06 - Variables aléatoires continues
06 - Variables aléatoires continues
06 - Variables aléatoires continues
continue
Fonction de répartition
Densité de probabilités
Moments
Lois de probabilités continues usuelles
Loi uniforme
Loi exponentielle
Loi normale
Transformation d’une variable aléatoire
continue
Théorème central limite
Approximation de la loi Binomiale par la
loi Normale
Propriété 6.1.1 Soient X une variable aléatoire continue, FX (x) sa fonction de répartition et
a, b ∈ R . Alors :
— P(X ≤ a) = FX (a)
— P(X > a) = 1 − P(X ≤ a) = 1 − FX (a)
— P(a < X ≤ b) = P(X ≤ b) − P(X ≤ a) = FX (b) − FX (a)
— P(X = a) = 0
— P(a < X < b) = P(a < X ≤ b) = P(a ≤ X < b) = P(a ≤ X ≤ b)
Définition 6.1.1 Soit f(x) est une fonction à valeurs réelles positives.
On dit que fX (x) est la densité d’une variable aléatoire X, si sa fonction de répartition
FX (x) s’écrit sous la forme :
Z x
FX (x) = fX (t) dt
−∞
94 Chapitre 6. Variables aléatoires continues
Définition 6.1.2 Une fonction réelle f(x) définie sur R est une densité de probabilités si et
seulement si :
— f (x) ≥ 0 pour tout x ∈ R
— f(x)
R +∞
est continue sauf en un nombre fini de points
— −∞ f (x) dx = 1
Exemple 6.1.2 Soit X une variable aléatoire réelle continue, de densité f définie par :
ax2
si − 1 ≤ x ≤ 1
f (x) =
0 sinon
Déterminer la constante a, pour que f soit une densité de probabilités
Z +∞ Z 1 h a i1 2a 3
f (x) dx = 1 ⇐⇒ ax2 dx = 1 ⇐⇒ x3 = 1 ⇐⇒ = 1 ⇐⇒ a =
−∞ −1 3 −1 3 2
3 2
2x si − 1 ≤ x ≤ 1
f (x) =
0 sinon
Propriété 6.1.3 Soient X une variable aléatoire de densité fX (x) et FX (x) sa fonction de
répartition. Alors :
— Z a
P(X ≤ a) = fX (x) dx
−∞
— Z +∞
P(X ≥ a) = fX (x) dx ∀a ∈ R
a
— Z b
P(a ≤ X ≤ b) = fX (x) dx ∀a, b ∈ R
a
— Si B est un ensemble de nombres réels, alors :
Z
P(X ∈ B) = fX (x) dx
B
d
L0 équation : fX (x) = FX (x)
dx
nous permet de calculer fX (x) à partir de FX (x).
Z x
0
L équation : FX (x) = fX (t) dt
−∞
6.1.3 Moments
Espérance mathématique
Définition 6.1.3 : Espérance mathématique
Soit X une variable aléatoire admettant une densité fX (x).
L’espérance mathématique de X est le réel :
Z +∞
E(X) = x fX (x) dx
−∞
3 4 1
Z +∞ Z 1 Z 1
3 3 3 3
E(X) = x fX (x) dx = x × x2 dx = x dx = x =
−∞ −1 2 −1 2 8 −1 4
96 Chapitre 6. Variables aléatoires continues
Variance et Ecart-type
X
La variable al éatoire est réduite
σ (X)
X − E(X)
La variable al éatoire est centrée réduite
σ (X)
La variance de X est :
3
V (X) = E(X 2 ) − E(X)2 avec E(X) =
4
3 5 1
Z +∞ Z 1 Z 1
2 2 3 3 4 3
E(X ) = x fX (x) dx = x × x2 dx =
2
x dx = x =
−∞ −1 2 −1 2 10 −1 5
A. C HAKER 97
3 3
V (X) = E(X 2 ) − E(X)2 = − ( )2 = 0.0375
5 4
L’écart-type de X est :
p √
σ (X) = V (X) = 0.0375 = 0.1936
Moments
