Sciences Politiques - Sciences Politiques

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Sciences politiques

Dans le sens commun la science politique est généralement considérée comme une
démarche intellectuelle, une réflexion qui cherche à définir ce que doit être ou devrait être un bon
gouvernement ou un bon régime. On chercherait à définir un régime ou gouvernement idéal.
Si on considère que c’est cela on est proche de la philosophie politique.

De grands penseurs tels que Aristote, Platon, Montesquieu, rousseau, Tocqueville


ont plus l’idée qu’il s’agit de développer le vivre en commun, la chose publique, le vivre ensemble,
la Res Publica.
Quelles sont les conditions pour qu’un vivre ensemble soit harmonieux?

Si on aborde la science politique de cette façon, il s’agit en effet de la science politique


mais seulement une partie car ça ne se résume pas à cela, c’est n’est qu’un des volets parce que
ces grands penseurs souvent ne réfléchissent pas en chercheur du politique mais en moraliste.
Ils pensent à partir de postures éthiques, morales. Leur objectif est de définir le meilleur mode de
gouvernement possible, le meilleur vivre ensemble.

Souvent c’est une posture faite de jugements de valeurs pour échafauder la cité idéale
Il s’agit donc d’une position éthique et non pas de recherche comme on peut l’entendre
aujourd’hui.

Aujourd’hui un chercheur en sciences politiques ne doit pas juger ou définir quel serait le
meilleur régime au gouvernement, il ne doit pas non plus de prendre parti moralement.
On lui demande de produire des connaissances scientifiques qui vont permettre de mieux
comprendre tel ou tel aspect de la politique.
La politique dans un sens très large qui peut être entendu comme tout ce qui se rattache à la
compétition pour le pouvoir.
Ou tel ou tel aspect du politique.
Le politique dans nos sociétés contemporaines la régulation de conflits par un pouvoir qui
dispose du monopole de la force (coercition légitime)
Donc de produire des connaissances savantes.
On ne lui demande pas si le mode de vie est bien ou mal, si cela légal ou non, on lui
demande de comprendre, expliquer, analyser à partir d’une observation rigoureuse des faits, à
partir de la production d’un savoir politique.
Ex: comment et pourquoi les individus vivent de telle ou telle manière?

Il prend en considération le droit mais ce n’est pas le seul facteur parce que le droit
n’absorbe pas toute la réalité, les comportements politiques ne peuvent pas être réduits aux
seules normes juridiques.

La démarche du chercheur politique (politiste) s’articule autour de 3 obligations :

- essayer de séparer le plus rigoureusement possible le regard scientifique de tout ce qui


relève du jugement de valeurs.
Ce qui est en soit compliqué parce qu’il est directement impliqué dans le monde qu’il observe et
qu’il se donne comme objectif d’analyser.

Il faut essayer de faire preuve selon Max Weber (un des fondateur de la sociologie) de
neutralité axiologique

Max Weber : « le savant et le politique »,1959, issu de 2 conférences de 1917 et 1919 il


nous parle de neutralité axiologique.

Il ne doit pas prendre parti dans sa démarche de chercheur Weber oppose la neutralité du
chercheur avec celle de l’homme politique engagé. Selon lui il faut être le plus objectif possible, il
faut toujours garder une distance vis à vis de son objet d’étude.

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- il faut utiliser les méthodes et techniques d’observation, d’investigation utilisées en
sciences sociales telles que : l’observation de terrain, les archives, par entretien, outil
statistique…
La mobilisation d’outils d’observation permet d’avoir des faits précis, exacts, rigoureux sur les
phénomènes étudiés donc d’initier une méthode comparative. Le savoir se base sur les
phénomènes à caractère politique mais ce n’est pas un savoir pour la politique (faits par les
politiques eux mêmes ou journalistes)

- proposer un cadre conceptuel théorique qui va permettre à tous de mieux comprendre


les logiques, les enjeux, les ressorts des acteurs politiques, des actions politiques et des
comportements politiques
Il faut construire des concepts, théories, modèles… pour mieux comprendre les phénomènes
politiques en mettant en évidence des causalités, lois… Pour répondre efficacement à certains
questionnements qui sont au cœur de la discipline politique.
Ex: qu’est ce qu’un parti politique? un Etat? La violence politique?

Un politiste important : Pierre Favre (professeur sciences politiques paris) a fait un


ouvrage en 1989.
La naissance des sciences politiques en France a été fait entre 1870 et 1914. À la fin du
19e siècle cela s’est progressivement enraciné donc maintenant cela constitue une discipline à
part entière. Elle est légitime comme tel et enseigné dans le système scolaire.

C’est quoi une discipline scientifique ?


Une discipline scientifique a deux critères :
- Un mode de raisonnement particulier qui suppose la mobilisation d’outils, une démarche
particulière
- Une communauté scientifique qui est inséré dans des cadres institutionnels qui normalement
sont stables
cadre institutionnel : supports et institutions qui vont permettre la diffusion du savoir d’une
discipline scientifique dans laquelle se reconnaissent collectivement des savants

Pierre Favre remarque que ces deux conditions commencent à être réunies à la fin du 19e
siècle

En 1871, la création par Émile Boutmy de l’école libre des sciences politiques c’est-à-dire
l’ancêtre sciences politiques de paris.
Émile Boutmy (1835-1906) était un journaliste libéral qui s’est dit que ça serait bien de
former de nouvelles élites européennes pour quelles puissent gouverner la France étant donné les
montées en puissance des états interventionnistes. Le but étant de réguler les sociétés et le
processus de professionnalisation du monde politique
Il a l’idée que la politique peut être étudiée scientifiquement, et que cela serait utile aux
élites pour passer les concours mais aussi pour gouverner mais la science politique à cette
époque a du mal à prendre son envol car le droit public est une discipline institutionnellement très
encrée et est très reconnue.

À la fin du 19e siècle a donc enclenché le début mais la fin de la 2nd guerre mondiale


(1945) cela s’institutionnalise.
- l’école libre sciences politiques est transformée en IEP (institut études politiques)
- la FNSP en 1945 (fondation nationale des sciences politiques) qui a pour mission de
gérer administrativement l’IEP et promouvoir la diffusion des sciences politiques en France et son
côté financier

Et parallèlement on va voir s’instituer sur l’ensemble du territoire national des IEP


- Strasbourg 1945 - Lyon, Bordeaux, Toulouse 1948
- Aix 1958 - saint germain en laye 2013

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En 1949 est créé l’association France de sciences politiques (AFSP), son but est de
susciter des recherches, organiser des colocations, faire de la publicité et organiser des échanges
internationaux dans le domaine scientifique politique.
- 1951 création revue française sciences politiques (RFSP), une revue dédiée uniquement à la
discipline
- À partir 1954 enseignements science po qui s’imposent licence droit
- 1956 créer doctorat sciences politiques
- 1973 une agrégation de sciences politiques (concours) pour devenir professeur
- 1977 les premiers masters de sciences politiques

Les premiers auteurs de sciences politiques viennent d’autres disciplines tel que
Raymond Aron, Georges Balandier.

Quelques figures importantes vont se détacher, comme Maurice Duverger (1917-2014)


c’est un constitutionnaliste qui va peu à peu s’orienter vers la science politique c’est lui qui a
fondé le département de sciences politiques de La Sorbonne en 1969.
Il travaille sur les parties politiques plus particulièrement la structuration des parties
politique (structuration partisane) et les rapports qu’il existe entre l’organisation des parties
politiques et les modes de scrutin.
Ex: la favorisation de la bipolarisation de la vie partisane (droit gauche) avec l’adoption du scrutin
majoritaire

Duverger, « les partis politiques »,1951.


Il s’intéresse à la classification des régimes politiques mais c’est aussi un des premiers à
avoir avancé l’idée de « semi-présidentiel » pour caractériser le régime de la 5e République parce
que c’est à la fois un régime parlementaire et que depuis 1962 c’est aussi un régime dans lequel
le président, issu du suffrage universel direct, dispose de pouvoirs importants grâce au contenu
de la Constitution (art 5)
Ex: art 12 dissoudre, référendum art 11

Mais pour autant ce n’est pas un régime présidentiel car pas de séparation stricte des
pouvoirs.

François Goguel (1909-1999), a été un politiste professeur aux sciences politiques à l’IEP
de Paris mais aussi un membre du conseil constitutionnel. C’était un spécialiste du référendum et
un spécialiste de la géographie électorale et de la sociologie électorale parce que ce chercheur a
entre 1945 et le début des années 80 a analysé toutes les élections en France (nationales et
locales).
Il a donc publié en 3 tomes les chroniques électorales en 1981, 1982 et 1983 l’analyse de
tous les scrutins.

Georges Lavau (1918-1990), a été professeur aux sciences politiques de Paris et


directeur de la revue française sciences politiques (1971-1990). Il s’intéresse aux parties
politiques mais pas la structuration des parties ni les dimensions juridiques; il étudie le rôle joué
par les parties politiques dans un régime démocratique, leur programme, tactiques, stratégies,
fonctions…
Il a été un des plus grands spécialistes des partis communistes français

« À quoi sert le Parti communiste français? », Fayard, 1981


La notion de fonction tribunitienne du PCF est assez simple, il a un rôle de contestation mais il
n’est pas vraiment un parti révolutionnaire parce qu’il a assuré une certaine stabilité au sein du
système politique parce qu’il a canalisé certains mécontentements et a servi à ce que ces
mécontentements soient pris en considération par le pouvoir (sinon gilets jaunes par exemple).

Au début lorsque la science politique s’institutionnalise les sujets sont assez larges, on
utilise surtout la vie politique française, on s’intéresse aux élections, partis politiques et un peu
aux idées politiques.

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Pierre Favre dit que c’est une problématique institutionnalisée portant sur :
- régime politique
- Système politique (partis)
- Rapports de force entre les forces électorales
Puis dans les années 60 sur les sondages et opinions…
On est encore assez proche du droit constitutionnel et analyses en droit en ce qui concerne les
institutions politiques.

Raymond Aron, « paix et guerre entre les nations », 1962 à propos des relations
internationales.
Il est intéressé par les motifs qui incitent les états à faire la guerre (ce qui assure leur assure survie
et expansion selon lui) et prétend que les relations internationales concerne que les états.
À partir des années 70 la science politique va connaître une phase de diversification
- Parce que les approches théoriques proposées vont être plus nombreuses
- Parce que les objets étudiés vont aussi être plus nombreux
On constate tout d’abord l’essor des recherches en sociologie (dans les années 60-70-80 avec
Pierre Mourdieur, Michel Prosier)

On dit sciences politiques parce que c’est une discipline qui renferme 4 sous disciplines :
- théorie politique parce que les auteurs s’intéressent aux idées politiques, concepts politiques,
grands concepts (état pouvoir nation) on travaille sur des textes, discours, idées
(rapprochement philosophie politique)
Ex: Philippe Raynaud qui essaye de comprendre ce que sont les principes fondateurs d’une
république et sur l’idée libérale aussi sur la complexité des idées de l’extrême gauche (l’extrême
gauche pluriel 2006)

- Institutions politiques très proche du droit constitutionnel qui étudient le gouvernement


central et locaux, on se focalise sur la bureaucratie / administration…
quel est le rôle / fonction que remplit la constitution?
comment en période de cohabitation le président va interpréter des textes
juridiques pour accroître ses pouvoirs? (Domaine réservé -> l’armée et la
diplomatie dépendent beaucoup du président)

C’est plus l’usage et non pas le contenu des instruments qui les intéresse, les rites
institutionnels les intéressent (protocole, funérailles du président…)
Jean Luc Parodi : constitutionnaliste

Comment les acteurs politiques investissent les institutions, font vivre les
institutions et incarnent les institutions d’une manière originale ?
Pourquoi les présidents n’incarnent pas leur rôle de la même façon ?

- les relations internationales (en France pas très développé) CERI (centre études relations
internationales)
C’est une sous discipline qui considère que les seuls choses dignes d’intérêt (acteurs forts) sont
les états et tout un tas d’acteurs extrêmement variés dans la scène internationale.

- la sociologie politique est la branche dominante (pour le moment & emprunté à Durkheim)
On s’intéresse aux institutions aussi (sens très large cette fois) et aux pratiques politiques

Prendre un angle sémiotique les termes utilisé par les acteurs politiques
Philippe Braud s’intéresse à la symbolique des faits politiques « l’émotion en politique »
Selon lui c’est un champ la vie politique qui mobilise avant tout des affects qui poussent les
individus à se mobiliser pour une cause et à à s’investir politiquement
La mobilisation politique est analysée sous l’angle des sentiments, la stratégie politique aussi.
Les acteurs sont aussi beaucoup plus nombreux que dans la sous discipline institutionnaliste; on
s’intéresse aux acteurs qui font des politiques publiques, les citoyens, la professionnalisation de
la vie politique, la socialisation politique, la communication politique, la vie dans la cité (l’Etat)
quand ils sont apparus.

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Ex: pourquoi/quelle forme revête les états? pourquoi formes différentes? comment ils exercent le
pouvoir ?

Complètement cours
Philippe braud sociologie politique 1992
Dominique chagnollaud sciences po 2004
Yves Surel la science po et ses méthodes 2015

Plan du cours
1 le cadre du politique
Chapitre 1 : l’État
Chapitre 2 : les idéologies et doctrines politiques
Chapitre 3 les régimes politiques
2 les acteurs politiques
Chapitre 1 : les citoyens
Chapitre 2 : Les partis politiques
Chapitre 3 : Les médias
3 la participation politique
Chapitre 1 : le vote
Chapitre 2 : les autres modalités d’expression politique

section 1 : socio-histoire de l’état en France


section 2 : l’état et la nation
section 3 : l’état-nation est il dépassé?

La plupart des phénomènes politiques concerne l’Etat.


L’Etat est critiqué par les libéraux, les grands penseurs du libéralisme mais aussi ceux qui
sont partisans de l’idée libérale… Selon eux, il faudrait laisser faire le libre jeu du marché, c’est
pour ça qu’ils critiquent l’Etat. Lorsque l’Etat intervient il entrave le libre jeu du marché, alors que
ce libre jeu du marché a une logique naturelle (qui pour les libéraux est bénéfique pour tous) donc
il ne faudrait surtout pas casser cette dynamique (principe du laisser-faire).

Lorsque l’on raisonne comme ça, cette logique spontanée et naturelle du marché est
censée permettre à chacun d’accéder au bonheur individuel. Et ce n’est pas l’État qui doit œuvrer
pour ça.
La doctrine anarchiste condamne aussi l’État, Nietzsche (proche de l’anarchiste Stirner
mais pas anarchiste lui même) dit que « l’État est le plus froid de tous les monstres froids ».
Stirner promeut l’anarcho-individualisme (la liberté totale de l’individu face à l’État et la société)
donc il dénonce l’État qui veut lui imposer des choses donc porter atteinte à sa liberté
individuelle.

Les marxistes critiquent aussi l’État parce qu’il est considéré comme étant une institution
qui se met entièrement au service des intérêts de la classe bourgeoise. Ils pensent que ce n’est
pas une institution neutre qui œuvre pour le bonheur de tous mais plutôt une institution sur
laquelle s’appuient les dominants (bourgeois) pour exploiter les prolétaires. Donc le
fonctionnement même de l’État favorise la classe bourgeoise d’un point de vue financier et leur
pouvoir/privilèges et via le droit, l’enseignement permet d’imposer leur idéologie.

Certains au contraire veulent un État fort, comme le fascisme, le bolchevisme parce que
selon eux sans état fort l’identité individuelle n’a pas de sens. Un pays n’est fort que s’il ne
dispose que d’un État fort, il doit dominer la société mais aussi chaque individu.

La théorie classique de l’Etat est formalisée à la fin du 19e et au début du 20e siècle avec
Georges Jellinek (1851-1911) et Raymond de Garé de Malgerbe (1861-1935). Ces deux
auteurs importants essayent de définir juridiquement l’État, ils aboutissent à l’idée que l’on peut

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parler d’État lorsqu’une population qui réside sur un territoire délimité subit un pouvoir qui est
juridiquement organisé.

Le territoire
Espace dont la grandeur peut varier.
C’est un espace à trois dimensions : le sol, le sous-sol et l’espace aérien. Ce qui est
important est l’application de certaines règles juridiques sur ces 3 espaces.
Il est délimité par des frontières (artificielles ou naturelles comme les Alpes) qui sont le fruit de
conventions, de traités qui juridiquement détermine ces frontières. Elles ne séparent pas des
paysages, ni des cultures mais plutôt deux régimes de droit différents.

Les états-nations stabilisent juridiquement leurs propres frontières à la fin du 19e et début


du 20e siècle et vont tracer les frontières des pays qu’ils colonisent. Les frontières d’une 50aine
d’États africains ont été tracés par les pays colonisateurs lors de la conférence de Berlin. Elles
sont toujours source de tensions et conflits militaires (Corée sud / Nord), conflits commerciaux
(tensions pêcheurs français et britanniques)…

Avec le processus intégration régionaux (Union Européenne) la notion de frontière se


transforme avec la libre circulation des biens et individus (accord Schengen). Il est grandement
remis en cause, de plus en plus de pays referment leur frontières et accélèrent les contrôle vis à
vis du terrorisme, des migrants, la crise sanitaire mais aussi avec les partis nationalistes qui
remportent les élections et qui promeuvent la fermeture des frontières.
Cela montre que certains considèrent que la frontière a une importance cruciale pour gérer
les flux de population, il y a une dimension symbolique le contrôle aux frontières rassurent les
populations.

Est-ce que les états ont la capacité de contrôler efficacement leurs frontières ?

La population
Dans la plupart des états, il y a deux catégories :
- les ressortissants nationaux (bénéficie de la nationalité du pays dans lequel on vit)
- étranger (ne bénéficie pas de la nationalité du pays dans lequel il vit)
Définir ce qu’est une population, la contenir est de plus en plus complexe pour un État.
Cela renvoi à des enjeux qui sont relatifs à des instruments de nature sécuritaire (police) déployés
par les états pour affirmer leur puissance sur leur terre, légaux, statistiques…

Patrick Weil, historien politiste « qu’est ce qu’un français? Histoire de la nationalité


française de puis la révolution », 2002.
Il s’intéresse aux enjeux socio politiques du mode d’acquisition de la nationalité française (droit
du sol ou droit du sang) et aux instruments juridiques de catégorisation des populations.
Gérard Noiriel « la tyrannie du national », 1991.
Est voté en 1889 une loi sur la nationalité qui précise rigoureusement ses principes parce
qu’à la fin du 19e l’état providence (social) commence à aider certaines personnes, à verser de
l’argent aux plus démunis (nationaux) et qu’à la fin du 19e siècle c’est l’enracinement du suffrage.

Quels sont les dispositifs que mettent en place les états pour distinguer les français des
étrangers?

Il y a des procédures de déclaration, l’administration oblige les français à se déclarer, des


procédures de recensement, d’enregistrement , la police développe des fichiers de police, papiers
d’identités, passeports, certificats preuve appartenance à une catégorie…
Crettiez, « Du papier à la biométrie », 2006

Alphonse Bertillon (expert de la police scientifique) crée le service de l’identité judiciaire


pour identifier les criminels. Avec le temps il va faire attention aux marques particulières,

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tatouages, cicatrices etc… il va ajouter des mesures, signalement très détaillé du visage… il va
inventer la photographie face profil. Et la mesure des corps.
Ces inventions il va d’abord les appliquer auprès des délinquants et criminels (loi 1785 pour
envoyer loin du territoire français les délinquants et criminels) mais il va ensuite être appliqué à
d’autres personnes : tziganes, fous, étrangers. Mais cela va être appliqué par la suite sur tout le
territoire national (première carte d’identité).

On retrouve ses démarches sous une forme modernisée (biométrie). Ces nouvelles
technologies sont souvent justifiées par l’État au nom de la lutte contre le terrorisme, la fraude, le
Covid… et donc elles sont déployées sur une large échelle et sont imposées à la population.
Mais cela est remis en cause par rapport aux données personnelles collectées, le respect
à la vie privée de chacun, l’atteinte à la liberté d’aller et venir, la présomption d’innocence, le droit
à l’oubli.

Au delà de la distinction matérielle établie par l’État au sein des populations entre citoyens
et étrangers, on peut dire aussi que la population d’un État n’est pas uniquement un ensemble
d’assujettis.
Parce que les citoyens ne sont pas seulement assujettis au pouvoir ils participent aussi à la chose
publique en particulier via le droit de vote mais aussi à travers différentes formes politiques
(pétitions, prise de parole via réseaux sociaux, manifestations)

La capacité dont il dispose à imposer des actes unilatéraux

Sa capacité à imposer des normes qui vont être valides au delà de l’assentiment des
personnes qui sont assujetties à ces procédures.
Ex: les contraintes imposées au nom du Covid

C’est l’État qui va garantir l’effectivité des normes dont il est à l’origine. Pour ça il passe par les
tribunaux qui vont, si nécessaire, sanctionner les individus qui ne se plient pas à ces procédures.
Les peines seront garanties par l’État parce qu’il dispose du monopole de la coercition légitime.
par exemple la peine d’emprisonnement est garantie par la force de l’État

Un État sera un État de droit si en plus d’être producteur de droit qu’il impose aux individus il va
lui même se soumettre au droit qu’il édicte.
Parallèlement à la théorie classique de l’État développé par certains juristes au 20e siècle, on a
aussi un autre regard qui a été porté sur l’État par les philosophes/ théoriciens du politique.
- Thomas Hobbes, John Locke et Rousseau (analystes de l’État importants)
• Hobbes (1589-1679), « le léviathan » - 1651
Il engage une réflexion sur la notion d’État, de souveraineté, de contrat social ou encore
sur le concept d’état de nature (phase antérieure au développement de la société/ de l’État/ du
droit positif/ au développement de la loi).

Dans la première partie de l’ouvrage Hobbes parle beaucoup de la violence qui selon lui
est une condition fondamentale de la vie humaine. L’état de nature selon Hobbes c’est un état de
guerre permanente, c’est un conflit perpétuel de chacun contre chacun.
Dans cet état, l’Homme n’est donc pas heureux, épanoui, serein parce que c’est un état de
violence donc l’individu est constamment soumis à la crainte d’une mort violente. L’individu craint
la violence des autres parce que l’autre veut s’accaparer les memes choses que lui.
Chacun va chercher à assurer sa propre survie par tous les moyens. Pour cela l’individu
n’hésite pas à s’en prendre aux autres individus pour les empêcher de porter atteinte à sa propre
personne (avec violence).
C’est la raison pour laquelle selon Hobbes il y a un cycle sans fin de la violence.

Toujours selon Hobbes, les individus dotés de raison vont chercher à s’unir pour mettre en
place des règles afin de se protéger de la violence des autres autrement qu’en ayant recours sois-
même à la violence.
D’où l’idée de contrat, qui va permettre à chacun de s’engager à se défaire d’une partie de
sa souveraineté/ liberté individuelle, en échange les autres individus doivent en faire autant.

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Cependant pour s’assurer que les autres vont renoncer à l’usage de la violence je dois
remettre l’autorité de punir entre les mains d’une autorité indépendante (extérieure au
contractant).

C’est pour Hobbes le rôle du léviathan, le rôle de l’État. Si j’obéis c’est parce que le
léviathan me protège de la violence des autres à mon encontre mais également parce que j’ai
peur de l’autorité du léviathan. Parce qu’elle concentre cette autorité légitime qui peut se
retourner contre moi.
Le léviathan c’est donc un État puissant parce que les individus lui ont délégué leur droit
de se gouverner eux-mêmes et une partie de leur autorité.

• Locke (1632-1704), précurseur des lumières, traité du gouvernement civil - 1690


Lui ne va pas penser l’État puissant mais l’État libéral. Ce traité va influencer l’état d’esprit
libéral et va influencer la déclaration d’indépendance des EU (4juillet 1776)
Il a une vision différente de Hobbes de létal de nature, selon lui c’est un état prospère.
Selon lui la liberté des individus y sont totales et les individus sont égaux entre eux, ils sont
raisonnables ils peuvent faire ce qu’ils veulent et finalement ils se contentent d’exploiter la nature
pour en retirer ce qui est indispensable à leur survie et à leur bonheur. Donc contrairement à
Hobbes, Locke n’est pas pessimiste.

Cependant selon Locke deux phénomènes vont venir troubler ce bien être :
- la monnaie
- L’absence d’autorité tierce pour régler d’éventuels litiges
L’apparition de la monnaie, la théorisation (accumulation d’argent pour en tirer des profits),
l’épargne vont pousser les individus à acquérir des biens qui ne sont pas nécessaires à leur
survie. Cela va générer des inégalités entre les individus.

Parallèlement, il se rend compte que : la nature humaine telle qu’elle est (imparfaite) cela
crée de la jalousie, des disputes, de la rancoeur qui deviennent inévitables. Et comme nulle
autorité tierce n’est là pour apaiser les conflits ils sont toujours susceptibles de dégénérer.

Il est nécessaire que les individus s’unissent pour créer une paix civile grâce à des lois
etc… pour être profitable à tous et permettra de préserver la liberté de chacun, la propriété de
chacun et l’égalité entre les individus.
Il y a un moment hobbésien qui est surtout nécessaire pour assurer la propriété de chacun en cas
de litige.
Mais ce n’est pas un léviathan qui doit naître du contrat social mais au contraire un état
minimaliste (un État aux prérogatives limitées). L’état ne doit avoir que seule fonction la garantie
de la protection des citoyens dans leur intégrité physique, protéger leur propriétés et protéger
leurs libertés individuelles.
Il s’agit là d’un État qui sert uniquement à faire respecter les lois naturelles (droit à la vie, droit à la
sauvegarde de ses biens personnels, droit à la liberté). L’État doit être là pour sauvegarder l’état
de nature. Les individus délèguent librement une partie de leur souveraineté à l’État pour qu’il
mette en place des droits positifs dont l’objectif unique est de protéger les droits naturels.
Il conceptualise l’État faible. On est un peu sur le modèle américain qui limite le rôle de l’État à
des fonctions restreintes.

• Rousseau (1712-1778)
Il s’oppose à l’État fort que développe Hobbes, il reconnaît tout de même que Hobbes a
un certain génie parce qu’il a abordé la question d’État de nature mais il lui reproche de vouloir
supprimer la liberté pour garantir la paix civile au profit de l’État fort.
Selon Rousseau l’état de nature est un état de paix ou l’homme est bon et n’a pas été
corrompu par la société, il reproche à Hobbes de faire une description pessimiste de l’état de
nature pour justifier la création du léviathan. Mais pour Rousseau rien ne peut justifier la perte la
liberté.
« ce qui fait vraiment prospérer l’espèce est moins la paix que la liberté ».
« se sont jetés entre les bras d’un maître absolu sans conditions et sans retour » (léviathan)

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Mais Rousseau refuse également le schéma philosophique de John Locke car selon lui
c’est un modèle bourgeois.
« Comment trouver une forme d’association par laquelle chacun s’unissant à tous n’obéissent
pourtant qu’à lui même et reste aussi libre qu’auparavant »
Rousseau cherche donc à fonder le contrat social sur autre chose qu’un intérêt. Il
propose donc l’amour de la citoyenneté pour fonder ce contrat social.
Si les individus se réunissent pour contracter le contrat social c’est pour former un État, non pas
par intérêt ni pour protéger leur biens propres c’est pour établir un bien collectif que l’on appellera
la souveraineté.

Pour Rousseau l’État est un être dominant parce qu’il est constitué de la volonté de tous
les individus. Les individus adhèrent librement à l’État non pas par intérêt mais par amour, par
conviction. Ça signifie que chacun ne peut désobéir à l’État sans désobéir à lui même.
L’État ne peut oppresser sans donner aux citoyens l’impression qu’ils s’oppressent eux memes.
Parce que l’État nous incarne comme chaque citoyen incarne l’État.

L’État n’est rien d’autre que l’incarnation de la volonté générale (somme des volontés
individuelles citoyennes). L’État c’est eux.
En adhérant à l’État les citoyens se gouvernent eux-mêmes.

En sociologie politique on considère généralement que l’État n’est pas un phénomène


naturel (n’a pas existé de tous temps) c’est surtout un construit social, historique et politique qui
doit être interrogé et analysé.
On s’intéresse aux processus complexes qui ont abouti à cette domination politique (=l’État), à sa
progressive avancée territoriale, comment ils se sont affirmés politiquement, comment ils se sont
institutionnalisé.

Certains tentent de faire un rapport entre l’apparition de l’État et modernisation socio-


économique.
- Émile Durkheim (1893) « division travail social »
Selon lui l’État est la résultante d’une plus grande différentiation des tâches au sein des
sociétés modernes. Donc plus les sociétés se modernisent économiquement parlant plus les
tâches se diversifient et se complexifient. Donc il devient nécessaire de les prendre en charge.
Et c’est le rôle de l’État qui va légiférer.
Et plus l’État intervient pour réguler la société civile plus les fonctions de l’État se diversifient.
Donc l’État va s’autonomiser par rapport à la société civile.

- Stein Rokkan (1921-1979)


Pour lui l’État s’est surtout développé rapidement en Europe en s’appuyant sur certaines cités
indépendantes, riches qui se sont développées de manière fulgurante en raison de l’essor du
commerce
Amsterdam, Florence
Pour développer une culture à l’État national.

- Imanuel Wallerstein 1980 « le système monde du 15e siècle à nos jours »


Se sont les échanges internationaux qu’il faut prendre en compte pour comprendre le
développement de ces états (économie-monde). C’est-à-dire qu’à ces yeux dès le 15e et 16e
siècle le capitalisme marchand stimule des échanges à travers le globe.
On commence alors à voir apparaître une économie mondialisée (dérégulée) on voit donc
apparaître des états nations pour réguler ces échanges et contrôler les périphéries (colonies qui
reposent sur le système esclavagiste).

Il y a d'autres auteurs qui considèrent que l’essor de l’État doit plutôt s’expliquer par le
conflit.
Max Weber 1959 « le savant et le politique »
Il considère que l’État n’est rien d’autre qu’un groupement à caractère politique qui par
rapport à d’autres groupements dispose de certaines caractéristiques. C’est un groupement

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politique qui permet à une domination continue de s’exercer par le biais de la mise en œuvre de
règlements et de lois.

C’est aussi un groupement politique qui a la capacité de se faire obéir, en monopolisant


l’usage de la violence légitime, qui l’applique aux ressortissants d’un territoire sur lequel s’exerce
son pouvoir.

L’historien Charles Tilly fait référence à Weber, (1929-2008), « La formation des états nationaux
en Europe de l’ouest » :
« La guerre a fait l’état, et l’état a fait la guerre »
Pour Tilly, il y a un lien entre la naissance de l’état et l’activité de la guerre
Effort constant des gouvernements pour s’approprier la force et ou agrandir un territoire.
Ces efforts servent à coordonner administrativement l’action de l'État. L'État se consolide aussi
en mettant des dispositifs pour faire la guerre. Il faut des ressources : humaines, matériels etc ...

Il faut aussi organiser le territoire : faire des ponts, des routes, des chaussées etc ...

Section 1 : Socio-histoire de l’état en France

A - L’avènement et la consolidation de l'État en France.

Deux auteurs : Joseph Strayer et Norbert Elias

Comment l’État est arrivé en France, l’histoire de l’origine de l’état en France →


Importance de la féodalité, l’état Français plonge ses racines dans la féodalité.

Joseph Strayer, les origines médiévales de l’état moderne, 1979


Norbert Elias, La dynamique de l'Occident, 1975

La Période féodale est caractérisée par une faible institutionnalisation du pouvoir politique.
Il y a donc une forte fragmentation du pouvoir donc une multitude de seigneuries qui sont en
opposition, en concurrence.

Il y a une faible stabilité du pouvoir. Les seigneuries qui s’opposent sont mouvantes, leurs
frontières fluctuent.
Ex: à cause de stratégies, mariages, guerres...

Strayer et Elias montrent qu’à partir d’une faible institutionnalisation et d’un pouvoir
éparpillé, le pouvoir est éclaté entre une multitude d’unités politiques qui s’opposent les unes aux
autres.

L’état peut être considéré comme la résultante d’un autre processus (sur plusieurs siècles)
de concentration, de centralisation ; de monopolisation, par un centre politique de ressource
déterminant du pouvoir. Ce centre politique va confisquer ses ressources déterminantes du
pouvoir aux différentes seigneuries, il va les faire disparaître pour monopoliser ces ressources du
pouvoirs.

Selon Strayer et Elias, ce processus résulte de conflit, de rivalité, d’alliance que vont se
livrer au fil du temps un nombre de plus en plus restreint de seigneurie.
Cela profite à l’état et s’impose de manière hégémonique sur un territoire

Au 11e siècle en France plusieurs centaines de seigneuries féodales qui se partagent le


pouvoir et il y en a une, les capétiens, qui veulent resserrer leur pouvoir sur le territoire dont ils
disposent (le duché de France - 987) depuis le sacre de Hugues Capet.

Hugues Capet est sacré roi de France, mais son domaine Il est territorialement très petit.

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Les capétiens tentent de consolider son pouvoir sur le territoire français. Et ensuite d’agrandir le
territoire. Mais il y a d’autres prétendants, des rivaux.
Ex: le duché de Gascogne, le duché d’Aquitaine, de Bretagne etc ...

Il y a donc de nombreux combats, des conflits, des conquêtes, des alliances. Les
capétiens et les autres tentent de consolider leur pouvoir.

Ils y parviennent, et veulent accroître leur domination en absorbant les autres maisons qui
les concurrencent. Plus la concurrence est forte, plus les unités de domination politiques qui
s’opposent deviennent grandes.

On peut alors dire que soit on s’agrandit et on absorbe les maisons rivales, soit on perd et
on est absorbé, on disparaît.

À la fin du 12ème siècle il ne reste que 16 grandes maisons, au 14eme siècle plus que 5.
la maison de France (le roi de France), la maison de Bretagne (duc de Bretagne), la maison de
flandres (comte de flandres), maison de bourgogne (duc de Bourgogne), la maison d’Angleterre
(duc d’Angleterre)

À partir du règne de louis 11 (1483) il va commencer à faire tomber les uns après les
autres ses rivaux ce qui va conduire le roi de France à disposer peu à peu du monopole absolu du
pouvoir, ce pouvoir va être de plus en plus centralisé. Il va disposer seul des forces armées, de
prélever l’impôt, à battre la monnaie, à pouvoir juger etc…
Ce processus là est quasiment achevé en France sous François 1er (1515-1547). Cette
lente formation de l’État absolutiste se réalise par le renforcement du pouvoir royal qui au fil du
temps est parvenu à éliminer ses rivaux.

Et on a progressivement la Constitution d’un centre politique (institutions de plus en plus


centralisées) qui s’est construit à partir d’une situation initiale où le pouvoir était fragmenté.

Strayer et Elias disent que l’État résulte d’un long processus de monopolisation de
certaines ressources qui sont essentielles pour s’imposer politiquement sur un territoire. Ce
processus de monopolisation et de concentration de domination politique s’est opéré surtout
dans deux domaines importants :
- le monopole fiscal, qui va permettre au souverain qui s’impose peu à peu à centraliser l’impôt
et les taxes sociales (permet au souverain de rétribuer ses serviteurs) = monétarisation du lien
(Elias)
- Le monopole militaire, concerne l’exercice de la violence légitime, le souverain bénéficie peu à
peu de l’exclusivité de la force militaire. Cela lui est utile pour faire la guerre sur d’autres
territoires et pour assurer des tâches de police interne sur le territoire où il exerce son propre
pouvoir. Il peut menacer de faire usage de cette force pour maintenir la paix dans son territoire.

Elias constate que ces monopoles sont étroitement imbriqués, le monopole fiscal permet,
au delà de rapporter de l’argent, de renforcer la force militaire de son pays. Tant dis que le
monopole militaire et cette pacification de la société permettent des rentrées d’argent régulières.

Ainsi sous le règne de Louis 14 (1643-1715) se constitue une armée de plus en plus
professionnalisée, importante. Elle va devenir permanente à partir de 1726. La France est un des
premiers pays qui nourrit, vêtis et paye l’État.
Pour mener à bien sa politique militaire (environ 300 000 hommes armés) l’État renforce ses
mécanismes de ponction fiscale. On crée une administration spéciale dans la collecte des impôts.

Cette forme nouvelle de domination politique qui prend forme va avoir d’autres
conséquences. En effet, le fait d’avoir le monopole fiscal et militaire implique l’instauration d’une
vaste bureaucratie. C’est ce que Norbert Elias appelle la « socialisation du monopole étatique. ».

L’objectif des luttes sociales est l’accès à l’appareil administratif afin de profiter des
postes de cet appareil administratif et des profits matériels et symboliques de cette
administration.

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Dans un même temps, les fonctionnaires se développent, diversifient leurs tâches, ils se
spécialisent pour pouvoir gérer au mieux tel ou tel aspect du domaine royal.
En 1747 les premiers concours organisés par l’État pour sélectionner les ingénieurs de ponts et
chaussées.
L’état met en œuvre un recrutement particulier pour une formation particulière pour ses
ingénieurs. Cela permet d’affirmer son monopole sur la construction des ponts, routes canaux.
L’aménagement du territoire selon ses propres logiques
De la sorte, l’administration s’autonomise du reste de la société : il gouverne la société,
mais elle s’autonomise, elle s’en détache.
C’est la naissance d’un pouvoir moderne, dépersonnalisé, anonyme, bureaucratique.

