L’Or de la guerre froide
L’Or de la guerre froide
L’Or de la guerre froide
L’OR DE LA GUERRE
FROIDE
www.editionsducerf.fr
24, rue des Tanneries
75013 Paris
EAN : 978-2-204-14018-8
Copyright
Dédicace
Introduction
I. - Politique
II. - Économie
III. - Symbolisme
La symbolique du billet
La mythologie de l'or
À la recherche des trésors nazis et japonais
L'idéologie, le secret et la peur au cœur de l'or de la guerre froide
Conclusion
Remerciements
POLITIQUE
En 1945 le monde se partage en deux, entre vainqueurs et vaincus. Mais
contrairement à la célèbre affiche de propagande dessinée pour le
débarquement de Normandie 1, où la France est représentée à égalité avec
les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique, brisant
conjointement et d’un unique élan la croix gammée, dans la réalité, la place
du pays est tout autre.
L’OR PRÉSERVÉ
LE DIFFICILE APRÈS-GUERRE
LE RETOUR DU NAPOLÉON
NOUVELLES CRAINTES
À la fin des années 1940, la situation économique commençait à
s’améliorer en France grâce notamment à l’aide du plan Marshall
(avril 1948). L’année suivante les tickets de rationnement disparaissaient
définitivement : en février pour le pain et en décembre pour le sucre,
l’essence et le café. À l’opposé, au Royaume-Uni, la situation se détériorait
malgré l’aide américaine qui était bien plus importante que celle dont
bénéficiait la France. La Grande-Bretagne ne put abolir complètement le
rationnement qu’en septembre 1953 pour le sucre et en juillet 1954 pour le
bacon et la viande. Pendant la guerre, le pays était passé de premier
créancier mondial à premier débiteur 77. Ces dettes contractées auprès des
pays du Commonwealth et des neutres comme l’Argentine, pudiquement
78
appelées « balances sterling » et le choix d’une livre forte, premier
objectif de la politique étrangère britannique 79, drainaient dangereusement
ses ressources. La Grande-Bretagne fut obligée de dévaluer brutalement de
30 % la livre dont la valeur passa de 4,08 dollars à 2,80 dollars. Cette
dévaluation, non concertée, plaça la France devant le fait accompli, comme
en 1931. Réalisée par le gouvernement travailliste de Bevin, elle pesa à la
fois sur l’inconscient britannique et sur ses relations avec les autres pays
(voir infra).
80
L’URSS ayant procédé en 1947 à un échange des billets et au retrait
de ses cartes de rationnement, elle décida de définir le rouble par rapport à
l’or au taux d’un rouble pour 0,222168 g d’or 81. Sur la base du taux de
change officiel entre les devises américaines et soviétiques, le prix officiel
de l’or en URSS s’établissait à 34,60 $. Cette opération essentiellement
symbolique fut interprétée par la Banque de France 82 comme une
manœuvre destinée à empêcher les États-Unis de relever le prix de l’or
« sous peine de faire du rouble la première des monnaies or ». Selon cette
analyse, le but était d’interdire la réévaluation potentielle des « immenses
stocks d’or » américains qui auraient permis « d’amortir les crédits gelés
accordés au titre du plan Marshall ». Le monde est alors divisé en trois
zones monétaires : le dollar, la livre et le rouble.
Après le blocus de Berlin, les tensions internationales s’intensifiaient et
le déclenchement de la guerre de Corée fut analysé comme un nouvel
Anschluss. Or la pensée stratégique américaine était structurée autour du
83
« paradigme de Munich » et de cinq « enseignements » : la politique
d’apaisement envers Hitler avec le dépeçage cruel et inutile de la
Tchécoslovaquie en 1938 avait été vaine, la stratégie de la ligne Maginot
avec son contournement en 1940 était inepte et symbolisait l’inutilité d’une
stratégie purement défensive ; l’absence de vigilance permanente avait
mené à l’infamie de Pearl Harbor, la supériorité technologique avec le
développement du radar, du MIT et du projet Manhattan avaient permis de
vaincre. La bombe atomique « symbole énigmatique à la fois de la
puissance invincible et de l’apocalypse mondiale 84 » était révérée pour
avoir mis fin à la guerre dans le Pacifique. Dans ce contexte, les stratèges
85
américains décelèrent en Corée une attaque concertée et s’attendaient à
une invasion généralisée de l’Europe, à l’exception possible de la péninsule
ibérique et de la Scandinavie. Ils n’excluaient pas d’éventuels
bombardements atomiques contre le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord.
Dans cette escalade anxiogène, la France, qui n’était pas en mesure de
se défendre seule, était confrontée à ses hantises. Le cauchemar « que ça
reparte comme en 40 » avec le déferlement de l’Armée rouge était dans tous
les esprits. Le général de Gaulle n’avait-il pas rappelé que la frontière
soviétique n’était « séparée de la nôtre que par 500 kilomètres, soit à peine
la longueur de deux étapes du Tour de France cycliste » ? Pour répondre à
ces menaces deux décisions majeures furent prises. D’une part, des réseaux
dormants secrets de futurs résistants devaient être développés. Dans des
caches secrètes, armes, munitions, explosifs, bicyclettes et radio seraient
entreposés. Ces réseaux Stay-Behind (comme l’organisation « Rose des
Vents 86 », par exemple) allaient aussi être dotés de ressources financières
pour pouvoir financer leurs activités clandestines le jour où les Soviétiques
occuperaient le territoire national. Les napoléons représentaient le choix
idéal du fait de leur liquidité et de leur valeur intrinsèque élevée comme ils
l’avaient prouvé sous l’Occupation. Des réserves d’or furent ainsi disposées
sur le territoire. Elles devaient permettre de financer la Résistance en
attendant un nouveau débarquement anglo-américain.
L’autre décision majeure, tout aussi secrète, fut l’évacuation du stock
d’or de la Banque de France hors du territoire métropolitain. Dès l’été 1950,
87
le gouvernement décida de mettre en sûreté 70 tonnes d’or à Oran en deux
convois (40 tonnes le 25 mai 1950 et 30 tonnes le 3 octobre). Dans la même
logique, l’or reçu en paiement à Londres ou à New York ne devait pas être
rapatrié et était laissé sur place.
Évolution des réserves d’or françaises entre 1945 et 1969
LA SUISSE
SPOUTNIK
Le lancement réussi de Spoutnik par les Soviétiques en 1957 plongea
les Américains dans l’anxiété. Cette nouvelle tension marquée par la course
à l’espace entre les États-Unis et l’URSS coïncidait avec la fin de la
e
IV République.
À cette époque, le stock d’or de la France dépassait légèrement les 500
tonnes. Les 200 tonnes gagnées avec les ventes de blé à l’URSS avaient été
reperdues dans la crise qui avait suivi Suez. Les dépenses de la guerre
d’Algérie naissante absorbaient les éventuels surplus. Même si la situation
économique s’était nettement améliorée au cours des dix dernières années,
la France restait handicapée par l’inflation et par le manque de compétitivité
de son économie. Dans le même temps, l’Allemagne renaissait de ses
cendres : son stock d’or atteignait 2 250 tonnes et devenait le second au
monde. En revanche, à l’image de la livre, le stock d’or anglais s’érodait et
n’occupait plus que la quatrième position derrière les États-Unis
(20 000 tonnes), l’Allemagne et la Suisse.
Conseillé par Jacques Rueff, de Gaulle voulait une monnaie solide qu’il
mit en place par trois actes symboliques : une forte dévaluation de 18 % à
froid, une nouvelle unité monétaire – le nouveau franc – et de nouvelles
pièces monnaies en argent. Le plan de stabilisation fut confié au tandem
111
Jacques Rueff-Antoine Pinay ; deux personnalités que tout opposait.
Pinay était un homme politique traditionnel et pragmatique issu de la
IIIe République, « l’homme au chapeau rond » de Saint-Chamond. À
l’opposé, Rueff était un technocrate voire un idéologue orthodoxe opposé
aux théories keynésiennes. Polytechnicien et inspecteur des Finances, il
s’était illustré pendant l’entre-deux-guerres par des vues classiques,
s’opposant même au principe de l’assurance chômage. Prônant la stabilité
de la monnaie, il avait repris la position de Charles Rist sur le rôle de l’or.
Dans son livre Le lancinant problème de la balance des paiements, il
défend la position de la fourmi contre les cigales 112. Artisan de la déflation
sous le gouvernement Laval, il fut écarté par le Front populaire. Grâce à la
protection de Pétain et de Laval, il passa la guerre sans encombre à un poste
technique. À la Libération, il occupa diverses fonctions internationales.
Membre de la Société du Mont-Pèlerin, il défend le libéralisme et s’oppose
à l’intervention de l’État. En 1958, il rédige le programme de rénovation
économique et financière du général de Gaulle.
Le premier acte fut la dévaluation du 27 décembre 1958 qui fixe la
parité du franc à 2 mg d’or à 900 millièmes, soit 1,8 mg d’or fin. Le choix
fut fait de donner une parité ronde par rapport à l’or et non pas par rapport
au dollar. La dévaluation était forte et allait au-delà de la simple correction
de la hausse des prix qui aurait conduit à dévaluer entre 13 et 15 % mais le
gouverneur de la Banque de France, Wilfried Baumgartner choisit 17,5 %
pour donner aux exportations un avantage compétitif et pour son aspect
symbolique. La nouvelle valeur or était 150 fois inférieure à celle du franc
germinal. La brutalité de la dévaluation donna lieu à de nombreuses
rumeurs. Des personnalités « bien informées » auraient ainsi gagné des
113
milliards . Un journaliste de L’Express dénonça : « La dévaluation a été
faite le 27 décembre. Mais la décision a été antérieure. Elle devait rester
secrète. Elle ne l’est pas restée. Il y a eu une fuite. Le jeudi 18 décembre,
notre stock de devises étrangères a baissé de 8 milliards de francs et le
vendredi 19, de 35 milliards. » Le journaliste demanda une enquête et des
sanctions exemplaires. La Banque de France fut chargée de l’enquête.
Reconnaissant les mouvements spéculatifs, elle note que « les indiscrétions
qui sont à l’origine de la spéculation proviennent des pays étrangers que le
gouvernement français avait dû avertir des mesures monétaires qu’il allait
prendre. L’enquête particulière qui a porté sur le département d’un député
UNR fait ressortir que les opérations constatées étaient le fait d’hommes
d’affaires locaux revenant justement de ces pays ». La Suisse était visée…
Par ailleurs, le rapport de la Banque de France notait que des indiscrétions
avaient pu être commises à Paris mais qu’elles relevaient plus de « propos
de table irresponsables » que de la volonté précise de trahir un secret d’État
lucratif. Cet épisode inspira Henri Verneuil pour la scène de la dévaluation
dans son film Le Président (1961) avec Jean Gabin et Bernard Blier.
La création du nouveau franc par le décret du 27 décembre 1958 fut le
er
deuxième acte. Le nouveau franc qui est introduit le 1 janvier 1960 vaut
cent anciens francs. Le terme nouveau franc disparaît 3 ans plus tard le
er
1 janvier 1963 pour laisser la place au terme franc. Le choix de diviser
e
l’unité par cent vise à restaurer la parité de l’étalon-or du XIX siècle lorsque
les rapports entre les différentes monnaies découlaient de leurs poids d’or
respectifs 114. Ainsi jusqu’à la Première Guerre mondiale, le dollar valait
5,18 francs et la livre sterling 25,12 francs. Les deux guerres et l’inflation
avaient considérablement réduit sa valeur. Le passage au nouveau franc
plaçait le dollar à 4,93 francs (un peu mieux que sous le franc germinal) et
e
la livre à 13,82 francs ce qui représentait un gain par rapport au XIX siècle.
Le troisième acte fut la frappe de nouvelles pièces de 5 francs en
115
argent . Ces pièces, qui contenaient 10 grammes d’argent, étaient ornées
de la figure de la semeuse que le graveur Oscar Roty avait conçue en 1897
pour la pièce de 1 franc de la IIIe République, elles visaient à marquer la
solidité du nouveau franc. Sur la tranche figurait LIBERTÉ – ÉGALITÉ –
FRATERNITÉ. Ces pièces cessèrent d’être frappées à la fin des années 1960 et
furent privées du cours légal en février 1980 lorsque le cours de l’argent
s’envola. Leur valeur intrinsèque atteignit 45 francs, neuf fois leur valeur
faciale. La monnaie fut remplacée par la pièce en cupronickel au même
motif mais à la tranche striée 116. En 1964, une nouvelle pièce
« nostalgique » de 10 francs en argent 117 fut frappée, reprenant le motif
gravé en 1795 par Augustin Dupré « Union et Force » avec Hercule
rassemblant la Liberté (à gauche, tenant un bonnet phrygien sur une pique)
et l’Égalité (à droite, tenant un niveau d’architecte). La pièce ne fut plus
émise à partir des années 1971 et privée du cours légal en 1980.
Le plan de Rueff et Pinay réussit parfaitement et la balance des
paiements redevint positive conduisant la France à accumuler des excédents
en dollars. Dans un premier temps, la Banque de France rembourse par
anticipation ses dettes extérieures. En 1959, elle règle les 900 millions de
dollars qu’elle avait dû quémander au FMI quelques années plus tôt. Très
rapidement, son solde devient créditeur pour dépasser le milliard de dollars
en 1961. Le franc est à nouveau « crédible » sur les marchés financiers.
