savoir saffirmer
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La collection « Savoirs pratiques », ce sont des guides pratiques qui visent la conquête d’un savoir faire et d’un
savoir être, en autonomie.
Chaque ouvrage traite d’un thème qui interpelle chacun, dans sa vie personnelle comme dans sa vie
professionnelle : la gestion des émotions, du stress ou du temps, la maîtrise de la mémoire, l’affirmation de soi, la
motivation, la relaxation…
Rédigés par des professionnels en activité (psychiatre, formateurs, consultants, coachs…), ces guides
s’appuient sur des savoirs réels, fondés et sérieux et promulguent des conseils précis et rigoureux.
Grâce à de très nombreux exemples, pris dans les domaines privé et professionnel, et à des exercices qui
individualisent la démarche, le lecteur devient réellement acteur d’une méthode qu’il s’approprie pleinement, et
qui lui permet d’atteindre rapidement et efficacement les objectifs qu’il s’est fixés.
Auteur
Le Dr Charly Cungi est psychiatre, spécialisé dans les thérapies comportementales et cognitives (TCC). Consultant
reconnu, il anime de nombreuses formations sur le stress et l'affirmation de soi, et conduit également des recherches en
milieu hospitalier. Directeur, aux éditions Retz, des collections « Faire face » et « C’est possible », il est l'auteur de Savoir
gérer son stress, Surmonter sa timidité et Faire face à la dépression.
© Retz, 1996
© Retz / Sejer, 2005 pour la présente édition (troisième édition)
2. L’affirmation de soi
Sommaire détaillé
3. L’approche thérapeutique
Sommaire détaillé
Conclusion
Annexe
Bibliographie
Index
Notes
Glossaire
« Bien que tous les hommes soient égaux, certains sont plus égaux que d’autres », disait George Orwell. L’affirmation
de soi, née avec la contre-culture américaine des années 60-70, cherche à résoudre le problème social de la dominance-
soumission en prenant le parti du perdant. Elle s’enracine dans une conception démocratique des relations humaines.
Alberti et Emmons (1970), qui ont écrit le premier ouvrage sur le sujet, l’ont ainsi définie : « C’est un comportement qui
permet à une personne d’agir au mieux de son intérêt, de défendre son point de vue sans anxiété exagérée, d’exprimer
avec sincérité et aisance ses sentiments et d’exercer ses droits sans dénier ceux des autres. » L’affirmation de soi peut se
résumer à sept messages principaux :
1. Soyez respecté par les autres.
2. Affirmez vos droits.
3. Ne cherchez pas à être toujours aimé par tous.
4. Ayez une image positive de vous-même.
5. Luttez contre la dépression en agissant.
6. Affrontez les autres.
7. Peu importe l’échec, l’important est de s’affirmer.
Mais il faut souligner la relativité de l’affirmation de soi. Elle varie suivant les cultures. Les cultures orientales
valorisent la politesse et les stratégies relationnelles qui sauvent la face de chacun. Les cultures occidentales depuis les
années 70 valorisent l’égocentrisme. Cette tendance égocentrique serait actuellement tempérée par le retour du
conformisme social adaptatif et la recherche du consensus. Les cultures « sudistes » valorisent le « machisme » qui est une
norme culturelle mal acceptée dans les pays du Nord où il sera perçu comme une forme d’agressivité. À l’intérieur d’une
même culture, il existe aussi des différences liées au contexte social. Un coup de poing peut être adaptatif dans une
banlieue où il faut se faire respecter ou devenir une victime, alors qu’un haussement de sourcil peut être de trop dans un
conseil d’administration guindé, où une longue périphrase obséquieuse sera bienvenue pour signifier à autrui ses limites.
Ainsi, trois facteurs doivent être pris en compte pour définir une affirmation de soi adéquate : la description du
comportement verbal et non verbal, l’intention du sujet, et le contexte social dans lequel le comportement a lieu. Il ne
s’agit donc pas de transformer un timide en une personne perpétuellement agressive, revendicative et égocentrique, mais
de permettre des contacts sociaux satisfaisants et égalitaires. S’affirmer n’est pas frimer, mais construire des relations
positives avec les autres.
Les premiers travaux français sur l’affirmation de soi remontent aux années 70, mais ils étaient restés dans le domaine
spécialisé. C’est donc la première fois qu’un livre écrit par un Français fait le point pour le grand public sur le sujet. Le
livre de Charly Cungi est tout à la fois un guide pratique qui permettra à chacun de comprendre son propre problème
d’affirmation de soi et aussi un livre-thérapie qui aidera chacun à s’affirmer. Comme il le souligne à la fin de ce livre, les
cas les plus difficiles pourront bénéficier d’une thérapie comportementale et cognitive en groupe ou individuelle. Mais,
avant toute chose, l’ouvrage de Charly Cungi montre à quel point l’affirmation de soi est un problème quotidien que
nous pouvons choisir de prendre en main, plutôt que de subir la volonté des autres.
Ce livre est fait pour les timides qui n’osent pas assez, les agressifs qui osent trop, et pour tout un chacun qui, à un
moment ou un autre, n’a pas assez ou trop osé…
S’affirmer c’est savoir, sans émotion trop importante, demander ou refuser, savoir engager la conversation, verbaliser ses
idées et ses sentiments lorsque c’est nécessaire, tout en gardant (ou en améliorant) une bonne relation avec l’interlocuteur.
Le manque d’affirmation de soi se traduit souvent par un comportement inhibé, parfois par un comportement
agressif, ou par une alternance de comportements inhibés et de comportements agressifs. Si cela se répète trop souvent
chez une personne, celle-ci obtiendra moins de choses concrètes et verra sa relation avec autrui se dégrader. La qualité de
vie s’en ressent et, fréquemment, apparaissent des sentiments d’insatisfaction et d’injustice. Une évolution dépressive
n’est pas rare.
Les difficultés d’affirmation de soi peuvent toucher tous les secteurs de la vie relationnelle : contacts banals, loisirs,
travail et intimité.
S’affirmer s’apprend, et s’apprend même très bien. Plusieurs études scientifiques ont démontré la très grande
efficacité de l’entraînement à la communication et à l’affirmation de soi, et l’impact particulièrement favorable sur les
personnes concernées, dans tous les domaines de leur vie. La méthode a été employée dans le traitement des troubles
anxieux, comme la timidité, et dépressifs, mais également de problèmes beaucoup plus graves, comme la réhabilitation
sociale des personnes souffrant de schizophrénie.L’affirmation de soi est actuellement de plus en plus employée dans
d’autres domaines que la médecine et la psychologie : le milieu du travail, les techniques commerciales et la pédagogie.
La pratique de l’affirmation de soi est certainement utile pour tout le monde. La méthode pourrait à notre avis faire
partie de l’éducation de base, dès l’enfance.
Les
difficultés
relationnelles
chapitre 1
L’anxiété sociale
Comment devient-on anxieux ?
Comment le problème se maintient-il ?
chapitre 2
La communication efficace
Comment fonctionne la communication ?
Comment mesurer votre niveau de communication ?
Quelles sont les composantes de la communication ?
Comment améliorer la partie digitale du message ?
Comment améliorer la partie analogique de la communication ?
Comment écouter ?
Qu’est-ce que l’écoute ?
chapitre 3
Les types de comportements relationnels
Comment analyser son comportement ?
Qu’est-ce que le comportement ?
Que sont les comportements inhibé, agressif et affirmé ?
L’anxiété
sociale
L’anxiété sociale est la peur que nous ressentons dans les situations relationnelles. La timidité en est un bon exemple.
Lorsque vous hésitez à vous adresser à une personne ou que vous évitez de parler en public, lorsque vous avez
tendance à rougir ou à vous sentir mal à l’aise en présence des autres, et qu’il vous semble que ce que vous dites est
« bête » ou bien que vous n’arrivez pas à parler, que vous transpirez et que votre cœur bat trop vite, vous souffrez
d’anxiété sociale.
Toutes les situations relationnelles peuvent entraîner ce malaise, ou bien seulement certaines d’entre elles. Par
exemple, on peut se sentir très mal dans une soirée avec des amis et bien dans une réunion de travail, ou inversement.
Parfois ce sont les groupes qui posent problème, parfois les situations individuelles. Parfois ce sont les relations avec
les personnes que vous connaissez peu, parfois les relations avec les personnes que vous connaissez bien.
Quand quelqu’un éprouve une forte anxiété dans un grand nombre de situations relationnelles, nous dirons qu’il
souffre de phobie sociale généralisée. Lorsque seulement certaines situations sont concernées, nous dirons qu’il s’agit
d’une phobie sociale spécifique.
Exemples
Virginie a tendance à rougir dès que quelqu’un lui adresse la parole, surtout quand on lui demande son avis ou qu’on lui pose
des questions. Elle se « sent rougir » au niveau du visage et pense que tout le monde la regarde à ce moment. Cela
s’accompagne d’un sentiment de malaise général et son cœur bat vite et fort. Virginie évite de plus en plus les situations
concernées, et même craint tellement de rougir qu’elle s’attend à avoir ce symptôme avant même qu’il apparaisse.
Charles a beaucoup de mal à demander des renseignements. Il a toujours peur de gêner ou d’être mal vu. Il n’ose pas sortir
Dans chacun des exemples ci-dessus, un point essentiel à retenir est l’importance accordée au regard, au jugement de
l’autre sur soi-même ou son comportement. Quand quelqu’un a cette peur, il craint en général beaucoup le ridicule !
Tout le monde, bien sûr, ressent une anxiété sociale, et c’est quand cette dernière devient trop importante ou
paralysante, et surtout lorsque beaucoup de situations sont concernées, que l’on en souffre. Il devient alors très
important de la traiter.
La peur du ridicule est très répandue. « Le ridicule tue », dit le proverbe !
C’est bien sûr faux, le ridicule ne tue pas… Sinon nous serions tous déjà morts !
S’il est généralement pénible d’éprouver ce sentiment, souvent accompagné d’un sentiment de dévalorisation, il est
important d’apprendre à dédramatiser de manière à ne pas aggraver une situation déjà éprouvante.
Par exemple, une souris à qui on présente un chat fait une attaque de panique. Entre autres manifestations, son cœur
bat très vite, beaucoup plus de sang arrive aux muscles et ces derniers peuvent se contracter davantage afin de donner une
meilleure efficacité à la fuite.
Lorsque cette souris n’est plus en présence du chat, elle continue à se méfier et à être prête pour une nouvelle alerte.
Dans le cas de l’attaque de panique, nous parlerons d’angoisse, et dans le cas de la méfiance, d’anxiété.
La seule différence notable entre anxiété ou angoisse chez l’être humain et anxiété ou angoisse chez l’animal est qu’un
être humain est beaucoup plus organisé dans le temps. Il a la notion du passé, du présent et de l’avenir. Si la souris
précédemment décrite était un homme, celui-ci, dès qu’il aurait échappé au chat, attendrait que ce dernier revienne !
C’est ce que nous appelons l’anticipation. Un sujet souffrant d’anxiété anticipe pratiquement toujours les malheurs qu’il
craint, et cela contribue certainement de manière importante au maintien du trouble.
Les difficultés relationnelles
Dans le cadre de l’anxiété sociale, l’anticipation porte surtout sur « ce que les autres vont penser ».
L’angoisse est donc un signal se déclenchant dans les situations censées être dangereuses pour l’individu. Un certain
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nombre de ces situations sont probablement « programmées », par exemple presque tous les enfants ont peur des gros
animaux qui « peuvent les manger », et les adultes craignent davantage les petits animaux, particulièrement les araignées
ou les reptiles… Nos ancêtres ont peut-être eu quelques problèmes avec ces prédateurs !
De même, beaucoup d’entre nous craignent la nuit et l’orage, comme d’ailleurs d’autres espèces animales.
Ces réactions de peur ont été appelées phobies préparées1, et correspondraient à la préservation de l’espèce.
En dehors de ces situations stéréotypées, le déclenchement du signal d’angoisse dépend de l’apprentissage.
D’une manière générale, même si cela peut paraître surprenant au premier abord, on peut dire que nous apprenons à
être anxieux comme nous apprenons à marcher, à parler, ou à faire de la bicyclette !
Si un enfant est élevé avec des parents timides, n’osant pas affronter les autres, il y a de fortes chances que cet enfant
apprenne à être timide.
D’une manière différente, imaginons des parents très protecteurs, ne faisant pas assez confiance aux capacités de leur
enfant pour affronter les autres. Dans ce cas, les parents auront souvent tendance à faire les choses à la place de leur
enfant, et ce dernier ne développera pas assez ses propres aptitudes sociales. Il risque de ne pas avoir confiance dans ses
propres capacités !
Un autre cas de figure est celui dans lequel les comportements d’affirmation de soi sont punis ou mal jugés par les
autres. Par exemple, si un enfant est rabroué ou puni quand il exprime un avis, il apprend à ne pas donner son avis !
Exemples
Martin, étudiant en médecine, est un homme de 28 ans particulièrement timide, surtout avec les filles.
Ses parents sont eux-mêmes très timides et également très pudiques. La sexualité n’a jamais été abordée avec Martin, et les
quelques questions qu’il a pu poser ont entraîné une réaction de colère du père et de gêne chez la mère : « On ne doit pas
parler de ces choses ! »
Dès qu’une personne du sexe opposé adresse la parole à Martin, il se sent « bête », rougit et n’ose plus rien dire.
Jocelyne est une femme de 35 ans qui doute beaucoup de ses capacités. Elle craint le jugement des autres et pense toujours
avoir mal fait.
Son père, militaire de carrière, est autoritaire et ne remarque que ce qui est mal fait. En outre, il trouve très rarement que
quelque chose va bien. Sa mère est timide et pense qu’il ne faut jamais contrarier son mari.
Sébastien est le fils unique de commerçants aisés, mais très occupés. Il a été en pension dans une institution religieuse dès 11
ans. Il était plutôt petit et n’osait jamais s’affirmer, d’autant plus que les « grands » commandaient et punissaient. Quand il
essayait de parler de ses problèmes à son directeur de conscience, celui-ci le culpabilisait davantage… À 50 ans, les souvenirs de
cette époque sont toujours présents, et Sébastien continue de rester le plus discret possible.
Cette liste des façons « d’apprendre l’anxiété sociale » n’est bien sûr pas limitative et ne s’applique pas uniquement à
la relation parents/enfant. Toutes les situations sociales (école, travail, loisirs…) sont concernées. D’autre part, les traits
culturels jouent un grand rôle dans l’éducation que nous recevons, et il est évident que la façon de grandir en Afrique est
très différente de celle de grandir en Suède…
Ces exemples montrent comment quelqu’un apprend à être anxieux dans les situations relationnelles. Les
comportements de timidité ou de retrait ont souvent été, à une époque de la vie, un moyen de s’adapter au contexte
familial et social en général. Ces réactions étaient probablement la meilleure solution dans les circonstances concernées,
mais ne sont plus adéquates plus tard. Le déclenchement de l’anxiété reste. « Les habitudes sont une seconde nature ! »,
avait déjà remarqué Aristote2 (IVe siècle avant J.-C.), puis saint Augustin3 (IVe siècle après J.-C.).
Figure 2
Malaise
Le développement d’un « savoir-faire relationnel » participe étroitement à la mise en place de l’identité, c’est-à-dire
du sentiment d’être soi : Se sentir soi, c’est souvent se sentir à l’aise avec les autres et reconnu par eux.
Quand les compétences relationnelles ne sont pas bonnes, nous avons tendance à nous dévaloriser ou/et à nous
sentir rejetés, ce qui se traduit souvent par des problèmes d’estime de soi.
Au fur et à mesure que le temps passe, le sujet concerné voit son anxiété sociale augmenter, sauf dans les situations
qu’il est obligé d’affronter. Par exemple, un enseignant ou un comédien sont obligés d’apprendre à parler en public et
développent en conséquence cette aptitude. Cela ne veut d’ailleurs pas dire que dans les autres situations relationnelles
leur malaise diminue.
Les compétences qu’on développe sont celles qu’on entraîne.
La solution du problème d’anxiété sociale est donc l’exposition progressive aux situations relationnelles au fur et à mesure
que des compétences sociales sont apprises et entraînées.
Cela permet de modifier le cercle vicieux précédemment décrit :
Figure 3
Les méthodes pour acquérir davantage de compétences sociales et se sentir de plus en plus à l’aise avec les autres sont
le sujet de ce livre.
Comme dans tout apprentissage, deux pièges sont repérables :
– trop éviter les situations sociales ;
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– vouloir aller trop vite.
Imaginez que vous désiriez apprendre à patiner sur la glace. Il ne faudrait ni rester sur le bord de la patinoire, ni vous
prendre d’emblée pour un champion olympique !
Dans le premier cas, vous n’apprendriez jamais à patiner, mais vous risqueriez de vous sentir dévalorisé.
Dans le second cas, vous risqueriez de vous décourager, mais en plus de vous faire mal.
En affirmation de soi, c’est exactement la même chose.
L’anxiété sociale est la peur que nous éprouvons dans certaines situations relationnelles, comme de parler en public
ou de soutenir une conversation. Quand l’émotion est trop forte, on parle d’angoisse, et celle-ci peut même devenir de la
panique.
Si l’anxiété est gênante, nous avons tendance à éviter ou à échapper aux situations déclenchant le problème, ce qui soulage
immédiatement mais renforce à moyen et long termes l’angoisse. « Plus j’évite, moins je sais faire, plus j’ai peur ! »
S’exposer trop rapidement, inversement, est une expérience traumatique aggravant également le problème et
« conditionnant » une nouvelle angoisse encore plus forte, par la suite, dans la situation concernée : la plupart du temps,
pour un parachutiste, le premier saut est plus facile que les suivants.
La solution consiste donc à affronter progressivement les situations relationnelles au fur et à mesure que nous développons de
bonnes capacités pour le faire. Plus je réussis à m’exposer en sachant comment et quoi faire, plus je prends confiance dans
mes aptitudes et ai confiance en moi. Assez rapidement alors, l’angoisse ne monte plus.
EXERCICE 1
Observer
1. Observez les situations dans lesquelles vous vous sentez anxieux ou angoissé.
2. Faites une liste et rangez ces situations en fonction du degré d’anxiété qu’elles suscitent chez vous.
Pour cela, attribuez une note à l’anxiété que vous ressentez, de 0 (aucune anxiété) à 10 (une angoisse maximale).
