Geo 316
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ET MUTATIONS RECENTES
Introduction générale
La question du développement durable accorde une place de choix aux enjeux
environnementaux. La relation entre action de développement et études sur l’environnement est
devenue un champ privilégié de recherche. Dans cette perspective, la prise en compte des
paléoenvironnements est indispensable à la compréhension des dynamiques et fondamentale
pour une gestion intelligente du capital naturel et de ses ressources. A l’image de l’aphorisme
des historiens, «le présent sort du passé», l’organisation actuelle des paysages trouve très
largement son origine dans les héritages du passé. Cela suppose qu’à l’échelle du temps,
l’environnement n’a jamais été statique ; l’équilibre naturel s’est toujours inscrit dans une
dynamique. Les diverses composantes des environnements subissent des modifications qui
relèvent, dans un premier temps, d’une programmation de la nature elle-même. De nos jours,
on pense à une interférence des actions anthropiques dans l’ondulation des tendances naturelles.
Sur certains aspects les plus manifestes des modifications sur notre planète, tels que le
changement climatique et plus particulièrement l’augmentation de la température moyenne à la
surface du globe, de nombreux arguments indiquent que ce changement climatique est corrélé
à une augmentation de la température résultant de l’activité humaine (augmentation de la
production de gaz à effet de serre).
Le changement global ne se limite pas aux seuls changements du climat et de la composition
de l’atmosphère. D’importantes modifications sont liées à l’intensification des usages des terres
qui fait suite à un accroissement de la pression anthropique dont l’origine est avant tout
démographique. Ces modifications intéressent fortement les pays tropicaux d’Afrique qui
doivent subvenir à leurs besoins alimentaires croissants et fournir les pays développés en
matières premières (bois, café, cacao, coton, oléagineux, etc.). Cet accroissement de la pression
sur le milieu naturel est à l’origine de phénomènes de déforestation, de surexploitation,
d’érosion, de pollutions diverses générant une perte de la diversité biologique. L’action
anthropique n’est cependant pas récente et semble dater de longtemps en Afrique. Mais, il faut
le préciser, c’est la pression démographique d’après la seconde guerre mondiale qui a surtout
déstabilisé les écosystèmes tropicaux réputés fragiles. L’efficacité des actions anthropiques sur
les ressources biologiques tient à la vitesse d’intervention, à l’énormité des dégâts immédiats
ou à retardement qu’elles engendrent. L’unité d’enseignement intitulé ‘Les écosystèmes
tropicaux d’Afrique : héritages et mutations récentes’ va procéder à une rétrospective
environnementale en Afrique tropicale à travers les faits majeurs du quaternaire et l’impact de
l’anthropisation sur les paysages actuels.
CHAPITRE 1 : LES TEMPS GEOLOGIQUES ET LES CRISES DE BIODIVERSITE
Introduction
La vie sur Terre présente une incroyable diversité. Mais le nombre d'espèces actuelles
est évalué à 1 % du nombre total d'espèces ayant existé. Les espèces disparaissent ainsi
régulièrement et sont renouvelées, chaque espèce ayant une durée de vie limitée, plus ou
moins longue. Cependant, ces extinctions ne sont pas progressives mais brutales et
massives. La vie sur Terre connaît donc un certain nombre de crises, moments où un très
grand nombre d'espèces s'éteignent.
Les crises ainsi que les transformations de la Terre qui les ont provoquées ont été utilisées
pour subdiviser les temps géologiques en périodes de durée variable. Comme toutes les
crises n'ont pas la même importance, les crises majeures ont déterminé le découpage du
temps en ères, alors que les crises mineures, de moindre ampleur, ont déterminé les
étages
De manière générale, ce chapitre documente l’étudiant sur les grandes subdivisions de l’histoire
de la terre et les faits marquants qui servent de fondement à cette division.
1. Critères du découpage des temps géologiques
Selon les hypothèses avancées par les scientifiques, les causes des crises de la biodiversité
sont les éruptions volcaniques et les chutes des météorites sur la terre provoquant ainsi
d’importants dégâts et affectant durablement le climat de la terre
Introduction
La dénomination « Quaternaire » a été proposée par Jules Desnoyers en 1829 pour
qualifier des formations ou terrains, à partir de l'analyse des sédiments du Bassin de la
Seine qui semblaient être plus jeunes que les roches du Tertiaire.
Le quaternaire se définit par la succession des glaciations et l’émergence du genre Homo.
1. Le Quaternaire : vue générale
Le Quaternaire forme avec le Tertiaire l'ère Cénozoïque, ère durant laquelle les
mammifères, les primates et enfin les hommes se sont développés. Le Quaternaire n'est
pas une période très longue puisqu'elle ne débute qu'il n'y a 2 à 3 millions d'années. La
caractéristique principale de cette période est son caractère climatique rythmé et fluctuant
ainsi que sa tonalité froide (surtout par rapport aux climats cléments du Tertiaire, ce qui
a valu au Quaternaire d'être dénommé Cénozoïque glaciaire).
L’ère quaternaire est marquée en Afrique comme partout sur la planète par des variations
climatiques qui font alterner périodes pluviales et périodes sèches. C’est alors que se
modèlent les grands ergs dunaires sahariens et que se façonnent les cuirasses ferralitiques
et les latérites qui stérilisent les vastes étendues du domaine soudanien.
Examinons la figure 1 et remarquons la brièveté de l’époque quaternaire dans la longue
histoire de la Terre.
A chaque glaciation a succédé une période de réchauffement plus ou moins longue, rétablissant
un climat plus clément, soit du type tempéré humide (Atlantique), soit sec avec des steppes
froides. Ces périodes ont été appelées interglaciaire, ou "interstades."
II est bien évident que de telles variations climatiques répétées ont eu d'importantes
conséquences géologiques et écologiques.
-Conséquences géologiques : Une importante modification des rivages s'est produite par suite
de l'abaissement, parfois important du niveau des océans; l'eau d'évaporation, stockée par les
glaciers sous forme de glace, n'a pas suivi le cycle naturel de récupération par ruissellement.
Cela est très observable sur la rive nord de la Méditerranée, on peut citer la plage fossile de
Terra Amata à Nice où l'on a découvert un campement d'homo erectus âgé de 400.000 ans situ
é à une centaine de mètres au-dessus du niveau de la plage actuelle, notons qu'il est toutefois
possible que des mouvements tectoniques signalés dans cette région aient pu y contribuer
partiellement. Se sont également trouvés modifiés les dépôts sédimentaires, les estuaires, les
deltas, les vallées.
- Conséquences écologiques : A chaque glaciation, une partie de la flore et de la faune a disparu,
soit par l'action directe du froid, soit, pour la faune, par migration vers des régions plus
méridionales.
Les proboscidiens (mastodontes, éléphants) disparaissent les premiers, quittant l'Europe pour
l'Afrique et le Moyen-Orient avec les hippopotames et les rhinocéros. C'est ensuite le tour des
grands félins à la deuxième glaciation, lions, panthères, hyènes.
Seuls subsistent encore, durant la troisième glaciation, les grands mammifères à toison laineuse,
rhinocéros laineux, mammouths, ours des cavernes et certains herbivores, rennes, aurochs,
chevaux, rongeurs qui réussissent à s'adapter à la maigre végétation des steppes froides.
Enfin, la quatrième glaciation, très sévère, surtout au Würm final, fait disparaître les
mammouths, rhinocéros laineux et ours des cavernes définitivement.
Notons cependant que l'homme, le plus grand prédateur y fut aussi pour quelque chose. On a
retrouvé en Sibérie, dans des excavations fossiles de cryoturbation encore congelées, des
cadavres de mammouths intacts avec les viscères et le contenu végétal de leur tube digestif.
Certains mollusques des plages ont disparu également ou se sont adaptés à la vie en eau plus
profonde des plateaux continentaux.
La végétation semble généralement avoir mieux résisté, se reformant sans grande variation à
chaque interstade.
Seul l'homme a su, non seulement survivre, mais a développé son savoir, améliorant
continuellement son mode de vie, l'efficacité de ses armes, son habitat, pour aboutir, au plus
fort de la dernière glaciation à d'étonnantes manifestations artistiques (sculptures, peintures
pariétales etc.).
