Dynamique Des Enveloppes Terrestres 2022 2023

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 54

Dynamique des enveloppes terrestres

ISEP BG – Soukra 2022 -2023 Salma Boussen


Plan
Introduction

1- Origine de la chaleur interne

2- Les modes de transferts de la chaleur

3- Flux géothermique – gradient géothermique et géotherme

4- Les mouvements mantelliques et leurs conséquences

5- Mobilité horizontale des plaques et le paléomagnétisme

6- Mobilité verticale des plaques et la gravimétrie


INTRODUCTION
La terre est formée d’enveloppes concentriques. La plupart de ces enveloppes sont
animées de mouvements horizontaux et verticaux. Ces déplacements de matière, à
diverses échelles, se réalisent à des vitesses très variables. Ils sont permis par des forces
et reflètent donc des transferts d’énergie (force * déplacement = travail + chaleur)

Quelles sont les énergies et les types de transferts d’énergie à l’origine du mouvement
des enveloppes terrestres

La dynamique des enveloppes terrestres est guidée par des transferts de chaleur
interne et externe : conduction et convection

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 1


Origine de la chaleur interne du globe
1- Radioactivité naturelle des roches: origine principale de la chaleur de la Terre (75 %)

Certains éléments chimiques disposent d’isotopes instables (souvent en raison d’un large
excédent de neutrons par rapport aux protons) radioactifs : ils se désintègrent au cours du temps
et se transforment en noyaux différents.

la désintégration naturelle des éléments radioactifs libère de l'énergie qui peut chauffer les
matériaux autour.
Exemple : l'Uranium (238Ur et235Ur), ainsi que le Thorium (232Th) et le Potassium (40K).
Fragmentation spontanée
élément radioactif : noyau atomique instable un rayonnement

l'énergie thermique.

Ces éléments radioactifs se trouvent dans la croûte continentale et dans la croûte océanique mais
par son volume très important, c'est le manteau qui produit le plus d'énergie par désintégration
radioactive.
le manteau est responsable de la majorité de la production de chaleur interne de la Terre.
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 2
Origine de la chaleur du globe
2- Chaleur interne initiale et chaleur interne de différenciation
 La libération de l’énergie primordiale d’accrétion du globe par suite du
refroidissement des matériaux terrestres profonds qui se poursuit encore actuellement
du fait de la très faible conductivité thermique des roches : c’est la chaleur initiale (ou
primordiale) ;
 La chaleur résultante de la cristallisation noyau solide au dépens du noyau liquide
libération de l'énergie sous forme de chaleur
à la puissance libérée au cours du changement d’état s’ajoute celle due à la diminution
d’énergie gravitationnelle du fait de la contraction des matériaux dans la graine : c’est la
chaleur de différenciation.

Sources de chaleur dans la terre et contribution à la puissance totale libérée en surface

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 3


Les modes de transferts de chaleur
Une couche de matière chauffée à sa base et refroidie à son sommet est le siège d’échanges
d’énergie par transfert thermique.

Deux types de transfert thermique:  la conduction


 la convection.

La conduction

Le transfert thermique qui s’effectue de proche en proche suivant un gradient de


température, sans déplacement de matière (macroscopiquement).
La conduction est un transfert de type diffusif et concerne la totalité de la lithosphère.

La conduction n’est pas réservée à la lithosphère ; on la retrouve également à forte profondeur


entre couches non miscibles, dans la couche D’’et peut-être dans la zone de transition entre
manteau supérieur et manteau inférieur (2 entités difficilement miscibles à cause de leurs
différences de densité).