Cette méthode vous donnera une idée de l’ordre dans lequel vous allez vous exposer progressivement en commençant
par la situation la plus facile.
Exemple :
La
communication
efficace
Notre siècle a vu se développer des moyens de communiquer de plus en plus performants. Il est possible de joindre et
de parler à un interlocuteur situé à des milliers de kilomètres en quelques secondes. Nous recevons chaque jour des
informations provenant de la planète entière par différents médias de plus en plus efficaces.
Cette évolution extrêmement rapide n’a cependant pas amélioré la qualité des rapports humains. Les plaintes
concernant l’isolement et les problèmes de communication sont de plus en plus fréquentes, et cela est probablement dû au
profond changement intervenant dans notre société. De nombreuses hypothèses ont été faites concernant ce paradoxe :
plus d’outils de communication, et plus de problèmes de communication. Il est inutile pour notre propos de les exposer de
manière exhaustive. Nous en retiendrons une : il y a à peine cent ans, un individu naissait en général dans un village et
tout le monde le connaissait. Son avenir était la plupart du temps bien défini, ainsi que les modes relationnels
quotidiens, ce qu’il fallait faire et ce qu’il ne fallait pas faire. Les certitudes étaient plus nombreuses, les parents par
exemple élevaient leurs enfants avec des principes bien établis. La structure familiale et sociale donnait un « mode
d’emploi » précis, laissant peu de place aux dérives individuelles. Aujourd’hui, les choses sont moins claires : les familles
sont souvent dispersées (50 % des couples divorcent en région parisienne, 30 % en province) et l’isolement devient
extrêmement important. En moins d’un siècle, nous sommes passés de la vie en groupe dans une même unité de lieu
(une maison dans laquelle tout le monde est proche), où presque tous les comportements et les modes de pensée étaient
définis, à une vie individuelle en face d’une télévision déversant un flot continu d’informations ou bien devant un
ordinateur plus ou moins branché sur Internet. Chacun doit construire, dans ces conditions, ses propres concepts de vie
relationnelle… Le choc est formidable !
Il n’est pas nécessaire ici de discuter des différentes explications de ce phénomène.
Il est par contre très utile de comprendre comment fonctionne la communication, et de proposer une méthode pour
l’améliorer quand cela est nécessaire pour l’affirmation de soi, c’est-à-dire, en pratique, presque toujours…
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Il s’agit d’une question de « bon sens » : pour savoir quoi et comment demander ou répondre, il est indispensable
d’être sur « la même longueur d’onde » que son interlocuteur. Autrement dit, écouter et verbaliser de manière à être
compris sont essentiels pour bien communiquer et s’affirmer. Ces compétences sont à perfectionner constamment.
Dans l’exemple ci-dessus sont illustrés les trois niveaux de distorsion possibles :
1. Entre ce que la jeune femme pense et ce qu’elle dit.
2. Au niveau des interférences possibles dans le milieu extérieur entre la jeune femme et le jeune homme.
3. Entre le message parvenant au jeune homme et la façon dont il l’interprète.
Par exemple, dans l’illustration suivante, la dame verbalise ce qu’elle pense de telle manière que le monsieur reçoit un
message opposé.
Scores 123456 7 8
Je me sens à l’aise dans les situations relationnelles
Je regarde facilement la personne qui me parle ou à qui je parle
Je parle assez fort pour être entendu
Je parle assez distinctement pour être compris
Je souris facilement
J’ai une attitude ouverte (posture générale)
Je peux me rapprocher physiquement des personnes à qui je parle, quand cela est souhaitable, sans éprouver
de gêne
J’écoute l’interlocuteur sans l’interrompre
Je vérifie souvent si j’ai bien compris ce que l’autre a dit
Je vérifie souvent si l’autre a bien compris mon message
Total par colonne
Total général
La première formulation de l’exemple ci-dessus augmente les risques de ne pas être compris et laisse libre cours aux
interprétations de l’interlocuteur.
Il est donc important d’exprimer ce que l’on pense le plus directement, le plus précisément et le plus simplement possible
afin de diminuer le risque de distorsion.
De plus il faut savoir, dans la mesure du possible, ne transmettre que peu d’informations à la fois. En effet, de manière
générale, notre interlocuteur ne retient pas tout ce que nous transmettons quand plus de trois idées sont communiquées
dans un temps court.
Exprimer ce que nous pensons le plus directement, le plus précisément et le plus simplement possible, ne transmettre que
peu d’informations à la fois sont deux conseils très rentables pour améliorer la qualité de la communication.
EXERCICE 2
Observer
Observez la façon dont les personnes de votre entourage expriment leur message. Quand est-il exprimé directement et
précisément ? Quand est-il exprimé par allusion, ou indirectement, ou de manière trop compliquée ?
Quelles sont les conséquences de l’expression indirecte ou par allusions sur la compréhension du message ?
Quelles sont les conséquences de l’expression directe et précise sur la compréhension du message ?
S’entraîner
Par écrit, entraînez-vous à exprimer une ou des idées, de la manière la plus directe et précise possible.
Séparez bien les idées afin de ne pas les exprimer toutes à la fois. Organisez et rangez les idées de la manière la plus
logique possible.
Oralement, entraînez-vous à exprimer le plus précisément, le plus directement et simplement possible vos idées.
Vérifiez que le non-verbal reste bien adapté au sens de votre message.
Vous pouvez utiliser un magnétophone afin de mieux évaluer vos progrès.
Prendre conscience de l’impact des éléments non verbaux dans le sens du message, avoir une bonne connaissance de notre
propre comportement non verbal et le modifier si nécessaire, observer la façon habituelle dont nous interprétons celui de nos
interlocuteurs sont des actions très précieuses pour mieux nous affirmer.
Étant donné l’importance pratique de la communication analogique, nous allons aborder plus précisément chacune
des composantes citées ci-dessus.
Il existe une « grammaire et un dictionnaire » du non-verbal ; par exemple, sourire ou ne pas sourire, regarder ou ne
pas regarder ont un sens précis.
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Vrai et faux !
Si le non-verbal influence considérablement le sens du message, c’est le plus souvent en fonction de la manière dont
il est interprété et non pas en fonction d’un sens rigide et fixé par des règles explicites.
Cette interprétation dépend de la culture, de l’éducation, du contexte, des sentiments et émotions. Un même geste,
un même regard auront des significations très différentes d’un contexte à l’autre, d’une culture à l’autre, d’une personne
à l’autre.
Pour une communication efficace, il est important de clarifier le non-verbal plutôt que de l’interpréter.
EXERCICE 3
Observez la façon dont le regard est utilisé par des personnes que vous rencontrez.
1. Repérez une personne ayant un regard fuyant.
– Que pensez-vous spontanément de cette personne, quel effet a sur vous cette façon de regarder ?
– Quelles sont les différentes façons d’expliquer autrement ce type de regard ?
– Quelle est l’explication qui vous paraît la plus probable ?
2. Repérez une personne regardant dans les yeux quand on lui parle.
– Que pensez-vous de cette personne, quel effet a sur vous cette façon de regarder ?
– Quelles sont les différentes façons d’expliquer autrement ce type de regard ?
– Quelle est l’explication qui vous paraît la plus probable ?
3. Repérez une personne ayant un regard fixe.
– Que pensez-vous de cette personne, quel effet a sur vous cette façon de regarder ?
– Quelles sont les différentes façons d’expliquer autrement ce type de regard ?
– Quelle est l’explication qui vous paraît la plus probable ?
À quelle personne aurez-vous tendance à faire davantage confiance ?
Quelle est la personne qui vous mettra le plus mal à l’aise ?
Avec quelle personne vous sentez-vous le plus à l’aise ?
Quel est, à votre avis, le rôle du regard de cette personne dans votre sentiment ?
EXERCICE 4
S’entraîner
1. Entraînez-vous à regarder votre interlocuteur dans les yeux quand il vous parle. Si cela est difficile, il suffit de
regarder la forme globale du visage, ou bien une autre partie comme le front : la personne en face de vous ne peut
pas distinguer si vous regardez ses yeux ou un autre élément de son visage.
Si c’est nécessaire, faites-le progressivement, sans vous décourager, en vous rapprochant des yeux. Vous parviendrez,
après plusieurs essais, à maintenir le contact visuel sans être gêné.
2. Entraînez-vous à regarder votre interlocuteur quand vous lui donnez la parole, et quand vous attendez une réponse.
3. Entraînez-vous à regarder votre interlocuteur de temps en temps quand vous parlez, et particulièrement quand vous
désirez souligner un passage important.
EXERCICE 5
Observer
Sourire et regard sont synergiques. L’un ne va pas sans l’autre, aussi les conseils donnés plus haut pour le contact
visuel sont applicables au sourire.
Une première étape est de se demander si le sourire « inquiétant » ou « faux » de mon interlocuteur ne serait pas
plutôt un signe de timidité qu’un signe de malveillance. Cela change parfois beaucoup les choses. Les questions utiles
sont : « Dans ce contexte, quelles sont les différentes explications possibles de ce type de sourire pour cette personne ? » ; « Quelle
est l’explication qui me paraît la plus probable ? » ; « Comment mon jugement et mes sentiments évoluent-ils après ces
questions ? »
Une deuxième étape est d’observer votre façon de sourire ou de ne pas sourire dans différentes circonstances, ainsi
que l’influence que cela a sur la communication. Se servir de bandes vidéo-enregistrées est très utile.
Dans quelles situations mon sourire ou mon absence de sourire sont-ils adaptés ? Quand et avec qui est-ce que je me
sens à l’aise quand je souris ? Inversement, quand mon sourire est-il inadapté, et quand suis-je mal à l’aise ?
En repérant ces différentes situations et comportements, il sera plus facile de savoir quoi améliorer.
Une troisième étape consiste à entraîner ce qui est utile dans ma façon de sourire. Pour cela, il faut savoir que :
– De manière générale, le sourire met à l’aise l’interlocuteur et facilite le contact. L’absence de sourire met donc plus
mal à l’aise et rend le contact plus difficile.
– Le sourire peut être très mal perçu quand vous recevez une critique, ou face à un interlocuteur en colère.
– Il est intéressant de sourire de manière adaptée aux circonstances :
• pour engager la conversation et faciliter les échanges ;
• quand vous faites un compliment ou en recevez un ;
• pour remercier.
EXERCICE 6
S’entraîner
1. Entraînez-vous à sourire quand vous remerciez, quand quelqu’un vous complimente, quand vous désirez engager le
dialogue.
► Améliorer sa voix
Une voix transmet l’émotion et exprime les sentiments. Elle peut être vibrante, plaintive, affirmée, triste, colérique,
joyeuse, haineuse, amoureuse, etc.
« Un beau visage est le plus beau de tous les spectacles ; et l’harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l’on
aime8. »
Le chant est le meilleur exemple. Une belle voix, simplement par la modulation employée, communique bien plus
que ce que nous pourrions faire uniquement de manière digitale.
Quatre éléments caractérisent la voix : le volume sonore, le timbre, le débit verbal et l’articulation.
Le volume sonore
EXERCICE 7
Observer
1. Dans votre entourage, observez les personnes parlant fortement, et celles parlant faiblement.
Quelle est l’influence de cette façon de parler sur ce que vous pensez de ces personnes, en fonction des circonstances ?
Quel est l’effet d’un volume sonore trop fort ?
Quel est l’effet d’un volume sonore trop faible ?
2. Observez votre propre volume sonore en fonction des circonstances et les conséquences sur le sens du message.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
L’utilisation de bandes audio ou vidéo peut être utile.
Le volume sonore augmente en général avec la colère et diminue avec la peur. Dans notre société, quelqu’un parlant
avec un volume sonore suffisant pour être entendu sera plutôt jugé comme sûr de lui, et s’il parle trop fort comme
colérique. Quelqu’un parlant avec un volume sonore faible sera souvent jugé comme timide et peu sûr.
Parler avec un volume adapté aux situations est souhaitable et facilite la clarté du message. Il est évident que parler très
fort à coté d’un marteau-piqueur ne transmettra pas le même message que le même volume sonore dans une
bibliothèque !
EXERCICE 8
S’entraîner
Entraînez-vous à avoir un volume sonore suffisant pour être entendu, mais pas plus que nécessaire, dans différentes
situations de la vie courante. Repérez les difficultés que vous avez et adaptez le volume aux circonstances.
Considérez que vous disposez d’un bouton de réglage, sur lequel vous agissez de la même manière que sur votre radio.
Si vous le jugez bon, utilisez un magnétophone.
Le timbre
Le timbre de voix correspond à l’utilisation des graves, des aigus, et à leur modulation.
EXERCICE 9
Observer
1. Observez le rôle du timbre de la voix dans la façon de parler des personnes de votre entourage.
– Que pensez-vous des personnes parlant de manière grave et monocorde ?
– Que pensez-vous des personnes dont le timbre de voix est aigu ?
– Que pensez-vous des personnes modulant leur timbre de voix en fonction des circonstances ?
2. Écoutez votre propre timbre de voix et l’influence sur le message en différentes circonstances.
– Quel est le timbre de voix avec lequel vous vous sentez le plus à l’aise, et dans quelles circonstances ?
– Quelles sont les situations entraînant chez vous un timbre de voix plus aigu ?
– Quelles sont les situations entraînant chez vous un timbre de voix plus grave ?
EXERCICE 10
S’entraîner
1. Apprenez à jouer avec votre voix, à l’utiliser depuis les graves jusqu’aux aigus. Cela peut être très amusant. Utilisez
un magnétophone si cela est possible.
2. Adaptez le timbre sonore aux circonstances que vous rencontrez : parlez plus gravement quand le calme et le sérieux
sont nécessaires ; laissez-vous aller aux aigus dans les réunions amicales plus joyeuses !
Chacun d’entre nous aura donc à moduler son timbre de voix en fonction des situations, bien sûr, mais également en
fonction de sa féminité ou de sa masculinité.
Le débit verbal et l’articulation
EXERCICE 11
Observer
Les émotions influencent beaucoup le débit verbal et l’articulation. Si quelqu’un est irrité ou anxieux, il aura souvent
tendance à parler plus vite et à moins bien articuler. Inversement, la fatigue, le découragement correspondent à un débit
lent et monocorde, coexistant parfois avec une articulation moins bonne et un volume sonore trop faible.
Le plus souvent, les personnes parlant vite sont jugées plutôt anxieuses et peuvent provoquer l’irritation de leur
interlocuteur.
Un débit verbal trop lent entraîne fréquemment une diminution de l’attention chez l’interlocuteur, et parfois
également de l’irritabilité.
Le débit verbal est le plus souvent lié à l’articulation des mots. Plus l’articulation est bonne, plus les mots sont distincts,
plus le débit verbal est adapté et la communication efficace. Il est donc intéressant de s’entraîner à articuler pour mieux
se faire comprendre.
Dans le cadre de l’affirmation de soi, l’objectif est de s’entraîner à articuler de telle manière que chaque mot prononcé
soit bien compris par l’autre.
Le simple fait de prononcer chaque mot de manière distincte régularise le débit verbal, l’articulation, le volume
sonore et le timbre.
EXERCICE 12
S’entraîner
Concentrez-vous sur l’articulation des mots que vous prononcez, vérifiez quel est l’impact sur le débit verbal.
L’utilisation d’un magnétophone permettra un meilleur entraînement, et un meilleur suivi de votre
évolution. Apprenez à articuler de la manière la plus confortable pour vous, et la plus compréhensible
pour l’autre.
EXERCICE 13
Observer
1. Observez la posture et les gestes des personnes de votre entourage (ceux qui font beaucoup de gestes, ceux qui
restent statiques, ceux qui sont proches, ceux qui restent loin). Quelle est l’influence sur la qualité de la
communication ?
2. Comment jugez-vous ces personnes par rapport à leur posture et à la distance à laquelle elles se tiennent de leur
interlocuteur ?
3. Recherchez les différentes façons d’expliquer ces comportements. Quelle est l’explication qui vous paraît la plus
probable ?
Comparez votre première idée à l’explication la plus probable.
4. Observez votre propre façon de vous tenir et de bouger au cours de la communication.
Cela peut se faire directement ou bien à l’aide de films vidéo dans lesquels vous apparaissez.
5. Quels sont les gestes et les distances avec lesquels vous êtes à l’aise ? Inversement, quels sont les gestes et les
distances qui vous mettent mal à l’aise ?
6. Quelles sont les situations ou les personnes qui induisent chez vous des gestes ou des distances avec lesquels vous
êtes mal à l’aise ?
7. Observez à quelle distance se parlent les personnes de votre entourage.
8. Quelle est la distance à laquelle vous vous sentez le plus à l’aise en face de votre interlocuteur ?
9. Comment varie cette distance en fonction des personnes et des situations ?
10. Quand est-il utile pour vous de toucher votre interlocuteur, quand est-il utile de ne pas le faire ?
Le plus souvent, dans notre culture, adopter une attitude plus ouverte et utiliser des gestes adaptés favorisent la
communication. Rester trop statique ou être trop remuant augmentent le risque de distorsion.
La distance interpersonnelle est en général optimale quand vous vous sentez à l’aise en face de votre interlocuteur, et
varie en fonction des situations et des personnes. Dans certains cas, il est très utile d’aller jusqu’à toucher, et dans
d’autres d’être assez éloigné. Parfois cette règle est fausse. Par exemple, une personne souffrant de surdité aura tendance à
se rapprocher afin de mieux entendre, et cela peut devenir inconfortable pour soi…
EXERCICE 14
S’entraîner
1. Essayez d’adopter plusieurs postures différentes dans des situations de communication (bras et jambes croisés, ou
décroisés, debout ou assis). Utilisez des gestes pour appuyer votre message, en observant quel est l’impact sur la
communication.
2. Amusez-vous à utiliser chez vous toute la palette des gestes qui peuvent vous passer par l’esprit : faites « l’Italien,
COMMENT ÉCOUTER ?
EXERCICE 15
Observer
Les informations, la musique parviennent à nos oreilles en un flot continu dont nous retenons seulement quelques
éléments en fonction de leur intérêt ou de la façon dont ils ont été mis en valeur par le journaliste. Souvent nous avons le
même type d’écoute dans les conversations dont le contenu ne nous parvient que très incomplètement, sauf si nous
faisons un gros effort d’attention. J’appellerai cette façon de faire « écoute flottante ». Dans ce cas, le sujet qui écoute ne
participe pas à la conversation en l’encourageant ou en donnant son avis. Il se comporte comme un magnétophone, mais
en moins performant !
