RUPP car le délai de prise en
charge de la RUPP a été identifié comme étant le principal facteur de risque de sa persistance
(1).
9
Il semble qu’une meilleure prise en charge passe avant tout par la précocité du diagnostic et
une meilleure information des femmes, une meilleure formation des professionnels de santé
et la mise en place de protocole de surveillance rigoureuse dans les maternités (1) (5).
La rétention urinaire du post-partum est une complication possible du post-partum que nous
sommes amenés à prendre en charge dans notre pratique professionnelle.
L’approfondissement des connaissances sur cette pathologie est donc nécessaire pour
améliorer la prise en charge des patientes.
10
Matériel et méthodes
1. Problématique
2. Objectifs
L’objectif principal de l’étude est d’identifier les facteurs de risques de rétentions urinaires du
post-partum au CHU de Caen et de les comparer à ceux décrits ou retrouvés dans la littérature.
Les objectifs secondaires sont d’évaluer l’incidence des rétentions urinaires du post-partum
au CHU de Caen et d’étudier et analyser leur prise en charge.
3. Hypothèses
- L’incidence des RUPP au sein du CHU de Caen est semblable à celle retrouvée dans la
littérature
- Les prises en charge sont inhomogènes
11
4. Type d’étude
L’étude menée dans le cadre de ce mémoire est une étude descriptive, rétrospective et
monocentrique à partir de l’étude des dossiers médicaux informatisés des femmes ayant
présenté une RUPP au sein du CHU de Caen entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2022,
soit sur une période de 6 ans.
5. Population concernée
Sont incluses dans l’étude, les patientes ayant accouché au CHU de Caen et ayant présenté
une RUPP.
Les dossiers des patientes ayant des antécédents urologiques n’ont pas été retenus.
6. Recueil de données
L’étude a reçu un avis favorable du CLERS du CHU de Caen le 31 Juillet 2023 (Annexe
1). Nous avons également obtenu l’accord de la sage-femme coordinatrice de la maternité
Mme A. LETARDIF et de la cheffe de service de gynécologie-obstétrique Mme DENOUAL-ZIAD,
avant de débuter le recueil de données.
Une première sélection informatique a été effectuée grâce aux codages informatiques afin de
ne retenir uniquement les dossiers des patientes ayant développé une RUPP. Au total, 67
dossiers ont été obtenus, auxquels ont été exclus 13 dossiers dont 6 concernaient des
nouveau-nés et 7 des femmes n’ayant pas présenté de RUPP.
12
67 dossiers
54 dossiers au total
Les données médicales ont été recueillies sur les logiciels 4D Obstétrique et USV2 du CHU de
Caen. La saisie manuelle des données a permis de relever : l’âge, le poids et l’IMC avant la
grossesse, la prise de poids pendant la grossesse, la parité, le terme d’accouchement, la durée
du travail, le type et la durée de l’anesthésie au cours du travail, le type de vidange vésicale, le
nombre de SUI pendant le travail, la voie d’accouchement, les extractions instrumentales, les
lésions périnéales, la durée des efforts expulsifs, la présentation fœtale, le poids et le
périmètre crânien du nouveau-né, les caractéristiques du post-partum et la prise en charge de
la RUPP.
Nous avons réalisé des statistiques descriptives afin d’analyser la population sélectionnée pour
cette étude. Nous avons calculé les moyennes et écarts types ainsi que les médianes pour les
données quantitatives. Pour les données qualitatives, nous avons calculé les fréquences et les
pourcentages.
13
Pour les comparaisons de répartitions nous avons eu recours au test de Chi-deux. Les calculs
statistiques ont été réalisés grâce à un compiler en ligne. Nous avons utilisé une p-value <0,05
pour la significativité de nos tests.