Par ailleurs au 17eme et 18eme siècle, l’État ne se contente plus de récupérer l’impôt et le
monopole de la violence légitime.

Le triomphe de l’étatisme est très lié à la figure de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683),


contrôleur des finances de Louis XIV.
Donc on crée :
- des manufactures
Ex: les manufactures des gobelins, encore visible à Paris
- teinture, tapisserie pour le domaine royal
- le verre
Ex: la manufacture de Saint Gobain, les glaces
- les armes, avec la manufacture de Saint Étienne
- le règlement de la fabrication de certains produits.
Ex: le savon de Marseille (leur commercialisation)
- des subventions d’état
- la mise en place de tarif douanier protectionniste (favorise la vente de produit fabriqué en
France) = Organe de presse d’état

En 1631 se fait la création de la gazette de France, tous les vendredi, la gazette informe la
population sur la politique et conduite par le monarque et son gouvernement.
L’état tente à s’ériger en France en moteur économique et culturel du pays

L’État français, moteur économique et culturel du pays (ce sera surtout vrai après la fin du
18e siècle après la révolution Français où l'État va s’attribuer le droit quasi exclusif de diffuser les
Lumières (philosophie).)
Notamment avec l’école, qui devient une institution d'État au détriment de l’église.

L'État révolutionnaire, à partir de la loi du 12 décembre 1792, crée le corps des instituteurs
pour offrir l’enseignement primaire à tous. Qui sera consolidé par l'État napoléonien, ainsi que
sous la IIIe république.
L’état aura le monopole sur les universités et l’éducation secondaire.

L’état nomme un personnel qu’il recrute selon ses critères, qu’il rétribue selon un barème
qu’il détermine lui-même.
Ex: combien sont payer les fonctionnaires (ancienneté, carrière etc)

Et un personnel qu’il contrôle selon des procédure qu’il fixe lui-même. Par ailleurs, ce personnel à
certaines époques va aussi légitimer la grandeur de l'État. Mais présenté comme neutre, rationnel
et comme juste.
Ex: sous la IIIe République, les instituteurs sont nommés Hussard Noir de la République
(expression popularisé par l’écrivain Charles Péguy dans son essai : l’argent, 1913)
Il décrit les instituteurs en pantalon et gilet noir qui vont défendre les valeurs de
l’état, valeur de l’état laïc érigé comme valeur suprême, au sein d’une école
publique, ils défendent la grandeur de cette état. Cet état applique les lois de Jules
Ferry (instruction obligatoire et gratuite = instruire le peuple.)

Cf : Yves Déloye, la citoyenneté républicaine

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Il y a un processus flagrant de monopolisation de plusieurs domaines pour asseoir
l’autorité de l’État sur un territoire de plus en plus large :
- usage de la force
- collecte de l’impôt
- main mise sur l’enseignement etc ...

Mais il y a aussi un processus croissant d’institutionnalisation de l’état, de


bureaucratisation, d'interventionnisme d’état et d’autonomisation de l’état vis-à -vis de la société.
Ce qui aura pour conséquence le détachement de la société.

En 1945 la création de LENA = L’état forme lui-même les hauts fonctionnaires

B - L’état social utopique : comment à partir du 19e siècle, on peut considérer


l’état en France comme un état social utopique ?

L’État, à la fin du 19eme siècle, cherche à abolir les langues régionales (patois) qui
structuration fortement les identités via les institutions scolaires mais aussi via la diffusion de
documents officiels.

De cette façon l’État cherche à homogénéiser le territoire, se faisant, l’État se donne aussi
comme mission la transformation de la nature du lien social. Il veut modifier le type de rapports
sociaux que les individus entretiennent entre eux. Ils devront parler ensemble et parler d’enjeux à
caractère national.

En modifiant les conditions de la communication sociale, c’est-à-dire en favorisant le


réseaux de presse soutenu par l’État, l’apprentissage d’un français unique, le développement du
chemin de fer, d’institutions uniformisatrices (l’armée, la justice, la poste…) l’État contribue et vise
à créer une sociabilité nouvelle. L’idée étant de créer un idéal national.

En modifiant le lien social, en uniformisant le territoire, en donnant à chacun la possibilité


de penser à des enjeux identiques, en construisant une mémoire commune (commémoration
nationales) l’État essaye concrètement de créer la nation. Il contribue matériellement à donner
forme à la nation et donc l’idée est qu’il essaye d’instaurer dans l’imagination des individus le
sens d’une appartenance commune/nationale.
Son action contribue à faire prendre conscience aux individus qu’ils appartiennent à une même
communauté politique d’un seul et unique État. Et cette appartenance nationale transcende
toutes les autres.

C’est en effet aussi à la fin du 19eme siècle qu’on commence à voir les fêtes nationales
républicaines qui s’imposent, des monuments au mort qui fleurissent dans chaque village, que
des moyens d’identification commun. Mais l’État va même avoir une prétention naturelle encore
plus affirmée, il sera amené à dire ce qu’est la bonne culture à adopter, il va rejeter les cultures
localistes/régionales, qu’il considère comme illégitime ou comme peu digne d’intérêt par rapport
à la haute culture qui ne peut être que nationale (diffuser par des institutions étatiques ou
controlées par l’État)
Ex: les opéras ou musées nationaux

L’État éducateur, instituteur du social qui naît après la révolution va devenir aussi à partir
du milieu du 19eme siècle va devenir un état social utopique parce qu’il se fixe aussi comme
programme de changer l’Homme afin de parfaire la nature humaine.

L’asile et la prison qui essayent d’agir sur deux maux de la société :


- l’asile sur la folie
- la prison sur le crime

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On se retrouve au cœur de la pensée de Michel Foucault, « surveiller et punir » - 1975 /
« histoire de la folie à l’âge classique » - 1972
L’État met symboliquement au cœur de son action le projet de changer l’Homme (sa
nature profonde) avec l’idée de recomposer le tissu social tout en renforçant son propre pouvoir.

Cette volonté de soin vient de l’idéal démocratique des lumières, les hommes sont égaux
donc le fou et le criminel ont besoin d’être soignés/ rééduqué et le réintégrer socialement. C’est
en ça que l’État acquière la fonction d’utopique parce qu’il veut gérer, influencer et agir
directement sur les individus afin de transformer leurs comportements et même plus il veut
transformer leur âme en profondeur.

Dans l’œuvre de Foucault ce processus est essentiellement appréhendé par le concept


de gouvernementalité qui apparaît au cours du 17ème siècle. C’est un mode inédit d’exercice du
pouvoir par lequel l’État se fixe pour objectif d’encadrer et de surveiller de manière rationnelle et
méthodique la population afin de pouvoir guider étroitement les conduites il s’agit de « conduire
les conduites individuelles ».

Il analyse les techniques de gouvernement : on est passés de l’affirmation cruelle et visible


du pouvoir sous l’ancien régime à des formes de contraintes plus douces.

Ces techniques de gouvernement permettent la mise en place un pouvoir disciplinaire.


« Il se donne à la fois les individus comme objet et pour instrument de son exercice »

- l’énoncé de décisions réglementaires de toutes sortes qui sont des procédés de


normalisation prescrivant aux individus les comportements autorisés et proscrits
- se sont aussi de nouveaux savoirs d’enregistrement de techniques et d’enquêtes
(registres, fichiers, recension des population, cartographie, statistiques etc…)
- nouveaux dispositifs architecturaux panoptique dans les prisons etc…

Ce sont là autant de savoirs et de techniques qui fouillent l’intimité des individus pour en
dévoiler les secrets et de surcroît on prend le corps des individus pour cible afin de rendre ce
corps docile selon des logiques et des procédures nouvelles qui imposent à ces corps la force de
l’État.
C’est un art de gouverner nouveau, il permet de mieux connaître, discipliner les populations.

L’État (fin XIXe début XXe) instituteur du sociale devient un État hygiéniste (= médecin du
social)
L’objectif des états est d’améliorer l’état sanitaire du peuple : pour améliorer sa
productivité, pour cela, il doit améliorer son espérance de vie.
À la fin du XIXe siècle s’exacerbe les nationalistes, pour les états il est aussi important de
donner une image saine de sa nation.

La création des habitations à bon marché (loi novembre 1894) est adopté sous l’impulsion
du député J. Siegfried (maire du havre) qui était soucieux d’améliorer les conditions de logement
des plus démunis.
« Donnez à la classe ouvrière des habitations saines, agréables, commodes, vous encouragerez
l’épargne, la tempérance, l’instruction »

On voit advenir une action publique en faveur du logement social.

C’est aussi à cette époque que l’État créé les sanatoriums (contre la tuberculose), au XIXe
siècle on évalue à peu près à 10millions le nombre d’affectés.
Arthur Armaingaud (médecin à la faculté de médecine de bordeaux) va fonder la ligue préventive
contre la tuberculose avec pour idée principale de mieux éduquer le peuple pour développer de
bonnes pratiques, il créée des dispensaires.

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Se développe aussi un véritable service national de médecine gratuite en faveur des plus
pauvres, des plus déshérités socialement grâce à la loi du 15 juillet 1893 qui fait de l’assistance
une obligation pour les pouvoirs publics.

L’État hygiéniste se développe sur le terrain du social, il anticipe dans un sens l’action de
l’État providence. Leurs logiques sont dissemblables.
L’État providence détermine des règles de justice et des normes de redistribution; on
considère chaque individu comme une entité à part entière. = l’individualisme démocratique
L’État hygiéniste prend la société comme un tout, on produit du social mais on essaye d’agir sur
un effectif et non pas sur chaque individu. = autoritarisme collectiviste

C- l’État providence

On peut se référer à l’État en France (1993); Pierre Rosanvallon


Histoire de l’État providence (1986); François Ewald

L’État providence, connu dans le monde anglo-saxon (walfare state = état protecteur), son
ambition dépasse l’État social du XIXe siècle. Il veut assurer le bien être à chaque individu, ce
n’est pas imposer un mode d’être à une population, c’est garantir le bonheur de chacun.
Pour cela, il essaie de substituer à l’incertitude de la providence religieuse.
Il va intervenir dans la sphère sociale et économique. Il veut protéger chacun des risques qu’il
encourt dans la vie en société.
L’État cherche à assurer à chacun la survie et le bonheur.

Dès la fin du XIXe siècle on voit la logique de l’État providence se définir à travers
l’adoption de certaines lois à caractère social. Certains se rendent comptent des effets néfastes de
la révolution industrielle (placement de la classe ouvrière dans la pauvreté).

Cette idée se développe dans le cadre du solidarisme (porté par Léon Bourgeois
(1851-1925); « solidarité »- 1896 qui met en avant une solidarité/ fraternité sociale nécessaire avec
des dispositifs de protection sociale et le système éducatif.)
On voit cette idée apparaître ce concept dans plusieurs lois.
Ex: loi du 9 avril, indemnisation des victimes d’accident du travail
loi du 14 juillet 1905, sur l’assistance aux vieillards, aux infirmes et incurables

Alain Derosieres dans son ouvrage issu de sa thèse de son doctorat : « la politique des
grands nombres : histoires de la raison statistique »(1993); la statistique va permettre de gérer à
grande échelle certains risques dont chacun en tant que salarié peut être l’objet au cours de son
existence.

Juridiquement, on observe un basculement dans le préambule de la Constitution du 27


octobre 1946 (puis dans celle de 1958).
art-10 : « la nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur
développement »
art-11 : « elle garantit à tous, notamment à l’enfant, la mère et aux vieux travailleurs la
protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs; tout être humain qui en raison
de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique se trouve dans
l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence »

Cette rupture vers la logique de l’État providence prend sa source dans la période de
reconstruction de l’après guerre (climat sociologique propice à ce basculement), il devient
nécessaire de reconstruire, de rationner, de redistribuer de manière égalitaire les ressources
(faibles) encore disponibles.

Cette expérience de rationnement va durer sur plusieurs années (au moins jusqu’en 1950)
elle joue un rôle idéologique fondamental dans l’apparition d’un nouveau sentiment d’égalité.

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La reconstruction s’accompagne d’une volonté de l’État de garantir à chacun des droits
sociaux et économiques et c’est sous l’impulsion de résistants (qui deviennent des parlementaires)
que va être adoptée la loi du 22 mai 1946.

Cette loi pose le principe de la sécurité sociale à l’ensemble de la population, elle rend
effective une mesure qui avait été prévue par le conseil national de la résistance. Est affirmé une
volonté politique très forte : protéger socialement chacun, de mettre chacun à l’abri du besoin.

L’idée est de soustraire la satisfaction de certains besoins primaires (le soin, la


santé) des régulations du marché, du secteur privé/ marchand en déterminant par une loi
(1946) un droit universel : la sécurité sociale pour tous.

On va voir se mettre en place dans la plupart des pays occidentaux des politiques
publiques, des mesures qui instituent une couverture sociale en cas de chômage, en cas de
retraite et des aides que l’on va attribuer à des individus qui rencontrent des problèmes
spécifiques, qui les empêchent de faire face à leur besoin.
par exemple en matière de logement, d’éducation
Se sont des lois à caractère universel qui visent à instaurer une démarchandisation de l’Homme.
On aide ceux qui font face difficilement à certains risques.

Cet État providence serait une utopie, cette idée va appuyer certaines critiques dans les
années 1970 lors de grandes crises (chocs pétroliers, la croissance économique des états ralentit :
est-ce que les états sont toujours en capacité d’assurer à chacun le même niveau de sécurité
sociale?). Certains vont dénoncer l’assistanat de l’État, selon eux les dépenses sociales sont
exorbitantes, cela freine l’initiative individuelle, l’État est trop interventionniste, il y a de nombreux
échecs (nouvelle forme de précarité, augmentation du chômage pas freinée), montée de
l’abstention de vote…

Ces arguments sont mis en avant par les libéraux. La vision de John Locke vient appuyer
ces arguments.

Friedrich Hayek (prix Nobel économie 1974), dès 1944 avançait déjà ces idées là dans
« les routes de la cervitude » où il prévenait de la dangerosité de l’État trop interventionniste
(infantilise les individus, menace les libertés individuelles, constitue un risque pour les
démocraties qui se dirigent vers des régimes autoritaires -> la majorité se désintéresse de la
politique et favorise la prise de pouvoir de dirigeants peu démocratiques).

Cette vague libérale va connaître un grand succès en G-B et E-U et va lourdement


influencer les politiques publiques qui vont être mises en œuvre.

Section 2 : l’État et la nation


On dit que la France est un État-nation.
Par son action volontariste, par certaines lois adoptées, par certaines politiques publiques
mises en œuvre que l’état a matérialisé la nation, structuré la nation.
Ex: à travers des choses matériels, mais aussi des symboles dont il est à l’origine, La Marseillaise,
le drapeau, les monuments aux morts etc ...

Pierre Nora, « les lieux de mémoire » - 1984, 86 et 92 : il explique l’importance de ces symboles
et choses matérielles dans l’avènement concret d’une nation que participe à mettre en forme l'État.

En initiant un réseau de transport, l’état a aussi participé à harmoniser la nation, en


diffusant une presse d’état, en privant les périphérie de leur langue propre au profit du Français.
’état a œuvré à donner un contenu matériel à la nation

- L’état pré-existe-t-il à la nation ?


→ Sans cette action de l’état, la nation ne peut pas exister matériellement ? → Si l’état fait la
nation, il ne peut pas y avoir de nation sans état ?
→ Est-ce que la nation est-elle une création de la modernisation étatique ?

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A- Comment définir la nation ?

Il y a 2 grandes conceptions de la nation :

- Les idéaux des lumières : formulée pendant la révolution Française de 1789 : Conception
Française de la nation

- Exprimée en Allemagne, déployé durant le mouvement romantique Allemand, milieux du 18e


siècle – milieu du 19e et s’oppose à la vision française de la nation

Cf : Gil Delannoi, « sociologie de la nation : fondement théorique et expérience historique », 1999

- La vision française : la nation contractualiste, le peuple souverain


Emmanuel-Joseph Sieyès, député du tiers état, hostile à la noblesse, et qui va écrire un
pamphlet polémique : qu’est-ce que le tiers état - 1789, juste avant la convocation des états
généraux
Pour lui la nation révolutionnaire : « C’est un corps d’associés vivant sous une loi commune
et représentée par une même législature »

Avant d’être musulmans, corses, normands, les français sont avant tout des citoyens
désireux de vivre ensemble en partageant certains grands principes, mis en œuvre par une
assemblé qui est chargé de créer des lois générales qui s’impose à tous les individus, sans
considération particulière.

La nation procède de l’union des volontés individuelles en une association qui est librement
consentie parce qu’elle est fondée à l’adhésion à de grands principes qui fondent le contrat social.
Soit une perspective contractualiste.

On manifeste la volonté de vivre avec les autres avec qui on accepte de respecter de
grands principes : c’est un édifice politique qu’on décide de construire avec d’autres, et cela
volontairement.

C’est une idée reprise par Ernest Renan (1823-1892) : il prononce lors d’une conférence à La
Sorbonne du 11 mars 1882 : « qu’est-ce qu’une nation »
« l’existence d’une nation est un plébiscite de tous les jours, comme l’existence de l’individu est
une affirmation perpétuelle de la vie »

La nation c’est le résultat d’un contrat que les individus passent entre eux : ils veulent vivre
ensemble, construire ensemble un collectif de manière volontaire et qui n’est pas conditionnés par
des déterminismes. Les individus sont disposés à faire des sacrifices les uns envers les autres
sans distinction.
C’est un acte de volonté, c’est un choix personnel, une adhésion volontaire et sans
contraintes. C’est un lien contractuel qui construit une communauté à travers un projet commun.
C’est le fruit d’un accord qui est quotidiennement affirmé.

En 1790, Maximilien Robespierre refuse qu’on appelle le roi comme étant le représentant
de la nation, à ses yeux il est le délégué de la nation.

La nationalité n’est pas considéré comme un déterminisme naturel.


Ex: on ne naît pas français, on le devient par un acte d’adhésion volontaire à un collectif qui
renvoie à des valeurs et principes particuliers

Dans la logique des révolutionnaires de 1789, pour être considéré comme français il faut
proclamer son attachement à la DDHC.

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Par un décret du 26 août 1792, l’Assemblée nationale va ériger certaines personnalités au
rang de citoyen d’honneur français parce qu’ils ont en tant qu’étranger adhérer aux principes
révolutionnaires.
« l’Assemblée nationale considérant que les hommes qui par leurs écrits et courage ont servi la
cause de la liberté et préparé l’affranchissement des peuples et bien ces hommes ne peuvent être
regardés comme étrangers par une nation que ses lumières et son courage ont rendu libre »
comme : G. Washington, J. Bentham, T. Paine

La nationalité peut aussi se perdre si l’individu renie ces principes.

C’est une approche théorique volontariste. L’idée que la nation est une communauté
politique qui unie les individus sur de grands principes.

La nation organique ou romantique, théorisée par certains philosophes allemands (approche ethno
culturelle de la nation).
Deux grands auteurs : Johann Gottfried von Herder (1744-1803) et Johann Fichte
(1762-1814).
Se sont les élites du modèle des lumières qui véhiculent le modèle français.

Pour eux, la nation est une réalité naturelle, une approche beaucoup plus fermée, ce n’est
pas un accord c’est le partage de certaines caractéristiques communes avec d’autres et elles
revêtent une dimension objective.
par exemple : la langue (reflète l’authenticité d’un peuple)

« Discours à la nation allemande » - 1807, Fichte considéré que la langue allemande est
l’incarnation de la nation allemande, et celle-ci est supérieure aux autres nations. Il met en avant
l’idée que les allemands ont conservé la même langue depuis l’Antiquité.

« Traité sur l’origine de la langue » - 1770, Herder dit que la nation est une communauté
naturelle et que les fondements linguistiques sont une qualité essentielle. La langue reflète le
caractère authentique de la nation (ne pas confondre une nation avec une autre)

La nation n’est pas quelque chose d’ouvert, c’est unique et spécifique. On ne la partage
pas, on ne peut pas la retrouver dans d’autres nations (organes propres = organique)
Ex: la langue, le sang, la race, la tradition, les coutumes…

On appartient à une communauté naturelle, de sang, de langue de tradition, de culture. Et


cette perspective particulière implique que les frontières de la nation sont bien définies, elles sont
figées (là où la race change, où la langue allemande n’est plus parlée)
C’est la raison pour laquelle Hitler va réclamer l’annexion des régions tchécoslovaques
parce que selon lui les populations font partie de la nation allemande (données naturelles propres
à la nation allemande)

En philosophie/sociologie politique on réfléchit donc sur qu’est le nationalisme.

Est-ce que la nation a un fondement ethnique, culturel voire racial? Ou une construction
historique, politique dans laquelle l’État joue un rôle déterminant?

Ceux que l’on appelle les modernistes, les tenants du nation building sont proches de la
vision française, pour eux la nation est une construction historique où l’État a un rôle essentiel.
Les primordialistes inscrivent leur thèse dans la continuité de la vision allemande, pour eux
la nation s’impose à l’État (était là avant), donc la nation est un ensemble ethnique et culturel et
précède la communauté politique que constitue l’État.

B- La théorie du nation building : l’État fait la nation

En sciences politiques c’est l’apparition d’une communauté nationale qui va prendre forme
lorsqu’il y a une articulation entre une unité politique et une unité culturelle (lorsque l’État couvre et
encadre sur son territoire une même population dont il contribue à façonner les contours).

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La nation n’est pas le reflet d’une culture ancienne, ça n’a rien à voir avec l’ethnie etc… mais c’est
un processus de construction identitaire, c’est une organisation sociale spécifique que l’État
contribue à mettre en forme par ses initiatives et actions.

Ce n’est pas une donnée essentialiste, c’est le résultat d’une entreprise politique par
laquelle l’État a produit le fait national.
Dans cette approche on peut distinguer deux grands courants :
- les auteurs qui font de la nation le produit de la modernité : Ernest Gellner et Karl Deutsch
- d’autres abordent la nation plutôt comme un affecte / sentiment Benedict Anderson
- E. Gellner est un sociologue politiste anglais, il publie : « nation et nationalisme », 1999
Il parle d’un encrage moderne de la nation : sous l’ancien régime, sous les société
féodales: on constate que ces sociétés sont fortement stratifiées.

On a :
- les élites : que l’on peut facilement voir : guerrière, religieuse, marchandes etc ... il y a peu de
contact entre elle

- le peuple : petit peuple, plèbe etc ...


Il vit dans de petites communautés villageoises repliées sur elles-même, n'ayant que très peu de
rapport entre elles. Chaque village ne connaît pas le village voisin
par exemple : un étranger n’est pas quelqu’un qui vient d’un autre pays,
mais qui vient d’un autre canton : on ne l’a jamais vu (peu de rapport
avec les communautés qui vivent en auto-subsistance)

- les connaissances en Endoformative : le savoir se transmet par la coutume, par l’oral, l’écrit
n’est pas encore généralisé : peu d’individu savent lire et écrire
Dans cette situation : la nation ne peut pas exister car rien n’oblige les individus à entrer en contact
avec les autres
La société est agraire, pas de mixité sociale, les rencontre sont rares => économie de
subsistance
La révolution industrielle se dessine dès le premier tiers du XIXe siècle, il y a un
bouleversement à cet ordre immuable.
Il y a une augmentation de la mobilité générale : une idée de progrès. Les échanges marchands se
multiplient, mais aussi la nécessité de maîtriser un savoir technique : fabriquer les marchandises
cela incite les individus à acquérir une éducation plus poussée.

Il est nécessaire de mettre en place une haute culture commune. Et le système scolaire
permet cela, dont l’État va devenir le garant
« C’est sur les banc de l’école que naît la nation »
parce que justement, l’État va imposer une langue commune, une éducation, un savoir commun,
une mémoire commune : non seulement indispensable au progrès (Rev indus), mais aussi
nécessaire pour augmenter l’unité de l’État. L’État est un État instituteur qui crée du nationalisme.

Le nationalisme de l’État : l’éducation partagée : c’est la diffusion d’une même culture sur
un territoire donné, pour des raison économique. Cela est fondé les nation et la révolution
industrielle. Une éducation plus haute nécessaire, elle prise en charge par l’État, savoir uniforme,
cela crée une nation unie.

« le nationalisme n’est pas l’éveil d’une force ancienne latente qui sommeil, bien que ce
soit qu’il se présente, c’est en réalité la conséquence d’une nouvelle forme d’organisation sociale
fondée sur de hautes cultures dépendante de l’éducation et profondément intériorisée dont
chacune reçoit une protection de son État »

K. Deutsch : « nationalisme et communication sociale », 1969


Il fait une reprise des idée de Gellner : la nation ne peut émerger que dans des sociétés
modernes : on a du brassage de population et éclatement du communautarisme, de la
concentration urbaine donc bien plus de mixité sociale, et une uniformité linguistique. Cela crée
une nation unie.

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L’école de l’État a pour but l’alphabétisation, mais il a aussi le rôle de moteur économique
du pays. Il crée des moyens de communication, transport, manufacture, subventions…

Dimension de la guerre : l’État est maître des guerres. Quand l’État fait la guerre, il va le
faire au nom de la défense de la nation menacée.
Quand l’État fait la guerre il développe une économie de guerre; c’est un développement
de la conscription, de l'industrie d’armement, des ponts, des routes
C’est un tremplin supplémentaire à l’achèvement national.

Les deux approchent ont un problème : lorsque les États interviennent de plus en plus au
sein des territoires, que ces États veulent diriger : les interventions de ces États vont bouleverser
les équilibres locaux.

La modernisation de l’action de l’État suffit pour faire prendre conscience aux personnes
qu’ils appartiennent à une nation particulière?

Dans certains cas, cela ne fonctionne pas, car l’intervention de l’État peut ne pas être bien
vue, les populations locales voient leur monde changer. Cela suscite un rejet de l’État nation et
produit des comportements déviants, des appartenances locales ou régionales (= rejet de l’autorité
de l’État, peut faire naître des formes de nationalisme périphérique)
Ex: le nationalisme Corse, Breton, Basque, Catalan

Il y a une prise de conscience que ces nations peuvent faire un État autre que l’État nation.

On peut aussi appréhender la nation comme un affect, Max Weber « communalisation »


c’est-à-dire un sentiment subjectif par lequel on se sent appartenir à une même communauté.

Benedict Anderson(1936-2015); «l’imaginaire national : réflexion sur l’origine et l’essor du


nationalisme»
Pour lui la nation est une « communauté politique imaginée » qui met en relation des
individus entre eux alors que souvent une grande distance matérielle, physique les séparent entre
eux.
Cela réunit les individus dans l’imaginaire qui les pousse à se considérer comme
semblable, comme appartenant à une même communauté nationale.
Selon lui c’est lié à la révolution de l’imprimerie. Cette nouvelle technologie qui va devenir
une véritable grâce au capitalisme éditorial qui va permettre la diffusion de l’écrit sur une large
échelle. La culture de l’écrit devient accessible au plus grand nombre (presse quotidienne).

Cela est décisif : on change d’échelle d’espace, de temps parce qu’à un même moment
dans des lieux très différents les individus vont partager une même langue par la presse, vont être
amenés à lire une même actualité et cela va s’enraciner dans les mémoires collectives. C’est un
fait mental partagé grâce au progrès de la communication (presse) qui permet de fonder une
conscience nationale.

« la presse va susciter au même moment la même pensée chez les membres d’une même
culture nationale »
À partir du XIXe siècle, la presse à grand tirages ne va faire qu’accroître ce processus, c’est un
véritable outil de nationalisation des consciences.

L’État va constamment soutenir et accompagner l’accroissement de la presse, du marché


éditorial. Il diffuse aussi d’autres vecteurs comme la cartographie, les pratiques de recensement de
la population, la création de musées…
Ces modalités concrètes vont permettre de matérialiser l’identité nationale. Il contribue
aussi à faire émerger une conscience d’être ensemble sous son autorité.

C- l’approche primordialiste

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C’est une autre école du nationalisme qui s’est développé surtout aux E-U dans les années
60. Selon eux c’est une donnée naturelle qui n’est pas le produit par l’État, de la modernité
économique, de la presse, des transports.

Les auteurs pensent que la nation pré-existait à l’État, cela repose sur une identité
ethnique, des liens primordiaux (sang, ancêtres…).
Les deux auteurs les plus connus sont M. Gordon assimilation dans la vie américaine et M.
Connor ethno-nationalisme.

Ils insistent sur la nécessité de prendre en compte les liens primordiaux.


Si il y a de la passion c’est parce que le nationalisme puise sa source dans des items socio-
culturels particuliers qui suscitent un fort attachement chez les individus.

L’État ne met pas en forme la nation mais installe son développement sur les fondements
de l’ethnie (soit il s’y oppose soit il se base dessus) réels.
Finalement, la nation ne serait qu’une forme modernisée de l’ethnie ancienne qui était déjà
là.
M. Gordon avance l’idée « la nation est une ethnicité incorporée au soi de l’individu ». Pour lui la
nation repose sur un ensemble de legs (langue, culture, religion) dont nous héritons et que nous
partageons depuis l’ensemble avec d’autre et que tout cela finit par faire parti intégrante de nous
même.

Cela ne permet pas vraiment de différencier l’ethnie de la nation.

Connor dans son ouvrage considère qu’on ne peut pas appréhender la nation que comme
une ethnicité qui était déjà là avant. Si c’était aussi simple que ça, il n’y aurait plus de conflits
ethniques.
Pour lui un groupe ethnique c’est un groupe que l’on peut discerner de l’extérieur parce
qu’ils ont certaines caractéristiques communes. Jusqu’à ce que ses membres deviennent eux
même conscients du caractère singulier du groupe auquel ils appartiennent, ils ne constituent
qu’un groupe ethnique et non pas une nation.

Il introduit donc la prise de conscience, une nation c’est un groupe ethnique conscient de
lui même. C’est la prise de conscience de sa singularité ethnique qui débouche sur l’avènement de
la nation. Ce processus de conscientisation le rend différent d’autres groupes.

comment ce processus de conscientisation s’opère?


Il introduit ainsi la violence, cette prise de conscience se fait généralement par la violence qui est
infligée par un autre. Cela va alimenter une vision de l’autre comme ennemi et cette violence est
propice à la prise de conscience par le groupe ethnique de sa singularité : il peut se penser
comme victime -> suscite du nationalisme
par exemple : la violence propre aux pays coloniaux

Section 3 : l’État nation est-il dépassé?

1- la souveraineté de l’État menacée?

On a en effet des transformations assez profondes qui ces dernières décennies affectent la
scène internationale. Elles remettent en cause, au moins partiellement, l’autorité des états-nations.
Ils sont conduits à concéder des abandons de souveraineté.

Les états-nations doivent désormais faire face aux conséquences de la libéralisation des
échanges et la globalisation économique. On a désormais des entreprises multinationales qui
disposent d’une puissance financière considérable. Elles ont des dizaines de milliers de salariés
sur l’ensemble de la planète, elles touchent des millions d’utilisateurs, elles ont des CA qui
dépasse le PIB de certains États.

Ces entreprises ont certes une puissance financière mais aussi une puissance
diplomatique. Elles se dotent de départements « affaire publique », se sont des services qui

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essayent d’influencer les politiques publiques que mettent en place les États (armement, matière
naturelles).

Le processus de régulation normative (biens et capitaux) ne se fait plus seulement dans le


cadre des États, cela se fait de plus en plus dans le cadre d’organisations mondialisées.
par exemple : l’OMC, le FMI
Tous ces phénomènes contribuent à restreindre la marge de manœuvre des États nations.

On a un nombre croissant d’informations, de flux (financiers particuliers) qui échappent aux


États, c’est ce que montre l’extension des paradis fiscaux, le blanchiment d’argent…

En 1996, il y a eu le fameux « appel de Genève », se sont des juges anti-corruption


européens qui dénonçaient déjà ce phénomène et qui réclamaient pour y faire face la création d’un
véritable espace de droit européen.
« Échappant aux contrôles des états, la grande délinquance économique et financière prospère.
Elle fournit en abondance les capitaux dont les marchés financiers ont besoin. Plus les capitaux
criminels sont importants moins ils risquent d’être découverts. »

La capacité réglementaire des États se réduit, aujourd’hui, il leur est très compliqué de
mettre en oeuvre seul des politiques entièrement autonomes et souveraines.

Il lui faut prendre en considération une multitude d’acteurs privés voire publics à tous les
échelons.

Les politiques budgétaires et économiques des États, les investissements des États sont
dorénavant très largement conditionnées par des sociétés privées internationales.
par exemple : les agences de notation financière

L’État agit de plus en plus en interaction dans le cadre d’un processus de construction
collective de l’action publique, ce n’est plus seulement une production étatique des politiques
publiques.

P. Hassenteufel sociologie politique : l’action publique - 2008

On voit particulièrement avec la construction européenne : les états membres ont cédé une
partie de leur souveraineté à l’U-E dans de nombreux domaines.
par exemple : le commerce, l’agriculture, les domaines régaliens
par exemple : europol

Cela a une logique supranationale. Mais il existe aussi l’infranational, dans le cadre de la
police : malgré l’État centralisation la police est concurrencée par le secteur privé de la sécurité qui
concurrence de plus en plus l’État.

Depuis les années 1980 il y a une expansion considérable du secteur privé de la sécurité. Il
y a 150000 policiers nationaux contre 180000 dans le secteur privé.

La sécurité n’est plus seulement assurée par l’État. F. Ocqueteau, sociologue et politiste
observe qu’en France l’État n’a plus le monopole sur la sécurité : police entre État et marché -
2004.

Il y a aussi le développement des policiers municipaux. On a aussi depuis les années 1980
des maires qui ont développé ce secteur. Aujourd’hui on en a environ 30000.

V. Malochet les policiers municipaux - 2007.

Le domaine militaire connaît aussi des sociétés privées, sur les théâtres d’opérations ont
des entreprises privées qui vont assurer la logistique, la gestion de certains camps d’enfermement.

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En matière de justice les états sont aussi de plus en plus concurrencés par ce qu’on
appelle les procédures d’arbitrage : recours au niveau national qu’international à des entreprises
privées.
par exemple : des arbitres privés -> rapide, confidentiel

Cela peut être une conséquence direct du désengagement des états. Ils considèrent qu’ils
ne peuvent pas tout réguler, ils n’ont peut être pas les ressources financières pour assumer cela
seuls.

Le monopole des États dans la conduite des relations internationales est aussi de plus en
plus fragilisées. Ces acteurs étatiques sont de plus en plus concurrencés par des acteurs mafieux,
non étatiques, terroristes.

On le voit très bien avec la montée en puissance des réseaux terroristes


par exemple : Al Quaida
Leurs actions violentes à caractère terroriste ont modifié ces dernières années tous les enjeux
politiques, diplomatiques, militaires. Ils ont aussi un impact direct sur les principes qui régissent les
états de droit

Ces dernières décennies l’accentuation de la mobilité générale de la population et le


développement des nouvelles technologies de communication met à mal de plus en plus la
capacité des États à contrôler les mouvements d’individus et l’information.

Les États autoritaires (Égypte), pendant les événements des printemps arabes (décembre
2010) avaient des difficultés à contrôler l’information.

Et on voit aussi la crise des migrants (millions de personnes ont franchis les frontières
européennes) remet aussi la capacité des États nations à contrôler leurs frontières.

2- une crise de légitimité de l’État?

Pierre Rosanvallon la crise de l’État providence - 1981

La crise de légitimité renvoie surtout au triomphe des valeurs individualistes dans nos
sociétés modernes occidentales.

L’État providence se fondait sur certaines valeurs pour rapprocher les individus.
égalitarisme, la justice sociale et la solidarité

Que deviennent ces valeurs lorsque 2150 milliardaires concentrent entre leurs mains plus
d’argent que 60% de la population mondiale? (4,5 milliards de personnes)

Pour d’autres cette crise de légitimité s’explique par la méfiance ou l’absence de confiance
dont font l’objet l’État et ses représentants.

Mattei Dogan décédé en 2010, Philippe Garraud et Jean-Louis Briquet juger la politique - 2002

Le centre d’étude sur la vie politique française publie un baromètre de confiance envers les
institutions politiques, tous s’accordent pour dire que l’on constate une perte de confiance des
citoyens dans l’État.

De plus en plus de citoyens considèrent les gouvernants comme corrompus, dépourvus de


morale, font preuve de cynisme. C’est alimenté pour beaucoup par les médias parce qu’ils traitent
de plus en plus les phénomènes politiques comme une chronique judiciaire.
par exemple : l’affaire du sang contaminé

L’accentuation du discrédit des élites politiques et des institutions sur lesquelles se fondent
l’État moderne est aussi à relier à leur compétence. On a de plus en plus de citoyens qui
considèrent que les gouvernants ne sont pas assez compétents et efficaces.

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Dogan avance l’idée du décalage entre le discours/réthorique des candidats qui mettent en
avant des idées volontaristes et les conditions d’existence difficiles vécues par un grand nombre
de citoyens qui constatent que l’action de l’État n’améliore pas leur réalité vécue.
par exemple : les gilets jaunes

D’où la récurrence des sondages qui indiquent qu’une grande majorité des français ne se
sentent pas bien représentés et ne font plus confiance aux partis politiques traditionnels.

La banalisation de l’État en tant qu’instance privilégiée de l’instance politique.