L’écoute flottante comporte un très gros risque de distorsion du message.
EXERCICE 16
Observer et s’entraîner
1. Écoutez attentivement un texte enregistré sur une cassette. Écrivez ce que vous avez entendu.
2. Comparez ensuite ce que vous avez écrit et le contenu de la cassette. Répétez l’exercice avec le même texte, puis
avec des textes différents jusqu’à ce que message émis et message reçu correspondent.
En fait, dès que nous nous concentrons plus sur ce que nous entendons, plusieurs comportements non verbaux
apparaissent, souvent même lorsqu’il s’agit de la radio. Ce sont par exemple des mimiques faciales, des hochements de
tête, de petits mots d’approbation ou de désapprobation, le fait de regarder ou de « tendre l’oreille ». J’appellerais cette
deuxième façon de faire « écoute participante ». Dans ce cas, le sujet qui écoute encourage celui qui parle à poursuivre
son discours, à l’aide de composantes non verbales (hochement de tête, regard, petits mots…). Cela permet de mettre
plus à l’aise l’interlocuteur, et d’améliorer la qualité et la quantité des informations reçues.
1. Observez les différentes composantes non verbales correspondant à une écoute participante chez les personnes de
votre entourage.
Quelles sont les conséquences de ce type d’écoute sur les conversations ?
Quelles sont les conséquences de l’absence d’écoute participante sur les conversations ?
2. Observez quelles sont les émotions et les pensées que vous avez quand votre interlocuteur utilise une écoute
participante.
Quelles sont les conséquences sur la poursuite de la conversation ?
3. Inversement, observez les conséquences d’un comportement d’écoute flottante de la part de votre interlocuteur, au
niveau de votre pensée et de vos émotions (quelqu’un qui ne participe pas à ce que vous dites, qui ne vous encourage
pas à parler…).
Quelles sont les conséquences sur la poursuite de la conversation ?
4. Dans une conversation, ne regardez pas votre interlocuteur.
Quelles sont les conséquences sur la conversation ?
5. Faites la même expérience en n’encourageant pas du tout votre interlocuteur (pas de petits hochements de tête, ni
d’approbations par petits mots).
Quelles sont les conséquences sur la conversation ?
6. Inversement, entraînez-vous à utiliser le regard, les hochements de tête et les approbations au fur et à mesure que
votre interlocuteur parle.
Quelles sont les conséquences sur votre interlocuteur lui-même et sur la qualité de la conversation ?
Enfin, parfois nous avons à vérifier si nous avons bien compris le message donné par notre interlocuteur, ou si ce
dernier a bien reçu notre message ; ou bien nous avons à éclaircir une composante non verbale ou une attitude imprécise
(par exemple un sourire, une moue, un regard…). J’appellerai cette dernière façon de faire « écoute active ».
EXERCICE 18
Observer
1. Observez chez les personnes de votre entourage l’utilisation ou non de l’écoute active.
Dans quelles situations les personnes que vous observez vérifient-elles si elles ont bien compris ce que l’autre a dit ?
Dans quelles situations les personnes que vous observez vérifient-elles si l’interlocuteur a bien compris leur message ?
Dans quelles circonstances les personnes que vous observez vérifient-elles le sens des comportements, des mimiques
chez leur interlocuteur ?
2. Quelles sont les conséquences de ces vérifications sur le dialogue ?
Dans quelles circonstances vous paraît-il intéressant de se servir de l’écoute active ?
Dans quelles circonstances est-ce inutile ?
3. Observez pour vous-même l’écoute active comme ci-dessus, en vous plaçant comme « vérificateur » ou comme
interlocuteur. Quelles sont les conséquences sur vos émotions, vos pensées et le dialogue ?
Quand vous arrive-t-il d’utiliser l’écoute active, quand serait-ce utile si vous ne l’utilisez pas ? Quand est-ce inutile ?
Les différentes façons d’écouter sont bien sûr à utiliser de manière adaptée aux circonstances. « Souvent on entend mal
ce qu’on croit bien entendre…11 ».
Il s’agit de mettre en place de nouvelles habitudes, que vous prendrez très vite si vous vous entraînez régulièrement.
EXERCICE 19
S’entraîner
1. Demandez un renseignement dans la rue (par exemple, « Pouvez-vous me dire où est la poste ? ») et vérifiez si vous
avez bien compris en reformulant le message.
2. Entraînez-vous plusieurs fois afin de prendre l’habitude de reformuler ou de résumer.
3. Faites la même expérience dans différentes situations de conversation, à chaque fois qu’une distorsion pourrait
exister entre ce que votre interlocuteur a dit et ce que vous avez reçu.
4. Inversement, vérifiez si votre interlocuteur a bien reçu le message que vous avez émis en lui demandant de
reformuler, « afin d’être sur la même longueur d’onde ».
5. Quand vous avez une impression ou un sentiment à propos du non verbal de votre interlocuteur, reformulez
immédiatement ce sentiment afin de vérifier s’il est justifié.
6. Repérez les conséquences sur vos émotions, vos pensées et le dialogue quand vous pratiquez l’écoute active.
Une bonne communication est indispensable pour savoir s’affirmer. La communication est bonne quand le message
émis correspond au message reçu, ce qui n’est pas facile à réaliser.
Deux composantes sont à prendre en compte au niveau du message : le « verbal » et le « non-verbal ».
Le verbal est le contenu du message. Plus il est direct et précis, moins il laisse de place aux interprétations.
Le non-verbal a un impact très important :
• il est plus rapidement perçu ;
• il est très rapidement interprété, parfois jusqu’à inverser le sens de ce qui est transmis.
Clarifier le non-verbal est donc indispensable pour le sens des messages.
Savoir écouter est nécessaire pour entendre.
Trois méthodes d’écoute peuvent être décrites :
• l’écoute flottante ;
• l’écoute participante ;
• l’écoute active.
Chacune sera employée avec l’objectif de faire coïncider le plus possible message émis et message reçu.
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chapitre
Les types
de comportements
relationnels
Pour observer ses propres comportements, il est utile de se servir d’une grille d’analyse fonctionnelle. Il s’agit d’une
méthode pour comprendre le fonctionnement d’un problème.
La question à se poser est : « Dans quel piège suis-je pris ? »
Le schéma suivant représente une telle analyse, nommée méthode des cercles vicieux, particulièrement pratique et facile
à mettre en œuvre.
Figure 4
Exemple
Claire est étudiante et doit passer le lendemain matin un examen important. Mme Dupont lui demande de garder ses enfants et
Claire n’a pas osé refuser. L’analyse fonctionnelle du problème est la suivante :
(Cet exemple est repris plus loin pour illustrer un comportement inhibé.)
Cette façon de poser le problème par écrit et avec un schéma permet de comprendre le cercle vicieux dans lequel
Claire est prise. À partir de là, il devient possible de définir les différentes interventions pour aller mieux : au niveau de la
pensée, Claire pourrait dédramatiser les conséquences d’un refus, au niveau des émotions, elle pourrait apprendre à se
relaxer, au niveau des comportements elle pourrait s’entraîner à refuser.
Si l’analyse fonctionnelle était la suivante, les choses seraient bien différentes !
Figure 6
La question que Claire pourrait se poser est : « Qu’est-ce que je ne sais pas faire et qui changerait beaucoup de choses si je
savais le faire ? »
La réponse est : savoir refuser sans vexer mon interlocuteur.
Figure 7
L’effet « protecteur et conseilleur » est parfois encore plus pénible pour un individu que l’effet « bonne poire ».
Les sujets ayant un comportement inhibé se retrouvent souvent avec des personnes qui prennent leur défense, ou
bien qui conseillent de manière très directive sur les façons de faire les choses.
L’effet « agressif », quant à lui, caractérise un comportement qui pousse à attaquer plus volontiers les sujets sans
défense plutôt que les sujets ne se laissant pas faire.
Exemple
Michel est le souffre-douleur de Bertrand depuis des années, dans le bureau qu’ils partagent avec plusieurs autres personnes.
Bertrand ne s’en prend qu’à Michel, les autres employés ne se laissant pas faire. La situation est devenue si insupportable qu’un
arrêt de travail a été nécessaire.
Enfin, les sujets ayant un comportement inhibé éprouvent le plus souvent des émotions pénibles, comme le
sentiment de dévalorisation, de diminution de l’estime de soi, la révolte ou la colère intériorisée, la culpabilité, l’angoisse.
L’isolement devient assez fréquent par évitement des situations relationnelles. Une évolution dépressive n’est pas rare.
EXERCICE 20
Observer
Annie a dans ce cas plus de chance de récupérer son argent, car au moins elle fait une demande. Ses pensées
correspondent exactement à ce qu’elle dit : Stéphane est malhonnête. Les émotions ressenties sont la colère et la révolte, et
la relation avec Stéphane risque d’en souffrir.
De manière générale, un sujet présentant un comportement agressif prédominant respecte surtout ses droits et pas
ceux des autres. Il obtient plus de choses concrètes que les personnes présentant un comportement inhibé.
Pour se faire comprendre, il faut crier. Si je ne crie pas, tout le monde va profiter de moi !
C’est en partie vrai, en partie faux.
En étant agressif, j’obtiens plus de choses qu’en me laissant faire… Mais jusqu’à un certain point !
Parfois je risque un conflit néfaste, ou de ne rien obtenir du tout, et j’augmente fortement le risque de développer une
mauvaise relation avec autrui.
Souvent la relation avec les autres est difficile, et aboutit à un isolement important. Il est en effet difficile de côtoyer
un sujet fréquemment agressif.
Enfin, les personnes dans ce cas éprouvent des émotions pénibles comme la colère, la révolte, le sentiment de
solitude, d’être incompris ou même de persécution. Les syndromes dépressifs sont moins fréquents que dans le cas d’un
comportement inhibé prédominant, mais ne sont pas rares.
Avoir un comportement agressif ne veut pas dire obligatoirement crier, ou être en colère. Il existe de multiples
manières d’agresser quelqu’un : en se moquant ou en ironisant, en faisant des remarques difficiles à accepter par
l’interlocuteur.
D’autre part, un comportement pourra être agressif pour quelqu’un et non pour quelqu’un d’autre.
Par exemple, vous félicitez quelqu’un pour sa coiffure : « Je trouve vraiment que tu es très bien coiffée aujourd’hui ! » Et
la personne se vexe et répond : « Ça veut dire que les autres jours je suis mal coiffée ! » Alors que vous n’aviez aucune
mauvaise intention.
Une autre personne pourrait au contraire être très contente du compliment : « Merci beaucoup, ça me fait vraiment
plaisir, je ne me suis pas trompée en changeant de coiffeur. »
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Cet exemple permet de comprendre que c’est la façon dont le message est reçu par l’interlocuteur qui fait qu’un
comportement est agressif ou non. Il est donc très important d’adapter la forme de son message à la situation et à la
personne à laquelle il s’adresse.
Exemple
Éric le colérique
Éric est très souvent en colère. Il critique presque tout, et est rarement content. Il a tendance à voir très rapidement ce qui ne va
pas, autant avec les personnes proches qu’avec celles plus éloignées. Au niveau du travail, ses collègues le craignent beaucoup et
l’évitent. Il a souffert de trois ruptures sentimentales dont un divorce. Son épouse actuelle commence à manifester des signes de
lassitude et lui reproche de plus en plus « son caractère de chien ». Éric se sent révolté, incompris et malheureux.
Exemple
Le cynisme de Joséphine
Joséphine a l’habitude de tourner en dérision les personnes de son entourage ou ce qu’elles font. Peu de gens apprécient à la
longue son sens de l’humour, et elle se retrouve de plus en plus seule. Toute sa classe d’âge s’est réunie afin de fêter les 30 ans
de chacun, et elle n’a pas été invitée. Cela l’a beaucoup révoltée et a augmenté sa réaction cynique.
EXERCICE 21
Observer
1. Observez dans votre entourage une personne ayant un comportement agressif. Quelles sont les conséquences sur ses
interlocuteurs, et sur la personne elle-même ? Imaginez ce que la personne agressée pense et ressent. Qu’aura-t-elle
tendance à faire ?
2. Observez un de vos propres comportements agressifs. Comment vous sentez-vous avant, pendant et après ? Quelles
sont les pensées qui vous passent par l’esprit ? Imaginez les conséquences sur votre interlocuteur et sur la relation avec
lui.
Cet exemple met en évidence les deux buts d’une affirmation de soi : obtenir une chose concrète et garder ou améliorer
une bonne relation avec l’interlocuteur.
Au niveau de la pensée, Annie se présente la situation d’une manière plus confortable pour Stéphane et elle-même :
« Il a peut-être oublié… » Il s’agit de l’a priori du doute positif, dans lequel on considère son interlocuteur comme sans
mauvaise intention jusqu’à preuve du contraire. Cette façon de se présenter les choses est plus respectueuse, mais
également plus rentable. L’estime de soi et des autres devient dans ce cas bien meilleure : « L’on est plus souvent dupe par la
défiance que par la confiance12. »
L’affirmation
de soi
chapitre 4
Comment s’affirmer ?
Une idée précise et concrète
Une analyse de la position de l’autre
Caractères non verbaux adaptés au contexte
La façon de verbaliser
Quelles sont les raisons pour lesquelles quelqu’un ne s’affirme pas ?
Le comportement est-il la personnalité ?
Quels sont les comportements à améliorer, quelles sont les situations concernées ?
Comment analyser votre situation et choisir les problèmes cibles ?
chapitre 5
Comment changer ? La boîte à outils
Changer sa pensée : la restructuration cognitive
Savoir se calmer : la relaxation rapide en situation
Savoir se mettre à la place de l’autre : l’affirmation de soi empathique
Savoir persister : la technique du « disque rayé »
Savoir se servir de ses émotions et sentiments : la révélation sur soi
Savoir exprimer positivement les critiques, les demandes, les réponses, les avis et les sentiments
Comment donner de l’information ou des explications : être direct et précis
Savoir reconnaître ses torts
Savoir encourager l’interlocuteur à vous formuler ce qui ne va pas : questionnement négatif
Aider l’interlocuteur à verbaliser ce qu’il trouve « bien » chez vous : le questionnement positif
Aider l’autre à préciser sa pensée : le questionnement direct
Aider l’autre à rechercher des solutions ou des alternatives : l’aide à la solution
Savoir trouver un compromis
Savoir désarmer sa propre colère
Savoir désarmer la colère de l’autre
Savoir ne pas s’engager dans la discussion : la « technique du brouillard »
Savoir ne pas écouter : « couper le son »
chapitre 6
Comment aborder les situations problématiques ?s
Comment poser le problème d’une affirmation de soi ?
Trois règles importantes
Comment faire une demande ?
Comment donner une réponse et, particulièrement, refuser ?
Comment faire un compliment ?
Qu’est-ce que n’est pas un compliment ?
Comment recevoir un compliment ?
Comment faire une critique ?
Comment recevoir une critique ?
Comment faire face à une critique très agressive ?
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Comment verbaliser ce qu’on pense ou ressent ?
Comment discuter ?
Comment agit l’apprentissage à l’affirmation de soi ?
Quels conseils sont utiles pour un meilleur apprentissage de l’affirmation de soi ?
Comment
s’affirmer ?
L’affirmation de soi est un concept simple, issu d’un solide bon sens populaire. Tout le monde peut en tirer un
grand profit dans sa vie familiale, amicale, professionnelle et, en général, dans toutes les situations relationnelles.
Il s’agit aussi d’une méthode thérapeutique particulièrement efficace pour des problèmes aussi divers que les troubles
anxieux, dépressifs ; les problèmes alimentaires, comme la boulimie ; les troubles psychotiques et les problèmes de
toxicomanie.
Dans chacun des cas, la méthode est appliquée en association avec d’autres types de thérapie.
Les équipes de soin ont également beaucoup profité de l’affirmation de soi, laquelle s’est révélée un très bon moyen
d’améliorer le travail en groupe et l’ambiance professionnelle.
Enfin, depuis quelques années, les techniques sont appliquées à l’entreprise, soit dans le cadre de la gestion des
relations de travail, soit dans celui des méthodes commerciales, si importantes actuellement.
Comme le dirait une bonne grand-mère à ses petits-enfants, il vaut mieux demander les choses gentiment et
poliment plutôt que de ne pas les demander (comportement inhibé) ou de le faire de manière impolie et virulente
(comportement agressif ). Effectivement, dans ce cas, la probabilité d’obtenir ces choses tout en gardant une bonne
relation avec l’interlocuteur augmente considérablement par rapport aux deux autres possibilités. Le « cahier des
charges » de l’affirmation de soi correspond à ces deux objectifs : obtenir une ou des choses concrètes, et garder ou améliorer
la relation avec l’autre.
Les différents « ingrédients » de l’affirmation de soi sont résumés dans le tableau suivant :
Plan pour s’affirmer
– Une idée précise et concrète, correspondant soit à une demande, soit à une réponse, soit à la verbalisation d’un
avis, d’une émotion ou d’un sentiment.
– Une analyse de la position de l’autre.
– Une verbalisation avec les caractères non verbaux adaptés au contexte :
– regard,
– posture,
– mimique,
– volume sonore, timbre de la voix, articulation et fréquence.
Cette verbalisation :
– sera directe et précise,
– m’impliquera personnellement,
– impliquera l’autre,
– sera suffisamment persistante,
– sera la plus chaleureuse et la plus polie possible, dans le contexte.
EXERCICE 22
S’entraîner
L’observation porte sur soi même, sur l’autre et sur la relation qui s’établit entre les deux. Il est intéressant que j’observe
« moi-même », la relation entre « moi et l’autre » et enfin « l’autre ».
La première étape, observation de moi-même, consiste à prendre conscience de ses propres émotions et pensées
automatiques, lesquelles donnent une information précieuse sur la relation qui est en train de s’établir. Par exemple, si
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je pense « Elle n’est jamais contente de ce que je fais ! », je vais me sentir révolté et en colère contre l’interlocutrice. Je vais
donc avoir tendance à me comporter en conséquence : soit répondre, soit bouder. Le cercle vicieux se ferme et le risque
d’une escalade symétrique apparaît. Une escalade symétrique est une série d’interactions dans lesquelles les deux
protagonistes aggravent le conflit, chacun surenchérissant sur l’autre.