14
Résultats
1. Description générale de la population
N=54
Age (années), moyenne (écart-type(ET)) 29,7 (5,2)
Parité, n (%)
Primiparité 33 (61,1)
Multiparité 21 (38,9)
15
Durée avec SUD (heures), moyenne (ET) 3,7 (4,7)
16
2. Analyse statistique des RUPP
Tableau II : Répartition comparative entre le groupe des patientes ayant présenté une RUPP
et les statistiques générales du CHU entre 2017 et 2022
N = 18 565
Patientes ayant Statistiques générales p-value
présenté une RUPP CHU Caen
N = 54 N = 18565
Parité, n (%) 0,013
Primiparité 33 (61,1) 8219 (44,3)
Multiparité 21 (38,9) 10346 (55,7)
Terme
d’accouchement
(SA), n (%) 3 (5,6) 2241 (12,1) 0,142
< 37 1 (1,8) 1092 (5,9) 0,208
37 – 37+6 5 (9,3) 2552 (13,7) 0,519
38 – 38+6 17 (31,5) 4412 (23,8) 0,184
39 – 39+6 10 (18,5) 4604 (24,8) 0,286
40 – 40+6 18 (33,3) 3664 (19,7) 0,012
41 – 42
Voie d’accouchement, 0,001
n (%)
Césarienne 21 (38,9) 3858 (20,9)
AVB 33 (61,1) 14707 (79,1)
Extractions < 0,001
instrumentales, n (%) 21 (38,9) 2435 (16,6)
Analgésie péridurale, n 0,083
(%) 44 (81,5) 13131 (70,7)
Episiotomie, n (%) 5 (9,3) 677 (4,6) 0,012
LOSA, n (%) 5 (9,3) 572 (3,1) 0,014
17
3. Incidence des RUPP au CHU de Caen
Tableau III : Incidence par année des RUPP au CHU de Caen entre 2017 et 2022
L’incidence globale des RUPP entre de 2017 et 2022 au CHU de Caen est de 0,29%.
18
Discussion
1. Forces et faiblesses
1.1 Forces
La force principale de cette étude est son impact au niveau local. En effet, elle a permis
d’étudier les RUPP ayant eu lieu sur une période de 6 ans au CHU. Un protocole de service
pourra ainsi être mis en place à la suite de cette étude.
1.2 Faiblesses
Au total, 54 dossiers ont été étudiés ce qui est un effectif relativement faible. Cela nous a
permis d’obtenir des résultats significatifs, cependant, un nombre plus important de sujets
augmenterait la puissance de l’étude.
Notre méthode se basait sur l’analyse des dossiers informatisés remplis par les équipes
obstétricales. Ainsi, notre étude dépendait de la rigueur dont les dossiers avaient été
complétés. Celle-ci pouvait varier selon les professionnels de santé en charge des patientes,
l’activité dans les services de soin et du temps consacré à cela. De plus, malgré une grande
attention de notre part lors du recueil des données, il existe un risque d’erreur ce qui peut
induire un biais d’information.
Les données étudiées dans cette étude ont été comparées aux statistiques annuelles
effectuées au CHU de Caen. Nos résultats étaient donc dépendants de ces statistiques. Ainsi,
nous n’avons pas pu comparer toutes les données que nous souhaitions initialement étudier.
L’incidence des RUPP retrouvée au CHU de Caen est de 0,29% ce qui est relativement faible
par rapport à ce que retrouve la littérature. Selon les études, elle est comprise entre 0,45 % et
17,9 % (1) (2) (3). L’incidence semble donc être plus faible au CHU de Caen. Cette différence
pourrait s’expliquer par l’absence de codage informatique de certaines RUPP ou le mauvais
19
remplissage des dossiers. Une de nos hypothèses secondaires qui était que l’incidence des
RUPP était semblable à celle retrouvée dans la littérature est infirmée.
