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Loi n°11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l'environnement

promulguée par le dahir n°1-03-59 du 10 rabii I 1424 (12 mai 2003)

(BO n°5118 du 19/06/2003, page 500)

Vu la Constitution, notamment ses articles 26 et 58,

A DECIDE CE QUI SUIT :

Est promulguée et sera publiée au Bulletin officiel, à la suite du présent dahir, la loi n° 11-03
relative à la protection et à la mise en valeur de l'environnement, telle qu'adoptée par la
Chambre des représentants et la Chambre des conseillers.

**

Loi n°11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de


l'environnement

Chapitre Pre mier - Dispositions générales

Section Première - Objectifs et principes généraux

Article Premier

La présente loi a pour objet d'édicter les règles de base et les principes généraux de la
politique nationale dans le domaine de la protection et de la mise en valeur de
l'environnement. Ces règles et principes visent à :

- protéger l'environnement contre toutes formes de pollution et de dégradation quelle qu'en


soit l'origine;

- améliorer le cadre et les conditions de vie de l'homme;

- définir les orientations de base du cadre législatif, technique et financier concernant la


protection et la gestion de l'environnement;

- mettre en place un régime spécifique de responsabilité garantissant la réparation des


dommages causés à l'environnement et l'indemnisation des victimes.

Article 2

L'application des dispositions de la présente loi se base sur les principes généraux suivants :
- La protection, la mise en valeur et la bo nne gestion de l'environnement font partie de la
politique intégrée du développement économique, social et culturel;

- La protection et la mise en valeur de l'environnement constituent une utilité publique et une


responsabilité collective nécessitant la participation, l'information et la détermination des
responsabilités;
- L'instauration d'un équilibre nécessaire entre les exigences du développement national et
celles de la protection de l'environnement lors de l'élaboration des plans sectoriels de
développement et l'intégration du concept du développement durable lors de l'élaboration et
de l'exécution de ces plans;

- La prise en considération de la protection de l'environnement et de l'équilibre écologique


lors de l'élaboration et de l'exécution des plans d'aménagement du territoire;

- La mise en application effective des principes de l'usager payeur et du pollueur payeur en ce


qui concerne la réalisation et la gestion des projets économiques et sociaux et la prestation de
services;
- Le respect des pactes internationaux en matière d'environnement lors de l'élaboration aussi
bien des plans et programmes de développement que de la législation environnementale.

Section 2 - Définitions

Article 3

Au sens de la présente loi on entend par :

1 - Environne ment : l'ensemble des éléments naturels et des établissements humains ainsi
que les facteurs économiques, sociaux et culturels favorisant l'existence et le développement
des organismes vivants et des activités humaines.

2 - Protection de l'environnement : la préservation et l'amélioration des constituants de


l'environnement, la prévention de leur dégradation, de leur pollution ou la réduction de cette
pollution.

3 - Développe ment durable : un processus de développement qui s'efforce de satisfaire les


besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures à
répondre à leurs besoins.

4 - Equilibre écologique : les rapports d'interdépendance entre les éléments constituant


l'environnement permettant l'existence, l'évolution et le développ ement de l'homme et des
autres êtres vivants.

5 - Etablissements humains : l'ensemble des agglomérations urbaines et rurales, quelles que


soient leur type et leur taille, ainsi que l'ensemble des infrastructures dont elles disposent pour
assurer à leurs habitants une existence saine et décente.

6 - Patrimoine historique et culturel : l'ensemble des biens meubles ou immeubles qui


présentent un caractère particulier sur le plan de l'archéologie, de l'histoire, de l'architecture,
de la littérature, du folklore, de l'art, des religions et de la sociologie.
7 - Aires spécialement protégées : espaces terrestres ou maritimes ayant une valeur naturelle
ou culturelle particulière à l'intérieur desquels des mesures impératives de protection et de
gestion de l'environnement doivent être prises.

8 - Biodive rsité : toutes espèces vivantes animales et végétales vivant dans les différents
écosystèmes terrestres, marins et aquatiques.

9 - Eaux continentales : toutes les eaux, qu'elles soient superficielles ou souterraines, à


l'exclusion des eaux de mer et des eaux salées souterraines.

Les eaux de surface sont composées des rivières et fleuves, des lacs naturels et des retenues de
barrages, des étangs, des marécages, des canaux, des ruisseaux, des canaux d'eau potable et de
toute autre forme de rassemblement des eaux dans les cuvettes terrestres.

Les eaux souterraines sont composées des nappes phréatiques, des sources, des khattaras et
écoulements souterrains.

10 - Air : l'enveloppe gazeuse qui entoure la terre et dont la modification des caractéristiques
physiques ou chimiques peut porter atteinte aux êtres vivants, aux écosystèmes et à
l'environnement en général. Cette définition comprend également l'air des lieux de travail et
des lieux publics clos ou semi-clos.