La faible mobilisation des citoyens lors des scrutins en atteste.

Jean Yves Dormagin et Céline Braconnier - 2007

Ce processus d’effritements du monopole des institutions étatiques et des institutions qui


sont reconnues comme essentielles par l’État dans la gestion des affaires publiques on le constate
à travers le processus de désyndicalisation (5%), l’érosion du militantisme, 236000 adhérents au
parti socialistes en 2007 à 30000 aujourd’hui.

Ce n’est pas forcément synonyme de désenchantement démocratique, un autre rapport à


la politique se dessine moins centré sur l’État qui repose sur des registres d’actions qui sont plus
individuelles et de nature associatives.
par exemple : coordinations paysannes, de chauffeurs routiers
les mouvements des « sans » (papiers etc…)

On a des rapports à la politique moins stato-centrés mais ces mouvements obligent aussi
l’État à penser différemment la production des politiques publiques. Il doit dorénavant co-produire
ces politiques publiques en prenant en considération certaines idées mises en avant par certains
segments de la société.

Les cadres de la démocratie participative sont remis en jeux.


par exemple : le grand débat, la convention citoyenne pour l’environnement

Enfin, la crise de légitimité de l’État se manifeste aussi à travers l’activation ou la


réactivation de nombreuses revendications de type communautaires contre lesquelles s’était
imposé l’État-nation.
par exemple : enjeux ports du voile

Chapitre 2 : idéologie et doctrine politique

Les idéologies et doctrines politiques sont considérées comme importantes dans les
sciences politiques parce qu’on essaie de répondre à des questions considérées comme
fondamentales.

Comment les individus acceptent de vivre collectivement ensemble? Ou n’acceptent pas? Un


pouvoir? Une injonction?

Elles sont des représentations collectives qui imposent une hiérarchie de valeurs qui a une
influence décisive sur la façon dont les sociétés vont être gouvernées politiquement.

Section 1 : le libéralisme

Pour certains le libéralisme est un système démocratique qui passe par le respect de
certains droits, pour d’autres c’est une société civile autonome vis-à-vis de l’État, mais aussi la
globalisation de la loi du marché et des échanges.

1- les fondements du libéralisme politique

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Le libéralisme c’est une doctrine philosophique et politique qui va surtout se développer à
partir de la fin du XVIIème siècle et elle développe une critique du pouvoir monarchique absolu qui
selon eux est toujours susceptible de devenir despotique (porter atteinte aux individus).

C’est aussi une critique d’une concentration du pouvoir lié à une dimension religieuse.

C’est la contestation des états monarchiques dans un premier temps. La pensée libérale se
sont des aspirations nouvelles c’est initialement une attitude intellectuelle critique fondée sur la
raison et qui rejette toute forme de pouvoir qui peut être oppressive / tyrannique.

On va donc rejeter dans l’État et dans l’Église tout ce qui est susceptible d’entraver la
liberté des individus

Sur le plan religieux cela se traduit par la liberté de conscience. Ils mettent en avant selon
laquelle l’État doit se libérer de la tutelle ecclésiastique. Mais il doit aussi garantir à chacun le droit
de trouver son salut comme il l’entend.

La déclaration d’indépendance américaine du 4 juillet 1776, très marquée par la


philosophie des lumières, évoque un droit dont doit disposer chacun : le droit à la recherche du
bonheur.

Cette déclaration rédigée fait en effet référence à certains droits inaliénables dont doit
bénéficier chaque individus : le droit à la vie, à la liberté, à la recherche du bonheur comme il
l’entend.

Sur le plan politique le libéralisme pousse jusqu’à l’extrême l’idée contractualiste de la


forme de l’État (contrat social); si les individus ont eux-mêmes créé l’État pour les protéger, pour
garantir leur droits alors l’État ne doit pas menacer les individus. Il ne doit pas mettre en danger la
liberté.

On a une théorie de la limitation de la souveraineté de l’État. Cela a des conséquences


notoires en ce qui concerne l’organisation et les formes du pouvoir.

Il faut que les institutions soient représentatives : c’est le culte du droit et de la loi.
the rule of law

D’où la valorisation des assemblées législatives parce que c’est le refus de voir s’imposer
la tyrannie d’un homme ou d’une minorité (pouvoir absolutiste).

De plus les institutions de l’État libéral doivent être agencées d’une certaine façon pour
éviter qu’une institution ne s’impose sur les autres d’où la nécessité d’une séparation des pouvoirs
mais aussi d’un équilibre des pouvoirs.

Celui qui a pensé le mieux cette modernité libérale c’est John Locke (1632-1704) son
traité du gouvernement civil - 1690. Qui s’oppose à la vision de Hobbes.
Il développe une pensée libérale dans la façon dont il préconise d’organiser les pouvoirs
publics. On trouve aussi une dimension anticléricale au nom du principe de tolérance. Et une
vision anti-étatique mais aussi le fait d’être favorable au laissé-faire économique.

La pensée libérale se fonde sur la philosophie des droits de l’Homme qui va intervenir dans
le sillage des écrits de Locke. Et qui va trouver une application concrète dans la DDHC du 26 août
1789 qui met en forme les idées libérales.

Au XVII et XVIII siècle se développe l’idée que chaque individu a des droits naturels et
qu’aucune autorité ne doit contester ces droits naturels parce qu’ils sont attachés à la nature
humaine et parce qu’ils y sont attachés ces droits ne peuvent être limités ni par le pouvoir politique
ni par l’Église. Ils relèvent d’une législation naturelle et sont antérieurs au droit positif.
par exemple : le droit à l’existence, la liberté et la propriété

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Se sont des droits pré-politiques, ils concernent tout être humain. Ils ont une portée
universelle qui s’impose partout et en tout lieux.

Au XVIIIème siècle circule l’idée d’inscrire ces droits dans une déclaration écrite. L’objectif
est de transformer les droits naturels en droit positif. Si on les transforme en droit positif des
juridictions pourront s’y référer pour protéger les droits naturels.
par exemple : c’est ce que fait le conseil constitutionnel

La DDHC n’est pas la plus ancienne mais c’est celle qui a connu le plus de retentissement
international. Elle devient une référence notamment pour les élites politiques qui au nom du
libéralisme cherchent à combattre les régimes autoritaires.

De ce point de vue la DDHC présente quelques particularités : elle met en avant des droits
qu’on peut qualifier d’incontournables sur lesquels s’appuie philosophiquement le libéralisme : la
liberté individuelle, la propriété individuelle et le droit de résistance à l’oppression.

- la liberté individuelle c’est la caractéristique de la nature humaine : article 4 de la DDHC : la


liberté constitue le pouvoir faire tout ce sui ne nuit pas à autrui.
Mais cela veut dire aussi que la loi ne peut en aucun cas restreindre la liberté individuelle. La loi se
doit de garantir cette liberté.
La DDHC entend assurer la protection de l’autonomie individuelle contre toute les intrusions
extérieures du pouvoir. C’est aussi pourquoi elle reconnaît la sûreté c’est-à-dire la protection de
chacun contre les abus de pouvoir.
par exemple : la protection contre les arrestations arbitraires, liberté de culte…

- la propriété individuelle est considérée comme une condition de la liberté (Locke l’affirme), la
propriété c’est le fruit du travail de l’individu donc si on le dépossède de ce bien alors on le prive
d’une partie de sa liberté
C’est un droit inviolable et sacré (art 17 DDHC) sauf une exception on peut priver un individu de
son bien que lorsqu’on est l’État pour une raison de nécessité publique : une nationalisation,
expropriation mais en échange d’une indemnisation juste.

- le doit de résistance de l’oppression (art 2 DDHC), Locke évoquait déjà ce droit, si l’État viole sa
fonction juste il devient autoritaire en bafouant les droits naturels alors la résistance à cet État
devient légitime.
Si le peuple est opprimé alors il peut légitimement s’opposer à une autorité politique qui est
devenue tyrannique.
Ce sera repris par Benjamin Constant avec le concept de désobéissance civile un peu plus tard
dans principe politique - 1815 dans lequel il fait de la désobéissance une obligation morale contre
toute législation bafoue les droits naturels.
« Rien ne justifie l’Homme qui prête assistance à la loi qu’il croie inique » = inévitable
Le principe de l’égalité est au fondement même du libéralisme parce que le libéralisme
s’oppose au pouvoir monarchique c’est-à-dire à un ordre politique qui pose comme principe
essentiel le principe d’inégalité.
L’aristocratie est persuadée de sa supériorité par rapport aux autres groupes sociaux.
Face à cette aristocratie qui promeut sa supériorité les bourgeois libéraux vont promouvoir l’idée
d’égalité politique pour critiquer cette société d’ordre, ils vont promouvoir le culte de l’égalité
comme une arme politique pour s’opposer radicalement à la société d’ordre.
Art 1 : « les hommes naissent libres et égaux en droit »
Toutefois le principe d’égalité n’est pas véritablement reconnu comme un droit fondamental
imprescriptible. L’égalité entre les individus n’existe pas dans l’État de nature parce qu’il y a des
individus qui ont des qualités et compétences diverses.
L’égalité est un idéal philosophique qu’il faut essayer d’atteindre pour garantir au mieux tous les
autres droits.
Mais les révolutionnaires ne souhaitent nullement promouvoir l’égalité de condition entre
les personnes. Ils essayent d’interdir les inégalités politiques injustes, mais l’État n’a pas vocation
à gommer les inégalités inscrites dans l’État de nature.
par exemple : inégalités de richesse

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Parce que ces inégalités économiques et de richesse sont le fruit de travail, de compétences…
c’est très important parce que ça justifie un libéralisme économique.
Cette notion d’égalité est cantonnée au domaine de la sciences politiques, elle ne doit pas
affecter l’économie ou le marché. La DDHC essaye d’établir un rapport entre la liberté de l’individu
et l’égalité.
On considère que la liberté est une source d’autonomie, mais si chacun est autonome le risque est
d’avoir une société atomisée, sans cohésion.
Dans le même temps le principe d’égalité politique va permettre d’assurer une unité à cette
société qui risque de ne pas avoir de cohésion mais cette unité n’existe que dans l’ordre politique.

La DDHC ne s’arrête pas non plus à la mise en avant de droits naturels imprescriptibles.
Elle énonce que ces droits ne peuvent exister qu’à la condition de rencontrer une certaine forme
d’organisation du pouvoir qui va permettre à ces droits d’exister.
Elle repose sur 3 principes : l’idéal de la nation, le principe de la séparation des pouvoirs, le
principe de constitutionnalisme.

- le principe de l’idéal de la action : la DDHC affirme que (art 3) le principe de toute souveraineté
réside essentiellement dans la nation, nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui
n’émanent pas de la nation
La protection des droits et la recherche du bien commun nécessite la reconnaissance de la
nation comme lieu de souveraineté. La nation est une essence extérieure aux individus qui la
compose, elle est incarnée par l’Assemblée nationale. Et aucune autre faction particulière ne peut
se proclamer représentant de la nation.
Elle est importante parce qu’elle a pour objectif d’accompagner le développement des
droits fondamentaux

- le principe de la séparation des pouvoirs (art 16) toute société dans laquelle la garantie des
droits n’est pas assurée ni la séparation des pouvoirs déterminés n’a point de Constitution.
Ça abouti à 3 pouvoirs que théorise Montesquieu : exécutif, législatif et judiciaire

- le principe de constitutionnalisme c’est la technique qui permet d’établir et maintenir des freins
effectifs à l’action étatique
Ça suppose de mettre en place un pouvoir de la loi et du droit qui va se substituer aux
hommes. Le contenu de la Constitution c’est un rempart de l’arbitrage de l’Homme.
« la loi est la pierre angulaire de l’individu » -> chacun doit connaître ses droits et peut faire
prévaloir ses droits
Le constitutionnalisme consiste à la mise en place d’un gouvernement dont on peut
contrôler l’action. Il fait donc parti intégrante de la philosophie libérale. Il suppose la limitation du
pouvoir politique : le rôle de l’État doit s’arrêter là où commence la sphère privée. Donc il faut
instaurer des institutions pour protéger
par exemple : la CNIL
Pour autant on ne peut pas limiter le libéralisme à la seule démocratie et au seul respect de la
DDHC.

Ce qui fait la singularité du libéralisme c’est la mise ne avant du repli de l’État dans une
sphère la plus minimale possible. Le principe fondateur du libéralisme repose sur laquelle la
société civile incarnée par l’idée de marché doit être la seule à réguler les besoin de ces individus.

On ne veut pas que l’État intervienne dans le marché. C’est le rejet de toute autorité
extérieure à la société civile (définie sur la base du marché).

2- l’unité de pensée : libéralisme politique au libéralisme économique

La philosophie libérale est aussi liée à l’idée de marché, il acquiert aussi cette dimension à
partir du XVIIIème siècle avec l’accélération de la production, des échanges marchands et on a
certains penseurs libéraux qui vont s’appuyer sur la philosophie libérale pour developper une
théorie qui est celle de la régulation de la société par elle même.

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La société de marché devient une nouvelle représentation du social, l’économie devient
pour certains une nouvelle façon de comprendre mais aussi d’expliquer le lien social.

C’est le marché économique qui est pensé comme le vrai régulateur de la société.

Parce que les principes d’utilité et d’intérêt sont aussi considérés comme primordiaux pour
leur permettre d’accéder au bonheur. Derrière cette mise en avant du marché on retrouve les
fondements du libéralisme politique.

Toutes les idées participent d’un même refus : l’opposition à un certain mode d’institution
d’autorité susceptible de restreindre les libertés.

Il y a toujours un même principe qui s’affirme : l’autonomie individuelle. On dénonce toutes


les souverainetés absolues.
souveraineté de l’État autoritaire dans la politique, souveraineté de l’État
interventionniste dans l’économie

Il existe un lien très étroit entre la philosophie de la protection des droits des individus et le
constat par le libéralisme économique du caractère organisateur des principes qui doivent réguler
les marchés.

Cette unité libérale on la retrouve mise en avant par beaucoup de penseurs à travers les
vertus du commerce.

Montesquieu plaide pour l’ouverture des économies : « c’est presque une règle générale
que partout où il y a des mœurs douces (démocratiques) il y a du commerce et que partout où il y
a du commerce il y a des mœurs douces »

Le commerce génère des sociétés plus pacifiées.

Ce libéralisme repose sur deux affirmations fortes :


- il est impossible que l’intérêt particulier ne participe pas à l’intérêt général
On retrouve cette affirmation chez beaucoup de libéraux notamment Turgot et Adam Smith (1723
- 1790) recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations - 1776 la concurrence
joue un rôle particulièrement bénéfique
Il met en avant le concept de la main invisible : chaque individu met en avant son propre
intérêt pour réaliser un profit : il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre
nullement dans ses intentions. C’est le marché, c’est les échanges et le commerce.
Cette main invisible fonctionne comme un mécanisme de libération. C’est ce qui permet de
coordonner les intérêts individuels. C’est ce qui permet à un intérêt général d’advenir.
Il y a donc un ordre spontané qui est celui du marché, une forme d’harmonie sociale, il y a
une articulation naturelle entre l’offre et la demande dans le respect de la liberté de chacun, dans
une logique où chacun dépend de l’autre pour satisfaire ce dont il a besoin mais cela aboutit à un
bien commun profitable à tous.

- le rôle bénéfique de la concurrence, on revient sur Sieyes « ne sait on pas que tout ouvrage
dont on éloigne la libre concurrence sera fait plus chèrement et plus mal » c’est ce qu’affirme
aussi Adam Smith, lorsque l’on met de la concurrence cela permet de déterminer des prix
naturels.
Lorsqu’il y a concurrence les mécanismes spontanés du marché sont préférables à la loi
des Hommes parce qu’ils sont automatiques et impersonnels. Alors que la loi humaine dépend de
l’appréciation de l’Homme et comme il peut se tromper / veut tromper la loi humaine est faillible.
Sur la base de ces deux principes le rôle de l’État s’en trouve diminué : si les interêts privés
débouchent sur l’intérêt général ce n’est pas l’État qui incarne l’État général, au contraire, il
empêche sa réalisation.
Si la concurrence est un bienfait alors toute intervention de l’État va entraver cette
concurrence qui est libre et naturelle. Alors toute intervention de l’État empêche l’avènement d’une
société heureuse.

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Au mieux les libéraux considèrent que l’État garanti le bon fonctionnement de la société
marchande mais refuse toute autre intervention.

Mais il existe deux limites à cette doctrine : le monopole et les externalités négatives.

L’idée de concurrence est centrale mais le marché actuel dans certains secteurs répond au
libéralisme. On peut voir se créer un monopole ou un cartel, on peut voir un « renard libre dans un
poulailler libre » - Jean Jaurès.

Certaines entreprises ne seront donc plus concurrencées ou très peu, le secteur leur
devient quasiment acquis.
Le Sheman anti trust act : 2 juillet 1890 qui vise à limiter la concurrence. C’est pragmatique : on
vote une loi auprès de l’État qui va intervenir pour éviter cette déviance du libéralisme.
Donc si on laisse l’État intervenir alors on brise le principe du laisser-faire.

Le monopole est le prix à payer pour une économie ouverte. On ne peut pas trouver de
solution totalement adéquate contre le monopole donc on fait intervenir l’État.

A. Marshall (1842 - 1924) va developper le concept d’externalité. En tant qu’acteur on


cherche à satisfaire nos propres intérêts. Mais ce que chacun fait peut avoir des conséquences
positives ou négatives sur les autres.

Les intérêts privés peuvent ne pas rencontrer l’intérêt de tous. L’État va taxer lors d’une
externalité négative.

L’État doit essayer de modifier le comportement nuisible de certains acteurs.

On peut donc affirmer que libéralisme politique et économique vont de paire. On refuse
l’intervention de l’État dans la définition du social, ce qui divise souvent les libéraux c’est la place
que prend l’État.
D’autres libéraux s’appuient sur J. Rawls (1921-2002) théorie de la justice - 1971 qui préconisent
une intervention de l’état en faveur des plus démunis.
Le libéralisme de l’équité.

3- la radicalisation de l’idée libérale à travers ce qu’on appelle les libertariens

Elle part d’un principe simple : si quelque-chose appartient à l’individu c’est lui même donc
nous avons la propriété absolue sur notre corps et notre esprit.

L’État repose sur un rapport de force illégitime donc il est en capacité de nous imposer des
choses que l’on ne veut pas.
par exemple : le masque

Les libertariens refusent la capacité ou la volonté de l’État à définir le bien commun : le


bonheur pour tous.

Le fait de conjuguer l’anarchisme au capitalisme se nomme l’anarcho-capitalisme.

Entre le libéralisme politique et le capitaliste se créer un pont, tous les eux refusent l’État
dans la sphère culture et morale.
par exemple : en France il existe des libéraux comme Macron ou Madelin
mais on est loin des libertariens

Les libertariens refusent le jeu démocratique :


- sur soi-même : droit de propriété absolue. Le jeu démocratique c’est la majorité qui impose sa
volonté donc c’est l’exploitation des majorités sur les minorités donc c’est immoral

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- au nom de quoi la majorité a raison ? Au nom de quoi elle est légitime à imposer des choses ?
- ils encouragent à résister à l’État donc ils prônent le Droit de légitime défense.
par exemple : si l’État me porte atteinte, viole ma liberté, je peux je dois lui
résister.
Mais il ne faut pas porter atteinte ou causer des dommages collatéraux à un tiers innocent.
C’est l’État qui est l’agresseur.

- ils revendiquent aussi la suppression de l’impôt : l’impôt est du vol, la conscription :


dépossession de la propriété qu’on a sur soi-même, toutes les réglementation contraignantes.

Cette résistance est virtuelle, théorique et concerne le débat d'idées. L’idée générale est la
révolution culturelle.

On amène de plus en plus de personne à considérer que le marché est le remède à tous
les maux engendré par l’État.

Le marché serait donc la solution à tous les problèmes étatiques.

Leur but est de soutenir les œuvres et hommes politiques qui vont dans ce sens. C’est la
politique publique de désengagement de l’État.

Il y a une pression politique à travers des think tank qui sont des laboratoires d’idées. Cette
pression est très forte en Angleterre, aux États-Unis.

par exemple : Cato institute

Ils participent aux campagnes politiques pour discuter de ces idées là.
par exemple : aux États-Unis, le mouvement Tea Party était très actif pendant la
présidence d’Obama, opposé à la logique interventionniste de l’État fédéral et
donnait le slogan : « moins de gouvernement, moins d’impôts »

Ron Paul, ouvertement libertarien, crée des investitures des Républicains en 2012 : le
Libertarian Party en 1971 aux E-U.

Il y a aussi des personnalités importantes dans la diffusion de ces idées libertariennes.


par exemple : Jimmy Wales (inventeur de Wikipedia)

A. Greenspan, le directeur de la banque centrale américaine, jusqu’en 2006 était


ouvertement libertarien.

Dans le show business Brad Pitt dans Clint Is Wood était libertarien.

S. Caré, la pensée libertarienne, au PUF en 2009 : soutient que l’individu a un droit naturel
de propriété sur lui-même et que rien ne peut justifier la violation de ce droit.

Pour respecter au mieux ce droit il faut le faire par le biais du marché. Les échanges, la
concurrence doivent être soumis au principe du laisser-faire.

Selon eux, on a pas besoin de l’État, la liberté contractuelle qu’on dispose, notre
autonomie, notre responsabilité individuelle nous permet d’être avec les autres, en accord avec
eux, de répondre de manière plus juste et efficace à tous les problèmes qui se posent.

Tout ce qui est librement consenti par les individus est considéré comme juste. On peut
avoir des échanges avec n’importe qui. Si l’accord est mutuel alors il n’y a pas de problème.

Tout ce qui est fondé sur un rapport de commandement est injuste, illégitime.

C’est ce que soutient Lysander Spooner, 19e siècle, outrage à chef d’État 1991 :

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« Tout gouvernement n’est qu’une association secrète de voleurs tyran et assassin dont le but est
de voler et asservir »

Dans le champ économique nous avons aussi Milton Friedman qui prône le
désengagement de l’État, mais aussi la privatisation de tous les secteurs de l’économie.

Il cherche l’abolition de toutes les contraintes qui pèsent sur le marché du travail donc plus
de salaire minimum, pas de chômage, ni syndicat.

R, Nozick, le conseiller de R. Regan : prônait à la fois anarchie, état et utopie. Selon lui,
pas besoin de l’État pour réguler la société.

Le droit peut aussi être produit par les acteurs privés, sur lequel s’accorde les acteurs
économiques pour satisfaire les consommateurs. Le but est de dissoudre le politique dans
l’économique.

Il faut dissoudre les rapports de force de la politique dans des rapports d’échange : ceux du
marché.

La pensée était profondément apolitique, on refuse l’idée même d’un vivre ensemble, fondé
sur un idéal commun, dont l’État contribue à définir les contours.

La discussion collective n’aurait aucun intérêt, aucun sens pour le bien communalisation

En revanche, ce qui a du sens c’est le marché, le lieu où d'épanouir les minorités où l’on
peut échapper à la tyrannie de la majorité. Ou l’individu est autonome et fait ce qu’il veut, c’est la
modernité.

Il y a tout de même une dimension utopique dans ce socle doctrinaire libertarien. Il y a


aussi une utilisation pratique.
par exemple : un arbitrage privé qui ne passe pas par la justice de l’État

Ils espèrent aussi un aménagement du territoire : des ghettos de riches. L’idée que
certaines personnes vont décider en accord, de vivre ensemble dans des terrains privés. Et à
l’intérieur c’est un vivre ensemble, et on donne des règles à l’intérieur
par exemple : en Afrique du sud, dans le sud de la France, aux E-U il y a des villes
à caractère privé

Section 2 : le refus traditionaliste et des utopies anti-libérales

1- Le conservatisme

Être conservateur est attitude politique, on entend par là, quelqu’un qui ne veut pas que les
choses changent donc favorable à la conservation de l’ordre social et politique existant.

Le conservatisme est une doctrine intellectuelle et politique. Cela diffère selon les auteurs
et les pays.

Cela peut aussi être rattaché au traditionalisme qui a été amené à s’exprimer lors de la
révolution française en 1789 : les penseurs sont contre cet épisode historique qui a formalisé cette
pensée conservatrice.

Quelques intellectuels sont inquiets et critique de la révolution française : ils ne supportent


pas la remise en cause des institutions traditionnelles qu’incarnent la monarchie.

Un des premiers a été E. Burke, c’est un philosophe irlandais qui a publié un ouvrage sur la
situation de la France. Il critique la révolution française et ses principes, la philosophie des
lumières et l’idée de confiance dans le progrès.

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Il critique aussi le caractère abstrait des droits de l’Homme et le dérèglement des mœurs
dans la société. L’anarchie aussi a été conduite par ces principes.

En résumé, il critique la modernité elle-même. La modernité serait le mal, l’ordre et


l’autorité tel qu’ils se sont établis depuis des millénaires notamment via l’ordre monarchique
représente le bien.

La pensée conservatrice se répand à mesure que la révolution française progresse dans le


temps : c’est une forme contre révolutionnaire qui critique des fondements des procédés et des
résultats auxquels elle abouti.

Il y a parmi eux des réactionnaires et traditionalistes. Dont J. De Maistre et Louis Gabriel de


Bonald qui sont deux philosophes français.

De Maistre (1753 - 1821) a publié considération sur la France en 1796. Banale théorie du
pouvoir politique et religieux. Ils demandent tous les deux la restauration de la monarchie en
France et défendent l’idée selon laquelle l’Histoire particulière de la France, ainsi que sa tradition
particulière se sont construites et enracinées au fil des siècles.

Cette tradition séculière, ils la défendent contre l’abstraction universalisant et anti-historique


des lumières qui s’appliquerait en tout lieux.

Le rôle de la providence et le rôle de Dieu ne sont pas contre la raison.

La conception de l’Homme est celle selon laquelle il serait un être faible, dans le sens où il
dépend de la société particulière dans laquelle il s’insère.

Cette société a des caractéristiques particulières : l’individu y est autonome, il est


entièrement libre de son devenir.

Chaque homme et chaque société ont des caractéristiques particulières et la préservation


de ces traditions s’est établie au fil des siècles.

Ce mouvement politique conservateur est suivi par certains artistes, écrivains, issus du
romantisme.
par exemple : Chateaubriand investi ces thèmes dans le journal ultra royaliste
« le conservateur »

Il y fait 4 grandes critiques de la révolution française de 1789 et des idées libérales de cette
révolution. Ses critiques se basent sur l’idée de rationalisme.

Les conservateurs estiment que l’idée de raison est extérieure aux individus : elle est liée à
Dieu et à la providence. Celui qui a raison c’est Dieu, pas l’homme. C’est Dieu qui décide de la
conduite des hommes. Dieu décide du devenir des hommes.

Les révolutionnaires sont donc considérés comme orgueilleux à cause de leur conception
de la suprématie de la raison humaine.

« La raison humaine est une pollution » dit De Bonald. Pour lui, l’important c’est la religion
qui véhicule les vérités éternelles et indiscutables. La Religion est dans le vrai.

Il fait aussi des critiques à caractère politique : il prône l’idée démocratique. Il faut ouvrir le
pouvoir au plus grand nombre et à tous.

C’est la raison pour laquelle les conservateurs récoltent l’anarchie, le désordre.


par exemple avec l’épisode de la terreur avec larévolution finit dans un bain de
sang de 1793 à 1794

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Il cherche une stabilité politique : le respect de la coutume, le respect des traditions. La
négociation démocratique apporte des confusions.

Il fait aussi une critique sociologique : aux yeux des conservateurs, le danger mortel et
funeste c’est l’individualisme (idéologie selon laquelle l’individu est au centre de tout).

Une société n’est pas une addition d'individus libres, ils ne sont pas entièrement libres et
autonomes. Au contraire, la société est un corps uni et vivant.

On forme un corps et il n’obéit pas au désir de chacun. Mais il obéit aux traditions, aux
règles immuables, présentées comme éternelles, et qui sont fixées par Dieu, la religion, l'Église et
la monarchie.

Il y fait aussi une critique de l’universalisme : cette liberté au contenu abstrait, mise en
avant par les révolutionnaires qui pourrait s’appliquer à tous les individus ne voudrait rien dire.

C’est l’ancrage de chacun dans une communauté particulière qui conditionne la vie en
société.

Le point commun de ces critiques c’est que pour les conservateurs, les personnes doivent
se soumettre à un ordre qui les dépasse : religieux, transcendent, traditionnel ou encore
monarchique etc… Donc à un ordre immuable qui permet de régler politiquement le régime, la
société et de stabiliser politiquement les choses. Et ce, pour le bien de tous.

Il existe des sous-courant dans le conservatisme : - le conservatisme libéral.

Il est visible en Grande Bretagne, Tory était le parti conservateur en 1834.

Ce parti soutient la monarchie anglaise, il soutient les valeurs monarchiques, les coutumes.
C’est une forme de conservatisme qui sait s’associer à la modernité.

Margaret Thatcher était une conservatrice au niveau des valeurs, mais avec une politique
ultra libérale en privatisant les secteurs publics.

- le traditionalisme conservateur

En France : on a un traditionalisme conservateur. Il est incarné par la figure de Charles


Maurras, à la tête de l’action française. Il s’agit de l’extrême droite.

Ce parti prône le nationalisme intégral. Il affirme tout d’abord la nécessité d’une société
d’ordre qui, selon Maurras, est celui des 40 rois qui en 1000 ans ont fait la France.

Maurras refuse ceux qu’il appelle les allogènes : les étrangers perturbateurs et
inassimilable avec un discours antisémite particulièrement haineux.

Il prône aussi un catholicisme exacerbé : les messes en latin. Et un repli nationaliste (se
replier sur soi) pour permettre une forte unité nationale. Les allogènes viendraient polluer la pureté
du peuple français.

B- l’utopisme socialiste libertaire et l’anarchisme

L’utopisme socialisme libertaire a été expliqué par P. J. Proudhon et dans anarchisme de


M. Bakounine.

Qu’est ce que la propriété, 1840, de Proudhon


Bakounine, étatisme et anarchie, 1873

Les deux idées ne sont pas totalement opposées au libéralisme. Elles se marient assez
bien si on considère que le libéralisme c’est promouvoir l’individu face à l’oppression du système.

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Si on considère que c’est la défense des libertés fondamentales, et individuelles. Et se
marie fort bien si le libéralisme c’est réduire la sphère d’intervention de l’État.

Mais ici, ce qui est pris pour cible c’est le système capitaliste, soit le mode de production et
le mode de développement qu’a choisi le libéralisme : le capitalisme.

Il est vu comme une menace des libertés individuelles.

L’idée du socialisme libertaire de Proudhon se résume par la mise en avant d’une idée
simple : essayer de garantir la liberté totale de chacun contre toutes les autorités.

En même temps, il veut réaliser une démocratie socialiste c’est-à-dire mettre fin aux
inégalités sociales les plus flagrantes : les très riches / très pauvres.

Il veut développer solidarité entre les individus. Il veut concilier liberté et socialisme

Pour cela il faut abattre 2 choses : l’État et le système capitaliste.

L’État pour Proudhon n’a fait que croître durant l’histoire de France et est devenu toujours
plus important avec toujours plus de pouvoir et s’est centralisé.

Il concentre entre ses mains toute la puissance politique ce qui est un véritable risque pour
les libertés individuelles parce qu’il aura toujours tendance à abuser de son pouvoir.

Il veut passer de la démocratie à un régime autoritaire.


Il veut un régime autoritaire où l’État ne domine pas la société et n’impose pas sa logique.

Cette logique bafoue les libertés de chacun et devient un instrument d’oppression qui
détruit les libertés individuelles.

« l’individualisme est le fait primordiale de l’humanité » - Proudhon

Le capitalisme n’assure pas l’autonomie de l’individu c’est un système oppressif dans


lequel l’immense majorité des travailleurs est exploité par une minorité : les individus qui disposent
du capital.

« la propriété c’est le vol » : il ne s’en prend pas directement au principe de propriété :


« nous voulons la propriété pour tout le monde »

Comme ça, il dénonce l’usage égoïste de la propriété, qui place les ouvriers sous la
domination, sous le joug de quelques employeurs.

Un système collectiviste ne serait pas la solution au capitalisme. Il s’en prend au


communisme et le considère comme un remède ridicule à la société industrielle.

Si on met en place le communisme, on change une oppression étatique par une autre.

Proudhon prend ses distances avec Marx.

Il propose une troisième voie : l’organisation mutuelliste de l’économie mais aussi de la


société dans son ensemble.

Mutuelliste : l’exploitation des travailleurs sur fondement économique

Les réformes politiques que l’on pourra entreprendre ont un effet limité sur le système
capitaliste et ne font que retarder le moment de la révolution.

Dans la démocratie représentative on y trouve que des bourgeois, pas d’ouvrier.

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Il se forme un paravent des classes dominantes pour exploiter les ouvriers.

Il faut se séparer de l’ordre bourgeois, refuser l’élection parlementaire, qui est un leurre.

La démocratie ouvrière c’est la prise du pouvoir par les ouvriers eux mêmes
par exemple : des associations ouvrières, les coopératives ouvrières de production
dans les années 1830.

C’est un exemple à suivre pour permettre l’émancipation des ouvriers des bourgeois.

La forme ouvrière de production s’organise autour d’un principe qui selon Proudhon devrait
s’appliquer à toute la société.

Mutuellisme est l’idée selon laquelle qu’il y a une égalité de chacun dans le travail.

C’est un échange librement consenti. On s’engage librement dans le travail avec d’autres.
On récuse l’idée de patronat, pas de chef à qui l’entreprise appartient. C’est de l’auto-gestion.

Il y a mutualisme : « quand dans une industrie tous les travailleurs au lieu de travailler pour
un entrepreneur, qui les paye et garde leur produit sont censés travailler les uns pour les autres et
concourt ainsi un produit commun dont ils partagent les bénéfices ».

C’est un échange égalitaire, équitable et réciproque. C’est le partage du fruit de leur travail
appliqué à la société civile toute entière.

Au lieu d’avoir un État fort, centralisé il y’a une nécessité de mettre en place des
Républiques fédérées et auto gouvernées.

Le modèle s’applique dans le champ politique et économique.

Il n’y a plus de salariées soumis, mais des ouvriers qui accèdent à la propriété en
contrôlant eux-mêmes les moyens de production et par le biais d’un conseil élu ils administrent
eux-même leur entreprise. C’est le principe d’auto-gestion.

Les ouvriers s’applique à eux mêmes des décisions qui émanent des ouvriers et cela éviter
l’appropriation par quelques-uns des richesses.

Cela se base sur des principes philosophiques :

Égalité : mise en avant par Proudhon qu’il favorise la solidarité entre les individus. Il y a un rejet
des comportements strictement matérialistes, de l’Appât du gain. C’est un produit profitable à tous.

Pluralisme : défense d’une valeur libérale. Lorsqu’il y a du pluralisme, c’est un moyen d’éviter les
hiérarchies dans le domaines économique au niveau de l’entreprise. Des petites unités de
productions en concurrences les unes avec les autres.
C’est un système concurrentiel au niveau des prix ce qui permet d’avoir des prix justes et
évite aussi la quête effrénée du profit.

L’anarchisme c’est le rejet du libéralisme. Le 19ème siècle cherche la place l’individu au centre des
réflexions. C’est le siècle des doctrines sociales.

À la fin du 19e, un nouveau discours révolutionnaire fait son apparition : c’est le refus de
l’autorité : l’anarchisme.

Les anarchistes sont nombreux : la plupart ont une conviction commune qui les rapproches
: la source de toutes les oppressions résident dans les structures d’autorité.

C’est une emprise insupportable, arbitraire sur les individus.

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Sébastien Faure va créer un journal nommé « le libertaire » en 1895 qui diffuse la pensée
anarchiste.

« C’est la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale et la haine de toutes les
contraintes qui procèdent des institutions basées sur ce principe. L’autorité revêt trois formes
principales, engendrant trois groupes de contrainte »

Ce qui pose problème c’est la forme politique (l’État), la forme économique (le capital) et la
forme orale (la religion).

On veut la mise en avant de l’autonomie de l’individu, sa spontanéité.

« Ni Dieu, ni Maître » qui incarne le refus de toute forme d’autorité, ni spirituelle, ni temporelle.

Il y a donc une révolte violente mise en avant par de nombreux anarchistes qui avancent ça
comme une nécessité, un impératif absolu.

Par exemple M. Bakounine, ou P. Kropotkine (la morale anarchiste, 1869 ; le principe


anarchiste, 1913) : qui parlent de la mouvance insurrectionnel.

Selon eux, il faut suivre l’instinct individuel, la spontanéité qui s’exprime par la révolte. On
est libre quand on se libère de l’oppression.

Ce qui permet une révolution internationale qui légitime cette violence pour affaiblir les
gouvernements nationaux, donc s’en prendre aux représentants de l’État. C’est la mise en avant
de la propagande par le fait.

On prépare les esprits libres à la révolution qui permettra de rejeter toutes les structures
d’autorités. C’est la justification de l’assassinat politique, des actes que l’on peut qualifier de
terroristes.

« la révolte permanente par la parole, par l’écrit, le poignard, le fusil, la dynamite, tout est bon pour
nous qui n’est pas la légalité » = tout est bon tant que ça combat l’État

C’est aussi justifié car l’arme des déshérités.