Dans notre population, l’âge moyen retrouvé chez les femmes ayant développé une RUPP est
de 29,7 ans. Bouhours et al, ont montré que les femmes âgées de 21 à 40 ans avaient plus de
risque de développer une RUPP que celles âgées de 41 à 46 ans, du fait d’un tonus vésical
sympathique plus important. Ce résultat correspond à notre population (3).
Concernant l’IMC moyen, il était de 25 kg/m² avant grossesse. Les femmes présentant une
RUPP étaient donc en léger surpoids. Cependant, plusieurs études, comme celle de Rosenberg
et al, n’ont pas montré d’influence significative de l’IMC pré-conceptionnel dans le
développement des RUPP.
Notre hypothèse principale était que les femmes qui présentaient une RUPP avait des
caractéristiques communes. Nous avons en effet réussi à mettre en évidence certains facteurs
présents chez ces femmes qui pourraient favoriser l’apparition de RUPP.
Dans notre étude, les femmes primipares représentaient 61,1% de notre population ayant eu
une RUPP contre 44,3% dans la population globale du CHU. Nous avons ainsi obtenu une
différence significative entre les deux groupes avec une p-value à 0,013. Notre résultat rejoint
celui de l’étude de Téo et al, qui avait pour but d’évaluer l’incidence et de mettre en évidence
des facteurs de risques de RUPP. Le taux de femmes primipares ayant présenté une RUPP était
de 60% contre 38,1% dans la population témoin. La différence était significative entre ces deux
groupes avec une p-value à 0, 03 (11). Ces chiffres sont très proches de ceux que nous avons
obtenu dans notre étude. Ainsi, la primiparité peut être ici identifiée comme facteur favorisant
de RUPP.
Nous avons également mis en évidence un risque plus important de rétention urinaire lorsque
l’accouchement avait lieu après 41 SA, la p-value obtenue est de 0,012. En effet, dans le groupe
de patientes ayant présenté une RUPP, les femmes ayant accouché après 41 SA étaient 33,3%
contre 19,7% dans la population générale du CHU. Les complications obstétricales et
néonatales sont plus importantes chez les femmes ayant une grossesse prolongée. Les risques
20
de macrosomie fœtale, de césarienne, de travail prolongé et de lésions périnéales sont
majorés (34). Or, ces facteurs sont des facteurs favorisant de RUPP. Dans notre étude, nous
n’avons pas identifié de différence significative entre les deux groupes chez les femmes ayant
accouché avant 41 SA.
Dans notre population, la durée totale du travail était en moyenne de 15,3 heures, soit 918
minutes. L’étude Kekre et al, menée auprès de 771 femmes ayant accouché par voie basse
avait pour objectif de montrer les variables obstétricales contribuant au développement de la
RUPP. Ils ont ainsi trouvé qu’une durée du travail supérieure à 700 minutes, soit 11,7 heures,
était significativement associée à l’apparition de RUPP (10). Ce résultat confirme le notre
puisque les femmes ayant présenté une RUPP avait une durée de travail supérieure à 700
minutes.
Selon nos résultats, la durée moyenne de la dilatation complète à la naissance était de 165
min, soit 2h45min. L’étude de Téo et al, a également obtenu une durée de 120 min dans le
groupe de patientes ayant présenté une RUPP contre 30 minutes dans le groupe témoin. Ils
ont ainsi obtenu une p-value inférieure à 0,01 et donc une différence significative entre les
deux groupes (11).
Nous n’avons pas obtenu de différence significative entre les deux groupes concernant
l’analgésie péridurale. Cependant, elle apparait fréquemment comme étant un facteur de
risque indépendant de RUPP dans la littérature. La revue de la littérature effectuée par Mulder
et al, qui avait pour objectif de faire état des facteurs de risque de RUPP, a retrouvé une
association significative entre analgésie péridurale et incidence plus élevée de RUPP (35). De
plus, il semble que la durée de l’analgésie péridurale influence l’apparition de RUPP. Dans
notre étude, la durée moyenne sous analgésie péridurale était de 10h00. L’étude menée par
Rosenberg et al, a retrouvé une durée d’analgésie péridurale significativement plus élevée
dans le groupe des patientes ayant eu une RUPP, la p-value était inférieure à 0,01, avec une
durée moyenne de 13,1 heures dans le groupe des patientes présentant une RUPP contre 6,2h
dans le groupe témoin (12).