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 4


La convection
correspond à la mise en mouvement de la matière (macroscopique)

Si une couche est chauffée par le bas (zones peu denses) et refroidie par le haut (zones denses), la
situation est instable convection thermique.

transfert d’énergie par conduction vers l’entité qui le surmonte

ascension le long de colonnes


refroidi Mouvement adiabatique

plus lourd

le matériau redescend
matériau échauffé plus léger
Ces mouvements constituent des cellules de convection.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 5


Le flux géothermique
Le flux géothermique est la quantité de chaleur dégagée par unité de temps et par unité
de surface.
Flux géothermique (mW/m2) = gradient géothermique x conductivité de la roche

Le flux géothermique à l’échelle du globe

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 6


Les variations du flux thermique aux frontières des plaques
Axe des dorsales : où le flux thermique est le plus important
Zone de subduction : le flux thermique est faible

Flux de chaleur au travers des fonds océaniques pacifiques

À l’échelle mondiale, le flux thermique est d’intensité variable à la surface du globe.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 7


Gradient géothermique
Le gradient géothermique: les variations de la température entre deux profondeurs
dans une enveloppe terrestre (exprimé en °C. km-1 ou en K.km-1).

la variation de température en fonction de


la profondeur.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 8


Construction du géotherme
Le géotherme est le profil de température à l’intérieur du globe terrestre: l’évolution de
la température avec la profondeur.

Les données directes : des mesures de température près de la surface qui permettent de
proposer un gradient géothermique proche de 30 ˚C / km d’enfoncement : tracage de la
pente à l’origine du géotherme.

A la surface la température = 15 °C

Les données indirectes : tirées de l’exploitation des modèles structuraux,


minéralogiques et chimiques élaborés pour la Terre: des points d’ancrage du
géotherme.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 9


Points d’ancrages fournis par les transitions de phase (410, 660, 2750-2900, 5150 km de
profondeur).

Point d’ancrage 1 : La température à la base de la lithosphère : transition lithosphère –


asthénosphère est proche de 1 600 K (1 300 ˚C). Ce point correspond au changement de
comportement mécanique de la péridotite qui de solide plastique devient solide ductile.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 10


Points d’ancrage 2 et 3 : Transition olivine - olivine à structure de spinelle; les
expériences de minéralogie menées sur les matériaux péridotitiques.
 Vers 400 km de profondeur : transition olivine à structure de nésosilicate (olivine α)
- l’olivine à structure de spinelle (olivine β) cette transition exige une température
proche de 1 750 K ;
 Vers 670 km de profondeur: transition olivine à structure de spinelle (olivine γ) -
perovskite, suppose une température proche de 1 900 K ± 100 K aux profondeurs où il
se réalise.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 11


Point d’ancrage 4 : pour le noyau, la température de changement d’état (solide-liquide)
pour l’alliage de fer-nickel retenu est évaluée approximativement à 5 000 K ± 1 000 K.

Extrapoler la température dans le manteau et dans le noyau externe

Dans le cas des roches du manteau, on estime le gradient adiabatique à 0,3°C par km.
Dans le cas du noyau, il est de l'ordre de 0,55°C par km.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 12


Variation de la température en fonction de la profondeur
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 13
Variation de la température en fonction de la profondeur
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 14
La machine thermique Terre : tectonique des plaques et couplage avec la
dynamique convective du manteau.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 15


Dynamique du manteau
La convection mantellique: moteur des mouvements de plaques lithosphériques, est
associée à l’expression d’une production de chaleur interne du globe.

la tomographie sismique Accès la structure thermique du manteau

Modélisation de la structure convective du manteau

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 16


La tomographie sismique

Etablir des "coupes" du globe terrestre grâce à une analyse des vitesses de propagation
des ondes sismiques. Les vitesses enregistrées dépendent, notamment, des
caractéristiques physiques du milieu traversé (température, pression):
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 17
La tomographie sismique

Si une onde sismique traverse un milieu dont les propriétés physiques (densité) différent
de celles du modèle moyen (PREM), elle arrivera en retard ou en avance par rapport
aux prédictions de ce modèle.

La technique consiste à visualiser les variations de vitesse des ondes sismiques :


anomalies de vitesse sismique.
Ces anomalies de vitesse sont associées à des variations de température des roches:
- les anomalies positives correspondent à des zones plus froides et plus denses
- les anomalies négatives correspondent à des zones plus chaudes et moins denses

Une diminution de la vitesse une structure plus chaude


Une augmentation de vitesse une structure plus froide à chimisme égal.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 18


L’ exemple d'une tomographie sismique au niveau d'une subduction entre deux plaques
lithosphériques océaniques

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 19


La région d’Hawaï

Hawaï fait partie d’un alignement d’îles


volcaniques

une zone d’anomalie négative des vitesses est


observée juste à l’aplomb d’Hawaï (20 ˚N).