D'une manière générale, on estime à plus de 30 % la disparition des espèces en Europe par
rapport à celles vivant au début du Quaternaire, au stade interglaciaire Donau-Gunz (entre-
1.800.000 et-1.200.000 ans).
Les hypothèses formulées sur les causes des glaciations sont variées, cosmiques, solaires,
éoliennes etc.
3. Le développement des hominidés
Apparus au cours du Pliocène, il y a 3,6 millions d'années (et peut être même à la fin du
Miocène), les hominidés vont évoluer assez rapidement malgré des conditions de vie difficiles,
surtout en Europe.
Grâce au développement de leur cerveau, progressivement, ils acquirent une intelligence qui
leur permit de remarquables facultés d'adaptation sous tous les climats. Ils purent ainsi utiliser
des branchages, des os, et des pierres pour fabriquer des armes et des outils, ce qu'aucun animal
n'avait réussi à faire.
On peut même penser que ce sont les très dures conditions d'existence qui les ont rendu habiles
et intelligents, (illustration du "struggle for life "de DARWIN.
Venus d'Afrique australe et orientale, en passant par le moyen Orient et l'Asie, Ils gagnèrent
peu à peu l'Europe, en subissant de multiples transformations en nouvelles lignées et nouvelles
espèces, toujours de plus en plus évoluées.
D'abord Homo habilis, forme évolutive des Australopithécidés, puis passage à Homo erectus à
multiples variantes pour aboutir à Homo sapiens au cours d'une Longue évolution dont le
chaînon paraît être Homo sapiens neandertalensis. Certains admettent cependant, à l'heure
actuelle que ce dernier pourrait être un rameau éteint du genre Homo il y a 35.000 ans.
Cette "longue marche" est la plus couramment admise; cependant il a été trouvé en 1980, en
Auvergne, près de Brioude (Haute-Loire) des galets aménagés semblables en tous points à ceux
de la "Pebble Culture" africaine des Australopithécidés dans des dépôts du Pleistocène inférieur
daté de 1.800.000 ans. Or les méthodes de datation actuelles sont suffisamment fiables pour
éliminer tout doute.
Ce qui est parfois déconcertant en paléontologie l'est aussi en paléoanthropologie : une
découverte inattendue vient bousculer tout un échafaudage bien établi; en paléoanthropologie,
cela se complique du fait que les restes anciens d'hominidés sont rares, leur conservation étant
difficile.
Il subsiste encore beaucoup de chaînons manquants, c'est peut-être ce qui fait L’attrait de ces
recherches. Rappelons-nous la passionnante trouvaille de LUCY. Dans les tufs volcaniques des
Affars, qui fit reculer jusqu' à-3,6 Millions d'années l'origine des Hominidés. Et cela est déjà
dépassé par la découverte de Toumaï autour du lac Tchad et recule l’apparition du genre Homo
à 4 Millions d’années.
Mais restons dans nos régions, vers le milieu de l'Holocène, c'est-à-dire au Néolithique moyen
(-4.000), l'homme va modifier lui-même son environnement en commençant la domestication
des animaux, en remplaçant la cueillette par l'agriculture, en construisant des habitats
sédentaires. Il continuera encore la chasse aux cervidés et aux aurochs mais il élèvera des
chèvres et des moutons, péchera les poissons des rivières et fabriquera des poteries bien avant
l'âge des métaux, sous un climat semblable au nôtre.
Conclusion
Du point de vue géologique, le Quaternaire est une continuité du Cénozoïque. La limite
inférieure du Quaternaire est instable en raison des incertitudes sur l’âge de l’apparition du
genre Homo. La limite Pléistocène/Holocène marque le début du réchauffement post-glaciaire
qui a favorisé la néolithisation ouvrant ainsi une intensification progressive de l’influence
anthropique sur les paysages.
Chapitre 3 : Méthode d’étude des paléoenvironnements quaternaires
Introduction
La géochronologie est la branche de la géologie qui a pour objet la datation des diverses
formations de la croûte terrestre. A côté de la géochronologie ‘’relative’’, fondée
essentiellement sur la stratigraphie et le paléomagnétisme, la géochronologie ‘’absolue’’ et,
plus précisément la radio chronologie visent à obtenir des estimations quantitative de l’âge des
évènements géologique. On exposera ici quelques méthodes des disciples paléoécologiques qui
contribuent à la reconstitution des environnements passés.
1. Les méthodes d’étude des dépôts sédimentaires
- La stratigraphie
- La sédimentologie
Différents types de sédiments peuvent être étudiés :
- Dépôts fluviatiles
- Dépôts lacustres
- Dépôts marins et sous-marins
- Dépôts glaciaires
- Dépôts éoliens (lœss)
1.1. La stratigraphie des dépôts
Premier indicateur des dynamiques sédimentaires. On va s’intéresser à la nature des sédiments
sables, limons …) et à leur agencements (structures litées, massives)
Permet de déterminer les hypothèses et l’élaboration du cadre chronostratigraphique.
Ces méthodes permettent de définir l’enchaînement des évènements sans pouvoir les caler
précisément dans le temps.
Le plissement de a est plus vieux que b et plus jeune que les couches a. La
discordance angulaire représente une lacune et plus cette lacune est importante plus
la datation relative est imprécise.
Activités
-Décrire l’approche palynologique
-Interpréter le Document 5
SEANCE 5
Objectif spécifique
Présenter les principales méthodes d’études paléoenvironnementales
Liens
https://www.researchgate.net/publication/257140496
https://studylibr.com.doc.
https://www.researchgate.net/publication/282167397
Philippe Poirier, 2011, Anthracologie : mode d'emploi (cours pour le masterIIpro de
l'Université de Bordeaux III en 2011). https://www.researchgate.net/publication/257140496
Contenu
2.2. Analyse des diatomées
Les diatomées correspondent à des micro-algues de couleur brune ou jaune qui vivent dans
tous les milieux aquatiques et humides et dont la membrane est entourée d’une coque
siliceuse bivalve. Elles sont très sensibles aux variations des milieux et de très bons
indicateurs de la qualité de l’eau. • Chaque espèce est différente en fonction de l’habitat, de
la température, de la profondeur d’eau, du PH. Leur présence/absence donne lieu à des
interprétations sur l’environnement ancien.
2.3. L’anthracologie
La carpologie : étude des grains et fruits d’une végétation ancienne.
L’anthracologie étudie les charbons de bois résidants dans les foyers préhistoriques ou
enfouis dans les sols (pédoanthracologie). Le principe de cette discipline repose sur la
collecte et des charbons de bois et l’identification des ligneux brûler afin de reconstituer le
type de végétation passée. Les fondements de l’interprétation suivent les modèles
écologiques et l’analyse statistique des variations de % des espèces. Un milieu sera considéré
comme ouvert si les espèces ligneuses retrouvées dans le spectre anthracologique indiquent
une préférence écologique des milieux de savane ou de steppes. Inversement, un spectre
anthracologique dominé par des espèces de flore humide renseigne une un milieu de forêt
dense. Elle complète les données palynologiques pour élucider les zones d’ombre.
La figure 1 indique les travaux de laboratoire après extraction de charbons de bois des sites
archéologique ou autres terrains féconds en micro-charbons enfouis dans le sol.
Figure 3 : Anthracologie : approche méthodologique (d’après Philippe Poirier, 2011)
Les incendies et les foyers de feux sont le plus souvent d’origine humaine. L’anthracologie
s’applique dans les interprétations de la transformation des paysages par les sociétés.
Activités
-Définir une diatomée
-Quel est son intérêt paléoécologique ?
-Quel est l’intérêt paléoécologique des charbons de bois des sites archéologiques ?