La deuxième étape consiste à analyser la position de l’autre de manière réaliste. Pour cela, il est intéressant de garder à
l’esprit les points suivants :
La colère ou l’agressivité indiquent toujours que la personne concernée a un problème et qu’elle perd le contrôle de la
situation. Si ce n’était pas le cas, elle utiliserait un autre moyen pour s’exprimer.
La perception n’est pas un processus neutre. Nous avons souvent tendance à percevoir en priorité ce que nous
craignons. Dans une situation relationnelle, nous aurons rapidement tendance à la méfiance et au jugement négatif. Il
est très utile de s’entraîner à l’a priori du doute positif.
Reprenons l’exemple d’Annie et Stéphane. Selon les principes de l’affirmation de soi, Annie donne la priorité au fait
que Stéphane a certainement oublié, et non pas au fait qu’il fait exprès de ne pas lui rendre l’argent. Le complément de
l’a priori du doute positif est l’aptitude à écouter ce en quoi l’autre a raison plutôt que ce en quoi il a tort. Écouter ce en
quoi il a tort est déjà bien acquis, et ne nécessite donc en général pas d’entraînement particulier !
L’observation montre que chacun d’entre nous est plutôt centré sur lui-même et observe la réalité à partir de ses
propres préoccupations.
Exemple
Une conclusion que nous pouvons déduire de cette scène est que la jeune femme qui fait la remarque a, ou pense
avoir des problèmes avec son poids… Dans le cas contraire, elle n’aurait peut-être même pas vu la dame forte en train de
se baigner !
Enfin, le comportement le plus répandu est certainement le comportement inhibé. Souvent, les gens n’osent pas
verbaliser ce qu’ils pensent réellement. En conséquence, il est important de ne pas considérer que les personnes sont
d’accord ou contentes si elles ne disent rien…
À partir de ces notions simples, il devient plus facile de se « mettre dans la peau de l’autre » ; c’est ce que l’on appelle
l’empathie, c’est-à-dire la capacité de percevoir la réalité de l’autre.
En pratique, quelques questions sont suffisantes :
– Dans cette situation, si j’étais à la place de l’autre, comment aurais-je tendance à réagir ?
– Quelles seraient mes émotions et mes pensées ?
– En quoi cette personne a-t-elle raison, ou quelles sont ses raisons ?
La troisième étape consiste à observer la façon dont s’établit la relation avec l’interlocuteur.
Une relation peut-être symétrique ou complémentaire.
• Une relation symétrique entre deux personnes est une interaction telle que chacune adopte un comportement
similaire, en écho ou en miroir. Un exemple est celui de la scène de ménage, dans laquelle chacun des conjoints répond à
l’autre en miroir. Dans ce cas, le risque est celui de l’escalade symétrique aboutissant à un conflit souvent incontrôlable.
• Une relation est complémentaire quand s’installe une interaction telle que chacun des partenaires a un
comportement différent par rapport à celui de l’autre. Par exemple, dans un couple, un des deux membres peut
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« commander » et l’autre « obéir ».
Si la relation est le plus souvent complémentaire, on observe une augmentation de la fréquence des deux types
différents de comportement. Dans l’exemple choisi, le partenaire qui commande va le faire de plus en plus, et le
partenaire qui obéit va obéir de plus en plus.
Aucun des deux modes relationnels, symétrique ou complémentaire, n’est meilleur que l’autre. Chacun a son utilité
en fonction des circonstances, et le plus souvent l’alternance souple des deux types de comportement est la solution la
plus adaptée. Il est parfois nécessaire de discuter, parfois souhaitable d’obéir…
Un bon exemple de cette conception des choses est la construction d’une maison dans laquelle chacun des
intervenants a une compétence particulière. Il est intéressant que le plombier dirige quand la plomberie est en cause, que
le maçon dirige quand la maçonnerie est concernée, que l’architecte dirige quant à la conception générale du bâtiment,
et que tous communiquent leur point de vue quand cela est souhaitable.
En pratique, il est très utile de repérer le type de relation qui s’établit avec l’interlocuteur, et de déterminer si ce type
de relation est le plus adapté aux buts de l’affirmation de soi.
Il est également particulièrement intéressant de repérer le mode relationnel que vous avez tendance à induire par
votre comportement, et, quand cela est possible, celui qui est induit en général par votre interlocuteur. Cela permet de
mieux comprendre comment faire évoluer les choses.
Par exemple, si je sais que mon interlocuteur a beaucoup de difficultés pour reconnaître ses torts, je peux conclure
qu’en essayant de lui prouver qu’il a tort, je risque d’entraîner un raidissement de sa position et une escalade symétrique.
Inversement, si je ne dis rien ou lui dis qu’il a raison, cela renforce le mode relationnel complémentaire. Dans ce cas, je
renforce le fait que l’interlocuteur cherchera de plus en plus à avoir raison avec moi…
Dans les deux cas la relation est faussée, et si ce sont des comportements habituels, le retentissement général sera
important.
EXERCICE 23
S’entraîner
Il s’agit donc de défendre son point de vue, mais pas n’importe comment. Le but de garder ou d’améliorer dans le
même temps la relation avec l’interlocuteur fait partie du « cahier des charges ». C’est là le modèle fondamental de
l’affirmation de soi.
Nous analysons ici trois exemples de réponses possibles :
– Un ami vous demande de lui prêter de l’argent pour la troisième fois.
Pensées automatiques spontanées :
« Il me prend pour une bonne poire », « Je ne suis jamais tranquille », « C’est toujours sur moi que ça tombe »
Émotions spontanées :
Colère, déprime.
Position de l’autre :
« Il a besoin d’argent, il a vraiment du mal à s’en sortir, ça ne doit pas être drôle ! »
Comportements et mode relationnel résultants :
• Avec la pensée automatique
– Refus de prêter de l’argent, si j’ai un comportement agressif.
– Prêter de l’argent avec un sentiment de révolte, si j’ai un comportement inhibé.
• Avec l’analyse de la position de l’autre :
– Refus de prêter de l’argent, mais en comprenant le problème de l’interlocuteur.
– Prêter de l’argent de bon cœur.
– Un collègue de travail arrive en retard de dix minutes et vous avez dû l’attendre pour la relève.
LA FAÇON DE VERBALISER
Nous avons l’habitude d’employer des tournures de phrase et des mots inutiles dans notre conversation, et souvent
nous ne nous en rendons pas compte.
Par exemple : « Si j’ai bien compris, vous avez, arrêtez-moi si je dis une bêtise, été peut-être gêné par les propos d’Alain
concernant l’école… »
Les mots soulignés sont de trop et gênent la compréhension du message.
EXERCICE 25
Observer
1. Observez, chez les autres, les petites phrases et les détours de discours inutiles, ainsi que les conséquences sur la
compréhension du message. À quoi servent ces petites phrases et ces détours ?
(De manière générale, les phrases inutiles ont un rôle défensif ou sont en relation avec la peur de déranger ou de
blesser l’interlocuteur.)
2. Utilisez des enregistrements audio ou vidéo afin de repérer chez vous-même les petites phrases et les détours
inutiles. Quels sont les plus fréquents ?
S’entraîner
1. Par écrit, entraînez-vous à la formulation directe et précise de vos idées en éliminant ce qui vous paraît inutile pour
la compréhension du message.
2. Entraînez-vous ensuite oralement. Des enregistrements vous permettront de mieux contrôler vos progrès.
► M’impliquer personnellement
Dans le cadre de l’affirmation de soi, il vaut mieux bien préciser sa position, ses sentiments, son avis plutôt que de
rester dans le vague. Il est également important de dire « Je » et « moi ». Par exemple : « J’aime beaucoup ton dessin ! »
plutôt que « Ton dessin est beau ! » Cela a l’avantage de personnaliser la communication, de laisser le moins de place
possible à la distorsion du message et de donner à son interlocuteur un modèle de révélation sur soi, c’est-à-dire une
expression claire de ses pensées et sentiments.
EXERCICE 26
S’entraîner
► Impliquer l’autre
Impliquer l’autre consiste à individualiser au maximum l’entretien.
Cela se fait :
– À l’aide des composantes non verbales adaptées (regarder, sourire, être à une bonne distance).
– En précisant bien la position de l’autre. Par exemple : « Le travail que tu as fourni est remarquable ! » plutôt que
« C’est un travail remarquable ! »
– Enfin, il est souhaitable le plus souvent de s’adresser en particulier à l’interlocuteur (et non pas au public), surtout
quand vous faites une critique négative.
EXERCICE 27
S’entraîner
Chacun des sommets du triangle représente un type différent de comportement, et l’affirmation de soi ne se situe pas
comme un point moyen entre agressivité et inhibition (ce qui aurait toutes les chances de ne convenir à personne), mais
comme une nouvelle façon de voir les choses et d’agir.
Scores 123456 78
Je me sens à l’aise dans les situations relationnelles
Je n’éprouve pas de manifestations physiques dans les situations relationnelles (cœur qui bat vite,
transpiration, tremblements, serrement de gorge, sensation d’oppression respiratoire, etc.)
J’ai toujours les idées claires dans les situations relationnelles
Je fais facilement des demandes
Je sais refuser facilement
Je verbalise facilement mon avis ou mes sentiments quand c’est souhaitable
Je sais facilement engager la conversation
Je suis à l’aise pour poursuivre une conversation
Je sais arrêter une conversation si cela est nécessaire
Je sais recevoir des critiques sans être gêné
Je sais faire des critiques sans vexer mon interlocuteur
Quand quelqu’un a un comportement agressif (verbalement) avec moi, je sais en général comment faire pour
que cela se termine bien
Je sais recevoir des compliments sans être gêné
Je suis à l’aise pour faire des compliments
Total par colonne
Total général
Cochez une case par question. Vous obtenez un total par colonne en multipliant le nombre de cases cochées par le
Figure 11
Figure 12
La troisième étape est d’analyser, pour chacune des situations relevées et à l’aide de la méthode des cercles vicieux, de
quelle manière le problème s’entretient lui-même.
Par exemple :
Dans le cadre de son travail, Bernadette pense qu’elle devrait refuser de faire la comptabilité mais n’ose pas le dire.
L’analyse de la situation selon la méthode des cercles vicieux donne le tableau suivant :
Cette analyse met en évidence les différentes façons d’améliorer le problème. Bernadette peut agir sur :
– ses pensées ; il s’agit d’une méthode qui vise à modifier la manière de se présenter les choses ;
– ses émotions, à l’aide de techniques de relaxation ;
– son comportement, avec l’affirmation de soi.
Les manières d’agir à ces différents niveaux sont l’objet des chapitres suivants.
Comment changer ?
La boîte à outils
CHANGER SA PENSÉE :
LA RESTRUCTURATION COGNITIVE
Quand nous sommes anxieux, déprimés ou même simplement un peu « cafardeux », ou qu’il nous arrive un ennui,
nos pensées sont plutôt pessimistes. Par exemple, en cas de crevaison en voiture, des pensées comme « Je n’ai vraiment
pas de chance », « Ça n’arrive qu’à moi » ne sont pas rares… Imaginons maintenant qu’un ami vienne vous dire : « Es-tu
prêt à parier 50 euros que tu es la seule personne dont la voiture a crevé aujourd’hui dans la ville ? » Vous répondrez
probablement non, pour ne pas perdre vos 50 euros, et vous aurez raison ! Ce type de pensée est en relation directe avec
l’incident, et correspond à la colère ou au découragement que nous pouvons ressentir, mais n’est pas réaliste, ce qui ne
nous empêche pas de l’avoir…
Ces idées qui nous viennent spontanément à l’esprit se nomment pensées automatiques. Si vous les observez
régulièrement, vous constaterez que ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Elles constituent une sorte de « paysage
mental », correspondant à une façon habituelle de se sentir et d’agir, assez caractéristique pour chacun.
Prendre conscience des pensées automatiques, des émotions et des comportements qui leur sont reliés, et modifier celles
qui sont en rapport avec des sentiments pénibles et des comportements inadéquats est ce que nous appelons restructuration
cognitive.
Cette méthode n’est pas à proprement parler une technique d’affirmation de soi. Elle est cependant particulièrement
utile et donne un bon résultat quand elle est pratiquée régulièrement. Le principe de base est ancien, puisqu’il date des
stoïciens, lesquels avaient remarqué : « Le mal n’est pas dans les circonstances, mais dans l’opinion que nous en avons14. » En
modifiant la façon de se présenter les événements et les situations, il est donc possible de modifier ses émotions dans le
sens du bien-être.
Nombre de psychothérapies utilisent la restructuration cognitive. Un des précurseurs est français ! Il s’agit d’Émile
Coué15, dont beaucoup de nos collègues parlent avec une certaine ironie (sauf à l’étranger où il est souvent très
apprécié). Pharmacien exerçant à Troyes, il avait déjà remarqué qu’on ne pouvait avoir qu’une seule idée et qu’une seule
émotion à la fois, et que, par conséquent, modifier sa pensée dans un sens positif avait un impact important sur l’état
affectif.
Albert Ellis16 a mis au point une technique, appelée thérapie rationnelle émotive, centrée sur la rationalisation des
pensées automatiques. Cette méthode connaît encore actuellement un certain succès. Enfin, Aaron T. Beck17 a décrit
avec précision, dès 1979, la thérapie cognitive, méthode actuellement la plus employée dans ce domaine.
En pratique, les émotions servent de signal. Il s’agit d’observer dans quelle situation apparaît une émotion
désagréable, et à quel type de pensée elle correspond. En reprenant l’exemple précédent de Bernadette :
1. Quelle est l’émotion ?
« Je ressens de l’angoisse, de la révolte et du découragement. »
2. Quelle est la situation déclenchant mon angoisse ?
« Mon collègue me demande de faire la comptabilité. »
3. Quelles sont les pensées automatiques correspondantes ?
« Je suis vraiment une bonne poire ! »
EXERCICE 28
S’entraîner
1. Repérez une situation relationnelle difficile pour vous (par exemple, demander quelque chose ou refuser).
2. Quelles émotions ressentez-vous ?
3. Quelles sont les pensées automatiques qui vous viennent spontanément à l’esprit ? Quel est votre niveau de
croyance dans chaque pensée, de 0 à 10 ? Quels sont les effets télépathe et cartomancienne possibles ?
SAVOIR SE CALMER :
LA RELAXATION RAPIDE EN SITUATION
Rester calme dans les situations relationnelles est parfois difficile, surtout dans les circonstances qui provoquent des
réactions émotionnelles comme la critique ou l’agressivité. Si les émotions prennent trop le dessus, le risque de perdre le
contrôle devient plus grand. Ainsi, il est souvent utile de se relaxer avant d’appliquer les méthodes d’affirmation de soi.
Se relaxer quand on souffre d’anxiété est le plus souvent impossible sans apprentissage.
Je propose ici une méthode progressive donnant presque toujours un très bon résultat.
Les émotions s’accompagnent d’un rythme respiratoire rapide nommé hyperventilation. Autrement dit, dans ce cas,
nous avons tendance à respirer trop vite et trop fort. Cela s’accompagne paradoxalement d’une sensation d’oppression
respiratoire, voire d’étouffement.
Par exemple, si je suis anxieux, mon rythme respiratoire s’accélère. Au fur et à mesure de cette accélération, j’ai la
sensation de manquer d’air, ce qui fait que je respire de plus en plus… Le problème s’aggrave et peut parfois aboutir à
une attaque de panique et même à une crise de tétanie.
Ce qui se passe en réalité va à l’encontre de la croyance habituelle, qui affirme qu’une personne angoissée manque
d’oxygène et donc qu’il faut l’encourager à respirer profondément ! Cela majore considérablement le problème : « Plus
je respire plus je m’angoisse ou m’énerve, moins je respire plus je me calme ! »
Il suffit donc de s’entraîner à l’hypoventilation : ralentir son rythme respiratoire entraîne un ralentissement
émotionnel général, autant physique que psychologique : on ne pense pas de la même manière en accélérant et en
ralentissant !
Ensuite, la relaxation devient réalisable.
Cet apprentissage (comme presque tout apprentissage) doit être progressif, c’est-à-dire commencer avec un bas
niveau de performance, quand vous vous sentez déjà calme ! Il est en effet impossible, dans une première étape, de
ralentir ou de vous relaxer quand les émotions sont trop importantes. Cela deviendra facile dès que vous aurez acquis une
bonne pratique de la méthode.
Quand une personne est anxieuse ou stressée, elle a surtout « l’habitude » de percevoir les tensions et
« l’accélération », mais perçoit mal les ralentissements. Il est donc important de savoir prendre son pouls afin d’avoir une
bonne idée de l’efficacité de l’apprentissage : quand le pouls ralentit, tout ralentit dans le corps !
Pour prendre le pouls, servez-vous de vos quatre doigts que vous posez sur la gouttière externe au niveau de votre
poignet (figure 14), et appuyez jusqu’à ce que votre perception soit bonne. En général, les battements cardiaques sont
bien perceptibles de cette manière.
Prenez le temps de vous habituer aux battements cardiaques, parfois certains d’entre nous éprouvent une angoisse
simplement en prenant le pouls !
Dans le même temps, vérifiez que votre pouls ralentit. Le ralentissement à obtenir est très net, car il s’agit d’un
réflexe, appelé manœuvre vagale, existant chez chacun d’entre nous.
Ne faites qu’un seul cycle à la fois, en vous concentrant bien sur la perception du ralentissement cardiaque. Pratiquer
plusieurs exercices précipités les uns après les autres aboutit souvent au résultat inverse : l’hyperventilation !
Par contre, recommencez aussi souvent que possible, tout au long de la journée ; c’est la répétition qui compte : 150
exercices, même moins bien faits, valent mieux qu’un seul bien fait. Vous allez rapidement percevoir que le
ralentissement du pouls, qui se manifeste généralement par une pulsation de moins, un décrochage (figure 15),
correspond à une sensation générale de relâchement, souvent marquée au niveau de la poitrine, parfois à une légère
fatigue, un léger endormissement. Quand ces manifestations sont bien perçues, vous n’avez plus besoin de contrôler le
pouls. Il suffit de bien se concentrer sur le relâchement pour vérifier l’effet de l’exercice.
Figure 15
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Avec un peu de pratique, tout le monde parvient à ralentir, donc ne vous découragez pas ; à un certain moment vous
percevrez bien l’efficacité de la technique et vous aurez à votre disposition un « outil » parfaitement utilisable en
situation. Pratiquer beaucoup d’exercices dans la journée est toujours possible, puisque chacun prend très peu de temps
et que cela peut être réalisé partout. Le seul problème habituellement rencontré est d’y penser !