Ceux qui utilisent ces armes, au 19e siècle sont les anarchistes. Ils tuent des civils.
par exemple : Ravachol : anarchiste est identifié par Alphonse Bertillon
second exemple : Vaillant, prend de la dynamite et la jette dans l’hémicycle de
l’assemblée nationale (lois scélérates : privation de libertés pour combattre
l’anarchisme)

Ils ont une logique anti-libérale pour 3 grandes raisons.

- Ils refusent le contractualisme sur lequel se fonde la doctrine libérale.


Les anarchistes partent d’une conception de l’homme et de la société aux antipodes de la
philosophie du contrat social.

Les auteurs contractualistes partent soit de l’idée que l’homme est dégradé (Hobbes).
Soit que l’homme est incapable de régler seul les conflits qui pourraient l’opposer aux
autres (Locke). C’est pour lui la justification de la puissance de l’État par le contrat social
(Léviathan).

Seule cette puissance publique pourra assurer la sécurité de chacun et faire accéder
chacun au bonheur.

Cette vision est dénoncé par l’anarchisme : l’être n’est pas dégradé, et peut satisfaire ses
besoins sans être violent, et sait sur le plan moral rechercher seul le bonheur.

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L’homme est apte à s'auto-gouverner. Donc si l’homme peut s’auto gouverner il n’a pas
besoin de contrat social pour créer un État qui va lui prendre une part de la souveraineté. C’est un
processus de dépossession du pouvoir que chacun a sur lui-même.

C’est donc un rejet total de l’État alors que certains libéraux acceptent l’État un petit peu.
par exemple :Locke ne rejette pas l’État parce qu’il peut aider à garantir les
droits naturels

Certains penses qu’il doit jouer un rôle contre les externalités négatives.

L’anarchisme condamne la figure de l’État et la bureaucratie de manière totale et absolue

Lorsqu’il y a État, il n’y a plus de spontanéités individuelles. À chaque fois que l’État
intervient, c’est pour restreindre la liberté de chacun.

Max Stirner : l’unique et sa propriété, ouvrage publié en 1944 : « l’État ne poursuit jamais qu’un
seul but : limiter, enchaîner, assujettir l’individu »

La religion est aussi prise pour cible pour les mêmes raisons. Toutes les morales établies
au nom d’un Dieu sont considérées par les anarchistes comme affaiblissant le sens critique de
chacun.

C’est pour eux une emprise insupportable sur les esprits.

Les esprits doivent rester absolument libres.

- Ils rejettent le capitalisme qui serait à la source de nombreuses injustices entre les
individus.
Le système permet à quelques-uns (banquier, décideur du monde de la finance etc…)
d’avoir un énorme pouvoir (politique, financier etc…)

C’est contraire au principe d’égalité des individus dans le cheminement de la décision.

La minorité surpuissante va porter atteinte à la majorité touchée par la pauvreté.

Cela se manifeste de manière spectaculaire dans les actions que conduisent les activistes
qui se revendiquent du « Black Block » (groupuscule libertaire qui se regroupe à l’occasion du
congrès de l’OMC).
par exemple : Ils se regroupent à l’occasion du congrès du G8

C’est le principe de Guérilla urbaine, s’en prenne à tout ce qui appartient à l’État. Ils s’en
prennent aux forces de l’ordre, le bras armé de l’État.

Ils s’en prennent au symbole du capitalisme : les banques, compagnies d’assurances, les
chaînes de restaurations rapide, aux enseignes de grand magasins… en bref à toutes les
incarnation des dérives de la mondialisation libérale.

Chapitre 3 : les régimes politiques

L’organisation des pouvoirs tel qu’ils sont mis en place par l’État est fixé par les règles
constitutionnelles, les différentes formes de l’État.

J.L Quermonne, les régimes politiques occidentaux, dit : « l’ensemble des éléments d’ordre
idéologique institutionnel et sociologique qui concourent à former le gouvernement d’un pays à une
période déterminée ».

Les penseurs du politiques veulent trouver le régime politique idéal donc à partir du 20e
siècle il y a l’apparition d’un nouveau type de régime.

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C’est le développement des démocraties pluralistes comme les régimes totalitaires.
par exemple : nazi d’une extrême violence il y a une redéfinition du rapport au
politique

1- les classifications traditionnelles

A- Aristote (-385 à -322)

C’est un philosophe Grec de l’antiquité, souvent considéré comme le fondateur de la


réflexion sur la classification politique.

« l’homme est un animal politique »


Pour comprendre comment l’animal politique agence les institutions qui vont lui permettre
de gérer au mieux la cité, la polis.

Son ouvrage La Politique, -340 est le premier traité de philo politique de la Grèce ancienne.
Dans ce traité, il va essayer de typologiser les régimes de l’ère Européenne
à la fois Grec et Barbare il y a 158 régimes de cités États de taille réduite.

Il fait une analyse morale et cherche des régimes vertueux, de bons régimes.

Qui se fixe pour objectif l’intérêt général, le bien commun, la justice et cherche donc à
valoriser la chose publique donc l’intérêt général.

Les régimes corrompus ne cherchent pas l’intérêt général, mais les gouvernants ne
recherchent que leur propre intérêt. C’est la prédominance de la cupidité, la jouissance
personnelle, la cruauté.

Il y a une dérive des régimes justes qui sont peu à peu transformés en régime injuste c’est
la dépravation typologie.

Lorsqu’il y a 1 seul titulaire : royauté -> devient une tyrannie quand elle est corrompue
Plusieurs titulaires : l’aristocratie -> lorsqu’il y a corruption tend vers l’oligarchie
Multitude de titulaires : République -> lorsqu’il y a corruption tend en démocratie

La tyrannie c’est une monarchie qui cherche l’avantage du monarque.

L’oligarchie cherche l’avantage des gens aisés.

La démocratie vise l’avantage des gens modestes. C’est le gouvernement des pauvres qui
va s’exercer contre les riches et va chercher à s’accaparer le bien des riches

Les bons régimes sont :

- la République quand la démocratie est tempérée et cherche le bien commun


- l’aristocratie : le gouvernement des meilleurs donc ceux qui sont le plus capable
intellectuellement, et les plus fortunées, grâce à leur intelligence, peuvent gouverner avec
modération.
Peut devenir une oligarchie quand les aristocrates vont penser à accumuler des richesses pour
eux-même. Alors la corruption va peu à peu s’installer. Donc c’est une minorité qui peu à peu va
penser à faire fructifier ses intéressants propres.

En ce qui concerne l’organisation des fonctions : pour les fonctions délibératives on s’en
remet au législatif, pour la magistrature l’exécutif et pour ce qui est de rendre la justice c’est le
pouvoir judiciaire.

Mais il n’existe pas encore à cette époque la théorie de la séparation des pouvoirs; c’est
une séparation fonctionnelle et non organique qui est assurée par un même individu mais confiée
à des organes différents.

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Chaque pouvoir est confié dans des mains différentes.

Sur de petits territoires cela biaise sa classification.

La monarchie ne confie jamais vraiment le pouvoir d’un seul totalement. Et la démocratie


jamais le pouvoir de tous.

En réalité, le pouvoir est le plus souvent celui d’un petit nombre, soit de tous : le peuple, ou
ses représentant. Ou dans les régimes autoritaires on procède avec l’armée, un clan, une minorité
etc..

B- Montesquieu (1689-1755)

Il crée un ouvrage dans lequel il théorise la séparation des pouvoirs.

Il est impressionné par le régime parlementaire britannique notamment la chambre des


Lords.

Pour éviter une trop forte concentration du pouvoir législatif qui risque d'empiéter sur
l’exécutif on divise en 2 chambres.

Il s’inspire de Locke, avec sa trilogie des pouvoirs qui fait une distinction entre l’exécutif, le
législatif et le pouvoir fédératif. Cela conduit à des relations internationales.

Mais Montesquieu reste obnubilé par une idée : éviter que le pouvoir ne débouche sur une
forme d’absolutisme. En effet, il faut éviter une trop grande concentration de la domination.

Il faut donc éviter de donner trop de pouvoir pour qu’une institution en prenne trop.

Sinon, les libertés individuelles vont en pâtir. Mais aussi le fonctionnement du régime dont
3 formes peuvent en naître :

- la Monarchie qui peut se corrompre en despotisme quand le monarque en vient à s’imposer par
la violence. Quand le monarque en vient à utiliser la peur ou la crainte pour imposer son pouvoir

- l’Aristocratie : quand la jouissance personnelle surpasse la modération on rentre dans une


oligarchie. On peut utiliser le pouvoir pour l’intérêt général ou nous même

- la Démocratie peut se corrompre en despotisme quand la vertu est remplacée par la démagogie

Il faut installer des contres pouvoirs : le pouvoir doit arrêter le pouvoir, la séparation des
pouvoirs. Les mains pour contrer le pouvoir.

Les trois pouvoirs doivent s’équilibrer et se neutraliser.

Le monarque a le pouvoir exécutif, on doit lui confier face au législatif. Qui a le droit de
veto, possibilité de s’opposer à une promulgation, pouvoir d’amender la loi.

Le législatif a la possibilité qu’on lui confère de contrôler l’exécution des lois. Il peut vérifier
si l’exécution est bien faite et sanctionner un ministre qui n’applique pas bien la loi.

Le judiciaire ne doit pas intervenir dans la vie politique il est indépendant car il juge le
destin des hommes.

Il y a un lien entre les formes constitutionnelles et les principes de chaque régime : un


mode de gouvernement, un régime ≠ agencement de règle de droit.

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Il existe une dynamique sociale, un type de passion que l’on mobilise pour faire fonctionner
le régime efficacement, donc des principes communs, des intérêts supérieurs à défendre.

La République fonctionne bien car il y a la vertu au centre de ce régime (≠ morale), mais


vertu civique. Le citoyen qui obéit aux lois édictées et le dévouement à la collectivité

La monarchie possède une hiérarchie, c’est au principe de l’honneur où chacun doit


respecter son rang et aux obligations qui lui sont affiliées.

Le despotisme marche sur le principe de la crainte, ils veulent soumettre la population par
la peur et dominer arbitrairement par la violence.

Il existe 2 formes de gouvernement républicain :


- la République démocratique : le peuple exerce directement sa puissance souveraine, il édicte
des lois, et ces lois s’applique à lui-même.

Il y a les sujets et ke monarque qui est élu par démocratie directe. Ce système fonctionne
dans les petites citées, avec des configurations territoriales peu étendues.

Il est en effet compliqué à mettre en place dans une plus grande société

- la République aristocratique : c’est confier le pouvoir à la partie du peuple la plus instruite, la plus
éclairée, aussi la plus riche. Se sont ceux qui vont gouverner avec le plus de modération

La royauté c’est le gouvernement d’un seul. Bien que le monarque ne gouverne pas
totalement de manière arbitraire se ne sont pas les caprices du monarque qui doivent être pris en
considération. On doit respecter : les traditions, des coutumes parfois inscrites dans tes textes de
manière ancestrale et séculaire.

Il n’est pas totalement seul il existe un corps intermédiaire important dans la monarchie qui
permet d’irriguer la puissance du monarque pat des « les canaux » sur toute la société, mais aussi
tempérer la toute puissance du monarque.

Le despotisme qui est la pire des formes du gouvernement : il y a une obligation


d’obéissance sous peine de prendre la violence du pouvoir qui est totalement arbitraire.

C- Rousseau, Du contrat social, 1762

Rousseau distingue la démocratie par le fait que le peuple exerce la souveraineté.

Dans une aristocratie c’est une minorité exerce la souveraineté

Dans la monarchie : c’est une seule personne qui concentre le pouvoir entre ses mains

Il ajoute que la classification doit s’opérer en fonction de la taille des États : la démocratie
convient aux petits États et pauvres. Parce que c’est l’idée d’égalité entre citoyens qui prime.

L’aristocratie marche dans les États médiocres en grandeur et en richesse

La monarchie convient aux grands États opulents

La démocratie directe suppose certaines conditions particulières : dont le débat public : il


faut un petit État sinon cela est impossible. Il ne faut pas non plus que l’État soit trop riche.

Institution de la démocratie directe en Corse (P. Paoli)

Il y a eu un projet de constitution pour la Corse en 1765, mais il n’a jamais été appliqué.

40 sur 103
En ce qui concerne la monarchie, Rousseau est plutôt critique : elle peut passer en
tyrannie, elle ne s’intéresse pas toujours au bien être du peuple (question de priorité), elle préfère
les intrigues de la cour, la corruption, la société de cour. Tout cela est dénoncé par Rousseau.

L’aristocratie, si elle vient naturellement, ne pose pas de soucis. C’est celle qu’on retrouve
dans les peuples primitifs
par exemple : les sauvages d’Amérique, des peuples simples, les tribus

Ceux qui gouvernent sont les plus âgés de par leur expériences et leur sagesse, leur
compétences… qui sont reconnues par ceux qui leur obéissent. Certaines qualités sont reconnues
par tous.

En revanche, l’aristocratie héréditaire (de la noblesse) où la compétence importe peu mais


où on s’intéresse plus au rang social (le fait d’être bien né) et où la transmission des richesses se
fait des parents aux enfants : rousseau en fait une approche moraliste.

Il insiste sur l’importance de l’État : « il n’y a que la force de l’État qui fasse la liberté de ses
membres ». Donc ceux qui incarnent la volonté générale.

Il exprime la nécessité d’un État fort qui représente l’intérêt général, il est en capacité de
faire appliquer des lois auxquelles chaque citoyen va se soumettre.

Pour faire appliquer les lois qu’il édicte il faut un citoyen qui respecte État qui est
l’incarnation politique des citoyens.

2- Les régimes démocratiques pluralistes

Ce qu’on appelle des régimes pluralistes sont des régimes démocratiques. C’est même
une des caractéristiques essentielles.

Les régimes se caractérisent par un système de partis politiques multiples et ils sont en
concurrence les uns avec les autres.

Chaque parti politique est censé représenter une idée force, une philosophie, un courant de
pensées qui traverse la société, une opinion à laquelle adhère une partie de la population.

Quand on fait s’affronter les partis on fait donc s’affronter les idées. De cette concurrence
entre les opinions va émerger un intérêt général qui est censé défendre le parti vainqueur des
élections.

L’élection libre organisée à échéance régulière, la possibilité d’exprimer son opinion à


travers un parti politique librement constitué sont des critères importants pour définir les régimes
démocratiques pluralistes.

A- qu’est ce que la démocratie?

Le terme démocratie, d’un point de vue étymologique grec signifie « le gouvernement du


peuple », c’est un régime dans lequel les citoyens participent à la prise de décisions politiques.

Ça s’oppose à la monarchie (gouvernement d’un seul) et l’aristocratie (gouvernement de


quelques uns).

On pourrait se contenter de cette définition mais c’est une définition en négatif qui ne nous
renseigne pas sur ce qu’est le peuple et sur le mode de gouvernement qu’applique le peuple.

Certains ont essayé d’être un peu plus précis comme A. Lincoln (1861-1865 -> gouverne à
ces dates ) « c'est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

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« Gouvernement du peuple », on peut entendre au sens premier du terme un
gouvernement qui porte sur le peuple, qui vise à gouverner un peuple. Mais ce n’est pas suffisant
car c’est applicable à n’importe quel type de régime.

« Gouvernement pour le peuple », en faveur du peuple, pour le bien du peuple. Mais ce


n’est toujours pas suffisant parce que tout gouvernement prétend toujours agir pour le bien du
peuple qu’il est censé représenter.
par exemple : régime sous Hitler, Staline

« Gouvernement par le peuple », c’est l’exercice direct des responsabilités


gouvernementales par le peuple lui même. Il est évident que tout gouvernement est aussi un
gouvernement pour le peuple.

Néanmoins cet exercice du gouvernement par le peuple lui même, autrement dit cette
démocratie directe n’est pas facile à mettre en place concrètement.

Gouverner c’est prendre des décisions qui engagent le devenir, l’avenir d’une collectivité
c’est-à-dire faire des choix stratégiques, faire la guerre, faire une alliance ou non avec tel pays…

C’est aussi opérer des choix législatifs, abroger telle loi, voter telle loi…

C’est aussi opérer des choix pratiques, privilégier les énergies nucléaires ou naturelles…

Peut-on faire prendre toutes ces décisions par l’ensemble du peuple?

Ça pose des problèmes d’ordre technique et d’ordre socio-psychologiques.

Les problèmes d’ordre technique : comment faire participer tout le monde à toutes les
décisions?

Bien qu’il y a un grand accès technique; en 2020, 15% des français n’ont pas du tout utilisé
internet de l’année. Il n’y a pas de contrôle d’identité.

Rousseau considérait que la démocratie directe était impossible dans de grands États. Ce
citoyen de Genève préconisait la démocratie directe dans de petits États (en Suisse certains outils
sont restés depuis le 19ème siècle comme avec l’initiative populaire pour modifier la constitution,
le référendum facultatif, loi votée par l’assemblée fédérale peut être soumise au vote populaire).

Le problème de la démocratie directe c’est quelle connaît des risques d’incohérence.


par exemple : la majorité des citoyens votent pour la baisse des impôts mais
veulent plus de dépenses publiques

La démocratie directe peut conduire à la tyrannie de la majorité qui peut parfois s’avérer
dangereuse pour la minorité.
par exemple : en suisse des procédures de démocratie directe ont inscrit en février
2014 la nécessité de cota pour réguler le nombre d’étrangers en suisse

En cas de mesure urgente à prendre, par exemple d’engager des forces armées ou un état
d’urgence sanitaire, comment consulter le peuple dans son ensemble dans des délais très brefs.

Parallèlement aux obstacles techniques on trouve aussi des obstacles d’ordre socio-
psychologique, ils tiennent au fait que la plupart d’entre eux, les citoyens ne veulent pas exercer
une activité politique.

Souvent, cette activité est prenante et accaparante en énergie.


par exemple : en 2020 un tiers des maires ne se sont pas représentés

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La démocratie directe athénienne (délibération et prise de décision collective, contrôle
citoyen du pouvoir etc…) est bien différente de la notre parce qu’il y a des catégories entières qui
sont exclues de la prise de décisions (femmes, étrangers, esclaves…).

L’absentéisme était très présent, beaucoup de citoyens préfèreraient régler leurs affaires
personnelles.

À certaines époques on a instauré pour les citoyens les plus pauvres des indemnités
journalières : mysthos. Pour qu’ils viennent assister au débat public de la cité plutôt que d’aller
travailler dans les champs.

Il n’est pas certain non plus que les individus ont envie d’endosser les responsabilités
qu’impliquent les débats publics. Ils seraient responsables juridiquement.

Même si depuis les années 70 on voit dans les démocraties occidentales une montée en
puissance de démocraties directes : conseils de quartier, consultations citoyennes.

Au regard des arguments qu’on vient d’avancer, la démocratie représentative apparaît


comme la solution la plus applicable dans les États qui ont un vaste territoire.

La démocratie est représentative quand le peuple désigne des représentants par des
élections organisées à intervalles réguliers. Ces représentants vont agir au nom du peuple.

Est-ce encore une démocratie?

Il faut s’intéresser à la nature du mandat qui lie les représentants aux citoyens. Ce mandat
se défini par l’élection parce que tout représentant en démocratie doit être élu.

On ne représente pas le peuple par la tradition, ni en fonction du charisme. On tient sa


légitimité de l’élection.

C’est dans l’élection, quel que soit le mode de scrutin, que se définit le mandat.

Il existe 2 types de mandats : le mandat représentatif et le mandat impératif.

Le mandat représentatif : celui ou celle qui est élu est libre d’agir, une fois élu, la personne
élue n’est plus liée à la volonté de ses électeurs.

L’élu qui dispose de ce mandat essaie d’agir en conscience au nom de l’intérêt général
mais peut aussi prendre des décisions qui vont à l’encontre des engagements qu’il avait pris.

Le mandat impératif : oblige les élus à se conformer aux désidératas, choses souhaitées
par les électeurs. Les élus doivent respecter de manière scrupuleuse le contenu du programme
qu’ils se sont devant les électeurs engagés à mettre en œuvre.

Ces élus ne peuvent se prononcer que sur des sujets choisis par les électeurs.
Théoriquement il y a une moindre liberté de l’élu.

D’autre part on considère que les électeurs bénéficient du pouvoir de révoquer en cours de
mandat un élu qui ne serait pas fidèle à leurs prescriptions.

Cette procédure est appelée recall aux E-U.


par exemple : en 2003 le gouverneur Gray Davis a été assujetti à une procédure
de recall car il n’aurait pas maîtrisé les dépenses publiques de l’État fédéré
Californien et les nouvelles élections débouchent sur un nouveau gouverneur

Chaque type de mandat a ses inconvénients. Rousseau considérait que le principe de


représentation était étranger au système de démocratie, le peuple ne serait plus libre parce que
les représentants le (peuple) dépossède de sa puissance législative.

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Rousseau, contrat social « il ne l’est (peuple anglais) que pendant l’élection des membres
du parlement sitôt qu’ils sont élus il est esclave, il n’est rien »

Quand au mandat impératif il a aussi ses problèmes : si pour prendre un décision les élus
ont constamment besoin de l’accord de leur base le risque est celui d’un blocage décisionnel.

Il y a toujours le risque qu’une possibilité de blocage par une minorité active peut faire frein
à toute décision.

B- la classification institutionnelle des régimes démocratiques

Si on regarde les régimes qu’on qualifie de démocratique, ils ont des points communs. Les
principaux critères partagés sont : le choix de représentants selon des procédures qui garantissent
une véritable concurrence politique (populaire, libre, non discriminatoire, non régulée par le droit),
la responsabilité politique des gouvernants, le respect des libertés et des droits fondamentaux des
individus.

Pour autant, les régimes démocratiques ne sont pas tous semblables. On distingue dans
une perspective juridique les régimes parlementaires et les régimes présidentiels.

En insistant surtout sur les liens qui nouent les pouvoirs législatifs et exécutif.

Les régimes parlementaires se caractérisent par le fait que l’exécutif procède du législatif.
Le schéma classique est : dans une Assemblée nationale se dégage une majorité politique d’où
sera choisi le chef du gouvernement, le premier ministre.

Le chef de l’État ne joue pas un rôle important, il a un rôle symbolique.

Le monarque incarne l’Histoire, la coutume, la tradition soit le chef de l’État incarne l’unité
nationale, la stabilité de la démocratie.

Il y a une séparation souple des pouvoirs, ils sont inter-dépendants. Les députés peuvent
renverser politiquement le premier ministre, le premier ministre peut dissoudre l’assemblée.

Les régimes présidentiels ont une grande différence : exécutif et législatif sont élus par le
peuple.

Soit il y a concordance entre les couleurs politiques mais elle n’est pas toujours assurée.
Contrairement au régime parlementaire.

Le risque est un conflit ouvert entre exécutif et législatif plus ou moins virulent. Mais ce
conflit ne pourra pas se régler politiquement parce qu’il y a une séparation stricte des pouvoirs : il y
a une absence de moyens permettant à l’exécutif de dissoudre le parlement et le législatif ne peut
pas renverser politiquement.

La principale solution reste juridique. Concernant les E-u on pense à l’impeachment. Il y a


eu en 2019 une accusation d’entrave aux travaux du congrès qui pesait sur D. Trump.

Cette accusation a ouvert une procédure de destitution. Mais en février 2020 Trump a été
acquitté dans un procès rapide qui s’est tenu au sénat (2ème chambre) parce que le Sénat était
majoritairement républicain.

Le problème principal des régimes parlementaires est qu’il n’y ai aucune majorité politique
qui se dessine dans la chambre. Il y aurait donc instabilité politique.

Le risque du régime président c’est l’affrontement politique qui ne trouve pas d’issue, la
seule issue est les prochaines élections.

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Ce type de distinction n’est pas inintéressant mais c’est une distinction un petit peu
simpliste parce qu’il existe d’autres régimes : les régimes d’assemblée (tous les pouvoirs sont
entre les mains de l’assemblée)
par exemple : le régime de la convention (1792-1795), le régime de fait (1871-1875)

Il existe aussi des régimes mixtes : semi-présidentiel. Il existe en théorie un mécanisme de


responsabilité politique du gouvernement devant la chambre (art 49 de la C° de la Vème
République qui fait référence à la motion de censure)
par exemple : régime français de la Vème république
Mais le président de la république a aussi un rôle fort que lui confère la constitution, un rôle
d’arbitre.

Il a des pouvoirs propres importants (référendum, pouvoirs exceptionnels en temps de


crise…). Et avec tous ces pouvoirs il n’est pas responsable devant le parlement, c’est le premier
ministre.

C’est donc un régime parlementaire dévoyé. Mais le premier ministre est dans les faits
responsable devant le président sauf en période de cohabitation.
par exemple : on trouve ce type de régime au Portugal, Islande

Tous les régimes présidentiels ne sont pas identiques parce que les présidents ont des
pouvoirs importants plus ou moins affirmés. Ce qui est vrai pour les régimes présidentiels est aussi
vrai pour les régimes parlementaires etc…

Dans certains régimes présidentiels on a un véritable gouvernement avec un premier


ministre. Ceux qu’on appelle les ministres sont des conseils du président qui sont directement
rattachés au président.

De même, les régimes parlementaires ont des fonctionnements très différents. Cela diffère
en fonction du nombre de chambres, il faut prendre en considération le rôle que joue les partis
politiques, le mode de scrutin…

La classification qui distingue régime présidentiel et régime parlementaire apparaît aussi


réductrice parce qu’elle ne permet pas de bien comprendre et de bien analyser des phénomènes
importants.

Elle ne permet pas de comprendre le phénomène du renforcement des pouvoirs de


l’exécutif qui résulte de plusieurs facteurs : la médiatisation de la vie politique qui accroît les
phénomènes de personnalisation du pouvoir (mise en avant d’hommes et femmes forts), ce qui est
aussi amplifié de l’action quasi quotidienne des membres de l’exécutif sur la scène internationale.

On constate aussi l’influence importante de l’exécutif dans le processus d’élaboration des


lois. Dans beaucoup de régime l’exécutif maîtrise l’ordre du jour (les questions que l’on va discuter
au sein du parlement) ce qui explique que la plupart des lois sont d’origine gouvernementale, la
possibilité de prendre des ordonnances, des referendums…

Le parlement délégue une partie de la législation au pouvoir exécutif.

Le poids décisif de l’exécutif dans la nomination des hauts responsables d’État, ce qui
accroît la main qu’a l’État sur la bureaucratie.

L’accentuation du rôle joué par le pouvoir judiciaire ces dernières années dans les
démocraties. C’est l’essor de cours constitutionnelles qui contrôlent la loi, qui contrôlent l’action
gouvernementale, le respect de normes et principes considérés comme fondamentaux.

Et de plus en plus on a aussi des principes et des normes que contribuent à conduire des
cours internationales.

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On peut ajouter à cela que dans bon nombre de démocraties on assiste aussi à un
encadrement juridique de plus en plus drastique de la vie politique à travers des règles de droit qui
visent à réguler le financement des campagnes, des partis politiques, le patrimoine des élus…

Et il y a aussi un autre phénomène : les dérives populistes de beaucoup de démocraties.


C’est-à-dire l’imposition d’une réthorique particulière faisant systématiquement appel au peuple.

On peut s’en sortir grâce au peuple non pas grâce aux élites représentées comme étant
hors sol.

Ça s’accompagne souvent de la valorisation d’idées sommaires, de formules simplistes,


simplificatrices qui vont souvent nier les vérités scientifiques et qui vont répandre dans l’espace
public des mensonges.

C’est aussi la valorisation de solutions rapides, d’émotions, d’instincts primaires, le rejet


des étrangers, le complotisme, la haine des plus riches.

Avec cette valorisation on serait capable de comprendre les gens simples mais permettrait
aussi de résoudre des problèmes d’une extrême complexité.

Et puis on peut ajouter que c’est le recours de plus en plus systématique de nouveaux
modes de communication pour cour-circuiter les institutions représentatives, la classe politique
traditionnelle, les médias traditionnels.

On s’adresse de manière directe au peuple en diffusant des rumeurs, des vérités


incontestables dont les piliers de la démocratie éprouvent à démontrer que se sont des
informations infondées.

Se sont des dérives populistes de la démocratie.

3- le totalitarisme et les régimes totalitaires


A- comment appréhender le totalitarisme ?

La notion de totalitarisme on la trouve formulée pour la première fois chez Mussolini le 22


juin 1925 dans un discours où il parle d’une « féroce volonté totalitaire de son régime »

Suite à ce discours Giovanni Gentile (1875-1944), philosophe, qui s’auto-proclame


philosophe du fascisme. Il va developer l’idée d’État totalitaire : on peut avoir un État qui incarne
totalement la conscience de l a nation et qui en même temps englobe totalement la société civile.

Dans l’univers scientifique avec la montée en puissance d’Hitler le terme va être utilisé par
certains chercheur dans les années 30.

Carl Schmitt et Marcuse commencent à réfléchir à cette notion de totalitarisme.

C’est suite à la 2nd GM qu’on va avoir cette conceptualisation avec H. Arendt (juive
allemande exilée en France en 1933 internée dans le camp de Gurs où on met les ressortissants
en guerre contre la France, elle va fuir aux E-U ou elle commence son œuvre sur le totalitarisme).

Elle connaît très bien Aristote et Montesquieu et souhaite savoir comment classer ces
régimes totalitaires.

Son oeuvre : les origines du totalitarisme en 1951 publié en 3 volumes. Les deux premiers
tomes essayent de cerner les évènements qui ont cristallisé au totalitarisme et pour elle les deux
événements importants sont des formes historiques de la crise de l’État-nation.

Elle fait référence aux événements : l’anti-sémitisme moderne à travers l’affaire Dreyfus qui
fait changer de nature le vieux courant d’anti-judaïsme chrétien dans la mesure où l’anti-sémitisme
devient un catalyseur de tous les autres problèmes politiques.

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Le juif est désigné comme le bouc émissaire des problèmes politiques.

Il y aussi l’impérialisme : la phase d’extension économique des états nations pour imposer
dans les faits l’usurpation des terres, l’imposition de législation discriminatoire, le pillage des
ressources pour imposer la supériorité raciale de l’occident sur des peuples colonisés considérés
comme étant des peuples inférieurs.

Cette supériorité raciale prétendue sur les populations colonisées barbares justifierait la
maltraitance de ces populations et l’extermination.

Le troisième volume interprète la logique et le fonctionnement du système totalitaire.

Il y a aussi d’autres auteurs qui se sont intéressés à ça qui prolongent ou complètent ce


que Arendt dit : R. Aron démocratie et totalitarisme 1965, C. Friedrich Totalitarisme 1954, B.
Bruneteau les totalitarismes en 1999.

Le préalable au totalitarisme c’est l’atomisation de la société (dilution, désintégration,


décomposition des classes sociales traditionnelles mais aussi des organisations représentatives)
qui va laisser place à un conglomérat d’individus apolitiques c’est-à-dire une masse d’individus
dont les liens sociaux sont comme brisés.

Elle n’est plus encadrée par des corps structurants, elle se déplace de moins en moins lors
des élections, qui devient indifférente à la vie politique démocratique et ce type de société naît
juste après la première guerre mondiale à cause de la crise de 29, la perturbation économique, le
chômage, l’inflation, la montée en puissance de l’individualisme et l’humiliation de la défaite.

Et cette société atomisée est amplifiée par l’action conduite par les régimes totalitaires
(purges, l’encouragement à la dénonciation, la délation, une méfiance généralisée) elle va se
prêter facilement au pouvoir de séduction d’hommes politiques qui sont en quête de domination
absolue.

Ils mettent en avant un discours violent mais rassurant afin de restaurer l’ordre dans la
société. Que se soit dans l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste, le totalitarisme Stalinien on a un
même discours qui renvoie à une façon identique de penser la politique.

On veut effacer le modèle libéral. Il y a une même aversion contre le libéralisme politique et
économique. On a des discours qui vont réduire la politique à sa plus simple expression c’est-à-
dire l’opposition ami/ ennemi.

Ça s’oppose à la culture du compromis du libéralisme politique. On la retrouve dans les


assemblées.

On revendique un « nous » unifié fondé sur des idées raciales ou par la classe opposées à
un « eux », les ennemis qui remettent en cause la communauté unifiée.

Cette revendication empêche toute position médiane, toute culture du compromis qui oblige
chacun à choisir son camp. Si on ne soutient pas le pouvoir on est contre.

Si on est contre alors on doit disparaître. On accepte plus la dissidence ou la critique.


Aucune vérité contestataire est autorisée.

La deuxième caractéristique est l’efficacité de la domination politique sur les masses est
rendue possible par un type inédit d’organisation dans lequel un parti devient tout puissant, il
pénètre l’État et la société dans son ensemble et il va entièrement s’organiser autour d’un leader
charismatique.

Ça veut dire que toutes les institutions de l’État vont être dédoublées par les instances d’un
parti de masse qui est institué pour diriger la société, contrôler la société qui est considérée

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comme une masse unifiée qui doit être guidée par les mêmes aspirations que mettent en avant un
homme unique.

Pendant le 3ème reich, l’armée allemande est dédoublée par l’escadron de protection en
arme en 1933 pour pourchasser les opposants. La police est dédoublée par la gestapo et
l’administration allemande est dédoublée par les démocrates du parti (NSDAP).

Le parti unique = parti-État va avoir des fonctions essentielles, il encadre étroitement la


population, il endoctrine la population à l’idéologie officielle à laquelle chacun se doit d’adhérer.

Ce parti-État éduque les masses, il orchestre le culte de la personnalité du leader


charismatique. De surcroît il produit aussi un discours particulier : la nécessité de produire un
homme nouveau.

Il sélectionne les élites, il recrute les élites du régime et leur assure une position de pouvoir
au sein du régime et puis il organise tout un réseau d’organes collatéraux qui dépendent
directement du parti.
par exemple : médias, syndicats, associations sportives

Il va surveiller et mobiliser la population. Il permet aussi de renforcer le processus


d’atomisation de la société civile.

Le parti-État a tendance à absorber totalement la société civile. Des historiens contestent


cela : I. Kershaw qui dit que ou c’est le cas mais dans « qu’est ce que le nazisme » 1992 il dit qu’il
y a eu des poches de résistance donc la société n’a jamais été totalement soumise à l’idéologie du
3ème reich.

La vie politique, l’appareil policier, répressif a tendance a être monopolisé par le parti
unique. C’est un guide suprême, il incarne dans sa personne l’État totalitaire, il personnalise
l’exercice du pouvoir politique et a entre ses mains tous les pouvoirs.

La troisième caractéristique est le mode de domination : la terreur est généralisée,


l’obligation est faite à chacun de dénoncer tous les ennemis du régime.

Ce qui le montre significativement c’est les grands procès qu’orchestre ces régimes pour
montrer l’exemple.

On donne publiquement à voir ce qui arrivera aux ennemis du régime pour intimider.

Le totalitarisme s’épanouit, selon Arendt, avec le camp d’extermination où la terreur est


institutionnalisé. Il va s’attacher à détruire les opposants réels au régime mais aussi les ennemis
définis par le régime en fonction de leur race ou leur appartenance de classe.

C’est ce qui fait l’originalité profonde du totalitarisme. Ils ne sont pas là seulement pour
détruire mais ils sont « un outil d’élimination de la spontanéité elle-même en tant qu’expression du
comportement humain » selon Arendt.

Le totalitarisme ce n’est pas comme dans le despotisme, la tyrannie l’imposition par la


contraire ou la force de certaines idées, c’est ça mais c’est aussi la mise à l’écart de certains
individus pour lesquels il faut œuvrer à leur disparition.

Ils permettent d’exterminer des millions de personne pour produire un homme nouveau. En
éliminant dans cette logique genocidaire, toutes les personnes qui s’opposent, apportent de la
perturbation dans l’unicité seront éliminées car on les considère comme non-humaine.

Ça sera l’élément biologique halogène pour le nazisme. Et l’élément socialement halogéné


pour le régime stalinien.

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La quatrième caractéristique c’est le dernier ressor de la domination totalitaire c’est
l’idéologie. Sa fonction est de combler le besoin de cohérence de l’individu atomisé. On attend de
chacun une loyauté totale et inconditionnelle à cette idéologie.

Elle va provoquer à chacun un sentiment d’appartenance. Cette idéologie qu’elle repose


sur la lutte des classes ou sur une supériorité raciale vise à faire plier le réel.

Au nom de lois naturelles ou au nom de lois supérieures de l’histoire. On vise à faire plier le
réel parce que tout doit prendre sens au regard de ces lois, elles vont créer une vérité unique et
fondamentale, sacrée.

Ça justifie d’ailleurs l’éradication de toutes les institutions culturelles, toutes les


philosophies porteuses d’un autre message. On comprend pourquoi le pluralisme n’est pas
accepté, le totalitarisme vise à la mise un place d’un monopole absolu dans toutes les formes
d’expression publiques et formes de productions naturelles.

C’est efficace parce qu’elle est diffusée par la propagande, par un régime qui monopolise la
propagande, les moyens modernes de communication.

Ça permet de traduire physiquement et moralement.

L’idée de parvenir à rendre totalement assujettis les esprits.

B- les spécificités des régimes autoritaires

À la marge du totalitarisme on a des régimes qu’on peut qualifier d’autoritaires.


par exemple : l’Espagne de Franco, régime de Vichy (40-44), la Pologne entre
1981-1990.

