Syllabus Précurseurs Fodateurs Sociologie(1)

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UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET-BOIGNY DE COCODY-ABIDJAN

UFR SCIENCES DE L’HOMME ET DE LA SOCIETE

DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE

SYLLABUS DU COURS MAGISTRAL

Année Universitaire 2023-2024

Semestre: 1 Niveau: Licence 1 et FIP1

Intitulé UE Introduction à la Sociologie Générale

Intitulé ECUE Précurseurs et fondateurs de la sociologie

Enseignant Nom et prénoms : GADOU Dakouri M.


Grade : Maître de Conférences
Adresse mail : [email protected]
Contacts : 0707944327
Bureau

Descriptif du cours De quand date la sociologie ou quand commence la sociologie ?


Selon Michel Berthelot, « à cette question, deux réponses génériques
sont en général apportées : la première associe l’apparition de la
sociologie à celle d’une réflexion organisée et consciente sur la société ;
la seconde, à celle d’une activité de connaissance socialement reconnue
et spécifiée par une incarnation institutionnelle déterminée. Dans un cas,
selon la définition que l’on donnera à l’idée de réflexion organisée, la
sociologie sera fille de la philosophie grecque ou de la pensée des
Lumières ; dans l’autre, elle n’apparaîtra qu’au cours du XIXe siècle »
(Berthelot, 1994 : 14). Si l’on retient la dernière conception, la
sociologie, telle qu’on la conçoit aujourd’hui et telle qu’on la pratique
actuellement, comme discipline autonome et projet scientifique, n’a donc
nullement de tout temps existé. Elle est d’apparition récente et on peut de
manière relativement précise en dater l’émergence.
Si on définit, en effet, la sociologie comme l’étude qui se veut
scientifique du social en tant que tel (R. Aron), on doit admettre que
cette sociologie n’apparaît vraiment, par la prise de conscience qui
s’opère alors de sa possibilité et de sa nécessité, qu’au début du XIXe
siècle en Europe. En fait, l’acte officiel de la naissance de la sociologie
ou de son baptême date des années 1830, lorsqu’Auguste Comte lui
attribue ce nom–un nom bâtard commencé en latin (socius), se finissant
en grec (logos) – et l’introduit dans les cercles des sciences. Mais, il faut,
en réalité, attendre la fin du XIXe siècle pour la voir réellement se

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constituer en discipline autonome ; car c’est autour des années 1895 que
la sociologie « commence seulement à acquérir dans le monde
universitaire un statut, à se voir reconnaître par l’institution universitaire
une certaine place parmi les disciplines, c’est-à-dire à se faire légitimer
par les institutions qui dans l’ordre des idées détiennent, précisément, les
pouvoirs de légitimation » (P.-J. Simon 2008 : 7), surtout avec, en cette
année-là, la publication des Règles de la méthode sociologique d’Emile
Durkheim et la fondation par Albion Small, la même année, aux Etats-
Unis, de la première grande revue de la nouvelle science, à savoir
l’American Journal of Sociology.
Comme on le voit, la sociologie est une science jeune dont histoire
est courte. C’est pourquoi, certains sociologues considèrent que « la
longue généalogie prestigieuse qui fait remonter à Platon et à Aristote
ou, dans une proximité plus grande, aux penseurs de la Renaissance
comme Machiavel, est erronée. Elle occulte l’originalité d’un nouveau
mode de pensée et de pratique » (Akoun et Ansart 1999 : 488). Mais
comme le reconnaît si bien Pierre-Jean Simon (Ibid. : 30), produit d’une
rupture historique, le projet scientifique d’étude des faits de société, cette
science sociale, ne fut pas, bien entendu, une création à partir de rien. En
effet, la naissance de la sociologie proprement dite, comme discipline à
projet scientifique, a été préparé par une longue histoire de la pensée sur
le social, de l’accumulation au cours des siècles, des millénaires, d’un
certain savoir sur les phénomènes sociaux (ou les faits politiques, comme
on le disait à l’époque) et de réflexion sur l’organisation et le
fonctionnement des sociétés. La sociologie, telle qu’elle se constitue au
XIXe siècle, est ainsi tout à la fois en position de rupture et en position
d’héritage par rapport à cette pensée non-sociologique des faits de
société. La connaissance des "précurseurs" ou des "prédécesseurs" est
donc nécessaire pour comprendre l’évolution ou la marche de la
sociologie.
La structure générale du cours est basée sur l’ouvrage de P.-J.Simon
([1991], 2008), Histoire de la sociologie, Paris, PUF. Dans une histoire
actuelle de la sociologie, Pierre-Jean Simon, dans ce livre, distingue
rétrospectivement deux grandes périodes. La première est celle,
immense, de la préhistoire de la sociologie, des précurseurs,
innombrables, de celle-ci, période qui va jusque vers la fin du XVIIIe
siècle, et que l’on peut considérer comme étant celle des philosophies
sociales, des philosophies politiques, des philosophies de l’histoire, des
récits de voyages et des constructions d’utopies. La seconde est celle, à
partir de la Révolution française, de la sociologie proprement dite, et de
laquelle il convient, selon P.-J.Simon, de distinguer au moins trois
grandes phases, trois époques :
1. L’époque des pionniers, des promoteurs au XIXe siècle du projet
scientifique de la sociologie, parmi lesquels Karl et Auguste Comte
occupent une place éminente ;
2. L’époque des fondateurs que furent, au tournant du XIXe et du XXe,
principalement Durkheim, Max Weber et les premiers sociologues
américains ;
3. L’époque des héritiers, c’est-à-dire les héritiers des pionniers et
pères fondateurs ; autrement dit la sociologie moderne et contemporaine,

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la sociologie qui s’est faite hier et qui se fait aujourd’hui.