Coupe verticale

les coupes horizontales

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 20


Les points chauds
Zone de formation du magma située au sein du manteau
inférieur, à partir de laquelle la matière s’élève sein une
colonne ascendante : panache se traduisant à la surface de la
lithosphère par des manifestations volcaniques.

Ces points chauds auraient une durée très longue (qq dizaines de
millions d’années) et seraient immobiles.

Le magmatisme de point chaud est responsable de la


formation des volcans intraplaques, particulièrement
des volcans intraplaques océaniques (dans le
Pacifique).

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 21


Conditions de la convection
1- Milieu limité par une surface thermique supérieure froide et une surface thermique
inférieure chaude
2- Avantage densitaire ascension
3- Poussée d’Archimède supérieure aux forces de frottements (freinage)
4- Nombre de Rayleigh: paramètres favorables / paramètres défavorables de la convection
Nombre de Rayleigh > 2000 Il y a convection

Un grand volume et une faible diffusivité thermique Manteau peridotitique


Un faible volume et une forte diffusivité thermique Nombre de Rayleigh =108
> 2000
La péridotite mantellique peut convecter
Convection : faible diffusion thermique accompagne les mouvements verticaux; ils sont
considérés comme quasi adiabatiques

Le manteau n’est pas une couche thermique simple (chauffée à la base et refroidie à son sommet)
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 22
La convection mantellique

Le manteau solide a un comportement fluide (déformable) à l'échelle des temps


géologiques : il se déforme avec des vitesses typiques de l'ordre du cm/an.
La dynamique du manteau constitue le moteur de la tectonique des plaques, à l'origine
des séismes et d'une grande partie du volcanisme est associée à l’expression d’une
production de chaleur interne du globe.

La convection dans le manteau terrestre : du matériel chaud monte à l'aplomb des


dorsales, se refroidit et devient plus dense en s'en éloignant, du matériel froid et dense
plonge dans le manteau dans les zones de subduction.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 23


La convection mantellique

les mouvements les plus actifs sont les descentes de matériaux refroidis en surface
par la diffusion d’énergie (large surface et fort contraste thermique)
la plupart des ascendances sont considérées comme passives car elles semblent plutôt
compenser les descentes qui provoquent en retour ces ascendances
les quelques remontées actives alimentant certains points chauds,

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 24


Modèle convectif pour le manteau terrestre et transferts de chaleur interne associés

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 25


Conséquence des mouvements convectifs
1- Déplacements horizontal des plaques lithosphériques
Ces mouvements relatifs définissent différents contextes géodynamiques
Différents types de contextes géodynamiques en fonction du mouvement relatif des plaques et de
leurs nature

2- Brassage imparfait du manteau : le manteau infralithosphérique présente une constitution


chimique non homogène et les mouvements de convection de grande ampleur sont lents
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 26
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 27
Mobilité horizontale

Les arguments qui plaident en faveur du concept de la mobilité horizontale des plaques
et prévoient des vitesses de déplacements :

 Les points chauds : alignements des volcans intraplaques

 Le paléomagnétisme

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 28


Point chaud et alignement de volcans éteints

Le déplacement des plaques au dessus de ces points chauds fixes conduits à la


formation d’alignement d’îles volcaniques éteints dont l’âge augmente en s’éloignant
du volcan actif situé au dessus du point chaud .
Exemple : la chaîne Empereur-Hawaï.

Mettre en évidence le mouvement des plaques lithosphériques

S. Boussen Tectonique des plaques 29


Le magnétisme
 Géomagnétisme: étude des variations spatio-temporelles du champ magnétique
terrestre.

