Libertés de Circulation
Libertés de Circulation
Libertés de Circulation
CONSTRUCTION EUROPÉENNE
lancement de Churchill 1946 de la construction européenne.
- Cette construction européenne a commencé avec la construction de
la CECA avec traité de PARIS 1951 (France, Italie, Allemagne,
Belgique, Luxembourg, Hollande).
- Le traité a pris fin en 2001, après quoi : CEE avec deux traités de
ROME, 1957 dont le traité EURATOM, a subsisté.
Cette évolution se fait à travers l’élargissement des EM, et l’intégration
toujours plus forte des EM au sein de l’UE, qui aujourd’hui s’organise
autour du TUE (avec traité de LISBONNE), et le TFUE. Cette UE n’est pas
achevée dans les domaines les plus sensibles comme le droit fiscal ou
droit du travail. Pas encore de règlement européen sur l’IR. Pas encore de
code du travail européen.
PROBLÉMATIQUES DE L’UE
- Crise dans la zone euro : les pays dans la zone euro ont une dette
publique au-dessus de 3% du PIB, donc économies.
- Crise migratoire : flux qui a augmenté après la guerre de Lybie.
- Arrivée du terrorisme en Europe
- Montée du nationalisme politique
SUCCÈS DE L’UE
Malgré toutes ces critiques qui peuvent être portées, il y a un succès
incontestable : entre les états membres, il y a plus de 60 ans de paix et
aucun régime politique n’a permis d’avoir une durée aussi longue de paix.
Prix de la paix, 2012, accordé à l’Europe, justifié par le rôle stabilisateur de
l’Europe qui a permis de faire passer ce territoire de guerre à un territoire
de paix. Art 3§1 TUE : l’Union a pour but de promouvoir la paix, ses
valeurs, et le bien être de ses peuples. Art 2 TUE précise les valeurs :
respect de la dignité humaine, liberté, démocratie, égalité, état de droit.
Communes aux états membres dans une société caractérisée par le
pluralisme, la tolérance, la justice, la solidarité, l’égalité hommes femmes.
L’UE vise la protection de la paix et des valeurs humanistes
fondamentales. C’est dans cette perspective que l’établissement et le
développement du marché intérieur est intervenu. Le marché intérieur est
le moteur principal de la construction européenne. L’objectif de sa mise en
place est de permettre, en faisant du commerce entre états, d’établir des
liens pour construire plus vers la paix.
DROIT ORIGINAIRE
TRAITÉS CONSTITUTIFS
Aujourd’hui l’UE repose sur deux traités principaux : TUE et TFUE.
Troisième traité : EURATOM, qui est de moindre importance.
- Ces deux traités constitutifs ne sont pas soumis au contrôle de
validité de la CJUE. Le juge européen n’a pas à dire si telle
disposition des traités est valable ou pas.
- ces traités sont au sommet de la hiérarchie de l’ordre juridique de
l’UE. Les autres traités ne peuvent pas les méconnaitre.
o On peut dire que c’est la charte constitutionnelle de l’UE.
TRAITÉS INTERNATIONAUX
entre l’UE et les états tiers. procédure spécifique à l’art 118 TFUE ; l’UE
peut faire des traités, négociés par un négociateur mandaté par le conseil
(représentants des EM), après recommandation de la commission. A l’issue
de la négociation, le texte doit être approuvé par le parlement. Une fois
conclus, ces accords internationaux font partie intégrante de l’ordre
juridique de l’UE, dès leur entrée en vigueur, selon art 216 § 2 TFUE. Il
s’agit donc d’une source de légalité européenne qui est inférieure au droit
primaire, mais qui s’impose aux actes de droit dérivé.
RÈGLEMENT
- Portée générale : s’applique à tous sans destinataires précis
- Contraignant : obligatoire dans tous ses éléments
- Directement applicable dans tous les EM : dès son entrée en
vigueur, il s’intègre automatiquement dans les ordres juridiques
nationaux. Pas besoin de mesure nationale de réception.
DIRECTIVE
Type d’acte propre au système normatif de l’UE.
- A pour destinataires uniques les EM
- Impose un résultat à atteindre mais laisse aux EM le choix des
formes et des moyens à adopter pour atteindre cet objectif. Donc
elle contraint les EM quant au résultat.
- Il doit y avoir une transposition de la directive, et les EM bénéficient
d’une marge de manœuvre plus ou moins grande en fonction de la
rédaction de la directive.
DÉCISION
La décision est un acte obligatoire, pour le destinataire qu’elle désigne. La
décision s’adresse toujours à une ou plusieurs personnes (état, ou
entreprise), particulières. Le sujet de droit est désigné. C’est un acte
normatif à caractère individuel. Le plus souvent, c’est pour exécuter le
droit primaire de l’UE. Quand elle s’adresse à un état, souvent c’est pour
donner un objectif, et l’état devra prendre un acte (ressemble à la
directive)
RECOMMANDATIONS ET AVIS
Ce sont des actes qui n’ont pas de caractère obligatoire. les
recommandations sont plutôt faites aux états membres, afin de donner
une opinion, une information. ont une valeur interprétative. A côté de ces
textes on en a plein d’autres : communications, résolutions, lignes
directrices, qui ne sont pas visées par l’art 288 TFUE, mais qui viennent la
plupart du temps exprimer l’état du droit positif, la manière dont la
commission comprend une disposition, ou va effectuer une analyse. La
seule question qui se pose au juge lorsqu’il est saisi pour la validité de ce
type d’acte, il s’intéresse à la substance du texte, et se demande s’il est
destiné à avoir des effets de droit. Si oui, il vérifie s’il respect les règles de
DUE.
CATÉGORIES PARTICULIÈRES
Le traité de LISBONNE a introduit trois catégories de textes particulières :
ACTES LÉGISLATIFS
Art 289 TFUE actes législatifs : actes adoptés selon la procédure législative
européenne : le conseil (états), et le parlement (peuples), interviennent
tous les deux dans l’adoption de l’acte proposée par la commission.
- Art 249 TFUE décrit la procédure législative ordinaire : les 2 doivent
adopter le texte.
- Il y a des procédures législatives spéciales, pour lesquelles l’un ou
l’autre adopte. Ex : procédure budgétaire
RECOURS GÉNÉRAUX
Trois catégories
RECOURS DE LÉGALITÉ
RECOURS EN ANNULATION
Art 263 TFUE : Recours en annulation : conteste la validité d’un acte
juridique contraignant, adopté par une institution ou un organisme de l’UE.