Partir de cette périodisation dégagée par P.-J.Simon pour retracer et
aider à comprendre les cheminements de la discipline, depuis ses
origines aux fondateurs, tel est l’objectif de ce cours.
Objectifs Ainsi, à l’issue de ce cours, les étudiants devront être capables de :
pédagogiques du 1. comprendre les conditions ou raisons d’émergence de la discipline ;
cours et 2. maîtriser les connaissances et les acquis de la sociologie depuis ses
compétences à origines aux fondateurs ;
acquérir 3. comprendre les préoccupations de la sociologie ;
4. comprendre que, dès ses origines, la discipline est traversée par une
pensée plurielle.
Plan organique du Introduction : Contexte de la naissance de la sociologie
cours
D’un point de vue historique, la discipline, en tant que discours et en tant
que pratiques, n’a émergé que lentement, et de manière dispersée, tout au
long du XIXe siècle. Mais l’impulsion initiale est bien venue de la double
révolution, industrielle et politique, que l’Occident a connue, entre 1780
et 1860 approximativement (Charles-Henry Cuin, François Gresle,
Ronan Hervouet, 2017)

I – De la préhistoire ou des précurseurs de la sociologie

Si l’on met l’accent sur la réflexion sociale et sur les idées normatives
concernant l’organisation de la société, la sociologie trouve ses
précurseurs dans les philosophes sociaux, dans les écrivains politiques,
dans les philosophes de l’histoire, dans tous ces penseurs qui se sont
interrogés sur la manière dont une société, une cité, une nation, devrait
être organisée et administrée (par ex. Platon, Aristote, Saint Augustin,
Ibn Khaldoun, etc.) (Busino Giovanni, 2003)

II – De la construction de la sociologie scientifique

Depuis l’Antiquité, la pensée des grands auteurs est émaillée de


réflexions qui relèveraient aujourd’hui de la sociologie. Cependant, on ne
peut parler de sociologie qu’à compter du moment où naît une démarche
systématique qui conduit l’analyse :
- à dépasser le niveau de la simple « réflexion sociale » pratiquée par tout
un chacun ;
- à constituer une discipline autonome, c’est-à-dire un champ, une
communauté scientifique, dont les normes de scientificité, les concepts,
les domaines d’étude, les méthodes et les institutions (chaires, revues,
laboratoires…) tracent des frontières claires avec les domaines voisins :
histoire, économie, philosophie, ethnologie… (Delas, Jean-Pierre et
Bruno Milly (2015).

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Conclusion : une pensée sociologique plurielle

A la suite des travaux des pères fondateurs de la sociologie, la sociologie


moderne reste durablement traversée par une tension entre deux
approches du social : l’une holiste (Marx et Durkheim), qui accorde le
primat à l’étude des structures sociales et des phénomènes collectifs, et
l’autre individualiste ou interactionniste (Weber), qui part d’une analyse
de l’action individuelle ou interindividuelle pour comprendre la société.
Méthodes Le cours (CM) est organisé autour d’un cadrage théorique sous la forme
pédagogiques d’un exposé magistral.
(y compris celles à
utiliser pour les TD) Les TD consisteront en l’étude du texte de Busino Giovanni, « De la
sociologie à la science sociale ? », Revue européenne des sciences
sociales [En ligne], XLI-127|2003, mis en ligne le 30 novembre 2009,
URL : http://journals.openedition.org/ress/518 ; DOI : 10.4000/ress.518.
On insistera surtout sur les points : 2. Aux sources du savoir sociologique.
– 3. Les protosociologues. – 4. Les pères de la sociologie. – 5. Les héritiers.
Modes La modalité de contrôle des connaissances consistera en un examen final
d’évaluation écrit constitué d’une dissertation. Il s’agira de développer une réflexion
critique et personnelle au départ d’une question portant sur le cours (CM
& TD)

NB :
Il ne s’agit pas ici d’une question réponse, mais bien évidemment d’une dissertation qui
ne se confond pas non plus avec une question de cours. Cet exercice permet surtout
d’évaluer la capacité des étudiant.e.s à développer une argumentation raisonnée sur un
sujet donné. Ce qui exige de leur part une sélection et une organisation de leurs
connaissances. Une dissertation de sociologie n’est pas fondamentalement différente
d’une dissertation d’histoire, de philosophie ou d’économie. Disserter donc en
sociologie, c’est faire appel à un certain nombre de connaissances en sociologie
(culture sociologique) pour traiter ou un résoudre un problème
Lectures - Aron Raymond, Les Etapes de la pensée sociologique, Gallimard,
recommandées 2003, (1re éd. 1967).
- Cuin Charles-Henry, François Gresle et Ronan Hervouet, Histoire de la
sociologie. De 1789 à nos jours. La Découverte, 2017
- Delas Jean-Pierre et Milly Bruno (Dir.), Histoire des pensées
sociologiques, Armand Colin, 2015
Dubois Michel, Les fondateurs de la pensée sociologique, Ellipses,
1994 ;
- Lallement M, 2006, Histoire des idées sociologiques. Tome 1 : des
origines à Weber, Armand Colin, 3e édition
- Molénat, Xavier. (coordonné par), 2009, La sociologie. Histoire, idées,
courants, Sciences Humaines Editions
- Simon Pierre-Jean, Histoire de la sociologie, Paris, PUF, 2008,
Collection, « Quadrige Manuels »

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