Exemple 6.1.8 Soit X une variable aléatoire réelle admettant la densité de probabilités :
0 si x < −1
x+1 si − 1 ≤ x ≤ 0
fX (x) =
−x + 1 si 0 ≤ x ≤ 1
0 si x > 1
— Si −1 ≤ x ≤ 0, alors :
98 Chapitre 6. Variables aléatoires continues
x
t2 x2 (x + 1)2
Z x Z −1 Z x
1
FX (x) = fX (t) dt = 0 dt + (t +1) dt = +t =( +x)−( −1) =
−∞ −∞ −1 2 −1 2 2 2
— Si 0 ≤ x ≤ 1, alors :
x2
Z x Z −1 Z 0 Z x
1
FX (x) = fX (t) dt = 0 dt + (t + 1) dt + (−t + 1) dt = + (− + x)
−∞ −∞ −1 0 2 2
— Si x ≥ 1, alors :
Z x Z −1 Z 0 Z 1 Z +∞
FX (x) = fX (t) dt = 0 dt + (t + 1) dt + (−t + 1) dt + 0 dt = 1
−∞ −∞ −1 0 1
0
1 3 1 1
Z +∞ Z 0 Z 1
1 1
E(X) = x fX (x) dx = x(x+1) dx+ x(−x+1) dx = x3 + x + − x + x =0
−∞ −1 0 3 2 −1 3 2 0
La variance de X est :
0
1 4 1 3 1 1
Z +∞ Z 0 Z 1
2 2 2 1 1
E(X ) = x fX (x) dx = x (x+1) dx+ x (−x+1) dx = x4 + x3
2
+ − x + x =
−∞ −1 0 4 3 −1 4 3 0 6
1 1
V (X) = E(X 2 ) − E(X)2 = − (0)2 =
6 6
A. C HAKER 99
Exemple 6.1.9 Soit X la variable aléatoire dont la fonction de répartition est donnée par :
0 si x < 0
FX (x) = x2
16 si 0 ≤ x ≤ 4
1 si x > 4
1. Calculer les probabilités : P(X ≤ 2), P(−2 ≤ X ≤ 3) et P(X > 3)
2. Déterminer la fonction de densité de probabilités de X
3. Calculer E(X) et V (X)
4. En déduire l ?espérance et la variance de la variable aléatoire
Y = 3X -1
Soit X la variable aléatoire dont la fonction de répartition est donnée par :
0 si x < 0
FX (x) = x2
si 0 ≤ x ≤ 4
16
1 si x > 4
Les probabilités : P(X ≤ 2), P(−2 ≤ X ≤ 3) et P(X > 3)
22 4
— P(X ≤ 2) = FX (2) = 16 = 16 = 14
32 9
— P(P(−2 ≤ X ≤ 3)) = FX (3) − FX (−2) = 16 − 0 = 16
32 7
— P(X > 3) = 1 − P(X ≤ 3) = 1 − FX (3) = 1 − 16 = 16
Soit X la variable aléatoire dont la fonction de répartition est donnée par :
0 si x < 0
x 2
FX (x) = si 0 ≤ x ≤ 4
16
1 si x > 4
La fonction de densité de probabilités fX (x) de X :
Pour 0 ≤ x ≤ 4 :
x 2
dFX (x) d( 16 ) x2 0 1
fX (x) = = =( ) = x
dx dy 16 8
1
8x si x ∈ [0, 4]
fX (x) =
0 sinon
L’espérance mathématique de X est :
1 3 4
Z +∞ Z 4 Z 4
1 1 2 1 8
E(X) = x fX (x) dx = x x dx = x dx = x = 43 =
−∞ 0 8 0 8 24 0 24 3
La variance de X est :
8
V (X) = E(X 2 ) − E(X)2 avec E(X) =
3
1 4 4
Z +∞ Z 4 Z 4
1 1 3 1
E(X 2 ) = x2 fX (x) dx = x2 x dx = x dx = x = 44 = 8
−∞ 0 8 0 8 32 0 32
8 8
V (X) = E(X 2 ) − E(X)2 = 8 − ( )2 =
3 9
8
L’espérance mathématique de X : E(X) = 3
La variance de X :V (X) = 89
100 Chapitre 6. Variables aléatoires continues
8
E(Y ) = E(3X − 1) = 3E(X) − 1 = 3 × − 1 = 7
3
— La variance de Y est :
8 8
V (Y ) = V (3X − 1) = 32V (X) = 32 × = 9× = 8
9 9
106 Chapitre 6. Variables aléatoires continues
1 1 x−µ 2
fX (x) = √ e− 2 ( σ ) ∀x ∈ R
σ 2π
Sa fonction de répartition est :
Z x
1 1 t−µ 2
FX (x) = √ e− 2 (σ ) dt ∀x ∈ R
σ 2π −∞
L’intégrale ci-dessus ne peut être évaluée que par des méthodes numériques.
