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Règlement général sur la Comptabilité publique


Décret n°2020‐978 du 23 avril 2020

[NB ‐ Décret n°2020‐978 du 23 avril 2020 portant Règlement général sur la Comptabilité
publique]

Titre 1 ‐ Dispositions générales

Art.1.‐ Le présent décret fixe les règles fondamentales régissant l’exécution des budgets
publics, la comptabilité, le contrôle des opérations financières ainsi que la gestion des
deniers, valeurs et biens appartenant ou confiés à l’Etat.

Les collectivités territoriales, les établissements publics nationaux et locaux, les agences
d’exécution, les fonds, les organismes de sécurité sociale ainsi que les services et
organismes que la loi ou le règlement assujettit au régime juridique de la comptabilité
publique sont également soumis aux présentes dispositions sous réserve de règles
particulières les régissant.

Ces personnes morales sont, dans le présent décret, désignées sous le terme
« organismes publics ».

Art.2.‐ Les deniers appartenant ou confiés à l’Etat et aux autres organismes publics sont
des deniers publics.

Les biens immobiliers, les biens mobiliers, valeurs, titres et matières qui constituent le
patrimoine de l’Etat et des autres organismes publics sont acquis, affectés, conservés ou
cédés dans les conditions fixées par les lois et règlements.

Art.3.‐ Les ressources et les charges de l’Etat sont prévues et autorisées, pour chaque
année civile, par une loi de finances.

Les ressources et les charges de l’Etat sont constituées de recettes et de dépenses ainsi
que de ressources et de charges de trésorerie. La loi de finances de l’année contient le
budget de l’Etat pour l’année civile qui décrit les recettes et les dépenses budgétaires

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autorisées. Le budget est élaboré, proposé, arrêté et exécuté conformément aux lois et
règlements en vigueur.

Aucune recette ne peut être liquidée ou encaissée, aucune dépense ne peut être engagée
ou payée si elle n’a été au préalable autorisée par une loi de finances. De même, les
emprunts à moyen et long termes et les cessions d’actifs font l’objet d’autorisation par
une loi de finances.

En cours d’année, des actes modificatifs de la loi de finances peuvent intervenir pour
changer la répartition initiale sous la forme d’ouverture de crédits, de transferts de
crédits, de virements de crédits, de fonds de concours, de reports de crédits et de
rétablissements de crédits dans les conditions fixées par la loi organique relative aux
lois de finances.

Art.4.‐ Toutes les ressources et toutes les charges de l’Etat sont imputées aux comptes
ouverts dans les écritures des ordonnateurs et/ou des comptables publics.

Par dérogation établie par une loi de finances, certaines recettes et certaines dépenses
de l’Etat peuvent ne pas être retracées dans les comptes concernant le budget général et
faire l’objet d’une affectation comptable à un budget annexe ou à un compte spécial du
Trésor dans les conditions définies aux articles 35 et suivants de la loi organique relative
aux lois de finances.

Art.5.‐ Le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux du Trésor sont
présentés suivant la nomenclature fixée par le décret pris en application des
dispositions de l’article 16 de la loi organique relative aux lois de finances, sur
proposition du Ministre chargé des Finances, et compte tenu du classement des
ressources et des charges, établi aux articles 8, 11, 27, et 28 de la loi organique susvisée.

Art.6.‐ Au sein du budget général, de chaque budget annexe et de chaque compte spécial
du Trésor, l’ensemble des recettes s’applique à l’ensemble des dépenses.

Il n’est dérogé à cette règle que dans les cas prévus à l’article 33 de la loi organique
relative aux lois de finances concernant les conventions de financement, les fonds de
concours et les rétablissements de crédits.

Art.7.‐ L’année financière commence le 1er janvier et s’achève le 31 décembre de la


même année.

Les opérations génératrices de recettes ou de dépenses budgétaires sont prises en


compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent, indépendamment de leur date
d’encaissement ou de décaissement.

Art.8.‐ Les produits générateurs de recettes sont enregistrés au vu de titres de


perception ou de contrats pour les opérations fondées sur le système d’émission
préalable de titres. Les droits sont alors constatés au moment de la prise en charge
comptable du titre de perception.