Sur le plan intérieur, Pinay lance un nouvel emprunt indexé sur le cours
118
du napoléon , sur le modèle de celui qu’il avait lancé sous la
e
IV République. L’emprunt qui rapporte 3,5 % est pourvu de « carottes
fiscales » puisqu’il est exonéré de l’impôt de revenu et de droits de
succession. Une vaste campagne de presse et de « réclame » est lancée sur
le thème de « l’or qui rapporte ». L’opération napoléon, selon le titre
ironique de The Economist (21 juin 1958), est bien acceptée par l’opinion
publique et la presse qui y voient un signe du retour à la confiance. Seule
L’Humanité (16 juin 1958) s’offusque du « cadeau royal pour les
capitalistes ».
En janvier 1960, W. Baumgartner est nommé ministre des Finances
après le départ d’Antoine Pinay. À Alain Peyrefitte qui lui avait demandé
s’il était facile pour un gouverneur de la Banque de France de devenir
ministre, Baumgartner lui répondit : « Vous n’imaginez pas, mon cher,
comme votre question est cruelle. De Gaulle m’avait convoqué pour me
demander de prendre la succession de Pinay. J’ai décliné l’offre : “Je ne suis
pas digne. Je connais mal le milieu politique. Je ne suis pas fait pour être
ministre. Je suis seulement un serviteur de l’État”. De Gaulle insiste.
J’insiste dans mon refus : “J’aime mieux continuer mon action à la Banque
de France, qui est loin d’être achevée.” Il m’a répondu sur un ton à la fois
calme et sans réplique, comme une constatation évidente : “Mais vous
119
n’êtes plus gouverneur de la Banque de France !” »
Sur les plans économique, financier et monétaire les clignotants passent
au vert. Le franc accumule les succès et retrouve un peu de son lustre
d’antan. À l’inverse, le dollar et la livre commencent à éprouver quelques
difficultés.
DÉFICIT ET PRESSIONS
Ayant exclu par avance – et non sans une certaine présomption – toute
réévaluation de l’or ou dévaluation du dollar, les États-Unis mirent en avant
des arguments spécieux en expliquant que les vrais bénéficiaires d’une telle
opération seraient les Soviétiques. Comme le rappelaient ironiquement les
experts de la Banque de France : « À moins que les Russes n’aient trouvé la
pierre philosophale, les quantités d’or que détient le monde occidental sont
beaucoup plus considérables que celles des pays totalitaires 135. » Au-delà de
cette rhétorique, Kennedy mit en place une nouvelle politique monétaire
agressive selon trois axes. D’abord, les pays qui avaient bénéficié de
dépenses militaires américaines comme le Japon ou l’Allemagne faisaient
l’objet de pressions plus ou moins fortes pour acheter du matériel
américain. En outre, ces pays devaient conserver « volontairement » leurs
dollars et s’abstenir de les convertir en or. Ensuite, les pays européens
étaient mis en demeure de baisser leurs droits de douane sur les produits
américains. Enfin, un ensemble de mesures techniques, qualifiées de
136
« bricolages » ou de lignes Maginot monétaires, furent élaborées.
La mesure la plus connue est la création du « pool de l’or » qui était un
accord entre huit banques centrales pour intervenir sur le marché de
Londres afin de maintenir le prix de l’or autour de sa valeur pivot de 35 $
l’once 137. L’accord qui devait rester secret fut rapidement révélé par le
Courrier de Genève. Même si la France participait à égalité avec la Banque
138
d’Angleterre dans le pool, elle restait traitée en inférieure par celle-ci .
Ensuite, d’autres mesures plus techniques furent mises en place comme
les AGE (Accords généraux d’emprunt) qui permettaient aux États-Unis
d’emprunter au FMI pour financer leur déficit ou les obligations Roosa et
des lignes de swaps. Ces obligations du nom de Robert Roosa, sous-
secrétaire d’État au Trésor de Kennedy puis de Johnson, permettaient aux
États-Unis d’emprunter en monnaies étrangères (mark, franc suisse) et de
constituer ainsi des réserves de change pour défendre le dollar le cas
échéant. Les lignes de swap (forex swaps) étaient en fait un droit d’échange
de devises entre deux banques centrales. Par exemple, la Fed et la
Bundesbank se mettent d’accord : la Fed pourra tirer des marks sur la
Bundesbank et donnera la contrepartie en dollars à la Bundesbank. À la fin
de l’accord (3 mois) chacun restituera à l’autre ses devises et la Fed payera
à la Bundesbank un intérêt. Ensuite, l’administration Kennedy mit en place
des mesures fiscales comme l’Interest Equalization Tax qui était une
retenue à la source de 15 % sur les intérêts des emprunts en dollars émis par
des non-résidents. En d’autres termes, les Américains qui souscrivaient des
obligations en dollars émises par une société étrangère étaient pénalisés de
15 % par rapport à des obligations identiques émises par des entreprises
américaines. L’idée était de décourager les emprunteurs étrangers. Ne
s’attaquant pas au fond du problème, cette défense de l’hégémonie
139
économique américaine était aussi agressive que vaine face aux
eurodollars qui étaient en plein développement.
Les eurodollars sont des dollars hors des États-Unis. Ils sont nés juste
après le déclenchement de la guerre de Corée, de façon presque
accidentelle. Les autorités chinoises craignant un gel de leurs avoirs en
dollars aux États-Unis décidèrent de transférer ces derniers à la Banque
140
commerciale de l’Europe du Nord (BCEN) qui était contrôlée par les
Soviétiques. L’adresse télex de la BCEN étant « EUROBANQUE », ces
dollars fugitifs reçurent le nom d’eurodollars. Ils furent replacés à Londres
où la demande était forte. Lorsque la Midland Bank décida d’offrir une
meilleure rémunération 141, les dollars affluèrent à Londres.
Che Guevara, lorsqu’il fut en nommé en 1959 gouverneur de la banque
centrale de Cuba par Fidel Castro, prit immédiatement la décision de
convertir les réserves en or de Cuba en dollars et de les faire transférer au
142
Canada et en Suisse pour éviter leur blocage ultérieur par les États-Unis .
Il est important de noter que si juridiquement les eurodollars sont hors de
portée des États-Unis, ils restent néanmoins physiquement sur les comptes
de banques américaines qui agissent en tant que banques correspondantes
des banques détentrices. Cet échafaudage juridique et financier est obscur.
Ces dollars n’ont aucune matérialité comme l’atteste le bizutage des
photographes novices de Fleet Street à qui il était demandé d’aller à la
143
Banque d’Angleterre photographier des eurodollars . Les experts, malgré
leurs assurances, avaient tout autant de mal à l’appréhender. Même le
président de la Fed reconnaissait que la mécanique interne n’était pas
144
entièrement claire ni parfaitement comprise . Même si les subtilités des
eurodollars n’étaient pas parfaitement maîtrisées, leur intérêt en revanche
l’était. C’est pourquoi le marché a véritablement explosé à Londres : en
quinze ans son volume a centuplé. Cette expansion a naturellement sapé le
lien entre le dollar et l’or. Non sans une certaine ironie, les mesures prises
par les États-Unis pour préserver leurs réserves d’or ont eu l’effet inverse.
LA CHUTE FINALE
En 1971, la situation américaine continue à se détériorer tant au Viêt
Nam que sur le plan monétaire. Les réserves sont passées au-dessous des
10 000 tonnes. Le nouveau président Nixon se résout à donner le coup de
grâce au système de Bretton Woods le 15 août. Il annonce la fin de la
convertibilité-or du dollar. Avec la « fermeture du guichet » disparaît la
parité de 35 $ l’once. L’or perd son rôle monétaire et devient une matière
première (presque) ordinaire. Cette décision – prise sans aucune
concertation avec les Européens – plonge le monde entier dans l’incertitude
des changes flottants. Quelques mois plus tard, le secrétaire du Trésor
américain Conally commente cyniquement la situation à ses homologues
européens, lors du G10 à Rome des 29 et 30 novembre 1971 avec la
formule lapidaire « le dollar, c’est notre monnaie mais votre problème 205 ».
Cette décision causa aussi un traumatisme chez les Américains pour qui le
prix de 35 $ était devenu aussi sacré que « le drapeau, la Constitution,
Thanksgiving et la tarte aux myrtilles 206 ».
Désormais libérées de leurs « chaînes d’or », les monnaies se mettent à
flotter. L’inflation sous-jacente qui était disciplinée jusqu’à présent par la
discipline des réserves se déchaîne. Une autre conséquence induite est le
choc pétrolier. En effet, depuis la Seconde Guerre mondiale, le dollar était
devenu la monnaie de référence pour le pétrole dont le cours était à peu près
constant autour de quatre dollars le baril. Implicitement, dix barils
équivalaient à une once d’or fin. Cette situation satisfaisait pleinement les
monarchies pétrolières du Golfe, très attachées à l’or. Après le discours de
Nixon et l’augmentation de l’inflation aux États-Unis, le cours du précieux
métal était passé en quelques semaines à plus de 100 dollars l’once. En
comparaison, les prix du pétrole, contrôlés par les majors, ne progressèrent
que faiblement autour de 4,50 $ le baril 207. Cette situation provoqua
l’insatisfaction grandissante des pays producteurs qui s’estimaient, non sans
raison, lésé par cette situation. La guerre du Kippour mit le feu aux poudres.
En quelques jours, le prix du baril fut multiplié par trois, rétablissant la
parité-or implicite. Le choc pétrolier et l’inflation causèrent une récession
mondiale.
Le système de Bretton Woods a duré près de trente ans, il s’est nourri de
la guerre froide et l’a financée en retour. A posteriori, les prédictions des
cassandres comme Rueff ou Triffin se sont révélées exactes. Le carcan
rigide de l’étalon-or n’a pu résister aux tensions considérables qui étaient en
germe dès sa naissance. La décision de Richard Nixon de sonner le glas du
« dollar as good as gold » était probablement inéluctable. Toutes
proportions gardées, la fin de la parité-or de la devise américaine est
comparable au décrochage de la livre sterling par rapport à l’or quarante ans
plus tôt. Dans les deux cas, les responsables politiques ont recherché un
bouc émissaire. Le général de Gaulle et la France étaient l’excuse commode
pour les erreurs et l’arrogance de la politique impériale des États-Unis. Loin
d’avoir sapé le système monétaire international, la France a, au contraire,
tenté de le stabiliser et de le rendre plus juste. Les critiques d’une certaine
historiographie – essentiellement américaine – sont empreintes d’un
nationalisme monétaire étroit et d’une vision purement événementielle.
L’enchaînement des faits est incontestable mais il ne permet pas de donner
une perspective d’ensemble et d’en expliciter les raisons sous-jacentes. Dire
que le président Nixon a tué Bretton Woods en 1971 est une évidence
presque anecdotique, le système était condamné même si ni le jour, ni
l’heure n’étaient connus. En fait, il n’était que l’instrument, la question de
qui a tué Bretton Woods reste entière.
II.
ÉCONOMIE
Lorsque le roi Louis XII 1 demanda au Maréchal de Trivulce ce qu’il
fallait pour gagner la guerre contre le duc de Milan, ce dernier lui répondit :
« Sire, trois choses sont absolument nécessaires. Premièrement de l’argent,
secondement de l’argent, troisièmement, de l’argent. » Cette formule,
quoiqu’ancienne s’applique parfaitement à la guerre froide, car, pour la
mener, outre de l’audace, il fallait des dollars, encore des dollars et toujours
des dollars.
Les sommes qui furent engagées dépassent véritablement
l’entendement. L’ouvrage de référence Atomic Audit 2, écrit par les
chercheurs du Brookings Institute, a estimé de 1940 à 1996 le coût du
nucléaire militaire américain à plus de 5 trillions de dollars (cinq milliards
de milliards de dollars). Le projet Manhattan de développement de la
bombe atomique, qui n’a coûté « que » 2 milliards de dollars sur 5 ans, soit
2 000 tonnes d’or 3 a quant à lui fait travailler un Américain sur 250 4. Sur la
« première guerre froide », le coût du nucléaire est supérieur à 2
« trillions ». Et les sommes engagées sont loin de concerner le seul
nucléaire. Les conséquences de ce ruissellement de dollars furent
planétaires.
Royaume- 1952/1957
– 1 345 3% + 12 % 7%/+1%
Uni (+ 6 ans)
1960/1968
France + 2 551 5% + 30 % 6%
(+ 15 ans)
Allemagne + 3 537 6% + 22 % 4% NA
Italie + 2 338 6% + 15 % 3% NA
Japon + 467 9% + 25 % 1% NA
UN PHÉNOMÈNE TEMPORAIRE
UNE CONSTRUCTION
SYMBOLISME
Pendant la guerre froide, l’or et plus largement les monnaies, ont
constitué l’enjeu de batailles symboliques et idéologiques qui ont dépassé la
simple dimension économique voire stratégique. En effet, ni l’or, ni les
monnaies ne sont des objets ou des matières ordinaires. Comme le
soulignait, René Sédillot, ils sont capables (parfois) du meilleur et (souvent)
du pire. L’or est un symbole – voire le symbole – de la puissance, il est le
signe de la richesse, du statut et du pouvoir. Il suscite simultanément
fascination et répulsion. Pour Keynes, il s’agit d’une relique barbare alors
que pour le général de Gaulle il s’agissait de la valeur inaltérable, éternelle
et universelle. Le billet est encore plus symbolique puis qu’il est la
promesse d’une monnaie plus tangible. Son fondement est la confiance
même. Il en résulte que la monnaie fiduciaire est un symbole « au carré » :
un symbole de symbole. Pour reprendre la formule de Humphrey Bogart,
dans Le Faucon maltais, l’or et les billets sont « ce dont les rêves sont
faits 1 ».
