Chapitre 4.

9 – Le champ magnétique généré

par un solénoïde
Le champ d’un solénoïde
Un solénoïde est un enroulement d’un fil conducteur formant plusieurs spires parallèles étalées dans
l’espace contrairement à la bobine où l’ensemble de ses spires sont tous superposés dans un même
plan. Le solénoïde représente ainsi une suite de bobines en série.

Si l’enroulement n’est pas trop serré, on

retrouve la forme d’un champ magnétique
produits par deux spires tel que décrit à la
section précédente.

Si l’enroulement est très compact, le

champ magnétique autour de chaque fil
devient nul puisque les courants sont très
près les uns des autres. L’addition
vectorielle du champ magnétique autour
de chaque fil est donc nulle.

On remarque ici que le solénoïde parcouru d’un courant produit un champ magnétique de la même
forme qu’un aimant (avec pôle nord et pôle sud). Ainsi, le solénoïde devient un électro-aimant.

Champ magnétique sur l’axe central d’un solénoïde

Le module du champ magnétique généré sur l’axe central d’un solénoïde dépend du courant I circulant
dans le solénoïde et de la densité de spires n. De plus, le module dépend de la distance entre le point P
et le solénoïde et la taille du solénoïde le tout représenté à l’aide
de deux angle  1 et  2 :
I
0 n I
cos( 2 ) − cos(1 )

B= P
2  B
où B : Champ magnétique sur l’axe centrale au point P (T)
n : Nombre de spires par unité de longueur ( n = N / L ) Côté 2 Côté 1
L
I : Courant électrique (A)
 1 : Angle pour positionner Côté 1 par rapport au point P
 2 : Angle pour positionner Côté 2 par rapport au point P
 0 : Constante magnétique,  0 = 4  10−7 Ns 2 / C 2

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 1

Note de cours rédigée par Simon Vézina
Preuve :
Afin d’évaluer le champ magnétique généré par un solénoïde, utilisons la solution du champ
magnétique généré par une bobine de largeur L:

I
Champ magnétique généré a
 P
par une bobine :
B
 I
B = N 0 sin 3 ( )
2R
L

Puisqu’un solénoïde est un regroupement de plusieurs bobines placé côte à côte, nous allons découper
notre solénoïde en plusieurs petites tranches de largeur dx comprenant une densité de spires n. Ces
tranches représentent des bobines formées à l’aide d’un nombre infinitésimal de spires dN = n dx . On
pourra remplacer dans notre formule précédente le N par dN :
Champ magnétique infinitésimal : x
  I
dB = dN 0 sin 3 ( ) nˆ I R
2R
P 
et dN = n dx 
 dB
nˆ = i (règle main droite)

dx

Puisque l’angle  est une fonction de x, évaluons l’intégrale sur l’angle  (car la solution est exprimé
en fonction de  1 et  2 ) ce qui nous oblige à introduire des relations trigonométrique entre x et  :

tan ( ) =
R R
 x= (Isoler x)
x tan ( )
− R sec2 ( )
(1 / tan (x )) = − sec2 (x ) )
2
d
 dx = d (Dérivée :
tan 2 ( ) dx tan (x )

 dx =
(
− R 1 / cos2 ( ) ) d ( sec(x ) = 1 / cos(x ) , tan (x ) = sin(x ) / cos(x ) )
(
sin 2 ( ) / cos2 ( ) )
− R d
 dx = (Simplifier)
sin 2 ( )

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 2

Note de cours rédigée par Simon Vézina
Évaluons à l’aide d’une sommation x
continue de  champs magnétiques
infinitésimaux dB le champ magnétique I R
total au point P en se basant sur le schéma P 
ci-contre : 
dB
• dN = n dx
− R d
• dx = dx
sin 2 ( )
   I
• nˆ = i (règle main droite) dB = dN 0 sin 3 ( ) nˆ
2R

Ainsi :
    I   I
B =  dB  B =  dN 0 sin 3 ( ) nˆ (Remplacer dB = dN 0 sin 3 ( ) nˆ )
2R 2R
  I 
 B =  (n dx) 0 sin 3 ( ) (i ) (Remplacer dN et n̂ )
2R
  nI 
 B = 0  sin 3 ( ) dx i (Factoriser les constantes)
2R
  nI  Rd  
 B = 0  sin 3 ( ) −  i (Remplacer dx)
 sin ( ) 
2
2R
  nI 
 B = − 0  sin( ) d i (Simplifier et factoriser consantes)
2