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Par exception à l’alinéa précédent, certaines recettes peuvent être enregistrées au


moment de la déclaration et/ou du versement spontané des impôts de toute nature par
les contribuables. Toutefois, l’ensemble des recettes perçues au comptant doit faire
l’objet d’émission de titres de régularisation.

Les charges et acquisitions d’immobilisations génératrices de dépenses budgétaires sont


enregistrées sur base liquidation.

Par exception à l’alinéa 3 du présent article, les dépenses sans ordonnancement


préalable sont enregistrées au moment du paiement.

Art.9.‐ Aucune recette ne peut être liquidée ou encaissée pour le compte de l’Etat sans
avoir été autorisée dans les conditions prévues par la loi organique relative aux lois de
finances.

Aucune dépense publique ne peut être engagée ou payée si elle n’a été au préalable
prévue au budget de l’Etat et n’est pas couverte par des crédits régulièrement ouverts.

Toutefois, des recettes non prévues par une loi de finances de l’année peuvent être
liquidées ou encaissées à condition d’être autorisées par un décret et régularisées dans
la plus prochaine loi de finances.

Art.10.‐ Les crédits répartis en programme ou en dotation constituent, conformément à


l’article 15 de la loi organique relative aux lois de finances, des plafonds de dépense, sauf
exceptions prévues par ladite loi organique, qui s’imposent dans l’exécution de la loi de
finances aux ordonnateurs ainsi qu’aux comptables.

Toutefois, à l’intérieur d’un même programme, les ordonnateurs peuvent, en cours


d’exécution, modifier la nature des crédits pour les utiliser, s’ils sont libres d’emploi
dans les cas suivants :
 des crédits de personnel, pour majorer les crédits de biens et services, de transfert
ou d’investissement ;
 des crédits de biens et services et de transfert, pour majorer les crédits
d’investissement.

Ces modifications sont décidées par arrêté du Ministre ou Président d’institution


constitutionnelle concerné. Il en informe le Ministre chargé des Finances.

Art.11.‐ Les crédits non consommés à la fin de la période d’exécution du budget de l’Etat
ne peuvent plus être utilisés, sauf report dans les conditions fixées par la loi organique
relative aux lois de finances, pour le programme ou la dotation concernés.

Les Ministres et présidents d’institutions constitutionnelles ne peuvent accroître par


aucune ressource particulière le montant des crédits affectés aux programmes ou aux
dotations.

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Art.12.‐ Conformément à l’article 13 de la loi organique relative aux lois de finances, les
programmes sont dirigés par des responsables de programmes. Les modalités de leur
nomination, leurs attributions ainsi que leurs responsabilités sont fixées par décret.

Art.13.‐ Lorsque des biens meubles ou immeubles appartenant à l’Etat et aux autres
organismes publics ne peuvent être réemployés et sont susceptibles d’être vendus, la
vente doit être faite dans les formes prescrites et le produit brut porté comme ressource
de trésorerie de l’année en cours.

Doivent être prises en recette au budget, les restitutions de sommes qui auraient été
payées indûment ou par erreur, sous réserve des rétablissements de crédits.

Titre 2 ‐ Personnels chargés de l’exécution du budget : les ordonnateurs et les


comptables publics

Chapitre 1 ‐ Dispositions communes

Art.14.‐ Les opérations relatives à l’exécution du budget de l’Etat et des budgets des
autres organismes publics et à la gestion de leurs biens font intervenir deux catégories
d’agents : les ordonnateurs et les comptables publics.

Les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable public sont incompatibles.

Les conjoints, ascendants ou descendants des ordonnateurs ne peuvent être comptables


des organismes publics auprès desquels lesdits ordonnateurs exercent leur fonction.

Art.15.‐ Sous peine des sanctions prévues par la loi, il est interdit à quiconque,
fonctionnaire ou particulier, non pourvu d’un titre légal, de s’immiscer dans l’exécution
de la loi de finances et dans la gestion des biens et deniers de l’Etat.

Le titre légal résulte de la nomination et de l’accréditation conformément aux lois et


règlements.

L’accréditation est l’obligation qui est faite à un agent intervenant dans les opérations
financières de l’Etat de notifier à d’autres agents désignés par les lois et règlements, son
acte de nomination et son spécimen de signature. Elle s’effectue par diligence de l’agent
lui‐même dès son installation et sous sa responsabilité.