Au-delà de cet aspect imaginaire, voire irréel, l’or et les billets ont une
apparence tangible et visuelle. Les paquets de billets et les piles de barres
d’or frappent notre imaginaire. Comme le démontrent les expressions
courantes, le métal jaune et le billet vert pour désigner l’or et le dollar, la
métaphore et la métonymie sont au cœur de la rhétorique monétaire de la
guerre froide 2.
La symbolique du billet
La métaphore de la monnaie est fondée sur l’analogie. L’or ou le billet
appartiennent au domaine de l’économie dont les représentations les plus
fréquentes sont l’économie-machine et l’économie-organisme vivant 3. Au
sein de l’économie-machine, la monnaie joue le rôle d’engrenage, de
carburant ou de lubrifiant. Cette métaphore a vu le jour au XIXe siècle avec
la révolution industrielle. Elle s’inscrit surtout dans le domaine du
commerce et des affaires mais aussi dans le domaine guerrier. L’autre
métaphore, plus ancienne, liée à la monnaie, est celle de l’organisme vivant,
voire de la vie même 4. La monnaie peut être décrite comme un organe ou
un élément lié aux fonctions principales des êtres vivants : nutrition,
respiration ou reproduction. La métaphore de l’aliment et de la nourriture
ou de la boisson, va de pair avec celle de l’organe comme le nerf ou le sang.
La métaphore de la circulation monétaire transposée de la circulation
sanguine a d’ailleurs été vulgarisée au XVIIIe siècle par l’économiste et
médecin François Quesnay 5.
Ces dimensions symboliques, voire sacrées, expliquent les interdictions
religieuses et le tabou du prêt à intérêt et de l’usure qui se retrouve dans le
catholicisme 6 et l’islam : l’argent ne fait pas l’argent selon la vieille formule
« pecunia pecuniam non parit » – c’est-à-dire littéralement « l’argent ne
donne pas naissance à l’argent ». Cette dimension mystique se retrouve
aussi chez Marx 7 qui parle de la « transsubstantiation de la monnaie d’or en
papier ». La métonymie monétaire qui se traduit par l’identification du pays
ou du roi à la monnaie, est fondamentale 8. La monnaie exprime une identité
et symbolise la souveraineté plus que le simple pouvoir ou l’autorité 9. Le
louis et le napoléon représente la « monnaie » par excellence comme plus
tard le franc-Poincaré ou Pinay… Ce « contrat » entre le peuple et l’État
explique pourquoi le faux-monnayage est si sévèrement réprimé. Il est
perçu comme une menace à la paix sociale et à la confiance publique. Dans
le même ordre d’idée, la dévaluation est une perte de substance.
L’imaginaire politique associé est riche de ces métaphores qui sont
porteuses de sentiments et d’émotions. Ces images obscurcissent souvent la
réalité économique. Ainsi, en France, pendant l’entre-deux-guerres, la
rhétorique guerrière dominait le discours monétaire. La spéculation rimait
10
avec absence de patriotisme, voire avec la trahison . Jeanneney note avec
subtilité qu’à cette époque la monnaie perd son statut de simple moyen de
paiement et devient en France « valeur suprême et symbole de grandeur
11
passée », à l’instar de la Patrie. Ainsi, le franc est la France. Le taux de
change est la frontière que les « soldats du franc » doivent défendre 12. La
dévaluation s’apparente alors à un abandon de territoire national et à une
13
trahison qui mérite au moins la prison . Cette rhétorique déclinera après
1945… Les désordres monétaires et la piètre situation du franc excluaient
son usage avec la succession des dévaluations. En 1952, un projet de billet
de la Banque de France s’intitulait « Rêverie sur un passé glorieux »… Le
billet ne fut pas émis car jugé trop passéiste. Quelques années plus tard, un
autre projet nostalgique de billet « Clemenceau » célébrant la victoire de la
Première Guerre mondiale fut aussi écarté. La Banque de France préféra,
finalement, retenir des valeurs sûres comme Richelieu, Victor Hugo,
Henri IV ou Bonaparte…
En revanche, en Grande-Bretagne, pendant la guerre froide, cette
question prit une dimension renouvelée. La « virilité » du sterling fut au
cœur des débats de l’après-guerre. La vigueur de la monnaie était le
symbole même de la suprématie britannique. L’ « attachement primitif et
tribal 14 » à la devise était au cœur de l’identité nationale. Une dévaluation
était assimilée à une émasculation. Cet imaginaire et ces non-dits étaient
renforcés par la dimension politique. Les deux dévaluations traumatisantes
de 1931 et de 1949 avaient été réalisées sous des gouvernements
travaillistes. Le gouvernement britannique considérait que : « S’il y a bien
un sujet qui est une question de vie ou de mort pour ce pays : c’est le
maintien de la valeur internationale de la livre 15. » Cette doctrine devint un
dogme de plus en plus important au point qu’à l’arrivée au pouvoir de
Wilson, la dévaluation devint taboue et n’était plus évoquée dans les
documents du Cabinet que par les initiales UM « Unmentionable » ou FU
« Forever Unmentionable »… Dans la logique de renforcer la légitimité de
la livre, la Banque d’Angleterre décida d’inclure le portrait de la reine
Elizabeth II dans les nouveaux billets qui seront imprimés. Le billet de 1 £
de 1961 est le premier à la représenter. Ce n’est qu’en 1991, avec
Shakespeare, que les billets de la Banque d’Angleterre représenteront des
personnages.
e
Aux États-Unis, les billets émis au XIX siècle par les banques privées et
caractérisés par leur couleur verte (les greenbacks) avaient mauvaise
réputation. Après la création de la Federal Reserve en 1913, de nouveaux
billets fédéraux furent conçus et imprimés par le Trésor américain. De
structure similaire, les billets de 1 à 100 $ représentent un grand homme
d’État américain (Washington, Jefferson Lincoln, Hamilton, Jackson, Grant
et Benjamin Franklin) et un bâtiment connu comme la Maison Blanche ou
le Lincoln Memorial. Le mythique billet d’« un dollar » conçu en 1928 ne
comportait au verso que l’inscription « ONE » encadrée avec des guillochis.
Ce fut Roosevelt qui le fit redessiner en 1935 pour y inclure le grand sceau
des États-Unis. Ce sceau très symbolique, conçu en 1782, représente l’aigle
américain tenant dans sa serre droite une branche d’olivier symbole de paix
et dans la gauche treize flèches représentant la guerre et les États américains
fondateurs. Il est surmonté de treize étoiles et de la devise « E PLURIBUS
UNUM » (« De plusieurs, Un »). Une pyramide inachevée, symbole de la
construction inaccomplie du pays, est aussi représentée. Elle comporte
treize rangées de pierre et le chiffre MDCCLXXVI (1776), date de la
déclaration d’indépendance américaine, ainsi qu’une bannière sur laquelle
est inscrit le vers de Virgile « NOVUS ORDO SECLORUM » (« Le nouvel ordre
des siècles »). Au-dessus, l’œil omniscient de la Providence, représenté par
un œil dans un triangle est accompagné de la devise virgilienne « ANNUIT
COEPTIS » (« Il favorise notre entreprise »). Les modifications voulues par
Roosevelt sont une allusion directe à son New Deal, elles ont été
postérieurement réinterprétées dans une optique complotiste. En 1955, le
Congrès américain, pour marquer sa croisade contre l’athéisme
communiste, vota une loi pour que figure la devise « IN GOD WE TRUST »,
sur tous les billets ; les premiers la comprenant furent émis en 1963. À la
même époque, le serment d’allégeance fut aussi modifié pour inclure une
référence à Dieu. Pour les Américains, le dollar possède une dimension
morale spécifique, à l’image de l’éthique protestante des pères fondateurs :
la continence et le contrôle de soi lui sont associés à l’opposé des excès et
de la débauche 16… à l’opposé du symbole du dollar. Le S barré du dollar
($) parfois assimilé au serpent tentateur du péché originel, est le symbole de
l’excès. Historiquement, il vient très probablement de l’abréviation
comptable « PS » utilisée pour les piastres espagnoles qui eurent cours légal
lors de la création des États-Unis. Au fil des années, les deux lettres ont
fusionné et la boucle du P a disparu devenant un S barré 17. Pour reprendre
l’analyse de Barthes 18, la formule du « dollar as good as gold » avait la
même valeur de promesse que le slogan publicitaire du « Persil lave plus
blanc ».
La mythologie de l’or
Bien qu’appartenant aussi au domaine monétaire et équivalent au billet,
l’imaginaire de l’or est très différent et encore plus ancré dans les cultures.
Les différences sont encore plus marquées d’un pays à l’autre. Si le billet
est utilisé depuis un ou deux siècles, l’usage de l’or court sur des
millénaires. Inaltérable et synonyme d’éternité, il s’inscrit dans le temps
long et l’inconscient des peuples. Associé à la terre et aux trésors cachés
conservés égoïstement, il attire et repousse.
Les mythologies lui confèrent un rôle très contrasté. Dans les mythes
grecs ou égyptiens, l’or est solaire et son influence bénéfique. À l’opposé,
dans la mythologie nordique, l’or est associé au sang et à la violence. Il est
au centre des combats et des destinées. « Aucun sort favorable ne
t’attachera à l’or », chante ainsi Lotke, le Dieu du feu. Le dragon Fafnir qui
garde de l’or crie à Sigurd : « L’or splendide et les anneaux rutilants seront
un jour ta ruine ! » Mais tous sont atteints par le sortilège de l’or et par la
malédiction qui s’y attache. Hagen précipite le trésor des Nibelungen dans
le Rhin, afin que Krimhilde ne puisse s’en servir pour s’acheter des
vengeurs. Cette tradition du monde germanique est reprise par Marguerite
aveuglée par le rayonnement du coffret à bijoux de Faust : « C’est vers l’or
qu’on se presse, c’est de l’or que tout dépend. Malheur à nous autres
pauvres filles ! »
En France, à côté de l’argent, l’or était le signe de la royauté : une des
monnaies en or les plus emblématiques est l’écu de Saint-Louis. Cet écu
d’or a marqué un tournant dans l’histoire de l’édification du Royaume
puisqu’elle a permis à la couronne de se placer au-dessus des frappes
féodales en bas argent. L’inscription de l’avers proclamait : « Louis, par la
grâce de Dieu, roi des Français. » Au revers, était rappelée la volonté divine
« Christ vainc, Christ règne, Christ commande ». Cette tradition de placer
les pièces en or au sommet de la hiérarchie monétaire s’est poursuivie
jusqu’au XXe siècle. L’attachement des Français à l’or tient bien sûr de cette
tradition mais d’autres facteurs sont en jeu.
Keynes, toujours prompt à critiquer les Français, jugeait avec un certain
mépris leur propension à l’épargne et leur goût pour la thésaurisation :
« Pour un Français, les réserves d’or sont toujours destinées à l’ornement,
non à l’usage – les joyaux de famille. Pour un Anglais, elles sont toujours
destinées à l’usage, et non à l’ornement – l’encaisse de la famille 19. » Pour
lui, il s’agissait d’un signe évident de l’arriération des Français par rapport
aux Anglais : restes manifestes de la mentalité paysanne. Cette « expression
naturelle des instincts du pays 20 » comme l’avait qualifiée en 1905 le
gouverneur de la Banque de France résultait certes d’une forte propension à
l’épargne héritée des traditions d’autoconsommation du monde rural 21 et
d’une méfiance face aux banques. Cette analyse qui relève en partie du
cliché a été reprise par André Siegfried dans les années 1950. Pour lui, dans
un vieux pays comme la France où l’argent était difficile à gagner par le
labeur individuel, il était naturel qu’il fût défendu avec plus d’âpreté. Il
expliquait la thésaurisation par le besoin de sécurité et le goût profond des
22
Français pour la propriété et l’épargne . Il opposait l’attitude française à
celle de l’Américain, plus généreux car « s’il perd sa fortune, il croit du
moins qu’il pourra, dans l’espace d’une même vie, la regagner ». Siegfried
concluait que le Français n’avait pas cette illusion et que c’était pour cette
raison qu’il amassait de l’or. De même, les analyses subtiles de Marguerite
Perrot 23 soulignent les origines anglaises de la mythologie « morale » de
l’étalon-or « comme baromètre de l’économie et des finances, l’étalon-or
24
contraint à l’honnêteté ». De nombreuses autres explications
sociologiques ont aussi été avancées comme le catholicisme ou la phobie
fiscale. Ces analyses sont discutables dans la mesure où d’autres pays
catholiques possèdent un rapport différent à l’or et où la taxophilie est
relativement rare dans le monde…
Toutes ces explications, qui contiennent sûrement une part de vérité,
négligent un point crucial. Tant l’Angleterre que les États-Unis n’ont
quasiment jamais connu d’occupation étrangère sur leur territoire national.
La France, en revanche, a connu de nombreuses guerres et défaites qui se
e
sont traduites par des occupations. Rien que depuis le début du XIX siècle,
la France a été occupée trois fois et a dû s’acquitter à trois reprises de
tributs exorbitants. En 1815, en 1870 et en 1940. Les sommes payées
étaient sans commune mesure avec les réparations exigées de l’Allemagne
après la Première Guerre mondiale (des sommes par ailleurs jamais
25
payées ). L’or conservé par les Français au cours des siècles a permis de
tenir pendant les périodes les plus difficiles et a servi à payer les indemnités
de guerre comme en 1815 ou en 1870, afin de permettre le départ rapide des
troupes étrangères. De surcroît, pendant la Grande Guerre, les campagnes
26
pour les versements d’or sur le thème « chaque pièce d’or versée est une
goutte de sang épargnée » avaient exacerbé son importance. En 1936, la
tentative du Front Populaire de nationaliser l’or des Français comme l’avait
fait Roosevelt aux États-Unis fit long feu. La loi ne fut jamais appliquée et
retirée moins de 6 mois plus tard. Ces spécificités historiques expliquent
notamment pourquoi, en France, l’or a toujours été considéré comme un
talisman protecteur et la thésaurisation si importante. Selon les experts, les
Français détiendraient le premier stock d’or privé au monde 27.