L’acte doit produire des effets juridiques obligatoires. Deux types de
requérants possibles :
- Requérants privilégiés : EM, commission, parlement. Pas besoin
d’intérêt à agir.
- Requérants non privilégiés : Particuliers et entreprises :
o ici il faut un intérêt né et actuel à agir
o il faut une capacité à agir
o et il faut la qualité agir :
si on est destinataire de l’acte : on a toujours qualité à
agir.
Si pas destinataire :
requérant directement et individuellement
concerné.
Depuis LISBONNE, qualité de requérant
directement concerné pour contester un acte
réglementaire (portée générale), non législatif,
sans mesure d’exécution européenne ou nationale.
Quand le recours en annulation est fondé, alors l’acte disparait
immédiatement et rétroactivement. Mais il peut n’être supprimé que pour
l’avenir.
RECOURS EN CARENCE
Art 265 TFUE : recours en carence : sanctionne l’absence d’adoption d’un
acte juridique d’une institution de l’UE. Les titulaires du recours sont les
institutions de l’UE, les EM mais aussi les particuliers, quand une
institution ne leur a pas adressé un acte auquel ils avaient droit. Le traité
oblige à inviter à agir l’institution en cause avant de faire le recours et si
dans les deux mois ça n’a pas changé, alors recours. Pour les particuliers,
en matière d’intérêt, capacité, qualité, sont les mêmes que pour le recours
en annulation, sauf qu’ici on peut faire un recours en carence pour
l’absence d’adoption d’une mesure préparatoire. L’institution qui n’a pas
adopté l’acte, est contrainte de prendre la mesure. Le jugement est
déclaratif, le juge ne peut pas se substituer à l’autorité qui n’a pas agi :
donc si elle n’agit toujours pas, le juge ne peut pas prendre la décision à
sa place.
EXCEPTION D’ILLÉGALITÉ
Art 277 TFUE : exception d’illégalité. Action qui se greffe à un recours
principal préalable devant le juge de l’UE. Elle est exercée de manière
incidente : permet d’invoquer l’illégalité d’un acte de portée générale et
qui a un lien avec l’acte qui fait l’objet du litige.
- L’inapplicabilité de l’acte de portée générale, fera que l’acte qui a un
lien, sera nul. Ex : On utilise l’illégalité du règlement pour annuler la
décision.
- Tous les requérants sont recevables à soulever une exception
- En revanche l’exception d’illégalité est possible uniquement contre
un acte qui ne pouvait pas faire l’objet d’un recours par le requérant
qui la soulève. (ex de la décision prise selon le règlement : on ne
pouvait pas contester le règlement seul d’un recours en annulation).
Un acte qui aurait pu valablement être contesté par l’auteur de
l’exception, mais qui a laissé passé le délai de recours, ne peut pas
faire l’objet d’une exception.
Le juge de l’UE ne va pas annuler l’acte général en cause (le règlement
selon l’ex), il va considérer qu’il n’est pas applicable et donc ne peut pas
fonder l’acte qui est lié. Cela n’a autorité de chose jugée qu’entre les
parties. Le règlement pourra continuer d’être.
RECOURS EN MANQUEMENT
Recours ouvert contre un EM à l’initiative de la commission, art 258 TFUE,
ou à l’initiative d’un autre état membre, art 259 TFUE. En cas de violation
du droit primaire ou dérivé ou accord international. Le manquement
consiste en une abstention de la part de l’EM, mais ca peut être aussi un
comportement positif, contraire au DUE (acte manqué ou acte contraire).
Procédure en deux temps : d’abord dire qu’il faut faire, ou ne plus faire. Et
si ca n’aboutit pas, là on peut saisir la cour (compétence exclusive), de la
part de la commission ou de l’état membre. L’arrêt en manquement a un
caractère purement déclaratoire, pas de sanction. simple pouvoir
d’injonction. Obligation qui nait d’exécuter l’arrêt en constatation de
manquement. Ce n’est que lorsque l’état qui a été constaté en
manquement, s’obstine, qu’il y a une procédure de sur manquement. Et là,
amende forfaitaire et des jours/mois d’astreinte jusqu’à ce que le
manquement disparaisse. LISBONNE : art 260 § 3 : possibilité pour la cour
de prononcer à la demande de la commission, sanctions financières dès le
1er arrêt si l’état n’a pas informé la commission de la transposition d’une
directive, ou pas transposé.
RECOURS SPÉCIAUX
Trois catégories qui peuvent être retenues
RENVOIS PRÉJUDICIELS
Renvois préjudiciels, art 267 TFUE : ouvert à toute juridiction nationale et
qui permet un dialogue entre le juge européen et le juge national. Deux
types de renvois préjudiciels
- en interprétation : permet au juge national de demander
l’interprétation d’une disposition de l’UE. Cette question se
transforme en question de validité du droit national au regard du
droit européen : faut il interpréter telle disposition de DUE, de telle
sorte que le texte national soit considéré comme incompatible ou
pas ?
- en validité : on demande si la disposition du DUE est valable.
Possible uniquement pour le droit dérivé. Obligation de renvoi : la
juridiction nationale dont la décision n’est pas susceptible de recours
en droit interne, a l’obligation de saisir la CJUE d’une question
préjudicielle.
o pas d’obligation de renvoie lorsque l’interprétation donnée est
évidente, c’est-à-dire lorsqu’il y a déjà une jurisprudence en la
matière. théorie de l’acte clair.
o La jurisprudence a aussi précisé que les juridictions nationales
dont la décision peut faire l’objet d’un recours en droit interne,
a l’obligation de faire une question préjudicielle de validité à
partir du moment où elle a un doute sur la validité d’une
disposition européenne, si elle n’a pas le pouvoir de trancher
CJUE : GASTON SCHUL 2005
A: EFFET DIRECT
Effet direct : applicabilité directe : c’est l’aptitude du droit de l’UE à créer,
sans l’intervention des états membres, des droits ou des obligations, au
profit ou à la charge des particuliers, qui sont susceptibles d’être invoqués
par les particuliers ou les entreprises devant les juridictions nationales.
Création jurisprudentielle de la notion : VAN GEND EN LOOS 1963 : nouvel
ordre juridique dont les sujets sont non seulement les états membres mais
également leurs ressortissants. l’effet direct n’est pas attribué à toutes les
dispositions du DUE. La disposition concernée doit prévoir une obligation
inconditionnelle et suffisamment précise.