 Le magnétisme de la terre s’étend dans l’espace, formant une énorme «bulle


magnétique » qui entoure notre planète : la magnétosphère qui protège la Terre des
effets des vents solaires et des radiations ionisantes: Bouclier essentiel à la vie sur
Terre.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 30


Paramètres du champ magnétique terrestre
La terre se comporte comme un gigantesque aimant créant autours d’elle un champ
magnétique. Ce champ magnétique terrestre (CMT) est équivalent à un dipôle
magnétique, situé au centre de la terre et incliné d’environ 11.5° de l'axe géographique
terrestre.

• Instrument : le magnétomètre

•Unité de mesure : gamma ɣ= 10-9 tesla = nT (nanoTesla)

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 31


Champ magnétique terrestre
A la surface terrestre, le champ magnétique terrestre F peut être
décomposé en : - une composante verticale Z
- une composante horizontale H

En tout point donné, le champ magnétique terrestre est défini par : Intensité (totale) F,
Inclinaison I, Déclinaison D

La déclinaison D : l'angle que fait le méridien


magnétique H avec le méridien géographique
Positive si H vers l’est négative H vers l’ouest
L’inclinaison I : l'angle entre F et H

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 32


Origine du CMT
une théorie géophysique: l'effet dynamo

Conditions
1. Champ magnétique initial 
2. Fluide conducteur (noyau externe : Fe et Ni) 
3. Mouvements convectifs 
4. Rotation (terre)

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 33


Paléomagnétisme et expansion océanique
Le paléomagnétisme consiste à retrouver les caractéristiques du champ magnétique terrestre au
cours des temps via l’étude de la « mémoire » de ces roches.
Certaines roches sont capables de « fossiliser » le champ magnétique contemporain de leur
formation; les minéraux ferromagnésiens qu’elles peuvent contenir acquièrent sous l’effet du
champ magnétique environnant une aimantation et la conserve en mémoire : c’est la rémanence

Ces écarts ou anomalies résultent de l’ajout ou du retrait au magnétisme actuel d’un magnétisme
« fossile » issu des roches magmatiques du plancher océanique.
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 34
Les variations temporelles du champ magnétique
 La distribution symétrique par rapport à l’axe des dorsales
 Une parfaite correspondance avec la succession des périodes et événements du calendrier
paléomagnétique.

L’hypothèse de l’expansion des fonds océaniques (Sea floor spreading) :


le plancher océanique fonctionne comme un tapis roulant qui naît au niveau des dorsales. « La
dorsale océanique correspond à une ouverture dans la partie superficielle rigide du globe par
laquelle monte des profondeurs du manteau des roches en fusion ».
Ce plancher se déplace ensuite de façon symétrique de part et d’autre du rift pour s’engloutir plus
tard dans les fosses océaniques en bordure des continents.

Divergence aux rides

Aimantation du fond des océans


S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 35
Mobilité verticale des plaques et gravimétrie

La lithosphère est en équilibre dynamique sur l’asthénosphère

Dans quelle conditions une modification de cet équilibre peut être liée à un
mouvement vertical d’une plaque lithosphérique?

 La gravimétrie consiste à mesurer, étudier et analyser les variations dans l’espace et


dans le temps du champ de pesanteur de la terre et des autres corps du système solaire.

 La gravimétrie, une méthode géophysique, qui cherche à déterminer d'après les


perturbations du champ de la pesanteur en différents points de la surface du sol, la
répartition probable, dans le sous-sol, des divers types de roches caractérisées par leur
densité.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 36


La force de pesanteur
Dans le référentiel terrestre tournant, à la force de gravitation s'ajoute la force centrifuge liée à la
rotation de la Terre autour de son axe.
force de gravitation + la force centrifuge = force de pesanteur.

La force de pesanteur est donnée par la loi de la gravitation universelle de Newton :

G : constante de gravitation universelle = 6,667 10-11 m3/kg/s2


M : masse de la terre =5,96 1024 kg
m : masse de l’objet
D : distance entre l’objet et le centre de la terre (=R+r or r (rayon de
l’objet)<<<R (rayon de la terre) donc D = R)

Un objet de masse m en chute libre est pourvu d’une force


F = mg = GMm/r2 et g = G M/r2.

g : accélération de la pesanteur = 9,81 m/s2

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 37


L’accélération de pesanteur

La pesanteur est l’attraction apparente de tout corps par la Terre.