11 - Lieu public : espace destiné au public ou à une catégorie de personnes pour un objectif
déterminé.

12 - Lieu public clos : espace public ayant la forme d'une construction intégrale et dont l'air
n'accède qu'à travers des issues destinées à cet effet. Les moyens de transport public sont
considérés en tant qu'espace public clos.

13 - Parcs et réserves naturelles : tout espace du territoire national classé, y compris le


domaine public maritime, lorsque l'équilibre écologique exige la préservation de ses animaux,
végétaux, sols, sous-sols, air, eaux, fossiles, ressources minérales et, d'une façon générale, son
milieu naturel. Ces parcs et réserves naturelles revêtent un intérêt particulier qui nécessite la
protection de ce milieu contre toute activité humaine susceptib le de menacer sa forme, sa
constitution ou son développement.

14 - Ressources marines : les eaux marines et les eaux douces souterraines se trouvant dans
le littoral et toutes les ressources biologiques et non biologiques contenues dans les espaces
marins sous souveraineté ou juridiction nationale telle que définie par la loi.

15 - Standards : références permettant d'uniformiser les méthodes et les modalités des


analyses et d'évaluer les différentes constantes scientifiques et techniques.

16 - Norme : valeur limite obligatoire à ne pas dépasser.

17 - Pollution de l'environnement : tout impact ou modification direct ou indirect de


l'environnement provoqué par un acte ou une activité humaine ou par un facteur naturel
susceptible de porter atteinte à la santé, à la salubrité publique, à la sécurité ou au bien-être
des personnes ou de constituer un danger pour le milieu naturel, les biens, les valeurs et les
usages licites de l'environnement.
18 - Pollution marine : tout déversement ou introduction en mer, directement ou
indirectement, d'un produit susceptible d'endommager les êtres vivants et les végétaux marins,
de constituer un danger pour la santé humaine, d'entraver les activités marines comme la
pêche et les autres usages licites de la mer ou de porter atteinte à la nature et à la qualité de
l'eau de mer.

19 - Intérêts connexes : tout intérêt doté d'une valeur patrimoniale susceptible d'être affecté
directement ou indirectement, temporairement ou définitivement, par une pollution.

20 - Effluents : rejets liquides usés ou tout autre liquide d'origine notamment domestique,
agricole, hospitalière, commerciale et industrielle, traités ou non traités et rejetés directement
ou indirectement dans le milieu aquatique.

21 - Eaux usées : eaux utilisées à des fins ménagères, agricoles, commerciales, industrielles
ou artisanales dont la nature et les composantes sont modifiées qui sont susceptibles de créer
une pollution due à leur usage sans traitement.

22 - Installations classées : toute installation dont la dénomination est mentionnée dans les
textes réglementant les établissements insalubres, incommodes ou dangereux, exploitée ou
appartenant à une personne morale ou physique, publique ou privée, susceptible de constituer
un danger ou une nuisance pour le voisinage, la santé, la sûreté, la salubrité publique,
l'agriculture, la pêche maritime, les sites, les monuments ou tout élément de l'environnement.

23 - Déchets : tous résidus résultant d'un processus d'extraction, exploitation, transformation,


production, consommation, utilisation, contrôle ou filtration, et d'une manière générale, tous
objet et matière abandonnés ou que le détenteur doit éliminer pour ne pas porter atteinte à la
santé, à la salubrité publique et à l'environnement.

24 - Déchets dangereux : toutes formes de déchets qui, par leur nature dangereuse, toxique,
réactive, explosive, inflammable, biologique ou bactérienne, sont susceptibles de constituer
un danger pour l'équilibre écologique tel que fixé par les normes internationales dans ce
domaine ou contenu dans des annexes complémentaires qui seront fixées par voie
réglementaire.

25 - Produits et facteurs polluants : tout produit solide, liquide ou gazeux, bruit, radiations,
chaleur ou vibrations sonores résultant des activités humaines et susceptibles, dir ectement ou
indirectement, de polluer l'environnement ou de favoriser sa dégradation.

26 - Pollueur : toute personne physique ou morale causant ou participant à un état de


pollution.

27 - Espaces maritimes : ressources naturelles maritimes biologiques et minérales du fond de


la mer, des eaux avoisinantes ou en dessous du sol marin.

Chapitre II - De la protection de l'environnement et des établissements humains

Section Première - Les établissements humains

Article 4
La planification et l'aménagement des établissements humains entrent dans le cadre des plans
et documents d'aménagement du territoire et d'urbanisme assurant une organisation
harmonieuse des terrains dans le respect des conditions d'existence et de bien-être de leurs
habitants.

Article 5

Les documents d'urbanisme tiennent compte des exigences de protection de l'environnement,


notamment le respect des sites naturels et des spécificités culturelles et architecturales lors de
la détermination des zones d'activités économiques, d'habitation et de divertissement.