OBLIGATION INCONDITIONNELLE
CJUE VAN DUIHN 1974 + directive 2023 de l’autorité italienne de la
concurrence : obligation inconditionnelle : Lorsque sa mise en œuvre ne
nécessite pas l’intervention d’une mesure d’exécution, soit d’une
institution de l’UE, soit d’un état membre, qui traduirait l’existence d’un
pouvoir discrétionnaire. S’il y a une mesure d’exécution nécessaire
traduisant l’existence d’un pouvoir discrétionnaire, la disposition en cause
en réalité ne prévoit aucune prérogative juridique susceptible d’être
invoquée, réclamée par un particulier.
B: PRIMAUTÉ
Primauté du DUE : s’attache à un autre aspect de l’effet direct : la norme a
une valeur juridique supérieure à celle de toutes les normes nationales, y
compris constit. CJUE, 1970 INTERNATIONALE HANDELS GEZELLSCHAFT et
CJUE COSTA c/ ENEL 1964 : la primauté résulte de la nature même du DUE.
C’est une condition d’existence du DUE, condition d’application uniforme.
Si le DUE n’est pas supérieur à n’importe quelle règle nationale, cela
signifie que n’importe quel état serait en mesure d’adopter une loi
nationale contraire au DUE. La primauté des normes du DUE ont trois
conséquences principales
PROCÉDURE
La procédure n’est pas prévue : c’est le principe de l’autonomie
procédurale : l’EM doit l’identifier, la choisir. Elle est limitée par deux
autres principes
- Principe d’équivalence : l’EM ne peut pas organiser une procédure
moins intéressante que celle qui existerait déjà pour la violation.
- Principe d’effectivité : quelle que soit la procédure que l’EM ait
prévue, il ne faut pas que l’effectivité du dédommagement soit
remise en cause. Il faut être certain que la réparation mise en place
permette une réparation adéquate du préjudice subi.
ASPECT EXTERNE :
LÉGISLATION DOUANIÈRE ET POLITIQUE COMMERCIALE COMMUNES
L’union douanière repose sur une législation douanière commune et une
politique commerciale commune.
ASPECT INTERNE
L’union douanière repose sur le principe de libre circulation des
marchandises, qui implique l’interdiction des droits de douane entre EM,
depuis 1968, et des taxes d’effet équivalent. Art 28 TFUE. Le libre échange
entre les états membres ne peut pas reposer sur cette seule interdiction
des droits de douane : question des quotas, autorisations préalables etc. la
suppression des droits de douane, qui sont des barrières tarifaires, doit
être accompagnée de la suppression des barrières non tarifaires.
§1 : NOTION DE MARCHANDISE
En DUE, marchandise : CJUE 1968 COMMISSION C/ Italie : tout produit
appréciable en argent, susceptible comme tel d’être l’objet de transactions
commerciales. L’élément déterminant c’est son aptitude à faire l’objet de
transactions. Cela intègre les produits industriels, agricoles, les biens
relevant du secteur culturel ou éducatif, (objets d’art), livres, œuvres
cinéma, électricité…
QUESTION DE L’ASSEMBLAGE.
Un problème particulier est arrivé avec le développement des usines
d’assemblage
- 1979 YOSHIDA arrêt des fermetures éclair : une partie de la
fermeture dans un pays A, l’autre B. La cour estime que la dernière
partie faite dans le pays B, déterminait l’origine, parce que chaque
élément prend toute son utilité à travers l’assemblage. La JP de la
cour est fondée sur des critères d’ordre technique, qui vont prendre
en compte la diversité des processus de création de différents
produits. On détermine si l’assemblage donne des propriétés
spécifiques nouvelles au produit assemblé, en fonction de ces
processus de création.
- En cas de doute, la cour a accepté des critères subsidiaires, ex la
valeur ajoutée : THOMPSON 2007 : la cour devait déterminer si le
choix du montant de la valeur ajoutée à une opération de montage
pouvait fonder l’origine du produit. oui. c’était le montage qui était
le plus important.
o un changement de position tarifaire sur le TDC, c’est un indice
du caractère substantiel de la transformation. S’il n’y a pas eu
de changement, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a pas
eu de transformation.
LÉ DÉDOUANEMENT
Le dédouanement de la marchandise va s’effectuer selon des formalités
qui sont édictée dans le code des douanes de l’UE.
- C’est au moment du dédouanement que l’autorité douanière
nationale qui va être compétente, doit situer la position tarifaire de
la marchandise dans le TDC, identifier l’origine de la marchandise, et
calculer la valeur douanière de la marchandise et enfin, doit vérifier
si l’importateur s’est acquitté des différentes obligations douanières.
- C’est aussi à ce moment là que l’on vérifie que la marchandise n’est
pas illicite, qu’elle ne présente pas de danger, par ex de santé ou
sécurité, et que tous les marquages et documents imposés par l’UE
sont réalisés.
C’est une fois ce processus réalisé que la marchandise est libérée, et peut
circuler dans l’UE.
PRÉCISIONS
- 2019 DIMOSIO : TEE s’applique uniquement aux charges
pécuniaires. Toutes les autres sont appréhendées sur (art 34 et s sur
restrictions quantitatives, MERQ).
- Le montant de la charge est totalement indifférent
- Le prélèvement en question doit résulter d’une mesure nationale
o Ne sont pas visées les redevances perçues par un état
membre, pour satisfaire aux obligations imposées par le DUE
ou conventions. BAUHUIS 1977 mais attention si ca dépasse le
montant, ca devient TEE.
o EM peut agir unilatéralement (acte unilatéral de droit public)
mais aussi par une série de conventions privées, passées par
l’état, GARONOR 1995
- Le fait générateur est le franchissement de frontière : élément
d’extranéité. Ce franchissement peut s’opérer dans le sens de
l’entrée (TEE à l’importation) ou dans le sens de la sortie (à
l’exportation). Le prélèvement peut être effectué après le
franchissement, ou avant. Le moment n’est pas le souci, c’est la
CAUSE du prélèvmt
o Les frontières concernées sont les frontières nationales, mais
aussi les frontières régionales : LANCKRI 1994
- l’objectif du prélèvement est totalement indifférent, CAPNIKI 2000
- FENS : toutes les dérogations prévues pour l’interdiction des
barrières non tarifaires, prévues à l’art 36 TFUE et par la
jurisprudence sous la notion d‘exigence impératives, ne sont jamais
applicables pour éviter la qualification et l’interdiction des TEE.