-Faire une recherche sur la méthode pédoanthracologique (voir la thèse de A. KOUYA, 2009)
Répondez par vrai ou faux
QUESTION N°1 QUESTION N°2
La palynologie est une discipline qui étudie : L’anthracologie est une discipline
A) – les objets lithiques A) – paléoécologique
B) – les objets fossiles B) – paléoenvironnementale
C) – la faune microbienne C) – auxiliaire de l’archéologie
D) – Aucune bonne réponse D) – qui a pour objet d’étude le charbon de
bois
SEANCE 6
Objectif spécifique
Présenter les principales méthodes d’étude des paléoenvironnements quaternaires
Lien : https://www.dunod.com Contenu
2.4. Paléontologie
La paléontologie est la science qui étudie les formes de vie du passé. Elle s’intéresse à toute
forme de trace laissée par un organisme vivant, fossilisé dans la roche. Les formes de fossiles
les plus communes sont les restes de l’organisme, tels que le squelette d’un vertébré ou la
coquille d’un mollusque. La paléontologie a pour vocation l’étude des restes et empreintes
d’organismes et de leurs activités préservés de façon naturelle au sein des sédiments. La
paléontologie a pour vocation l’étude des restes et empreintes d’organismes et de leurs activités
préservés de façon naturelle au sein des sédiments.
Un fossile
Le terme fossile provient du verbe latin fŏdĕre signifiant « creuser », « fouir », ou « extraire en
creusant » et caractérise initialement tout objet fouillé et exhumé. Mais depuis le xviii siècle,
avec l’essor de l’anatomie comparée et de la paléontologie, la notion de fossile s’applique
spécifiquement aux restes d’organismes conservés le plus souvent dans une roche sédimentaire.
Les fossiles peuvent être extraits physique- ment ou chimiquement, naturellement ou
artificiellement, de leur roche ou sédiment encaissant depuis la surface affleurant naturellement
ou suite à des activités humaines de terrassements ou minières rendant accessible une roche
fossilifère. Le fossile constitue la matière première du paléontologue et, selon sa nature,
apporte des informations directes ou indirectes sur l’organisme et son environnement. Selon sa
taille, un fossile peut être qualifié de macrofossile (millimétrique à pluricentimétrique) ou de
microfossile (millimétrique et infra millimétrique). L’ensemble des fossiles découverts et leurs
caractéristiques relatives constituent le registre fossile. L’étude du fossile doit tenir compte de
sa nature fragmentaire car, nous le verrons, il serait erroné de considérer un fossile comme un
objet « complet », livrant l’ensemble des informations caractérisant l’organisme de son vivant.
Il ne faut pas non plus considérer le fossile comme une source d’informations non fiable puisque
trop fragmentaire. L’imperfection de l’information tirée d’un fossile conduit, après son
étude, à des prédictions qui peuvent avec le temps être enrichies et vérifiées par des
découvertes
La paléontologie a des sous-disciplines.
La paléontologie des vertébrés consiste en l’étude des faunes vertébrées depuis leur apparition
au Cambrien et plus précisément des chordés. Ce groupe monophylétique (chapitre 5) est un
embranchement au sein des animaux bilatéraliens deutérostomiens. Ils sont caractérisés par la
présence d’une notochorde, structure axiale protégeant le tube nerveux dans la partie dorsale de
l’animal. Chez les vertébrés, cette notochorde est remplacée par une colonne vertébrale. Les
paléontologues des vertébrés sont en général spécialisés dans un groupe en particulier, qu’il soit
monophylétique ou non. On notera parmi les groupes sujets d’une attention particulière : l’étude
des mammifères et de leurs ancêtres les thérapsides, les oiseaux, les dinosaures, les ptérosaures
et les reptiles marins, les crocodiles, les squamates, les tortues, les amphibiens, les dipneustes,
les poissons ou encore les requins.
Bien que l’Homme et ses ancêtres soient eux aussi des vertébrés, la paléoanthro- pologie est
souvent considérée comme une branche à part entière pour des raisons anthropocentriques. On
trouve d’autres subdivisions au sein de la paléontologie des vertébrés, étant cependant
moins usitées que la précédente. On pourra noter, par exemple, la paléoherpétologie (l’étude
des reptiles fossiles), la paléoichtyologie (pois- sons), paléomammalogie (mammifères) ou
encore la paléo-ornithologie (oiseaux).
La paléontologie des invertébrés s’attache à étudier l’autre partie du royaume animal. Le terme
invertébré ne représente pas un clade phylogénétique, mais est une dénomination historique
référant aux animaux ne présentant pas de colonne vertébrale. Il regroupe notamment les
échinodermes, les mollusques (bivalves, céphalopodes, gastéropodes, etc.), les arthropodes
(insectes, crustacés, arachnides, etc.), les nématodes, les annélides, les ectoproctes
(bryozoaires), les éponges (spongiaires) ou encore les cnidaires (médusozoaires, anémones de
mers, coraux, etc.). Là encore, chaque groupe phylogénétique peut être appelé par une
dénomination particulière. Ainsi, la paléoentomologie est l’étude des insectes fossiles, la
paléoconchologie, l’étude des mollusques à coquille.
La paléobotanique (l’étude des plantes fossiles) est une discipline très proche de la palynologie,
mais faisant appel à des connaissances différentes. Le type de fossilisation va grandement
influencer le type de restes botaniques. On pourra trouver : des impressions de feuilles dans des
dépôts sédimentaires fins ; des végétaux perminéralisés où un minéral remplace la matière
organique (comme le bois silicifié) ; des végétaux carbonisés suite à un enfouissement dans
un milieu pauvre en oxygène (comme la houille). Au sein de cette discipline, on trouvera
aussi des subdivisions concentrées sur un type de fossile précis (par exemple, la paléoxylologie
est l’étude du bois fossile).
La paléoclimatologie est une discipline liée à la paléontologie. Elle étudie l’évolution du climat
en se basant sur plusieurs types de données. Si l’étude du fractionnement isotopique de
l’oxygène piégé dans les glaces est un bon thermomètre pour ce qui concerne le dernier million
d’années, il faut recourir à d’autres proxys pour étudier les climats du passé. Couplées aux
indices sédimentologiques, les variations de la faune mais surtout de la flore donnent une
indication de ces variations climatiques au cours du temps. L’étude du fraction- nement
isotopique des fossiles biominéralisés (comme les tests de foraminifères) est aussi un bon proxy
quantitatif pour l’étude des variations de température.
Conclusion
Après la découverte de la radioactivité, les méthodes de datation radiométriques ont été
rapidement mises au point. Avec ces nouvelles méthodes, les géologues ont pu calibrer l'échelle
relative des temps géologiques et mettre en place une échelle absolue. Les méthodes de datation
relative ont également une certaine efficacité dans la connaissance des éléments enregistrés par
la Terre tout au long de son histoire. Le développement des disciplines paléoécologiques et la
paléontologie ont aidé à élucider les paléoenvironnements.
Activités
-Définir un fossile
-Quelle sont les sous-disciplines de la paléontologie ?
SEANCE 7
Objectif spécifique
Retracer dans les grandes lignes l’état des écosystèmes d’Afrique tropicale lors du dernier
maximum glaciaire et durant l’Holocène
Liens
https://www. researchgate.net/3299
https://www. researchgate.net/3789
https://www.m.elewa.org
https://www.core.ac.uk
https://books.openedition.org
https://www.horizon.documentation.ird.fr
https://www.researchgate.net/publication/282167397
Contenu
Chapitre 4 : Les écosystèmes d’Afrique tropicale au cours de la dernière glaciation
Introduction
Il est certain que la connaissance des changements passés, depuis le DMG centré entre 20 000
et 18 000 ans BP est nécessaire pour nous aider à comprendre les changements qui affectent
actuellement notre climat et nos régions. Il faut donc mieux connaitre à la fois les changements
qui ont affecté les océans, les continents, ainsi que la biosphère et l'atmosphère. Certaines unités
morphologiques actuelles sont des héritages de cette époque. Aux échelles des millénaires,
l'atmosphère n'a pas de mémoire, l'océan a la mémoire relativement courte. Mais les sédiments
du fond des lacs par exemple, ont enregistré, mémorisé les changements du milieu et les
changements climatiques avec de nombreux détails. Des signaux continus, biologiques,
géochimiques, isotopiques, géophysiques, magnétiques, etc..., sont enregistrés dans les lits
successivement déposés. Ils sont décodés, décryptés par les spécialistes des études du
Quaternaire.