Article 6

Le permis de construire et l'autorisation de lotir sont délivrés conformément à la législation en


vigueur au regard de l'impact éventuel sur l'environnement. Ils peuvent être refusés ou soumis
à des prescriptions spéciales si les constructions ou les lotissements sont de nature à :

- engendrer des conséquences dommageables pour l'environnement, la sécurité, le bien-être et


la santé des habitants;

- constituer un risque pour le voisinage et les monuments.

Article 7

Les administrations concernées prennent toutes les mesures nécessaires pour la protection des
établissements humains des effets préjudiciables résultant de toute forme de pollution et de
nuisance, notamment les déchets solides, les rejets liquides ou gazeux ainsi que les bruits et
vibrations non conformes aux normes et standards de qualité de l'environnement qui sont
fixés par voie législative ou réglementaire. Elles prennent également toutes les mesures
nécessaires pour la protection des établissements humains des catastrophes naturelles et
technologiques.

Section II - Le patrimoine historique et culturel

Article 8

La protection, la conservation et la valorisation du patrimoine historique et culturel présentent


un intérêt national. Elles font partie de la politique nationale de la protection et de la mise en
valeur de l'environnement.

Les dispositions législatives et réglementaires fixent les différentes mesures à prendre pour la
protection et la préservation des éléments du patrimoine historique et culturel contre toute
forme de dégradation.

Section III - Les installations classées

Article 9

Les installations classées sont soumises à une autorisation ou à une déclaration selon la
nomenclature et la procédure fixées par des textes d'application.
Article 10

La demande du permis de construire afférente à une installation classée n'est recevable par
l'administration que lorsqu'elle est accompagnée par l'autorisation, le récépissé de déclaration
ou d'une étude d'impact sur l'environnement, tel que prévu par les articles 49 et 50 de la
présente loi.

Article 11

Toute personne qui détient ou exploite une installation classée est tenu de prendre les mesures
nécessaires pour prévenir et lutter contre la pollution de l'environnement et la dégradation du
milieu naturel, conformément à la législation, à la réglementation et aux normes et standards
environnementaux en vigueur. En outre, elle est tenue de se soumettre à toute inspection ou
contrôle éventuel effectué par les autorités compétentes.

Article 12

Toute installation classée ou non classée doit respecter les normes et standards de qualité de
l'environnement visés à l'article 54 de la présente loi. Quant aux installations nouvelles, elles
doivent intégrer dans les cahiers des charges les normes et standards en vigueur lors de la
demande du permis de construire.

Pour les installations existantes, les dates d'application et de respect de ces normes et
standards sont fixées par voie réglementaire.

Article 13

En cas de risque majeur et certain pour la santé de l'homme ou pour l'environnement en


général dûment constaté, l'administration compétente peut, après mise en demeure de
l'exploitant, conformément aux lois en vigueur, décider de suspendre totalement ou
partiellement les activités de l'installation classée responsable du risque et ce, jusqu'au
prononcé d'une décision par le juge des référés du tribunal compétent. Toutefois, lorsqu'il
s'agit d'une situation de risque imminent imposant des mesures d'urgence, ladite suspension
partielle ou totale peut être prononcée par l'administration sans la mise en demeure de
l'exploitant.

Le tribunal compétent saisi peut prononcer l'interdiction d'utilisation de l'installation classée


en état d'infraction et ce, jusqu'à l'achèvement des travaux et aménagements nécessaires. Il
peut, en outre, ordonner que ces derniers soient exécutés en collaboration avec
l'administration aux frais du propriétaire ou de l'exploitant de l'installation.

Article 14

L'administration peut imposer à l'exploitant d'une installation classée, dans les conditions
fixées par voie réglementaire, d'installer des équipements de mesure de la pollution et de lui
transmettre périodiquement les relevés effectués sur la nature et la quantité des rejets liquides,
solides et gazeux.

Article 15
Des aires pour la protection de la santé de l'homme, des sites naturels et des monuments
peuvent être institués autour des zones d'activités économiques; elles sont fixées selon la
nature des activités des installations classées et les risques et menaces pouvant résulter de ces
installations pour la santé de l'homme et l'environnement en général.

Article 16

Les dispositions législatives et réglementaires en vigueur portant réglementation et


dénomination des établissements insalubres, incommodes ou dangereux sont révisées
conformément aux dispositions de la présente loi.

Chapitre III - De la protection de la nature et des ressources naturelles

Section Première - Le sol et le sous-sol

Article 17

Le sol, le sous-sol et les richesses qu'ils contiennent en ressources limitées ou non


renouvelables sont protégés contre toute forme de dégradation et doivent être exploités de
manière rationnelle.