- CRT 1999 : France condamnée pour avoir mis en place un
prélèvement sur des importations, alors qu’il n’y a pas de production
française. Mais c’est indifférent qu’il n’y ait pas de production
française.
2: IMPOSITIONS INTÉRIEURES
Ne sont pas des TEE les charges pécuniaires qui sont des impositions
intérieures. En effet, la JP a toujours affirmé qu’une redevance, un
prélèvement, ne peut pas cumuler les deux qualifications. On retient soit
la qualification de TEE, soit d’imposition intérieure. Principe de non cumul,
DIMOSIO 2019
- CAPOLONGO 1973 : quand l’ensemble des mesures sont affectées
au financement d’un avantage quelconque, qui vient entièrement
compenser la charge supportée par les produits nationaux,
l’imposition apparente est requalifiée en TEE.
- En revanche, lorsque l’avantage ne vient que compenser
partiellement la charge supportée par la marchandise nationale, la
TEE n’est pas retenue mais on est face à une imposition intérieure
discriminatoire.
Il y a une TEE et non une imposition, lorsque la charge pécuniaire perçue
est supportée uniquement par les produits franchissant la frontière, alors
qu’au départ il y avait un prélèvement pour tous les produits en cause, en
revanche si cette charge pèse partiellement sur la production nationale,
parce qu’il y a une redistribution partielle, alors on est face à une
discrimination intérieure discriminatoire.
2: TRAITEMENT DISCRIMINATOIRE
Le caractère discriminatoire est très largement interprété. Il correspond à
toutes les situations où le régime d’imposition traite moins bien,
directement ou non, les produits importés, par rapport aux produits
nationaux similaires.
- Ça peut être caractérisé par une différence de taux d’imposition.
COMMISSION C/ France 2002.
- En fonction des modalités de prélèvement, DOS SANTOS 2018
- l’importance de la discrimination est indifférente. Une différente
minime peut autant être considérée comme une discrimination
- La discrimination doit être en faveur de la production nationale : Les
discriminations à rebours ne sont pas concernées par l’art 110 : si un
état impose plus cher sa production nationale, c’est son souci. Pas
application de 110.
1: RAPPORT DE CONCURRENCE
Il faut un rapport de concurrence entre les marchandises concernées, soit
entre l’état membre qui met les mesures fiscales, et les marchandises
importées. Commission C/ Danemark : la condition est satisfaite même en
rapport de concurrence partiel, indirect ou potentiel. Rappelé dans
commission c/ Suède, 2008. Cette notion est large, et englobe davantage
de situations que la notion de similitude, visé à l’al 1 de l’art 110, laquelle
suppose un rapport de concurrence direct. La cour recherche si les
produits, aux yeux des consommateurs, vont constituer une alternative
possible pour le présent et pour l’avenir. Son analyse est donc dite
dynamique, prospective. Elle prend en compte les possibilités d’évolution
de la consommation. Evolution initiée par l’effectivité de la LCM. Dans
commission contre suède, il y a un rapport de concurrence en l’espèce
entre les vins pas chers et la bière
A LA HAUSSE
il est possible depuis l’arrêt COMATEB 1997, de prendre en compte le
préjudice que l’opérateur peut avoir subi en raison de la restriction. C’est
l’état membre concerné qui détermine la procédure à suivre pour obtenir
le remboursement : autonomie procédurale, retenue depuis HANS JUST
1980. C’est une obligation des EM de mettre en place une procédure
spécifique. Le principe de remboursement est un principe européen, et ca
prime sur les droits internes. Et les états ont l’obligation d’organiser la
procédure pour obtenir ce remboursement, qui doit être effectif. Et les
règles de procédure doivent permettre le respect de la protection
juridictionnelle prévue par la charte.
PRINCIPE D’ÉQUIVALENCE ET D’EFFECTIVITÉ
Le principe de remboursement est lié à deux autres principes
- Principe d’équivalence : les modalités procédurales qui sont prévues,
ne doivent pas être moins favorables que les modalités procédurales
concernant des recours similaires de nature interne.
- Principe d’effectivité : les modalités procédurales, ne doivent pas
rendre impossible en fait, l’exercice du droit au remboursement
LA STRATÉGIE D’HARMONISATION
La stratégie d’harmonisation européenne fonde l’action préventive de l’UE.
En effet, l’harmonisation vient compléter le principe d’interdiction des
entraves non tarifaires. L’application de ce principe d’interdiction, permet
d’intervenir a posteriori contre les mesures nationales qui entraveraient la
libre circulation des marchandises. Il est donc également, mais aussi
davantage efficace, d’éviter de telles mesures nationales. L’harmonisation
des législations permet justement de supprimer les disparités législatives,
en organisant le rapprochement des législations nationales, sur le
fondement des art 114 et s du TFUE.
INSTRUMENTS D’INFORMATION
En complément de l’harmonisation, l’UE a également mis en place des
instruments d’information permettant d’identifier l’apparition d’obstacles
non tarifaires à la LCM.
- la directive 2015 qui met en place un mécanisme d’information
préalable et obligatoire des projets de réglementation des normes
techniques élaborées par le droit national.
- Règlement 1999 FRAISE, qui met en place une procédure d’alerte
rapide dont l’objectif est de supprimer les entraves qui provoquent
perturbation grave à la LCM.
- Règlement 2019 prévoit l’amélioration de l’information des
opérateurs éco sur les règles techniques nationales avec mise en
place de points contacts dans chaque EM.
REMARQUE
KHECK ET MITHOUARD : les réglementations relatives aux modalités de
vente d’un produit, sont discriminatoires de fait, si elles affectent plus la
commercialisation des marchandises importées, que la commercialisation
des produits nationaux. Donc la discrimination est aussi utilisée dans cette
JP
QUESTION DE LA PUBLICITÉ
MARS, 1995, la commercialisation de barres glacées a été interdite, car
elles avaient sur leur emballage, plus de 10%, ce qui correspondait à
l’augmentation de la quantité de produit. Cette mesure est normalement
relative à la publicité, donc selon KECK et MITHOUARD, c’est plutôt
modalité de vente, donc pas une MERC sauf si discriminatoire. Mais la cour
dit qu’on est sur des caractéristiques du produit, car la publicité est
intégrée au conditionnement, à l’emballage, donc elle nécessiterait de
désemballer tout et de tout réemballer. Et donc à partir du moment où
c’est une mesure sur la caractéristique du produit, plus besoin de chercher
l’effet discriminatoire.