Art.16.‐ Le Directeur chargé de la Comptabilité publique veille à l’élaboration et à la


mise en œuvre des normes en matière comptable.

Les fonctions de Directeur chargé de la Comptabilité publique et de Directeur chargé du


Trésor sont incompatibles avec les fonctions de comptable public.

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Chapitre 2 ‐ Les Ordonnateurs

Art.17.‐ Est ordonnateur toute personne ayant qualité de prescrire, au nom de l’Etat et
des autres organismes publics, l’exécution des recettes ou des dépenses inscrites au
budget.

Les Ministres et les présidents des institutions constitutionnelles sont ordonnateurs


principaux des crédits des programmes et des dotations de leur ministère ou de leur
institution, sous réserve du pouvoir de régulation budgétaire et de gestion de la
trésorerie de l’Etat dévolu au Ministre chargé des Finances, et du pouvoir du contrôleur
budgétaire définis dans la loi organique relative aux lois de finances.

Le Ministre chargé des Finances est ordonnateur principal unique des recettes du
budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor ainsi que de
l’ensemble des opérations de trésorerie.

Les chefs d’exécutifs des collectivités territoriales sont ordonnateurs principaux des
recettes et des dépenses de ces collectivités.

Les directeurs des établissements publics nationaux et locaux et des autres organismes
publics sont ordonnateurs principaux des recettes et des dépenses de ces
établissements.

Les ordonnateurs principaux peuvent déléguer la gestion de tout ou partie des crédits
dont ils ont la charge à des agents publics dans les conditions déterminées par la
réglementation.

Ils sont suppléés en cas d’absence ou d’empêchement.

Art.18.‐ Les Ministres et présidents d’institutions constitutionnelles peuvent exercer


leurs attributions d’ordonnateur par le moyen d’ordonnateurs délégués au niveau des
administrations centrales et d’ordonnateurs secondaires au niveau des services
déconcentrés de l’Etat, y compris les représentations diplomatiques et consulaires.

Les ordonnateurs délégués et secondaires de l’Etat ainsi que leurs suppléants sont
nommés par décret sur proposition de l’ordonnateur principal.

Art.19.‐ Les ordonnateurs prescrivent l’exécution des recettes, engagent les dépenses et
en ordonnent le paiement.

Sous réserve du pouvoir de régulation du Ministre chargé des Finances, ils procèdent
aux engagements, liquidations et ordonnancements.

Les ordonnateurs émettent des ordres de mouvement affectant les biens et matières de
l’Etat et des organismes publics.

Art.20.‐ Les ordonnateurs sont accrédités auprès des comptables publics chargés de
l’exécution des opérations qu’ils prescrivent.

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Ils sont responsables de la légalité, de la régularité et de l’exactitude des certifications


qu’ils délivrent.

Art.21.‐ Dans le cadre de l’exécution de la loi de finances, le Ministre chargé des


Finances veille au respect de l’équilibre budgétaire et financier. A ce titre, il dispose d’un
pouvoir de régulation budgétaire qui lui permet au cours de l’exécution du budget :
 d’annuler un crédit devenu sans objet ;
 d’annuler un crédit pour prévenir une détérioration de l’équilibre budgétaire et
financier de la loi de finances.

En outre, le Ministre chargé des Finances peut subordonner l’utilisation des crédits par
les ordonnateurs aux disponibilités de trésorerie de l’Etat.

Les crédits relatifs aux dépenses déjà engagées ne peuvent pas faire l’objet de
régulation.

L’état de crédits gelés dans le cadre de la régulation budgétaire doit être porté à la
connaissance de l’Assemblée nationale à travers les rapports ou situations d’exécution
de la loi de finances.

Art.22.‐ Les ordonnateurs sont personnellement responsables des contrôles qui leur
incombent dans l’exercice de leurs fonctions. Ils encourent une responsabilité qui peut
être disciplinaire, pénale ou civile, sans préjudice des sanctions qui peuvent leur être
infligées par la Cour des Comptes en raison des fautes de gestion.

Les membres du gouvernement et les présidents des institutions constitutionnelles


encourent, en raison de l’exercice de leurs attributions, les responsabilités prévues par
les lois et règlements.