Article 18

Des mesures particulières de protection sont édictées afin de lutter contre la désertification,
les inondations, la disparition des forêts, l'érosion, les pertes de terres arables et la pollution
du sol et de ses ressources, dus notamment à l'utilisation des produits et pesticides chimiques.
Lesdites mesures peuvent être déclarées d'utilité publique et s'imposer à tout exploitant ou
bénéficiaire.

Article 19

L'affectation et l'aménagement du sol à des fins agricoles, industrielles, minières, touristiques,


commerciales, urbaines, ainsi que les travaux de recherche archéologique ou d'exploitation
des ressources du sous-sol susceptibles de porter atteinte à l'environnement, sont soumis à
autorisation préalable suivant les cas et conformément aux conditions fixées par les textes
législatifs et réglementaires. Ces textes fixent les autorités habilitées à octroyer ces
autorisations et les conditions de cet octroi ainsi que la nomenclature des activités ou usages
qui sont interdits en raison des dangers qu'ils présentent pour le sol, le sous-sol ou pour leurs
ressources.

Section II - La faune, la flore et la biodiversité

Article 20

La faune, la flore et la biodiversité doivent être protégées au moyen d'une gestion rationnelle
en vue de préserver toutes les espèces et de garantir l'équilibre écologique.

Article 21
Est interdite ou soumise à autorisation préalable de l'administration, conformément aux
dispositions législatives et réglementaires, toute activité susceptible de porter atteinte aux
espèces animales et végétales ou à leurs milieux naturels.

Article 22

Les dispositions législatives et réglementaires fixent notamment :

- la liste des espèces animales et végétales qui doivent bénéficier d'une protection particulière;
- les interdictions permanentes ou temporaires de toute activité susceptible d'empêcher la
protection des espèces rares, menacées ou en voie d'extinction ainsi que leur milieu naturel;

- les conditions d'exploitation, de commercialisation, d'utilisation, de transport et d'exportation


des espèces visées au paragraphe précédent;

- les conditions d'introduction, quelle qu'en soit l'origine, de toute espèce animale et végétale
pouvant porter atteinte aux espèces protégées ou à leurs milieux naturels.

Article 23

Les forêts, qu'elles soient publiques ou privées, sont un bien d'utilité collective. Il est du
devoir de l'administration et des particuliers de les conserver et de les exploiter d'une manière
qui garantit leur équilibre et le respect des écosystèmes.

Article 24

Les forêts doivent être exploitées de façon rationnelle et équilibrée. Les plans de gestion et les
travaux d'aménagement et d'exploitation intègrent les préoccupations d'environnement pour
que leurs utilisations économiques, sociales, culturelles ou récréatives ne portent pas atteinte à
l'environnement.

Article 25

Les forêts doivent être protégées contre toute forme de dégradation, de pollution ou de
destruction causées par la surexploitation, le surpâtura ge, les incendies, les maladies ou
l'introduction d'espèces inadaptées.

Article 26

Il est interdit de procéder à des déboisements, sauf autorisation préalable accordée par
l'administration, dans les conditions prévues par les dispositions législatives et réglementaires
relatives au domaine forestier.

Section III - Les eaux continentales

Article 27

L'administration prend les mesures nécessaires afin d'assurer l'inventaire régulier et


périodique et la gestion rationnelle des eaux continentales, ainsi que la p révention et la lutte
contre toute forme de pollution conformément à la législation et à la réglementation en
vigueur.

Article 28

Sous réserve des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, l'administration prend


les dispositions nécessaires pour soumettre toute exploitation des eaux continentales à une
autorisation préalable. Des mesures plus contraignantes peuvent être prises en cas de pénurie
d'eau ou de lutte contre les effets de la sécheresse.

Article 29

Sous réserve des dispositions législatives et réglementaires relatives à l'eau, est fixée par voie
réglementaire une liste des substances dangereuses dont le rejet, le déversement, l'immersion
ou l'introduction de manière directe ou indirecte dans les eaux continentales sont soit interdits
soit soumis à autorisation préalable délivrée par l'administration.

L'administration peut également créer des périmètres de protection à l'intérieur desquels sont
interdites toutes les activités susceptibles d'altérer la qualité des eaux destinées à l'usage
public.

Section IV - L'air

Article 30

L'air doit être protégé des diverses formes de pollution qui contribuent à la dégradation de sa
qualité, au réchauffement climatique et à l'appauvrissement de la couche d'ozone.

Article 31

L'émission dans l'air de toute substance polluante en particulier les fumées, poussières ou gaz
toxiques, corrosifs ou radioactifs est interdite au-delà des limites prévues par les dispositions
législatives et réglementaires.

Article 32

Les dispositions législatives et réglementaires déterminent les mesures à entreprendre en vue


de préserver la qualité de l'air ainsi que les normes de contrôle et de suivi nécessaires.