QUESTION DU CONDITIONNEMENT
- La cour a considéré qu’on était en face d’une mesure relative aux
modalités de vente. pour vendre en boulangerie le pain congelé
précuit, il y a une obligation de l’emballer, qui est une obligation
relative aux modalités de vente, même si c’est un conditionnement.
- Mais si la mesure a un impact sur les caractéristiques du pain ca
peut devenir une mesure relative aux caractéristiques du produit. Si
les exigences ne prennent pas en comptes les caractéristiques du
produit, c’est une mesure relative aux caractéristiques
ENTRAVES VISÉES
Art 35 TFUE vise les entraves qui sont mises en place à a frontière ou à
proximité mais aussi les entraves à l’intérieur de l’état, quand un passage
de frontière est envisagé. Ex : Belgique C/ Espagne 2000 : la cour qualifie
de MERC à l’exportation, la législation espagnole qui interdit d’utiliser une
appellation pour du vin, dès qu’il est exporté en dehors de la région. Alors
que cette interdiction ne s’impose pas pou ce même vin lorsqu’il est
envoyé dans la région de la production. Barrière régionale et cela n’exclut
pas la qualification de MERC à l’exportation.
ENTRAVES NON VISÉES
L’art 35 TFUE ne vise pas les mesures indistinctement applicables qui ne
rendent pas plus difficiles les échanges à l’exportation par rapport aux
échanges à l’intérieur
JURISPRUDENCE
La première résulte de la jurisprudence, et vise les exigences impératives.
CASSIS DIJON : pose la théorie des exigences impératives pour justifier
MERC. Dans ce courant jurisprudentiel, on considère qu’il y a des intérêts
supérieurs, les exigences impératives, qui peuvent justifier l’édiction de
mesures entravant les échanges. Les exigences impératives permettent
de ne pas qualifier en MERC, une mesure restrictive des échanges.
TRAITÉ
Art 36 TFUE : organise une dérogation au principe d’interdiction des MERC.
C’est-à-dire qu’on est bien face à une MERC, mais on ne l’interdit pas.
permet de racheter des réglementations nationales, qui protègent un
intérêt supérieur, visé dans l’article, même si elle est contraire à l’art 34
ou 35.
EXIGENCES IMPÉRATIVES
La liste des exigences impératives est une liste ouverte et en constante
évolution. Néanmoins ce caractère ouvert ne fait pas que tous les motifs
invoqués par les EM, sont nécessairement acceptés.
ARTICLE 36 TFUE
La liste des motifs de l’art 36 est limitative. Les motifs visés par l’art 36
sont les seuls motifs pouvant être utilisés. Prévoit 6 intérêts. Il n’y a pas
d’interprétation extensive de l’art 36 :
- Soit on invoque un intérêt de l’art 36 pour démontrer un intérêt
- Soit ce n’est pas dans l’art 36, donc on ne peut pas utiliser l’art 36
MORALITÉ PUBLIQUE :
Il appartient à chaque EM de déterminer les exigences de moralité
publique sur son territoire selon sa propre culture, population et échelle d
valeur.
- 1979 HENN ET DARBY : Exemple : contenu pornographique
- 1986 CONEGATE : Exemple : interdiction d’importer au royaume uni,
des poupées gonflables. L’interdiction est en l’espèce illégitime dans
la mesure où il est possible de fabriquer au RU et de vendre dans
des magasins, ces mêmes produits
2: EFFICACITÉ DE LA MESURE
Pour que la mesure restrictive soit justifiée, elle doit être apte à garantir la
réalisation de l’objectif d’intérêt général invoqué. C’est le critère dit de
l’efficacité de la mesure. CANABIDIOLE 2020, BOOKI.FI 2023. Cette
aptitude doit être prouvée par l’EM qui invoque la justification. Le niveau
de protection de l’exigence invoquée est défini par l’EM et doit être intégré
dans l’évaluation de l’aptitude de la mesure à atteindre son objectif. On
demande à l’état si le niveau que l’état réclame, est atteint par la mesure.
- Dans le cas des exigences impératives, on parle de nécessité de la
mesure. Commission c/ Portugal : l’interdiction d’apposer des films
colorés sur les vitres des voitures, était selon l’état pour lutter contre
criminalité. Donc la cour demande la nécessité de la mesure. Ben
yen a pas. zut.
- Dans l’art 36, on parle d’absence de discrimination arbitraire :
CONEGATE 1986 : la mesure doit être appropriée, ne doit pas cacher
une discrimination arbitraire
La mesure nationale doit être nécessaire pour atteindre l’objectif invoqué.
3: PROPORTIONNALITÉ DE LA MESURE
La mesure restrictive doit être proportionnée à l’objectif d’intérêt général
poursuivi. Proportionnalité : la mesure ne va pas au-delà de ce qui est
nécessaire pour répondre à l’objectif. Le respect du principe de
proportionnalité implique deux choses
La libre circu des personnes et des services ont été conçus comme des
libertés exclusivement éco. L’objectif est de supprimer les restrictions à
l’exercice des activités pro des travailleurs
- 45 à 48 TFUE : libre circulation des travailleurs salariés
- 49 à 55 TFUE : libre circulation des travailleurs indépendants
souhaitant s’établir dans un autre EM
- 56 à 62 TFUE : libre circulation des services
PRINCIPE
Les ressortissants d’un état tiers régulièrement admis dans un EM peuvent
librement circuler dans les EM qui font partie dans l’espace SCHENGEN,
pour une durée de 3 mois max et sur possession d’un titre de séjour.
EXCEPTIONS
La spécificité des aménagements se fonder sur la qualité de ressortissant
des étrangers :
- les enseignants chercheurs ont un régime particulier : la période de
séjour au-delà de 3 lois est possible et ils peuvent aller d’un état
membre à un autre plus facilement
- Il peut aussi y avoir des aménagements sur la durée de séjour :
statut de résident de longue durée par ex qui donne une possibilité
de séjourner plus longtemps
La réglementation de la circulation des ressortissants étrangers, est liée à
la politique de sécurité de l’UE notamment en matière de contrôle aux
frontières, en matière de visa, d’immigration clandestine.
§1 : BÉNÉFICIAIRES DU DROIT À LA MOBILITÉ
CAS DES PERSONNES MORALES
Pour les sociétés, ce droit supposerait la possibilité de transférer cette
société d’un EM de conception vers un EM d’agrément sans perdre la
personnalité juridique acquise dans l’EM de conception. Or la société
existe en fonction des règles du droit national
- CJCE 1988 : confirmé par CJUE 2008 CARTESIO : possibilité pour une
société de se déplacer n’est pas reconnue par les dispo du traité.
l’EM de constitution peut interdire à la personne morale créée, de
transférer son siège dans un autre EM.
o l’EM de constitution est seul compétent pour déterminer la loi
qui commande le rattachement de cette société à un ordre
juridique.