Le pouvoir est accaparé par soit une personne, soit une famille, soit un groupe de
personne, soit une institution et ils vont chercher par tous les moyens possible à se maintenir en
place en contrôlant l’appareil d’État.

Il s’agit de fidéliser les membres de l’appareil d’État à la logique du régime.

Le pouvoir n’est plus vraiment responsable politiquement devant les citoyens parce qu’il
manque la participation du peuple via les élections. On a plus d’échéance électorale pluraliste,
transparente…

Lorsqu’elles sont organisées elles ne sont pas concurrentielles et leur résultat sont
foncées.
par exemple : Irak 2002, Saddam Hussein, pour que les citoyens votent en sa
faveur pour un mandat de 7 ans. Les résultats sont de 100 % ont voté, et sur ces 100 %, 100 %
ont voté pour Saddam Hussein. Ces élections sont truquées.

On peut ajouter qu’il n’y a plus vraiment de séparation des pouvoirs, ils ne sont plus
indépendants et il n’y a plus vraiment de respect des principes qui sont au fondement de l’État de
droit.

Il n’y a plus de juridictions indépendantes, de hiérarchie des normes… on peut ajouter que
les opposants sont réprimés, surveillés, contrôlés par le pouvoir.

Les médias c’est la même chose, ils sont censurés et muselés par le pouvoir. On peut
ajouter que le pouvoir contrôle les richesses économiques du pays à des fins personnelles mais ils
sont distingués des régimes totalitaires parce qu’on ne trouve pas le même degrés de violences,
pas cette idée exterminatrice et pas non plus la volonté d’osmose entre le chef et le peuple.

À la différence du totalitarisme, l’autoritarisme combine 3 caractéristiques :

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- L’absence volontariste et idéologique de transformer la société
- L’acceptation d’un pluralisme mais limité
- La mise en oeuvre discriminée d’une répression qui est d’intensité moyenne

On se contente de l’idée d’un peuple politisé, on se contente de l’apathie de tout le monde,


on ne cherche pas à produire un homme nouveau.

C’est assez peu structuré, on ne veut pas bouleverser la société 3 attitudes que l’on
distingue :

- L’autoritarisme patrimonial : on a pas de projet politique très élaboré, mais un projet


individuel des dirigeants ou du cercle des dirigeants : s’enrichir. Faire prospérer ses intérêts
propres. Ils mettent en place une autorité prédatrice qui confond la loi et les intérêts personnels
des dirigeants.

Les ressources publiques et les ressources privées du dirigeant. Les ressources étatiques :
usage discrétionnaire pour l’enrichissement du dirigeant.
Idée de privatisation des instruments de gouvernement à des fins d’enrichissement personnel. Les
dirigeants considèrent que les ressources étatiques constituent leur richesse propre.
par exemple : la République centrafricaine de Bokassa les Philippines de Marcos

Le phénomène des biens est mal acquis : utilisation des ressources du pays, et placer cet
argent sur des comptes européens, ou achat de bien immobilier ou mobilier. Cela pose problème :
fait fonctionner les économies des pays riches.
par exemple : la Suisse qui restitue l’argent de Marcos, à Haïti
les E-U ont restitué de l’argent à l’Irak

En France la question se pose de plus en plus.

La cour d’appel de Paris en 2020, à propos de T. Obiang, fils du président de la Guinée


équatoriale, vice-président en 2016 a été condamné à 3 ans avec sursis et la confiscation de tous
les biens qu’il avait achetés avec de l’argent détourné et est condamné à verser 30M €.

- L’autoritarisme réactionnaire : projet qui ne se limite pas à faire fructifier ses biens. Vise
l’immobilisme de la société, éviter la modernisation de la société. Rester sur un mode de
fonctionnement politique traditionaliste, passéiste.

Le régime autoritaire de l’État nouveau de Salazar au Portugal : « Dieu, patrie et famille »


traditionalisme, on dénonce les ingérences et influences étrangères extérieures. Pas de migration,
importance de la ruralité du Portugal. Il est favorable au repli sur lui-même, une politique
isolationniste.

Le régime de Franco avant 1960. Une idéologie très conservatrice, national catholique, qui
insiste sur la grandeur de l’Espagne traditionnel, sur la période bénite de la monarchie et des
croisades

La France de Vichy : on promeut la révolution nationale : travail famille patrie. On glorifie la


France rurale, une France enracinée dans ses traditions au fil des siècles, et on le voit de manière
flagrante dans le discours de Pétain le 25 juin 1940 : « je hais ces mensonges qui vous ont fait tant
de mal ». Il évoque ici les dérives de la 3e République, les malversations de cette République. Il
continue en disant : « la terre elle ne ment pas », le terroirs, la ruralité, les campagnes, voilà ce qui
constitue la vérité authentique face au tromperies du monde politique, de la société moderne,
urbaine et cosmopolite

Islamique radicaux : le Soudan d' Omar al Bashir en 1999 et qui ne va lâcher ce pouvoir
qu'en mars 2019. impose la Charia : la loi canonique Islamique. C’est une forme d’autoritarisme
réactionnaire : éviter la modernité.

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- L’autoritarisme réformiste : qu’est-ce qui se passe quand à la tête d’un État un dirigeant
autoritaire refuse la mutation d’une société vers la modernité. Économiquement le pays devient
exsangue, cela crée de la misère, de la révolte et des soulèvements.

Les dictateurs changent de politique pour leur maintien à la tête du pays.


Espagne de Franco, à partir de 1960, Franco fait entrer des technocrates et ces technocrates vont
prôner une ouverture économique.

C’est l’ouverture de l’Espagne au tourisme de masse. L’Espagne devient le premier


constructeur automobile
par exemple :Fiat, Mercedes Renault…

A. Pinochet au Chili, en 1973-1990 : réactionnaire, racine du Chili. Puis il va promouvoir


une révolution libérale inspirée des USA. Il fait appel aux Chicago boys, des économistes formés à
Chicago aux thèses de Friedman, et vont appliquer des thèses ultra libérales.
par exemple : naisse des salaires, baisse de la protection sociale, privatisation…

L’acception d’un pluralisme limité :

Les régimes autoritaires ne sont pas très ouverts, et se fondent sur l’exclusion chez les
totalitaires. Mais cette répression est d’avantage visée : les dissidents, les plus radicaux, les
syndicats etc certains groupes ou ethnies un peu virulentes.
par exemple : les Francos avec les Basques

Le pluralisme est sous contrôle : ils ne sont pas unique. Il y a différents groupes : l’armée,
un tissus associatif, l’église, des groupes d’intérêts des associations sportives.
On accepte que ces acteurs participent au processus de décision en échange de ne pas critiquer
publiquement le régime
Au sein même du gouvernement : on a différent sous courant politiques

par exemple : Franco : on a la Phalange : courant nationaliste Fasciste.


L’opus Dei : catho radical.

Même dans leur phase les plus violentes pas d’embrigadement de tous les hommes au
sein d’un parti monolithique

La mise en œuvre discriminée d’une répression d’intensité moyenne Ciblée :

Dans les régimes totalitaires : répression généralisée et imprévisible.

Dans les régimes totalitaires : ponctuelles et discriminantes. Ne veut pas dire que la
terreur est absente. La terreur peut être très présente et assez forte.

par exemple : le Chili de Pinochet : environ 38k de pers disparu, et 3k de mort


Franco : 150k tués ou disparu, ceux dont on est sûr : 2000 fausses communes
Argentine : dictature militaire argentine : 15k fusillés et 30k disparus

C’est réservé à des catégories d’individus : celles menaçantes pour le régimes ; les
subvertissant, les terroristes intellectuels, étudiants politisés, mouvement ouvriers, membres
réfractaires du clergés.

Pour les catégories apolitiques : on les laisse tranquilles.

Pinochet cible les militants des partis et des syndicats de gauches.

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Dans les années 70 se passe l’opération Condor : avec la complicité des US : services
secrets vont se servir de renseignement pour éliminer les opposants politiques.

B. Brunot : « l’autoritarisme impose une reddition partielle alors que le totalitarisme vise une
reddition totale des individus »

Partie 2 : les acteurs politiques

Chapitre 1 : les Citoyens

Le terme de citoyenneté fait l’objet d’usages diversifiés.

On parle beaucoup de crise de la citoyenneté, de comportement citoyen et non citoyen.

D’autres parlent d’entreprise citoyenne, de citoyenneté verte, économique etc…

Un citoyen est un membre d’une communauté politique, il relève d’un État et on lui accorde
certains droits car il fait partie de la communauté. Mais à côté il a aussi des devoirs.

L’appartenance renvoie aussi à certaines responsabilités. Celle notamment de participer à


la chose publique.

Et pourquoi cela pose problème ?

D’une part la politique n’intéresse pas chez certains et chez d’autres les compétences sont
disparates.

Section 1 : la notion de citoyenneté


1- les droits et les devoirs des citoyens

On ne peut pas séparer la notion de citoyenneté de la démocratie, car le citoyen est celui
qui participe à la Res Publica, la Chose Publique.

La notion de citoyenneté est déjà présente dans l’antiquité : Civis en latin, celui qui jouit du
droit de cité, et Civitas est le terme qui désigne la cité.

L’invention concrète vient des cités grecques, le citoyen est celui qui participe à la prise de
décision, notamment dans le cadre égalitaire avec ses concitoyens. À Athènes, on a peu d’individu
qui sont citoyens : majeur, de sexe masculin, libre, de père athénien.

Puis en 451 « il faut être enfant de père et de mère athénien marié légitimement » sous
Périclès. Ce qui fait que seulement 10 % des habitants d’Athènes qui sont citoyens.

Sont exclues les femmes, les esclaves, les étrangers. Par la suite, la notion de citoyenneté
va s’évanouir, pendant la période monarchique.

Sous la monarchie on parle de sujet du Roy et non de citoyen. Tout le pouvoir est entre les
mains du monarque, c’est lui qui décide politiquement et non pas les sujets, car il est le
représentant de Dieu sur terre; « le Lieutenant de Dieu sur terre ».

Il n’a de compte à rendre à personne à part Dieu.

Au 16e et 17e la notion revient dans l’œuvre de certains auteurs : Jean Bodin, et Thomas
Hobbes.

Bodin publie les 6 livres de la République en 1576, en particulier le livre 1 chapitre 6 entre
Français et étranger. Hobbes, citoyens ou fondements de la politique.

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Au 18e siècle se déroule la révolution française et aux E-U, la notion revient en force sur le
devant de la scène politique.

Le processus historique permet d’accorder des droits aux citoyens :


- au 18e siècle : les droits civils, à l’occasion des révolutions à caractère démocratique qui
prennent forment.
par exemple : la liberté d’expression, liberté de foi, de conscience, droit de
propriété, accès à la justice, principe d’égalité en droit se sont des droits de liberté

- au 19e siècle : il y a un élargissement de l’accès des citoyens au suffrage. Ils acquièrent des
droits proprement politique avec le développement de la démocratie représentative.
par exemple : le droit de désigner des représentants par les urnes et parallèlement
le droit d’éligibilité

- au 20e siècle : des droits économiques et sociaux, qui découlent de la mise en place des États
de providence. Ça concerne la santé, l’éducation, le logement
Cela permet de garantir à chacun un certain bien-être sur terre. D’où le nom État providence.
par exemple : des droits-créances cela implique l’État pour réguler la société cela
complète les « doits libertés du 18ème siècle » qui permettent de protége les
individus contre les abus de pouvoirs

- à la fin du 20e et début du 21e se crée dimension supranationale : la citoyenneté européenne.


C’est la citoyenneté qui dépasse les frontières.

On peut dès 1995 déposer une plainte auprès du médiateur européen : il procède à des
enquêtes concernant les organes et les fonctionnements.
Il y a le droit de pétition auprès du parlement européen 2012 initiative citoyenne : projet de
législation.
Il y a aussi certains devoirs à remplir. Parmi les devoirs du citoyens, certains sont au cœur du
fonctionnement des démocraties

Ça permet aux citoyens de s’engager activement dans la vie politique, en particulier à


travers l’acte de vote.
par exemple : des E-U, par l’acte de vote, et parfois par le biais du référendum, le
citoyen fonde la démocratie représentative. Mais plus que cela, il la fonde et la
légitime. Quand on regarde la Constitution de 58, cette idée est clairement
exprimée, dans son article 3 : « la souveraineté nationale appartient au peuple qu’il
exerce par ses représentants et par la voie du référendum ». Certains États
insistent sur l’importance du vote, à travers la théorie de l’électorat-fonction, qui
passe par l’instauration du vote obligatoire. Le vote est considéré comme un devoir
absolu parce qu’il remplit une fonction essentielle. Sans le vote, pas de régime. On
ne donne ce droit de vote qu’aux citoyens, et donc doivent impérativement remplir
ces fonctions. C’est le cas en Belgique. Le cas en Australie, au Brésil

Le citoyen doit s’acquitter de l’impôt. L’obligation de payer l’impôt est déterminée dans
l’article 13 de la DDHC (26 août 1789) : « pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses
d’administration une contribution commune est indispensable.

Elle doit être également répartie entre tous les citoyens en raison de leur faculté ».

L’impôt est indispensable au service public par le biais desquels l’État va œuvrer pour
assurer la gestion et le bien-être de la communauté politique des citoyens. Les services publics.

par exemple : l’éducation, hôpital, justice, police

Si tout cela n’est pas pris en charge par l’État, cela est pris par le privé, mais selon des
logiques moins égalitaires, et soucieuses de dégager des profits.

Le citoyen doit aussi déclarer ses revenus avec le principe de consentement à l’impôt.

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La DDHC fait référence à ce principe de consentement par le biais de l’article 14 : « tous
les citoyens ont le droit de constater, par eux-même ou leur représentant, la nécessité de la
contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité,
l’assiette, le recouvre et la durée. »

Cela signifie à l'œuvre par le parlement vote les lois de finances, et le consentement à
l’impôt des citoyens qu’il représente.

Il faut aussi se soumettre à la conscription : le service militaire obligatoire. Sous sa forme


moderne émerge durant la révolution française de 1789.

L’épisode de la levée en masse de l’an 2.

En février 1793 la Convention est amenée à mobiliser environ 300 000 hommes pour
défendre la France en danger. Face à l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne. Cela répond à des
impératifs d’organisation pratique et technique : appeler les citoyens ou des professionnel.

Dans le cas français il y a d’autres enjeux : comment intégrer les citoyens à l’État-nation?

Dans le cas français, la conscription est vue comme la matérialisation une forme d’exercice
de la citoyenneté et le développement une forme de fidélité aux idéaux républicains.

Annie Crépin, La conscription en débat ou le triple apprentissage de la nation, de la


citoyenneté et de la République. Elle explique que depuis sa suppression en France, il y a comme
un vide.

Le 28 octobre 1997 est supprimé le service militaire de 1 an. La loi est adoptée sur
l’initiative de Chirac. On remarque que les Gouvernements cherchent à instaurer des procédures
ou dispositifs aux fonctions identiques.
par exemple : Hollande qui à partir du 1er juin 2015, met en ordre le service civique
universelle, par une loi du 10 Mars 2010. Tout jeune de moins de 25 ans est accueilli pour donner
de son temps à la collectivité afin de renforcer la mixité sociale et la cohésion nationale.

La JDC devient obligatoire pour tout le monde en 2016.

Le 12 mai 2015 la réserve citoyenne de l’éducation nationale : permet de s’engager


bénévolement pour dans le cadre auprès des équipes éducatives (enseignant), dans le cadre
périscolaire, de transmettre les valeurs de la République à l’école.

Cela permet de promouvoir l’expérience d’un vivre ensemble.

Il y a une réactivé aussi de la part de Macron : il veut instaurer un service national universel
de courte durée toutefois obligatoire : 1 mois obligatoire à partir de 16 ans.

Il a précisé en 2018 à Toulon : « qu’il s’agirait au travers d’une expérience directe de la vie
militaire de ses savoirs faire et de ses exigences que chaque jeune français aille ainsi à la
rencontre de ses concitoyens et fasse l’expérience de la mixité sociale et de la cohésion
républicaine durant 1 mois. »

2- le modèle de citoyenneté à la française

Au cour du temps, la France a inventé un modèle républicain de citoyenneté qui se


distingue des modèles libéraux. Les deux piliers de ce modèle sont : l’individualisme et
l’universalisme.

L'individualisme dans la mesure où il confère des droits aux individus, à chaque personne à
part entière. Les groupes culturels, religieux, ethniques ne se voient pas par l’État de droit
particulier.

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Le citoyen est considéré comme une personne qui est capable de se défaire de ses
affiliations particulières, de faire abstraction de ses appartenances particulières lorsqu’il s’exprime
dans la sphère publique.

Il y a un modèle universaliste : dans la mesure où sont reconnus des droits à caractère


général et non pas particulariste. Les citoyens appartiennent en effet à une communauté politique
de citoyens considérés comme politiquement égaux.

Il représente l’intérêt général. Donc, les intérêts particuliers ne peuvent constituer qu’un
obstacle ou une menace pour cet intérêt général, d’où la constitution Française de 1958, qui dans
son article 1er interdit toute distinction entre les citoyens en raison de leur particularisme.

Tout cela découle du principe de laïcité.

La laïcité reconnaît les nombreux particularismes, elle reconnaît les particularisme


ethniques, religieux, culturels etc ...

Elle reconnaît ces particularismes au nom du respect de la liberté individuelle, au nom de la


défense de celle-ci. Mais elle considère que ces particularismes relèvent de la sphère privée et
doivent s’y cantonner.

Et surtout, ils ne doivent pas troubler la sphère publique. En somme : c’est l’affirmation d’un
État fort, soit un État qui a su se détacher de l’autorité religieuse : séparation du spirituel et
temporel.

Un État qui a su limiter la trop forte influence de certains corps intermédiaires. Un État qui a
unifié culturellement, politiquement une population et un territoire.

Ce modèle est donc très différent des modèles libéraux.


par exemple : la Grande Bretagne, ou E-U parce qu’ils reconnaissent les
différences entre des identités particulières, par conséquent, on va mettre des
politiques publiques qui favorisent les minorités.

Donc la mise en œuvre de dispositif qui veut mettre en œuvre une citoyenneté à plusieurs
niveaux.

Il y a bien une action aux E-U à la suite de la lutte contre les droits civiques, à la suite de la
fin de la Ségrégation.

On met en œuvre la discrimination positive. L’idée est de favoriser certains groupes


d’individus dont on estime qu’ils sont victimes de discrimination : couleur de peau, orientation
sexuelle etc ... Donc on favorise ces groupes pour l’égalité des chances, par rapport aux individus
non discriminés.

On met en place des systèmes de cotes. Dans l’éducation, le travail, la sphère politique
etc. Mixité sociale, et politique.

Le but est d’éviter la marginalisation. Ces quotas sont fait pour supprimer les
discriminations, mais ont certains problèmes :

- des effets stigmatisants : intégrer un emploi ou une école car on est issu d’une minorité et non
grâce à notre compétence. Alors qu’une personne compétente, qui n’a pas été prise : il y a une
incompréhension, voir source en rancœur et de haine

- les cotas : les gens savent qu’ils l’auront donc pas d’effort.
- il y a un entretient du communautarisme : le fait de s’identifier au particularisme et non à l’unité
de la nation, comme citoyen

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Section 2 : le rapport des citoyens au politique

1- socialisation politique, politisation et compétence politique

La socialisation politique c’est le processus d’acquisition de la culture politique. Cela


renvoie chez l’individu à un processus d’apprentissage et de connaissance de l’univers politique.

Cette socialisation s’opère au travers des interactions que le citoyen tisse avec son
environnement et via le rôle que joue certains agents de socialisation.

Annick Percheron, La socialisation politique, 1993. Elle se penche sur cette socialisation
chez les enfants. Elle montre qu’il y a une socialisation politique primaire, avant même l’âge de 10
ans. Les enfants font l’usage d’un vocabulaire à consonance politique.

À partir de 12-13 ans on commence à faire émerger un raisonnement à caractère critique


qui permet notamment de mieux saisir, et de mieux interpréter le caractère conflictuel de la
société.

Dans ce processus, le milieu familial, mais aussi l’institution scolaire joue un rôle décisif.
Les discussions, les échanges, les commentaires, les discours qui portent sur l’actualité politique.
À l’école l’enseignement d’histoire, et aussi à l’instruction civique.

Tout cela contribue à ce processus d’inculcation de savoir, de norme, de valeur, à caractère


politique et idéologique chez les plus jeunes.

Le rôle des médias dans la socialisation politique. Paul Lazarsfeld se demande si la radio
aux USA influe directement sur les convictions politiques des Américains ainsi que sur le choix des
votants à l’occasion des différents scrutins. 2 ouvrages : People's choice ; l'écoute de la radio aux
États Unis.

Pour lui, il y a une influence très faible avec la radio, n’influence que 5 % des votants. 3
raisons

Les usages des informations politiques sont plusieurs, et ces usages varient selon la
position sociale de l’individu. On parle souvent du public, mais le public n’est pas un groupe
homogène.

Ce n’est pas du tout la même interprétation

Les comportements électoraux sont très marginalement déterminés par la consommation


médiatique, mais définis par les caractéristiques sociales et de son entourage proche.

L’exposition au discours et propagande des médias est sélective.

Les personnes s'orientent en priorité vers des messages qui confortent les prédispositions
politiques.

Les messages médiatiques sont polysémiques, l’interprétation varie en fonction de


l’individu/ identité du récepteur. L’exposition médiatique est corrélé à l’intérêt politique des
individus, mais aussi à la solidité de ses convictions.

Tout cela permet de relativiser l’impact des médias. Les médias ont une prétention à
imposer aux individus ce qu’il faut penser, mais il faut relativiser ces impacts.

Les médias ont quand-même une grande influence, à imposer ce à quoi il FAUT penser.
Les travaux qui s’y intéressent se heurtent à de nombreuses difficultés, car les facteurs à analyser
sont extrêmement complexes :

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- les milieux de socialisation : ces milieux de socialisation sont multiples. La famille notamment,
l’école, les médias, mais cela peut être un parti politique, un syndicat, une association culturelle
voire sportive. Ces milieux ne sont pas étanches, pas cloisonnés.
par exemple : une famille sera située dans une classe sociale. Une école est
spatialement située. Cette école peut être situé en zone rurale par exemple, ou
dans une grande ville

- la presse, la TV, internet, les réseaux sociaux diffusent des messages qui pénètrent les
différents milieux de socialisation.

- les agents de socialisations : instituteur, prof. Mais attention la socialisation peut s’opérer entre
les enfants durant les récréations. Le maître d’école peut adapter à sa façon le programme
éducatif qu’il doit appliquer.

Les parents aussi sont des agents. Mais lequel est le plus influent ? Le père ? La mère ?
L’oncle ? Grand-parents ?

Les messages sont en constantes interaction, et parfois contradictoires ? Lequel garder ?

On ne peut pas appréhender un message politique à partir de son seul contenu. Il faut
prendre en compte le contexte politique, la forme, le lieu précis, le ton, la tonalité.

Tout cela est porteur de sens. Tous ces facteurs là expliquent pourquoi étudier la
socialisation politique confronte le chercheur à des obstacles pratiques et méthodologiques

La politisation c’est l’attention et l’intérêt que chacun accorde au fonctionnement, aux jeux
relatif à la compétition politique et au travail des acteurs politiques.

Pratiquement toutes les enquêtes de sciences politiques vont dans le même sens. Elles
montrent que chez les citoyens, il y a un intérêt de moins en moins grand pour la politique. Les
individus ne veulent plus avoir l’axe gauche droite. Et une méfiance croissante à l’égard de la
classe politique et même des institutions de l’État. La plupart de

Ces études montrent qu’il y a un lien important entre l’intérêt que l’on porte à la politique et
la compétence politique dont on dispose.

Daniel Gaxie, le cens caché, 1978, chapitre 2 : compétence politique et politisation.

La compétence politique c’est disposer d’un savoir savant et technique sur l’univers
politique et ses enjeux. Il y a des indicateurs de compétences : mesurer les connaissances du
citoyens sur les instances institutionnels et politiques.

Le degré de connaissances des débats politiques, des réponses, et des acteurs.


La maîtrise du fonctionnement, des langages, des enjeux du système politique. À partir de
connaissance et de catégories, qui vont lui permettre de bien les interpréter en fonction de logique
qui mobilise eux-même les principaux acteurs du champ politique.

2- les inégalités de politique et de compétences politiques

Il y a un lien étroit entre politisation et compétence politique. Les personnes qui


s’intéressent le plus à la politique sont celles qui disposent de la plus grande compétence politique.

Les rapports entre politisation et compétence politique est un rapport circulaire. Plus on
s’intéresse à la politique et plus on acquiert de compétence politique ; et plus on a des
compétence, et plus on s’intéresse au détail.

Les disparités entre individus sont expliquées par 2 critères :


- le positionnement social de l’individu
- le niveau d’instruction

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Pierre Bourdieu, la Distinction, 1979 : la compétence politique n’est qu’une forme de
traduction de la compétence sociale.

Pierre Bourdieu souligne que si un individu est socialement domine il va se percevoir


comme incompétent politiquement et incapable de maitriser les enjeu du champs politique et de
formuler une opinion a caractère politique, la dépossession et va s’en remettre a ceux qui savent
( les élites socialement dominantes ).

Pierre Bréchon : les valeurs des français , 2003. Statistiquement on mesure l’intérêt à
l'égard de la politique et les compétences politiques décroissent à mesure que baisse le niveau
socioprofessionnel, le niveau de revenu et son niveau d’instruction.

Ces études mettent en lumière de grandes tendances statistiques ; toujours des contres
exemples.

D’autres études , de Michel Simon et Guy Michelat : « classes religions et comportement


politique », ils montrent que la corrélation entre le sentiment de politique et appartenance sociale
est complexe. Le positionnement sociale, son niveau d’instructions mais aussi son sexe.

Pour eux, la compétence politique est multiformes, ce n’est pas seulement l’acquisition et la
maîtrise d' un savoir politique. En effet, pour eux il peut y avoir une perception ordinaire des enjeux
politique, affective des enjeux politiques, morales, qui sont aussi des formes de rationalité.

La compétence politique n’est pas seulement la acquittions du savoir savant, l’engagement


politique peut se faire par des modalités extrêmement variés ; une personne peut se forger par la
pratique un sentiments de compétences politique

Nonna Mayer dit : « la démocratie à l'épreuve » , la politisation et les compétences


politiques vont chez un individu plutôt crescendo jusqu’à 60/65 ans. »

La plupart des études établissent un lien entre la variable positionnement sociale de


l'individu et le niveau d'instruction. Certains auteurs insistent sur l'âge, le sexe...

Dans la corrélation il faut prendre en compte son niveau d’instruction, son niveau
d’instruction, mais aussi son sexe vont aggraver ou corriger la compétence politique.

La compétence politique est multiforme, la compétence politique ce n’est pas seulement


l’acquisition d’un savoir savant d’un savoir spécialisé qu'utilisent les professionnels de la politique.

Chez certains individus, il y a une vision ordinaire, affectives des enjeux politiques. Une
perception morale, éthique. Une forme de rationalité qu’il faut prendre en considération.

L’engagement politique peut se faire par des formes extrêmement variées. C’est aussi un
moyen par lequel une personne peut se forger concrètement par la pratique, parfois de manière
autodidacte : un sentiment de compétence politique.

La politiste Nonna Mayer, la démocratie à l’épreuve, 2002 : met en avant une variable
importante pour expliquer la compétence politique : l’âge.

La politisation politique, par les statistiques vont crescendo jusqu’au l’âge de 60-65 ans. Ce
facteur est à croiser avec le positionnement social, instruction, voir même son sexe.

Chapitre 2 : les partis politiques


Section 1 : les similitudes entres parti politique et syndicat

Les deux sont liés, et affichent leur autonomie, leur territoire et leur identité.
Historiquement, en octobre 1906, la CGT va adopter lors de son 9 congrès confédéral la charte
d’Amiens.

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Cette charte précise que la volonté de la CGT c’est de lutter contre la classe capitaliste qui
exploite, qui opprime la classe ouvrière. Et pour lutter elle met en avant un moyen d’action : la
grève générale. Mais, sans se préoccuper des partis politiques et de leur action pour changer la
société. C’est le syndicalisme révolutionnaire.

À partir de cette charte, les syndicats affirment leur indépendance vis-à -vis de tout parti
politique.

Néanmoins, il persiste encore des affinités, telles que la CGT et le PCF.

Les dirigeants des principaux partis politiques affirment leur différence. Les dirigeants des
principaux partis politiques présentent les syndicats comme les défenseurs d’intérêts
particularistes. Alors que ces dirigeants de ces principaux partis se présentent eux-même comme
œuvrant dans la défense de l’intérêt national.

C’est sur ce critère que l’on se fonde pour différencier les partis politiques et syndicats. Les
partis politiques sont par définition la conquête du pouvoir et l’exercice de ce dernier.

Alors que les syndicats ne veulent que influencer le pouvoir. En particulier l'économie.

3 dimensions principales entre les partis politiques et syndicats :

1- les institutions de représentation

À priori, il y a une différence d’objectif et de domaine d’action qui permet de différencier


parti politique et syndicat. Mais malgré cette différence, le parti et le syndicat a un point commun :
les institution de représentation.

Il existe des corps intermédiaires : des corps sociaux entre l’individu et l’État. Et qui sont
constitutifs de la démocratie et indispensables au fonctionnement de la démocratie.

En effet, les partis et les syndicats agissent tjs au nom de leur membre et même plus
largement au nom de ceux qui se reconnaissent en eux. Ils forment un moyen de transmission
entre leurs membres et les dirigeants (économique ou politique).

Ils permettent de prendre en charge les demandes sociales : qui émanent de la société ou
de certains segments. Il les organise et les structure.

Ils permettent de canaliser les conflits à travers la prise en charge d’intérêts sociaux
diverses. Ils ont une fonction d’agrégation des préférences.

Car pour une large part, ils contribuent à la mise en forme des intérêts collectifs qu’ils
défendent. Ils vont les modeler, les rendre cohérentes avec ces demandes sociales, prendre en
charge de problèmes divers, et s’ils n’étaient pas pris en charge, ils seraient diffus.

Et ils les mettent en cohérence pour les traiter politiquement.

Les partis politiques et syndicats ont une fonction de représentation d’un double point de
vue.

Il propose des candidats aux postes institutionnels de représentation : politique ou syndical.


Dans les deux cas élus (lois du 20 août 2008).

C’est une représentation de leur membre du monde social et des problèmes qui les
concernent. C’est pour cette raison : l’importance qu’on leur accorde en tant qu’instance de
représentation des attentes ou des aspirations de la société que la loi du 31 janvier 2007 : loi de
modernisation du dialogue social, qu’elle reconnaît que les syndicats doivent être

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systématiquement consultés par le gouvernement pour tout projet de loi en matière d’emploi, la
formation pro, les relations salariales etc..

Que les syndicats constituent les interlocuteurs privilégiés de l’État pour toutes les grandes
réformes relatives au retraites et au droit du travail.

Cette fonction de représentation apparaît de plus en plus problématique.

Erik Neveu, sociologie politique des problèmes publiques, 2015 : plusieurs facteurs
montrent qu’il y a une déconnexion de plus en plus grande entre ces groupes et la société civile.

La faible représentativité des syndicats et parti politique : de moins en moins n'adhérant


déclin du PCF, et le déclin de l’importante constellation d’association de nature diverse que le PCF
avait mis en place dès la fin de la 2nd GM.

Le recours de plus en plus systématique des partis politiques à des laboratoires d’idée :
Think Tank, ou sondage : les élus n’émanent plus des classes populaires.

La tendance des partis politiques à n’être que composé de professionnels de la politique


qui accordent trop d’importance à des enjeux ésotériques qui ne concernent qu’eux. Et des partis
politiques ou prédomine des stratégies marketing, un mode de fonctionnement managériale.

Il n’y a plus d’identification politique

C’est du clientélisme, rentabilité électorale.

2- la dimension historique

Parti politique et syndicat ont un rôle commun mais il y a autre chose d’important qui tient à
l’histoire de leur institutionnalisation.

Se sont deux acteurs qui sont apparus tardivement, on fait remonter leur apparition
généralement à la fin du 19ème siècle.

Il y a une explication principale à cela : la révolution française s’est opposée aux


corporations parce que les révolutionnaires veulent empêcher la constitution de corps
intermédiaires.

La raison est simple : pour eux se sont des facteurs de division, de dilution de la volonté
générale.

Il y a deux textes qui le montre bien adoptés pendant la phase révolutionnaire : le décret de
D’allarde et la loi Le Chapellier.

Le décret qui date de mars 1791, promeut la concurrence et l’essor d’une économie libre.
La loi promulguée en juin 1791, promeut la suppression des corporations et les jurandes.
art 1 : « l’anéantissement de toutes espèces de corporations des citoyens du même état
ou profession est une des bases fondamentale de la constitution française »

Donc tout rassemblement professionnel est interdit, parallèlement à cette époque la


création des partis politiques n’est pas non plus d’actualité.

Les partis politiques sont considérés comme des factions qui défendent des intérêts
particuliers, nuisent l’expression de la volonté générale.

On a aussi une conception négative des partis politiques, se sont des éléments diviseurs.

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On s’appuie sur l’opinion de Rousseau dans le contrat social, 1762, livre 2 chapitre 3 :
« qu’il importe pour avoir l’énoncé de la volonté générale qu’il n’y ai pas de société particulière
dans l’État et que chaque citoyen n’opine que d’après lui »

Donc pour avoir l’énoncé de la volonté générale il faut un lien direct entre la société et
l’État.

À cette époque cela n’empêchera pas les hommes politiques à former des clubs à
caractère politique.

Mais il faut attendre le 19ème siècle avec la constitution de véritable mouvements ouvriers
de masse (conséquence industrialisation) pour qu’apparaisse les premières formes de partis
politiques tels qu’on les connaît aujourd’hui.

C’est à la fois l’apparition, la pression et la peur du mouvement ouvrier qui est à l’origine de
la reconnaissance des partis politiques et des syndicats.

En France l’autorisation des syndicats est voté sous la 3ème République (loi 18 mars 1884)
après 8 années de débat parlementaire : loi Waldeck Rousseau (21 mars 1884)

Par cette loi on reconnaît l’existence des syndicats. Elle répond aux inquiétudes que fait
naître le syndicalisme révolutionnaire parce qu’il est une menace pour l’ordre républicain naissant.

Ce succès du syndicalisme révolutionnaire est symbolisé par la création en 1864 de


l’association internationale des travailleurs : la première internationale ouvrière.

L’objectif des républicains est de canaliser la colère ouvrière et essayer de détourner la


majorité des ouvriers des mouvements les plus contestataires en leur fournissant un cadre légal
pour leurs revendications.

C’est la même logique qui va conduire à la reconnaissance des associations de travailleurs


un peu partout en Europe.
par exemple : 1825 en Grande Bretagne, 1869 en Allemagne

C’est finalement le même phénomène qui combiné aux conséquences du suffrage


universel masculin qui va conduire à la constitution et la reconnaissance des partis politiques.

Max Weber le souligne parfaitement dans son ouvrage Le savant et le politique en 1919 :
« les partis politiques sont des enfants de la démocratie, du suffrage universel, de la nécessité de
recruter et d’organiser les masses »

En France ce mouvement de structuration des masses va s’appuyer sur une loi célèbre : la
loi du 1er juillet 1901 sur les associations.

Cette loi va fournir un cadre légal à l’activité politique organisée.

La structuration des syndicats et partis politiques partagent une histoire commune fondée
sur les nouveaux citoyens (masse considérable de travailleurs) qui en pleine révolution industrielle
accède à l’expression politique.

3- les proximités idéologiques et les formes d’action

Initialement les partis politiques et syndicats s’adressent au même public.

On a donc du mal à les différencier, ils sont parfois concurrents, entretiennent un lien étroit.

Cette inter pénétration est aussi un point de convergence, parfois le syndicat est à l’origine
du parti politique (modèle travailliste), d’autres fois il existe une symbiose entre le parti politique et
le syndicat (modèle social démocrate).

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par exemple : le parti des travailleurs chez les britanniques

En 1899 le syndicat TUC crée un instrument pour influencer la vie parlementaire britannique. En
1900 il crée le labour representation comity, c’est le syndicat TUC qui par cette institution veut
coordonner l’action des députés qui défendent les intérêts de la classe ouvrière.

Ce LRC se transforme en 1906 en parti politique : labour party

Si on regarde du coté des modèles sociaux et politiques de l’Europe du Nord on a aussi


souvent l’établissement d’un lien étroit, de l’inter dépendance entre les syndicats et les partis
réformateurs ou socio-démocrate
par exemple : le parti social démocrate d’Allemagne est créé en 1875 sous
l’appellation parti socialiste des ouvriers allemands : il entretient des liens
organiques avec la confédération nationale des syndicats créé en 1892.

Plus globalement on peut expliquer la proximité entre syndicats et partis politiques par
différents facteurs : les syndicats ne sont pas imperméables au débat du champ politique, des
militants des partis politiques par affinité idéologique peuvent importer ou retranscrire ces débats
au sein des organisations syndicales.