Section V - Les espaces et les ressources marins, y compris le littoral

Article 33

En vue de la protection des espaces et des ressources marins sous souveraineté ou juridiction
nationale, des dispositions législatives et réglementaires sont prises pour prévenir et mettre fin
aux activités susceptibles d'altérer la qualité des eaux et des ressources marines, de porter
atteinte à la santé de l'homme ou de nuire à la faune, à la flore, aux intérêts connexes et à
l'environnement marin et côtier en général.

Article 34
Les dispositions législatives et réglementaires fixent :

- les conditions d'exploration, d'exploitation et de mise en valeur des ressources marines;

- les mesures nécessaires pour la prévention et la lutte contre la pollution marine, y compris
celle résultant des accidents maritimes imprévisibles;

- les critères nécessaires au classement des aires spécialement protégées.

Article 35

Pour la protection, la mise en valeur et la conservation du littoral, des dispositions législatives


et réglementaires sont prises pour assurer la gestion intégrée et durable de l'écosystème du
littoral et la prévention de toute dégradation de ses ressources.

Article 36

Les dispositions législatives et réglementaires fixent les mécanismes et les moyens de


protection des espaces et ressources marins, notamment :

- les modalités d'élaboration des schémas et des plans d'aménagement et d'explo itation du
littoral;

- les critères nécessaires au classement d'une partie du littoral en aires spécialement protégées
telles que définies par l'article 38 de la présente loi;

- les conditions d'exploitation, de mise en valeur et de développement des resso urces du


littoral.

Section VI - Les campagnes et les zones montagneuses

Article 37

En vue de la protection du monde rural, la conservation et la mise en valeur des écosystèmes


dans les campagnes et les zones montagneuses, des dispositions législatives et réglementaires
sont prises aux fins d'assurer une gestion intégrée et durable des écosystèmes et de les
protéger contre toute dégradation de leurs ressources et de la qualité de l'environnement en
général.

Les dispositions législatives et réglementaires fixent notamment :

- les modalités d'élaboration des schémas et plans d'aménagement et de gestion intégrée des
campagnes et des zones montagneuses;

- les critères nécessaires au classement des campagnes et des zones montagneuses en aires
spécialement protégées telles que définies par l'article 38 de la présente loi;

- les conditions d'exploitation, de protection et de mise en valeur des ressources des


campagnes et des zones montagneuses.
Section VI - Les aires spécialement protégées, les parcs,

les réserves naturelles et les forêts protégées

Article 38

Peuvent être érigées en aires spécialement protégées, par voie réglementaire, après
consultation des collectivités locales et organismes concernés et après enquête publique, des
zones terrestres et marines du territoire national dont l'environnement humain ou naturel
présente un intérêt particulier qu'il y a lieu de conserver. Ces aires sont protégées et
préservées de toute intervention ou activité susceptible de les modifier ou de les dégrader.

Lorsque l'importance de la zone protégée l'exige, l'autorité compétente peut la transformer en


parc ou réserve naturelle conformément à la procédure prévue par les textes législatifs et
réglementaires en vigueur.

Article 39

Lorsque la décision de classer une aire spécialeme nt protégée, un parc ou une réserve
naturelle entraîne un préjudice matériel direct et certain, par la limitation des activités
antérieures dans la zone concernée, la décision ouvre droit à indemnité au profit du ou des
propriétaires ou à leurs ayants droit dans les conditions fixées par les lois et règlements en
vigueur.

Article 40

Lorsque la conservation de l'équilibre écologique l'exige, toute zone forestière, de quelque


propriétaire que ce soit, peut être érigée en forêt protégée où sera interdite toute activité ou
exploitation du sol susceptible d'altérer la qualité des arbres. La décision d'ériger en forêt
protégée ouvre droit à indemnité dans les mêmes conditions que celles prévues à l'article 39
ci-dessus.

Chapitre IV - Des pollutions et nuisances

Section Première - Les déchets

Article 41

L'administration et les collectivités locales et leurs groupements prennent toutes mesures


nécessaires afin de réduire le danger des déchets, de les gérer, de les traiter et de les éliminer
de manière adéquate susceptible d'éviter ou de réduire leurs effets nocifs pour la santé de
l'homme, les ressources naturelles, la faune, la flore et la qualité de l'environnement en
général.

Article 42

En application de l'article 41 ci-dessus, des dispositions législatives et réglementaires fixent


les conditions et les opérations de gestion et d'élimination des déchets, notamment celles de
collecte, de tri, de stockage, de transport, d'importation, d'exportation, de mise en décharge
contrôlée, d'exploitation, de réutilisation, de recyclage ou de tout autre moyen de traitement,
de gestion ou d'élimination définitive des déchets.