- UBER SEERING 2002 : Si l’EM de création autorise le transfert du
siège
o l’EM d’accueil n’est pas en mesure d’invoquer ses propres
exigences pour interdire le transfert
PERSONNES PHYSIQUES
La possibilité de bénéficier de ce droit concerne donc surtout les
personnes physiques.
- Il faut distinguer les bénéficiaires de la LC dans le cadre de directive
2004
- Et les bénéficiaires en dehors de la directive
CITOYENNETÉ EUROPÉENNE
être un citoyen européen nationalité d’un EM
- MICHELLETTI : en l’espèce : double nationalité. Les EM n’ont pas de
droit de regard sur les conditions de nationalité des autres EM.
Chaque EM détermine ses conditions. Un autre EM ne peut pas
restreindre les effets de la nationalité accordée par un autre EM, en
l’espèce l’Espagne dit : si tu es Italien, tu dois avoir la nationalité
italienne + résider là-bas. Pas bon.
- ROTTEMAN 2010 : question des apatrides : pas de nationalité. Le
retrait de nationalité en cas de faute (crime/délit) n’est pas contraire
au DUE. Mais il ne faut pas que ce soit disproportionné : en l’espèce
pas de possibilité de retrouver la nationalité d’origine, le délit n’était
pas « trop grave ». donc disproportionné.
o Contrôle de proportionnalité de la perte de nationalité
o TJEBBES 2019 : Dans ce cas si c’est disproportionné, la loi
devra prévoir l’octroi de la nationalité rétroactive.
SITUATION MIGRATOIRE
PRINCIPE : FRANCHISSEMENT D’UNE FRONTIÈRE
- La directive concerne les citoyens euro en migration.
- Seul le citoyen européen qui se déplace dans un autre EM bénéficie
de la directive.
- Elle exclut les situations purement internes, sans déplacement du
citoyen européen. On ne peut pas invoquer le droit à la mobilité si
on ne franchit pas la frontière.
CAS EXCEPTIONNELS
Le statut de migrant citoyen européen peut dans des cas très
exceptionnels, ne pas être suffisant : HONGRIE C/ SLOVAQUIE : l’accès au
territoire slovaque était refusé au président hongrois. La citoyenneté euro
ne s’applique pas au chef d’état, c’est du droit spécial lié aux relations
diplomatiques.
MEMBRES DE LA FAMILLE
PRINCIPE DU REGROUPEMENT FAMILIAL
art 2 § 2 directives 2004 : Principe du regroupement familial : le droit à la
mobilité bénéficie aux membres de la famille proche du citoyen européen
migrant, quelle que soit la nationalité des membres proches, donc y
compris nationalité état tiers
- notons qu’un proche européen bénéficiera de la directive tout seul
en tant que citoyen
o Le conjoint, ou le partenaire enregistré
o Descendants directs -21 ans, ou de +21 ans à leur charge
(établir un soutien matériel essentiel pour l’enfant à
charge)
o Ascendants directs à charge
pas le droit de rejoindre pour plus de 3 mois les citoyens
étudiants.
UN DROIT ACCESSOIRE
Les membres de la famille ressortissants d’états tiers, bénéficient
uniquement du droit accessoire à ce migrant européen, qui a le droit
principal. Ces personnes ne bénéficient d’aucun droit tant que le citoyen
européen ne migre pas.
- La directive ne fonctionne pas pour eux si de base leur proche n’a
pas mgiré
- Ou alors ils n’en bénéficient pas s’ils perdent leur lien avec le
proche : par exemple le pacsé, s’ils rompent, n’en bénéficiera plus.
ZOMBRANO : 2011 :
ZOMBRANO 2011 : deux colombiens qui fuient vers la Belgique. Deux
enfants belges. La Belgique refuse leur demande d’établissement. Cour
considère que 20 TFUE s’oppose au refus d’accorder un droit de séjour à
un ressortissant d’un état tiers, à la charge d’un enfant qui a la nationalité.
Même si on est hors cadre regroupement familial, le retour des parents en
Colombie, priverait leurs enfants ressortissants européens, de bénéficier
de leur droit en tant qu’européens. lorsque la directive ne peut pas être le
fondement d’un regroupement familial, le constat que le refus de
regroupement prive le citoyen européen de la jouissance effective de
l’essentiel de ses droits, justifie la reconnaissance d’un droit au
regroupement familial. C’est la volonté d’assurer l’effet utile de la
citoyenneté de l’UE. La question qui se pose est est-ce que le refus de
regroupement risque d’entrainer le départ du citoyen, du territoire de
l’UE ? si oui, le refus n’est pas justifié donc il faut donner un droit au
membre de la famille étranger.
KA 2018
KA 2018 : la cour synthétise plusieurs éléments à propos de la marche à
suivre par les EM pour faire une application de la JP ZOMBRANO :
RELATION DE DÉPENDANCE
Un EM doit examiner s’il existe une relation de dépendance entre le
citoyen et le ressortissant étranger, d’une nature telle qu’en cas de refus
d’octroi d’un droit de séjour dérivé, le citoyen serait obligé de quitter le
territoire de l’UE avec ce ressortissant étranger
o Existence d’une relation de dépendance entre citoyen et
membre étranger
CITOYEN MAJEUR
la relation de dépendance n’est envisageable que dans des cas
exceptionnels, où il apparait que le citoyen euro adulte ne pourrait être
séparé du membre de sa famille dont il dépend. Une dépendance
financière est insuffisante. Ca ne permet pas d’expliquer en quoi le citoyen
euro serait tenu de quitter le territoire de l’UE en cas de refus de séjour
pour le membre
CITOYEN MINEUR
l’appréciation de la dépendance doit être fondée dans la prise en compte
de l’intérêt supérieur de l’enfant, de toutes les circonstances de l’espèce :
son âge, son développement physique et émotionnel, le risque
qu’engendrerait la séparation sur son équilibre.
- l’existence d’un lien familial biologique ou juridique n’est pas
suffisant
- La nécessité d’une cohabitation n’est pas non plus à établir.
- Pour retenir une relation de dépendance, le fait que la relation soit
née après une décision d’interdiction d’entrer sur le territoire, est
indifférent.