Il y’a aussi des militants syndicaux qui peuvent appartenir à un parti politique et peuvent
dans les institutions défendre les mêmes idées

Parfois des actions communes ou bien des alliances de circonstance peuvent lier certains
partis politiques et certains syndicats
par exemple : la SFIO et la CGT se liguent contre l’extrême droite

Les partis politiques peuvent avoir intérêt à s’appuyer sur les ressources syndicales :
stratégie politique qui nécessite un enracinement dans certains milieux sociaux
par exemple : 1942 relais syndicaux des institutions chrétiennes

La domination politique des partis politiques sur les syndicats est parfois justifié par
certaines doctrines politiques comme le communisme.

Dans son ouvrage que faire, en 1902, Lénine avance l’idée qu’il est nécessaire que les
syndicats luttent contre le communisme sous le gouvernement d’un parti révolutionnaire.

Aujourd’hui il existe une interpénétration de plus en plus grande des sphères politiques
économiques et sociales et cela contribue à politiser de plus en plus le rôle des syndicats.

Ils agissent moins directement sur l’entreprise. Ils ne concurrencent pas les partis politiques
dans la conquête du pouvoir mais ils ont un rôle à part entière

Section 2 : qu’est ce qu’un parti politique?

En sciences politiques les recherches concernant les partis politiques sont fondamentales
dans la discipline.

Des ouvrages fondateurs des sciences politiques sont consacrés aux partis politiques :
Roberto Michels, Mosei Ostrogorski

Mosei publie en 1902 : la démocratie et les partis politiques, Roberto publie en 1911 : les
partis politiques essai sur les tendances oligarchiques des démocraties.

Plus globalement il y a beaucoup de politistes qui ont essayé de définir les partis politiques
selon un critère majeur : la conquête du pouvoir.

Giovanni Sartori, Georges Burdeau, M. Weiner, Joseph La Palambara essaient de définir.

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Giovanni Sartori, parti et système de parti, 1976 : « tout groupe politique identifié par une
étiquette officielle qui présente des candidats aux élections et qui est capable de faire designer à
travers les élections des candidats aux fonctions publiques »

Georges Burdeau, traité de sciences politiques 1982 : « constitue un parti tout groupement
d’individus qui professant les mêmes vues politiques s’efforce de les faire prévaloir à la fois en y
ralliant le plus grand nombre possible de citoyens et en cherchant à conquérir le pouvoir ou du
moins d’influencer ses décisions »

Myron Weiner et Joseph La Palambara, political parties et political development 1966 :


« les partis politiques sont des organisations durables qui disposent d’encrages locaux, qui visent
la conquête du pouvoir par la recherche de soutien populaire »

Il y a donc 4 cri
Durable = permanence de l’organisation, espérance de vie supérieure à ses fondateurs,
doit survivre à ses fondateurs et s’inscrire dans la durée

Lisibilité et visibilité du parti à tous les niveaux = du local au national, parti politique
est une organisation large, complète. Elle a un échelon local : des sections, des fédérations qui
vont permettre aux partis politiques de couvrir tout le territoire.
Elles doivent entretenir des relations avec l’échelon international

Il permet de distinguer le parti politique d’un simple groupe parlementaire.

Une volonté des cadres du dirigeant du parti d’accéder au pouvoir = objectif différent de
simple pression sur le pouvoir, d’influence du pouvoir. On veut conquérir le pouvoir.
Quelques fois on a quand même des groupes d’intérêts qui peuvent se transformer en parti
politique.
par exemple : 1984 les verts

La recherche d’un soutien populaire maximal à travers les échéances électorales :


distingue le parti politique du club de réflexion qui généralement sont des laboratoires d’idées mais
ne s’investissent directement dans la compétition électorale
Distingue aussi d’une milice, groupe terroriste

Il faut toujours s’intéresser aux origines, à l’institutionnalisation et les clivages sociaux


qu’incarnent les partis politiques.

1- les types de partis politiques

La science politique tente de définir ce que sont les partis politiques. Mais on remarque
aussi que les partis politiques répondent à des modèles d’organisation, des formes d’organisation
diverses. On a des grands partis de masse avec des millions d’adhérents et parfois des
groupuscules, que l’on nomme parti politique.

Certains sont très bureaucratiques, centralisés et parfois ce n’est pas le cas, une autre
réalité : des comités locaux avec quelques notables : se sont des réseaux flexibles, sans véritable
hiérarchie et centralisation

Des entreprises de définition se sont accompagnées de travail classificatoire, de


typologisation. Il essaie de mettre en avant des critères de distinction de types de partis politiques :
il y a deux auteurs importants : Maurice du Verger, 1951, les partis politiques. Stein Rokkan,
citoyen élection et parti, 1970.

Pour bien comprendre le développement des partis politiques et bien comprendre la forme
de ces partis.

Verger dit qu’il faut prendre en considération deux phénomènes : l’élargissement du


suffrage et l’enjeu de la structuration politique du mouvement ouvrier face aux élites traditionnelles.

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À partir de cela, Du Verger propose de distinguer 2 types de partis : le parti de cadre et le parti de
masse.

Ils ne sont pas structurés de la même façon.

Les partis de cadres sont les premier à apparaître et s’appuient sur des élites locales. À
partir du 19ème siècle ces notables sont obligés de s’organiser et se regrouper en créant des
comités locaux qui vont devenir peu à peu permanents.

On passe du suffrage censitaire à universel donc ils sont utiles pour capter les votes mais
pour ça il faut s’organiser. Ce qui n’est pas le cas lorsqu’il était censitaire : il y avait très peu de
votants. Ces notables disposent d'importantes ressources financières.

Mais aussi localement d’une forte notoriété, de prestige localement. Ils ont leur richesse,
prestige, des réseaux.

Ils peuvent financer des campagnes électorales. Ils vont monter des structures qui se
caractérisent par une certaine souplesse. Elles sont peu hiérarchisées et peu disciplinées, avec
une faible base militante et l’organisation est peu développée.

Donc se sont des partis faiblement structuré, fortement décentralisés et qui reposent sur la
mise en relation de notable locaux qui sont en interaction, mais sans structure hiérarchisée.

par exemple : le cas du parti centriste UDF (union pour la démocratie française
fondé en 1978 qui correspond assez bien à ce parti de cadre. Cela va donner
naissance à l’UDM et l’UDI par 2 notables locaux.

Le parti conservateur britannique, 1834, fonctionne en reliant entre eux des notables
locaux.

Dans le cas Français on peut mentionner le Parti Radical, laïc et anticlérical en 1901. Il
joue un rôle politique important sous la 3e république : 1905, séparation de l’Église et de l’État,
ainsi qu’en 1933 gratuité de l’enseignement secondaire.

Les partis de masse ont une logique et un mode d’organisation différents.

Ils apparaissent dans le monde ouvrier comme le parti socialiste et communiste (ils
apparaissent avec l’extension du suffrage). Ces partis politiques prolongent sur le plan politique
certaines luttes à caractère social.

Mais contrairement aux partis de cadre : il y a un grand nombre d’adhérents et de militants


qui sont issus des classes populaires. Le parti veut éduquer et socialiser ces militants : il désire
d’une élite prolétarienne qui est un parti d’avant garde de la lutte ouvrière.

Il veut aussi encadrer et discipliner pour les mobiliser à tout moment.

Les cotisations des militants sont importantes : ils n’ont pas la fortune des notables, on use
d’un financement collectif et non capitalistique de la structure. Il permet de la propagande, sinon on
ne peut pas mettre en place les activités du parti : pas de réunion, ni meeting, pas de tracte, pas
de journaux etc ...

Ces activités s’organisent pour appliquer un programme du parti pour mettre en œuvre une
idéologie très structurée.
par exemple : les partis communistes.

Ces partis sont très hiérarchisés, bureaucratisés. Il existe des cellules locales. Il y a aussi
un conseil national ou un bureau politique.

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Il existe aussi au sein du parti de nombreux permanents du parti. Ils contribuent à faire
vivre ce parti quotidiennement.

Le parti de masse entretient des relations très étroites avec des organisations-relai.
par exemple : des organes de presse, des réseaux, des caisses ouvrières

Pour Du Verger, le SPD (parti social démocrate allemand de 1875) est un parti de masse.
De même pour le PCI et le PCF (italien et FR) (parti communiste).

Le politiste Stein Rokkan insiste sur d’autres choses, dans citoyens élections et partis
(1970) : l’importance des clivages incarnés par ces partis. À mettre en relation avec 2 phénomènes
: la consolidation des États nation et la Révolution industrielle.

Il y a 4 clivages évoqués : Centre/Périphérie ; Église/ État ; Rural / Urbain ; Travailleur /


Possédant

Le critère centre/ périphérie résulte des résistance vis à vis de la centralisation et


l’uniformisation de la population d’un État Nation.

Ce qui explique l’opposition entre des partis politiques à caractère centraliste et jacobin qui
promeuvent l’unité politique d’un pays, d’unité administrative d’un pays, et unité culturelle d’un
pays.

Et à côté il y a d’autres idée : indépendantistes ou régionaliste ; favorable à la conservation


de particularisme locaux.
par exemple : les partis indépendantistes ou autonomistes en Corse.

Le clivage Église / État résulte de comment les État nations se sont affirmés face aux
Églises. Cela renvoie à l’opposition entre les partis laïc ou anti cléricaux : stricte séparation entre
l’État et l’Église.

En opposition aux partis confessionnel : conserver une influence forte au sein de la société,
et au-delà, une influence forte dans la sphère publique.
par exemple : en Italie : la démocratie chrétienne en 1942.
le parti chrétien en Autriche en 1991.

Le clivage Rural/ Urbain est la conséquence de la Révolution industrielle et de


l’urbanisation qu’engendre cette révolution industrielle.

Elle renvoie à l’opposition entre les Parti Agrarien : vers la défense des agriculteurs, la
défense des intérêts du monde rural.
par exemple : 1927 est créé en France le Parti Agraire et Paysan Français, ou
encore le Parti Chasse Pêche nature et tradition de 1999, et qui se présente
comme le mouvement politique de la ruralité

Le clivage travailleur / possédant cher au Marxisme résulte aussi de la révolution


industrielle qui renvoie à de nombreux pays, à l’opposition entre les partis ouvriers et partis
capitalistes ou conservateur (partis bourgeois libéraux), historiquement et traditionnellement de
droite.
par exemple : le parti conservateur ; ou encore les partis libéraux

Et les autres qui défendent les intérêts de la classe laborieuse. Ici les partis travaillistes, les
partis socialistes, les partis communistes, et puis des partis d'extrême gauche non communistes.

Ces clivages sont de plus en plus critiqués, car cette typologie doit être complétée et
précisée pour plusieurs raisons : de nouveaux facteurs sont à prendre en considération :

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Les transformations sociales, culturelles et même idéologiques qui vont inciter certains
partis politiques de masse mais aussi les partis de cadre à vont muter pour devenir plus
pragmatique.

Pour chercher à s’adapter à leur base électorale, dès 1966 le politiste allemand Otto
Kirchheimer, la transformation des partis en Europe de l’Ouest.

Le concept de Catch All Party : parti attrape-tout.

C’est la tendance de certains partis politiques : devenir des entreprises politiques moins
clivantes. On essaie de séduire et attirer des individus d’horizons très divers, le plus large
électorat. Ça attire la volatilité électorale.

On considère que les votants sont des consommateurs, et qu’on peut les attirer :
- En développant des discours consensuel : moins d’hostilité au sein de l’électorat . On se plier
aux attentes de l’électorat.

- Le recentrage autour d’un leader : le parti = une figure


- Par les moyens de communications de masse.
- Adaptation à l’environnement politico-social, il se transforme le rapport à l’État
Cela est développée par Richard Katz et Peter Mair : thèse du concept des « partis-cartels ».

Ils veulent souligner que beaucoup de partis politiques ont abandonné progressivement
leur fonction de représentation pour devenir des courtiers de l’État : des agents semi étatique, voir
totalement étatique.

Des partis qui sont rattachés à la puissance publique pour profiter de ses ressources.
Notamment profiter des subventions et des aides publiques
par exemple : en Italie, ce phénomène de pénétration de l’État, par les partis
politiques est désigné par le mot : Lottizzazione = lotissement.

Le fait de se répartir entre partis politiques des postes importants au sein des organismes
publiques.
Il est nécessaire de compléter la classification. Le dégel de certains clivages et l’apparition de
nouveaux clivages.

Daniel-Louis Seiler, Les partis politiques en occident, sociologie historique du phénomène


partisan, 2003. L’importance d’un nouveau clivage : le clivage européen qui devient de plus en
plus un facteur récent d’opposition entre deux types de partis : Les parties favorables à la
construction européenne et ceux qui défendent une posture souverainiste. Clivage important au
sein même de chaque parti politique.
par exemple : les enjeux relatif à l’entrée de nouveau pays dans l’Union, comme l'a
montré la question de la ratification du traité Constitutionnel ; comme le montre la
remise en cause de l’espace Schengen, ou le rejet des migrants ce qui crée des
tensions

Il y a un nouveau regard sur les partis politiques : pas uniquement des machines de
conquête du pouvoir.

Michel Offerlé, Les partis politiques, 2008 : explique que les partis politiques sont des
machines à conquérir le pouvoir, mais aussi des espace de concurrence entre des agents qui sont
en lutte pour s’approprier certaines ressources décisives de l’appareil partisan.

Il y a une rivalité en interne.

Les ressources internes sont un moyen matériel et financiers du parti. On s’oppose pour
contrôler les investitures, les permanents du parti ; pouvoir parler au nom du parti.

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2- le rôle des partis politiques

Les partis politiques ont 3 fonctions essentielles : ils animent la vie électorale, se sont des
agents de socialisation et ils exercent ou contrôlent le pouvoir.

A- animation de la vie électorale

Les partis politiques vont sélectionner leur candidat qui va se présenter aux élections.
Cela peut aller de la cooptation : l’État major qui décide du candidat. Ou encore des primaires
ouvertes ou fermées.

Dans ce processus, les États majors des parties politiques : rôle important. Sélectionner les
candidats, et la liste : hiérarchiser les candidats.

Cela renvoie à l’organisation interne : est-ce démocratique ?

Dans beaucoup de partis on constate que la direction du parti se réserve un droit de


primeur : soit elle propose elle même un candidat, soit elle se prononce en faveur d’un candidat.
par exemple : en 2010 Jean-Mari Le Pen propose sa fille pour lui succéder

Ou encore impose certaines conditions : « ne pourront être candidats que ceux qui ont été
parrainés par un certain nombre d’élu locaux ou nationaux »
Dans les partis les plus démocratiques, ce sont les adhérents du parti qui votent. Parfois, on
accepte que des non adhérents participent au choix des candidats.

Le parti socialiste, 2011 était primaire : on pouvait participer en tant que non adhérent, on
ne devait que signer une charte, à laquelle on s’engage à « partager les valeurs de la gauche et
de la république et à vous reconnaître dans le projet de société de liberté, d’égalité, de fraternité,
de laïcité, de justice et de progrès solidaire »

En tant qu’animateur, les partis politiques mobilisent différentes ressources pour participer à la
bataille électorale :
- Ressource financière, loi de 1988 qui vont dans ce domaine imposer un plafonnement des
dépenses électorales et puis un financement publique des partis politiques, déterminé au
prorata à l’occasion des élections

- Les ressources militantes des pratiques de propagandes : affiches, tractes, réunions, meeting
etc ...

De plus en plus des stratégies qui visent à occuper l’espace médiatique => Décisif du parti
pour s’imposer électoralement.

- Ressource programmatique : les idées diffusées par les parties politiques jouent un rôle
important qui visent à alimenter le débat politique et le structurer. De donner à voir ces débats à
la population et façonner l’opinion public.

Cela est reconnu à l’article 4 de la Constitution : « les partis politiques concourent à


l’expression du suffrage »

B- des agents de socialisation

Ils véhiculent des informations, des connaissances, des valeurs qui contribuent à
l’intégration des citoyens dans le système politique. Cela permet de délivrer des messages
politiques différents, car il existe des visions différentes de la société.

Mais délivrent aussi des messages de même nature :


- l’acceptation des règles du jeu démocratique, la nécessité d’avoir des représentants, des élus,
qui doivent impérativement être désignés par les urnes.

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- la nécessité du pluralisme partisan
- la valorisation du devoir du citoyen : inciter à aller voter, et même lorsqu’il n’est pas content.
Parce que c’est par la politique que l’on va changer les choses.
- la condamnation de la violence comme mode de gouvernement : disqualifier les mauvais
joueurs
par exemple : tous les partis politiques sont contre le parti de Coluche, qui se
moquait du système (il n’avait pas les 500 signatures)

- l’autorité légitime dont disposent les personnes qui sont élus. En démocratie, l’autorité vient de
la légitimité que l’on obtient par le vote.

En cela les partis politiques délimitent un univers du possible et ils favorisent ainsi l’acceptation,
l’intériorisation du jeu démocratique et contribuent à socialiser les citoyens à ces mêmes règles.

Les partis politiques socialisent aussi leur militants : discussion, des réunions, lectures de
documents, réseaux associatifs etc… ce qui renforce le lien fort de sociabilité.

Cela est vrai dans les projets de contre société, fondées sur les règles propres au parti, et
fondées sur les propres organisations de socialisation du parti.
par exemple : le PCF avec endoctrinement fort.

Annie Kriegel, les communistes français, 1968.

De même à l’extrême droite : le FN

Guy Birenbaum, thèse de doctorat sur le fonctionnement sur le FN, publié en 1992 : le
Front National en politique.

Il montre cette socialisation très forte, la chaleur et convivialité entre les militants. Des
militants qui « s’aiment de haïr ensemble des catégories de personne qu’ils détestent ».

Même espoir la quête du grand soir (des élections). Ce qui les soude c’est l’idée de révolte
contre l’ordre existant.

C- les partis exercent ou contrôlent le pouvoirs

Lorsque les candidats des partis vont accéder au pouvoir ils ont encore un rôle important.

Ils aident le gouvernement à améliorer ses propositions de lois, des députés, des sénateurs
qui pourraient être en adéquation avec le parti gouvernemental.

Le travail de coordination des élus passe par la discipline de vote : il faut faire bloc. Et ils
font en sorte de ne pas proposer des propositions de loi contre le gouvernement.

Ils vont justifier, insister sur le bien-fondé des décisions prises par le pouvoir publique, ou
remonter des attentes ou mécontentement au gouvernement avec des instrument de pilotage.
par exemple : le prix du gaz et de l’essence
Dans l’opposition en démocratie, reconnue par le pouvoir ou institutionnalisé comme en
Grande Bretagne, ils vont contrôler l’action du gouvernement. Ils vont saisir le Conseil
Constitutionnel notamment.

Ils vont user de la bunitienne du PCF développée par George Burdeau, ce qui permet à
certaines catégories sociales de trouver un relais politique de certaines tranches de la société

3- le fonctionnement des partis politiques

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Pour bien comprendre il faut prendre en considération les caractéristiques des systèmes
partisans. Il y a 3 grands types de systèmes partisans :
- mono partisan : 1 seul parti
- bis partisan : monopoliser tout l’espace politique.
par exemple : E-U et RU
- multi partisan : plusieurs partis
Il y’a différents moyens d’action des partis politiques :

- les financements d’un lieu dans lequel le parti développe ses principes, la publicité, la
propagande, les dispositifs mis en place à la formation des membres du parti

- le fonctionnent grâce à leur militant (en déclin en Europe), renvoie aux différentes formes de
rétribution du militantisme : matérielle, symbolique , affectives etc ...

Une instance dirigeante avec :


- Un État major, dont les modes d’organisation et de fonctionnement sont divers : central, national
etc ...
- Les rivalités clientélistes, les conflits pour accéder en interne au leadership qui sont très
brutaux ; très vif. La grande rivalité entre Fillon et Jean-François Copé en 2012. L'élection ne se
joue qu'à 98 voies d’avances.

Il y a cependant une confrontation à un phénomène : les tendances oligarchiques des


parties politiques.

Où il y a un nombre restreint de dirigeants, permanents du parti qui va parvenir à se


maintenir longtemps au sommet de l’organisation et va peu à peu se détacher de la base du parti.

Ils disposent de ressource déterminantes : la notoriété , l’accès privilégié à certaines


informations, l’accès au finance. Possède les instruments de propagande. Beaucoup de privilèges
sont liés à leur statut.

Il y’a une distance entre les personnes qui occupent des postes importants, et la base, les
adhérents et militants va s’accentuer à mesure que les partis se professionnalisent.

De plus le recrutement se fait par sélection. On va avoir petit à petit des responsables de
parti qui n’ont pas les mêmes origines et qui n’ont pas les mêmes caractéristiques sociales des
individus qui constituent la base du parti.

Donc il y a au sein de nombreux partis un décalage entre représentant et représentés.

C’est certainement un des facteurs explicatifs de l’émergence de nouveaux partis politiques


qui prennent leur distance vis-à -vis du fonctionnement des partis politiques professionnels. Moins
de fonctionnent, moins hiérarchisé, plus représentatif de la société civile, et souvent mise sur un
militantisme numérique.

par exemple : Podemos en Espagne en Janvier 2014, il y a une rupture avec les
partis politiques traditionnels.

Chapitres 3 : les médias

Grégory Derville, le pouvoir des médias, mythes et réalités, 2005 Rémy Rieffel, que sont
les médias ?, 2005

Nicolas Kaciaf, Ivan Chupin et Nicolas Hubé, histoire politique et économique des médias
en France, 2009.

Les médias c’est l’ensemble des instruments et des dispositifs qui vont permettre la
communication de donné en vue de renseigner, de cultiver, d’apprendre, et de distraire.

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par exemple : la presse écrite, radio, cinéma, internet, la télé

On distingue 4 étapes majeurs du développement des sociétés en la matière :

- le stade de la civilisation traditionnelle dans laquelle les informations, les connaissances se


transmettent surtout de façon orale
Où la stabilité, la coutume est très développée, les mythes aussi ont un rôle important dans le
partage et diffusion des connaissances.

- la civilisation graphiques : développement de l’écrit et à partir du 15e l’imprimerie


Il y a une diffusion plus grande échelle : c’est la démocratisation des idées et du savoir.

Le but est de rompre avec l’écriture manuscrite des livres, généralement écrits par des
moines copistes qui sont très long. Cela stimule un approfondissement des connaissances et
favorise une multiplication des échanges entre cultures différentes.

- le stade de la civilisation audio visuelle : 20e siècle. Les rapports entre médias et politique est
sujet à controverse.
Ce qui se développe c’est l’information en directe et la massification de la diffusion de
l’information : culture de masse.

Est-ce que les médias constituent un contre pouvoir, un 4e pouvoir, ou sont-ils inféodés au pouvoir
?

- la civilisation numérique : fin du 20e, début du 21e


D. Wolton, Internet et après ?, en 2000.
C’est l’essor d’un monde digital dans lequel on peut être à la fois diffuseur d’information et
récepteur d’information. C’est aussi les supports de diffusion de l’information qui se multiplie. Et
pour certains de ces supports, on peut toucher des millions d’individus.

C’est aussi l’avènement d’une société en réseaux et puis, c’est le développement d’un système
d’information à caractère marchand : le nouveau pétrole de cette économie numérique c’est les
données à caractère personnel.

Il y a des effets politiques des médias : est-ce que ces effets sont réels ou fantasmés ?
Peut-on les évaluer ?

Section 1 : l’influence des médias sur le champ politique

A- médias et préférence électorales et idéologiques

Les médias jouent un rôle d’interface entre les personnes et la scène politique. En cela, ils
sont régulièrement analysés comme des vecteurs à la construction de l’opinion politique. Certaines
études montrent que la variable médias ne peut expliquer les préférences électorales et
idéologiques des individus.

Pour autant, il y a 2 grands courants d’analyse en science sociale qui pensent que les
médias ont un rôle déterminant dans les décisions idéologiques et électoraux chez les individus.

1- théorie classique de la démocratie représentative

Tout d’abord, il ya la théorie classique de la démocratie représentative qui postule comme


idée qu’il existe des citoyens qui sont autonomes qui vont politiquement se déterminer à partir
d’un suivie attentif de l’actualité, et s’intéressent aux médias qui les informent et vont comparer
les différents programmes politiques qui leur sont soumis.

Au courant de 1980, les politiques qui ont insisté sur la formation des médias: électeur
stratège (bon connaissance de l’offre politique grâce aux médias et se déterminent de manière

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rationnelle dans une logique coût avantage et va opérer des choix qui lui sont le plus profitable
avec le plus de bénéfice).

Les médias peuvent jouer un rôle important dans le choix de l’électeur en fonction de cette
accès aux médias.

Certains auteurs sont assez critiques vis-à-vis de la capacité des médias à manipuler les
masses.

2- la capacité des médias à manipuler les masses

Ensuite, on insiste sur l’idée que les médias, des auteurs assez critiques sur cette idée de
modernité dans les sociétés modernes, les individus sont de plus en plus isolés et qu’il seraient
démunis face à la communication politique dont la puissance de séduction, persuasion peut
s’avérer considérable.

Serge Tchakhotine, sociologue et politiste allemand d’origine russe (1883-1973) est


un des premiers à developper cette idée en 1939 en publiant son ouvrage : « Le viol des foules
par la propagande politique ».

Il parle de la propagande à visée publique pour manipuler les masses, leur façon de
pensée. À travers la mobilisation de musiques, slogans des régimes sont parvenus à embrigader,
séduire les masses.

Cette vision est aujourd’hui réactivée par d’autres acteurs. En effet la croyance dans le
pouvoir des médias est véhiculée par les médias eux même.

Les professionnelles de la communication qui ont interêt à entretenir cette idée pour
légitimer leurs professions et à entretenir la croyance qu’on ne peut pas exister politiquement
sans les médias et qu’ils sont en capacité d’influencer l’opinion publique et qu’il a des effets sur la
popularité des personnes politiques et déterminantes dans les choix électoraux. Mais aussi
d'inciter les dirigeants des partis politiques à leur confier la campagne politique.

Les médias seraient donc en capacité d’influencer l’opinion publique, que cette influence a
de effets indéniables sur la popularité des hommes et femmes politiques, donc qu’ils sont
déterminants dans les choix électoraux.

Est ce que les médias produisent des effets et si oui lesquels ?

Paul Lazarsfel, politiste américain (1901-1976) le choix du peuple 1944 ; écoute de la


radio 1948 ; il va s’intéresser à l’écoute de la radio aux États-Unis et qui face au développement de
la radio est soucieux de comprendre si les américains sont pacifs et si la radio les influencent
médiatiquement.
Sa conclusion est que non, la radio n’influence que très peu d’électeurs américains dans
leurs choix de vote.

Lazarsfeld développe 3 arguments :

- Les choix électoraux sont surtout déterminés par les caractéristiques sociales propre aux
individus et de leur entourage et l’influence des différents groupes d’appartenance dans
lesquelles s’insèrent les individus.

Les relations interpersonnelles et l’influence de ses groupes d’appartenances qui s’avèrent


décisif dans la fabrique d’opinion politique.

- Les individus s’orientent de manière prioritaire vers des messages politiques qui vont
conforter leur positionnement politique.

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L’idée c’est que souvent les médias ont pour effet de renforcer une opinion politique déjà
ancrée chez l’individu. Bien plus qu’ils ne l’amènent à changer d’opinion.

- Les informations à caractère politique font l’objet d’appropriation et d’interprétation très


diversifiées selon les individus.

Les usages des informations politiques sont pluriels et à rapporter à la position sociale de
l’individu. On ne peut pas considérer que le public est un groupe homogène. Les interprétations
sont diverses et on ne se les approprie pas de la même manière, selon la caractéristique sociale.

Des chercheurs vont essayer d’intégrer et poursuivre les travaux de Lazarsfeld en prenant
en compte le média télévision dans leurs analyses ett vont aboutir aux mêmes conclusions.
Ex : en France, pour le référendum de 1962 sur l’élection du président au suffrage universel direct.

On a 2 politistes importants : René Rémond (revue française de sciences politiques en


1963, télévision et comportement politique) et Guy Michelat (1964, télévision moyen d’information
et comportement électoral).

On a aussi par exemple pour les élections législatives et présidentielles dans 3 pays en
1974 : l’ouvrage de R. Cayrol : la télévision fait-elle l’élection? En 1978 aux presses de sciences
po. On a les mêmes types de conclusion.
Ouvrage du sociologue Jean Cazeneuve « les pouvoirs de la télévision » rappelle qu’ils ne faut
pas surestimer l’influence des médias de masse dans la construction des opinions politiques en
raison d’une exposition, d’une perception et d’une mémoire qui sont tjrs sélectives.

Expo sélectif: on écoute plus facilement des discours ou de la propagande proches de nos
convictions

Mémoire sélectif: on retient mieux ce qui est en adéquation avec nos propres opinions

Il y a des recherches plus récentes dans le domaine qui confirment l’inexistence des faits
massifs et univoques des médias de part l’extrême diversité des supports médiatiques, les
rapports tout aussi pluriels que les individus entretiennent aux médias et à la politique.

Pour autant il ne faut pas nier l’impact des médias, ils ne sont pas forcément efficaces pour
imposer aux individus ce qu’il faut penser mais peut être efficaces pour ce à quoi il faut penser.

Il y a la thèse de l’agenda-setting en 1972 par 2 américains : Donald Shan et M. Mc


Combs qui indiquent que les médias ont un rôle important parce qu’ils hiérarchisent les
informations, et en faisant ça ils influencent le contenu du débat public mais aussi l’agenda
politique. C’est-à-dire les enjeux qui vont faire l’objet de discussions à caractère politique.

Ils influencent aussi l’intérêt suscité chez les citoyens pour telle ou telle question. Ils vont
organiser mentalement le monde en lieu et place de l’individu.

Les médias n’influencent pas directement les individus dans leurs convictions mais
davantage à la façon dont ils vont appréhender certaines questions.

Un événement ne devient important que tant qu’il est considéré important par les médias.

Qu’est ce qu’il faut mesurer exactement pour déterminer cette éventuelle influence des médias et
comment?
Dans quels sens fonctionnent les relations de causalité?

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Il est très compliqué de démontrer les faits des hiérarchies médiatiques sur les priorités
des acteurs politiques.
Ex: en 2002, à l’occasion des élections présidentielles, les médias se focalisent sur
le problème de l’insécurité. Cette focalisation va renforcer l’inquiétude des français sur cette
question et invités les hommes politiques à s’emparer de cette question à l’occasion des débats
sur les présidentiels. On peut aussi considérer que les journalistes ont accru le traitement de ce
problème parce que il y avait un interêt lattant de cette question dans les débats à cette occasion.

Dans quels sens cela fonctionne il?


Qui influence qui ? Les acteurs politiques ? Le public ? Les médias ?

Shanto Iyengar, professeur de science politique à Stanford, spécialisé dans la


communication politique, met en avant l’importance du Framing. « Is anyone responsible ? How
television fraimes political issues? » 1991

Il parle des effets de cadrage, des informations politiques il faut entendre par là l’idée qu’en
imposant un cadre interprétatif particulier aux évènements, les médias prétendent tous informer
objectivement, ils vont à travers l’angle retenu, le cadre retenu pour traiter l’actualité va faire un tri
objectif des faits.

Ils vont insister sur certains points et en passer d’autres sous silence. En faisant cela, les
médias participent à des luttes à caractère idéologiques, et ces luttes ne seraient pas sans effet
sur la façon dont on va définir les problèmes publique et ne seraient pas sans effet sur nos
perceptions du monde par les individus. De même sur les comportements politiques.

Ex : Si on veut en France aborder un conflit social dans les transports publiques (grève). Les
médias vont traiter l’information. Ils peuvent le traiter sur différents angles :
- Les médias insistent sur les revendications des grévistes : et expliquer pourquoi les grévistes se
mobilisent dans les transports
- Insister par la gène subis par les usagers et généralement on va dire que les usagers sont pris
en otage
- Insister sur l’évolution du paysage syndical (ce qui se joue c’est un rapport de force entre
différents syndicats)

Selon l’angle retenu, la nature du problème ne sera pas retenue de la même façon et les
revendications politiques avancées ne seront pas les mêmes.

D’autres auteurs s’intéresse aux effets d’amorçage : le priming. Selon ces auteurs
certaines informations traitées par les médias obligent les responsables politiques à s’en emparer
ce qui influencerait ainsi les débats politiques.

Et cela accroîtrait les possibilités que ces informations soient utilisées par les individus pour
porter un certain jugement sur les acteurs politiques et les programmes/ propositions qu’ils mettent
en avant.

Il est très difficile de déceler, prouver, mesurer scientifiquement l’influence exercée par les
médias

B) l’impact des médias sur la vie politique

Ici c’est l’idée selon laquelle beaucoup de politistes soulignent qu’avec l’essor des médias
de masse on a vu se transformer en profondeur la vie politique et plus globalement les règles du
jeu démocratique

Il est indéniable que la télévision a amplifié la personnalité, théatralisation de la vie politique


en favorisant l’essor d’un discours politique.

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1- personnification de la vie politique

Il est indéniable que la télévision a amplifié la personnalité, théatralisation de la vie politique


en favorisant l’essor d’un discours politique.
Pour gagner les élections, beaucoup d’acteurs politiques ont de plus en plus systématiquement fait
appel à des professionnels du marketing et de la publicité.

Avec l’essor des médias de masse, on a vu se dessiner une profonde transformation de la


vie politique. Et la transformation des règles démocratiques.

Le développement de la radio et de la TV, ainsi que d’internet crée des offres de nouvelles
ressources et opportunités à la vie politique et démocratique.

Les politiques font appel à des pros du marketing.


Ex: Mitterrand, Jacques Chirac avec Élie Christie.

Ils se présentent comme des gourou de l’image, ils permettent de séduire un électorat très
large et d’organiser des prestations télévisuelles.

Ils permettent de mettre en place des plans médias pour gagner les élections.

On leur demande de créer des évènements télégéniques à échéance régulière. Avec l’idée
qui s’impose progressivement qu’on ne peut pas exister politique si on est pas constamment
visible à l’écran.

Question de l’hyper médiatisation et la tyrannie de l’image et des apparences.


On leur demande aussi de devenir des personnages familiers du grand public en valorisant
la personnalité et valoriser son intimité. Il faut être connu, reconnu et être apprécié pour créer une
respectabilité en essayant de plaire.

Il faut plaire bien plus que de convaincre.


par exemple : Ségolène Royale alors ministre de l’écologie 1992 est la première à
se laisser filmer à la maternité, le lendemain de son accouchement.

Il s’agit aussi de simplifier son discours, son langage pour capter l’attention du grand public
et être bien compris pour utiliser des formules claires, courtes, des slogans percutants ce qui a un
impact sur les discours.

Il faut pour ça privilégier les petites phrases, les effets d’annonces et le storytelling :
échafauder une histoire à des fins politiques

Cependant il y a des risques : l’appauvrissement des débats.

Il s’agit de s’adapter aux temps médiatiques et aux sondages. Être constamment réactif à
l’immédiateté et à l’instantanéité de l’actualité.

Mais la personnalisation de la vie politique ne peut pas être QUE expliquée par l’évolution
technique des médias.

Il y a d’autres explications : la présidentialisation des institutions de la République et le


déclin des oppositions de la vie politique.

2- la transformation des fondements de la légitimité politique et transformation des modes


de sélections du personnel politique

Pendant longtemps, la légitimité politique dépendait uniquement du verdict des urnes et


dépendait des certaines ressources requissent dans des assembles parlementaires.

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En devenant une arène privilégiée des débats politiques, less médias audiovisuels vont
changer la donne pour construire un leadership des personnes politiques en maitrisant des
savoirs faire indispensables pour séduire un large public. Etre en capacité de bien communiquer
et de gérer apparences médiatiques

La popularité peut s’acquérir par l’apparition dans les médias de sondage d’opinion, en
mettant en avant médiatiquement la réussite que l’on a obtenu dans un autre domaine, des
affaires (silvio ..), du sport

Ex : Donald Trump, qui a réussi dans les affaires à la télévision et met en avant cela
comme ressource nouvelle pour s’imposer politiquement

3. Les transformations de l’action politique

On assiste aussi à une modification de l’action politique avec Bernard Matin « principe du
gouvernement représentatif » 1995 .

Il évoque cette question car pour lui, l’accélération du temps médiatique a tendance à agir
à cours terme cad gouverner au jour le jour, gérer quotidiennement les urgences et en repoussant
les mesures les moins populaire.

Pour lui, un décalage de plus en plus important se dessine entre le temps de la vie
politique qui va se caler sur le temps des médias (réactivité constante) et le temps des politiques
publics qui nécessitent un temps long pour être correctement appliquer et efficace. Vrai en
situation de crise « media training » bon comportement à adopter pour ne pas perdre la face

La scientificité apparente des sondages des enquêtes d’opinions ne sont pas tous
rigoureux scientifiquement et encourage les scientifiques politiques à établir leurs programmes, à
parler d’un ciblage préalable d’un publique et de ses attentes, donc il y a cette tentation de suivre
l’opinion publique.

Concernant la modification de l’action politique, il ne faut pas non plus trop exagérer
l’impact des médias audiovisuels sur les pratiques politiques.

3 idées pour relativiser cet impact:

- Contre l’idée même que la politique serait aujourd’hui pervertie par la télévision ou les
médias, il faut rappeler que la communication et le spectacle sont consubstantiels à la politique.

En effet à toute époque, la politique renvoie à des phénomènes de théâtralisation et de


mise en scène par lesquels le pouvoir essayer de renforcer sa légitimité, par lesquels le pouvoir
essaye de séduire les gouvernés en activant certains registres émotionnels.