 0 n I 2 
( )
2  =1
 B=− sin  d i (Borne :  = 1 →  2 )

  nI  
 B = − 0 − cos( )12 i (Résoudre l’intégrale :  sin(x )dx = − cos(x ) )
2
  nI  
 B = 0 cos( )12 i (Factoriser signe négatif)
2
  nI 
 B = 0 (cos( 2 ) − cos( 1 )) i (Évaluer l’intégrale)
2
0 n I
 B= cos( 2 ) − cos( 1 ) (Évaluer seulement le module du champ B)
2

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 3

Note de cours rédigée par Simon Vézina
Situation A : Dans un solénoïde. Un solénoïde de 10 000 tours possède une longueur de 20 cm et un
rayon de 5 cm. La résistance totale du fil utilisé pour produire l’enroulement est de 2 Ω. On branche ce
solénoïde à une pile de 0,5 V. On désire évaluer le module du champ magnétique produit à 5 cm du
centre du solénoïde.

Évaluons le courant électrique qui circule dans le solénoïde : (Loi d’Ohm)

V
V = R I  I=
R

 I=
(0,5)
(2)
 I = 0,25 A

Schéma des mesures des angles :

Côté 1 α2 Côté 2
α1
P
5 cm

5 cm 15 cm

Nous avons les informations suivantes selon la géométrie du problème :

• Courant circulant dans le fil : I = 0,25 A
N (10 000)
• Densité de spire : n= =  n = 50 000 m -1
L (0,20)
• Angle  1 : tan ( 1 ) =
(5)  1 = 45
(5)
• Angle  2 : tan( ) =
(5)   = 18,43
(15)
  2 = 161,6

Évaluons le module du champ magnétique au point P :

B=
0 n I
cos( 2 ) − cos(1 )  B=
(4 10 )(50 000)(0,25) cos(161,6) − cos(45)
−7

2 2
 B = 7,85  10 −3 − 1,656

 B = 1,30  10 −2 T

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 4

Note de cours rédigée par Simon Vézina
Le champ magnétique d’un tore
Un tore est une géométrie de forme cylindrique dont les deux extrémités
sont refermées l’une sur l’autre dans une courbure circulaire pour
former un « beigne ». Lorsqu’un fil parcouru par une courant I est
enroulé de façon régulière sur la forme d’un tore pour former N spires,
alors le champ magnétique généré est égal aux expressions suivantes :
Champ intérieur Champ extérieur
(a r b) ( r  a ou r  b )

0 I
B=N B=0
2 r http://hyperphysics.phy-
astr.gsu.edu/hbase/magnetic/toroid.html

où B : Module du champ magnétique (T)

r : Distance radiale par rapport au centre du tore où a  r  b (m)
a : Distance radiale intérieure au tore (m)
b : Distance radiale extérieure au tore (m)
N : Nombre de spires
I : Courant électrique (A)
 0 : Constante magnétique,  0 = 4  10−7 Ns 2 / C 2
Preuve :
Une preuve sera proposée dans le chapitre 4.10.

Le tokamak
Un tokamak est une structure en forme de tore (beigne) où il
règne un champ magnétique très intense permettant de
confiner à l’intérieur un plasma (atome ionisé). En
augmentant la densité des particules tout en augmentant
l’énergie cinétique de celle-ci à l’aide d’une source externe
d’énergie, le tokamak est un milieu propice afin d’y réaliser
de la fusion nucléaire comparable à cette réalisée dans une
étoile.

Malheureusement, cet objectif n’a toujours pas été atteint de

nos jours, car le ratio énergie expulsée et injectée n’a toujours
pas dépassé le « facteur 1 » ce qui rend ce dispositif toujours
endothermique. En 20201, un ratio de 2/3 a été atteint sous la https://en.wikipedia.org/wiki/Tokamak
condition de 16 MW d’énergie expulsés pour 24 MW
d’énergie injecté.