REMARQUE
- Quand la directive n’est pas applicable, le droit de séjour du conjoint
étranger d’un citoyen euro, n’est pas nécessairement dérivé des art
20 ou 21 TFUE. D’autres articles peuvent être visés.
o Par ex : art 56 TFUE, sur la liberté professionnelle :
CARPENTEUR 2002. En tant que prestataire de services, la LC
services est applicable, donc le juge euro considère que son
conjoint étranger peut rester vivre avec lui dans son pays
d’origine à partir duquel il effectue des prestations de services,
parce que ca donne un effet utile à la disposition sur la LC des
services.
o S et G 2014 : effet utile de l’art 45 TFUE sur la LC des
travailleurs salariés.
- Et parfois le juge utilise même des dispositions qui ne sont pas
issues du traité pour élargir cette notion de regroupement familial :
NA 2016 : article d’un règlement qui accorde à l’enfant d’un
travailleur salarié migrant européen, un droit de séjour pour
poursuivre sa scolarité dans l’EM d’accueil, même après le départ du
travailleur migrant. Pour que l’enfant bénéficie de ce droit à la
scolarité dans l’EM d’accueil, le parent ressortissant étranger qui en
aurait la garde exclusive, va bénéficier d’un droit de séjour dérivé de
celui de son enfant.
Interprétation extensive du principe du regroupement familial
1: DROIT DE DÉPLACEMENT
Droit de déplacement : droit de quitter son territoire national et d’entrer
sur le territoire de tout autre EM. Aucun visa d’entrée ou de sortie, ou
d’obligation équivalente, ne peut être exigé par l’EM d’origine ou l’EM
d’accueil. Ce droit bénéficie pleinement aux citoyens euro, mais les EM
gardent la possibilité d’exiger un visa d’entrée aux membres de la famille
qui viennent d’états tiers. Dans ce cas ils doivent accorder à ces
personnes, toutes les facilités pour obtenir les visas qui seraient
nécessaires, et la possession d’une carte de séjour dispense de l’obligation
d’avoir un visa d’entrée. Art 5 § 2 directive.
2: DROIT DE SÉJOUR
B: RÉGIME DÉROGATOIRE
MESURE PROPORTIONNÉE
ces mesures d’expulsion tenant à la protection de l’OP et de la sécurité
publique, doivent être proportionnées au comportement en cause en
fonction d’éléments concrets. il faut
- tenir compte de la durée du séjour. Plus il a été long, plus il va être
difficile de trouver la décision d’expulsion proportionnée.
- prendre en compte l’âge du ressortissant, son état de santé (donc
une vielle dame malade qui est là depuis 20 ans, ça va être
extrêmement dur de justifier une expulsion, contrairement à une
personne jeune en bonne santé qui est là depuis un an).
- Tenir compte de sa situation familiale, l’intensité de ses liens avec
son pays d’origine, s’il a un travail, s’il a tissé des liens etc.
Le caractère systématique de l’expulsion est toujours disproportionné : on
ne peut pas conditionner l’expulsion à un acte, sans prendre en compte
tous ces éléments. Egalement le caractère absolu : l’absence d’intégration
d’éléments concrets qui pourraient varier l’appréciation, n’est pas
permise. Ce principe de proportionnalité s’applique aussi aux interdictions
de sortie du territoire, Aladzov, 2011. L’art 28 § 2 et § 3 prévoient une
protection graduelle contre les mesures d’expulsion, liée au degré
d’intégration atteint par le migrant dans l’état membre d’accueil :
INTERPRÉTATION STRICTE
Les notions d’OP et de SP, en tant que justification d’une dérogation au
droit de séjour, doivent être entendues strictement : la notion de OP ou SP
suppose l’existence, en dehors du trouble pour l’ordre social que constitue
une infraction à la loi (un crime ou un délit ne permet pas de dire qu’il y a
une menace réelle, actuelle et suffisamment grave affectant un intérêt
fondamental de la société), que le comportement de la personne qu’on
veut expulser, constitue une telle menace : atteinte à la sécurité intérieure
ou extérieure (intervention militaire, atteinte au fonctionnement des
institutions…).
- On ne peut pas fonder un refus de droit de séjour uniquement sur les
antécédents pénaux d’un ressortissant d’un état tiers. Tout cela en
intégrant le principe de proportionnalité, l’intérêt supérieur de
l’enfant, et les droits fondamentaux.
DROIT À L’INFORMATION
Art 30 directive : le migrant doit pouvoir être informé. L’état doit notifier
au migrant sa notification d’expulsion. Les mesures de OP, ou SP, doivent
être communiquées de manière suffisamment détaillées et précises, sauf
si des mesures liées à la sûreté de l’état s’y opposent. Il doit également
connaitre le délai avant de quitter le territoire. ZZ, les EM ont l’obligation
de garantir un contrôle juridictionnel effectif, ce qui implique le respect du
principe du contradictoire et la possibilité de faire valoir utilement des
moyens de défense. Le juge de recours doit pouvoir avoir accès aux motifs
qui n’ont pas été communiqués au destinataire de la décision de refus
d’entrée. Il faut aussi qu’il y ait une vérification de la pertinence de la non-
communication de ces motifs. Si le juge valide la non-communication, le
respect d’un contrôle juridictionnel effectif implique la communication d’un
résumé
I: TRAVAIL SALARIÉ
II : ÉTABLISSEMENT
B: PERSONNES CONCERNÉES
La liberté professionnelle profite aux personnes physiques et morales,
sociétés. mais les sociétés n’existent qu’à travers la législation d’un EM
qui en détermine la constitution. C’est une fiction qui repose sur la base de
normes nationales. L’octroi du droit d’exercer une activité librement pour
une société, va donc poser des problèmes spécifiques. On va envisager les
bénéficiaires personnes physiques et morales séparément.
1: PERSONNES PHYSIQUES
Les personnes physiques qui bénéficient du droit d’exercer librement leur
profession, sont les mêmes que celles qui vont bénéficier du droit à la
mobilité :
- donc il s’agit des citoyens européens principalement, c’est-à-dire les
personnes qui ont la nationalité d’un EM.