En Grande-Bretagne, le rapport à l’or est marqué par le
monométallisme. Il remonte de fait à 1717, lorsqu’Isaac Newton, qui
dirigeait la Royal Mint, fixa le prix de l’argent à un niveau excessivement
élevé par rapport à celui de l’or. De ce fait, la frappe des pièces en argent
diminua au profit de celles en or. Cette situation de fait fut confirmée par le
parlement britannique en 1816 au lendemain de la victoire sur Napoléon. La
suprématie de l’or, en Grande-Bretagne, coïncide avec l’expansion de
l’Empire britannique et la découverte de gisements dans ses colonies en
Afrique du Sud et en Australie qui en faisait le premier producteur mondial
e
d’or à la fin du XIX siècle. C’est à cette époque que Londres est devenu le
centre mondial pour le précieux métal. Le souverain britannique (7,98 g
d’or à 22 carats, c’est-à-dire à 917 millièmes de fin) qui valait une livre, fut
frappé à partir de 1817 et devint, hors de l’Europe continentale, la pièce en
or de référence. Illustrée par le motif de Saint-Georges terrassant le dragon
au revers, elle symbolisait l’Empire. Au cours de la Première Guerre
mondiale, la Banque d’Angleterre suspendit la convertibilité de ses billets
en or. En 1925, Churchill qui était chancelier de l’Échiquier décida de
rétablir la convertibilité or de la livre à sa parité-or d’avant-guerre. Ce choix
était non seulement fondé sur des raisons financières mais surtout
politiques. Une des raisons était que les dettes contractées en or devaient
être remboursées en or, à leur valeur d’origine. Cette décision que Churchill
considéra par la suite comme la pire erreur politique de sa vie, entraîna des
conséquences négatives sur l’économie britannique. En 1931, les
travaillistes durent rompre le lien avec l’étalon-or. La dimension morale fut
prédominante comme le souligne la remarque ironique de Shaw : « Entre la
confiance en la stabilité naturelle de l’or et la sincérité, l’honnêteté et
l’intelligence du Gouvernement, je recommande – avec tout le respect dû à
ces messieurs – de s’en tenir à l’or tant que le système capitaliste
durera 28… »
Aux États-Unis, la dimension morale est aussi très présente mais elle est
plus complexe du fait de l’histoire mouvementée de l’or et de l’argent. La
ruée, ou plus exactement, les ruées vers l’or sont l’un des grands mythes
fondateurs des États-Unis. Tout le peuplement de l’Ouest suit la découverte
des riches filons de Californie par le Colonel Sutter en 1848. Le pays
devient l’un des premiers exportateurs mondiaux au XIXe siècle. La
découverte des gisements d’argent géants de Comstock Lode dans le
Nevada quelques années plus tard complique la situation. Les partisans de
l’argent, les Silverites, s’affrontent aux tenants de l’étalon-or. Les
campagnes pour les présidentielles de 1896 et 1900 voient s’affronter les
populistes alliés aux Démocrates avec la candidature de William J. Bryan,
aux Républicains. Les premiers, partisans de l’argent, refusent que
« l’humanité soit crucifiée sur une croix d’or ». La victoire du républicain
McKinley en 1896 et 1900 confirme l’étalon-or mais ne signifie pas la fin
des oppositions. Ainsi Le magicien d’Oz est souvent interprété comme une
allégorie monétaire de ce combat 29. Dans ce livre écrit en 1900 et porté au
cinéma en 1939, Dorothée, une jeune orpheline du Kansas est emportée
avec son chien Toto par une tornade au pays d’Oz. En atterrissant au pays
de l’Est, elle écrase accidentellement la méchante sorcière qui asservissait
ses habitants. Munie des souliers d’argent de la sorcière, elle emprunte la
route de briques jaunes pour rejoindre la cité émeraude du magicien d’Oz
afin de demander son aide pour retourner au Kansas. En chemin, elle
rencontre un épouvantail, un homme de fer-blanc et un lion peureux. Après
de nombreuses aventures, elle découvre que le magicien d’Oz de la cité
d’émeraude n’est qu’un imposteur et qu’elle détenait depuis le début le
pouvoir de revenir chez elle grâce aux souliers d’argent. Dans
l’interprétation monétaire classiquement reconnue, la sorcière de l’Est
représente les capitalistes de la côte est alors que l’épouvantail, l’homme de
fer blanc et le lion peureux sont les fermiers, les ouvriers et William
J. Bryan. La route de briques jaunes, c’est-à-dire le chemin pavé de lingots
(l’étalon-or), ne mène qu’à la cité du billet vert (Washington) dirigée par un
imposteur alors que les souliers d’argent (l’étalon-argent) conduisent au
pays réel…
En 1933, quelques mois après son entrée en fonction, le président
Roosevelt, pour lutter contre la grande dépression, coupa le lien entre l’or et
e
le dollar qui existait depuis le XIX siècle. L’Emergency Banking Act du
9 mars 1933 supprima l’équivalence d’1 once d’or troy (31,1034768 g) pour
30
20,67 $. Moins d’un mois plus tard, par décret présidentiel du 5 avril
1933, il interdit la détention d’or par les Américains et les obligea à
l’échanger dans le mois contre des billets verts sous peine de 10 000 $
d’amende et de 10 ans de prison. Après cette nationalisation, l’or était
devenu hors-la-loi aux États-Unis. Cette décision, qui fut extrêmement
contestée à l’époque à la fois politiquement et juridiquement jusqu’à la
Cour suprême, a profondément marqué l’imaginaire américain. Cette
31
attitude jugée contraire à liberté individuelle a structuré le rapport à l’or.
Cette interdiction ne fut abrogée qu’en 1974 par le président Gerald Ford 32.
Le 30 juin 1934, le président Roosevelt transféra la propriété de l’or de la
Federal Reserve qui émettait les billets au Trésor américain et réévalua le
prix de l’or à 35 $ l’once (troy). Les Américains durent se séparer de leur or
qui vint s’accumuler dans les réserves fédérales.
Pour conserver l’or, le Trésor américain décida de construire un dépôt
de stockage unique, l’US Gold Depository. Pour des raisons sûreté,
l’emplacement fut choisi loin des côtes atlantique et pacifique jugées
vulnérables à une attaque ennemie. Le lieu, à mille kilomètres de la côte est
et à plus de trois mille de la côte ouest était protégé par les barrières
naturelles des Appalaches et des Rocheuses 33. De surcroît, il fut placé au
sein de l’enceinte militaire de 40 000 hectares (400 km²) de Fort Knox, dans
le Kentucky. Construit au-dessus d’un niveau de sous-sol, le dépôt est un
pavé de granit de 37 mètres de long sur 32 de profondeur avec une hauteur
de 13 mètres. Le dépôt était à l’origine entouré d’un champ de mines.
Achevé en 1936, les premiers transferts d’or commencèrent dès
janvier 1937. À ce flux important vers Fort Knox, vinrent s’ajouter trois
autres. D’abord, la réévaluation du prix de l’or à 35 $ l’once permettait aux
producteurs de rouvrir leurs mines moins rentables et de vendre leur or au
Trésor américain. Ensuite, avec la dévaluation du dollar, les exportations
américaines devenaient plus compétitives, améliorant mécaniquement la
balance des paiements et les entrées d’or. Enfin, le réarmement de la France
et de la Grande-Bretagne, induit par les menaces de l’Allemagne nazie,
entraînait le transfert des stocks d’or vers les États-Unis pour acheter des
matières premières et de l’armement. Ces quatre fleuves d’or se jetaient à
Fort Knox et à la veille de la Seconde Guerre mondiale, le stock d’or
américain atteignait presque 20 000 tonnes. Jamais autant d’or n’avait été
rassemblé en un lieu unique.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Nazis et les Japonais se
livrèrent à une politique de pillage généralisée et méthodique des pays
occupés. Leurs efforts se portèrent sur les réserves d’or des pays occupés.
Ces crimes ont été poursuivis par le tribunal de Nuremberg à la fin de la
guerre. Si une grande partie de l’or a été rendu aux pays spoliés, un peu
moins de 100 tonnes n’a pas été restitué. La plus grande partie du stock a
été conservée par les pays neutres comme la Suisse, la Suède, le Portugal et
la Turquie qui ont pu garder une grande quantité d’or « blanchi » et vendu
par les nazis à l’occasion d’échanges commerciaux. Mais, tout n’a pas été
retrouvé, suscitant le mystère. Sur ce terreau d’or, d’exotisme et d’aventure,
les mythes prospèrent autour de nouveaux eldorados.
De fait, dans les pays du camp socialiste, l’or a joué le rôle de monnaie.
Après la révolution d’Octobre, la valeur du rouble-papier s’était effondrée.
En 1923, avec la NEP (Nouvelle politique économique), le gouvernement
soviétique fit frapper de nouvelles monnaies en or, les « tchervontsy », dont
le nom vient du russe « червонное золото » (tchervonnoye zoloto), c’est-à-
dire « or rouge ». Des billets libellés en tchervonets étaient aussi émis,
reprenant les pratiques tsaristes. Le rouble, comme dans les pays
46
capitalistes, était établi sur l’or qui devint par la suite le moyen de
règlement international pour l’URSS, y compris au sein du bloc
communiste. Ces décisions s’expliquaient par le fait que l’Union soviétique
était un important producteur du métal jaune.
Au XIXe siècle, les hauts plateaux de l’Altaï avaient connu une ruée vers
l’or. Par la suite, plus à l’est, de nombreux autres gisements aux conditions
d’exploitation difficiles avaient été trouvés 47. En particulier dans l’Extrême-
Orient soviétique, dans le bassin du fleuve Kolyma, de très importants sites
alluvionnaires et primaires avaient été prospectés. À partir des années 1930,
Staline décida d’exploiter ces mines situées à plus de 60° de latitude nord,
voire au-delà du cercle polaire. Un ingénieur géologue américain, John
D. Littlepage, fut recruté par les autorités soviétiques pour mettre en œuvre
leur exploitation industrielle avec les techniques les plus modernes. Cette
nouvelle « ruée vers l’or rouge » permit à la production soviétique, dans les
années 1930, de dépasser celle des États-Unis et de rattraper celle de
l’empire britannique 48. Après les purges staliniennes, l’exploitation des
mines reposa quasiment exclusivement sur le travail forcé et le système du
Goulag.
La dénonciation par l’Occident des crimes de la Kolyma et du système
concentrationnaire soviétique fut l’un des enjeux majeurs de la guerre
froide. Dès 1948, le général Anders, héros polonais de la Seconde Guerre
mondiale, évoque « la Kolyma » et ses horreurs 49. De larges extraits sont
repris par la presse démocrate-chrétienne. L’hebdomadaire Carrefour titre
« Kolyma : du sang et de l’or » et souligne : « Kolyma : un nom qui ne dit
rien à l’opinion occidentale. Et pourtant !… Kolyma, c’est le synonyme de
la mort lente et atroce. Voici une région arctique, sans doute la plus riche au
monde en gisements d’or : on en a fait un enfer gelé, où tout le travail est
accompli par des prisonniers politiques pour la plupart. C’est un cimetière
glacé, où reposent des centaines de milliers de malheureux 50. »
Et en même temps, la propagande soviétique dénonçait l’exploitation
51
capitaliste des mineurs. Le trésor de la Sierra Madre , chef-d’œuvre de
John Huston, illustre bien l’ambiguïté idéologique de l’or et de son
exploitation. Le précieux métal y symbolise classiquement l’avidité et le
mal, et Humphrey Bogart – qui tient le premier rôle – succombe à l’auri
sacra fames (« l’exécrable faim de l’or » de Virgile). Cette vision, conforme
à la morale traditionnelle et chrétienne, est « subvertie » par le discours du
52
vieux prospecteur. Ce dernier livre à l’inverse une définition marxiste :
« Un millier d’hommes, disons, partent à la recherche de l’or. Au bout de
six mois, l’un d’entre eux a de la chance. Un sur mille. Sa découverte
représente non seulement son propre travail, mais celui aussi des neuf cent
quatre-vingt-dix-neuf autres. Cela fait six mille mois, cinq cents ans, à
retourner des montagnes, à avoir faim et soif. Une once d’or… vaut ce
qu’elle vaut […] à cause du travail humain qu’il a fallu y mettre pour la
trouver et l’extraire 53. » Cette référence au concept marxiste de la théorie de
la valeur était contraire au dogme classique du prix fondé sur l’équilibre
entre l’offre et la demande et suscita les questions de la commission
McCarthy qui interrogea John Huston et Humphrey Bogart sur leurs
convictions politiques.
À ces oppositions idéologiques, relativement classiques, la guerre froide
a ajouté une nouvelle dimension avec la bombe atomique, ses secrets et ses
peurs. Au-delà de l’aspect technique – l’or est utilisé dans la fabrication des
54
bombes thermonucléaires – ou du projet d’Eisenhower de remplacer l’or
par l’uranium comme base du dollar, les deux sont au cœur du conflit Est-
Ouest. Cette connexion souterraine fut entrevue par Alfred Fabre-Luce dans
son pamphlet L’or et la bombe, dans lequel le journaliste critiquait le
pouvoir gaulliste qui se complaisait dans ces « deux domaines de fiction ».