Section II - Rejets liquides et gazeux

Article 43

Est interdit tout rejet liquide ou gazeux d'origine quelconque dans le milieu naturel,
susceptible de nuire à la santé de l'homme ou à la qualité de l'environnement en général et qui
dépasse les normes et standards en vigueur.

Article 44

Les dispositions législatives et réglementaires fixent notamment :

- la liste des substances liquides et gazeuses dont le rejet est interdit, leur composition et le
degré de leur concentration ainsi que les substances en circulation donnant lieu à autorisation
ou à déclaration préalable;

- les conditions dans lesquelles doivent s'effectuer les opérations de collecte, de stockage, de
traitement, de recyclage, de réutilisation et d'élimination définitive des rejets;

- les caractéristiques chimiques et microbiologiques des rejets liquides et gazeux.

Section III - Les substances nocives et dangereuses

Article 45

Est interdite la circulation sans autorisation de l'administration de toutes les substances


nocives et dangereuses. Leur utilisation est soumise au contrôle et au suivi de l'administration
du fait de leur toxicité, de leur radioactivité ou de leur concentration présentant une menace
pour les écosystèmes biologiques lorsqu'elles sont rejetées dans le milieu naturel.

Article 46

Des dispositions législatives et réglementaires fixent notamment :

- la liste des substances nocives et dangereuses dont le rejet dans le milieu naturel est interdit
ou soumis à autorisation préalable ou à déclaration de l'administration;

- la liste des substances nocives et dangereuses dont le transport sur le territoire national ou à
travers ses frontières est interdit ou soumis à autorisation préalable o u à déclaration de
l'administration;
- les conditions, les modes de conditionnement et de stockage, l'itinéraire et les dates de
transport de ces substances.

Section IV - Les nuisances sonores et olfactives

Article 47
Les bruits et les vibrations sonores, quelles qu'en soient l'origine et la nature, susceptibles de
causer une gêne pour le voisinage, de nuire à la santé de l'homme ou de porter atteinte à
l'environnement en général, notamment lors de l'exercice des activités de production, de
services, de mise en marche de machines et de matériels et d'utilisation d'alarmes et des haut-
parleurs, doivent être supprimés ou réduits conformément aux dispositions législatives et
réglementaires prises en application de la présente loi. Ces dispositions fixent les va leurs
limites sonores admises, les cas et les conditions où toute vibration ou bruit est interdit ainsi
que les systèmes de mesure et les moyens de contrôle.

Article 48

Est interdite l'émission d'odeurs qui, par leur concentration ou leur nature, sont inco mmodes
et dépassent les normes fixées par voie réglementaire.

Chapitre V - Des instruments de gestion et de protection de l'environnement

Section Première - Les études d'impact sur l'environnement

Article 49

Lorsque la réalisation d'aménagements, d'ouvrages ou de projets risquent, en raison de leur


dimension ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter atteinte à l'environnement, le
maître d'ouvrage ou le demandeur de l'autorisation est tenu d'effectuer une étude permettant
d'évaluer l'impact sur l'environnement du projet et sa compatibilité avec les exigences de
protection de l'environnement.

Article 50

Sont fixées par voie législative et réglementaire les ouvrages, activités, projets et opérations
d'aménagements soumis aux études d'impact sur l'environnement, ainsi que les objectifs et le
contenu de l'étude et les méthodes de surveillance du respect des normes et des mesures
préventives.

Section II - Les plans d'urgence

Article 51

Pour faire face à des situations critiques génératrices de pollution grave de l'environnement du
fait des accidents imprévisibles ou des catastrophes naturelles ou technologiques, des plans
d'urgence sont élaborés par l'administration en collaboration avec les collectivités locales et
les instances concernées conformément aux conditions fixées par voie réglementaire.

Article 52

Les textes d'application de la présente loi fixent les domaines, les conditions d'élaboration, le
contenu et la mise en œuvre des plans d'urgence, ainsi que les conditions et les cas qui
nécessitent la réquisition des personnes et des biens, l'occupation temporaire et la traversée
des propriétés privées.

Article 53
L'exploitant de toute installation classée soumise à autorisation est tenu d'établir un plan
d'urgence pour son installation prévoyant l'alerte des autorités compétentes et des populations
avoisinantes, l'évacuation du personnel et les moyens permettant de circonscrire les causes
des sinistres pouvant résulter de l'installation.

Les installations existantes avant la publication de la présente loi bénéficient de délais


transitoires fixés par voie réglementaire afin d'élaborer un plan d'urgence conformément aux
dispositions de l'alinéa précédent.

Section III - Les normes et standards de qualité de l'environnement

Article 54

Des dispositions législatives et réglementaires fixent les normes et standards indispensables


au maintien de la qualité de l'environnement.