1. Les changements climatiques
Les reconstitutions climatiques font appel à des informations provenant de données
météorologiques disponibles pour les 100 à 200 dernières années, à une documentation
historique couvrant les derniers millénaires et à des archives naturelles qui permettent de
caractériser l'histoire de la Terre. Ces dernières regroupent entre autres celles incluses dans les
carottes océaniques, les sédiments lacustres, les carottes de glaces polaires, les dépôts
coralliens, les loess et les paléosols susceptibles d'enregistrer les informations les plus diverses
relatives aux changements globaux.
Les modèles de reconstitution du climat montrent que ce dernier a, au cours du Quaternaire,
présenté une alternance de phases de refroidissement d'assez longue durée (Glaciaires) et
de phases de réchauffement plus courtes (Interglaciaires). En ce qui concerne le dernier cycle
glaciaire, l'évolution globale du climat et de l'environnement pour une période couvrant les 150
derniers millénaires a pu être déduite de façon précise de l'étude de carottes sédimentaires
provenant de fonds marins situés entre 2500 et 4000 m de profondeur ainsi que de carottes de
glace prélevées dans les régions polaires (VOSTOK en Antarctique ; North GRIP au
Groenland).
Après la période chaude de l'Eemien (131 000 - 114 000 ans BP), phase d'importante
déglaciation au climat globalement plus chaud et humide que l'Holocène et dont le pic le plus
chaud culmine à 125 000 ans BP (BOSCH et al., 2000), le dernier cycle glaciaire débute, il y a
environ 110 000 ans, par une période transitoire de 40 000 ans, le pré-Würm. Celle-ci précède
le « Pléniglaciaire » dont l'intensité s'affirme ca. 41 000 ans pour atteindre son maximum ca.
18 000 ans BP au DMG / LGM (Dernier Maximum Glaciaire/Last Glacial Maximum : de 18
000 - 19 000 ans cal BP à 23 000 - 24 000 ans cal BP).
Les évènements climatiques qui se sont produits en Afrique au cours des 20 derniers millénaires
s'inscrivent dans le cadre des changements globaux principalement liés aux fluctuations de la
circulation thermohaline dans l'océan atlantique (STREET-PERROT, F.A. & PERROT, R.A.,
1990). Ces changements climatiques ont été enregistrés au niveau du continent par des faits
marquants tels que régressions et transgressions marines, variations des niveaux lacustres,
alluvionnements contrastés, balancement des zones humides et arides en région intertropicale,
mouvements des glaciers en montagne (RUNGE, J., 2007).
En Afrique intertropicale, le climat est influencé par les alizés, vents soufflant des hautes
pressions subtropicales vers les basses pressions équatoriales, du N-E au S-O dans l'hémisphère
nord ; du S-E au N-O dans l'hémisphère sud. Au passage dans l'hémisphère nord, l'alizé du S-
E subit une déviation au niveau du Golfe de Guinée où se crée un phénomène de mousson
d'orientation SO - NE. Les flux inverses de la mousson humide du S-O et de l'alizé du N-E
continental sec (Harmattan) génèrent un front intertropical connu sous le nom de Zone de
convergence inter-tropicale (ZCIT) dont la mobilité au cours de l'année détermine les
alternances saisonnières et influent sur la distribution et la répartition des pluies entre les
tropiques. L'espace délimité par le balancement de la ZCIT entre ses positions estivale et
hivernale a connu deux situations extrêmes au cours des derniers 20 000 ans : au Dernier
Maximum Glaciaire (DMG), période aride au cours de laquelle il était fortement réduit au
niveau équatorial et pendant la Période Humide Holocène (PHH) lorsque son expansion était
maximale (LEROUX, M., 1992).
En Afrique intertropicale, le climat est influencé par les alizés, vents soufflant des hautes
pressions subtropicales vers les basses pressions équatoriales, du N-E au S-O dans l'hémisphère
nord ; du S-E au N-O dans l'hémisphère sud. Au passage dans l'hémisphère nord, l'alizé du S-
E subit une déviation au niveau du Golfe de Guinée où se crée un phénomène de mousson
d'orientation SO - NE. Les flux inverses de la mousson humide du S-O et de l'alizé du N-E
continental sec (Harmattan) génèrent un front intertropical connu sous le nom de Zone de
convergence inter-tropicale (ZCIT) dont la mobilité au cours de l'année détermine les
alternances saisonnières et influent sur la distribution et la répartition des pluies entre les
tropiques. L'espace délimité par le balancement de la ZCIT entre ses positions estivale et
hivernale a connu deux situations extrêmes au cours des derniers 20 000 ans : au Dernier
Maximum Glaciaire (DMG), période aride au cours de laquelle il était fortement réduit au
niveau équatorial et pendant la Période Humide Holocène (PHH) lorsque son expansion était
maximale (LEROUX, M., 1992).
Au DMG, l'océan était à un bas niveau, de l'ordre de -120m (FAURE, H. & ELOUARD,P.,
1967). Sur le littoral du Congo et des zones limitrophes, par suite de la régression marine,
s'étaient formés, par accumulation éolienne, des cordons de dunes parallèles au rivage alors
qu'une sédimentation fluviatile terrigène s'effectuait dans un paysage lagunaire (GIRESSE, P.
& KOUYOUMONTZAKIS, G., 1974 ; GIRESSE, P., 1975, 1978) sous des conditions arides
d'hypersalinité (KOUYOUMONTZAKIS, G., 1990). Sur le continent, les niveaux des lacs
étaient au plus bas : c'était le cas du Barombi Mbo au Cameroun (MALEY, J., 1983) et du
Bosumtwi au Ghana. Sous une pluviosité réduite de 50% (SHANAHAN, T.M. et al. 2006) et
un recul de température d'environ - 3°C, une phase aride intense s'est développée avec deux
accentuations de l'aridité à 18,5 ka et à 14,7 ka (TALBOT, M.R. & JOHANNESSEN, T., 1992),
les côtes du Gabon et du Congo étant fortement refroidies (GIRESSE, P. & LAFRANCHI, R.,
1984). Par ailleurs, les recherches de DE PLOEY, J. (1969) sur les importants processus
d'érosion dans la région de Kinshasa (R.D. Congo) attestent de l'existence d'une période de
sécheresse contemporaine de la dernière glaciation en Europe. Les observations faites en zone
intertropicale sur les milieux fluviatiles montrent que les dépôts datant du DMG sont constitués
pour la plupart de traînées de matériaux grossiers graveleux attestant un processus
d'accumulation sous des conditions arides (RUNGE, J., 2007).
2. Le repli des massifs forestiers et l’expansion des milieux ouverts
Les grandes variations des paléoenvironnements et des végétations survenus sur la zone
tropicale africaine depuis la fin du Néogène, peuvent s’interpréter dans un contexte global
de variation des températures et en particulier des phases de refroidissement qui ont été
synchrones de l’extension des calottes- glaciaires sur les zones polaires antarctique et
arctique (Maley, 1980), suivant des rythmes liés aux variations orbitales de la terre autour
du soleil. Est due à l’activité des anticyclones et aux alizés qu’ils génèrent et qui convergent
vers l’équateur. L’accroissement du gradient thermique Pôle-Equateur durant les périodes
froides, à comparer au phénomène qui survient annuellement durant les hivers arctique ou
antarctique, entraîne une accélération des alizés en surface des océans tropicaux. Lorsque la
configuration des océans et des continents est favorable, comme c’est le cas pour la majeure
partie du Golfe de Guinée, l’accélération des alizés déplace les eaux de surface, ce qui
provoque des remontées d’eaux profondes relativement froides (upwellings), y compris au
niveau de l’équateur du fait de l’annulation de la force de Coriolis (Merle 1980, Servain
et al. 1985, etc.). Ce sont ces eaux froides de surface qui, en modulant l’activité de la
mousson dans le sens surtout d’une forte diminution de la pression de vapeur d’eau et, en
conséquence, de la convection, ont un rôle climatique aridifiant sur le continent voisin,
provoquant une réduction ou une suppression des pluies durant les périodes de remontées
d‘eaux froides (Mahé & Citeau, 1993, Maley, 1987, 1989). Corrélativement, du fait de la
persistance des nuages, une baisse des températures intervient aussi sur le continent (Maley
& Elenga, 1993).