Les variations spatiales ou temporelles varient entre 10−8 et 10−3 ms−2, il est donc peu commode
d’utiliser l’unité du Système International (m/s2).

Les géophysiciens utilisent une unité plus pratique : le milligal (ou le microgal).

1Gal = 1 cm/s2 1 mGal = 10−5 m/s2 et 1 μGal = 10−8 m/s2

Les facteurs de variation de la pesanteur :


• La densité du sous sol : proportionnelle
• l’altitude : inversement proportionnelle
• la latitude : proportionnelle
• la topographie : inversement proportionnelle

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 38


Géoïde et ellipsoïde de référence

Le géoïde : surface équipotentielle du champ de pesanteur terrestre qui se confond avec le


niveau moyen des océans au repos, et diffère de la surface topographique sur les continents.
C’est la surface de référence des altitudes (niveau 0), et définit la forme de la terre : forùe
gravimétrique de référence.

L’ellipsoïde de référence est un ellipsoïde de révolution qui se rapproche au mieux du géoïde. Il


correspond à une équipotentielle du champ de pesanteur théorique de la Terre.
En considérant une terre dont la densité varie radialement et en rotation

Comme la Terre n’est pas homogène, le géoïde va présenter des ondulations par rapport à
l’ellipsoïde, ces ondulations reflètent les hétérogénéités de densité : écarts positifs ou négatifs
avec la surface de référence.
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 39
Mesure du géoïde
La détermination du géoïde en domaine océanique a pu être déterminé à partir de mesures
satellitaires

Détermination du géoïde par altimétrie satellitaire.

la forme gravimétrique de la Terre est à


l’image (à une certaine proportionnalité
près) de la physionomie de la surface solide
des fonds océaniques

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 40


Les anomalies gravimétriques
Anomalie gravimétrique : l’écart entre la valeur mesurée du champ de pesanteur à une altitude
donnée puis corrigée par le calcul pour la ramener à l’altitude de l’ellipsoïde de Clairaut et la
valeur théorique calculée sur ce même ellipsoïde

excès de masse Déficit


défautde masse
de masse

géoïde g

-
+
Dr < 0
Dr > 0

Les mesures de la pesanteur à la surface de la terre varie dans l’espace et dans le temps. Par
conséquent les mesures gravimétriques brutes ne peuvent pas être utilisées directement mais
doivent être corrigée pour qu’elles soient comparables entre elles et aux valeurs théoriques.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 41


Les corrections gravimétriques
Correction d’altitude (à l’air libre)
La correction à l’air libre : δ g (air libre),
Anomalie à l’air libre : (∆ g(air libre)) : l’écart entre la valeur mesurée (gM) corrigée et la valeur
théorique :
∆ g(air libre) = [gM + δ g (air libre)] – gth.

g0 = g + 0,3086.h

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 42


Les corrections gravimétriques
Correction de plateau ( δ g(plateau)) : vise à retrancher pour les continents l’effet des masses
rocheuses situées au-dessus de l’ellipsoïde du fait de leur densité très supérieure à celle de l’air

(exprimé en mgal pour h en m, ρ en kg.m–3 et G = constante


δ g(plateau)) = 2π.G.ρ.h universelle de la gravitation )

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 43


Les corrections gravimétriques
Correction topographique

tient compte de l’effet latéral des irrégularités de la


surface (déviation de la verticale).

Correction de Bouguer

Correction de Bouguer : δ g(Bouguer) = δ g(air libre) + δ g(plateau) + δ g(topographie).

Anomalie de Bouguer = g mesurée et corrigée δ g(Bouguer) moins la valeur


théorique gth
∆ g(Bouguer) = [gM + δ g (Bouguer)] – gth

Elle révèle les variations de la pesanteur en profondeur de la terre en éliminant celles de la


surface (l’effet des masses situées au-dessus du géoïde).