Article 55

Les normes et standards de la qualité de l'environnement visés à l'article 54 sont fixés en


tenant compte :

- des données scientifiques les plus récentes en la matière;

- de l'état du milieu récepteur des déchets et des rejets;

- de la capacité d'auto épuration de l'eau, de l'air et du sol;

- des impératifs du développement durable économique et social national;

- de la rentabilité financière de chaque secteur concerné;

- des exigences sanitaires.

Article 56

En plus des normes et standards à portée nationale, l'administration fixe, conjointement avec
les instances concernées, des normes et standards plus rigoureux pour certains secteurs
pollueurs ou zones particulièrement touchées ou susceptibles de l'être par la pollution ou se
caractérisant par une fragilité particulière dans leur équilibre écologique.

Article 57

L'administration met en place, conformément aux conditions fixées par les textes pris en
application de la présente loi, un observatoire national de l'environnement et des réseaux
régionaux d'observation, de contrôle et de suivi continu de la qualité de l'environnement. Ces
réseaux surveillent périodiquement, chacun dans son domaine, les composants et les polluants
de l'environnement, fournissent les données aux autorités compétentes et peuvent requérir
l'assistance des centres de recherche, des instituts scientifiques et universitaires et des
autorités compétentes.
Section IV - Les incitations financières et fiscales

Article 58

Un système d'incitations financières et fiscales visant l'encouragement des investissements et


le financement des projets portant sur la protection et la mise en valeur de l'environnement est
institué conformément aux textes pris pour l'application de la présente loi et à la loi-cadre n°
18-95 formant charte de l'investissement.

Article 59

Les textes pris pour l'application de la présente loi, visés à l'article 58 ci-dessus, fixent les
subventions de l'Etat, les exonérations partielles ou totales des droits de douanes, de taxes ou
d'impôts, les prêts à long terme, les crédits à intérêt réduit et toutes autres mesures d'incitation
appropriées.

Section V - Fonds national pour la protection et la mise en valeur de l'environnement

Article 60

Est institué un Fonds national pour la protection et la mise en valeur de l'environnement. Le


cadre juridique, les missions, les ressources et les dépenses de ce fonds sont fixées par un
texte d'application.

Article 61

Le suivi des activités et des missions dudit fonds est assuré par l'autorité gouvernementale
chargée de l'environnement.

Article 62

Les ressources du fonds national sont destinées au financement des mesures incitatives
prévues par la présente loi et exceptionnellement au financement des projets pilotes
d'environnement et d'expérimentation.

Chapitre VI - Des règles de procédure

Section Première - Le régime spécial de responsabilité civile

Article 63

Est responsable, même en cas d'absence de preuve de faute, toute personne physique ou
morale stockant, transportant ou utilisant des hydrocarbures ou des substances nocives et
dangereuses, ou tout exploitant d'une installation classée, telle que définie par les textes pris
en application de la présente loi, ayant causé un dommage corporel ou matériel directement
ou indirectement lié à l'exercice des activités susmentionnées.

Article 64
La personne à qui incombe la réparation dudit préjudice, aux termes de l'article 63, peut
demander de limiter sa responsabilité à un montant global par incident. Ce montant est fixé
par voie réglementaire.

Article 65

Si l'incident est causé par la faute de la personne mentionnée à l'article 63, elle n'est pas
fondée à se prévaloir de la limitation de responsabilité prévue à l'article 64 ci-dessus.

Article 66

Pour bénéficier de la limitation de responsabilité prévue à l'article 64, la personne à qui


incombe la réparation du préjudice doit déposer, auprès du tribunal où l'action est engagée,
une caution dont le montant égale la limite de sa responsabilité. Cette caution peut être
constituée soit par le dépôt d'une somme, soit par la présentation d'une garantie bancaire ou de
toute autre garantie admise par la législation en vigueur.

Article 67

La répartition entre les créanciers de la valeur de la caution prévue à l'article 66 s'effectue


proportionnellement au montant des créances admises.

Article 68

Si la personne à qui incombe la réparation du préjudice a versé, antérieurement à la répartition


de la valeur de la caution susvisée, une indemnité en raison du dommage par pollution, elle
est exemptée, à concurrence du montant qu'elle a payé, des droits que la personne indemnisée
aurait reçus aux termes de la présente loi.

Section II - La remise en état de l'environnement.

Article 69

Sous réserve des textes en vigueur et sans préjudice de l'application des sanctions pénales
prévues par la législation en matière de réparation civile, l'administration peut imposer à tout
auteur d'une infraction, ayant eu pour conséquence une dégradation de l'environnement, de
remettre en l'état l'environnement lorsque cette remise en l'état est possible.

Article 70

L'administration peut imposer à tout exploitant exerçant une activité, ayant eu pour
conséquence la dégradation de l'environnement, de remettre en l'état ce dernier même si la
dégradation ne résulte pas d'une infraction aux dispositions de la présente loi et des textes pris
pour son application.