Pour la fin du Quaternaire, des données polliniques obtenues sur des enregistrements
sédimentaires marins dans le Golfe de Guinée (depuis environ 250.000 ans) et surtout lacustres
dans le domaine forestier (depuis environ 30.000 ans) illustrent bien l’impact de ces variations
sur la végétation, avec une réduction maximum de la forêt dense entre 20 et 15.000 ans BP.
En résumé, d’après les publications citées ci-dessus, les données principales suivan- tes
peuvent être présentées, tout d’abord pour la région du lac Bosummi.
- entre 28.000 et 24.000 ans BP existait une forêt avec un élément montagnard (Olea
capensis, syn. O. hochsrenen), sous un climat relativement humide et frais,
- de 24.000 à 19 - 20.000 ans cette forêt régresse progressivement,
- de 19.000 à 15.000 ans, sous l’effet d’un climat très aride, la forêt disparaît (les pollens
arborés étaient alors inférieurs à 5%): elle est remplacée par une formation très ouverte
qu’on pourrait comparer, non à une savane de basse altitude, mais à une prairie de
moyenne altitude comportant des bouquets d’arbres épars, constitués de taxons montagnards
et de quelques taxons forestiers dont l’aire s’étend aussi en plaine (cf. Letouzey 1968,
1985, Schnell 1977).
* Ensuite, après 15.000 ans, le climat s’améliorant, la forêt recolonise la région avec
une première pulsation positive vers 13.500 ans BP, toujours associée avec un Clément
montagnard. Un retour à des conditions plus sèches se note entre 12.000 et 1O.ooO ans
BP: cette phase pourrait correspondre en partie au “Dryas récent” des plus hautes latitudes.
3 La place des refuges dans l'histoire de la forêt africaine (Voir figure ci-dessous)
Le fait, d'une part, que la dernière période de fragmentation maximum du bloc fores- tier,
avec mise en place des refuges, ait été associée à la dernière grande extension glaciaire
du stade isotopique 2 (entre 20 et 15.000 ans BP, figure 4) et d'autre part, que la phase
d'extension forestière la plus forte ait été corrélative de l'optimum themique de l'Holocène
inférieur et moyen (entre ca. 9000 et 4000 ans BP), fournit un modèle des fluctuations
extrêmes du bloc forestier africain.
Le tapis végétal est largement subordonné à la répartition des types de sols et aux formations
superficielles. Les formations cuirassées constituent un marqueur paléoclimatique de première
importance dans la zone tropicale. La ceinture soudanienne cuirassée d’Afrique de l’ouest
constitue ce qu’on appelle les bowé (zone de cuirassement superficiel ou subsuperficiel). Les
interfluves subplanes de la zone soudanienne et sahélienne coiffés de cuirasses.
Les aspects morphopédologiques des surfaces planes ou subplanes sont dominés dans le paysage depuis
le Quaternaire ancien par des glacis. On en distingue les Hauts-glacis, les Moyens-glacis et les Bas-
glacis. Une étude de ce genre a été réalisée dans le centre-sud du Burkina Faso par B. Kaloga (1986)
Les Hauts-glacis : La localisation et la morphologie des témoins montrent que le cuirassement de
ce niveau s'est produit principalement dans la partie supérieure des versants, sur les têtes de
versants primitivement accrochés à de hauts reliefs (Pliocène). Cela explique la présence fréquente
de pierres (et parfois de blocs) de cuirasse pliocène dans les profils indurés du Haut-glacis. La
dénivellation 'entre le relief pliocène et le Haut-glacis était donc faible. Elle justifie le
développement du Haut-glacis dans les altérites pliocènes qui ne sont modifiées que dans la zone
cuirassée.
Les cuirasses ont un faciès conglomératiques (elles cimentent des nodules hérités du profil
pliocène) et des caractères de cuirasses de versant : ciment rouge à inclusions jaune rouge non
indurées, altérite ferrallitique sous-jacente rouge, à quelques taches blanchâtres; Elles peuvent
acquérir ultérieurement un faciès de pseudo-cuirasse de nappe. La descente du fer vers l'aval
n'a pas été importante.
Le Moyen-glacis
Le Moyen-glacis se développe sur les pentes du-Haut-glacis. Son cuirassement concerne aussi
principalement la partie supérieure des versants où il est beaucoup plus puissant. Il atteint cependant
les bas de pentes. La descente du fer vers l’aval paraît donc plus accentuée.
L'extension et l'intensité du cuirassement de ce niveau indique un pédoclimat suffisamment
humide qui est cependant imputable à des nappes à mouvement oblique qui n'intéressent que la
partie supérieure des profils, aux dépens de la partie inférieure. Dans cette dernière, l'altération,
limitée à la production de smectites, témoigne d'une nette aridification du pédoclimat. Il semble
donc que cette aridification ne soit pas la conséquence de celle du climat atmosphérique, mais
probablement de mouvements épeirogéniques.
-Le Bas-glacis
A l'inverse de celui du Moyen-glacis, le cuirassement du Bas-glacis est sporadique et d'intensité
faible (carapaces). Il est localisé là où des nappes obliques concentraient suffisamment de fer et
généralement dans d'anciennes entailles des cuirasses du niveau précédent. L'épaisseur et l'intensité
du cuirassement (de la carapace très faiblement indurée à une tendance à la cuirasse) augmentent
avec celles de la nappe qui l'a engendré. Le litage très prononcé et sou- vent entrecroisé des
carapaces témoigne de la réalité des mouvements obliques de la nappe. Les conditions de
formation ne paraissent se distinguer de ceux du cuirassement précédent que par la topographie
plus plane et le laps de temps plus court.
La surface actuelle est le résultat d'une dissection du Bas-glacis, suivi d'un colmatage, puis d'une
nouvelle dissection, résultat d'un brusque abaissement du niveau de base. Ce dernier se manifeste
par une forte accélération de la vitesse d'écoulement des nappes obliques qui acquièrent ainsi un
véritable pouvoir "érosif" (détachement et entraînement des particules fines). Les carapaces du
bas-glacis sont ainsi soumises à des phénomènes de "lavage" (entraînement mécanique des
particules fines) dont l'intensité augmente avec l'importance des nappes c'est-à-dire avec l'intensité
du cuirassement du Bas-glacis.
Activités
1. Décrire le contexte environnemental dans lequel s’effectuent les dépôts de loess dans la
zone péri-désertique.
2. Répondez par vrai ou faux
QUESTION N°1 QUESTION N°2
Les cuirasses sont des héritages pédologiques Les terrasses fluviatiles renseignent sur :
d’origine : A) – les paléoenvironnements
A) - fluviatile B) – la dynamique des cours d’eau
B) - biologique C) – les transgressions marines
C) - anthropique D) – la biodiversité spécifique
D) - paléoclimatique
QUESTION N°3 QUESTION N°4
Le Pléistocène supérieur : Durant une phase glaciaire :
A) – a façonné le paysage dunaire actuel du A) – le climat se refroidit sur l’ensemble de la
Sahara planète
B) – est responsable des grands dépôts de B) – les précipitations sont médiocres un peu
loess en Afrique occidentale partout
C) – se caractérise par l’émergence de la C) – la diversité biologique baisse
civilisation métallurgique en Afrique D) – les phénomènes érosifs s’intensifient
D) – a été une période de péjoration
climatique
SEANCE 9
Objectif spécifique
Retracer dans les grandes lignes l’état des écosystèmes d’Afrique tropicale au cours de
l’Holocène
Liens
https://www. researchgate.net/3299
https://www. researchgate.net/3789
https://www.m.elewa.org
https://www.core.ac.uk
https://books.openedition.org
https://www.horizon.documentation.ird.fr
https://www.researchgate.net/publication/282167397
Contenu
Chapitre 5 : Les écosystèmes d’Afrique tropicale au cours de l’Holocène
Introduction
L'histoire de la végétation et des paléoenvironnements de l'Afrique tropicale a beaucoup
progressé depuis quelques dizaines d'années grâce en particulier à l'étude pollinique de
séquences sédimentaires, essentiellement lacustres, prélevées dans plusieurs sites. En Afrique
occidentale, le lac Bosumtwi au Ghana a révélé d’importantes informations. En Afrique
centrale, plusieurs sites parmi lesquels deux sites ont fourni des enregistrements qui remontent
jusque vers 25 000/28 000 ans (C/l4) BP: le lac Ngamakala, situé au cœur des savanes des
Plateaux Batéké, vers le sud du Congo, et le lac Barombi Mbo dans les forêts de l'Ouest
Cameroun. Toutefois, de par sa position, seul le second site permet véritablement une
reconstitution du milieu forestier.