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 44


Les anomalies gravimétriques dans les Alpes

Anomalie de Bouguer (en 10-5 m/s²) cartographiée à partir d’une grille


de maille 4 x 4 km (GeoFrance 3D, 2000)

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 45


ISOSTASIE
Mobilité verticale de la lithosphère : état d'équilibre hydrostatique à une certaine profondeur
de la terre, dite profondeur de compensation, pour laquelle, la pression de charge est la
même en tout point.

- L'isostasie est basée sur le principe de la compensation du relief. Un excès de masse en surface
(relief) sera compensé par un excès de masse en profondeur (une racine crustale).
- Inversement, un déficit de masse en surface sera compensé par un déficit de masse en
profondeur (la remontée du manteau).

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 46


Deux modèles de compensation isostatique :
 modèle de Pratt

 Colonnes de densité différente.


 Plus la densité d’une colonne est faible, plus
elle monte haut!
lithosphère océanique

 Modèle d ’Airy

 Colonnes de densité constante mais épaissie à


certain endroit

lithosphère continentale

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 47


deux modèles de compensation isostatique :

modèle de Pratt modèle d'Airy

Pas de racines Racines


Surface de compensation: une surface fictive à profondeur constante dans le manteau

les variations d'altitude sont compensées Les colonnes de la croûte s’enfoncent plus ou moins
latéralement par des variations de densité des dans le manteau lithosphérique: équilibre vertical en
colonnes fonction des masses liées aux hauteurs et aux
densités
plus le relief est élevé plus la racine est profonde
Soit une colonne de terrain
la croûte continentale d'épaisseur Ec et de densité dc
Le manteau d'épaisseur Em et de masse volumique ϱm

Masse = (Ec x dc) + (Em x dm)


Cette masse de compensation est identique pour toute colonne
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 48
pour la racine : (h + ec + r). ρ c = ec. ρ c + r. ρ M

r = h. ρ c/( ρ M – ρ c) ;

pour l’« anti-racine » :


z. ρ e + (ec – z – r’). ρ c + (r + r’). ρ M = ec.rc + r.rM

r’ = z.( ρ c – ρ e)/( ρ M – ρ c).

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 49


Les réajustements isostatiques
des mouvements verticaux pour compenser un déficit ou un excès de masse.
Etape

La lithosphère repose en équilibre sur l'asthénosphère.

état d'équilibre isostasique

La subsidence (1)
Etape

La présence d'une surcharge induit un déséquilibre isostatique dans les couches lithosphère–
asthénosphère.
un lent mouvement vertical dirigé vers le bas de la lithosphère. subsidence

le système atteint un nouvel état d'équilibre isostasique.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 50


La subsidence (2)
Les roches sédimentaires s’accumulent au niveau des bassins sédimentaires au cours des temps
géologiques. La surcharge due à l'addition de sédiments sur la lithosphère entraîne son
enfoncement progressif dans le manteau : la subsidence.

Le soulèvement de la lithosphère (1)


Etape
La disparition de la surcharge induit un déséquilibre isostatique dans les couches lithosphère–
asthénosphère

un lent mouvement vertical dirigé vers le haut de la


lithosphère jusqu'au retour du système à l'équilibre.

Les mouvements verticaux de rééquilibrage isostatique sont très lents. Ils se poursuivent bien
après la disparition de la surcharge.

Exemple : en Scandinavie, on observe actuellement un soulèvement de la lithosphère de


l’ordre de 1cm/an suite à la fonte d’une calotte glaciaire.
S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 51
Le soulèvement de la lithosphère (2)
L’érosion des chaînes de montagne
L’érosion tend à aplanir les reliefs l'ablation d'une tranche de matériaux à la surface

un déficit de masse

Réajustement : il y a remontée de l'ensemble de la lithosphère continentale.

S. Boussen Dynamique des enveloppes terrestres 52

Vous aimerez peut-être aussi