Fabre-Luce estimait ainsi que le « réalisme » du Général était en fait un
« romantisme » et mettait en parallèle « le pouvoir monétaire qu’on assigne
à l’or » et le pouvoir de « dissuasion qu’on prétend fonder sur la Bombe 55 ».
Cette dimension « narrative » commune réside dans le paradoxe de leur
emploi. En effet, tant les réserves d’or que la bombe ont vocation à ne pas
être utilisées ou, s’il n’y a pas d’alternative, en dernier recours. L’un et
l’autre représentent l’ultima ratio regum, le « dernier argument des rois ».
Khrouchtchev, Kennedy, Macmillan ou le général de Gaulle auraient pu,
comme Louis XIV qui avait fait inscrire la formule sur ses canons, la placer
sur leurs bombes A et H ainsi que sur le fronton de leurs banques centrales.
L’or et la bombe ont vocation à être enterrés et secrets. La dialectique de la
dissuasion, qu’elle soit militaire ou monétaire, consiste à garder secrètes ses
lignes rouges et ses forces tout en les mettant en scène. L’or et plus encore
la bombe qui sont couverts par le secret d’État 56 engendrent leurs propres
menaces. Pour reprendre la formule aronienne de paix impossible et de
guerre improbable : « Les États sont des monstres froids dont la loi est de
soupçonner toujours, de se combattre souvent et de se détruire parfois 57. »
Mais, pendant toute la guerre froide, la possibilité d’un Munich atomique a
toujours été exagérée tandis que la probabilité d’un Sarajevo nucléaire était
58
grandement sous-estimée … Dans le domaine monétaire, l’équilibre est
inatteignable et l’effondrement incertain.
Les protections accordées par les alliances OTAN ou FMI sont des
puissances par procuration : le parapluie nucléaire est le pendant de la
couverture-or du dollar. L’un et l’autre ne tiennent que par la confiance
qu’ils inspirent et la peur qu’ils conjurent. En 1946, l’ambassadeur des
États-Unis à Moscou, Georges Kennan, rédigea son fameux « long
télégramme » qui structura la doctrine stratégique des États-Unis vis-à-vis
de l’URSS pendant toute la durée de la guerre froide. Dans cette analyse de
la politique étrangère soviétique, il soulignait que Staline avait besoin d’un
ennemi permanent et qu’il percevait le monde extérieur comme
fondamentalement hostile. L’ « insécurité paranoïaque » (paranoid
insecurity) de l’URSS était le produit d’une longue histoire d’invasions
sporadiques de ses voisins, de trahisons et de retournements d’alliance. La
chute du Reich et l’occupation de ses anciens territoires par l’Armée rouge
avaient permis la création d’un glacis.
Symétriquement, pour les États-Unis, l’attaque de Pearl Harbor fit
entrer les États-Unis dans le temps des vulnérabilités (age of vulnerability).
Ce jour « marqué à jamais d’infamie », comme le qualifia Roosevelt, mit
fin à une certaine insouciance. Grâce à leur géographie et à leur isolement
continental, les Américains se sentaient protégés de la guerre. Leurs
derniers conflits terrestres – localisés et limités – remontaient au
e
XIX siècle : 1812 avec le Canada et 1846 avec le Mexique. À partir du
www.editionsducerf.fr
1. Walt ROSTOW, The Diffusion of Power, New York, Macmillan, 1972, p. 235. Cité par Pierre
MÉLANDRI, Une incertaine alliance : Les États-Unis et l’Europe (1973-1983), Paris, Éditions de
la Sorbonne, 1988.
2. Practical pig, les autres sont Fifer et Fidler.
3. Hubert ZIMMERMANN, Money and Security: Troops, Monetary Policy, and West Germany’s
Relations with the United States and Britain, 1950-1971, Cambridge University Press, 2002.
Hubert ZIMMERMANN, « The Sour Fruits of Victory: Sterling and Security in Anglo-German
Relations during the 1950s and 1960s », Contemporary European History, 9, 2, 2000.
4. Francis J. GAVIN, « The Gold Battles within the Cold War: American Monetary Policy and
the Defense of Europe, 1960-1963 », Diplomatic History, Vol. 26, N° 1 (hiver 2002), p. 61-94.
Francis J. GAVIN, Gold, Dollars and Power, The Politics of International Monetary Relations,
1958-1971, University of North Carolina Press, 2007.
5. Paul VOLCKER et Toyoo GYOHTEN, Changing Fortunes: The World’s Money and the Threat
to American Leadership, Times Books, 1992. Cité par Michael D. BORDO, Dominique SIMARD
et Eugene N. WHITE, France and the Breakdown of the Bretton Woods International Monetary
System, International Monetary Fund, Research Department, WP/94/128, 1994.
6. Garret Joseph MARTIN, General de Gaulle’s Cold War: Challenging American Hegemony,
1963-68, Berghahn Books, 2013, p. 3 : « These bastards just live off the fat of the land and spit
on us every chance they get. »
Voir aussi John Lewis GADDIS, La guerre froide, Belles Lettres, 2019, p. 175 et passim.
7. « I know that my Redeemer liveth » dans Gordon L. WEIL & Ian DAVIDSON, The Gold War,
London, Secker & Warburg, 1970, p. 74.
8. Patricia DILLON, « La stratégie monétaire internationale de Charles de Gaulle », De Gaulle
en son siècle, moderniser la France (tome III), Plon, 1992, p. 130-141.
9. Éric MONNET, « Une coopération à la française. La France, le dollar et le système de Bretton
Woods, 1960-1965 », Histoire@Politique, 2013/1 (no 19), p. 83-100.
10. Francis J. GAVIN, « The Gold Battles within the Cold War: American Monetary Policy and
the Defense of Europe, 1960-1963 », Diplomatic History, Vol. 26, N° 1 (hiver 2002), p. 61-94,
p. 61.
1. Dessinée par le graphiste F.H.K. Henrion en 1944.
2. Selon la traduction du général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre, Éditions de la Pléiade,
p. 763.
3. Edward R. STETTINIUS, Roosevelt and the Russians – The Yalta Conference, New York,
Doubleday and Co, 1949.
4. Georges-Henri SOUTOU, La Guerre froide 1943-1990, Pluriel, 2001, p. 93.
5. Jenny RAFLIK-GRENOUILLEAU, La IVe République et l’Alliance atlantique, Influence et
dépendance (1945-1958), Presses Universitaires de Rennes, 2013, Introduction de Robert
FRANK.
6. Georges-Henri SOUTOU, « France and the Cold War, 1944-63 », Diplomacy & Statecraft,
Vol. 12, N° 4 (décembre 2001), p. 35-52, p. 44.
7. Filippo OCCHINO, Kim OOSTERLINCK et Eugene N. WHITE, « How Much Can a Victor Force
the Vanquished to Pay? France under the Nazi Boot », The Journal of Economic History, Vol.
68/1, mars 2008.
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8. Jean-Pierre PATAT et Michel LUTFALLA, Histoire monétaire de la France au XX siècle,
Economica, 1986, p. 91 et p. 100.
9. André ISTEL, « L’or et le franc, Esquisse d’une politique économique et financière française
dans le cadre international », conférence du 21 octobre 1944.
10. Andrew KNAPP, Les Français sous les bombes alliées 1940-1945, Tallandier, 2012.
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11. Gérard-François DUMONT, « La population de la France au XX siècle : un bilan
extraordinairement contrasté », Population et avenir, 2000, p. 4-9.
12. Jean-Pierre PATAT et Michel LUTFALLA, op. cit., p. 91.
13. Didier BRUNEEL, « Prélèvements à la veille de la Libération dans les succursales de la
Banque de France », Cahier anecdotique no 10, p. 137 et passim.
14. Jean-Claude CAMUS, Billets en guerre, Autrement, Paris, 2019, p. 87.
15. Jean-Pierre PATAT et Michel LUTFALLA, op. cit., p. 104.
16. Arnaud MANAS, « Les signes monétaires de l’État français, La numismatique et l’art du
billet au service de Vichy ? », Revue numismatique, Vol. 170, 2013, p. 473-502.
17. Rapport de Pleven à de Gaulle (KOCH, op. cit., p. 23).
18. Charles DE GAULLE, Mémoires de guerre. Le Salut, Éditions de la Pléiade, p. 706.
19. « L’échange des billets », Le Monde, 4 juin 1945.
20. Frédéric CHARPIER, Les valets de la guerre froide, comment la République a recyclé les
collabos, François Bourin Éditeur, 2013, p. 181-182.
21. Jean-Pierre PATAT et Michel LUTFALLA, p. 116.
22. Arnaud MANAS, L’or de Vichy, Vendémiaire, 2016.
23. Ibid.
24. Greg BRADSHER, « Nazi Gold: The Merkers Mine Treasure », Prologue Magazine, National
Archives and Record Administration (NARA), printemps 1999, Vol. 31, no 1.
25. Une photographie de l’estampille (1 cm de haut × 2 cm de large) figure dans Didier
BRUNEEL, Les secrets de l’or, Paris, Le Cherche-Midi, 2012, p. 158.
26. Gérard CORNU, « Le drame de l’or belge », Cahier anecdotique no 12, note 1, p. 135. Cette
version est discutée par D. BRUNEEL, « La mission Raffegeau », Cahier anecdotique no 37,
p. 151-168.
27. Ian K. T. SAYER, Nazi gold, The Story of the World’s Greatest Robbery, Mainstream
Publishing, 2003 p. 32.
28. Robert FRANK, « Contraintes monétaires, désirs de croissance et rêves européens (1931-
1949) », dans Patrick FRIDENSON et André STRAUS, Le Capitalisme français XIXe-XXe siècles,
Fayard, 1987, p. 298.
29. George M. TABER, Chasing Gold, The Incredible Story of How the Nazis Stole Europe’s
Bullion, Pegasus book, 2014, p. 158-171.
30. George M. TABER, Chasing Gold, The incredible story of how the Nazis stole Europe’s
bullion, New York, Pegasus book, 2014, p. 333-354 et Didier BRUNEEL, « L’or soviétique durant
la Seconde Guerre mondiale », Cahier anecdotique de la Banque de France, no 41, p. 127-128.
31. De LITTRA, Le Marché des Monnaies d’Or de 1900 à nos Jours, Paris, de Littra, 1951,
p. 55.
32. Robert FRANK, « Contraintes monétaires, désirs de croissance et rêves européens (1931-
1949) », dans Patrick FRIDENSON et André STRAUS, Le Capitalisme français XIXe-XXe siècles,
Fayard, 1987.
33. « To move the financial center of the world from London and Wall Street to the United
States Treasury, and to create a new concept in international finance », Richard N. GARDNER,
Sterling-Dollar Diplomacy, Anglo-American Collaboration in the Reconstruction of
Multilateral Trade, Oxford, Clarendon Press, 1956, p. 76.
34. Gérard BOSSUAT, « La France et le FMI au lendemain de la Seconde Guerre mondiale : les
raisons de la tension », dans La France et les institutions de Bretton Woods, 1944-1994, Paris,
CHEFF, 1998, p. 15-34, p. 18.
35. Ibid., p. 15.
36. Benn STEIL, The Battle of Bretton Woods, John Maynard Keynes, Harry Dexter White, and
the Making of a New World Order, Princeton, Princeton University Press, 2013, p. 233.
37. Actes de la conférence de Bretton Woods 22 juillet 1944. Annexe A.
38. G. BOSSUAT, op. cit., p. 17.
39. G.-H. SOUTOU, op. cit., p. 107.
40. R. OVENDALE, « Britain, the U.S.A and the European Cold War 1945-1948 », History,
University College of Wales, Aberystwyth, 1982, p. 217-218.
41. Michael D. BORDO, « The Bretton Woods international monetary system: An historical
overview », NBER, 1993.
42. Jacques RUEFF, Le lancinant problème des balances de paiements, Payot, 1965.
43. Paris-Matin, article de Jean CHARENTE, 17-18 février 1946.
44. Proposition de loi tendant à rétablir la situation des possesseurs d’or en Grande-Bretagne
dont les avoirs ont été réquisitionnés par le gouvernement français en vertu d’une application
exceptionnelle des termes de la loi du 26 décembre 1945, du décret du 4 juin 1946 et de l’avis
no 228 de l’Office des changes, Assemblée nationale, première législature, session de 1949.
Annexe au procès-verbal de la séance du 27 janvier 1949.
45. De LITTRA, Le Marché des Monnaies d’Or de 1900 à nos Jours, Paris, de Littra, 1951,
p. 52.
46. Ibid., p. 54.
47. François CARON, « Le plan Mayer : un retour aux réalités. Trois personnalités de l’après-
guerre face à l’action (1945-1946) », Histoire, économie et société. 1982, 1re année, no 3, p. 423-
437.
48. Voir BOSSUAT, p. 99 et passim.
49. Gérard BOSSUAT, « Chapitre 2. Le plan Marshall dans la modernisation de la France »,
Serge BERSTEIN (Éd.), L’année 1947. Presses de Sciences Po, 1999, p. 45-73.
50. John S. HILL, « American Efforts to Aid French Reconstruction between Lend-Lease and
the Marshall Plan », The Journal of Modern History, Sept., 1992, Vol. 64, N° 3 (Sept., 1992),
p. 500-524, p. 504.
51. Didier BRUNEEL, « Les expéditions d’or aux États-Unis septembre-octobre 1947 », Cahier
anecdotique de la Banque de France no 41, p. 199.
52. La pièce de 20 $ or contenait 30 grammes d’or fin soit 0,96 once (Troy) d’or fin valorisé
33,86 $ au cours officiel de 35 $ l’once (Troy).