- Si les transformations médiatiques ont accompagné certaines évolutions politiques, elles


ne les ont pas mécaniquement déterminés.

- Il faut se prémunir contre tout déterminisme technologique. Ce n’est pas la télévision


en soi qui a façonné les nouvelles pratiques de communication parce qu’un même médium peu
susciter des appropriations différentes de la part des acteurs politiques. Les stratégies
médiatiques mises en œuvre par les acteurs politiques ne dépendent pas que de la télévision
mais aussi du conseil institutionnel, de l’environnement socio culturel, de la personnalité des
acteurs politiques…
Ex : Dans un environnement technologique quasi semblable entre la présidence de
Jacques Chirac et de Sarkozy : pas même communication et opposées dans leur style

Finalement est ce qu’on assiste à l’avènement d’une démocratie électronique?

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En effet, le développement d’internet, des réseaux sociaux, suscitent de nombreux
discours enchantés ou catastrophistes.
Une tonalité enchantée parce que pour certains internet et les réseaux revivifient
véritablement la démocratie en renforçant la participation populaire, en facilitant la prise de
parole et son exercice par chacun et aussi en rendant les institutions plus transparentes.
ex : liberté d’expression, prise de parole par chacun,
On a une communication plus directe entre gouvernant et gouverné. Une
communication plus directe peut s’établir, et certains disent qu’à terme : rendre possible une
démocratie directe
On a aussi des discours plus pessimistes qui pointent l’appauvrissement des débats du
fait de l’absence de médiateurs sur internet et les réseaux sociaux et du fait que la mise en
équivalence des opinions très disparates qui sont émissent par des personnes qui n’ont pas du
tout les mêmes compétences.
On évoque aussi l’affaiblissement des frontières entre informations et rumeurs,
l’affaiblissement des frontières entre journalisme et communication. Un espace public de plus
fragmentée.
Le conditionnement d’une partie de l’électorat via la diffusion massive de fake news et
cela s’opère à travers la mobilisation des big data et des applications sur les téléphones
mobiles comme WhatsApp.
Ces visions optimistes et pessimistes qui toutefois semblent avoir en commun de
surévaluer l’influence des seules innovations technologiques sur le devenir des systèmes
politiques.
Par leur dimension multimédias, leurs caractère interactif, internet et les réseaux
sociaux offrent de nouvelles possibilités aux acteurs politiques.
Les élus se dotent de plus en plus de sites internet, de comptes sur les réseaux
sociaux, et parfois de leur propre média en ligne afin de pouvoir toucher un grand nombre de
citoyens.
La communication peut s’opérer plus directement entre ses acteurs politiques et les
citoyens en court-circuitant la médiation des journalistes. Pour les responsables politiques, les
réseaux peuvent être un moyen de capter l’attention des journalistes.
Pour autant, les réseaux sociaux peuvent aussi constituer pour les responsables
politiques un moyen de capter l’attention des journalistes afin qu’il relaient leurs propos ou leurs
propositions dans les médias traditionnels. Lors des campagnes électorales le recours à
certaines applications mobiles permet aussi de plus en plus de cibler un électorat que l’on veut
mobiliser électoralement.
La mobilisation d’internet et des réseaux sociaux permet de rationaliser l’activité
militante, c’est à dire la possibilité de rassembler des collectifs dispersés géographiquement,
de publier des videos en ligne, organiser des pétitions. Processus de managenalisation
Les réseaux sociaux deviennent pour certains acteurs politiques une nouvelle ressource
qu’ils mettent en avant pour apporter la preuve de leur grande popularité.
Mais internet et les réseaux sociaux ne bouleversent pas totalement certains grands
traits caractéristiques des systèmes politiques occidentaux.
En effet, bien que l’informatisation des ménages soit en constante progression, l’accès
à l’information politique sur internet demeure socialement sélectif. Les utilisateurs du web à des
fins citoyennes se recrutent dans les catégories de la population préalables intéressés par la
politique.

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Internet et les réseaux sociaux n’affectent pas non plus en profondeur la coupure entre
professionnel de la politique et citoyen ordinaire.
Les politiques publiques qui prennent en considération les délibérations en ligne sont
loin d’être majoritaires, très peu prises en compte.

Section 2: les rapports entre pouvoirs et médias

Dans les rapports qui se tissent entre pouvoir et médias au sein des démocraties on
peut distinguer 3 grandes périodes historiques:

-Une période durant laquelle le pouvoir a la volonté de contrôler les médias.


Ex: censure de la presse, contrôle financier de certains journaux, ortf: office de
radiodiffusion de télévision française, en 1964 est surnommée « la voix de son maître » qui est
les porte parole du pouvoir en place.

-Une autre phase qui est une phase de remise en cause des monopoles publiques sur
les médias. On va avoir une plus grande autonomie de ces médias: processus de privatisation
des médias et souvent cela s’accompagne de la mise en place de certaines institutions qui sont
là pour garantir l’indépendance, la liberté de communication des radios, des télévisions.
Ex: 1989, création du CSA, Conseil Supérieur de l’audiovisuel

-Et puis une troisième phase qui est celle de l’omniprésence des médias (la phase
actuelle) qui deviennent des arènes centrales des débats politiques. Ex: sondage

Ce qui accroit la dépendance des acteurs politiques à l’égard des médias et les médias
deviennent un lieu de passage obligé pour exister politiquement, pour s’imposer politiquement.

A-Comment le pouvoir utilise-t-il les médias?

Dans la plupart des régimes politiques non démocratiques, le pouvoir cherche à


contrôler étroitement les médias pour maitriser l’information et pour imposer la logique du
régime, un discours officiel.
Dans ce type de régime, la liberté des médias est le plus souvent contrainte voir
inexistante.
Ex: Classement de frontière sans pays chaque année, la Chine en dernière position
dans la liberté de la presse et la liberté du Cyberespace. En 2014 elle s’est doté d’une
administration du Cyber espace. Depuis 2017, une législation impose une autorisation que
doivent demander aux pouvoirs en place tous les fournisseurs d’informations préalables
Depuis 2020 ces fournisseurs se voient interdit de discuter des contenus qui peuvent mettre en
danger la sécurité nationale ou subvertir le pouvoir de l’État.
Apres le coup d’état avorté en Turquie en 2016, 160 médias ont été fermés.

Les médias dans ce cas de figure ne sont généralement instrumentés qu’à une seule
fin, valoriser les discours officiels du pouvoir en place et pour faire l’éco du pouvoir dans son
pays, voire à l’étranger.

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La logique à l’oeuvre est différente dans les démocraties puisque la liberté des médias
est non seulement reconnue mais elle est également valorisée.
Ex: En France La ddhc érige la liberté de communication, de penser au rang des doigts
les plus précieux de l’homme.
Pour autant dans les régimes démocratiques, les médias et les réseaux de
communications préoccupent aussi le pouvoir. Il y a 5 idées importantes à souligner:
- Tout d’abord la tentation est souvent grande pour le pouvoir d’exploiter les informations
produites par les médias
Ex: internet, opérateurs téléphoniques, réseaux sociaux etc…

Le pouvoir est souvent tenté d’utiliser ces données pour contrôler et surveiller les populations
au nom de nécessités qui sont présentées comme impérieuses et d’ou parfois la tentation de
ces régimes démocratiques de mettre en place des systèmes d’écoute à grande échelle.

ex: échelon mis en place par les états unis, canada des les années 2000

- En démocratie, les médias peuvent être utilisés par le pouvoir pour faciliter la diffusion
de fausses informations qui vont lui permettre de légitimer son action.

- Le pouvoir défini et applique des politiques publiques qui sont importantes dans le
champs médiatique. Le pouvoir réglemente les médias et attribue les autorisations pour
émettre. Les membres du gouvernement font souvent précision sur les journalistes.

- La tentation des gouvernants en démocratie à intervenir dans les médias en vu de les


contrôler ou d’y imposer leur point de vu, ne se limite pas aux médias publiques.

- Les médias sont de plus en plus dépendants des logiques des grands groupes
industriels et financiers, rentabilité économique, importance des recettes publicitaires etc…
Les responsables de ces grands groupes industriels et financiers sont souvent proches des
hommes des pouvoir ou ont la capacité d’orienter les décisions des hommes de pouvoirs.

B)Le pouvoir sous l’oeil des médias.

Il est aussi indéniable que les médias permettent tout de même de contrôler le pouvoir.
-Les médias permettent l’expression d’opinions et de critiques très diverses qu’ils
publient et que les gouvernants ne peuvent pas constamment ignorer. Cela est particulièrement
vrai lorsque les médias révèlent des informations concernant des abus de pouvoirs, des
scandales qui mettent directement en cause la probité des professionnels de la politique, en
particulier via le journalisme d’investigation.
Ex: affaire causac,betencourt
Ces journalistes vont orchestrer collectivement certaines enquêtes, notamment le
consortium inter des journalistes d’investigations => Révéler certaines personnalités ou dérives
politiques.

Ex : Scandale de l’évasion fiscale des Pandora papers

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-Les médias permettent à travers des conférences de presse, via les discours publiques
qui sont retransmis, commentés etc.. et permettent d'établir un rapport direct avec les
dirigeants au pouvoirs qui dès lors sont placés sous le regard des citoyens. Cala permet aux
citoyens de les évaluer, les juger électoralement.
Ex : 3 mai 2017, face à face entre Le Pen et Macron. Le Pen perd la face et cette mauvaise
maîtrise => Échec aux élections

-Les journalistes relaient aussi de plus en plus des témoignages et des images que leur
fournissent des citoyens pour dénoncer les agissements de certaines institutions.
Ces témoignages obligent les responsables politiques à intervenir pour se justifier.
Ces témoignages sont aussi utilisés par les individus eux même sur internet et sur les
réseaux sociaux pour interpeller le politique.
Ex: hashtag balance ton taudis à Marseille
-Les médias mettent quotidiennement en forme des débats qui visent à informer les
citoyens et des débats qui contribuent à les sensibiliser à des enjeux relatifs à la chose
publique.

Cependant il y a des nuances. Tout d’abord se pose la question des rapports entre
gouvernants et journalistes, ce contact est nécessaire mais il peut revêtir plusieurs formes, de
la distance parfois, de la révérence, de la connivence.

Bcp de journalistes et politiques ont suivis les mêmes cursus et beaucoup font le chois de
s’engager pour soutenir certains h et femmes politiques.

Ex : La journaliste Laurence Haïm qui va devenir la porte parole du mouvement En Marche à partir
de 2017.
Pierre-henri Merabet qui va quitter le journalisme (France 2) pour être porte parole entre
2011-2017

Il existe une tendance à l’uniformisation du traitement de l’information.

On constate qu’ils traitent quotidiennement de la même actualité et avec des priorité plus
ou moins similaire.

S’il existe une grande pluralité de média dans les démocraties, la plupart de ces médias
sont alimentés par des sources d’informations qui sont beaucoup moins nombreuses.
Ex: agences de presse en capacité de couvrir grands évènements et sont une poignée

-Quelques fois c’est la hiérarchisation de l’information par les médias qui pose
problèmes.
Lorsque dans le journal de 13h de TF1, on va parler 20 secondes d’un attentat en Irak, et 3
minutes sur un reportage de sabot. Qui fait cette hiérarchisation .

-Il y a une tendance de plus en plus affirmée à voir de grands groupes financiers qui
vont s’accaparer certains médias à des fins d’intérêts particularistes ou électoralistes. Ce
processus peut nuire à l’expression d’un journalisme libre.
Ex : en 2016, les journalistes d’ Itélé (Cnews maintenant), ont fait 31 jours de grèves pour
reprocher à Vincent Bolloré d’en faire une vitrine publicitaire pour son groupe.

-La tendance de certains médias à travestir certains médias pour faire de l’audience,
c’est à dire leur tendance dans une tendance à une chasse à l’audimat à déformer un
événement pour le rendre télégénique.

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Ex: guerre du golfe 1990 1991 au détriment d’une analyse de fond
-Plus généralement on se voit aussi renvoyé à l’épineux problème de l’objectivité et de
la sincérité des journalistes,
Est ce que les journalistes disposent-ils toujours de connaissances et de compétences
pour traiter avec rigueur des sujets complexes ?
Ceux qui ne peuvent pas tout connaitre sur tout et sont surtout influencer par leurs
sources d’informations qui peuvent les manipuler.
Ex : Le pneumologue Michel Aubier reconnu aux hôpitaux de Paris. Va dire qu'il y a des pics de
pollution qui ne gênent pas les gens. Quelques semaines plus tard, on apprend que ce dernier est
rémunéré par la société Totale et condamner à 6 mois pour faux témoignage devant les
parlementaires.

Les journalistes ont pas toujours le temps de traiter convenablement l’information, en


particulier sur les chaines d’informations en continu. L’immédiateté de l’information ne leur
permet pas toujours de trier correctement l’information, de vérifier les faits et il est certain que
dans certains médias il ya une propension de journalistes qui travaillent dans l’urgence du fait
de la concurrence et cela génère une analyse assez pauvre.
Internet et les réseaux sociaux ne permettent pas toujours un plus grand contrôle du
pouvoir parce qu’ils véhiculent bien souvent aussi tout autant de rumeurs que d’informations
véridiques et analytiques. Véhicule de plus en plus : de fausses informations, des rumeurs, des
thèses complotistes. Un support privilégié d’idée démagogiques, populistes, fausses qui
prennent pour cible la démocratie.

Partie 3 : la participation politique


Chapitre 1 : le vote

Olivier Ihl, Le vote, 1997


Michel Offerlé, Un homme, une voix ? , 2002
Yves Déloye, et Ihl, L’acte de vote, 2008

Section 1: Les approches sociaux historiques du vote

A) La naissance et la mise en forme du corps électoral

Le vote c’est surtout imposé à partir du 19e s dans les régimes démocratique : période
durant laquelle s’impose le suffrage universel.
Cependant, le 19e s ne constitue pas le début de l’ère du vote en la matière la
chronologie est bien plus ancienne dans la romantique le vote pour élire les magistrats, les
représentants de l’assemblé du peuple.
Certains systèmes électoraux sont aussi mis en œuvre au moyen âge dans le cadre de
l’église. A partir du 12e s ce sont les cardinaux qui se réunissent en conclaves (pièces fermées
à clé) qui élisent le pape, à la majorité des 2/3. On élit aussi les magistrats urbains ; des
représentants de communauté communale.
Néanmoins, comme le rappelle Bernard Manin ou bien comme Olivier Christin son
ouvrage « voxe populis » 2014 qui expliquent que jusqu’au 18e s l’élection n’est pas considérer
comme le mode de désignation idéal, on considère que le tirage au sort est une situation plus
démocratique notamment car le tirage au sort ne permet pas de sélectionner quelques élites
sociales et car le tirage au sort est égalitaire avec cette procédure chacun se voit avoir la
même chance d’exercer une fonction publique.

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Montesquieu dans « l’esprit des lois » 1748 se montre favorable au tirage au sort « le
suffrage par le sort est de la nature de la démocratie, le suffrage par le choix est de celle
de l’aristocratie, le sort est une façon d’élire qui n’afflige personne, il laisse à chaque
citoyen une espèce raisonnable de servir sa patrie »
Sur l’enjeu actuelle on peut se référer à l’ouvrage de Gil Delannoi « le tirage au sort,
comment l’utiliser ? » 2019.
Gil Delannoi souligne l’idée selon laquelle en complément du vote, le tirage au sort
peut selon lui constituer une procédure intéressante pour améliorer les systèmes
démocratiques car selon lui le tirage au sort est une procédure simple, impartiale, égalitaire,
qui permet d’obtenir un échantillon représentatif de la population à mettre en place.

Néanmoins, Bernard manin dit si le vote c’est imposé progressivement au 19ème


siècle c’est parce qu’il est considéré comme fondateur du contrat social car le vote provoque
une sorte d’obligation de consentir au pouvoir de ceux que l’on a désigné, le consentement
au pouvoir des gouvernés, la légitimation des dirigeants qui se trouvent intimement liés.

La tirage au sort ne peut pas produire cette forme d’adhésion de consentement, c’est
une procédure qui repose sur le hasard.

L’arrivée du citoyen sur la scène élective ne s’opère pas brusquement. On le voit au


cours du 19ème siècle mis en relation avec de nombreux phénomènes.

Tout d’abord, la reconnaissance progressive de la valeur de l’individu qui doit être


reconnu comme neutre autonome, détaché de ces appartenances familiales,
communautaires car on considère qu’il pense par lui même et non influencé.

A mettre en relation avec la structuration progressive d’un espace public qui se


façonne avec la lecture régulière de la presse a grand tirage.

A mettre en avènement avec les premiers marchés politiques qui suppose la constitution
de groupes politiques, c’est sur ces marchés que la compétition électorale va se dérouler, il
devient nécessaire de gagner les faveurs électives du peuple.

Les 1er marchés politiques sont censitaires et les 2nd sont élargies.
Les marchés censitaires supposent une certaine proximité entre les candidats qui
se présentent et les électeurs donc il y a une individualisation du rapport au politique cela
signifie que le notable qui se présente à l'élection est connu personnellement par quasiment
tous les électeurs.
Cela est le cas sous la monarchie de juillet (1830/1848) car la majorité des collèges
électoraux composé de 600 électeurs qui vont voté pour un notable local.
Ce marché est dominé par des notables locaux qui développent des pratiques
clientélistes, ils sont sociables dominants, tes enracinés dans leur terroir et ne vont pas
hésiter à monnayer les voies des électeurs en échange de rétribution matérielle.
Ex: vont prendre en charge les frais des électeurs, offrir le gite et le couvert aux électeurs
Ces pratiques sont très bien décrites dans l’ouvrage du politiste Daniel Gaxie
« l’explication du vote » 1995.
Les seconds marchés sont appelés des marchés élargis, se dessinent en France
avec l’ouverture du sufrage à partir du 19eme siècle en 1848. Le rapport entre candidats et
électeurs se modifient et s’estompent l'individualisation du rapport au politique.

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La seule notoriété local du notable ne suffit plus pour être élue. Ces notables qui vivent
pour la politique et non pas de la politique car souvent ce sont des propriétaires foncier,
dispose de d’autres ressources financières et vont peu à peu céder la place à des
entreprises politiques: les partis politiques, ils vont s'enraciner et se spécialiser dans la
conquête des votes et devinette peu à peu des piliers de la démocratie .
A présent le politicien pour être élu doit faire carrière à l’intérieur du parti politique et
se professionnalise et se consacre à cette tâche de la conquête des votes. Ce politicien
dorénavant vie pour lapolitique et de la politique.
Pour comprendre la mise en forme de ce corps électoral d’un point de vue historique,
on s’intéresse au processus par lequel les états vont permettre aux individus de voter et des
disposer d’un certain poids a travers leurs votes.

Selon les périodes, les états ne vont pas conférer aux voies la même importance
qu’un autre. Beaucoup d’états vont instaurer le vote plurale (= accorder plusieurs voix à
certaines catégorie d’individus en fonction de leurs statuts sociales, du types de propreté
dont ils disposent, de l’impôt qu’ils payent)

En France une loi dite du double vote: loi du 29 juin 1920 permet aux personnes
qui sont le plus imposé payant le plus d'impôt de voter 2 fois cad doublement représenter.

En Belgique, vont accorder plusieurs voies aux détenteurs d’un diplôme supérieur, au
propriétaire d’un bien immobilier d’un montant élevé.

En Grande Bretagne, une loi sur la représentation du peuple « représentation of


people act » en 1918 qui développe le sufrage universel masculin qui autorise aussi les
femmes à voter aux élections national et n’abolit pas le privilège de certains hommes
d’afaire qui peuvent voter sur leurs lieu de résidence mais aussi dans une autre
circonscription, les diplômes des universités disposent aussi de 2 voies.

Le principe de sufrage ne s’est pas imposé aisément car les privilégiés estiment que
certaines catégories comme les ouvriers et paysans sont des brutes et des abrutis » cad
qu’ils ne peuvent pas accéder au rôle de votant car ils considèrent qu’ils sont pas la
compétence et l'indépendance financière nécessaire pour accéder au rôle de votant.

On comprend mieux pourquoi sous l'ère Révolutionnaire, le droit de vote est restreint,
les droits civiques ne sont pas considérés comme des droit nationaux et on distingue les
citoyens actif et les citoyens pacif.

Les citoyens passif sont environ 3 million et on considère qu’ils sont dépendants:
personnes faiblement imposé, les femmes, les mineurs de moins de 25 ans, les
domestiques.
Les citoyens actifs sont environ 4 million qui se caractérisent par un critère
d’indépendance financière et intellectuelle : l'acquittement du cens (= impôt équivalent à 3
journée de travail).
Ils vont eux même élire des citoyens du 2nd degré qui eux paye un impôt équivalent
à 100 journées de travail.

Sous le consulat (1799/ 1804) et sous le premier empire(1804/ 1814), le sufrage


universel n’est pas appliqué directement car on constate que les citoyens majeu.rs peuvent
voter (6 millions d’individus) et ont la possibilité de désigner des candidats sur des listes

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de confiance nationale (liste de notabilité). C’est un dispositif pyramidal qui applique un
faux sufrage universel.
Sous la restauration (1814/1830) et la monarchie de juillet (1830/ 1848), le sufrage est
censitaire :
restauration : le droit de vote n’est accordé qu’aux hommes d’un certain âge (30 ans) et
payant un certain montant d’impôt.

De plus cette loi du double vote est adoptée en juin 1820 pour privilégier les
propriétairesfonciers.ces critères font qu’on a un corps électorale très restreint ou 90 000
personnes peuvent voter.
Sous la monarchie de juillet, les condition sont assouplis: les hommes de 21 ans et
payent 200 francs d'impôt contre 300 avant. Tout une période durant laquelle le suffrage est
censitaire.
Il faut attendre la 2nd République avec le décret du 5 mars 1848 pour que le
sufrage universel masculin en France soit accorder le droit de vote à plus de 9 million
de citoyens français : droit de vote pour élection.
Par la suite, vont être intégrés au sufrage des catégories de personnes qui en étaient
exclus, on était un lien entre l'essor de la démocratie et la réduction du champ des exclus
du vote comme:
- les femmes avec une ordonnance du 21 avril 1944 qui les intègrent aux élections
municipales,
- les militaires avec une ordonnance 17 aout 1945,
- les personnes sans domicile fixe avec la loi au revenu du 1 décembre 1988 qui va les
autoriser à se domicilier administrativement,
- les personnes détenus contre lesquels la justice n’a pas prononcé une peine 1 mars
1994,
- les étrangers ressortissant de pays membres de l’UE (traitée de Maastricht: 7 février
1992),
- les majeurs qui bénéficient d’une mesure de tutelle (loi 23 mars 2019),

B) L’individualisation de l’opinion et le rituel électoral

A travers le vote on considère que chaque citoyen exprime librement une opinion à
caractère politique cad s’afranchir des diférentes pressions et allégeances qu’il peut subir.
Dans ce processus, on souligne l’importance de la pratique du vote secret (l'isoloir) qui
se développe dans les états démocratiques énoncé par l’article 3 de la Constitution .
La DDHC aux USA précise à l’article 21 pour que « les élections doivent être honnête,
cela suppose que le sufrage soit secret soit qu’il obéisse a une procédure équivalente
assurant la liberté du vote ».
Cette pratique renvoie à l’invention et à la mise en œuvre de certains dispositifs,
certaines procédures où on a recours à des bulletins uniformes officiels qui sont imprimés par
une administration publique, mise à disposition de ces bulletins uniquement dans les bureau

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de vote et au moment de l'élection, l’emploi d'enveloppe fermé et mis par le citoyen lui-
même dans l’urne, le recours à des urnes inviolables et l'installation d’isoloir.
Alain Garrigou s’est intéressé à ce dispositif avec son ouvrage « le vote et la vertu » :
comment les français sont devenus électeur ». Le dispositif de l’isoloir s’impose avec la
loi du 29 juillet 1913 et a pour objet d’assurer le secret et la liberté du vote ainsi que la
sincérité des opérations électorales.
Cette isoloir a été instauré pour la première fois en Australie « Secret Ballot »
L’isoloir vise à individualiser le vote et permettre à l’électeur de s’afranchir d'allégeance
communautaire et de l’encadrement nobiliaire des élections
Alain Garrigou explique bien comment jusqu’au 19 on constate une dimension
collective de la geste électorale (=le processus de vote) et un étroit contrôle des scrutins qui
se manifestent dans les communautés villageoises qui vont voté en cortège sous la direction
du notable locale ,achète les votes par leurs pratiques.
Les résultats électoraux permettent de mesurer bien plus la capacité qu'ont les
notables, activer des allégeances en leurs faveurs.

L’isoloir va permettre dans la pratique de faire naitre le citoyen et devient possible de


s’affranchir de toutes les pressions, allégeances.
En même temps, l’isoloir autorise l’état à entrer directement en contact avec le citoyen,
permet d’assurer la confidentialité de son vote, c’est la création d’un espace privé au sein de
l’espace public.
Chaque votant peut désormais garder son opinion secret et d’éviter d’éventuels
sanctions mais chaque votant est aussi dans l’incapacité de prouver son choix électorale.
J.P. Sartre juge de manière négative l'isoloir : il voit le moyen de trahir son groupe
d’appartenance «élection piège à con ». Il dit à chacun: personne ne te voit, tu ne dépend
que de toi même. Tu vas eider dans l’isolement et par la suite tu. Pourras cacher ta
décision ou mentir
Le vote est aussi un rituel cad des lieux, une temporalité, des messages, une
pratique et qui s’est mis en place en développant une logique en opposition à la violence.
L’élection permet l'expression de la nation, sa représentation et l'éduque à la
citoyennetéet lui permet d’exprimer et d’imposer de manière pacifique une opinion.
Cette idée de refus de la violence à travers le vote est mis en avant dès 1848 selon
laquelle la démocratie doitd’imposer par le vote et n’ont pas par les armes, la violences.
L’idée est reprise par le caricaturiste et peintre Honore Daumier en 1869 publié dans
la presse une lithographie dans laquelle un ouvrier qui brandie un bulletin de vote.
Les bulletins de vote deviennent pour les républicains une arme plus efficace que la
violence afin de s’imposer politiquement en s'opposant à la politique de Napoléon 3.
Yves Deloy et Olivier Ihl insistent dans un article de culture et conflits appelé « la
civilité électorale » et établissent un lien entre l'essor du vote et forclusion de la violence :
l’acte de vote a permis en partie seulement de désarmer la violence en contribuant à son
encadrement : (4 idées)
- En démocratie, le résultat des urnes va s’imposer peu à peu comme le seul mode
acceptable de gestiondes conflits.

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- En démocratie, l’organisation d'élection à échéance régulière, il y a un calendrier avec
une temporalité spécialisé, on sait les élections à l’avance. Cela incite les prétendants
au pouvoir à se l’accaparer par la force : le vote apprend la patience civique, l’alternance
politique ne peut se faire qu'à l'occasion desprochaines échéances électorales.
- En démocratie, la mise en œuvre de l’acte électorale dans la salle de vote suppose
l’apprentissage de nouvelle pratique et règle de conduite, une grande maîtrise de soi,
une sorte d’auto discipline et de tout rejet par chacun de comportement violent.
- En démocratie, le bureau de vote est un espace de civilité qui est sacralisé, strictement
réglementé et pacifié pour que le devoir civique puisse accomplir et librement, avec
sincérité en établissant une frontière nette avec les agitations et violences du monde
extérieur.
SECTION 2 : Les analyses déterministes et stratégiques du comportement électorlale

Le CEVIFPOF qui se sont spécialisés dans l’analyse du vote et on distingue 2 types


d’approche qui considèrent qu’elles orientations du vote sont conditionnés par certaines
variables décisives et
A. Les orientations du vote conditionnées par certaines variables décisives
Certains auteurs considèrent que l'environnement dans lequel l'électeur évolue peut
être déterminant pourcomprendre la façon dont l'électeur va être amené à voter.
L’ouvrage d’André Siegfried précurseur de la sociologie électorale « tableau
politique de la France de l’ouest » 1913 et tente d’expliquer les résultats électorals de la fin
du 19e s en Normandie, en Bretagne et dans les pays de la Loire à travers des variables
écologique et morphologique.
Il prend comme variable la nature du sol (calcaire), la structure de l’habitat (groupé,
dispersé), la nature de la propriété (petite, moyen ou grande)
Tout cela s'avère crucial pour lui pour expliquer les tempéraments électoraux (voté
plutôt à gauche à droite)

Selon André Siegfried, les hommes de l'ouest ou on vote conservateur, sont à sol
granitique où l’habitat est très dispersé, de grande propriété et de surcroît, d e s zones où
l’influence de l’église catholique est forte.
A contrario les hommes de l’ouest qui votent à gauche sont à sol calcaire avec un
habitat plus regroupé avec plus de petit et moyen propriétaires qui ont un esprit plus
égalitaire pour redistribuer l’eau et détachée de la religion catho.
C’est le début de la sociologue électorale.
Yves Lacoste qui s’inspire toujours à ce type d'approche qui influence certain
géographe qui explique une tendance du vote en fonction duchangement de l’habitat.
C’est du coté des états unis que va se développer au cours des années 1940 une
école de sociologie électorale (université Columbia) qui prolonge les travaux de Siegfried en
insistant sur les variables écologiques pour comprendre comment les individus votent.
Une grande quantité d’individus se comportent comme le groupe d’appartenances
auquel ils appartiennent auquel il s’insert
La conclusion de Lazarsfeld influence du milieu sociales et des interactions
interpersonnelles qui se tisse au sein de groupe primaire qui est déterminante dans le vote
car au sein de ces groupes, certaine personnes apparaissent comme des leaders d’opinion
cad qu’ils ont la capacité de sélectionner l’information, de la filtrer, de la diffuser au sien des
groupes primas et de peser sur le vote de leur entourage proche, une influence bien plus
élevé que les médias.

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Quelques années plus tard va se développer aux états unis d’autre école : Michigan
ou le sondage d’opinion s’est fait par questionnaire.
Un des représentant c’est Angus Campbell« the american voter »= l’américain
votant 1960 c’est un modèle déterministe et souligne l'importance des variable sociable dans
le vote et précise qu’on ne peut pas réduire le vote aux influences que subit l’individu au
sein des groupes d’appartenance.
La paradigme de Michigan vise à déterminer l’ordre psychologique qui conditionne
l’acte de vote cad le fort attachement afectif des individus pour un des 2 grandes partis
politique du modèle américain (démocrate, républicain). Cette identification en faveur d’un
parti qui va se consolider au fil de l’existence de l’individu et doit être mis en relation avec la
particularité des groupes d'appartenance de nature ethnique, culturel, religieuse …

En France, de nombreux politistes qui veulent affiner cette idée en essayant de


voir qu’elle est le rôle que sont susceptible de jouer les variables sociales lourde qui
pourraient conditionner le vote.
1. Certains se penchent sur le genre :
Beaucoup d’études constatent qu’entre 1945 et début 1980 les femmes sont réticentes
à voter pour les partis et candidats de gauche.
Janine Mossuz-Lavau qui étudie cela dans son article « le vote des femmes en
France » 1993, elle constate qu'à partir des années 80, il y a une rééquilibrage qui
s’explique par les mouvements féministes, l’augmentation du niveau d’instruction des
femmes et l’influence religieuse moins grande chez les femmes.
De même la plus grande réticence des femmes a voté pour les candidats "d'extrême"
s’estompe comme avec le vote des femmes pour Marine Le Pen lors des dernières
présidentielles 20% des femmes au 1er tour la stratégie pour capter le vote des femmes: on
se détache de discours et référence violente qui rebute les femmes dans leur vote, la
référence à desfigure de femmes, les actes.

2. L’âge des votants :


Le vote des jeunes a une tendance antisystème, critique vis-à-vis de la classe
politique traditionnelle comme l'extrême gauche dans les années 60, les verts les années
80, en faveur de Mélenchon pour 2017.

Anne Muxel « avoir 20 ans en politique: les enfants du désenchantement » 2010

Mélenchon arrive en tête de la figure des jeunes avec 30% des jeunes des 18-25 ans,
on a là une fracture générationnelle, pour les présidentielles de 2017 c’est dans cette
catégorieque l’on trouve le plus d'abstentions = ⅓ d'abstentionnisme.

On constate une tendance à voir baisser le vote à gaucheplus l'âge du votant s'élève :
à partir de 60 ans ce vote conservateur des seniors liée à la transmission d’un patrimoine
qui explique ce vote.

On a ici un efet patrimoine souligné par l’ouvrage d’Elisabeth Du Poirier et Jacques


Capdevielle « France de gauche vote à droite » en 1981.

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En effet, cet effet patrimoine se manifeste en 2007 au 2eme tour dans les plus de 60
ans, 60% des plus de 60 ans vote Nicolas Sarkozy, en 2012, 59%, et en 2017 c’est François
Fillon qui capte le plus de voix chez les personnes âgés ce qui est intéressant est que plus
l'âge du votant est élevé et plus le vote s'opérer en faveur de François Fillon = 27% des
60-69 ans et 45% des plus de 70 ans.
3. Le lieu de résidence :
Jacques Lévy et Hervé Le Bras qui mettent en avant la spécificité du vote dans les
zones périurbaines: un vote plutôt favorable à l'extrême droite qui mettent en relation
phénomène inédit qui ont transformé l’espace géographique français : la reconfiguration des
grandes métropoles, la trajectoire de certaines familles, le recul de l’identification à la classe
ouvrière.
Certains politistes qui insistent sur l'importance de l'éloignement spatial du centre des
villes qui serait à la source de certaines frustrations qui peut alimenter un vote
protestataire.
Ex: Pendant les élections présidentielles de 2017, on constate un contraste entre le vote de
la France des 20 plus grandesvilles qui sont en faveur d’Emmanuel Macron
Vote de la France de périphérie :
FN : tendance assez lourde que confirme le premier tour.
Marine Le Pen ne parvient pas à s’imposer en tête des grandes villes FR.
À Paris elle ne s’impose dans aucun arrondissement = Score faible =4,99 % bien
moins qu’en 2012.
Très loin des principaux autres candidats. Macron a 13 arrondissement sur 20 Mélenchon
est à 19,5 %;
Hamon est à 10 %
à Lyon Le Pen : 5e position => 8,9 %, derrière Hamon
Toulouse : 5e : 9,3
Marseille : 23 % et Mélanchon 24 % à Marseille
Entre les élections présidentielles de 2002 et 2017, le FN a gagné énormément de
voix : 5,5 million en 2002 ; 7,5 Millions en 2017. => 2 millions de voix en plus.
=> implantation en profondeur dans les petites communes et au cœur du monde rural.
Le FN s’impose dans ces zones en particulier dans les régions du nord, nord est, sud est.
=> régulièrement autour des 30 %
En nouvelle Calédonie, 32,5 %; et en Polynésie FR à peu près les mêmes scores

La France, environ 38 000 communes ; Marine Le Pen arrive en tête dans 18 845
communes cad 1 commune sur 2 et Emmanuel Macron dans 7 222 communes surtout dans les
airs urbains, la zone ouest du territoire.

Il y a un clivage net entre une France prospère, surtout voté Macron et Filion (zones du
littoral atlantique de Nantes à Bordeaux, les 2 Savoie, la Bretagne et la Région Parisienne)

D’autres territoires en difficulté économiques qui ont un vote protestataire: les hautes
France, le Grand est et le Centre.
Certaines banlieues pauvres de métropoles riches,
Ex:Seine saint Denis => vote Mélenchon

Derrière cette variable géographique se dissimule d’autre réalité social qui peuvent avoir
une incidence sur le vote: la répartition territoriale des groupes social et des classes d'âges qui
habitent les grandes villes.

4. Les statuts sociaux professionnels :

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Nonna Mayer insiste sur l’importance du niveau de revenu et de l’appartenance
professionelles « la boutique contre la gauche ».

Chez beaucoup de petits commerçants leur statut d'indépendant les inclinaient a voté
de manière préférentielle à droite : opposition nette entre les indépendants et les salariés
votant plutôtà gauche.
Ce clivage a été important jusqu’au début des années 2010. 2nd tour des années 2007 et
2012 confirme la tendance.

Ce vote de classe s’estompe de plus en plus avec le temps avec une corrélation entre
ouvrier et préférence électorale de gauche est moins prégnant (était prégnant av : 1978 : 70%
déclaré voter pour parti de gauche).

La corrélation est moins forte car :

- Une érosion programme du vote de classe chez les ouvriers à mettre en relation avec les crises
éco qui ont engendré de profonde reconstruction industrielle. Aujourd’hui environ ⅗ des ouvriers
évoluent dans le secteur industrielle et ⅖ dans le secteur des services.

- Le phénomène de l'abstentionnisme afecte tout part les classes populaires et le milieu ouvrier.
- Beaucoup d’ouvrier travail dans des PME, la présence syndicale qui est moins affirmé et ils
subissent des conditions de travail précaire. Ce qui explique leur prise de distance vis à vis de
lutte collective qui avant était propice à alimenter un vote de gauche (ouvrage Nonna Mayer et
Céline Braconnier « les inaudibles, sociologie politique des précaires »).