En ce qui concerne la voie d’accouchement, 38,9 % des patientes de notre population ayant
développé une RUPP ont accouché par césarienne contre 20,9% dans la population globale du
CHU. Une différence significative a été observée avec une p-value à 0,01. Plusieurs études ont
21
mis en évidence la césarienne comme facteur de risque de RUPP. L’étude cas-témoins
multicentrique de Tiberon et al, a retrouvé un taux de césarienne de 39,5% chez les femmes
ayant développé une RUPP. Grâce à une régression logistique multivariée, ils ont montré que
la césarienne était un facteur de risque indépendant de RUPP et notamment de RUPP
persistante (1).
Dans notre étude, les femmes ayant bénéficié d’une extraction instrumentale étaient 38,9%
alors qu’au CHU de Caen, le taux était de 16,6% entre 2017 et 2022. Nous avons ainsi pu mettre
en évidence que l’extraction instrumentale est un facteur de risque d’apparition de RUPP,
puisque la p-value obtenue est inférieure à 0,01. Plusieurs études sont également arrivées à
cette même conclusion, notamment celle de Suzuki et al, qui a trouvé une différence
significative entre le groupe de patientes ayant développé une RUPP et le groupe témoin avec
une p-value à 0,01 (16).
Nous avons également étudié l’influence des lésions périnéales sur l’apparition de RUPP. Les
déchirures périnéales concernaient 50% de notre effectif qui présentaient une RUPP. Les
patientes ayant eu une épisiotomie représentaient 9,3% de notre population contre 4,6% de
la population globale du CHU. Nous avons obtenu une différence significative entre ces deux
groupes avec une p-value à 0,012. L’étude de Tiberon et al, a également identifié les déchirures
périnéales et les épisiotomies comme facteurs de risques de RUPP et notamment de RUPP
persistantes grâce à une régression logistique. Leur p-value était respectivement de 0,035 et
0,011. (1) En ce qui concerne les LOSA, elles étaient retrouvées chez 9,3% des femmes ayant
développé une RUPP contre 3,1% dans la population du CHU. La différence est significative
entre les deux groupes avec une p-value à 0,014. Ce résultat rejoint celui de l’étude de Perrin
et al, qui ont étudié les troubles pelvi-périnéaux en post-partum suite à une LOSA. Ils ont
retrouvé un taux de 6,1% de RUPP chez les patientes ayant eu une LOSA et ont montré une
influence significative des LOSA dans l’apparition des RUPP tout comme l’étude de Buchanan
et al, qui ont identifié les LOSA comme facteur de risque indépendant au développement des
RUPP (14) (15).
22
Dans notre étude, le poids de naissance moyen était de 3377g, ce qui est bien inférieur à
4000g.
Concernant la vidange vésicale pendant le travail, nous avons retrouvé dans notre étude un
nombre moyen de SUI pendant le travail de 1,8 avec 5,2h en moyenne entre 2 SUI. Polat et al,
ont observé que le nombre de mictions en péripartum était significativement plus faible chez
les femmes avec une RUPP et qu’une augmentation du nombre de vidange vésicale réduisait
le risque de RUPP de 24,1%. De plus, l’absence de vidange vésicale péripartum était associée
à une multiplication par 2,2 du risque de RUPP (24). Nutaitis et al, recommandent une
fréquence de SUE d’au moins toutes les 4 heures avec un objectif de moins de 500 ml d’urine
drainée pour éviter les blessures par distension (5).