Article 71

Dans les cas prévus aux articles 69 et 70 ci-dessus, l'administration fixe dans chaque cas les
objectifs de remise en l'état de l'environnement à atteindre et les dates d'exécution des
opérations de mise en valeur de l'environnement. A l'issue des travaux, elle procède à un
examen des lieux et prend une décision donnant quitus lorsque les travaux acco mplis sont
conformes à ses prescriptions.

Article 72

Lorsqu'il n'est pas procédé à la remise en l'état de l'environnement dans les conditions fixées
par l'article 71 ci-dessus et en cas d'absence de procédures spécifiques fixées par des
dispositions législatives ou réglementaires, l'administration peut, après avoir mis en demeure
la personne concernée par les mesures prises, exécuter lesdits travaux aux frais de la personne
concernée.

Section III - La procédure de transaction

Article 73

L'autorité compétente, en relation, s'il y a lieu, avec l'autorité chargée de l'environnement, est
autorisée à transiger sur les contraventions prévues et sanctionnées par les dispositions de la
présente loi et les textes pris pour son application. A cette fin, un procès-verbal est dressé par
ladite autorité, fixant les modalités de la transaction, son montant et les dates de son
exécution. La transaction ne peut avoir lieu qu'après le prononcé du jugement définitif. Le
montant de la transaction ne peut être inférieur à l'amende prévue par la loi.

Article 74

La transaction visée à l'article 73 ci-dessus est exécutée, sans préjudice des éventuelles
réparations civiles dues aux victimes d'un dommage et poursuivies devant les tribunaux civils.

Article 75

Les poursuites judiciaires ne sont éteintes qu'après paiement total des sommes dues au titre de
la transaction, telles que fixées par l'autorité compétente et agréées en accord avec le
contrevenant. Le non respect des dispositions arrêtées dans le procès-verbal visé à l'article 73
entraîne la reprise de l'application de la procédure pénale.

Section IV - La procédure et la poursuite des infractions

Article 76

Toute personne physique ou morale, ayant subi un préjudice dû à l'émission ou au rejet d'une
matière, d'un son, d'une vibration, d'un rayonnement, d'une chaleur ou d'une odeur, ayant
porté atteinte à sa santé ou des dommages à ses biens, a droit, dans les quatre- vingt-dix jours
après la constatation des dommages, de demander à l'administration d'entreprendre une
enquête. Les résultats de cette enquête sont communiqués au plaignant.

En cas d'une demande urgente du plaignant, l'autorité doit l'informer dans un délai maximum
de 60 jours. Tout refus ou classement de la demande doit être motivé par l'administration.

Article 77
Sont chargés de la constatation des infractions aux dispositions de la présente loi, sous réserve
de la législation et de la réglementation en vigueur et des textes pris pour son application, les
officiers de la police judiciaire, les fonctionnaires et agents délé gués à cet effet par
l'administration compétente, les fonctionnaires des collectivités locales délégués par les
présidents des conseils communaux ainsi que les personnes assermentées conformément à la
législation relative à la prestation du serment auquel sont soumis les agents verbalisateurs et
tout expert ou personne morale chargée, à titre exceptionnel, de cette mission par
l'administration.

Article 78

Les personnes susvisées, chacune dans son domaine de compétence et dans les limites de ses
responsabilités et des attributions conférées à l'autorité dont elle dépend, peuvent pénétrer,
conformément aux dispositions du code de procédure pénale, dans un terrain, dans une
installation ou édifice autre qu'une maison d'habitation ou dans un véhicule afin de pré lever
des échantillons, installer des appareils de mesure, ou procéder à des analyses, lorsqu'il y a
des raisons de croire que l'on s'y livre ou que l'on s'y est livré à une activité susceptible de
constituer une infraction aux dispositions de la présente loi ou des textes pris pour son
application.

Article 79

Les personnes chargées de constater les infractions dressent des procès-verbaux qui
déterminent, notamment, les circonstances et la nature de l'infraction ainsi que les explications
du contrevenant. Ces procès-verbaux sont adressés, dans le plus proche délai, au tribunal
compétent et au gouverneur de la préfecture ou de la province concerné, sous réserve d'autres
dispositions législatives et réglementaires prévoyant des délais déterminés pour la prise des
mesures administratives préalables à l'engagement d'une action afin de mettre en demeure le
contrevenant et le contraindre à effectuer les réparations nécessaires et à éliminer les effets
portant atteinte à l'environnement.

Chapitre VII - Dispositions finales

Article 80

Sont abrogées toutes les dispositions législatives et réglementaires antérieures et contraires


aux dispositions et aux principes généraux de la présente loi. La présente loi entre en vigueur
à compter de la date de sa publication au Bulletin officiel.

Fait à Rabat, le 10 rabii I 1424 (12 mai 2003)


POUR CONTRES EING :
LE PREMIER MINISTRE, DRISS JETTOU.

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