- Beaucoup d'ouvriers ne votent plus à gauche soit parce qu’ils sont dessus, soit parce qu’ils
considèrent n'être pas assez bien représenté. Certain de ces partis de gauche ce sont de plus
en plus adressés à des classes plus larges, plus seulement aux classes ouvrières, parce que
certains candidats de droite et d’extrême droite sont parvenus à les séduire en formulant un
nouveau type de discours. ex: Nicolas Sarkozy qui fait référence à Jean Jaurès

- Il est de plus en plus compliqué de corréler une préférence électorale et appartenance à une
catégorie sociaux- professionnelle car cette approche suppose d'appréhender de manière
précise les réalités complexes auquel renvoient les milieux sociaux-professionnels dans
lesquelles les individus évoluent et difficile à saisir, qu’elle est la nature précise de la profession
exercée ? le niveau d'étude requis ? le montant desa rémunération ? Activité syndicale ?

5. La pratique religieuse :
Plus la pratique religieuse est intensément développée chez un catholique plus il aura
tendance à voter à droite, ceux sans religions auront tendance à voter à gauche.
Ex: élection de 1978 : 82% des catholiques pratiquant déclarent avoir voté à droite,
74% des électeurs catholiques pratiquant votent pour Jacques Chirac au second tour de 1995,
71% en 2007 pour Nicolas Sarkozy, 76% en 2012 pour Nicolas Sarkozy, en 2017 55% pour
Fillon.

Cela ne concerne qu’une partie des votants dont l’importance ne cesse de se baisser
au fil des années avec une pratique de moins en moins.
Certaines études sur les votes des citoyens musulmans qui alimentent le vote à
gauche : difficile d’expliquerpourquoi.

6. Le niveau d’instruction
Un niveau d'étude élevé augmente chez les individus la proportion à s'intéresser à la
politique donc a voté : variable qui accroît l’adoption d’un comportement de type stratège
face au vote.

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Patrick Lehingue « le vote » 2011 développe l’idée qu’un niveau d’études élevé
augmente le fait d’être instruit et informé politiquement =

L'électeur qui est instrumentalisé, bien informer va plus qu’un autre choisir de voter
pour tel ou tel candidat parce qu’il correspond le plus à l’enjeu auquel cet électeur instruit
souhaite apporter une réponse politique.

Cela concerne qu’une minorité d'électeurs et une variable diférente dissociable du


type d’ofre politique et du contexte social dans lequel s’inscrit le votant.

Si certaine corrélation peuvent être établit mais ne créait pas de causalité.


Depuis années 2000, la corrélation entre le faible niveau d’instruction et
l’orientation vers vote protestataire = pas de causalité.
Cela engendre une marginalisation et un désir de reconnaissance politique.

Est-ce qu’on vote car on est moins instruit ? Ou bien parce qu’on est dominé socialement en
raison notamment d’un faible niveau d’instruction et éducation qui engendre une marginalisation et
un désire de reconnaissance politique ?

A l’inverse, est ce qu'il suffit d’augmenter le niveau d’instruction de tous les votants pour que le
vote du front national diminue?

On ne peut pas expliquer le vote front national par l’addition d’acte individuel, c’est
aussi un vote qui résulte de phénomènes macroscopiques qui contribuent à un climat
global de criseet d’insécurité.
Conclusion:
En raison de l'érosion de plus en plus significative, de l’influence électorale des grands
partis politiques, il est difficile de mettre en évidence des facteurs lourds qui seraient prédictifs
du vote
L’analyse écologique du vote pose la question de la causalité entre les facteurs et se
pose la question des variables à prendre en considération et leur corrélation avec le vote
réalisé.
Des chercheurs ont établi une causalité entre le FN et la présence de nombre étranger.
Cela ne marchait pas lorsque la présence étrangère était faible

Quelles sont les variables et quel degré d’influence de ces dernières ?

Ex : si on considère que l’électeur est de sexe féminin, que cette électrice est une catho
pratiquante fervente, mais fonctionnaire et institutrice attachée aux services publiques. Quel
facteur va jouer .

L'intérêt de ce type d’analyse est de comprendre la permanence des votes électoraux.

De plus en plus difficile à saisir, car un monde qui évolue très vite. Mais quand il s’agit de
comprendre le phénomènes de volatilité électoral ; ces analyses sont beaucoup moins bien
armées.

D’autres types d’analyses qui sont plus pertinentes, et vont s’intéresser aux conjonctures
de l’offre politique.

B. Saisir le vote à travers les choix individuels :

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Anthony Downs est un des 1ers auteurs a développé cette approche « an economic
ferric of democratie » ou il explique qu’il faut être attentif au choix individuel opéré par
l’électeur et à l'évolution de l’ofre politique à chaque scrutin car le vote s’opère en fonction
d’enjeux considéré comme primordiaux et prioritaires => « Issue voting ».
La perspective de développement est approfondit par un politiste américain : Norman
Nie, John Petrocik « the changing american voter » 1979, où ils mettent en avant qu’il y a
l’émergence d’un nouvel électeur.
En France, Alain Lancelot et Philippe Hapert ; le Nouvel électeur , 1987
Cette approche soulève des problèmes et on doit se poser la question de qu’est ce
qu’un électeur rationnel.
=> électeur rationnel : chaque votant est dans des situation idéales de votes, et sont
au fait de toute l’offre politique. Surtout si les candidats sont nombreux.
En France en 2007 il y a 10 candidats par exemple.

L’électeur est-il toujours dans des conditions idéales d’informations ? Est-il aussi en
capacité de comprendre chacun des informations (nécessaire pour peser le pour et le contre) ?
Les comparer ?

Opérer un choix qui sera éclairé et raisonnable pour se prononcer électoralement.

Si le votant opère un calcul coup avantage : comment être certain que ce calcul ne joue
pas un rôle, mais parmi d’autres facteurs ?

Conjoncture électorale dominée par des enjeux clairs ou non.

Dépend du type d’électeur : plus ou moins compétent politiquement. Notion de marché


politique doit être interrogée :

Les électeurs sont attentifs à l’offre politique et vont opérer sur un marché politique, faire
des choix en pensant que ces derniers seront bénéfiques.

Cela pose problème car une partie importante des électeurs ne sont pas intéressés par la
politique, beaucoup de citoyens non intéressés, désabusés de la politique ou encore une défiance
significative vis-à -vis de la politique.

L’acte de vote résulte d’autres motivations : une dimension imaginaire, symbolique et


émotionnelle du vote .

Ex : donner son candidat car proche, familière de nous, rassurant etc ... ou encore un vote
sanction pour libérer une certaine agressivité. Ou voter par habitude : exprimer inconsciemment
aux vertus de la démocratie.

C’est la notion d’enjeu qui est questionné:

L’enquêteur va demander aux électeurs quels sont les enjeux ? Et va demander parmi ces
enjeux quels sont ceux qui motivent votre vote ?

Interrogation de question fermée qui font référence aux enjeux de l’enquêteur

Problème : comme un définit une liste d’enjeux, de manière artificielle, on produit un type
d’explication du vote par les enjeux.

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Si on demande aux électeurs quels sont les problèmes qui pèsent sur la justification de
votre vote : les électeurs sont eux même en capacité de produire une analyse des raisons de leur
vote.

=> création de notre propre sociologie. On ne peut pas demander une réflexion sur nos
choix à tout le monde.

Combien même un électeur affirme avoir voté pour tel candidat car il lui parait répondre
mieux à tel ou tel enjeu qu’il considérer important et comment être certain que son vote n’est pas
aussi le fruit de l’influence qu’il subit de la part de ces proches ou de son milieu social : - pas sur
que ce soit vrai => Sincérité

- jamais certains que son vote n’est pas aussi le fruit de la trajectoire singulière de l’individu. =>
Influence de son entourage

- l’électeur va pouvoir affirmer du fait que le candidat ou parties car il considère comme important,
levote n’est pas le fruit de l’influence

Approche par les choix individuelles pour comprendre l’abstention, blanc ou nul. Page 53
world

Ces votes nuls ou blancs sont susceptibles de constituer des électeurs rationnels de
signifier que l’offre politique proposée est refusée.

Le vote est de plus en plus ignoré et boudé par des électeurs qui ne se déplacent même
plus.

La seul élection qui fait exception à cela est l’élection présidentiel.

Élections présidentielles en FR :
autour des 80 % de votant
premier tour de 2017 : abstention de 21,31 % ; si on rapporte au nombre d’individu : 9 millions

autres élections : taux d’abstentionnistes en hausse municipales :


1959 : 25 % ; 1989 : 27 %; 2008 : 33 %; 2014: 36 %; 2020 : 56 %

Régionales : 2004 : 34 % 2015 : 45 %

législatives : 58 : 22 % 81 : 29 % 2007 : 39 % 2012 : 44 % 2017 : 53 %

Une grande étude de science po d’Alain Lancelot, l’abstentionnisme électoral en France,


1968 où il explique l’abstentionnisme en France est lié à plusieursfacteurs :

-l’abstentionnisme accidentel: empêchement, ou une raison ou une autre pas de procuration

-la conjoncture politique qui ne parvient pas à mobiliser les électeurs

-le désintérêt politique: marginalisation, ou défaut d’intégration à la société et au système


politique : on est mal intégré à la société: c’est ce qu’on appelle l’abstentionnisme d’indifférence.

Peut être que maintenant l’abstention renvoie à des mutations profondes des
comportements électoraux, des mutations des usages de la société.

Anne Muxel dans son article la Poussée des abstentions, dans l’ouvrage de Pascal
Perrineau, « le vote de tous les refus » qui portait sur les présidentielles et législatives de 2002.

Elle explique comment l’abstention est devenue une réponse politique à part entière. Un
individu peut voter et après s’abstenir.

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L’abstention devient un mode de sanction politique. Un moyen pour individus pour signifier
que l’offre politique ne lui convient pas.

Ce qui renvoie à une crise de confiance entre citoyen et représentant mais quelques fois à
un refus de la démocratie représentative pour certains.

Selon son analyse de 2002, c’est surtout dans cette catégorie que les abstentionnistes sont
majoritaires. Le nombre de ce type d’abstentionniste augmente.

2/3 des abstentionnistes déclarent s’être abstenus pour ces raisons-là.

Il faut ajouter aussi les votes blancs : bulletin sans nom ou sans mention. De même pour
les votes nuls. Annotés, déchirées etc ...

Ces bulletins de votes nuls et blancs qui sont synonyme de contestation ou manifestation
d’une crise de la représentation politique

Depuis une loi en date de février 2014, le code électoral prévoit que les bulletins blancs
doivent être décomptés des votes nuls.

Ils sont indiqués à chaque procès verbal des bureaux de compte: distinguer les bulletins
blancs des bulletins nuls. Au procès verbal distinguer les bulletins blancs des bulletins nuls. Mais,
ils ne sont pas pris en compte dans le décompte du suffrage exprimé => sans effet

Les sufrages exprimés sont les bulletins moins les blancs et nuls (mais ne sont pas
négligeable) : les bulletins blancs se sont élevés à 1 568 000 et ce sont révélé en 2017.

Alors que la proportion de ces bulletins est loin d’être négligeable:


2nd tour de 2007 présidentiel : 1 millions 568 milles bulletins blancs ou nuls

2nd tour de 2012 : 2 140 000 blanc ou nul : 5,8 % des votants

1er tour de 2017 : blanc : 649 934 ; 1,7 %


Nul : 290 000 : 0,8 % des votants
=> 2,5 % des votants

2nd tour : 4,668 M : 11,5 % des votants.

Chapitre 2 : Les autres modalités d’expression politique

La participation politique peut s’opérer de manière traditionnelle : le vote.

On peut aussi militer au sein d’un parti politique mais cette participation politique peut
revêtir des formes d’actions plus protestataires. En marge de la légalité voire illégale.

Ex : occupation de certains bâtiments ou lieux manifestations violentes, actuellement dans les


DOM-TOM le fait de barrer certaines routes

=> Mouvement sociaux : des formes particulières d’actions collectives car résultant d’une action
volontaire et concertée menée par plusieurs individus qui vont exprimer des revendications et
généralement exprimées face à une autorité ou un pouvoir sur lequel ou lequel exerce une
pression.

À partir de la fin du 19e siècle, les premiers psychologues et sociologues « de la foule »


Gustave Le Bon, 1841-1931, « Psychologie des foules », 1895
Gabriel Tarde, 1843-1904, « l’opinion et la foule », 1901

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Ils vont commencer à mettre en avant des analyses qui vont insister sur le caractère
irrationnel des premières grandes manifestations.

Leurs analyses consistent à dire que les individus sont comme hypnotisés par des meneurs
politiques, agitateurs : anarchistes, qu’ils cherchent à les imiter et à s’agréger en masse pour obéir
à une logique de contagion.

La foule devient rapidement subversion, violente, incontrôlable. Une fois devenue foule, les
hommes perdent leur raison et pensent à travers une âme collective, que peuvent dresser les
agitateurs politiques.

Une analyse peu scientifique caractère politique qui renvoie à la peur de la société
bourgeoise face aux effets de la révolution industrielle qui favorise l’essor d’une classe ouvrière
importante et qu’on assimile à la dangerosité.

« Classe laborieuse, classe dangereuse » 1958, Louis Chevallier. Première moitié du 19e
siècle chez Plomb.

D’autres sociologues et politistes vont considérer que pour expliquer l’action collective, il
est impossible de penser qu’ils sont totalement irrationnels. => analyse plus scientifique.

On a 2 approches celle de Ted Gurr et de Mancur Olson, politiste et économiste, qui va


publier un ouvrage : « la logique de l’action collective » paru en 1965 aux presses universitaires en
France

Mancur Olson se pose une question : qu’est ce qui incite les individus à se mobiliser ?
Alors que cela est coûteux en temps, en argent et en énergie ...

Il précise que si un individu agit de manière rationnelle et calculatrice, il n’aura pas


forcément tendance à se mobiliser quand bien même s’il partage des intérêts et une communauté
d’intérêt avec son groupe cad avoir les mêmes intérêts que son groupe et ne pas se mobiliser (pas
d’obligation d’action commune).

Ex : ouvrier partage les mêmes intérêts que les ouvriers. La communauté d’intérêt au sein d’un
groupe ne déboule pas sur une action commune.

La thèse du Free Rider (passager clandestin) qui énonce qu’un individu qui fait partie d’un
groupe, il sait pertinemment que sa mobilisation ne lui apportera pas plus d’avantage que sa non
mobilisation.

ex : un ouvrier d’entreprise, je ne fais pas grève pour obtenir une augmentation de salaire. => Pas
perdre d’argent sur mon salaire
=> risque d’être repéré par la direction => Sanction
=> Si la grève aboutie : je vais quand même en bénéficier.

Si tout le monde fait ça, il n’y a pas d’action collective.

Mancur Olson se pose la question:Pourquoi se mobiliser avec ces facteurs ?

Il insiste sur l’importance de la taille du groupe : plus il est restreint, et plus on remarque
les comportement de type passager clandestin => Remarqué et dénoncé.

Ensuite il insiste sur l’incitation sélective : les avantages que les organisateurs vont
mettre en avant pour pousser les individus à se mobiliser.

Il distingue les incitations positives et les incitations négatives en récompensant ceux qui
subissent les coups de l’action collective

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Incitations positives => les organisateurs vont leur fournir une aide financiere, juridique (ne
pas subir la pression du patron) ou matérielle (à manger etc)

Incitations négatives => pénaliser ceux qui refusent ceux qui ne se sont pas investis.
Ex : profiter des avantages obtenus, il faudra être syndiqué ou participer à la grève.

Selon Olson, les incitations sélectives sont essentielles à la mobilisation. Si on ne se


mobilise pas, on ne pourra pas obtenir (besoin d’une certaine organisation pour l’action collective).

Analyse différente avec Ted Gurr, 1936-2017 « Why men rebel », université de Princeton,
revoie à la théorie de la frustration relative pour expliquer l’action collective où ils se demandent
pourquoi les individus sont amenés à agir politiquement en se révoltant .

La frustration relative est pour lui un état de tension entre une satisfaction attendue et
finalement refusée, une tension partagée au sein d’un même groupe et qui va générer du
mécontentement et susceptible de déboucher sur un processus d’engagement dans une action
collective.

La frustration relative, c’est un différentiel, un écart négatif entre ceux que l’on estime
légitime d’obtenir, ce qu’on considère être en droit d’attendre et ce que l’on obtient véritablement.

Lorsque ce différentiel est trop important, il est considéré comme intolérable, et la


frustration va grandir. Ce qui va expliquer pour luire passage à l’acte violent et plus prévisible.

« relative » car elle est tributaire de logique de comparaison

Les individus qui se sentent victimes d’un être de frustration, ils vont le jauger au regard de
ce qu’ils désiraient, mais ils vont aussi jauger cet état de frustration à l’aune de ce que des
groupes comparables ont obtenu et aussi à l’aune des évolutions chronologiques et historiques qui
affectent la perception des membres.

Ex : aujourd’hui un agriculteur considère qu’il est normal de manger à sa faim tous les jours. Ce
n’est pas le cas du paysan dans l’ancien régime.

Pour Ted Gurr, un groupe d’individu peut être frustré au point d’en déboucher sur de
l’action collective, combien même il serait doter davantage que d’autres groupes n’ont pas.

Ce qui est important est la perception du groupe de ce déclin plus que le déclin lui même.

La frustration et le déclin des agriculteurs sont importantes, car ils s’appauvrissent, mais
aussi parce qu’ils s’estiment spoliés par rapport à ce qu’ils attendaient.

La souffrance chez Ted Gurr n’est pas corrélé à une norme absolue, mais comme une
misère de position sociale.

La perception d’une situation n’est pas à la hauteur des mobilisations : cette mobilisation
pourra être forte entre les attentes relatives à ce métier et le décalage avec une profession qui n’a
plus sa considération d’autre fois (ex : le professeur d’école).

La force de la frustration est le carburant de l’action collective.

Il précise que la frustration est un simple potentiel de la frustration et de la violence : il


accorde beaucoup d’attention au donner culturelle.

Décalage socialement construit, et la perception d’une situation présente qui n’est pas à la
hauteur de ces attentes sociales construites.

Ex : La mobilisation des professeurs des écoles : pourrait être forte, mais pas dans un état de
pauvreté absolue.

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Pourrait être forte, si le groupe ressent une réelle frustration entre les attentes (métier noble,
d’élite, incarne la connaissance, les lumières) et le fait que objectivement, ils sont sous évalués
financièrement ; pas socialement considérés comme les instituteurs de la Rep.

=> plus la frustration est intense, plus il y a une possibilité de passage à l’action collective.

Ne pas limiter cette théorie à seulement la frustration => juste un moyen potentiel

=> ne produit pas forcément la violence et la mobilisation.

Il y a aussi la mémoire collective du pays dans lequel a lieu l’action => Tradition de mobilisation

Mémoire collective du groupe => Tradition du conflit

Mobilisation va être encouragée par une histoire propre à ce groupe ? Ou si elle a pu être freinée
ou entravée par l’action répressive de l’État ?

Couverture médiatiques ? Si oui, ils peuvent donner du sens à la frustration, l’entretenir ou non.
Apaiser la frustration par les médias : moyen d’expression => apaise

Section 1: la manifestation

Dans les pays autoritaires et totalitaires, les manifestations sont acceptées quand elles
sont organisées par le pouvoir en place, pour magnifier le pays

Peuvent avoir une dimension parfois plus subversive, mais matter par l’État.

En démocratie, la manifestation est entendue comme un rassemblement en cortège dans


l’espace publique pour faire entendre des manifestations.

La manifestation s’impose surtout au début du 20e et fin du 19e siècle.

À chaque rentrée sociale, il y a toujours des manifestations.

Olivier Fillieule, « stratégie de la rue, les manifestations en France », 1997.

A. Les approches socio historiques de la manifestation

La manifestation a une histoire qui lui est propre, les individus n’ont pas toujours
manifestée pour faire prendre en compte leur volonté.

L’utilisation de ce mode d’action collective est même assez récent et avant lui d’autres
formes de protestations.

Pour avoir une approche globale, on va se référer à Charles Tilly, 1929-2008, avec la
notion de répertoire d’action collective, dans son livre « La France conteste », de 1600 à nos
jours, 1986.

Tilly entend par répertoire d’action collective les moyens que certains groupes utilisent
pour mettre en avant leur intérêt ou défendre leur intérêt.

Dans chaque société et à chaque époque, il existe des formes d’actions qui sont
mobilisables à des fins de mobilisations.

Chaque groupe va choisir une forme d’action plutôt q’une autre en fonction de ce qui
existe sur le marché (=marché dispo), en fonction de ses préférences, en fonction de se qu’il

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veut dire , en fonction de ses habitudes , en fonction de sa culture collective singulière
(provocation, la violence, forme d’expression pacifique) et en fonction des réponses données par
les autorités (plus ou moins répressive).

=> Distinction de 2 grandes époques :

- 1650 à 1850 : regroupe un registre d’action collective qu’il appelle « communale et patronnée ».

Communale : l’action collective ne dépasse pas le cadre de la commune


=> Reste dans le cadre du village et au mieux à l’échelle de la région (pays à l’époque)

et patronnée car elle vise presque toujours à rechercher le soutien d’un patron. On cherche le
soutien d’un notable local, un grand bourgeois, aristocratique, un homme d’église.

=> recherche un relais à ses revendications

1850 à nos jours (1980) : un registre d’action collective national et autonome

Les protestations prennent un tour plus national et ne s'adressent plus uniquement au


pouvoir local. La cible c’est le pouvoir central, l’État central.

Et puis ces protestations sont autonomes et se passent du soutien d’une personne


extérieure. Les protestations trouvent en elle-même leur propre légitimité.

1650-1850 : Les caractéristique du registre d’action collective=> 2 grandes formes :

1ere forme: Le détournement des moyens d’action de l’autorité au profit des manifestants

Ex : les parodies de justices ; des défilés anarchiques

Momentanément de manière symbolique, ils vont s’attribuer les prérogatives des autorités.

Ex: pendant le carnaval dénoncer les comportements sexuels d’un gouvernant.

Ridiculiser publiquement ceux qui se sont mariés en secondes noces, ou prendre à partie ceux du
village voisin.

2eme forme: Tendance à faire pression localement sur les notables

On va auprès d’eux et on leur demande de redresser certains torts qui mettent à mal la
communauté villageoise.

Ex : pendant les fêtes légales, la communauté organise des cortèges pour mettre en avant
certains mots d’ordres, ou bien on va se rassembler là où des injustices ont été commises.

Ex : envahir les Champs

Un autre registre, qui se dessine à partir du milieux du 19e siècle avec l’entrée progressive
des masses dans la citoyenneté : un défi direct aux autorités nationales en se passant des
notables locaux.

Organisation d’assemblées, de collectifs qui sont chargés d’articuler les revendications.

Ex : déployer des programmes, des slogans, des signes de ralliements.

De plus en plus, les actions ont lieu là où elles sont le plus susceptibles d’être remarquées.

Ex: envahir un bâtiment public officiel

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La manifestation apparait comme la pièce maîtresse du nouveau répertoire.

Principalement lié aux événements de 1848 qui marque un double tournant en France:

-L’État se renforce en se centralisant

-Le capitalisme industriel qui va faire émerger une forte concentration de la main d'œuvre.

Dans le cadre de cette nouvelle donne, la manifestation témoigne de la capacité du


mouvement ouvrier à être utilisé par ce mouvement ouvrier pour faire pression sur l’État et faire
démonstration de sa force en investissant la rue.

L’histoire des manifestations ne peut pas se résumer à l’histoire des différents registres
d’action collectives mais aussi là l’évolution propre des formes de la manifestation.

Isabelle Sommier qui a travaillé sur le service d’ordre de la CGT (confédération générale
du travail) montre que c’est avec la naissance et développement des services d’ordres au seins
des manifestations.

La mise en place et consolidation au sein même des manifestations va permettre de


distinguer la manifestation d’autres mouvements contestataires.

=> Plus ordonné, plus structuré, moins anarchique. On s’oriente vers un professionnalisme dans
l’organisation.

=> On rend l'événement plus prévisible.

Ce service d’ordre va discipliner les manifestants, mettre en scène le groupe qui manifeste
et vont contribuer à les légitimer.

=> Rigoureux et avec sens des responsabilités => L’État va prendre en compte ses revendications

Avec le service d’ordre c’est l’apprentissage d’un savoir faire manifestant :


- avec le choix de l’itinéraire : pas neutre symboliquement, surtout à Paris (présence de drapeau,
symbolique des monuments)
- l’harmonisation des slogans

Il y a une stratégie d’occupation de la rue pour montrer l’importance de l’action en la


rendant visible numériquement.

=> On s’espace pour rendre impressionnante la manifestation (service d’ordre qui s’en occupe).

Ce service va aussi négocier avec l’état, les forces de l’ordre public: la police pour
sécuriser le parcours et les manifestants.

Ils vont encadrer les manifestants, éviter des débordements et favoriser certains
débordements pour faire pression (s'ils sont contents).

Ces professionnels de la manifestation vont avoir comme tâche et objectif stratégique


d’expliquer la manifestation cad donner du sens à un ensemble d’individus qui manque
d’harmonie.

=> Le message doit être celui des organisateurs, et des donneurs de sens.

Il faut canaliser les motivations des participants à la manifestation qui ne sont pas toutes
les mêmes pour tout le monde.

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L’histoire de la manifestation est aussi une histoire géographiquement située :
l’historienne, la politiste Danielle Tartakowsky, « le pouvoir est dans la rue, crise politique et
manifestation en France » édité en 1998.

Elle souligne qu’il y a une répartition des manifestations entre Paris et la Province qui a
beaucoup évolué.

Elle nous dit que jusqu’en 1920, les manifs sont surtout parisiennes (tout est concentré à
Paris).

À partir de 1930, on a une provincialisation de la pratique manifestante. Elle devient


moins commémorative, plus politisée, => Position sur des enjeux politiques.

Ce processus d’autonomisation des provinces par rapport à la capitale, achèvement en


1970, on voit très bien que la province va développer sa propre culture manifestante régionale.

Ex : Le sud ouest. La culture viticole années 70-80: manifestation contre la concurrence des
mauvais vins étrangers, manifestation en bloquant les trains des ponts.

La Bretagne : agriculture et élevage, forte syndicalisation, mouvement autonomiste très fort. =>
Forme propre à la région.

Aux printemps 1972, les grandes manif orchestrés par les éleveurs bretons pour s’opposer aux
grands complexes agroalimentaire, la malbouffe en distribuant du lait gratuit.

Olivier Fillieule, Fabien Jobard: « Politique du désordre, la police des manifestations en


France » 2020.

On constate depuis les années 2000 une nouvelle rhétorique des gouvernants qui se
renforce et qui consiste à dire que la démocratie ce n’est pas la rue. Le pouvoir appréhender
autrement la manifestation.

Pendant longtemps, la manifestation est légitime, porter certaines revendications, les traiter
politiquement: c’est normal.

Printemps 2003, réforme des retraites le premier ministre Raffarin : « ce n’est pas la rue qui
gouverne »

Juin 2016, manif contre la réforme du travail, Manuel Valls : « la démocratie ce n’est pas la rue »

2017, Macron : « je crois dans la démocratie, mais la démocratie ce n’est pas la rue »

Les Gilets jaunes qui se sont mobilisés à partir de novembre 2018 et ont transformés la
façon de manifester:

-avec l’organisation de manifestation sans déclaration préalable ; en amont de la manifestation, on


ne prend pas contacte avec les autorités (pas de répartition des rôles), ce qui a engendré la mise
à mal des techniques traditionnelles du maintien de l’ordre

-le recours des réseaux sociaux pour se réunir, et autres moyens de communication

L’autre caractéristique est l’occupation du territoire (les ronds points, ponds) durable dans
le temps.

Le 1er décembre 2018, la conquête physique et symbolique d’un des dernier espaces
sanctuarisé de la République.

-l’utilisation de la violence mais aussi la brutalisation du maintien de l’ordre : l’usage systématique


de lanceur de balle de défense, grenade de désencerclement

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-le recours à des forces non spécialisés dans le maintient de l’ordre : les escadron de gendarmerie
mobile, les CRS ; mais devant la particularité des gilets jaunes ont a fait appel à des forces de
polices qui ne sont pas spécialisés. Exemple : les BAC

B. La dynamique des manifestations

On va distinguer les différents groupes manifestants pour voir si on peut parler d’une
culture manifestante ou établir un classement, une typologie des différentes formes de
manifestation.

Peut-on distinguer les groupes manifestants de l’usage de la violence ? Pas même degré
de violence...

Ex : manifestations des agriculteurs qui sont violentes


salariés d’entreprise en difficulté, les étudiants.

manif du secteur public: beaucoup moins violent.

3 facteurs maintenus qui ne prennent pas en compte le maintien de l’ordre :

- Le statut du groupe dans son environnement


Les catégories les plus violentes regroupent les activités professionnels les plus menacées par la
conjoncture économique

Ex: Agriculteur, marin pêcheur, 4 février 1994 à Rennes se réunissent 5K de marin pêcheur qui
cassent tout => La manifestation la plus violente depuis mai 1968

=> Réduction des effectifs et marginalisation de ces catégories

=> Etat de frustration qui explique la violence. Mais il faut tenir compte du sens que les acteurs
donnent à leur revendication. Le sens qu’ils donnent à la baisse de leur production :

• Problèmes techniques
• Erreur politique
=> Définir un responsable et définit l’intensité

- La nature des objectifs


Lorsqu’on a des protagonistes qui mettent en avant des objectifs dont ils savent qu’ils ne seront
pas entendus.

Soit inacceptable pour le pouvoir.

Ex : nationaliste : séparation de la Corse de la France

Soit parce qu’ils sont irréalisables

Ex: réouverture de l’entreprise, alors qu’elle n’est pas viable économiquement.

=> Absence d’issue possible à tendance à conduire les manifestants à adopter des pratiques
jusqu’au-boutiste avec une violence colérique

La violence peut survenir même si les objectifs sont réalistes, car en instrumentalisant la
violence, on force le pouvoir à nouer le dialogue en faisant pression sur eux.

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La violence sert aussi à satisfaire des manifestants ayant une habitude à la violence :
donner un sens à la manifestation

=> Montrer que la situation n’est pas le fruit d’une logique économique, mais le choix d’erreurs
politiques corrigeables

La violence sert à désigner un coupable.

- Un recours usuel à la manifestation => Risque de dégénérer.


Ex : les lycéens contre la réforme du bac
contre exemple : les ouvriers
=> Différence de savoir de la manifestation.

Attention l’inverse est aussi vrai. C’est peut être aussi la culture manifestante qui entretient
la violence. Dans le nb cas, on observe le besoin du groupe d’affirmer son identité, sa singularité
en utilisant la violence.

Ex : Black Block, ou groupuscule d’ext gauche et ext droite.

Les manifestants viticoles du sud ouest développent des stratégies qui signent leurs
identités => encadrement dans les rangs des manifestants, corps à corps avec les forces de
l’ordre

Typologies des formes de la manifestation: à travers:

- le degré de violence
- les catégories sociaux professionnelles
- le nombre de manifestants -
les habitudes

Mais ces critères ne nous appréhendaient pas grand chose sur le sens des manifestations cad
leur raison d’être.

Selon Pierre Favre, « la Manifestation : le Sens des manifestations, leur raison d’être »
distingue 3 types de manifestations.
- Manifestation initiatrice qui a pour objectif de formuler une nouvelle revendication, afin qu’elle
existe et soit reconnue et traitée politiquement.

Ex : les premières manif féministes ; en date de la fin du 19e siècle, par Hubertine Auclert, le 14
juillet 1881. Mettre en évidence de la prise de la bastille et enterrement des droits des femmes

Ex 2 : La marche faite par la libération de la cause homosexuelle

Ce type de manifestation a plusieurs caractéristiques :

• Manifestants tendent à représenter un groupe potentiel mais qui n’a pas d’organisation
propre, ni de porte parole. => Objectif de faire connaître le groupe en tant que groupe

• Cette manifestation a tendance à multiplier les cibles dans la rue en mobilisant un groupe dont
les contours ne sont pas bien définis. Rapport particulier au public.

L’enjeu majeur est de faire admettre par l’opinion la légitimité de l’idée portée

• L’engagement des manifestants est très fort, extrême, l’identité même est en jeu.
Si la manifestation vient à échouer, c’est l’existence sociale des manifestants qui est menacée.

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• Le service d’ordre est inexistant. => Pas de mise en œuvre du cortège par les organisateurs
Le l’essentiel est de se faire connaître et de séduire les médias avec des opérations publiques
pour séduire le regard des médias.

-Manifestation routinière
Vise à rappeler un événement fondateur

Pérenniser la domination d’un syndicat caractéristiques :

• Sous la dépendance d’organisation structurée qui définisse le parcours, slogan, matériel, en


contact avec les autorité et médias

• Ces manifestations sont rarement violentes car strictement encadrée et faible engagement des
manifestants. La manifestation s’absorbe dans sa seule expression communautaire =>
important d’être en soi. Conforter l’image que l’on a de soi. => Montrer le spectacle de sa force.

• Absence de cible symbolique comme point d’aboutissement, défiler se suffit à lui-même.


Caractère de lisibilité : lisible aux yeux des médias et politique => Ils sont compris et sans
surprise.

• Caractère de lisibilité absolue par les autorités et par les médias : elle s’ancre dans un passé
- Manifestations de crises
Ligue d’extrême droit, de mai 68, Révolution FR ; Gilet jaune. => Retenu par l’histoire

Caractéristiques:

• Tension entre autorité et manifestant: l’engagement est induit par la situation de crise, non
désiré

• Difficulté pour l’organisation de maîtriser la manifestation, parfois tourne à l’émeute.


• Rapport aux médias se pose différemment. Il ne s’agit pas d’attirer le regard des médias, car ce
dernier est de fait attiré par la situation de crise. L'événement s’impose aux médias, et
alimentent aussi le mouvement.

La manifestation c’est une affaire de défilé physique, mais aussi une question de
présentation et représentation symbolique.

C. La manifestation comme action symbolique

La manifestation c’est un défilé d'individus, ce sont des signes, des symboles, des
costumes, des masques etc ...

Une forme de production culturelle qui est mise en scène. Beaucoup de politiste analyse
les slogans, à tradition gauchiste, ouvriériste « CRS SS ».

Chaque type de groupe a sa propre production symbolique. Ce qui fait son identité et
ses objectifs.

La même symbolique n’est pas développé chez les étudiants que chez les marins pécheurs
et les sans papiers.

La manifestation elle-même n’est pas aussi une production symbolique ?

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Un des premiers à se poser la question : Patrick Champagne proche de l’école de
Bourdieu, « Faire l’opinion : le nouveau jeu politique », 1890.

Pour lui, les manifestations sont dépendantes du sens que vont leur assigner les médias,
les donneurs de sens. C’est eux qui observent les manifestations et rendent compte de ces
dernières.

1ere évolution: il part du constat que les manifestations sont toujours aussi
nombreuses et ont tendance à se transformer car d’une part elles sont de plus en plus acceptées
par les autorités publiques.

Pour lui c’est la preuve que le danger manifestant n’est pas primordiale.

Sur la longue durée, on a un niveau d'acceptation croissant : => le danger manifeste se


réduit.

Perspective historique : la peur des foules dangereuses. Cette peur n’est plus de mise. `

Aujourd’hui on accepte les manifestations. C’est le fait aussi que les modes de répressions
ont évolué.

Fin du 19e siècle, on envoie les militaires, ils arrivent, une annonce de dispersions, sinon
ils tirent à balle réelle.

=> Répression policière formée au maintien de l’ordre

=> Euphémiser l’opposition entre autorité et manifestants. Néanmoins, aujourd’hui, revient-on à cet
ancien statut ?

2e évolution : le rôle des médias qui va influencer la transformation de l’économie des


manifestations

L’idée est que les médias ont un pouvoir symbolique très fort : créer l’évènement. En effet,
ce qui n’est pas expressément repris dans les médias n’existe pas politiquement.

=> Ils ont le pouvoir de créer, l’interpréter et lui donner du sens.

On retient l’interprétation des médias.

=> Difficile distinction entre la réalité de l'événement et le compte rendu des médias.

Conséquence : les manifestations vont être conçue et mise en scène afin de mettre en
scène afin d’avoir un maximum d’effet dans les différents médias.

=> Impact sur l’opinion publique.

De plus en plus, les organisateurs se sont transformés: appel à des attaché de presses,
experts en communication etc etc ...

Il souligne qu’il faut produire une forme de manifestation en accord avec ce que veulent les
médias, du sensationnel, du spectaculaire.

Ex : des étudiants qui plongent dans la scène ; ou faire du festif ; faire de extraordinairement
(violence maîtrisée) ; mettre des animaux, se mettre nu.

Ce qui compte, ce n’est pas le nombre, ni même les idées, mais le compte rendu dans les
médias qui va être fait de la manifestation.

Avec 200 manifestants, on peut surpasser 20 000 manifestations

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=> Manifestation de papier. La lutte pour l’assignation symbolique, du sens à l'événement. Cette
lutte ne se fait pas seulement dans la manifestation.

Ce qui compte c’est ce qu’on va faire en amont et en aval => Imposer une perception. =>
Professionnalisme croissant des manifestants.
=> Donner une bonne image dans les médias.

La violence attire les caméras mais peut aussi légitimer les manifestants.

Ex gilets jaunes.

Lorsqu’il y a trop de violence, les organisateurs de la manifestation, => Du mal à avoir une
mauvaise manifestation de rue, en une bonne manifestation de papier.

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