La sécurité au laboratoire de chimie

Pendant la réalisation de travaux pratiques ou d'expériences de cours, quelques

accidents peuvent se produire, il faut savoir y remédier très vite. Les principaux sont les
brûlures, les coupures, les expositions et les incendies.

I- Les pictogrammes

Les pictogrammes Il est essentiel de reconnaître les pictogrammes représentés

sur les étiquettes des flacons des produits chimiques !

E : Explosif
Manipuler loin des flammes, des étincelles, des sources de
chaleur.
Eviter les chocs, le frottement.

O : Comburant
Ces produits doivent être tenus á l'écart des combustibles (F ou
F+). Toute manipulation doit se faire loin des flammes, étincelles
ou toutes sources de chaleur

T+ ou T : Très toxique á toxique

A éviter obligatoirement

 L’ingestion
 L’inhalation
 Le contact avec la peau Les risques particulier encourus
sont précisés par le symbole R suivi d'un numéro

Xi : Irritant
Eviter tout contact avec la peau et les yeux. Ne pas inhaler les
vapeurs. En cas de projections, laver á grande eau.

F+ et F : Extrêmement inflammable
Tenir á l'écart des comburants. Toute manipulation doit se faire
loin des flammes, étincelles ou toutes sources de chaleur.

C : Corrosif
Protéger les yeux, la peau, les vêtements. Le symbole S suivi
d'un numéro précise les consignes de sécurité.

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Quelques règles de sécurité au laboratoire
1° Ne jamais chauffer une substance dans un tube à essais, notamment un liquide, en tenant le
tube vers soi ou vers autrui (projections) ; d'ailleurs, le tube à essais n'est pas fait pour des ébullitions
prolongées.
2° Ne jamais boucher un tube à essais avec le doigt pour le chauffer ni pour l'agiter.
3° Ne jamais verser d'eau dans de l'acide ; verser l'acide dans l'eau et encore avec précaution.
4° Ne jamais approcher d'une flamme un flacon contenant un liquide combustible et volatil : alcool,
éther, benzène, sulfure de carbone, etc.
5° En cas de projections possibles, porter des lunettes.
En cas d'explosion possible, mettre un vitre épaisse de protection et porter des lunettes spéciales.
6° Vérifier toujours l'étiquette d'un flacon avant emploi.
Corollaires : Tout flacon doit avoir une étiquette très lisible. Étiquette propre ; s'habituer à verser un
liquide du côté opposé à l'étiquette.
7° Travail du verre. Roder tous les tubes employés.
Enfoncer les tubes dans les bouchons avec un torchon entourant la main gauche, en tenant le tube
de la main droite (également protégée) tout près du bouchon.

II- LES BRULURES

1° Les brûlures par les objets chauds (ou plus rarement très froids ; exemple :
lorsqu'il y a contact assez prolongé entre la peau et de la neige carbonique ou de l'azote
liquide).
Elles doivent être soignées très rapidement. Le plus pratique dans un laboratoire
d'enseignement est de traiter la brûlure (toujours très locale) par le borostyrol, produit à
l'apparence de vaseline vendu en tube dans les pharmacies ; ce produit élimine la douleur,
facilite la cicatrisation et, si l'on est obligé de mettre un pansement, celui-ci ne colle pas.
Une solution étendue d'acide picrique convient lorsque la peau n'est pas détruite ou lorsque
la brûlure ne s'accompagne pas d'un décollement de l'épiderme (cloque) ; dans le cas
contraire la brûlure peut "se creuser".
Le recouvrement d'une brûlure étendue par un produit gras est dangereux, car la peau ne
peut plus transpirer et il y a risque d'infection.
N.B : Les brûlures par le phosphore, même lorsqu'elles sont de faible étendue, sont
plus délicates à traiter : il faut laver la partie brûlée avec une solution très étendue de
CuSO4, puis par de l'eau bicarbonatée.

2° Les brûlures par les acides ou par les bases.

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Elles doivent immédiatement être lavées à grande eau et les vêtements qui sont au contact
des parties atteintes doivent être immédiatement enlevés.
Lorsque la brûlure est due à un acide, immédiatement après lavage, saupoudrer la partie
brûlée avec du bicarbonate de sodium ou de la magnésie ou, à défaut, laver avec une
solution étendue d'ammoniaque.
Lorsque la brûlure est due à une base (soude ou potasse), il faut, immédiatement après
lavage à l'eau courante de la partie brûlée, laver avec une solution étendue d'acide faible:
eau vinaigrée, par exemple.
Le choix de l'antidote se résout par le bon sens (que doit posséder tout professeur de
sciences physiques) ; il ne faut pas se laisser guider par les idées toutes faites enseignées
par les gens irréfléchis ; citons le cas, quelque peu différent, du traitement des piqûres de
guêpe par le vinaigre ! Il est dans ce cas difficile de comprendre comment la neutralisation
d'un acide (l'acide formique) par un acide (l'acide acétique) peut s'effectuer...
Pour éviter les brûlures aux yeux, il faut porter des lunettes de protection.
Une autre cause d'accident est le transport d'acides ou de bases fortes dans des
flacons entourés de papier à moitié décollé (le flacon risque de glisser des mains).
III- LES COUPURES
Les coupures qui peuvent se produire sont en général peu graves lorsque l'on effectue
correctement les expériences ; il suffit alors de désinfecter la plaie, après lavage à l'eau, avec
de l'eau oxygénée ou éventuellement de l'eau de Javel ou une solution KM nO4 ou même de
l'alcool à 90°.
Les coupures graves proviennent souvent de fautes de manipulation.
Citons les exemples suivants :
- appuyer avec la main sur le bouchon d'un flacon lorsqu'une combustion s'effectue
dedans ; si le flacon casse, la main peut être gravement blessée ;
- taper avec la main sur le bouchon d'un flacon en vue de l'enfoncer (il est
indispensable d'apprendre à "rouler" un bouchon pour l'assouplir) ;
- enfoncer un tube de verre (même "bordé") dans un bouchon percé lorsque le trou est
de trop petit diamètre. Il est nécessaire d'apprendre à utiliser correctement un jeu de perce-
bouchons ;
- tomber sur, ou avec, un objet de verre ; il ne faut jamais courir ou se précipiter
dans un laboratoire de chimie ; de plus, le sol ne doit pas être glissant.
IV- LES ACCIDENTS SURVENANT PENDANT LES PIPETAGES