Faites l’exercice dans les conditions habituelles de votre activité, assis ou debout, et même en marchant ou en
travaillant, mais de manière progressive, en vérifiant son efficacité dans des situations de difficulté croissante.
La maxime à mettre en place est : « D’abord je ralentis, ensuite si nécessaire je pense ! » ; en effet ; penser en ralentissant
est très différent de penser en accélérant…
Une fois ce premier exercice bien acquis, vous pouvez commencer la relaxation rapide. Savoir se détendre très
rapidement en cas de besoin est une aptitude particulièrement utile. Cela se pratique de la manière suivante :
1. En position assise, installé confortablement, fermez les yeux.
2. Faites une hypoventilation efficace.
3. Restez les yeux fermés, et concentrez-vous sur votre respiration, en percevant bien chaque inspiration et chaque
expiration. Rechercher la respiration la plus confortable pour vous. Il s’agit en général de la respiration correspondant à
l’endormissement.
Dés que l’exercice n’est plus possible (perte de la concentration, par exemple) ou devient désagréable, arrêtez tout de
suite et ouvrez les yeux : ne vous forcez pas ! De manière générale, cet exercice ne doit pas durer plus de deux ou trois
minutes, afin de bien apprendre à se relaxer rapidement. Par contre, entraînez-vous aussi souvent que possible en
recherchant une bonne détente. Comme pour l’hypoventilation, la répétition est beaucoup plus rentable que la
perfection, peu fréquente.
En une à deux semaines environ, si votre pratique est régulière, vous obtiendrez un bon niveau de relaxation.
Une fois l’étape précédente suffisamment acquise, vous pouvez commencer à faire le même exercice un peu modifié :
1. Hypoventilation.
2. Concentration sur la respiration confortable, mais les yeux ouverts et dans différentes situations (assis, debout, en
voiture, en marchant, etc.).
Choisissez des circonstances d’abord faciles, puis très progressivement plus difficiles. Une situation facile serait par
exemple de se relaxer en achetant son pain dans une boulangerie (si cela n’est pas angoissant pour vous). Une situation
difficile serait de demander une augmentation à un patron colérique…
Une variante utile : la désensibilisation systématique
La méthode consiste à se relaxer, puis les yeux fermés, à imaginer un épisode pénible déjà vécu (par exemple le
souvenir d’une dispute) tout en restant très relaxé. Si l’émotivité revient, sous quelque forme que ce soit, arrêter
l’exercice, faire quelques pas, ou une activité physique, puis recommencer jusqu’à ce que l’angoisse, la colère, ou une
autre émotion n’apparaisse plus, et que le calme se maintienne.
Souvent, le seul fait de penser aux contrariétés subies suffit pour ressentir de nouveau les émotions pénibles
éprouvées quand l’épisode concerné s’est produit.
Il est important de commencer une désensibilisation par des situations peu pénibles, puis, au fur et à mesure de
« l’apprentissage à rester calme », d’augmenter la difficulté. En désensibilisant le « passé », vous aurez la surprise de
constater que la performance en situation s’améliore considérablement.
Il est important de n’imaginer que des situations déjà vécues, et non pas à venir, ces dernières étant par définition
imprévisibles dans les détails.
Les exercices de relaxation sont particulièrement utiles pour « désamorcer » la colère, le sentiment de révolte et
l’angoisse, et permettent de mieux utiliser les techniques que je vais maintenant exposer.
EXERCICE 29
S’entraîner
Appliquez la méthode de relaxation de manière systématique, en commençant par les exercices les plus simples, et sans
« brûler » les étapes. Plus vous irez lentement, plus vite la technique sera acquise !
EXERCICE 30
S’entraîner
1. Dans les situations relationnelles de la vie courante, écoutez en priorité ce en quoi votre interlocuteur peut
avoir raison. Lui reformuler ce en quoi il a selon vous raison et observez ses réactions.
2. Dans une situation relationnelle dans laquelle vous vous sentez contrarié, pratiquez en priorité un exercice de
relaxation, puis écoutez ce en quoi votre interlocuteur peut avoir raison. Essayez de le comprendre objectivement avant
de « contreattaquer ». Ensuite, reformulez-lui ses raisons ou ce que vous comprenez de sa position et observez
ses réactions. Dans un troisième temps, donnez votre position.
Renouvelez cet exercice le plus souvent possible.
EXERCICE 31
S’entraîner
EXERCICE 32
S’entraîner
1. Faites plusieurs compliments authentiques à des personnes proches de vous (votre conjoint, vos enfants, des amis).
Entraînez-vous jusqu’à ce que votre gêne à les faire soit peu importante. Observez les réactions des personnes
concernées.
2. Si cela se présente, et que c’est souhaitable, verbalisez un sentiment pénible pour vous. Par exemple, que vous vous
sentez gêné, ou bien anxieux, que vous doutez… Observez les réactions des personnes concernées.
EXERCICE 33
Observer
S’entraîner
1. Faites des demandes en respectant la règle de l’expression positive et observez les conséquences sur vous-même et
sur la relation avec les autres.
2. Verbalisez des avis ou des sentiments en respectant la règle de l’expression positive et observez les conséquences sur
vous-même et sur la relation avec les autres.
EXERCICE 34
Observer
Observez votre façon habituelle d’expliquer. Repérez dans quelles situations votre explication vous paraît adaptée.
Dans quelles situations avez-vous l’impression que votre explication ou vos informations sont de trop ?
Dans quelles situations les explications que vous donnez servent-elles à vous justifier ? Est-ce, dans ce cas, vraiment utile
ou bien cela aggrave-t-il le problème ? Décrivez ces différentes situations.
S’entraîner
Vérifiez que l’information ou l’explication que vous donnez est bien comprise par votre interlocuteur (écoute active).
Utilisez la règle de la parcimonie : n’expliquer que ce qui est nécessaire, ne donner que les informations utiles dans la
situation.
Quelles sont les conséquences sur l’impact de votre message ?
Quelles sont les conséquences sur la relation avec votre interlocuteur ? (Ne pas oublier de garder un bon contact avec
lui : la règle de la parcimonie n’exclut pas la révélation sur soi et la chaleur humaine !)
EXERCICE 35
Quand vous rencontrez une personne qui a des difficultés pour reconnaître ses torts, quelles sont les conséquences :
1. Sur ce que vous pensez de cette personne ?
2. Sur vos émotions ?
3. Sur votre comportement vis-à-vis de cette personne ?
Quand vous rencontrez une personne reconnaissant facilement ses erreurs, quelles sont les conséquences :
1. Sur ce que vous pensez de cette personne ?
2. Sur vos émotions ?
3. Sur votre comportement vis-à-vis de cette personne ?
S’entraîner
Quand vous pensez avoir tort, ou si vous avez fait une erreur, reconnaissez-le rapidement et sans nuances, explications
ou justifications. Observez quelles sont les conséquences sur vous-même et la relation avec l’autre.
EXERCICE 36
S’entraîner
Dans la vie courante, avec vos amis ou en famille, entraînez-vous à poser des questions telles que celles qui suivent, à
chaque fois que vous avez un doute sur un reproche possible qui pourrait vous être fait :
« N’hésitez pas à me dire si je vous dérange. »
« Ai-je dis quelque chose de déplaisant ? N’hésitez pas à me le dire. »
« Si vous pensez que je m’y prends mal, je préfère que vous me le disiez. »
N’hésitez pas à persister dans votre questionnement, les personnes ayant parfois du mal à verbaliser ce qu’elles pensent
vraiment.
Quelles sont les conséquences sur la relation quand vous arrivez à reconnaître immédiatement et sans nuance vos torts,
dans le cadre de ce questionnement négatif ?
EXERCICE 37
Observer
1. Observez chez vous-même vos propres tendances à faire beaucoup de remarques négatives aux personnes de votre
entourage. Si cela est le cas, à votre avis quelles sont les conséquences sur ce que vous pensez d’elles ?
Quelles sont les conséquences sur la relation avec elles ?
Quelles sont les conséquences sur la ou les personnes elles-mêmes et leurs performances ?
2. Observez dans votre entourage une personne qui a tendance à vous dire surtout ce qui va mal dans votre
comportement.
Que pensez-vous de cette personne ?
Quelles sont les émotions que vous ressentez ? Comment avez-vous tendance à réagir ? Aurez-vous tendance à faire
quelque chose de positif pour elle ?
S’entraîner
3. Entraînez-vous à repérer ce que vous jugez positif chez votre interlocuteur et à le lui restituer.
Quelles sont les conséquences sur vous-même, la relation et l’autre ?
4. Avec une personne portant souvent un jugement négatif sur vous, entraînez-vous à l’aider, en vérifiant bien de ne
pas utiliser l’ironie, à vous restituer ce qu’elle juge positif chez vous. Observez les conséquences au fur et à mesure de ce
travail :
– sur la façon de vous percevoir chez la personne concernée ;
– sur vos émotions et vos comportements.
Le questionnement négatif ou positif peut dans ce cas également être utile. Comme dans l’exemple suivant :
« N’hésitez pas à préciser votre critique sur ce que j’ai fait, cela me sera très utile ! », « Dites-moi ce qui va bien dans ce que j’ai
fait, c’est important pour moi ! »
EXERCICE 38
Observer
1. Observez les personnes de votre entourage qui ont du mal à préciser leur pensée.
2. Observez vos propres tendances à ne pas bien préciser vos pensées.
3. Observez vos tendances à poursuivre la communication sans avoir une bonne idée de ce que pense votre
interlocuteur.
S’entraîner
Quand une personne communique un message vague, aidez-la à mieux préciser sa pensée par questions directes, en
tenant bien compte de l’analyse de la position de l’autre.
Si nécessaire, utilisez la révélation sur soi, le questionnement positif ou négatif.
Quelles sont les conséquences sur ce que vous pensez et ce que vous ressentez au fur et à mesure que la personne
concernée précise sa pensée ?
EXERCICE 39
S’entraîner
Dans un cas de refus que vous avez à faire, entraînez-vous à aider votre interlocuteur à trouver une solution
alternative.
Comment vous sentez-vous dans ce cas ? Est-ce alors plus facile pour vous de refuser ?
EXERCICE 40
Observer
Observez les situations relationnelles dans lesquelles un compromis est à votre avis souhaitable. En général, toute vie
communautaire (le couple, les équipes de travail…) en comporte un certain nombre.
Quelles sont les conséquences quand le compromis a été possible ?
Quelles sont les conséquences quand il a été impossible ?
S’entraîner
Proposez des compromis possibles en utilisant l’analyse de la position de l’autre et l’analyse de votre propre position.
Comment vous sentez-vous lorsque vous avez pu faire un bon compromis respectant vous-même et l’autre ?
Comment vous sentez-vous quand cela a été impossible ?
Figure 16
Exemple
Bernard : « Tu es un idiot, rien n’a été préparé et nous perdons du temps ! »
Jérôme : « Effectivement, c’est tout à fait vrai… » [Affirmation de soi empathique]
Bernard : « C’est toujours pareil avec toi, tu ne prépares pas et voilà le résultat ! »
Jérôme : « Je suis d’accord avec toi, je n’ai pas assez préparé ce travail… »
Bernard : « Bon… Eh bien… »
Jérôme : « C’est normal que tu ne sois pas content… Mais est-ce vrai que je prépare toujours mal mon travail ? »
Bernard : « Non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire… Excuse-moi de m’être emporté ! »
En pratique, il est rare qu’un interlocuteur insiste plus de trois fois si la personne qui s’affirme applique la position
basse.
La règle générale est de ne jamais discuter avec quelqu’un qui reste en colère, sous peine d’une escalade symétrique.
Si plus aucun contrôle n’est possible, alors autant ne pas être là ! Partir devient la solution la moins risquée.
Deux autres techniques existent, mais sont à utiliser le plus rarement possible, quand plus aucune autre méthode
n’est applicable : la « technique du brouillard » et « couper le son ».
La réponse de Jérôme ne laisse en fait rien transparaître et donne une bonne probabilité que la conversation s’arrête
là.
Comment aborder
les situations
problématiques ?
Quand faut-il s’affirmer ? Probablement tout le temps, ou tout au moins le plus souvent possible. En pratique,
cependant, nous avons pu mettre en évidence six groupes principaux de situations, comprenant tous les cas de figure
possibles. Ce sont :
• Faire une demande.
• Donner une réponse, faire un refus.
• Les situations de compliment :
– faire un compliment ;
– recevoir un compliment.
• Les situations de critique :
– Faire une critique ;
– Recevoir une critique.
• Verbaliser un avis, une idée ou un sentiment.
• Les situations de conversation :
– engager la conversation ;
– poursuivre une conversation ;
– terminer une conversation.
La plupart du temps, plusieurs problèmes se posent. Ainsi, Denis a également beaucoup de difficultés pour refuser et
demander. En faire une liste, et les ranger par ordre de difficulté croissante ou/et d’importance pour soi permet de mieux
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construire son plan d’apprentissage de l’affirmation de soi.
Pour Denis, la liste est la suivante :
Deux façons de s’entraîner sont possibles à partir de ce tableau : soit travailler de la situation la plus facile vers la
situation la plus difficile, soit traiter le problème le plus important en priorité.
Denis a choisi la seconde façon, et a décidé de traiter dans un premier temps, de manière progressive, sa difficulté
pour engager la conversation.
EXERCICE 41
S’entraîner
Quels sont les principaux problèmes d’affirmation de soi qui se posent pour vous ? (Aidez-vous de la liste des six types
de situation : faire une demande, donner une réponse et faire des refus, les situations de compliment, les situations de
critique, verbaliser un avis, une idée ou un sentiment, les situations de conversation.)
Rangez ces problèmes en fonction de :
1. la difficulté qu’ils représentent pour vous ;
2. l’importance de ce problème pour vous. (Pour cela, demandez-vous, en choisissant parmi les six cas de figure : quelle
aptitude changerait beaucoup de choses pour moi si je l’avais ?)
De quelle manière aurez-vous tendance à commencer votre entraînement ?
1. Par les problèmes plus faciles d’abord.
2. Par le problème le plus important pour vous, mais progressivement.
Figure 17
L’étape suivante est de commencer à s’affirmer dans les situations les plus faciles. Dans ce cas, le contexte qui ne pose
pas de problème pour engager la conversation est familial. Le fait de s’entraîner en famille permet de bien acquérir les
techniques, sans risque et sans angoisse : on apprend bien surtout dans le calme et quand tout va bien !
Ensuite seulement, Denis pourra s’exposer aux situations progressivement plus difficiles.
► Ne pas se justifier
Nous avons souvent tendance à chercher des excuses ou à trop donner de raisons, c’est ce que j’appelle se justifier et
cela est presque toujours inutile. Le plus souvent, la justification que vous apportez diminue la clarté du message, voire
donne à l’interlocuteur des arguments de discussion supplémentaires ou même un « bâton pour vous faire battre ». Il
vaut mieux admettre comme principe que votre parole suffit la plupart du temps, sans avoir à donner les raisons de votre
comportement. Par contre, reconnaître vos torts immédiatement ou vous excuser, si cela est nécessaire, est
particulièrement utile. La justification, dans ce cas, va commencer si vous cherchez des excuses ou à trop vous
défendre…
Exemple
Sophie téléphone à Mireille :
Sophie : « Bonjour Mireille, c’est Sophie. »
Mireille : « Bonjour Sophie, comment vas-tu ? »
Sophie : « Très bien, et toi ? »
Mireille : « Moi aussi, que veux-tu ? »
Sophie : « Écoute, depuis quelque temps j’organise des réunions de vente à domicile, et j’aimerais en faire une la semaine
prochaine, peux-tu venir ? »
Mireille : « Je ne sais pas… C’est quand ? »
Sophie : « Mercredi soir ! »
Mireille : « Mercredi je ne peux pas, il y a les enfants… et mon mari ne serait pas content. » [Justification]
Sophie : « Tu es sûre ? Bertrand (le mari) ne s’opposerait pas tant que ça… et tes enfants, tu pourrais les emmener, ils joueraient
avec les miens ! »
Mireille : « Bon… D’accord… À mercredi. »
Mireille n’a pas envie du tout de participer à cette réunion, mais le fait de se justifier permet à Sophie d’argumenter et d’obtenir
sa présence.
Si Mireille avait respecté la règle de ne pas se justifier, le dialogue aurait pu être le suivant :
Sophie : « Bonjour Mireille, c’est Sophie. »
Mireille : « Bonjour Sophie, comment vas-tu ? »
Sophie : « Très bien, et toi ? »
Mireille : « Moi aussi, que veux-tu ? »
Sophie : « Écoute, depuis quelque temps j’organise des réunions de vente à domicile, et j’aimerais en faire une la semaine
prochaine, peux-tu venir ? »
Mireille : « Non, vraiment, ça ne m’intéresse pas du tout. »
Sophie : « Tu es sûre ? »
Mireille : « Oui, vraiment, je te remercie d’avoir pensé à moi, mais vraiment ça ne m’intéresse pas ! » [Disque rayé]
Sophie : « Pourtant, c’est très intéressant ! »
Mireille « Vraiment, je suis désolée, et je ne voudrais vraiment pas que tu le prennes mal… Mais je ne suis pas du tout intéressée,
je t’assure ! » [Disque rayé] [Ne se justifie pas]
Sophie : « Bon tant pis ! Ça ne fait rien. »
Dans ce second dialogue, il est clair que Sophie manque d’arguments pour poursuivre sa demande : un bon disque
rayé sans se justifier met en échec les stratégies commerciales les plus sophistiquées !
► Ne pas dériver
Dériver consiste à parler ou à se laisser entraîner vers un sujet sans rapport direct avec l’objet de la discussion. Le
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risque est, comme pour la justification, de rendre la communication bien moins claire. Il faut savoir que, dans une
discussion, lorsque plus de trois thèmes différents sont abordés, il devient très difficile de continuer à suivre et à
écouter… À la fin d’une discussion, nous avons souvent dans ce cas le sentiment d’avoir perdu du temps ou d’être
inefficaces.
En outre, nous pouvons avoir affaire à des personnes dont le but est, pour de multiples raisons, de ne pas aborder le
problème dont nous désirons parler. Ne pas dériver est alors une aide précieuse pour maintenir un disque rayé.
Exemple
Josyane vient demander à Robert de la remplacer, comme cela était convenu à la buvette de la fête scolaire.