A une période corrélative au Tardiglaciaire, l’Ogolien (19000-12000 BP) qui voit le niveau
marin s’abaisser de plus de 120 m, succède une phase humide dite Tchadienne (11000-8000
BP) marquée par une extension des lacs. Une petite phase sèche (8000-6000 BP) précède
l’épisode plus humide et transgressif, le Nouaktchotien (5500 BP) à la suite duquel de petits
lacs se développent en 2 pulsions (3500-2800 et 2800-2500 BP). La péjoration climatique qui
suit va se poursuivre jusqu’à l’époque historique.
1. L’épisode Nouaktchotien
Considérés comme des milieux de sédimentation active, les écosystèmes côtiers concernés
par les formations de mangroves en Afrique de l'ouest sont multiples et divers. Cependant,
les plus importantes demeurent les deltas, lacunes et estuaires. Ce dernier ensemble qui apparaît
sur le littoral ouest africain sous forme de véritables côtes de submersion retient notre
attention, les formations sédimentaires qui y sont développées donnant presque toutes des
âges au 14C compris entre 8750 plus ou moins 100 ans B.P. et 1700 plus ou moins 100
ans. B.P. La part essentielle prise par le Quaternaire pour la reconstitution de l'évolution
géologique de ces milieux estuariens a été soulignée par la plupart des auteurs spécialisés
dans les études du littoral ouest africains en particulier à 1'Holocène moyen appelé
Nouakcthotien dans la région, Durant cette période, la mer atteint son plus haut niveau
(5 à 2,0 m environ vers 5500 ans B.P.).
- Lors du maximum transgressif du Nouaktchotien, la mer pénètre dans les zones
déprimées (du Sénégal jusque dans les rias des deux Guinées et bien au-delà) qui se
présentent alors sous forme de golfes largement ouverts sur l'océan excepté la partie aval
de l'estuaire de la Gambie. Elle remonte les vallées -actuellement fossilisées pour la
plupart en Casamance, ainsi que de tous les fleuves situés plus au Sud. Le comblement
actuel de l'ensemble de ces basses vallées est attribué à la transgression nouakchottienne
avec une sédimentation essentiellement marine jusqu'à 4500 B'P relayée par une
sédimentation de type lagunaire à partir de 4200 B.P. L'apport des fleuves alors
fonctionnels, se réduisait à des sables fins et limons empruntés aux dépôts de couverture
des régions de bordure.
Durant le post-Nouaktchotien, le climat est redevenu semi-aride à aride entre 4000 et 2000
ans B,P, avec une légère régression -2 à -3 m, qui semble se placer autour de 4000 ans B-P.
C'est l'épisode du Tafolien signalée par H. FAURE et al., 1977, Le retour à une série de
pulsations s'effectue à partir de 3000 ans B.P. Le niveau de la mer vers la même période
passe à +2 m comme le fait remarquer A, PIMMEL, 1984, en témoignent les plages
fossiles à galet, correspondant à un niveau marin supérieur à l'Actue1, bien conservées sur
la côte gambienne et casamançaise.
Des cordons sableux s'édifient progressivement dans tous les golfes nouakchottiens du
littoral Ouest africain (Basse Casamance, Basse Guinée, Golfe du Bénin.,.). Un
développement en lagunes s'effectue parallèlement avec des dépôts de vases épaisses, de
couleur grise ou noire, plus ou moins argileuses qui colmatent petit à petit les milieux
estuariens. Les lagunes allant du Libéria au Nigéria en passant par la côte du Togo datent de
cette époque. Ces conditions sont favorables à un développement intense de la mangrove.
Les analyses polliniques permettent de retracer la variation relative du niveau du lac Barombi
Mbo depuis 20 000 ans BP.
- Il apparaît ainsi qu'entre 20000 et 14000 BP les niveaux lacustres ont été relativement bas
(sans dépasser probablement - 5m) avec deux très bas niveaux vers 19000 et 17000 BP.
- Une première phase transgressive a culminé vers 12200 BP; cette transgression dénote une
importante phase humide qui se retrouve vers cette date en de nombreux points de l'Afrique
tropicale.
- Ensuite est intervenue la dernière grande régression entre ea. 11500 et 10400 BP, en partie
synchrone de la période froide du Dryas Récent (11000 - 10000 BP) qui a été particulièrement
marquée en Europe, mais avec des répercussions globales. Aucune transgression n'a pu se
produire durant l'Holocène car le niveau du lac était stabilisé par un déversoir qui est
actuellement encore actif. On peut aussi en déduire que la régression forestière qui a culminé
vers 2500 BP n'a pas résulté d'une diminution des pluies mais probablement plutôt d'un
accroissement de la saisonnalité.
Source, Maley
Figure 3 : Reconstitution des niveaux lacustres du Barombi Mbo depuis 28 000 ans BP d'après
la variation des pollens de Cyperaceae, principal taxon aquatique (moyenne mobile sur 3
échantillons). Des régressions n'ayant pas dépassé 5 m se sont produites entre 20 et 10 000 ans
BP.Par contre aucune fluctuation ne s'est manifestée durant l'Holocène, en particulier des
transgressions, du fait de la stabilisation du niveau du lac par un déversoir qui est encore actif
et qui élimine les trop-pleins survenant durant chaque saison des pluies.
5. Les savanes intra-forestières : cas du Congo
Au Congo, les savanes, qui occupent près de 40 % de l'espace sont deux types principaux : (i)
les formations phytogéographiques occupant de grands espaces à 1’échelle régionale: savanes
sur sols sableux du littoral, du pays Batéké et de la cuvette congolaise, ou sur sols argileux de
la vallée du Niari; (ii) les savanes incluses des massifs forestiers, souvent situées en périphérie
de ces massifs et de faible extension spatiale. Dans tous les cas, ce sont des formations
essentiellement herbacées, dominées par quelques graminées des genres Hypparrhenia
Loudetia, Andropogon ou Pobeguinea. Les arbustes sont rares : Annona areriaria,
Hymenocardia acida, Bridelia ferruginea…. (SCHWARTZ D. et al., 1994).
L'origine de ces savanes a fait couler beaucoup d'encre. De nombreuses discussions ont eu lieu
entre partisans d'une origine anthropique et partisans d'une origine paléoclimatique. Actuelle-
ment, un consensus s'établit en faveur de la deuxième origine. Les modalités de leur genèse
sont cependant assez mal connues, mais quelques éléments récents permettent cependant
d'approfondir ce point. En effet, l'ensemble des travaux palynologiques, pédologiques,
paléobotaniques (macrorestes) menés ces dernières années sur le littoral, la vallée de Niari, le
pays Bateké permettent d’aboutir aux conclusions suivantes :
-- Les savanes du Congo sont des formations originales qui ne semblent pas avoir eu d'équiva-
lent dans le passé, qu'il s'agisse de l'humide Kibangien A (12000-3000 B.P.), ou de l'"aride"
Léopoldvillien (30000-12000 BP). En particulier, elles ne sont pas les héritières directes des
formations végétales de cette période sèche du Léopoldvillien.
- Elles ont succédé c. 3000 BP à de la forêt dense (savanes incluses du Mayombe et du
Chaillu, savanes littorales, certaines savanes du pays Bateke) ou à de la forêt claire (d'autres
savanes du pays Bateké, savanes du Niari), et étaient sans doute plus étendues vers 2000
B.P. qu'actuellement.