53. Ibid., p. 122-126.
54. CHARPIER, op. cit., p. 181.
55. Capitale pendant la guerre du gouvernement de Tchang Kaï-chek (voir Jean TRICART,
« L’évolution économique de la Chine au cours de la Seconde Guerre mondiale », dans
L’information géographique, Vol. 11, no 2, 1947. p. 44-49).
56. René SÉDILLOT, Les secrets du marché de l’or, Recueil Sirey, 1948.
57. [Secret] National Advisory Council Staff, Draft N° 304 June 1, 1949 (Action Sheet) Subject:
Sale of Gold Sovereigns to the Greek Government.
58. Murray Teigh BLOOM, Money of their own: the great counterfeiters, Scribner, 1957, p. 57,
66.
59. Arthur N. YOUNG, « Saudi Arabian Currency and Finance », Middle East Journal, Vol. 7,
N° 3 (été 1953), p. 361-380.
60. Note du 4 décembre 1948 de la Direction du Contentieux au gouverneur de Bletterie,
archives de la Banque de France (ABdF).
61. Lettre de R. Mayer, ministre des Finances, à Wilfrid Baumgartner, gouverneur de la Banque
de France, en date du 30 octobre 1951.
62. Note du 13 octobre 1955, « millésimes des pièces de 20 F, nouvelle frappe » Koszul.
63. Compte rendu de la réunion du 10 janvier 1951, « Frappes de pièces d’or par l’hôtel des
monnaies », réunion à la Direction des Finances extérieures, Secret.
64. Reprise de la frappe (aide-mémoire) Koszul, 27/8/1951.
65. Question Raymond Dronne, député RDS (Réformateurs Démocrates Sociaux) de la Sarthe.
66. 27492 – 4 avril 1976 : Question de M. Dronne, séance du 26 mai 1976, Assemblée
nationale, JO 3520. Réponse de M. Jean-Pierre Fourcade.
67. 1951 : 2 134 000 pièces, 1952 : 3 446 500, 1953 : 6 602 000, 1954 : 6 555 000, 1955 :
6 553 000, 1956 : 8 447 000, 1957 : 1 322 000, 1959 : 1 463 000, 1960 : 961 000. Soit au total
37 685 859 napoléons à 5,80644 g d’or fin (218 820 679 g).
68. BLOOM, op. cit., p. 71.
69. Philippe THÉRET et al., Le Franc, Les Monnaies, les archives, CGB numismatique Paris,
2019, p. 778.
70. Lettre du Directeur des Monnaies au Caissier général du 28 novembre 1967 (ABdF).
71. Note confidentielle de R. Tondu du 6 décembre 1968 (ABdF).
72. Les Tontons flingueurs. Georges Lautner, Gaumont, 1963, dialogues Michel Audiard.
73. BRI, 1947, p. 111.
74. Patrice BAUBEAU, « “Parole d’argent et emprunt or” Antoine Pinay face au “mythe”
Poincaré », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 2010/4, no 108, p. 127-140.
75. Jacques ALLAIN, « Pourquoi l’or baisse », Démocratie nouvelle, janvier 1954.
76. AP, « Mercury Made into Gold in an Atomic Experiment », New York Times, 28 novembre
1949.
77. Fonds monétaire international. En ligne :
https://www.imf.org/external/np/exr/center/mm/eng/mm_dr_01.htm
78. Jorge FODOR, « The Origin of Argentina’s Sterling Balances, 1939-43 », dans Guido DI
TELLA, Rudiger DORNBUSCH (Éd.), The Political Economy of Argentina, Palgrave-Macmillan,
London, 1989, p. 154-182.
79. Hubert ZIMMERMANN, Money and Security: Troops, Monetary Policy, and West Germany’s
Relations with the United States and Britain, 1950-1971, New York, Cambridge University
Press, 2004, p. 24.
80. Michel MUSZYNSKI, « Les “réformes” surprises de l’après-guerre en URSS et en France,
Bulletin de la SFN, 2020, 75-07, p. 245-253.
81. Joseph WALLER, « La naissance du rouble-or », Cahiers du monde russe et soviétique, Vol.
20, no 3-4, juillet-décembre 1979, p. 285-304.
82. Note interne de la Banque de France du 26 mai 1950, citée par D. BRUNEEL, « Un épisode
monétaire de la guerre froide », dans Cahier anecdotique no 44, p. 193-196.
83. Göran RYSTAD, « Images of the Past », dans Jeffrey P. KIMBALL, To Reason Why: The
Debate about the Causes of U.S. Involvement in the Vietnam War, Wipf and Stock Publishers,
2005, p. 53-70.
84. EDWARDS, op. cit., p. 55.
85. Rapport NSC-68.
86. Daniele GANSER, Nato’s Secret Armies, Operation Galdio and Terrorism in Western Europe,
New York, Routledge, 2004, p. 91.
87. Didier BRUNEEL, « La deuxième évacuation de l’or français en Afrique, 1950-1959 », dans
Cahier anecdotique no 31, p. 221-253.
88. Didier BRUNEEL, « Les barres d’or russe détenues par la Banque de France », Cahier
anecdotique, no 43.
89. BOSSUAT, op. cit.
90. Georgette ELGEY, Histoire de la IVe République, tome II, Fayard, 1965.
91. « France is undoubtedly ill and the chart presently indicates high fever. Shock treatment is
indicated, merited and sound therapy. But the voltage must be carefully controlled so as not to
kill off the patient. We must reconcile ourselves to the probability that for some time, perhaps for
some years, France will be the weak sister in the Western alliance but a quick glance at the map
of Europe and North Africa still shows why we must in our own interests continue to exercise
almost superhuman patience and forbearance during the next few months. » Dépêche de Dillon
au Département d’État (31 août 1954). En ligne :
https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1952-54v06p2/d656
92. Dominique MONGIN, « Aux origines du programme atomique militaire français »,
Matériaux pour l’histoire de notre temps, no 31, 1993. « Penser et repenser les défenses »
(suite), p. 13-21 ; Wolf MENDL, « The Background of French Nuclear Policy », International
Affairs (Royal Institute of International Affairs), Vol. 41, no 1, 1965, p. 22-36.
93. Note « Währungspolitische Rückwirkungen des Suezkanalkonflkits / streng vertraulich :
Répercussions sur la politique monétaire du conflit du canal de Suez / strictement
confidentielle » du 29 août 1956, documents diplomatiques suisses 13075. En ligne :
https://dodis.ch/13075
94. James M. Boughton, « Northwest of Suez: The 1956 Crisis and the IMF », IMF Working
Paper, WP/00/192, 2000.
95. « I know Ike. He will go doggo! » dans William Roger LOUIS, « Harold Macmillan and the
Middle East Crisis of 1958 », Proceedings of the British Academy, 94, p. 207-228, p. 211.
96. Adam KLUG, Gregor SMITH, « Suez and Sterling, 1956, », Explorations in Economic
History, Elsevier, Vol. 36 (3), p. 181-203, juillet 1999.
97. Peter MANGOLD, The Almost Impossible Ally, Harold Macmillan and Charles de Gaulle,
London, I. B. Tauris, 2006, p. 81.
98. Harold MACMILLAN, Riding the Storm, Macmillan, 1971, p. 164.
99. G. C. PEDEN, « Suez and Britain’s Decline as a World Power », The Historical Journal, Vol.
55, N° 4 (décembre 2012), p. 1073-1096.
100. Richard F. KUISEL, Seducing the French: The Dilemma of Americanization, California
University Press, 1993, p. 20.
101. Christian PINEAU, 1956, Suez, Le temps des révélations, Paris, Robert Laffont, 1976.
p. 188-195.
102. Jonathan KIRSHNER, Currency and Coercion: The Political Economy of International
Monetary Power, Princeton University Press, 1997.
103. KLUG & SMITH, op. cit., p. 191-192.
104. Alain PEYREFITTE, C’était de Gaulle, T. I « La France redevient la France », Éditions de
Fallois, Fayard, 1994, p. 371.
105. Voir Olivier FEIERTAG, La Banque de France et son gouverneur face à la sanction des
finances extérieures sous la IVe République, dans Matériaux pour l’histoire de notre temps,
no 37-38, 1995, Europe : nouveaux aspects / nouveaux débats, sous la direction de René Girault,
p. 15-22.
106. Christophe FARQUET, La défense du paradis fiscal suisse avant la Seconde Guerre
mondiale, Éditions Alphil-Presses universitaires suisses, 2016.
107. Sandra BOTT, Jussi M. HANHIMÄKI, Janick Marina SCHAUFELBUEHL et Marco WYSS, « Le
rôle international de la suisse dans la guerre froide globale : un équilibre précaire », Relations
internationales, 2015/3 no 163, p. 3-14.
108. Marc PERRENOUD, « L’économie suisse et la neutralité à géométrie variable », Matériaux
pour l’histoire de notre temps, 2009/1, N° 93, p. 77-86.
109. Belgique, Suisse, Italie, Grèce, Espagne, Autriche-Hongrie, Grèce, Russie, Roumanie,
Serbie, Bulgarie, Argentine, Brésil, Chili, Venezuela, Pérou, Porto Rico…
110. Jacobsson cité par FEIERTAG, Baumgartner. La date du franc germinal est 1803.
111. Michel-Pierre CHÉLINI, « Le plan de stabilisation Pinay-Rueff, 1958 », Revue d’histoire
moderne et contemporaine, 2001/4 (no 48-4), p. 102-123.
112. « L’éternel problème de l’œuf et de la poule : Par un étrange paradoxe les Gouvernements
de la France et des États-Unis, qui ont relativement à l’opportunité d’une conférence monétaire
internationale des vues opposées, sont d’accord sur un point de doctrine fondamental :
l’élimination du déficit de la balance des paiements des États-Unis doit obligatoirement
précéder toute modification du système monétaire international. »
113. Didier BRUNEEL, « Secret d’État ou secret de polichinelle ? La dévaluation du franc du
27 décembre 1958 », Cahier anecdotique, no 26, p. 121-129.
114. Pour le franc germinal (loi du 7 germinal an XI, 28 mars 1803), le franc est défini comme
5 grammes d’argent à 900 millièmes de fin, c’est-à-dire 4,5 g d’argent fin. De plus, la valeur de
l’or était légalement définie comme 15,5 fois celle de l’argent. Par conséquent la valeur du franc
était de 290,33 mg d’or.
115. Diamètre 29 mm, épaisseur 2,3 mm, argent à 835 millièmes, 12 g.
116. Diamètre 29 mm, épaisseur 2,09 mm, cupronickel plaqué nickel, 10 g.
117. Diamètre 37 mm, épaisseur 3 mm, argent à 900 millièmes, 25 g.
118. Emprunt sur 54 ans remboursable par tirage au sort jusqu’en 1970 et libre au-delà, indexé
sur la moyenne des cours de la pièce d’or de 20 F (napoléon) sur le marché libre de l’or à Paris
pendant les 100 dernières séances de la Bourse précédant la reprise du titre (cours de référence
du 1er semestre 1958 : 3 600 francs).
119. Alain PEYREFITTE, C’était de Gaulle, T. I « La France redevient la France », Éditions de
Fallois, Fayard, 1994, p. 75.
120. Dominique MONGIN, « Genèse de l’armement nucléaire français », Revue historique des
armées, 262 | 2011, 9-19.
121. MANGOLD, p. 147.
122. Benjamin VARAT, « Point of Departure: A Reassessment of Charles de Gaulle and the
Paris Summit of May 1960 », Diplomacy and Statecraft, 19:1, 2008, 96-124, p. 99.
123. Ibid., p. 100.
124. New Frontier.
125. David F. WINKLER, John C. LONNQUEST, « To Defend and Deter: The Legacy of the United
States Cold War Missile Program », Department of Defense Legacy Resource Management
Program, Cold War Project, 1er novembre 1996, p. 66.
126. Note sur la gestion des réserves d’or de 1938 à 1969 (ABdF 1060200101/27).
127. « Mr. Nixon, if you are listening, I did not do it, I promise you. »
128. William S. BORDEN, « Defending Hegemony: American Foreign Economic Policy », dans
Kennedy’s Quest for Victory: American. Foreign Policy, 1961-1963, Thomas G. Paterson (Éd.),
New York, Oxford University Press, 1989, p. 65.
129. BORDEN, op. cit., p. 66.
130. « Problems and Prospects of the Fifth Republic », Intelligence Report Prepared by the
Bureau of Intelligence and Research, no 8374, 6 décembre, 1960, FRUS, 1958-1960, Europe de
l’Ouest, Vol. 7, part. 2.
131. Frank COSTIGLIOLA, « The Pursuit of Atlantic Community: Nuclear Arms, Dollars, and
Berlin » dans Thomas Paterson (Éd.), Kennedy’s Quest for Victory, Oxford University Press,
1988, p. 24-56, p. 32.
132. « It is, however, most important to the U.S. that use of nuclear weapons by the forces of
other powers in Europe should be subject to U.S. veto and control. » FRUS, 1961-1963,
Vol. XIII, Western Europe and Canada, document 100.
Voir aussi TD de Rusk à Gavin du 5 mai 1961. En ligne :
https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1961-63v13/d227
133. « Above all he felt impaled on our balance of payments deficit – next to the nuclear
problem the balance of payments, I think, worried him more than anything. » Rostow, OH,
p. 100.
134. Frank COSTIGLIOLA, « The Pursuit of Atlantic Community: Nuclear Arms, Dollars, and
Berlin » dans Thomas Paterson (Éd.), Kennedy’s Quest for Victory, Oxford University Press,
1988, p. 24-56, p. 30.