Josyane : « Robert, tu viens me remplacer ? »
Robert : « Oui, j’arrive… Comment se passe la fête ? »
Josyane : « Bien, il y a du monde et les gens sont contents ! » [Dérive]
Robert : « J’adore ces fêtes, ça permet de discuter et de faire mieux connaissance avec les parents d’élèves. Tiens, voilà Marie, je
vais lui dire deux mots, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vue, à tout à l’heure ! »
L’idée de Josyane est d’être remplacée. Le fait de discuter de la fête et de l’intérêt pour les relations permet à Robert de retarder
son tour à la buvette !
Dans notre exemple, Robert est de bonne foi. S’il se retrouve avec Marie, ce n’est absolument pas parce qu’il ne veut pas tenir la
buvette, mais simplement parce que la dérive de la conversation le lui a permis.
Si Josyane n’avait pas dérivé, le dialogue aurait pu être le suivant :
Josyane : « Robert, tu viens me remplacer ? »
Robert : « Oui, j’arrive… Comment se passe la fête ? »
Josyane : « Bien, il y a du monde et les gens sont contents !
Mais pourrais-tu me remplacer tout de suite, je te remercie d’avance. »
Robert : « Oui bien sûr, à tout à l’heure, repose-toi bien ! »
EXERCICE 42
Observer
1. Observez, dans votre entourage, les justifications, les dérives ou les situations dans lesquelles les personnes
expliquent trop. Reportez ces dialogues par écrit, ce qui permet de mieux en prendre conscience. Quelles sont les
conséquences sur la communication et l’affirmation de soi ?
2. Faites la même observation chez vous-même. Reportez par écrit les différentes justifications ou dérives que vous avez
pu remarquer. Quelles sont les conséquences sur la communication et l’affirmation de soi ?
S’entraîner
1. Transformez les dialogues que vous avez relevés dans votre observation en fonction des principes suivants : ne pas se
justifier, ne pas dériver, ne pas trop expliquer. Répéter en imagination ces dialogues corrigés et imaginez les
conséquences sur la communication, la relation avec l’autre et l’affirmation de soi.
2. Dans un second temps, entraînez-vous en réalité. Dès que vous repérez un risque de dérive ou de justification de
votre part, revenez immédiatement aux méthodes d’affirmation de soi. Même si vous êtes déjà « engagé » dans trop
d’explications, de dérive ou de justification, il n’est jamais trop tard ! Il suffit la plupart du temps de revenir à un disque
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rayé pour régler le problème.
1. Demander l’autorisation.
2. Verbalisation directe et précise.
3. Affirmation de soi empathique et expression positive de la demande.
4. Vérification que l’interlocuteur est vraiment d’accord pour répondre à la demande.
(Parfois les gens acceptent, mais ne sont pas vraiment d’accord !)
5. Disque rayé.
6. Révélation sur soi.
7. Offre de compromis.
8. Terminer chaleureusement.
Chaque point de ce plan permet de rendre la communication plus claire, et l’ensemble tient compte de la relation.
Les points 1 (Demander l’autorisation), 3 (Affirmation de soi empathique), 4 (Vérification que l’interlocuteur est
vraiment d’accord pour répondre à la demande), 6 (Révélation sur soi) et 8 (Terminer chaleureusement) favorisent
l’attention de l’interlocuteur et respectent son droit d’accepter ou de refuser. Le point 4 est très intéressant. Il permet de
favoriser le meilleur contact possible avec l’interlocuteur, soit en augmentant les chances qu’il accepte réellement la
demande sans nous en garder rancune, soit en lui permettant un refus avec les mêmes avantages. Les points 2
(Verbalisation directe et précise) et 5 (Disque rayé), d’une part, laissent le moins de place possible aux interprétations du
message par l’autre, et, d’autre part, diminuent le risque de dérive ou de justification.
Le point 7 (Offre de compromis) favorise la meilleure solution possible dans le contexte.
Tous ces points ne sont pas obligatoires. Il s’agit d’un tableau indicatif ; cependant, verbaliser directement et
précisément, et terminer chaleureusement sont toujours nécessaires. Demander l’autorisation est fortement
recommandé. Les autres points sont utilisés en fonction de la situation.
Exemples
Une infirmière demande un service à une collègue :
« Est-ce que je peux te parler une minute ? » [Demander l’autorisation]
« Oui, bien sûr. »
« Pourrais-tu, si cela ne te dérange pas trop, intervertir nos jours de garde ? Je ferais le jeudi, et toi le vendredi. Ça me rendrait
vraiment service, mais surtout, si cela ne te convient pas, n’hésite pas à me le dire, je ne t’en voudrai pas. » (Verbalisation directe
et précise, affirmation de soi empathique et expression positive de la demande, révélation sur soi, vérification que l’interlocuteur
est vraiment d’accord pour répondre à la demande.)
Un chef demande un service à une secrétaire :
« Puis-je vous demander quelque chose ? » [Demander l’autorisation]
« Oui, que voulez-vous ? »
« Je souhaiterais que vous tapiez ce courrier urgent ; je suis vraiment désolé de vous le demander si tard, et je sais que c’est
EXERCICE 43
S’entraîner
Les techniques utilisables pour refuser sont résumées dans le plan suivant :
1. Écouter et, si nécessaire, faire préciser la demande [Écoute active].
2. Verbalisation directe et précise de la réponse.
3. Disque rayé.
4. Révélation sur soi.
5. Expression positive de la réponse, affirmation de soi empathique, recherche d’alternatives et de compromis,
explications et affirmation de soi négative peuvent être également utilisées.
6. Terminer chaleureusement.
Les points 1 (Écouter et, si nécessaire, faire préciser la demande), 2 (Verbalisation directe et précise de la réponse) et
6 (Terminer chaleureusement) sont à employer systématiquement. Ils permettent de garder la clarté du message et
respectent la relation avec autrui. Le point 3 (Disque rayé) est particulièrement utile quand l’interlocuteur insiste. Les
points 4 (Révélation sur soi) et 5 (Expression positive de la réponse, affirmation de soi empathique, recherche
d’alternatives et de compromis, explications et affirmation de soi négative) s’emploient en fonction du contexte, surtout
quand l’interlocuteur est susceptible, ou que la réponse que je donne est difficile pour lui. Il faut bien vérifier de ne pas
se justifier, dériver ou trop expliquer, sinon la formulation du refus risque de devenir très difficile.
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Exemples
Stéphanie téléphone à Mireille :
« Allô ! Mireille, est-ce que je peux passer te voir ce matin ? »
« Bonjour Stéphanie, que t’arrive-t-il ? » [Écouter, faire préciser la demande]
« J’ai une pétition concernant le transport scolaire. »
« Je suis désolée, ce matin je ne peux pas. » [Verbalisation directe et précise de la réponse]
« Ça m’arrangerait vraiment ce matin, je t’assure… »
« Je suis d’autant plus gênée, je veux bien voir la pétition, mais je ne peux pas ce matin… Peux-tu passer plutôt vers 16 heures
cet après-midi ? Ça serait beaucoup plus facile pour moi ! » [Disque rayé, révélation sur soi, recherche d’alternatives et de
compromis]
« Bon… d’accord… 16 heures donc… »
« Je te remercie de comprendre… À tout à l’heure. » [Terminer chaleureusement]
Bertrand demande à Alain de lui prêter 400 € :
« J’ai besoin de 400 € demain, peux-tu me les prêter ? »
« Je suis très gêné, et je ne voudrais vraiment pas que nous nous fâchions pour ça, mais c’est non. » [Verbalisation directe et
précise de la réponse]
« Pourquoi tu n’as pas confiance ? » [Ne pas dériver, ne pas se justifier]
« Écoute, je t’assure que ça me gêne beaucoup de refuser, mais vraiment c’est non. » [Disque rayé, révélation de soi]
« Bon, d’accord, tant pis ! »
« J’aimerais vraiment que tu ne m’en veuilles pas, crois-moi, je suis désolé. » [Terminer chaleureusement]
EXERCICE 44
S’entraîner
1. Définissez une cible regroupant les situations dans lesquelles vous avez à refuser (service, travail, amis, vie
familiale…).
Mettre à la périphérie les refus faciles, au centre les refus difficiles.
2. Commencez de préférence par pratiquer les refus les plus faciles, ceux que vous savez déjà faire.
Utilisez les différents points du tableau précédent en répétant souvent. Le disque rayé est à entraîner particulièrement,
en vérifiant bien de ne pas se justifier ni dériver.
3. Quand vous êtes assez efficace dans les situations faciles, choisissez une situation plus difficile. Répétez également
jusqu’à vous sentir assez entraîné. N’allez pas trop vite, dix petits exercices valent mieux qu’une grosse performance.
4. Continuez de la même manière et augmentez la difficulté jusqu’aux situations les plus difficiles.
L’entraînement concernant les refus est plus difficile à organiser que celui des demandes, lequel ne
dépend que de vous. L’expérience montre cependant qu’avec un peu de vigilance les situations concernées
ne manquent pas.
EXERCICE 45
S’entraîner
1. Repérez chez quelqu’un de proche quelque chose à complimenter, par exemple un bijou, une façon d’être coiffé ou
habillé, un travail qu’il a accompli, sa gentillesse…
2. Faites un compliment à cette personne, tout d’abord facile pour vous, selon les règles données ci-dessus. Observez les
conséquences. Souvent votre interlocuteur aura du mal à recevoir un compliment. Dans ce cas faites un disque rayé et
un peu de révélation sur soi.
3. Renouvelez l’expérience plusieurs fois, avec la même personne puis avec d’autres, au fur et à mesure que vous vous
sentez plus à l’aise.
Observez les conséquences sur vous-même, les autres et la relation tout au long de votre entraînement.
1. Écouter.
2. Accepter le compliment sans retenue.
3. Révélation sur soi.
4. Terminer chaleureusement.
Quand le compliment est faux, la conduite à tenir est très similaire. Mais qu’est-ce qu’un compliment faux ? La
question est un peu ambiguë. En effet, le simple fait que je ne sois pas d’accord avec le jugement de quelqu’un d’autre ne veut
pas dire que le compliment est faux.
Par exemple, si quelqu’un me félicite pour une peinture que j’ai réalisée, il se peut que je ne sois pas d’accord avec
lui, et que je trouve mon travail plutôt mal fait. Il s’agit cependant d’un compliment vrai, et cette personne a le droit
d’apprécier la toile ! Le compliment sera faux uniquement si je reçois des félicitations pour une toile que je n’aurais pas
peinte.
Dans le cas d’une félicitation fausse, la démarche suggérée est la suivante :
Les points 1 (Écouter), 2 (Accepter le compliment), 3 (Rétablir la vérité) et 5 (Terminer chaleureusement) sont
indispensables. Le point 4 (Révélation sur soi) peut être utilisé moins fréquemment, mais reste utile.
1. Écouter.
2. Accepter le compliment.
3. Rétablir la vérité.
4. Révélation sur soi.
5. Terminer chaleureusement.
Exemple : Un architecte remercie un ami :
« Je voulais te remercier pour la recommandation que tu as faite, me concernant, à Monsieur Dupont. Je pense que s’il a
accepté mon projet c’est grâce à toi. »
« Je suis vraiment content pour toi… Et que tu aies pensé que je puisse intervenir en ta faveur. Effectivement, j’aurais pu le
faire mais je t’assure que dans ce cas je n’y suis pour rien ! [Accepter le compliment, rétablir la vérité] Merci quand même ! »
Un compliment est vague quand nous ne comprenons pas exactement quel en est l’objet. Dans ce cas, en plus du fait
d’accepter, ce qui est la règle générale en affirmation de soi, deux options sont possibles :
– soit faire préciser le contenu, ce qui nous ramènera à un des deux cas de figure précédents (vrai ou faux) ;
– soit nous jugeons inutile d’insister pour savoir ; dans ce cas, un « brouillard » devient la méthode la plus adaptée.
Le tableau suivant résume la conduite à tenir :
Tous les points sont nécessaires en fonction de la voie choisie. La révélation sur soi peut également être utilisée avec
une grande efficacité, afin d’améliorer la relation.
Exemples
Une personne complimente une amie :
« C’est formidable ce que tu fais ! »
« Je te remercie, ça me fait plaisir que tu penses ça… Puis-je te demander ce que tu as trouvé formidable ? » [Accepter le
compliment, faire préciser.]
EXERCICE 46
Observer
Faire une critique est un exercice délicat : « La critique souvent n’est pas une science ; c’est un métier, où il faut plus de
santé que d’esprit, plus de travail que de capacité, plus d’habitude que de génie25. » La plupart d’entre nous n’aiment pas
recevoir des remarques négatives, et beaucoup de personnes sont extrêmement susceptibles. Il s’agit pourtant d’une
situation fréquente, puisque nous ne pouvons pas être toujours d’accord avec ce que font ou disent les autres. Le but est
que la critique soit constructive, autrement dit qu’elle rende service à l’interlocuteur et ne le décourage pas. Il est bien sûr
important, dans ce cas, que la relation avec l’autre reste bonne ou même soit améliorée.
Pour faire une critique efficace, je suggère les points suivants :
1. Demander l’autorisation, et individualiser la relation.
2. Verbaliser directement et précisément la critique en s’impliquant soi-même (dire « je » et « moi »).
3. Affirmation de soi empathique.
4. Disque rayé.
5. Révélation sur soi.
6. Terminer chaleureusement.
Une critique négative se fera le plus souvent possible individuellement (point 1). En effet, une remarque faite en
public est presque toujours beaucoup plus mal reçue que si elle est faite en particulier. De plus, le fait de demander
l’autorisation de faire une critique préserve une bonne relation (la personne aura moins tendance à prendre mal les
choses et à se défendre d’emblée) et permet une meilleure attention à ce qu’on va dire. L’interlocuteur fera alors mieux la
différence entre la chose critiquée et lui-même. Cela diminue donc les risques de personnalisation (c’est-à-dire de trop
prendre les choses pour soi) et de généralisation (c’est-à-dire de tirer des conclusions négatives générales à partir d’un
événement particulier), lesquels sont des modes de réaction très fréquents. Les points 3 (Affirmation de soi empathique),
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5 (Révélation sur soi) et 6 (Terminer chaleureusement) complètent les points précédents en laissant le moins de place
possible aux interprétations et à la susceptibilité de l’autre.
Les points 2 (Verbaliser directement et précisément la critique en s’impliquant soi-même) et 4 (Disque rayé)
favorisent la clarté du message.
Exemples
« Puis-je te parler un moment, si ça ne te dérange pas trop ? » [Demander l’autorisation et entretien individuel]
« Oui, tout de suite si tu veux. »
« Écoute, surtout je ne veux pas que ce que je vais te dire remette en cause ta compétence générale, je pense vraiment que tu es
très compétent dans ton travail ! »[Affirmation de soi empathique]
« Que veux-tu dire ? »
« Eh bien ! Je pense qu’il fallait absolument revoir M. Dupont pour le dossier que tu as adressé sans lui en parler. Nous risquons
de perdre le marché et c’est embêtant. C’est à mon avis une erreur, mais comme je te l’ai dit tout à l’heure, je ne voudrais pas
que tu prennes mal ce que je te dis, et je préfère dire les choses directement ! » [Verbalisation directe et précise, révélation sur
soi]
« Tu as bien fait de m’en parler… Je n’avais pas vu l’importance de ce problème. »
« Je suis vraiment content que nous soyons sur la même longueur d’onde et que tu ne prennes pas mal les choses. C’est à mon
avis plus facile de travailler ainsi… » [Terminer chaleureusement]
EXERCICE 47
S’entraîner
– Si la critique est fausse, il est inutile de se défendre d’emblée, il suffit de rétablir la vérité !
La conduite à tenir pourra être la suivante :
1. Écouter attentivement et bien attendre que l’interlocuteur ait fini de parler. Écouter particulièrement ce en quoi
l’interlocuteur peut avoir raison ou quelles sont ses raisons.
2. Donner de l’information (de manière claire et précise, directement). Utilisation possible de l’affirmation de soi
empathique.
3. Disque rayé.
4. Révélation sur soi.
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5. Enquête négative.
6. Offre de compromis, recherche d’alternatives, si nécessaire.
7. Terminer chaleureusement.
Il est très important de se rappeler les règles : ne pas se justifier, ne pas dériver, ne pas trop expliquer, chacune de ces
tendances entraînant le risque de rendre le message moins clair, et de mettre au premier plan un conflit plutôt que les
choses concrètes. Même si nous avons raison, la façon de le dire, en fonction de la personne à qui nous nous adressons,
peut nous faire obtenir l’inverse de ce que nous désirons ! Par exemple, certaines personnes se vexent si facilement
qu’elles préféreront perdre beaucoup plutôt que d’admettre une erreur, et cela peut nous porter préjudice si nous ne
savons pas dire les choses en tenant compte de cette susceptibilité. De même, ce n’est pas obligatoirement parce que j’ai
raison ou que la « justice » le voudrait que j’obtiendrais gain de cause ! Quelqu’un qui se « plaint trop », même avec
raison, peut devenir gênant ou pénible pour les autres…
Dès lors, l’application du plan précédent donnera le plus souvent un bon résultat : obtenir raison et garder un bon
contact avec autrui.
Le point 1 (Écouter attentivement et bien attendre que l’interlocuteur ait fini de parler. Écouter particulièrement ce
en quoi l’interlocuteur peut avoir raison ou quelles sont ses raisons) permet de bien comprendre le message de
l’interlocuteur tout en maintenant la meilleure relation possible. Les points 4 (Révélation sur soi), 6 (Offre de
compromis, recherche d’alternatives) et 7 (Terminer chaleureusement) sont surtout centrés sur le contrôle d’un conflit
possible avec l’interlocuteur. Les points 2 (Donner de l’information) et 3 (Disque rayé) favorisent la clarté du message.
Le point 5 (Enquête négative) est surtout utile quand l’interlocuteur poursuit sa critique, bien que vous ayez
plusieurs fois fait un disque rayé. Il est intéressant de se demander alors s’il ne vous reproche pas autre chose ! En effet,
beaucoup de personnes n’osent pas verbaliser directement ce qu’elles pensent et prennent beaucoup de détours pour le
faire… Par exemple, si quelqu’un me reproche avec insistance de ne pas avoir fait un travail, alors que celui-ci a été
correctement accompli, et que j’ai utilisé un disque rayé suffisamment persistant, il devient intéressant de dire : « Ce
travail, je vous assure, je l’ai fait… Mais avez-vous autre chose à me reprocher ? [Enquête négative].