- Mais il peut aussi s’agir des ressortissants étrangers :
RESSORTISSANTS ÉTRANGERS
Si on écarte les accords internationaux qui peuvent être passés entre l’UE
et les états tiers, les ressortissants étrangers peuvent bénéficier
également du droit d’exercer leur profession : deux hypothèses :
REMARQUES
EXTRANÉITÉ LIÉE À L’EXISTENCE D’UNE LÉGISLATION INFRA
ÉTATIQUE :
On apprécie différemment la situation lorsque l’activité professionnelle de
non nationaux est potentiellement entravée :
- pour la cour, il s’agit d’une potentialité d’entrave, caractérisée
lorsque la mesure suspectée, donne à des opérateurs locaux ou
régionaux, un avantage dont ne bénéficient pas les autres
opérateurs venant d’autres régions et autres EM.
- Principe de cohérence : L’idée est qu’il serait paradoxal de
supprimer les barrières nationales mais de ne pas remettre en cause
l’existence de barrières infra nationales (régionales).
ATANASIO 2010, reprend ce raisonnement et admet une entrave à
l’échelle infra nationale rendant applicable la LC professionnelle du DUE.
Concernait la liberté d’établissement à propos d’une réglementation
nationale d’une région, qui prévoyait des distances obligatoires entre les
pompes à essence.
QUESTION PRÉJUDICIELLE
Lorsque la cour constate qu’il n’y a pas d’élément d’extranéité potentiel,
et que la situation est bien interne, ca ne veut pas dire qu’elle va refuser
de répondre à une question préjudicielle d’interprétation : en effet, même
raisonnement que GUIMONT 2000, en matière de marchandises : même si
le DUE n’est pas applicable, la réponse peut être utile pour le juge national
dans le cadre de son litige national.
PRESTATION DE SERVICE
Art 56 TFUE :
- il faut être établi au préalable dans un EM à titre principal : cette
condition est commise à la liberté d’établissement secondaire ou à
la prestation de service
- il faut que le service ait un caractère transfrontalier : cela signifie
trois choses :
o prestation active : le prestataire de service se rend
physiquement dans un autre EM pour effectuer son service :
médecin en France qui va en Allemagne.
o Prestation passive : Le destinataire du service se déplace dans
un autre EM que celui dans lequel il réside pour pouvoir
bénéficier du service
o Prestation à distance : La prestation de service se déplace
dans un EM vers un autre EM sans que personne ne se
déplace : cela vise souvent les programmes de diffusion de
télé
La cour reconnait une autre hypothèse encore : YPOURBOS ERGASIAS
1997 : la prestation est exécutée dans un autre EM que le lieu
d’établissement du prestataire et du destinataire, qui sont tous les deux
de la même nationalité : ex : prestation de service touristique : en France
on voir un guide touristique pour qu’on fasse un voyage en Grèce : on est
tous les deux français mais on va tous les deux en Grèce.
2: PERSONNES MORALES
- Exclusion de la LC des salariés pour les personnes morales car les
entreprises n’ont pas de travail salarié. Donc ce qu’on va voir ne
s’applique pas au travail salarié
- La liberté d’établissement n’est pas totale pour les personnes
morales : CARTESIO 2008 : l’EM de création de la personne morale
peut interdire à cette personne morale de déplacer son siège dans
un autre EM d’accueil si la personne morale souhaite rester
rattachée à son ordre juridique de constitution. Et dans ce cas le
DUE ne pourra pas être applicable.
La liberté d’établissement principale joue toutefois un rôle dans deux cas
qu’on va voir, mais en dehors, le droit d’établissement des sociétés est
utilisé principalement pour créer ou acquérir un établissement secondaire
sous forme d’agence, succursale ou filiale.
DISCRIMINATION DIRECTE
La discrimination directe est caractérisée lorsqu’il s’agit de
réglementations qui défavorisent les migrants européens en se fondant
directement sur le critère de la nationalité :
- interdiction d’exercice des non nationaux : commission c/ France
2011 : les deux EM avaient réservé l’accès à la profession de notaire,
aux seuls nationaux. La discrimination directe ne se limite pas à la
seule interdiction d’exercer une profession quand on n’est pas
national de l’état ca peut être aussi
- condition préalable supplémentaire : obligation aux non nationaux
d’obtenir une autorisation pour exercer, ou effectuer un stage,
séjour préalable dans l’EM d’accueil.
- Dissuasion de la part de l’EM d’origine : Réglementations de l’EM
d’origine qui défavorise ouvertement le professionnel désireux
d’exercer son activité en dehors de son EM d’origine, par rapport à
ceux qui préfèrent y rester : l’EM d’origine rend difficile l’exercice
dans un autre EM plutôt que de l’exercer chez lui.
DISCRIMINATION INDIRECTE
On vise aussi les réglementations qui défavorisent indirectement les
migrants, même si le critère de discrimination n’est pas la nationalité. Ca
avantage les nationaux
- critère de la résidence : L’exemple le plus classique est constitué par
les réglementations professionnelles qui favorisent les résidents de
l’état d’accueil par rapport aux non-résidents. Commission c/ Italie
2001, obligation de résider à l’Italie pour s’inscrire à l’ordre des
dentistes, en l’espèce. L’inscription était obligatoire pour pratiquer la
profession.
- La mesure contraint les professionnels migrants européens LAND
SALZBURG : droit autrichien qui permet à une collectivité territoriale,
de fixer l’avancement de ses fonctionnaires, en intégrant les
périodes d’activité effectuées dans la collectivité. Toutes les autres
périodes d’activité ne sont prises en compte que partiellement.
Défavorisent ceux qui seraient amenés à bouger.
- Privabank 2023 : il y a une interdiction de maintenir une activité
bancaire qui n’ont pas de lien avec la Lettonie : défavorise les non-
nationaux.
II DOMAINE ÉTENDU DE LA DISCRIMINATION
- Donc on a vu qu’en vertu de règle du traitement national, toute
discrimination, directe ou indirecte, relative à l’accès ou à l’exercice
d’une activité éco, est interdite. Le travailleur est donc protégé en ce
qui concerne l’installation, la rémunération, le licenciement… tout ce
qui concerne l’accès et l’exercice de la profession, il faut que ce soit
les mêmes règles que les nationaux
- Mais la protection de l’égalité de traitement est encore plus large :
elle ne se limite pas au seul droit d’accéder et d’exercer la
profession : elle recouvre toutes les facilités normalement accordées
aux nationaux pour l’activité en cause. Donc le migrant
professionnel va bénéficier d’un ensemble de facilités qui sont
normalement accordées à ceux qui travaillent dans le domaine en
question. Ainsi le migrant professionnel bénéficie d’une égalité
fiscale, égalité devant la justice…
DONNÉES DU PROBLÈME
ELÉMENTS DE SOLUTION
RÉGIME