135. Note 8249W de Koszul « Quelques considérations sur le problème de la réévaluation de
l’or » du 25 octobre 1960, ABdF 1489200803/60.
136. « Ad-hocery » (CALLEO, op. cit.). Voir aussi Michael D. BORDO et Robert N. MCCAULEY,
« Triffin: dilemma or myth? », BIS Working Papers, N° 684, 2017, p. 6.
137. Compte tenu des taxes et des coûts de transport, la limite était 35,08-35,20 $.
138. Fritz MACHLUP, « The Book Value of Monetary Gold », Essays in International Finance,
no 91, Décembre 1971, Princeton University, p. 3. Et voir ABF, 1467200501/73, « Historique
sommaire du gold consortium », juin 1962.
139. BORDEN, p. 85.
140. CIA, Intelligence Report: Soviet-Owned Banks in the West, ER IR 69-28, Octobre 1969,
p. 10.
141. Le taux des dépôts à terme était plafonné à 1 % depuis les mesures du Glass-Steagall Act
(regulation Q) prises par Roosevelt pour lutter contre la spéculation pendant la Grande
dépression. (Olivier FEIERTAG, « Le “privilège insigne” du dollar : les deux faces de la
globalisation », Questions internationales, no 102, juillet-août 2020, La documentation
française, p. 13-20).
142. John GERASSI (Éd.), « Introduction » dans Venceremos! The speeches and writings of Che
Guevara, Londres, Panther, 1969, p. 41.
143. David KYNASTON, The City Of London, Vol. IV, Random House, 2015, p. 268.
144. Fred H. KLOPSTOCK, « Money Creation in the Euro-Dollar Market – A Note on Professor
Friedman’s Views », Federal Reserve Bank of New York Monthly Review, janvier 1970, p. 12-15.
145. 293 millions de dollars, Colette NÈME, « Le budget, la trésorerie la dette publique », Revue
d’économie Politique, Vol. 73, no 4/5, 1963, p. 602-637.
146. Robert L. HETZEL, « Sterilized Foreign Exchange Intervention: The Fed Debate in the
1960s », FRB Richmond Economic Quarterly, Vol. 82, no 2, printemps 1996, p. 21-46, p. 37.
147. PVCG du 22 février 1962, p. 153.
148. PVCG du 7 janvier 1963, p. 93.
149. Conférence publique du 17 mai 1962, Public Papers of the Presidents of the United States:
John F. Kennedy, 1962, p. 400-408.
150. Memo of Meeting between the president, Ambassador Alphand, M. Malraux, and
McGeorge Bundy, 11 May 1962, FRUS, 1961-63, 13, 1994, 695-701.
151. Pierre Calvet (1910-1989), inspecteur des finances, disciple de Baumgartner, vice-
président du Comité monétaire de la CEE.
152. Nathalie CARRÉ DE MALBERG, Le grand état-major financier : les inspecteurs des
Finances, 1918-1946. Les hommes, le métier, les carrières, Paris, IGPDE, 2011, ch. XII, § 42.
153. Secrétaire aux Finances de Kennedy de 1961 à 1965, anciennement ambassadeur en
France de 1953 à 1957.
154. Mémo de Dillon du 25 mai 1962.
155. Paul EINZIG « De Gaulle and Dollar Diplomacy », 1er juin 1962 (p. 634-635), The Statist.
156. « NEW YORK, 23 juillet (UPI). – La revue Newsweek assure que le Président de Gaulle a
l’intention de “rapatrier les réserves d’or françaises (évaluées à un milliard [de dollars]) qui sont
entreposées à la Federal Reserve Bank de New York”. Selon la revue, il s’agirait d’un geste
“destiné à montrer que la France peut se passer des États-Unis”. La revue ajoute que le retrait de
cet or n’aurait aucun effet sur le dollar américain, étant donné qu’il est simplement déposé dans
une banque américaine. »
157. Peter WRIGHT, Spycatcher, Robert Laffont, 1998, p. 116 et passim.
158. Ibid.
159. David EASTER, « The impact of “Tempest” on Anglo-American communications security
and intelligence, 1943-1970 », Intelligence and National Security, 2020.
160. Vincent JAUVERT, L’Amérique contre de Gaulle, Histoire secrète (1961-1969), Éditions du
Seuil, p. 113.
161. Philippe BERNERT, S.D.E.C.E. Service 7, L’extraordinaire aventure du colonel Le Roy-
Finville et de ses clandestins, Paris, Presses de la Cité, 1980, p. 291-300.
162. Ibid., p. 298.
163. De Gaulle 9 janvier 1963, cité par PEYREFITTE, op. cit., t. II, p. 17.
164. En ligne : https://www.jfklibrary.org/asset-viewer/archives/JFKPOF/090/JFKPOF-090-
004
165. NSC 31/01/63, JAUVERT, op. cit., p. 110.
166. De Gaulle, 27 février 1963, cité par PEYREFITTE, t. II, p. 74.
167. NSAM no 225 du 27 février 1963 « Re : Balance des paiements ».
168. CIA, Special Report, Office of Current Intelligence, « The Impact of French Economic
Policy on US Interests », SC 00585/63A du 29 mars 1963 et note blanche « Indications of
Continued French International Financial Cooperation » du 22 mars 1963 (Treasury
Department).
169. Frédéric CHARPIER, Les valets de la guerre froide, Comment la République a recyclé les
collabos, François Bourin Éditeur, 2013, p. 105.
170. Télégramme secret de la CIA du 29 mars 1963 remonté à JFK, voir :
https://www.jfklibrary.org/asset-viewer/archives/JFKNSF/072/JFKNSF-072-007
171. Conseil restreint (AN, 5AG1, volume 2346, « Localisation de l’or de la Banque de
France », le 25 mars 1963), AG/5 (1)/2346. Voir : https://www.siv.archives-
nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_027940
172. BORDEN, op. cit., p. 63.
173. « Having a whip hand over him. »
174. « That’s right. It also hit him in his efforts to expand the domestic economy. Every way he
turned he was cut by the razor blades that resulted from that deficit ; and he hated it. It sounds
silly but, as I say, next to his nuclear responsibility, – the balance of payments deficit hurt him
most. He would come back to it time and time again – the image of de Gaulle sitting there
sassing him from his little pile of gold. He would really have enjoyed these last months when
things moved into better shape – mainly as a result of his policies. » Rostow OH, p. 101.
175. David CALLEO, The Imperious Economy, Harvard University Press, 1982.
176. WANG, p. 50 et AN, 5AG1, 2346.
177. National Security Action Memorandum no 294 du 20 avril 1964. En ligne :
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178. D. CALLEO, p. 51.
179. Éric MONNET, « Une coopération à la française. La France, le dollar et le système de
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181. PVCG du 19 novembre 1964, p. 678.
182. ABdF note du 29 juillet 1963.
183. Didier BRUNEEL, « L’opération “vide-gousset” ou les rapatriements d’or des États-Unis et
de Londres 1963-1966 », dans Cahiers anecdotiques de la Banque de France, no 28.
184. René BRUNET (1910-1990), Inspecteur des Finances, gouverneur de la Banque de France
de 1960 à 1969.
185. Ministre du 18 janvier 1962 au 8 janvier 1966.
186. ABdF, Lettre du Gouverneur Brunet au ministre des Finances du 18 décembre 1964.
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188. Time magazine, 12 février 1965.
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Valéry Giscard D’Estaing », Revue d’économie financière, hors-série, 1994. Bretton Woods :
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195. 14 millions en août, 200 en septembre, 414 en octobre et 1,2 milliard en novembre. Voir
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https://www.lemonde.fr/archives/article/1968/11/23/le-regime-devalue_2488974_1819218.html
205. « Our currency, your problem. » Il avait aussi indiqué avec une certaine poésie :
« Foreigners are out to screw us. Our job is to screw them first. »
206. Joanne GOWA, Closing the Gold Window, Domestic Politics and the End of Bretton Woods,
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3. Une tonne d’or fin vaut 1,1 million de dollars au taux de 35 $ l’once. Le PIB américain en
1946 était de 220 milliards de dollars courants.
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11. Nick MCCAMLEY, Cold War Secret Nuclear Bunkers: The Passive Defence of the Western
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12. « We’ve got to have this thing over here, whatever it costs… we’ve got to have the bloody
Union Jack flying on top of it. » Cité par Brian WHEELER, « Labour’s tortured relationship with
the nuclear deterrent it created », BBC News, 11 février 2016.
13. « We must do it. It’s the price we pay to sit at the top table. » Cité dans Peter HENNESSY,
The Secret State, Preparing for the Worst 1945-2010, Penguin Book, 2010, p. 46.
14. David LEIGH, The Wilson Plot, William Heinemann Ltd, 1988, p. 4.
15. Ibid., p. 142.
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34. Voir le chapitre 4 « Financing the Crusades », p. 117-142 de Giles CONSTABLE, Crusaders
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35. George R. PRICE, « Arguing the Case for Being Panicky », Life, 18 novembre 1957, p. 125-
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36. Aaron L. FRIEDBERG, « Why Didn’t the United States become a Garrison State? »,
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39. Robert HIGGS, « U.S. Military Spending in the Cold War Era: Opportunity Costs, Foreign
Crises, and Domestic Constraints », Cato Institute Policy Analysis, N° 114, 30 novembre1988.
40. Général Buck Turgidson : « I think we should look at this from the military point of view. I
mean, supposing the Russkies stashes away some big bomb, see. When they come out in a
hundred years they could take over… In fact, they might even try an immediate sneak attack so
they could take over our mineshaft space… I think it would be extremely naive of us,
Mr. President, to imagine that these new developments are going to cause any change in Soviet
expansionist policy. I mean, we must be… increasingly on the alert to prevent them from taking
over other mineshaft space, in order to breed more prodigiously than we do, thus, knocking us
out in superior numbers when we emerge! Mr. President, we must not allow… a mine shaft
gap! » (Kubrick, Dr. Strangelove).
41. « Above all he felt impaled on our balance of payments deficit – next to the nuclear problem
the balance of payments, I think, worried him more than anything. » Walt ROSTOW, Archives
Orales, JFKOH-WWR-01, p. 100. En ligne :
https://www.jfklibrary.org/sites/default/files/archives/JFKOH/Rostow%2C%20Walt%20W/JFK
OH-WWR-01/JFKOH-WWR-01-TR.pdf
42. Remarques du Président Kennedy à la réunion du Conseil National de Sécurité du 2 janvier
1963, FRUS, Vol. XIII, document 168. En ligne :
https://history.state.gov/historicaldocuments/frus1961-63v13/d168
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44. Paul KENNEDY, Naissance et déclin des grandes puissances, Petite bibliothèque Payot,
1991, présentation de Pierre Lellouche, p. 10.
45. Michael BORDO, « The operation and demise of the Bretton Woods system: 1958 to 1971 »,
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46. John F. WALKER & Harold G. VATTER, « The Princess and the Pea; or, The Alleged
Vietnam War Origin of the Current Inflation », Journal of Economic Issues, Vol. XVI, N° 2,
juin 1982, p. 597-608.
Voir aussi Charles B. GARRISON & Anne MAYHEW, « The Alleged Vietnam War Origins of the
Current Inflation: A Comment », Journal of Economic Issues, Vol. XVII, N° 1, mars 1983,
p. 175-186 et John F. WALKER & Harold G. VATTER, « Demonstrating the Undemonstrable; A
Reply to Garrison and Mayhew », Journal of Economic Issues, Vol. 17, N° 1, p. 186-196 ; Tom
RIDDELL, « Inflationary Impact of the Vietnam War », Vietnam Generation, Vol. 1, no 1, 1989,
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49. PATAT & LUTFALLA, op.cit., p. 139. Voir aussi Hugues TERTRAIS, La piastre et le fusil : Le
coût de la guerre d’Indochine. 1945-1954, Institut de la gestion publique et du développement
économique, 2002 (en ligne).
50. PATAT & LUTFALLA, op.cit., p. 147.
51. Jim TOMLINSON, « Balanced Accounts? Constructing the Balance of Payments Problem in
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52. John S. HILL, « American Efforts to Aid French Reconstruction between Lend-Lease and
the Marshall Plan », The Journal of Modern History, Sep., 1992, Vol. 64, N° 3, p. 500-524.
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7. « Money has not been transcended in man within the credit system, but man is himself
transformed into money, or, in other words, money is incarnated in him. Human individuality,
human morality, have become both articles of commerce and the material which money
inhabits. The substance, the body clothing the spirit of money is not money, paper, but instead it
is my personal existence, my flesh and blood, my social worth and status », K. MARX, Early
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https://moneyfactory.gov/images/Currency_notes_508.pdf
18. Roland BARTHES, « Saponides et détergents », Mythologies, Éd. du Seuil, 1957.
19. John Maynard KEYNES, Réflexions sur le franc et sur quelques autres sujets, Paris, Simon
Kra Éditeur, 1926, p. 16.
20. Pallain à Aldrich en 1907, National Monetary Commission. Cité par RAMON, op. cit.,
p. 423.
e
21. Serge BERSTEIN & Pierre MILZA, Histoire de la France au XX siècle, tome 1 : La fin du
monde européen, Hatier, 1994, 501 p., p. 420.
22. André SIEGFRIED, L’âme des peuples, Paris, Hachette, 1950, p. 54.
23. Marguerite PERROT, « La monnaie et l’opinion publique en France et en Angleterre de 1924
à 1936 », Cahiers de la FNSP, Armand Colin, 1955, p. 117, p. 124.
24. Maurice VAÏSSE, « Le mythe de l’or en France : les aspects monétaires du New Deal vus par
les Français (1932-1934) », Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, juillet-
septembre 1969, (p. 462-479), p. 466.