Exemples
« Je ne peux pas compter sur toi ! Tu as oublié de me transmettre le message d’un client : Dupont ! »
« Je t’assure, je n’ai pas reçu de message te concernant. » [Donner de l’information (de manière claire et précise, directement)]
« Dupont m’a dit qu’il avait laissé sa commission à une femme, ce ne peut être que toi ! »
« Vraiment, je n’ai reçu aucun message te concernant. »[Disque rayé]
« J’en ai assez, je ne peux pas te faire confiance. »
« Je suis vraiment désolée pour toi, je sais que ce M. Dupont est un client important, mais je t’assure je n’ai reçu aucun message
de lui te concernant. » [Disque rayé, affirmation de soi empathique]
« Comment expliquer alors que M. Dupont dise qu’il a laissé ce message au bureau ? » [L’interlocuteur commence à douter]
« Je ne sais vraiment pas, mais je t’assure, je n’ai reçu aucun message… Je me sens très gênée que tu ne me croies pas… »
[Disque rayé, révélation sur soi]
« Je ne comprends pas alors ce qui s’est passé… » [L’interlocuteur renonce à sa critique]
« Écoute, je suis vraiment désolée pour toi, mais je n’ai reçu aucun message… Peut-être est-ce quelqu’un d’autre qui l’a reçu ? »
[Disque rayé, recherche d’alternatives]
« Je ne suis vraiment pas contente, tu as encore oublié de fermer la porte d’entrée ce matin ! »
« Non, je t’assure, je me souviens très bien l’avoir fermée. » [Donner de l’information (de manière claire et précise, directement)]
« En plus, tu es de mauvaise foi… Vraiment la vie avec toi devient impossible ! »
« Écoute, pour la porte, je me souviens très bien l’avoir bien fermée ce matin… Mais as-tu autre chose à me reprocher ? »
[Disque rayé, enquête négative].
Dans le cas d’une critique vague, deux possibilités se présentent : soit vous désirez faire préciser la critique, par écoute
active ou enquête négative, soit vous ne le désirez pas. Dans cette seconde éventualité, la meilleure méthode est celle du
« brouillard ».
Si faire préciser la critique est votre choix, vous vous retrouverez avec un des deux cas de figure précédents : une
critique vraie ou une critique fausse.
Le tableau suivant résume la démarche :
EXERCICE 48
Observer
Observez votre réaction quand vous recevez une critique négative : que ressentez-vous, que pensez-vous, de quelle
manière vous comportez-vous ? Quelles sont les conséquences sur la relation ?
S’entraîner
1. Entraînez-vous en imagination : il s’agit de vous souvenir d’une critique que vous avez reçue. Analysez la position de
votre interlocuteur et en quoi il pouvait avoir raison, ou bien quelles étaient ses raisons. Ensuite, imaginez la scène et la
ou les réponses affirmées que vous pourriez fournir, sans vous justifier, sans dériver et en expliquant uniquement ce qui
est utile dans le contexte. Recommencez souvent cet exercice, jusqu’à ce que vos émotions et vos pensées soient bien
contrôlables.
2. Ensuite, en réalité, quand vous recevez une critique, écoutez ce en quoi l’autre a raison ou quelles sont ses raisons.
Laissez parler votre interlocuteur sans l’interrompre, en vérifiant bien que vos composantes non verbales ne renvoient
pas un message agressif ni ironique. Si nécessaire, pratiquer un exercice respiratoire de relaxation rapide.
Donnez une information correspondant à la situation : critique vraie, fausse ou vague, sans vous justifier et sans
dériver. Si nécessaire, pratiquez un disque rayé, de l’affirmation de soi empathique ou de la révélation sur soi. Vous
pouvez également proposer un compromis.
Observez les conséquences sur vous-même, votre interlocuteur et la relation, au fur et à mesure que vous contrôlez
bien la technique.
Profitez de chaque remarque ou critique pour vous entraîner.
EXERCICE 49
S’entraîner
1. Entraînez-vous à verbaliser votre avis, d’abord sur des choses banales, puis progressivement sur des choses plus
difficiles. Observez vos émotions et les conséquences sur la relation au fur et à mesure que vous progressez.
2. Verbalisez vos sentiments en commençant par des situations simples (J’aime ou Je n’aime pas), puis progressivement
dans des situations de plus en plus intimes (familiales, amicales). Observez vos émotions et les conséquences sur la
relation au fur et à mesure que vous progressez.
Savoir poursuivre une conversation permet souvent de mieux faire connaissance, de trouver des centres d’intérêt
communs, et généralement de mieux s’adapter aux autres au fur et à mesure qu’ils s’adaptent à nous.
Pouvoir arrêter une conversation est utile, soit quand le sujet abordé ne nous intéresse pas, soit simplement par
manque de temps au moment concerné.
Dans les trois cas, l’objectif reste bien sûr l’engagement, la poursuite ou l’arrêt de la conversation en gardant ou en
améliorant une bonne relation avec l’interlocuteur.
1. Choisir un sujet le plus banal possible, lequel peut être repéré dans le contexte (parler de coiffure chez le coiffeur,
de pâtisserie chez le pâtissier, de la décoration dans la pièce…), ou général (parler du temps, de la mode…). Demander
un renseignement, un petit service est également possible. Un sujet banal a l’avantage d’être toujours facile à trouver,
neutre, donc de ne pas gêner l’interlocuteur, et permet de ne pas trop se révéler soi-même.
2. Plutôt parler de soi que questionner l’autre (sauf si nécessaire). Ex. : Je travaille à tel endroit, j’habite dans telle
ville…
3. Choisir un sujet plutôt positif.
Le point 1 mérite d’être explicité.
« Je ne sais pas quoi dire… », « J’ai peur d’être bête… » sont des phrases qui reviennent fréquemment dans les plaintes
des personnes ayant des difficultés pour engager la conversation. Le plus souvent, nous cherchons « quoi dire » de
manière trop compliquée. Le premier but pour commencer une discussion est de prendre contact avec l’interlocuteur,
donc un sujet banal suffit largement. Un sujet trop « intelligent », trop culturel ou trop intime risque de gêner l’autre ! Il
sera toujours temps de trouver, plus tard, un thème intéressant. Il y a en pratique des centaines de choses à dire… Le
plus simple est de parler d’un élément tiré du contexte dans lequel on se trouve (par exemple, parler de coiffure chez le
coiffeur, de gâteaux à la pâtisserie, de chiens avec quelqu’un qui promène le sien…), ou bien d’un sujet général comme le
temps qu’il fait, la ville dans laquelle nous sommes, etc. Un exercice qui nous a beaucoup surpris par son efficacité est de
parler de la première chose sur laquelle le regard se pose ! Cela permet d’engager le dialogue, et il est très rare que la
personne à qui nous nous adressons ne suive pas.
Nous pouvons également commencer une conversation en demandant un renseignement simple ou un petit service.
Certains sujets sont cependant à éviter, comme la politique ou l’argent, susceptibles d’entraîner une certaine méfiance
chez l’interlocuteur, sauf si la connaissance des personnes présentes ou du contexte rend la discussion de ces thèmes
possible.
Plutôt parler de soi que questionner l’autre évite le risque d’être trop indiscret et donc de gêner les gens. Par exemple,
il vaut mieux dire « J’habite à Annecy, c’est une ville très agréable… » plutôt que « Où habitez-vous ? » Il y a alors de fortes
chances pour que votre interlocuteur vous parle de l’endroit où il vit.
EXERCICE 50
Observer
1. Observez la façon dont les gens engagent la conversation dans les situations courantes. (Souvent ils parlent de choses
qui vont mal : le temps est mauvais, il fait trop froid en hiver, trop chaud en été, trop de pluie au printemps…).
2. Observez des personnes de votre entourage qui engagent la conversation avec des sujets banals mais plutôt positifs.
Quelle est la différence ?
S’entraîner
Engagez la conversation uniquement avec un (des) sujet(s) banal(s), issu(s) du contexte dans lequel vous vous trouvez
(parlez du marché au marché, de l’école à la sortie de l’école…). Choisissez un sujet plutôt positif, ce qui ne correspond
pas en général à notre habitude.
Observez les conséquences sur vous-même, l’interlocuteur et la relation qui s’établit.
En général, votre interlocuteur et vous-même, au début de votre entraînement, vous sentirez gênés ou même mal à
l’aise.
Ce sentiment disparaîtra progressivement au fur et à mesure de votre pratique.
Vous vous rendrez vite compte que si les gens n’osent pas entrer en relation dans un premier temps, ils sont très
souvent contents que vous le fassiez pour eux.
EXERCICE 51
Observer
Au cours d’une conversation, il arrive presque toujours que plus personne ne sache quoi dire. Observez de tels
moments. Comment vous sentez-vous alors ? Que faites vous dans ces cas-là ?
S’entraîner
1. Entraînez-vous à changer de sujet au cours d’une conversation. Pour cela, choisissez des thèmes simples tirés du
contexte. Essayez les thèmes plutôt que de les juger a priori inintéressants.
2. Entraînez chacun des points du tableau « conseil » précédent : écoute active et participante, changer de sujet pour
relancer la conversation, donner de l’information sur soi, utiliser l’information sur l’autre et sur le contexte, rechercher
un centre d’intérêt commun, choisir des thèmes dans lesquels vous avez peu de connaissances.
1. Demander l’autorisation.
2. Verbaliser directement et précisément.
3. Si nécessaire : disque rayé, révélation sur soi, affirmation de soi empathique, alternative ou compromis.
4. Terminer chaleureusement.
Le point 1 (Demander l’autorisation) permet d’attirer l’attention de l’interlocuteur, en diminuant le risque de le
froisser.
Le point 2 (Verbaliser directement et précisément) sera appliqué avec les composantes non verbales adaptées
(calmement, en souriant). Le risque d’incompréhension du message et de dérive en sera limité.
Les points 3 (Révélation sur soi, affirmation de soi empathique, recherche d’alternative ou de compromis) et 4
(Terminer chaleureusement) donnent une chance maximum de garder un bon contact.
Exemple
« Est-ce que je peux vous interrompre ? » [Demander l’autorisation]
« Euh ! Oui… »
« Je suis désolé, mais je n’arrive plus à écouter du tout… [Donner de l’information, révélation sur soi] Je préfère que nous
remettions notre conversation à un autre moment. Est-ce que cela vous dérange ? » [Alternative]
« Euh ! Non, bien sûr. »
« Je vous prie de m’en excuser, ne m’en veuillez pas. Nous pourrons reprendre notre conversation plus tard si vous le désirez. »
[Disque rayé, terminer chaleureusement]
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EXERCICE 52
Observer
Dans une situation de conversation que vous n’arrivez pas à interrompre, alors que vous le souhaiteriez :
– Que vous passe-t-il par l’esprit ?
– Que ressentez-vous ?
– Qu’avez-vous tendance à faire quand vous croisez de nouveau la personne concernée ?
S’entraîner
Dans des situations similaires, entraînez-vous à interrompre la conversation en suivant le plan ci-dessus. Ne vous
justifiez pas et ne dérivez pas… Vous n’avez pas besoin d’excuses !
Poursuivez votre pratique jusqu’à vous sentir à l’aise, ce qui viendra assez rapidement.
L’entraînement sera suffisant :
– quand vos pensées seront en faveur de votre interlocuteur (analyse de la position de l’autre) ;
– quand vos émotions seront « neutres » ou agréables ;
– quand vous n’éviterez plus la personne concernée ou bien quand cela sera agréable de la rencontrer de nouveau.
L’approche
thérapeutique
chapitre 7
L’analyse fonctionnelle
Comment poser l’indication du traitement ?
L’analyse fonctionnelle
Comment mesurer l’efficacité de la psychothérapie ?
Les échelles de communication et d’affirmation de soi
Quelles questions se poser après l’analyse fonctionnelle ?
chapitre 8
Les indications
Quelles sont les indications thérapeutiques de l’entraînement à l’affirmation de soi ?
chapitre 9
Les techniques
Que doit savoir faire le thérapeute pour pratiquer la thérapie ?
Les méthodes
Comment appliquer la thérapie ?
Thérapie individuelle ou en groupe ?
L’analyse
fonctionnelle
L’entraînement à la communication et à l’affirmation de soi, souvent également appelé entraînement aux habiletés
sociales, fait partie des thérapies comportementales et cognitives.
On peut considérer ces dernières comme l’application scientifique de la théorie de l’apprentissage à la psychothérapie.
L’emploi de l’entraînement aux habiletés sociales ou à l’affirmation de soi en tant que méthode thérapeutique s’est
considérablement développé, depuis 1970, pour les sujets phobiques sociaux.
Wolpe29 nous dit : « ...cette méthode est souvent introduite très tôt dans le traitement… L’entraînement à l’affirmation de
soi trouve une indication privilégiée dans le déconditionnement des réponses anxieuses inadaptées installées chez le malade vis-
à-vis des personnes qu’il rencontre. »
En France, quelques auteurs ont rapidement fait référence à la technique30.
Dans le même temps, des ouvrages destinés aux patients ont été publiés et restent d’une très grande utilité31.
► Le BASIC IDEA32
Cette méthode est plus un recueil de données qu’une analyse dynamique du problème.
Elle est cependant très utile car assez exhaustive quant aux informations à collecter pour une thérapie
comportementale. Une fois la grille suivante correctement remplie, thérapeute et patient ont une représentation globale
du problème et des difficultés qu’ils pourraient rencontrer dans l’application de la thérapie.
Les deux derniers items ont été rajoutés par Cottraux et coll. en 1977.
Un exemple d’analyse
fonctionnelle selon le
modèle BASIC IDEA
B Comportement inhibé au travail : impossibilité de refuser un service à un collègue ou de faire
respecter ses droits. N’a pas reçu d’augmentation depuis 12 ans. Fait la comptabilité de son
collègue.
A Quand se trouve dans une situation concernée : angoisse, révolte non exprimées, dépression
S Transpiration des mains, sensation de tension, céphalées
I Pas d’imagerie ni de rêve
C « Je suis vraiment une bonne poire. » « Il a du caractère et moi pas. » « Je ne peux pas me
permettre de refuser, même si c’est son travail. » « Je n’oserai jamais. » « Il va le prendre très
mal. » « Il va faire la tête pendant un mois. » « Ce sera toujours comme ça. »
I Collègue de travail qui se décharge sur moi de tout ce qui est pénible
D Anxiolytique, antidépresseur
E « J’ai un grand espoir que vous m’aidiez. »
A Le thérapeute trouve la patiente sympathique, mais un peu trop plaintive
Les indications
Les techniques
Ce livre se veut le plus pratique possible. En suivant ses conseils, vous serez de plus en plus à l’aise en société, et cela
est très important pour se sentir bien. La relation humaine est probablement indissociable du concept d’identité :
rencontrer l’autre, c’est se rencontrer soi-même ; donc, en général, se sentir bien avec les autres, c’est se sentir bien avec
soi !
L’application des principes de l’affirmation de soi facilite également une prise de conscience importante : nous nous
ressemblons tous, mais nous sommes tous différents, un peu comme des gouttes d’eau se ressemblent, même si elles ne
sont jamais identiques… S’en rendre compte, en analysant la position de l’autre, permet une plus grande ouverture
d’esprit, et une meilleure compréhension des personnes qui nous entourent : cela n’est jamais vraiment mauvais. Je
souhaite que vous constatiez la même chose ; ce qui, somme toute, rend la vie plus confortable et agréable pour nous-
même et nos proches.
J’espère que vous aurez autant de plaisir à pratiquer cette méthode que j’en ai eu à la découvrir et à la mettre en
œuvre… Ensuite, je vous conseille de l’oublier complètement, un peu comme vous avez oublié de quelle manière vous
marchez ou parlez. Il y a des choses beaucoup plus importantes dans l’existence que l’affirmation de soi…
La « musique relationnelle » que vous composerez alors n’appartiendra qu’à vous et sera libérée de bon nombre de
blocages et malentendus en tout genre. La vie est courte, autant ne pas trop perdre de temps en angoisse, dépression,
doute, sentiment d’être persécuté, etc.
Si ce livre ne suffisait pas, n’hésitez pas à consulter un médecin ou un psychologue pratiquant les thérapies
comportementales et cognitives, lequel vous aidera de manière efficace. Vous gagnerez ainsi beaucoup de temps dans la
mise en route de la méthode. Les adresses des associations qui pourront vous conseiller sont données à la fin de l’ouvrage.
Vous pouvez également me contacter par courrier électronique ([email protected]), sur le site Internet
www.champsy.com, ou par lettre adressée aux éditions Retz, 9 bis rue Abel Hovelacque, 75013 Paris.
AFFORTHECC
Association francophone de formation
et de recherche en thérapie comportementale et cognitive
3, rue du coteau
74150 Rumilly
Téléphone : (00) 33 4 50 64 51 75
Fax : (00) 33 4 50 64 58 46
E.mail : [email protected]
Site : www.afforthecc.org
MEDIAGORA
Associations de patients souffrant de troubles anxieux
c/o FNAP PSY
3, rue Evariste-Galois
75020 Paris
Site : www.mediagora.free.fr
En Belgique :
AEMTC
Association pour l’étude, la modification et la thérapie du comportement
Rue Saint Laurent, 9
4000 Liège
Téléphone/Fax : (00) 32 4 221 06 29
Courriel : [email protected]
Site : www.ulg.ac.be/aemtc
En Suisse :
ASPCo
Association suisse de psychothérapies cognitives
Dr Roland Eiselé
5 ch. Malombré
1206 Genève
Téléphone : (00) 41 22 789 01 56
Site : www.aspco.ch
SSTCC
Société suisse de thérapie comportementale et cognitive
Hotelgasse
Postfach 866
3000 Bern 8
Téléphone / Fax : (00) 31 311 12 12
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Courriel : [email protected]
Site : www.sgvt-sstcc.ch
► Méthode
Tableau 1
Présentation des populations et comparaison par sexe
Populations Nombre Hommes Femmes
total
Population totale 108 40 68
Population témoin (Témoin) 26 8 18
Phobie sociale (PS) 30 12 18
Trouble anxieux généralisé (TAG) 22 9 13
Trouble de personnalité (TP) 17 9 8
Trouble panique avec ou sans agoraphobie (TPA) 13 2 11
Chi2 = 5,14, degré de liberté = 4, p = 0,27
Quatre-vingt-deux sujets présentant, selon les critères du DSM4, soit une phobie sociale généralisée, soit un trouble
panique avec agoraphobie, soit un trouble anxieux généralisé, soit un trouble de personnalité ont rempli les échelles de
communication et d’affirmation de soi, une échelle d’affirmation de soi de Rathus, le questionnaire des peurs de Marks
et Mathews, le questionnaire anxiété-trait-état de Spielberger, l’inventaire de dépression de Beck à 13 items.