- Leur origine et leur morphologie actuelle résulte de la combinaison de trois facteurs : (i) un
facteur paléoclimatique : l'assèchement de l'Holocène supérieur c. 3000 B.P.; (ii) un facteur
édaphique: les savanes sont essentiellement apparues, et se sont maintenues dans les zones les
moins favorables à la forêt, celles oh les déficits hydriques saisonniers sont les plus importants
(vallée du Niari où faibles précipitations et faible disponibilité de l'eau des sols très argileux
conjuguent leurs effets, pays Bateké et littoral où les pluviosités plus fortes sont compensées
par le drainage excessif des sols sableux); un facteur anthropique : les brûlis, pratiqués par les
populations d'agriculteurs itinérants, qui semblent avoir bénéficié de l'ouverture partielle de la
forêt vers 3000 BP pour s'établir au Congo (Schwartz, 1992) et imprimer une marque définitive
au paysage.
6. Aridification du Sahara
Pendant la période Holocène humide (PHH), le Sahara était jalonné de marécages et d'étendues
lacustres à leur optimum entre 8000 et 7000 ans B .P. Les conditions chaudes et humides de la
première moitié de l'Holocène ont, sans doute, favorisé le développement d'une végétation de
type prairie au Sahara (WATRIN, J. et al., 2009), une extension de la forêt mésophile sur la
marge occidentale du Sahel. A partir de 6000 ans BP se serait amorcée une détérioration
hydrologique irrégulière qui aurait abouti, vers 4500 ans B.P. à une chute importante des pluies
mettant fin assez brutalement à la phase humide holocène (DUPLESSY, J.C. et al. 1989 ; PETIT
MAIRE, N., 1992, 1993). Pour ces auteurs, l'aridification du Sahara devrait donc être
considérée comme un évènement climatique abrupt. Cette idée est relayée par DE MENOCAL,
P. et al. (2000) et aussi par SALZMAN, U. & HOELZMANN, P. (2005) qui considèrent que
l'ouverture du « Dahomey Gap » (Couloir du Dahomey), fragmentation de la forêt dense
guinéenne au niveau du Bénin se serait produite en peu de temps. Cependant, des recherches
récentes effectuées sur des indicateurs paléoenvironnementaux issus des sédiments du Lac Yoa,
un des rares lacs permanents du Sahara, ont mis en évidence une séquence écologique
progressive de l'humide vers l'aride entre 5500 et 2700 ans B.P.
De façon générale, les données paléoenvironnementales relatives à l'Afrique intertropicale
témoignent d'un assèchement climatique, d'ampleur régionale, débutant dans la deuxième
moitié de l'Holocène. Ce phénomène est perçu aussi bien en Afrique orientale (BONNEFILLE,
R., 1987 ; ROCHE, E. & NTAGANDA, C., 1999 ; VINCENS, A., 1986 ; VINCENS, A. et al.
2003) qu'en Afrique de l'Ouest et se traduit par un retrait des formations boisées au profit des
milieux ouverts de savanes.
En Résumé
Par rapport à la quantité de données riches d'informations archivées en Afrique de l'Est, celles
récoltées en Afrique de l'Ouest apparaissent moins étoffées, surtout en altitude. Mais, malgré la
discontinuité de certaines séquences sédimentaires entraînant une disparité des données, les
différentes études palynologiques réalisées en Afrique occidentale atlantique permettent
toutefois de se faire une idée globale de l'évolution des paléoenvironnements et de cerner les
évènements climatiques et anthropiques qui ont ponctué la période allant du dernier maximum
glaciaire à l'Actuel.
La dernière période glaciaire se caractérise par une aridité intense se situant de 21 000 à 18 000
ans BP qui se traduit par une chute généralisée des niveaux des lacs, une expansion des milieux
de savanes à basse altitude et, localement, par la baisse de la limite supérieure des arbres en
haute altitude.
La période post-glaciaire, entre 15 000 et 12 000 ans B.P. connaît un réchauffement et une
humidification progressifs du climat perçus à travers la remontée des niveaux lacustres et un
regain des étendues arborées ; l’épisode Dryas (11 000-10 000) étant localement discernable.
Ensuite, l'optimum chaud et humide atteint entre 8 000 et 6 000 B.P. a eu pour effet l'expansion
de la forêt dense guinéo-congolaise en plaine et l'extension de la forêt afro-montagnarde en
altitude, ce qui est en conformité avec l'ensemble des observations faites en zone intertropicale.
Un phénomène majeur d'assèchement climatique survenu vers 4 000 B.P., quelque peu atténué
vers 3 500 BP, puis réactivé entre 3 000 et 2 500 BP, a provoqué, durant cette période, un recul
forestier progressif et une nouvelle expansion des milieux ouverts herbacés. Ainsi la péjoration
climatique généralement présentée comme se situant à 2500 ans B.P. ne serait que
l'aboutissement d'un long processus commencé 1500 ans plus tôt.
A partir de 2 500 B.P., le climat évolue progressivement vers son stade actuel, à caractère plus
chaud et plus humide mais il présente une certaine instabilité en rapport avec les changements
climatiques globaux qui se sont succédés au cours des deux derniers millénaires.
Quant à l'influence anthropique sur l'environnement, si elle a commencé à se manifester de
façon quelque peu sensible dans les savanes soudaniennes et en lisière de la forêt guinéo-
congolaise avec l'avènement de la phase climatique sèche de 4 000 BP, c'est surtout à partir de
2 000 BP qu'elle s'est intensifiée, interférant au cours du dernier millénaire avec des événements
climatiques dont elle peut masquer les effets.
Conclusion
L'aspect en mosaïque de nombreuses forêts actuelles en Afrique intertropicale, caractérisées par
un mélange ou une juxtaposition de groupements d'espèces de type sempervirent et de type
semi- caducifolié est probablement une conséquence à long terme des perturbations qui ont
affecté le domaine forestier au cours des trois derniers millénaires, particulièrement la
perturbation majeure qui a culminé vers 2500 BP. Le climat de cette période particulière a
présenté certaines caractéristiques d'une phase relativement aride puisqu'elle a conduit à la
destruction des milieux forestiers et, dans certains secteurs, à l’extension de savanes.
Activités
1. Interprétez la figure 2 du chapitre 5
2. Etablissez un lien entre les figures 1 et 3.
3. Répondez par vrai ou faux
QUESTION N°1 QUESTION N°2
Les variabilités climatiques tout au long du La variabilité de la biodiversité depuis
Quaternaire sont d’origine : l’Holocène est d’origine :
A) – astronomique A) – naturelle
B) – naturelle B) – strictement naturelle
C) – anthropique C) – amplement anthropique
D) – Aucune bonne réponse D) – Aucune bonne réponse
SEANCE 11
Objectif spécifique
Identifier les processus anthropiques qui ont influencé les écosystèmes actuels.
Liens
http://journals.openedition.org/afriques/1209 ; DOI : 10.4000/ afriques.1209.
http://tel.archives-ouvertes.fr
https://www.horizon.documentation.ird.fr
Contenu
Chapitre 6 : L’anthropisation des paysages africains depuis le Néolithique
Introduction
L'Homme primitif ne disposait pas de moyens techniques suffisants pour avoir un impact
déterminant sur le milieu naturel. C'est à l'Holocène, avec l'acquisition d'un outillage lithique
élaboré (Néolithique) d'abord, puis de techniques métallurgiques que l'Homme a eu la
possibilité de développer des pratiques agro-pastorales permettant de s'affranchir de son
environnement. Les prémices de cette libération s'étaient déjà esquissées au Pléistocène
supérieur alors qu'il disposait d'un outillage plus rudimentaire et qu'il en était encore au stade
de chasseur-récolteur.