Cette définition n’est pratiquement jamais utilisée car la loi normale a des propriétés intéres-
santes qui nous permettront de calculer les probabilités à partir de tables statistiques.
Courbe de la fonction de densité de la loi normale
L’aire sous la courbe pour un intervalle donné [a, b] nous donne la probabilité que X prenne
sa valeur dans cet intervalle.
Il y a 99.7% (proche de 100%) de chances que X prenne sa valeur entre µ − 3σ et µ + 3σ .
Remarquons que c’est bien plus que ce que Tchébychev pouvaient prédire (88, 9%).
A. C HAKER 107
Ce théorème signifie que toute variable résultant d’une transformation affine d’une variable
aléatoire suivant une loi normale est aussi une variable aléatoire suivant une loi normale.
R
Les paramètres de celle-ci se déduisent des résultats que nous avions déjà établis :
Propriété 6.2.8 Soient X1 etX2 deux variables aléatoires indépendantes suivant respectivent
les lois noramles N(µ1 , σ12 ) et N(µ2 , σ22 ), alors :
— La variable aléatoire X1 + X2 suit la loi de normale N(µ1 + µ2 , σ12 + σ22 )
— La variable aléatoire X1 − X2 suit la loi de normale N(µ1 − µ2 , σ12 ) + σ22 )
1 1 2
fZ (z) = √ e− 2 z ∀z ∈ R
2π
Elle admet pour fonction de répartition :
Z z
1 1 2
FZ (z) = P(Z ≤ z) = φ (z) = √ e− 2 t dt ∀z ∈ R
2π −∞
Même si la variable Z peut prendre toutes les valeurs entre −∞ et +∞, les valeurs sont
fortement concentrées autour de la valeur moyenne, E(Z) = 0, dans un intervalle de longueur 6.
On trouve que P(−3 < Z < 3) = 0.9974 ≈ 1. Ainsi dans les tables, d’habitude, les probabili-
tés considérées sont des valeurs de Z entre 0 et 3.
La table suivante donne pour tout z de 0 jusqu’à 3.§ par pas de 0.01, la valeur de φ (z).
L’entrée en ligne donne les deux premiers chiffres de z, c’est-à-dire le chiffre des unités et
celui des dixièmes, et l’entrée en colonne le chiffre des centièmes.
Par symétrie, on a φ (0) = 0.5. pour les valeurs négatives de z, on utilise l’égalité φ (−z) =
1 − φ (z).
A. C HAKER 109
Pour les valeurs négative de z (z < 0), on utilise la propriété : φ (−z) = 1 − φ (z) ∀z ∈ R
Propriété 6.2.17 Soit X une variable aléatoire qui suit une loi N(µ, σ 2 ). Alors la variable
X−µ
Z= σ suit une loi N(0, 1).
Cette propriété nous permet de calculer la probabilité pour qu’une variable N(µ, σ 2 ) prenne
sa valeur dans un intervalle donné en ramenant cette probabilité à une probabilité formulée sur
une variable Z ∼ N(0, 1).
P(a ≤ X ≤ b) = P(a − µ ≤ X − µ ≤ b − µ)
a−µ X −µ b−µ
= P( ≤ ≤ )
σ σ σ
a−µ b−µ b−µ a−µ
= P( ≤Z≤ ) = φ( )−φ( )
σ σ σ σ
On peut alors utiliser la table de la loi normale centrée réduite pour calculer cette probabilité.
Exemple 6.2.18 Supposons que la loi N(54, 64) soit un bon modèle pour décrire la distribu-
tion des poids, en kg, des individus adultes dans une certaine population animale.
Soit la variable aléatoire X = "poids en kg des animaux de cette population".