1
Selon le site suivant : https://en.wikipedia.org/wiki/Tokamak
Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 5
Note de cours rédigée par Simon Vézina
Exercice

4.9.X La superposition des champs magnétiques de deux solénoïdes. Le schéma ci-dessous illustre un
montage qui comporte deux solénoïdes, A (13 tours) et B (7 tours). Les fils qui forment les solénoïdes
ont un rayon de 1 mm et sont faits d’un matériau dont la résistivité est égale à 2 10−6 Ω  m . (a)
Calculez la résistance des fils des solénoïdes A et B. (b) Calculez le champ magnétique généré au point
P par le montage des deux solénoïdes. Dans tous les calculs, négligez les segments de fils qui servent
de connexion entre les piles et les solénoïdes.
10 cm

x
25 cm 12 V

A 25 cm
10 cm
B
P• 10 cm

15 cm 10 V

Solution
4.9.X La superposition des champs magnétiques de deux solénoïdes.

Évaluons les paramètres géométriques du solénoïde A et B :

Rayon fil : R = 1 mm = 0,001 m

Résistivité fil :  = 2  10 −6 Ω  m
Circonférence fil A : C A = D A =  (0,1) = 0,314 m

Circonférence fil B : C B = DB =  (0,1) = 0,314 m

A = R 2 =  (0,001) = 3,141 10−6 m 2

2
Surface circulaire A et B :

Supposons que la longueur du fil sur le solénoïde est comptée de la façon suivante :
 = N C

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 6

Note de cours rédigée par Simon Vézina
Voici la longueur du fil composant le solénoïde A et B :
N A = 13 spires  A = N A  C A = (13)(0,314)   A = 4,082 m

N B = 7 spires  B = N B  C B = (7)(0,314)   B = 2,198 m

(a) Évaluons la résistance des fils des solénoïdes avec la formule de la résistivité :

R=

 RA = 
A
= (2  10 −6 )
(4,082)  R A = 2,60 
A A (3,141 10−6 )
RB = 
B
= (2  10 −6 )
(2,198)  RB = 1,40 
A (3,141 10−6 )
Évaluons les courants électriques qui circulent dans les solénoïdes A et B à partir de leur résistance et
de la loi d’Ohm :
V
V = R I  I=
R

Pour A : IA =
V A  A
= =
(12)  I A = 4,62 A
RA R A (2,60)

Pour B : IB =
V B  B
= =
(10)  I B = 7,14 A
RB R B (1,40)

Avec la solution du champ magnétique produit par un solénoïde, évaluons le champ magnétique produit par les
solénoïdes A et B :
 nI
B = 0 (cos( 2 ) − cos( 1 ))
2
Information sur le solénoïde A :
 
La direction de B A : j

Spires : nA =
NA
=
(13)  n A = 52 spires/m
L A (0,25)

tan ( A1 ) =
0,05
Angles :   A1 = 26,57
0,10

tan ( A2 ) =
0,05
  A2 = 8,13
0,10 + 0,25
  n I 
Champ : B A = 0 A A (cos( A2 ) − cos( A1 )) j
2



BA =
( )
4  10−7 (52)(4,62) 
(cos(8,31) − cos(26,57)) j
2
 
 B A = 14,4  10 −6 j T

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 7

Note de cours rédigée par Simon Vézina
Information sur le solénoïde B :
 
La direction de B B : i

Spires : nB =
NB
=
(7 )  n B = 28 spires/m
LB (0,25)

tan ( B1 ) =
0,05
Angles :   B1 = 18,43
0,15

tan ( B 2 ) =
0,05
  B 2 = 7,13
0,15 + 0,25
  n I 
Champ : BB = 0 B B (cos( B 2 ) − cos( B1 )) i
2



BB =
( )
4  10−7 (28)(7,14) 
(cos(7,13) − cos(18,43)) i
2
 −6

 BB = 5,47  10 i T

(b) Évaluons le champ magnétique total au point P sous forme vectorielle :

     
B = B A + BB  B = (5,47 i + 14,4 j ) 10 −6 T

Référence : Marc Séguin, Physique XXI Tome B Page 8

Note de cours rédigée par Simon Vézina