Dans la succession des cultures préhistoriques, le passage du Paléolithique au Néolithique
présente un intérêt particulier qui tient, fondamentalement, à une question d'écologie. En
effet, grâce aux techniques de l'élevage et de l'agriculture, l'homme va voir ses rapports
avec l’environnement se bouleverser en profondeur. Un type nouveau d'économie, basé sur
la production de nourriture, va se mettre en place. Les conséquences vont être multiples
dans tous les domaines: géographique (colonisation de nouveaux territoires) technologique
(apparition de nouveaux produits comme la céramique), démographique (possibilité de
plus fortes concentrations humaines etc…
1. L’influence humaine au Néolithique
Au Néolithique, les rapports homme/environnement vont s'établir sur des bases nouvelles
et schématiquement, beaucoup plus interactives. Dans le mode de vie prédateur, celui du
paléolithique, c'est l'influence de l'environnement sur l'homme qui est prédominant. Au
Néolithique, l'impact de la présence humaine sur l'environnement franchit un seuil qualitatif
avec la sédentarisation, l’accroissement démographique et surtout la modification des
équilibres naturels dans le monde végéta1 et animal.
Etant donné l'importance des plantes d'origine étrangère dans l'économie agricole africaine
on a longtemps cru que l'Afrique n'avait pu développer une agriculture propre. Diverses études
ont cependant montré que la zone des savanes soudaniennes traversant l'Afrique d'ouest en est
a connu d'importantes activités agro-pastorales dès l'Holocène moyen. Dans le foyer agricole
ouest-africain s'est développée la culture des mils, de divers sorghos, du riz africain et, en lisière
de la forêt du palmier à huile et des ignames. Même au Sahara, a été pratiquée une agriculture
rudimentaire lors de la période humide holocène (PHH) lorsque les savanes soudaniennes se
sont étendues vers le nord en région sahélienne. Ces activités agro-pastorales ont donc pu avoir,
déjà à cette époque, un impact environnemental non négligeable.
A partir de 4000 ans BP, et suite à l'assèchement du Sahara, une pression démographique s'est
exercée en Afrique subsaharienne ; en atteste notamment le recul de la lisière forestière
guinéenne sous l'effet de défrichements nécessaires à l'exploitation du palmier à huile et des
ignames. En Afrique centrale, l'impact de l'homme sur la végétation a également été déduite de
la présence du palmier à huile dans différentes séquences : à Kitina aux environs de 5 400 ans
B.P., à Barombi-Mbo entre 2 800 et 2 400 ans B.P., dans le Mayombe vers 2 880 B.P., à Ossa
autour de 2 500 ans B.P. et à Coraf vers 2 100 ans B.P.
Document1 : Variation du niveau du lac Tchad au cours du dernier millénaire
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Figure 1 : Le Sahel actuel dans son cadre physique en Afrique de l’Ouest
Dans l’environnement sud-saharien et sahélien, le rapport de l’homme au milieu est instable. Il
ne peut plus occuper l’espace de manière permanente. D’une part, il est obligé de suivre l’eau,
selon les saisons, les années ou les cycles d’années ; d’autre part, il s’adapte à sa raréfaction et
au caractère de plus en plus aléatoire des pluies et à l’accumulation de l’eau dans certaines
zones – dépressions, vallées, « deltas intérieurs », sources, cours d’eau permanents. Il le fait de
plusieurs manières, avec une redoutable capacité d’innovation : en important l’élevage ; en
inventant l’agriculture ; en déplaçant sans cesse le curseur entre nomadisme et sédentarité ; en
creusant des puits, de l’oglat, simple trou dans le lit mineur d’un oued, au puits profond de
plusieurs mètres ; en délaissant l’élevage bovin au profit de celui des moutons, puis des chèvres
– pour finalement recourir au dromadaire il y a moins de deux mille ans ; en s’adaptant à
l’évolution de la faune et de la végétation – de la savane sahélienne à la forêt-galerie et à la
steppe. En fait, l’image du curseur utilisée ci-dessus est probablement la mieux adaptée pour
décrire la situation de l’homme dans la région pendant les derniers millénaires : il déplace ce
curseur dès que nécessaire, soit parce qu’il y est contraint par la détérioration du milieu
(détérioration à laquelle il participe, par une pression excessive sur le milieu – surpâturage,
agriculture intensive…), soit parce qu’il a amélioré son mode de fonctionnement économique,
apprenant par exemple à gérer l’élevage bovin dans un contexte de forte aridité, au moins
saisonnière, comme savent le faire encore aujourd’hui certains groupes sahariens…
5. La déforestation des 100 dernières années en Afrique tropicale
Depuis le Néolithique les sociétés africaines au Sud du Sahara ont converti des millions
d’hectares de forêts à des usages agricoles. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, c’est dans le domaine
climatique tempéré que l’on déboisait le plus. Depuis le début du XXe siècle, c’est dans le
domaine tropical que la déforestation est la plus forte. L’industrialisation de l’Europe et la
colonisation ont entraîné des changements radicaux dans l’utilisation des forêts en Afrique, la
priorité allant à la production de matières premières (bois, cultures industrielles, extraction de
ressources minières) pour les pays développés. L’Afrique subsaharienne a vu son taux de
déforestation augmenter progressivement, parallèlement à sa croissance démographique, les
pertes de superficies forestières étant particulièrement marquées là où le bois est utilisé comme
combustible et où les terres forestières doivent être mises en culture. L’agriculture reste le
principal moteur de la déforestation en Afrique. L’expansion des zones urbaines, le
développement des infrastructures et les activités extractives sont d’autres éléments moteurs.
Le Nigéria, par exemple, a perdu plus de 90 % de sa forêt primaire en raison de pratiques mises
en place pendant l’ère coloniale, telles que l’exploitation mécanisée des réserves forestières, la
création de plantations agricoles d’État (pour le cacao et l’huile de palme, par exemple) et les
activités extractives.
En Côte d'Ivoire, au début du siècle, la forêt dense humide recouvrait une surface estimée à près
de 15 millions d'hectares. Au milieu des années 1950, cette couverture forestière est réduite à 9
millions d'hectares. Elles sont passées à moins de 3 millions d'hectares dans les années 1990 et
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continuent de connaître un recul face aux fronts pionniers agricoles (café et ca1ao
principalement). En termes de taux, la couverture forestière représentait 24,36 % du territoire
en 1986. Ce taux est passé à 15,81 % en 2000 et à 10,56 % en 2015.
L'Afrique soudano-sahélienne occidentale (Mauritanie, Sénégal, Guinée Bissau, Mali, Burkina
Faso, Niger et Tchad), pourtant caractérisée par des ressources forestières limitées, ont un recul
annuel de forêt de 2%. Au Sénégal, les 27 forêts classées tout au long du fleuve Sénégal ont vu
leurs superficies diminué de 77 % en 50 ans.
-Dans le bassin du Congo
Le bassin du Congo s’étend sur six pays : le Cameroun, la République Centrafricaine, la
République démocratique du Congo, et la République du Congo, la Guinée équatoriale, le
Gabon. Il comprend environ 70 pourcent de la couverture forestière de l’Afrique : sur les 530
millions d’hectares du bassin du Congo, 300 millions sont couverts par la forêt. Plus de 99
pourcent de la sur- face forestière sont constitués de forêts primaires ou naturellement
régénérées, par opposition aux plantations, et 46 pourcent sont des forêts denses de basse
altitude. La déforestation et la dégradation des forêts dans le bassin du Congo ont toutes deux
nettement accéléré au cours des dernières décennies.
Conclusion
Depuis l’Holocène-Moyen, des cycles successifs de changement du climat ont continué à avoir
des effets sur la végétation de l’Afrique tropicale, alors que les effets de l’activité humaine ont
commencé à se faire de plus en plus sentir. Le Néolithique marque un tournant décisif dans les
nouveaux rapports de l’homme à la nature. Les populations humaines se sédentarisent, créent
des organisations politiques depuis l’Age des métaux. Sur les bordures méridionales du Sahara,
les phénomènes d’aridification sont inséparables des migrations de population vers zones plus
humides du Sud. La révolution industrielle et la conquête coloniale qu’elle a engendré marque
de nouveau un tournant décisif dans l’histoire des forêts en Afrique. La déforestation amorcée
depuis le début du xxè siècle s’intensifie et demeure un défi environnemental majeur.
Activités
1. Quels sont les facteurs externes et internes de la déforestation et de la dégradation des
forêts en Afrique tropicale ?
2. Faire une recherche sur la dynamique des forêts denses humides guinéo-congolais depuis la
deuxième moitié du 20è siècle.