— Calculer la probabilité que le poids des animaux soit inférieur à 60 kg
— Calculer la probabilité que le poids des animaux soit supérieur à 52 kg
— Déterminer la proportion d’individus ayant un poids compris entre 50 kg et 66 kg
— La distribution
√ des poids est la loi normale avec moyenne µ = 54kg et avec écart-type
σ = 64 = 8kg (X ∼ N(54, 64))
— On se ramène à la loi N(0, 1) en utilisant le fait que Z = X−µ
σ ∼ N(0, 1)
— On a donc : Z = X−54
8 ∼ N(0, 1)
— Probabilité que le poids des animaux soit inférieur à 60 kg
X − 54 60 − 54
P(X ≤ 60) = P( ≤ )
8 8
= P(Z ≤ 0.75) = φ (0.75) = 0.7734
77.34% des animaux de cette population ont un poids inférieur à 60 kg
— Probabilité que le poids des animaux soit supérieur à 50 kg
X − 54 52 − 54
P(X > 50) = 1 − P(X ≤ 50) = 1 − P( ≤ )
8 8
116 Chapitre 6. Variables aléatoires continues
50 − 54 X − 54 66 − 54
P(50 ≤ X ≤ 66) = P( ≤ ≤ )
8 8 8
= P(−0.5 ≤ Z ≤ 1.5) = φ (1.5) − φ (−0.5) = φ (1.5) − (1 − φ (0.5))
= φ (1.5) + φ (0.5) − 1 = 0.9332 + 0.6915 − 1 = 0.6247
Environ 62.5% des individus de cette population ont un poids située entre 50 kg et 66 kg.
7.97 − 8 X − 8 8.03 − 8
p = 1 − P(7.97 ≤ X ≤ 8.03) = 1 − P ≤ ≤
0.02 0.02 0.02
= 1 − P(−1.5 ≤ Z ≤ 1.5) = 1 − (φ (1.5) − φ (−1.5)) = 1 − (φ (1.5) − (1 − φ (1.5)))
= 2 − 2φ (1.5) = 2 − 2 × 0.9332 = 0.1336
La proportion de billes rejetées est donc p = 13.36%.
A. C HAKER 117
La table de la loi normale standard nous permet de calculer les quantiles d’ordre α :
R
— Si φ (zα ) = α ≥ 0.5 alors zα ≥ 0 et on lit directement zα sur la table.
— Si φ (zα ) = α < 0.5 alors zα < 0, il suffit d’utiliser le fait que : φ (−zα ) = 1 − α
Nous observons dans la table de la loi normale centrée réduite que φ (1.96) = P(Z < 1.96) =
0.975.
EXERCICES
Exercice 6.1 Soit X une variable aléatoire de loi normale de paramètres µ = 8.3 et
σ2 = 0.16
1◦ ) Calculer les probabilités : P[X < 7.2], P[X ≥ 8.6] ,P[7.5 < X < 9.1] et P[8.4 < X <
8.8]
Exercice 6.2 Soit X une variable aléatoire continue dont la fonction de densité est donnée
par :
1◦ ) Calculer la constante a
2◦ ) Déterminer P(X > 1) et P(1/2 < x < 3/2)
3◦ ) Déterminer la fonction de répartition de X
4◦ ) Calculer l’espérance mathématique, la variance et l’écart-type de X
Exercice 6.3 Aprés avoir pris connaissance des notes (sur 20) obtenues par ses étudiants à
un examen, un prof décide d’ajouter à la note de chaque étudiant 10% de sa note actuelle et 1
point.
Sachant qu’initialement la distribution des notes était approchée par une loi N(11, 16)
1◦ ) Quelle est la distribution des notes après modification ?
2◦ ) Quel est le pourcentage d’échecs initial, si la note de passage est fixée à 10 ?
3◦ ) Quel est le pourcentage d’échecs après modification ?
Exercice 6.5 Après avoir pris connaissance des notes (sur 100) obtenues par ses étudiants
à un examen, un professeur décide d’ajouter à la note de chaque étudiant 10% de sa note
actuelle et 5 points.
On considère les variables aléatoires : X = "la note avant modification" et Y = "La note
après modification"
Sachant qu’initialement la distribution des notes était approchée par une loi N(55, 100).
1◦ ) Quelle est la distribution des notes après modification ?
2◦ ) Quel est le pourcentage d’echecs initial, si la note de passage est fixée à 60 ?
3◦ ) Quel est le pourcentage d’echecs après modification ?
A. C HAKER 131
Exercice 6.6 Dans une usine d’emballage, un automate remplit des paquets de café de
250g.
On sait que l’automate verse en fait une quantité de café variable, régie par une loi
normale de moyenne réglable et d’écart-type 3.
1◦ ) Quelle doit être la moyenne théorique choisie pour que 90% des clients achètent bien
au moins 250g de café ?
Exercice 6.7 Soit X une variable aléatoire de loi normale N(0, 1).
Les limites de tolérance sont données comme étant 2 ± 0.012.
1◦ ) Calculer P[X ≤ 1.62], P[X ≥ 0.52] et P[−1 < X < 1]
2◦ ) Trouver t tel que P[X ≤ t] = 0.334