Art.23.‐ Les actes des ordonnateurs sont retracés dans la comptabilité budgétaire
permettant de suivre le déroulement des opérations budgétaires et d’effectuer le
rapprochement avec les écritures des comptables publics.

Les ordonnateurs doivent produire leurs comptes administratifs au plus tard le 30 juin
de l’année suivante. Les modalités de mise en œuvre de cette disposition sont précisées
par instruction du Ministre chargé des Finances.

Chapitre 3 ‐ Les Comptables publics

Section 1 ‐ Définition et catégories de comptables publics

Art.24.‐ Les comptables publics sont des agents publics ayant, dans les conditions
définies par le présent décret, la charge exclusive de manier les fonds et de tenir les
comptes de l’Etat ou d’un organisme public.

Les comptables publics peuvent déléguer leurs pouvoirs à un ou plusieurs


mandataire(s) ayant la qualité pour agir en leur nom et sous leur responsabilité. Sauf

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dérogation du Ministre chargé des Finances, le mandataire doit être choisi parmi les
agents du poste. Il doit être accrédité dans les mêmes conditions que le comptable lui‐
même.

Les comptables publics sont principaux ou secondaires, supérieurs ou subordonnés.

Le comptable principal est celui qui rend directement ses comptes au juge des comptes
alors que le comptable secondaire est celui dont les opérations sont centralisées par un
comptable principal.

Le comptable supérieur est le comptable qui a sous son autorité hiérarchique un ou des
comptables subordonnés.

Les comptables principaux de l’Etat sont nommés par décret sur proposition du Ministre
chargé des Finances.

Les comptables secondaires de l’Etat et les comptables principaux des autres


organismes publics sont nommés par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Est comptable de fait, toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou
sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public, s’immisce dans la
gestion des deniers publics.

Art.25.‐ Les différentes catégories de comptables publics sont :


 les comptables deniers et valeurs ;
 les comptables d’ordre.

Les comptables deniers et valeurs sont des personnes habilitées, affectées au maniement
et à la conservation des fonds publics, des valeurs qui sont des valeurs de portefeuille,
bons, traites, obligations, rentes et actions de société.

Ils sont les seuls habilités à effectuer les opérations ci‐après décrites :
 la prise en charge et le recouvrement des titres de perception qui leur sont remis par
un ordonnateur, des créances constatées par un contrat ou un marché public, un titre
de propriété ou tout autre titre ou acte dont ils assurent la conservation ainsi que
l’encaissement des droits au comptant et des recettes de toute nature que les
administrations publiques sont habilitées à recevoir ;
 le visa, la prise en charge et le règlement des dépenses, soit sur ordre émanant d’un
ordonnateur accrédité, soit au vu des titres présentés par les créanciers, soit de leur
propre initiative, ainsi que la suite à donner aux oppositions et autres significations ;
 la garde et la conservation des fonds, valeurs, titres appartenant ou confiés à l’Etat
ou aux autres organismes publics ;
 le maniement des fonds et les mouvements des comptes de disponibilités ;
 la conservation des pièces justificatives des opérations et des documents de
comptabilité ;
 la tenue de la comptabilité du poste qu’ils dirigent.

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Les comptables d’ordre sont des fonctionnaires ou agents publics qui, sans exécuter eux‐
mêmes des opérations financières de recettes ou de dépenses, centralisent et présentent
dans leurs écritures et leurs comptes les opérations exécutées par d’autres comptables.

Le Directeur des comptes publics qui n’a pas la qualité de comptable principal ni celle de
comptable secondaire assure la centralisation finale de la comptabilité de l’Etat.

Après avoir centralisé les opérations de trésorerie et du budget général ainsi que celles
des comptes spéciaux qui sont faites par les comptables principaux sous leur
responsabilité exclusive, le Directeur des comptes publics passe les écritures de fin
d’année permettant de dresser les comptes annuels de l’Etat.

Les fonctions de comptable d’ordre ne sont pas incompatibles avec celles de comptables
deniers et valeurs.

Art.26.‐ Sont comptables deniers et valeurs :


 les comptables directs du Trésor ;
 les comptables des administrations financières ;
 les agents comptables des organismes publics.