Il aurait été également intéressant d’analyser le volume d’urine obtenu lors des SUI pendant
le travail ainsi que le remplissage vasculaire pendant le travail. Cependant, ces données ne
sont pas mentionnées dans les dossiers des patientes du CHU de Caen. Néanmoins, Keita et
al, ont retrouvé une augmentation du risque de rétention urinaire complète chez les patientes
ayant eu un remplissage vasculaire supérieur à 750 ml (26).
Nous avons également analysé les circonstances diagnostiques. Dans 100% des cas les
patientes qui présentaient une RUPP dans notre étude avaient une impossibilité totale à uriner
accompagnée dans 24,1% des cas d’une douleur pelvienne.
Une de nos hypothèses secondaires était que les prises en charge des RUPP au CHU de Caen
étaient inhomogènes. Nous remarquons que toutes les femmes pour lesquelles une suspicion
de RUPP a été évoqué n’ont pas toutes bénéficié de bladder-scan pour quantifier le volume
vésical avant le SUI. Cependant, quand celui-ci a été réalisé le volume moyen d’urine estimé
était de 684 ml. Le volume moyen d’urine retrouvé au premier sondage était quant à lui de
699 ml. Ces valeurs sont largement supérieures aux recommandations qui préconisent un SUI
à partir de 400 ml (3). L’étude de Téo et al, a montré une récupération plus tardive en cas de
volume supérieur à 750 ml (11).
23
Concernant le choix de l’utilisation d’une SUD dans la prise en charge des RUPP, il n’y a pas de
consensus dans la littérature. Certaines études préconisent la mise en place d’une SUD
pendant 24h après la découverte de la RUPP (5) tandis que d’autres estiment que les SUI et
les auto-sondages sont les méthodes de références dans le traitement des RUPP (1). Dans
notre étude, 24,1% des femmes avaient eu une SUD en post-partum pendant en moyenne
24h.
De plus, nous nous sommes intéressés au délai moyen de prise en charge. Nous avons trouvé
un délai moyen de 12,2 heures entre l’accouchement ou le dernier SUI effectué en SDN et le
diagnostic de RUPP effectué en suites de naissance. Dans l’étude de Tiberon et al, ce délai était
en moyenne de 8,7 heures. Ils ont ainsi montré que ce délai est l’un des principaux facteurs de
risque de la persistance de la RUPP. Ce résultat s’explique par l’importance du volume vésical
puisque plus le délai de diagnostic est long, plus la vessie se distend et contient un volume
d’urine important (1).
Dans notre population, la durée médiane de la RUPP était ici de 1,5 jours. Cependant, 16
femmes soit 29,6% des patientes ont développé une RUPP persistante, au-delà de 72h. Cela
correspond à ce qui est retrouvé dans la littérature. En effet, dans l’étude de Tiberon et al, 75
à 98 % de femmes atteintes de RUPP reprenaient une miction spontanée en moins de 72
heures (1). Parmi elles, 12 ont dû apprendre les auto-sondages afin de poursuivre la prise en
charge à domicile, pendant une durée moyenne de 70 jours.
A la suite de cette étude, nous pouvons identifier des facteurs de risques comme la primiparité,
un terme de d’accouchement supérieur à 41 SA, les extractions instrumentales, les
épisiotomies et les LOSA et proposer une prise en charge des RUPP.
24
Une miction si possible avant la pose d’APD
Des SUI toutes les 4 heures pendant le travail, à adapter selon le remplissage vasculaire
et les volumes estimés des précédents sondages urinaires, les mictions spontanées
sont possibles si bonne vidange vésicale de la patiente
La notification sur le partogramme des actes et des horaires (SUI, mictions
spontanées…)
Un SUI peu de temps avant le début des efforts expulsifs pour éviter les accouchements
vessie pleine
Identifier les femmes présentant des facteurs de risques de RUPP et effectuer un SIU 2
heures après l’accouchement, avant le passage en suite de naissance
L’objectif est d’obtenir une miction spontanée 6h après le dernier SUI ou le retrait de la sonde
urinaire à demeure.