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 Il faut utiliser des propipettes pour soutenir des liquides qui seraient dangereux ou
désagréables au contact de la bouche (H2SO4 concentré, lessive de soude, NH4OH
concentré, solutions de cyanure, alcool à 90°, etc.)
Le pipetage à la bouche ne doit être effectué qu'avec des liquides peu dangereux
IV- LES EXPOSITIONS
Les expériences sur les explosions doivent toujours être évitées ou rendues
inoffensives par l'emploi d'écrans protecteurs ou d'un dispositif approprié (bulles de savons,
sac en matière plastique, etc.) pour réaliser un mélange tonnant.
Les éventuelles fuites de gaz d'éclairage ne doivent jamais être recherchées à l'aide
d'une flamme nue, mais par l'emploi d'une eau savonneuse dont on enduit la partie du tuyau
ou du robinet susceptible de fuir.
On s'abstiendra de laisser des produits inflammables dans des flacons presque vides
au voisinages d'une flamme (exemple: le mélange vapeur d'éther + air, contenu dans un
flacon presque vide, peut exploser très violemment en présence d'une flamme).
On s'abstiendra également de fumer dans une salle de travaux pratiques chimie.
Lorsqu'un tuyau à gaz brûle il faut rapidement fermer le robinet à gaz ou desserrer le mano
détendeur de la bouteille ; le geste qui consiste à "pincer" le tuyau peut être très dangereux
car il peut y avoir passage d'un régime déflagrant à un régime détonant par suite de la
conservation d'un débit gazeux ; dans certains cas même, la baisse de pression par effet
Venturi peut être dangereux pour des mélanges gazeux dont la courbe d'auto-inflammation
possède une péninsule de flamme (exemple : mélange H2+O2).

V- LES INCENDIES
Il est nécessaire de savoir utiliser les extincteurs dont la présence est indispensable
dans la salle de travaux pratiques ou de cours (consulter la notice qui accompagne
l'extincteur).
Les extincteurs ne sont pas universels, il ne faut pas jeter n'importe quoi sur n'importe
quel produit qui brûles (faire apprendre à réfléchir dans chaque cas).
Certaines causes d'incendie sont sournoises ; il ne faut pas toujours accuser les
courts-circuits électriques, les fumeurs négligents, etc. ; il faut penser à des causes plus
cachées, par exemple un chiffon gras avec des débris de fer (chiffon qui a essuyé une
machine par exemple) jeté dans un endroit où il y a suffisamment d'air pour assurer la
formation exothermique de peroxydes avec les corps gras mais où le courant d'air ne permet
pas un refroidissement suffisant pour compenser l'échauffement. Il arrive que le peroxydes
se décomposent spontanément et que le chiffon s'enflamme... telle est la cause de certains
incendies insoupçonnés !

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 Il est indispensable de connaître les conditions de stockage des produits dangereux
tels le phosphore blanc (conservé dans l'eau) et les métaux alcalins : sodium et potassium
(conservés dans l'huile de naphte) ; ces corps, même en très petite quantité, ne doivent en
aucun cas traîner à l'air libre.
L'extinction par l'eau (si classique !!) n'est valable dans tous les cas, exemple : la
combustion du sodium. Chaque cas est motif à réflexion et le professeur ne doit pas
manquer d'en informer ses élèves.
Notons enfin que les incendies de vêtements peuvent être évités moyennant les
précautions les plus élémentaires : ne jamais laisser fonctionner un bec Bunsen en flamme
non éclairante lorsqu'il n'est pas utilisé (incendie des manches de vêtement, brûlures aux
mains etc.). Ne pas manipuler avec des manches de blouson non boutonnées. Les longs
cheveux non attachés peuvent également amener des désagréments à leur propriétaire
lorsque celui-ci, ou celle-ci, utilise un bec Bunsen.

Au cas où les habits prennent feu, il faut, soit utiliser l'extincteur, soit aller sous la
douche (qui devrait toujours exister dans une salle de travaux pratiques), soit se déshabiller
sur place ; l'affolement, la course n'ont pour effet que d'attiser le feu. Il est également
possible d'utiliser une couverture d'amiante (on apprendra à se servir de celle-ci en lisant la
notice d'emploi qui l'accompagne)./.

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