Les diagnostics ont été faits avec une règle de prédominance. Quand le trouble de personnalité était évident, le sujet
était classé dans cette catégorie, même s’il présentait en plus un trouble de l’axe 1. La population trouble de personnalité
comportait 8 sujets souffrant de personnalité limite (border line), 6 sujets souffrant de personnalité évitante, deux sujets
souffrant de personnalité schizoïde, une femme souffrant de personnalité dépendante.
Un échantillon témoin de 26 personnes a été constitué auprès d’étudiants et de personnes ordinaires auxquels il a été
simplement demandé au hasard des rencontres de remplir les mêmes échelles. Ces personnes ne présentaient aucun
trouble.
Une évaluation test-retest a été réalisée avec un délai de 15 jours entre les deux passations. Cette évaluation a
concerné 23 personnes.
Enfin la sensibilité des échelles a été étudiée sur un échantillon de 22 sujets souffrant de phobie sociale, avant et après
thérapie.
► Statistiques
La saisie des données sur informatique a été faite deux fois, de manière indépendante, afin d’éliminer le risque
d’erreur.
L’étude statistique a été réalisée avec le logiciel SPSS version 6,1,3.
Nous avons d’abord vérifié si les échantillons de populations étaient similaires du point de vue âge, sexe, type de
profession. Une analyse de variance (ANOVA) a été utilisée pour l’âge. Un test chi2 pour le sexe et la profession.
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La fidélité test-retest a été estimée pour 23 personnes par un test de corrélation de Pearson.
Pour la sensibilité, à partir d’un échantillon de 22 personnes souffrant de phobie sociale, nous avons comparé les
moyennes, à l’aide d’un test t pour échantillons appariés.
La cohérence interne a été calculée pour l’ensemble de la population à partir du coefficient alpha de Cronbach.
Une analyse de variance (ANOVA), complétée par une comparaison par paires utilisant un test t pour échantillons
indépendants des scores correspondant à chaque pathologie, a été utilisée pour évaluer la validité empirique.
Enfin la validité de construct a été calculée à l’aide du coefficient de corrélation de Pearson, pour l’ensemble des
sujets.
► Résultats
Compatibilité des groupes : les analyses montrent l’équivalence des échantillons quant au sexe et à l’âge (Tableaux 1
et 2).
Tableau 2
Comparabilité des âges
Diagnostics Moyennes d’âge
Phobie sociale 37,07
Témoins 36,19
Trouble panique avec ou sans agoraphobie 45,15
Trouble de la personnalité 35,70
Trouble anxieux généralisé 38,68
Analyse de variance, f = 2,12 degré de liberté = 4 probabilité de F = 0,08
Par contre, des différences sont apparues quand au type de profession. Les populations troubles panique, trouble de
personnalité, trouble anxieux généralisé apparaissent plus souvent sans profession que les sujets témoins. La compatibilité
des groupes est donc satisfaisante, excepté pour la variable profession.
Tableau 3
Comparabilité des professions
Phobie Trouble Trouble anxieux Trouble
Professions Témoins
sociale panique généralisé personnalité
Fonctionnaires 2 0 1 7 1
Étudiants 6 1 0 2 3
Ouvriers-Employés 12 11 5 5 5
Cadres 8 14 3 5 4
Sans profession 2 0 4 3 4
Chi2 = 35,87 degré de liberté 16, p =
0,003
Comparaison par paires
Paires Chi2 P Interprétation
PS versus Témoins 9,01 0,06 NS
PS versus TPA 6,44 0,16 NS
PS versus TP 2,83 0,58 NS
PS versus TAG 7,49 0,11 NS
TPA versus Témoins 12,41 0,01 S
TPA versus TP 2,65 0,61 NS
TPA versus TAG 5,18 0,27 NS
TP versus Témoins 12,46 0,014 S
TP versus TAG 4,38 0,35 NS
TAG versus Témoins 16,62 0,002 S
Tableau 4
Fidélité test-retest (n = 23), calculée pour 23
personnes
avec un délai compris entre 15 et 21 jours
Valeur Valeur Coefficient de corrélation de
Échelles
moyenne t1 moyenne t2 Pearson
Communication 50,65 49,74 0,82
Affirmation de soi 54,56 55,43 0,99
La fidélité test-retest est bonne. Aucune différence significative n’a été trouvée pour les échelles de communication et
d’affirmation de soi.
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La sensibilité est calculée pour 22 personnes souffrant de phobie sociale et ayant bénéficié d’un entraînement à la
communication et à l’affirmation de soi.
Tableau 5
Sensibilité (n = 22)
Échelles Valeur moyenne t1 Valeur moyenne t2 P
Communication 39,73 53,95 0,006
Affirmation de soi 41,05 60 0,004
t1 mesure avant l’entraînement
t2 mesure après l’entraînement
La sensibilité des deux échelles est bonne. Les mesures après traitement ont évolué dans le sens attendu.
La cohérence interne a été calculée pour les deux échelles et pour l’ensemble de la population, soit 108 sujets, et est
satisfaisante pour les deux échelles (Alpha = 0,88 pour l’échelle de communication et 0,92 pour l’échelle d’affirmation de
soi).
► Validité empirique
Pour l’échelle de communication
Tableau 6
Validité empirique de l’échelle de communication
Analyse de variance, F = 21,634, probabilité de F = 0,00
Comparaison par paires
Diagnostics Moyennes Écart type P Interprétation
Phobie sociale versus autres populations 38,37 10,74
Témoins 63,12 7,03 0,000 S
TPA 53,54 6,41 0,000 S
TP 45,53 15,90 0,072 NS
TAG 51,14 8,90 0,000 S
TPA versus autres diagnostics 53,54 6,41
Témoins 63,12 7,03 0,000 S
TP 45,53 15,90 0,09 NS
TAG 51,14 8,90 0,402 NS
TP versus autres diagnostics 45,53 15,90
Témoins 63,12 7,03 0,001 S
TAG 51,14 8,90 0,170 NS
TAG versus témoins 51,14 8,90
Témoins 63,12 7,03 0,000
S
Tableau 7
Validité empirique de l’échelle d’affirmation de soi
Analyse de variance F = 30,931 probabilité de F = 0,00
Comparaison par paires
Diagnostics Moyennes Écart type P Interprétation
Phobie sociale versus les autres populations 38,8 11,5
Témoins 78,5 7,84 0,000 S
TPA 60,84 12,44 0,000 S
TP 62,76 22,65 0,000 S
TAG 61,73 12,60 0,000 S
TPA versus les autres populations 60,84 12,44
Témoins 78,50 7,84 0,000 S
TP 62,76 22,65 0,77 S
TAG 61,73 12,60 0,842 NS
TP versus les autres populations 62,76 22,65
Témoins 78,5 7,844 0,002 S
TAG 61,73 12,604 0,857 S
TAG versus témoins 61,73 12,604
Témoins 78,5 7,844 0,000 S
Les échelles différencient de manière significative les échantillons phobie sociale des témoins, troubles panique,
► Validité de construct
Elle a été étudiée pour l’ensemble des sujets avec le questionnaires des peurs de Marks et Mathews, l’échelle
d’anxiété-trait-état de Spielberger, l’échelle d’affirmation de soi de Rathus, l’inventaire de dépression de Beck à 13 items,
l’inventaire de personnalité d’Eysenck.
Tableau 8
Validité de construct pour l’échelle de communication
Questionnaires Corrélation P
Affirmation de soi 0,77 0,000
Questionnaires des peurs – Agoraphobie 0,43 0,000
Questionnaire des peurs – Phobie du sang et des blessures 0,49 0,000
Questionnaire des peurs – Phobie sociale 0,65 0,000
Questionnaire des peurs – Dépression, anxiété 0,52 0,000
Gêne 0,39 0,000
Échelle de Rathus 0,65 0,000
Échelle d’anxiété de Spielberger – Trait 0,65 0,000
Échelle d’anxiété de Spielberger – État 0,41 0,000
Inventaire de personnalité d’Eysenck – Neuroticisme 0,57 0,000
Inventaire de personnalité d’Eysenck – Neuroticisme 0,27 0,000
Échelle de dépression de Beck 13 items 0,43 0,000
L’échelle d’affirmation de soi a une validité convergente satisfaisante avec l’échelle de communication, l’échelle de
phobie sociale du questionnaire de Marks et Mathews et l’échelle d’affirmation de soi de Rathus.
Il existe également une bonne corrélation entre l’échelle de communication et les échelles d’anxiété (trait du
questionnaire de Spielberger, questionnaire des peurs de Marks et Mathews), les échelles de dépression de Beck, le score
neuroticisme de l’inventaire de personnalité d’Eysenck.
Tableau 9
Validité de construct pour l’échelle d’affirmation de soi
Questionnaires Corrélation P
Communication 0,77 0,000
Questionnaire des peurs – Agoraphobie 0,65 0,000
Questionnaire des peurs – Phobie du sang et des blessures 0,44 0,000
Questionnaire des peurs – Phobie sociale 0,65 0,000
Questionnaire des peurs – Dépression, anxiété 0,61 0,000
Gêne 0,47 0,000
Échelle de Rathus 0,67 0,000
Échelle d’anxiété de Spielberger – Trait 0,68 0,000
Échelle d’anxiété de Spielberger – État 0,43 0,000
Inventaire de personnalité d’Eysenck – Neuroticisme 0,58 0,000
Inventaire de personnalité d’Eysenck – Neuroticisme 0,28 0,000
Échelle de dépression de Beck 13 items 0,53 0,000
► Discussion
Les échelles de communication et d’affirmation de soi sont faciles à utiliser, spécifiques pour mesurer les effets
d’un entraînement aux habiletés sociales. Elles sont rapidement compréhensibles par les patients et nécessitent peu
d’explications pour être employées. Le temps pour la passation est bref et peut être aisément intégré dans une
consultation. La fidélité test-retest et la cohérence interne sont satisfaisantes. Par ailleurs, les deux échelles apparaissent
sensibles sur l’échantillon de 22 sujets ayant bénéficié d’un entraînement aux habiletés sociales. Les échelles différencient
bien les sujets phobiques sociaux d’un échantillon témoin et des autres troubles étudiés. Par ailleurs, elles permettent
également de distinguer les autres troubles de la population témoin. Il existe une bonne corrélation avec les échelles
mesurant l’anxiété sociale, et, à un moindre degré, les autres types d’anxiété, la dimension neuroticisme de l’inventaire de
personnalité d’Eysenck et la dépression.
Nous noterons cependant quelques points de discussion :
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Premièrement, les troubles panique avec ou sans agoraphobie, les troubles de personnalité et les troubles anxieux
généralisés se retrouvent plus souvent chez des patients sans profession que chez les phobiques sociaux et les témoins.
Cela pourrait remettre en question l’équivalence des échantillons. Cependant, plusieurs études montrent que les patients
souffrant d’un trouble psychiatrique sont plus souvent sans emploi.
De plus, les patients souffrant d’agoraphobie sont plus fréquemment mariés que les phobiques sociaux, et en
conséquence plus souvent sans travail. Nous avons donc fait l’hypothèse que la différence constatée pour l’emploi
correspondait à une donnée habituelle et pouvait être négligée.
Deuxièmement, l’échelle de communication ne différencie pas les échantillons phobie sociale et troubles de
personnalité. Ce point pourrait être expliqué par le nombre de diagnostics de troubles de personnalité évitante et
dépendante : 7 personnes sur 17. Ces personnes avaient également les critères pour poser le diagnostic de phobie sociale
généralisée. L’échelle d’affirmation de soi, par contre, différencie bien les patients souffrant d’un trouble de personnalité
des phobiques sociaux. Le score de ces derniers apparaît en moyenne significativement moins élevé. Les patients phobiques
sociaux auraient donc un niveau de communication similaire, mais un niveau d’affirmation de soi moins bon.
Troisièmement, la validité de construct montre une bonne corrélation avec les échelles mesurant habituellement la
phobie sociale (score phobie sociale du questionnaire des peurs, échelle de Rathus). Cette corrélation est également
bonne avec les échelles mesurant la dépression et les autres types d’anxiété, ainsi que la dimension neuroticisme de
l’inventaire de personnalité d’Eysenck. Même si cette corrélation est moins marquée, elle pose le problème de la
spécificité des deux échelles. Cela ne nous paraît pas gênant, puisque l’objectif est de mesurer les niveaux de
communication et d’affirmation de soi et non pas particulièrement une pathologie.
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Affirmation de soi : C’est l’ensemble des compétences d’un individu pour obtenir des choses concrètes et une bonne relation avec autrui.
Affirmation de soi empathique : Consiste à communiquer en priorité à l’autre ce que l’on comprend de sa position, de ses problèmes, puis, dans un second
temps, à verbaliser notre réponse, demande, avis ou sentiment.
Affect : C’est ce que nous ressentons intérieurement. C’est la composante psychologique de l’émotion, laquelle se manifeste en plus par des symptômes
physiques.
Aide à la solution : Méthode consistant à aider l’interlocuteur à trouver une solution à son problème. La plupart du temps, la technique est employée pour
proposer une alternative à ce que l’autre demande.
Anxiété sociale : C’est l’anxiété ressentie dans les situations relationnelles.
Anxiété : C’est l’ensemble des manifestations psychologiques, physiques et comportementales correspondant à la peur, avec une intensité moindre que celle de
l’angoisse.
Angoisse : C’est l’ensemble des manifestations psychologiques, physiques et comportementales correspondant à la peur.
Anticipation : Il s’agit des pensées prévoyant l’avenir. Les personnes souffrant d’anxiété vont plutôt anticiper les risques que les avantages.
Analyse fonctionnelle : Méthode de recueil et d’analyse des données, dont le but est de mettre en évidence les interactions entre le problème étudié, le sujet, son
histoire, les conséquences concrètes et sur la relation. L’analyse fonctionnelle permet de définir l’objectif du traitement et le moyen d’y parvenir.
Analogique : La communication analogique est la partie non verbale du message.
Apprentissage : C’est l’ensemble des processus d’acquisition d’automatismes, au niveau du comportement, de la pensée et de l’affect.
Brouillard : La technique du brouillard consiste à ne pas accepter une discussion, sans vexer l’interlocuteur. Ne pas s’engager dans une discussion que je ne
souhaite pas est une affirmation de soi, de même que de ne pas répondre à une question qui ne me convient pas.
Caractère : C’est l’ensemble des traits stables retrouvés chez un sujet.
Cognition : Les cognitions sont les pensées.
Comportement affirmé :Comportement dans lequel le sujet fait respecter ses droits tout en respectant ceux d’autrui. Le fait de s’affirmer permet d’obtenir le
plus de choses concrètes et la meilleure relation avec l’autre.
Comportement inhibé : Comportement dans lequel le sujet respecte plus les droits d’autrui que les siens. Ce type de comportement ne permet souvent pas
d’obtenir de choses concrètes, mais maintient un meilleur niveau relationnel avec autrui que dans le cas d’un comportement agressif.
Comportement agressif : Comportement dans lequel le sujet respecte ses droits mais pas ceux d’autrui. Ce type de comportement permet d’obtenir plus de
choses concrètes qu’avec un comportement inhibé, mais souvent ne permet pas de garder une bonne relation avec autrui.
Comportement : Il s’agit de ce que le sujet fait et qui est observable, soit par lui-même, soit par les autres.
Compétences sociales : Ce sont les « savoir-faire » dans la relation avec les autres.
Compromis : Rechercher un compromis, c’est chercher la meilleure solution possible pour votre interlocuteur et vous-même.
Complémentaire : Une relation est dite complémentaire quand on observe une augmentation de la fréquence de deux types différents de comportements. Par
exemple, quelqu’un commande et l’autre obéit. Les comportements « commander » et « obéir » sont complémentaires.
Dériver : C’est discuter d’un thème hors sujet par rapport à l’affirmation de soi en cours. Le danger est de « perdre le fil » et de se retrouver dans une position
non souhaitée.
Distorsion : C’est le fait qu’un message émis s’avère différent de celui reçu. Une distorsion du message peut déjà exister entre ce que quelqu’un pense et ce qu’il
dit, puis entre ce que quelqu’un reçoit comme message et ce qu’il en comprend.
Digital : On appelle communication digitale la partie verbale du message.
Donner de l’information : Il s’agit de verbaliser ce qu’on décide de dire de manière directe et précise, afin de favoriser au maximum la clarté du message.
Du doute positif : Favoriser en priorité le jugement le plus positif possible concernant ce que dit ou fait l’interlocuteur : « Le considérer comme innocent jusqu’à
preuve du contraire. »
Écoute flottante : Correspond au fait de recevoir passivement ce que dit l’autre, comme lorsqu’on écoute la radio.
Écoute participante : Dans l’écoute participante, le sujet encourage celui qui parle par des hochements de tête, le regard, de petits mots, etc.
Écoute active : Dans l’écoute active, le sujet vérifie :- qu’il a bien compris ce que l’autre a dit ;– que l’autre a bien compris ;– le sens des composantes non
verbales de son interlocuteur.
Émotion : C’est l’ensemble des réactions psychologiques et physiologiques que nous ressentons.
Empathie : Aptitude à comprendre la position de l’autre
Expression positive : C’est exprimer les demandes, les critiques, les remarques de manière constructive, sans vexer ou décourager l’interlocuteur.
Expliquer : C’est donner une information adaptée au contexte et au but. Trop expliquer devient souvent une justification, et entraîne le risque de dérive.
Hyperventilation : Rythme respiratoire rapide entraînant une accélération du rythme cardiaque, et généralement de toutes les manifestations physiologiques.
Hypoventilation : Rythme respiratoire lent, entraînant une diminution du rythme cardiaque, et généralement de toutes les manifestations physiologiques.
Idée précise et concrète : Il s’agit de « ce que je pense ». En affirmation de soi, même une idée vague comme « Je ne sais pas ! » est précise et concrète. « C’est oui
quand c’est oui, non quand c’est non, je ne sais pas quand je ne sais pas… »