25
Suite de la prise en charge :
SUI toutes les 4-5 heures jusqu’à récupération d’une miction efficace, c’est-à-dire
jusqu’à l’obtention d’un RPM inférieur à 150 ml (mesure du volume vésical post-
mictionnel pour s’en assurer)
Cas particulier :
26
Conclusion
La RUPP est une pathologie que nous pouvons être amenés à rencontrer dans l’exercice du
métier de sage-femme. Ainsi, il est important de savoir comment la prendre en charge et la
prévenir pour diminuer son incidence.
L’objectif principal de notre étude était de mettre en évidence des facteurs de risques de
RUPP. Secondairement, nous avons étudié l’incidence des RUPP au CHU de Caen ainsi que leur
prise en charge.
De plus, nous avons vu que l’incidence au CHU de Caen est de 0,29% entre 2017 et 2022 ce
qui est donc inférieur à ce qui est retrouvé dans la littérature.
Concernant les prises en charge, elles sont inhomogènes et ne sont pas conformes aux
recommandations de la littérature. Il semble donc important de mettre en place à l’échelle
locale des recommandations permettant la prévention et la prise en charge des RUPP, en
tenant compte des facteurs de risques.
27
Annexes
1. Tiberon A, Carbonnel M, Vidart A, Ben Halima M, Deffieux X, Ayoubi JM. Risk factors and
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3. Bouhours AC, Bigot P, Orsat M, Hoarau N, Descamps P, Fournié A, et al. Rétention vésicale
du post-partum. Progrès en Urologie. 1 janv 2011;21(1):11‑7.
5. Nutaitis AC, Meckes NA, Madsen AM, Toal CT, Menhaji K, Carter-Brooks CM, et al.
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Gynecology. 1 janv 2023;228(1):14‑21.
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Résumé-Abstract
Objectif : Le but de notre étude était d’identifier les facteurs de risques de rétentions
urinaires du post-partum au CHU de Caen.
Méthode : Etude descriptive, rétrospective et monocentrique de dossiers de rétentions
urinaires du post-partum en maternité de niveau III
Résultats : Un total de 54 patientes ayant présenté une rétention urinaire du post-partum
ont été incluses dans l’étude. Après comparaison avec les statistiques générales effectuées
au CHU de Caen, nous avons montré un lien de la primiparité, d’un terme d’accouchement
supérieur à 41 SA, de la césarienne, de l’extraction instrumentale, de l’épisiotomie et des
LOSA dans le développement des rétentions urinaires du post-partum. Nous n’avons pas
relevé de différence significative concernant l’analgésie péridurale. L’incidence des
rétentions urinaires est de 0,29% entre 2017 et 2022 au CHU de Caen.
Conclusion : La primiparité, un terme d’accouchement supérieur à 41 SA, la césarienne,
l’extraction instrumentale, l’épisiotomie et les LOSA sont associés à une augmentation du
risque de rétention urinaire du post-partum. De plus, les prises en charge sont inhomogènes
ce qui nous a amené à une proposition de prise en charge.
Mots-clés : Rétention urinaire du post-partum
Objective : The aim of our study was to demonstrate the risk factors for postpartum urinary
at the University Hospital of Caen.
Method : Descriptive, retrospective and monocentric study of postpartum urinary retention
cases in a level III maternity ward.
Results : A total of 54 postpartum urinary retention patients were included in the study. Af-
ter comparison with general statistics conducted at the Caen University Hospital, we demon-
strated an association of primiparity, gestational age exceeding 41 weeks, cesarean section,
instrumental delivery, episiotomy, and obstetric anal sphincter injuries with the develop-
ment of postpartum urinary retention. We did not observe any significant difference regard-
ing epidural analgesia. The incidence of urinary retention is 0.29% between 2017 and 2022
at the Caen University Hospital.