25. Eugene N. WHITE, « Making the French pay: The costs and consequences of the
Napoleonic reparations », European Review of Economic History, 5, p. 337-365.
26. Didier BRUNEEL, « Propagande et versements d’or par les particuliers (1915-1918) »,
Cahier anecdotique no 35.
27. Thi Hong Van HOANG, « La thésaurisation de l’or en France depuis 1914 : d’une
thésaurisation monétaire à une thésaurisation refuge », Revue numismatique, 6e série –
Tome 168, année 2012, p. 119-134.
28. « You have to choose between trusting to the natural stability of gold and the natural
stability of the honesty and intelligence of the members of the Government. And, with due
respect for these gentlemen, I advise you, as long as the Capitalist system lasts, to vote for
gold. »
29. Hugh ROCKOFF, « The “Wizard of Oz” as a Monetary Allegory », Journal of Political
Economy, Vol. 98, no 4, août 1990, p. 739-760. François R. VELDE, « Following the Yellow Brick
Road: How the United States Adopted the Gold Standard ». Economic Perspectives. 26 (2),
2002.
30. Executive Order 6102.
31. Henry M. HOLZER « How Americans Lost Their Right to Own Gold and Became Criminals
in the Process », Brooklyn Law Review, 39, hiver 1973, p. 517-559.
32. Pub. L. 93-373. Voir : https://goldsilver.com/blog/gold-confiscation-history-myths-and-real-
solutions/
33. The New York Times, « Treasury to Build a Gold Vault At an Army Post in Kentucky »,
29 juin 1935.
34. « This is the only one we have from the Nazi hoard at the bottom of Lake Toplitz in the
Salzkammergut. But there are undoubtedly others. » Voir : https://getyarn.io/yarn-
clip/5b98506a-0654-4568-81a7-c53b9b097f5e
35. En les disposant sur la tranche, il faut 240 barres pour couvrir 1 m².
36. Muriel BORDOGNA, Ils étaient cinq petits navires, CA, no 9, p. 46.
37. Honoré DE BALZAC, Le Père Goriot, Paris, Calmann-Lévy, 1910, p. 137.
38. Mike THARP, « The loot of Luzon, Tokyo gold buried in the Philippines – really? », US
News & World Reports, 24/7/2000.
39. Peggy SEAGRAVE & Sterling SEAGRAVE, Gold Warriors: America’s Secret Recovery of
Yamashita’s Gold, Verso, 2006.
40. Brian DUNNING, « Yamashita’s Gold », Skeptoid Podcast, Skeptoid Media, 30 avril 2019.
41. Egmont R. KOCH, L’or sale – La CIA et le trésor de guerre japonais, documentaire Arte. En
ligne : https://www.youtube.com/watch?v=OPR64gBf920.
Jorge AMAT, Le trésor de Yamashita, documentaire France 3, 1996. En ligne :
https://www.youtube.com/watch?v=JBn02ghDLgA
42. MISTER DO, Il est trop tard pour être pauvre, Cinq tonnes d’or enfouies aux Philippines, Le
trésor du général Yamashita Tomoyuki. L’histoire vraie d’une incroyable chasse aux lingots, K2
éditions, 2002.
43. BOSSUET, De la connaissance de Dieu et de soi-même, Paris, Lecoffre et Cie, 1857, p. 43.
44. Karl MARX, Grundrisse, p. 151.
45. Vladimir I. LÉNINE, « L’importance de l’or aujourd’hui et après la victoire complète du
socialisme », 1921, dans Œuvres, T. 33, p. 109.
46. Manuel d’économie politique de l’Académie des sciences de l’URSS : https://d-
meeus.be/marxisme/manuel/chap32sect04.html
47. Jules LEPIDI, L’or, Que sais-je ?, no 776, Paris, PUF, 1997, p. 74-79.
48. John D. LITTLEPAGE, L’or des Soviets, Payot, 1939.
49. Général Władysław ANDERS, Mémoires 1939-1946, La jeune Parque, Paris, 1948.
50. Carrefour, « La semaine en France et dans le monde », 23 juin 1948.
51. Le trésor de la Sierra Madre, John Huston, Warner Bros., 1948.
52. Megan BLACK, « Scene/Unseen: Mining for The Treasure of the Sierra Madre’s Critique of
American Capitalist Exploitation in Mexico », Modern American History (2019), 2, 23-47,
p. 42. Carol COSTELLO & Éric LAMBRECHT, Hollywood and Communism: How Did “The
Treasure of the Sierra Madre” Support Marxist Ideology?, Daily History.
53. « Howard: Say, answer me this one, will you? Why is gold worth some twenty bucks an
ounce? Flophouse Bum: I don’t know. Because it’s scarce. Howard: A thousand men, say, go
looking for gold. After six months, one of them’s lucky. One out of a thousand. His find
represents not only his own labor, but that of nine hundred ninety-nine others to boot. That’s six
thousand months, five hundred years, scrambling over a mountain, going hungry and thirsty. An
ounce of gold is worth what it is, mister, because of the human labor that went into the finding
and getting of it. Flophouse Bum: I never thought of it just like that. »
54. Le plutonium des bombes thermonucléaires est recouvert d’une couche d’or qui évite son
oxydation pendant le stockage et permet d’accroître la température de l’hydrogène pendant la
phase de fission. Voir Arjun MAKHIJANI, Stephen I. SCHWARTZ et Robert S. NORRIS,
« Dismantling the Bomb », dans Stephen I. SCHWARTZ (Éd.), Atomic Audit, The Costs and
Consequences of U.S. Nuclear Weapons since 1940, Washington D.C., Brookings Institution
Press, 1998, note 11 p. 332.
55. Alfred FABRE-LUCE, L’or et la bombe, Calmann-Lévy, 1968, p. 9.
56. Les articles L213-2-II et L213-2-I-1-a du code du Patrimoine stipulent que les archives
monétaires ne peuvent être divulguées avant 25 ans et celles sur l’arme atomique sont
incommunicables à jamais.
57. Raymond ARON, Espoir et peur du siècle. Essais non partisans, Paris, Calmann-Lévy,
1957, p. 259.
58. Paul BRACKEN, The Command and Control of Nuclear Forces, New Haven, Yale University
Press, 1984.
59. Owen R. COTE, Jr., The Third Battle, Innovation in the U.S. Navy’s Silent Cold War Struggle
with Soviet Submarines, Newport, Rhode Island, Center for Naval Warfare Studies, Newport
Paper 16, 2003 et CIA, « Bacteriological Warfare and Radioactive Material », Top Secret
Information Report, 30 décembre 1950. Cité par COTE, p. 20.
60. Aleutian SkyWatch, Distant Early Warning Line (1961). En ligne :
https://www.youtube.com/watch?v=3OrLB-sauu4
On Guard The Story of SAGE. En ligne :
https://www.youtube.com/watch?v=FiNkQHMZypw
61. MCCAMLEY, op. cit., p. 2.
62. Jean DELUMEAU, La peur en Occident (XIVe-XVIIIe siècles) : une cité assiégée, Fayard, 1978.
63. Ibid., p. 304.
64. John C. LONNQUEST and David F. WINKLER, To Defend and Deter: The Legacy of the
United States Cold War Missile Program, U.S. Army Construction Engineering Research
Laboratories (USACERL), Special Report 97/01, Nov. 1996, p. 1.
65. George R. PRICE, « Arguing the Case For Being Panicky » Life, 18 novembre 1957, 125-
126.
66. Larry COHEN, Les Envahisseurs (The Invaders), 43 épisodes de 48 minutes, 1967-1968.
67. Brandon WEBB, « Laughter Louder Than Bombs? Apocalyptic Graphic Satire in Cold War
Cartooning, 1946-1959 », American Quarterly, Vol. 70, N° 2, juin 2018, p. 235-266, p. 239.
68. Ed IMPARATO, General MacArthur: Speeches and Reports 1908-1964, Turner Publishing
Company, 2000, p. 230.
69. David FRENCH, « Spy Fever in Britain, 1900-1915 », The Historical Journal, 21, 2 (1978),
p. 355-370.
70. Georges Lautner, Les Barbouzes, film, 1964.
71. Le personnage de Picsou (Scrooge McDuck) et sa piscine ont été imaginés par le
dessinateur de Disney Carl Barks.
72. Les Beagle Boys en anglais.
73. Thomas ANDRAE, Carl Barks and the Disney Comic book, Unmasking the Myth of
Modernity, University Press of Mississipi, 2006.
74. Arnaud MANAS, L’Or de Vichy, Vendémiaire, 2017.
75. Marie DE LAVIGNE-AUBERY, « L’opération Asterisk, Jacques Vauzanges contre James
Bond », conférence donnée à l’US Naval Academy (Annapolis), le 18 septembre 2015. Je
remercie à cette occasion Christian Gallet de Saint-Aurin de me l’avoir obligeamment
communiquée.
76. Didier BRUNEEL, « L’opération Asterisk (ou l’or convoité de la Martinique), juillet-
septembre 1940 », Cahier anecdotique no 41, p. 109-116. André Baptiste FITZROY, War,
cooperation and conflict: the European possessions in the Caribbean, 1939-1945, Greenwood
Press, 1988, p. 69. Nigel WEST, British Security Coordination, The Secret History of British
Intelligence in the Americas 1940-45, St. Ermin’s Press, 1998, p. 208-212.
77. Ian FLEMMING, Goldfinger, 1959, p. 41, 47.
78. James Bond aurait pu ajouter pour un volume de 700 mètres cubes… 1 $ en or pèse 0,888
gramme et occupe un volume de 46 mm3.
79. Nicholas ANTHONY, How Economics Would Have Spoiled Goldfinger’s Sinister Plot if
James Bond Hadn’t, Foundation for Economic Education, nov. 2018.
80. Brian DOMITROVIC, Econoclasts: The Rebels Who Sparked the Supply-Side Movement and
Restored American Prosperity, Open Road Media, 2014, p. 13.
81. Lois H. GRESH, Robert WEINBERG, The Science of James Bond: From Bullets to Bowler
Hats to Boat Jumps, the Real Technology Behind 007’s Fabulous Films, Wiley 2006, p. 55.
82. P. D. SMITH, Doomsday Men, The Real Dr Strangelove and the Dream of the Superweapon,
Penguin Books, 2007.
83. Metin TOLAN & Joachim STOLZE, Shaken, Not Stirred! James Bond in the Spotlight of
Physics, Springer Nature, 2020, p. 70.
84. Interview de Ken Adam Cristopher Frayling, 21 mars 2019 : « Ken Adam describes
designing the Goldfinger film. » En ligne : https://www.youtube.com/watch?v=lhRQHy7Pfmk
85. Philip N. DIEHL, « The Real Diehl – An Unclassified Peek Inside the Fort Knox Gold
Depository », Coin Week, 26 février 2016 ; Dave GANZ, « Gold all there when Ft. Knox opened
doors », Numismatic News, 1974.
86. Arnaud MANAS, Zweig & la Souterraine, Artelia, 2016, p. 53.
87. Henry F. COOPER Jr., Estimates of Crater Dimensions for Near-Surface Explosions of
Nuclear and High Explosive Sources, Lawrence Livermore Laboratory, RDA-TR-2604-001,
octobre 1976, p. 24.
88. « Deep Storage is the portion of the U.S. Government-owned gold bullion reserve which the
Mint secures in sealed vaults that are examined annually by the Treasury Department’s Office of
the Inspector General and consists primarily of gold bars. »
89. Peter D. BETER, Conspiracy against the Dollar: The Politics of the New Imperialism, New
York, G. Braziller, 1973.
90. « For immediate Release, September 20, 1974, Inspection of Gold at Fort Knox, The
inspection by Members of Congress on September 23, 1974, of U.S. gold stocks stored at the
Fort Knox (Ky.) Bullion Depository marks a unique departure from the long standing and
rigidly enforced policy of absolutely no visitors, Mrs. Mary Brooks, Director of the Mint,
announced today. “On April 28, 1943, President Franklin D. Roosevelt inspected the Bullion
Depository” Mrs. Brooks said. His visit was the one and only time a gold vault was opened for
inspection for anyone other than authorized personnel. “The Congressional inspection adheres
to the new open-door policy of the government announced by President Ford. Treasury
Secretary William E. Simon issued the invitation to Congressmen to inspect the gold at Fort
Knox. By also inviting the press to witness the Congressional inspection, the Mint is clearing
away cobwebs and re-assuring the public that their gold is intact and safe. For the first time
photographing is being permitted inside the Depository.” After the Congressional inspection,
the Bullion Depository will once again be closed to visitors […]. »
91. « The room he inspected – 6 feet wide and 12 feet deep – contained 36,236 gold bars – each
weighing about 27.5 pounds and worth about $49,000 at the time. » From The Vault: Al
Schottelkotte gets rare look inside gold vault at Fort Knox, WCPO, 5 juillet 2018.
92. Erika HARWOOD, « Steve Mnuchin and Louise Linton’s View of the Eclipse Was Much Better
Than Yours », Vanity Fair, 25 août 2017.
93. FOIA Request #2017-09-205 du 6 avril 2018.
94. Britannicus, Acte IV, Scène 4.
1. Foreign & Commonwealth Office, Nazi Gold, The London Conference, 2-4 December 1997,
London, The Stationery Office, 1998.
2. TABER, p. 427.
3. BRUNEEL, p. 159.
4. Communiqué de presse de la Banque de France et du ministère des Finances du 19 novembre
2004.
5. Carl-Ludwig THIELE, Germany’s Gold, Hirmer, 2019.
from
Z-Access
https://wikipedia.org/wiki/Z-Library
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