Art.27.‐ Sous l’autorité du Ministre chargé des Finances, les comptables directs du
Trésor, principaux ou secondaires, exécutent toutes opérations budgétaires, financières
et de trésorerie de l’Etat.

Ils assurent, par ailleurs, la garde et la conservation des deniers, valeurs et titres
appartenant ou confiés à l’Etat et aux autres organismes publics et exécutent toutes
opérations financières dont l’Etat et les autres organismes publics sont chargés, à
l’exception de celles dont l’exécution est expressément confiée à d’autres comptables
publics.

Art.28.‐ Les comptables des administrations financières des Impôts et des Douanes sont
des fonctionnaires ou agents ayant qualité de comptables deniers et valeurs et chargés
en particulier du recouvrement d’impôts, de droits, de redevances et des recettes, ainsi
que des pénalités fiscales et des frais de poursuites dans les conditions fixées par les lois
et règlements.

Les comptables des administrations financières sont des comptables secondaires. Leurs
opérations sont centralisées dans les écritures des comptables directs du Trésor
compétents.

Art.29.‐ Les agents comptables des organismes publics exécutent toutes les opérations
de recettes et de dépenses budgétaires ainsi que toutes les opérations de trésorerie de
l’organisme auprès duquel ils sont accrédités.

L’agent comptable, chef des services de la comptabilité, a la qualité de comptable


principal.

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Des comptables secondaires peuvent être désignés selon les modalités prévues par la
règlementation en vigueur et les textes particuliers organisant l’établissement.

Art.30.‐ Les comptables deniers et valeurs peuvent avoir sous leur autorité des
régisseurs de recettes et des régisseurs d’avances.

Ces régisseurs de recettes et d’avances sont habilités à exécuter des opérations


d’encaissement ou de décaissement. Ils sont soumis aux règles, obligations et
responsabilités des comptables publics dans les conditions et limites fixées par les lois et
règlements. A ce titre, ils sont personnellement et pécuniairement responsables de leurs
opérations.

Le comptable public de rattachement a l’obligation de contrôler sur pièces et sur place


les opérations et la comptabilité des régisseurs. Il est personnellement et
pécuniairement responsable des opérations des régisseurs dans la limite des contrôles
qui lui incombent.

Les conditions de création, d’organisation, de fonctionnement et de contrôle des régies


de recette et d’avance de l’Etat sont précisées par décret.

Section 2 ‐ Droits et Obligations des comptables publics

Art.31.‐ Conformément aux dispositions du Code de transparence dans la gestion des


finances publiques, les comptables publics bénéficient de conditions matérielles,
financières et morales nécessaires à la bonne exécution de leur mission.

A ce titre, tout comptable public est logé dans les lieux du service, si le poste est doté
d’un logement de fonction. A défaut, il bénéficie de la prestation gratuite d’un logement
dans la localité de situation du poste ou d’une indemnité compensatrice. Le comptable a
également droit aux indemnités de responsabilité et de sujétion attachées à sa fonction.

Les montants des indemnités compensatrices ainsi que des indemnités de responsabilité
et de sujétion sont fixés par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Art.32.‐ Les comptables publics sont tenus de prêter serment et de constituer les
garanties requises.

Avant d’être installés dans leur poste comptable, ils doivent justifier de la prestation de
serment ou, à défaut, de l’envoi de la demande de prestation de serment à la juridiction
compétente.

Le montant des garanties et les conditions de leur constitution sont fixés par arrêté du
Ministre chargé des Finances.

Les comptables intérimaires sont soumis aux mêmes obligations et bénéficient des
mêmes avantages que les comptables titulaires.

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Art.33.‐ Les comptables publics sont accrédités auprès des ordonnateurs ainsi que, le
cas échéant, des autres comptables publics avec lesquels ils sont en relation.

Art.34.‐ Les seuls contrôles que les comptables publics sont tenus d’exercer sont les
suivants :

a) En matière de recettes, le contrôle :


 de l’autorisation de percevoir les recettes, dans les conditions prévues pour l’Etat et
les autres organismes publics, par les lois et règlements ;
 de la mise en recouvrement et de la liquidation des créances ainsi que de la
régularité des réductions et des annulations de titres de recettes, dans la limite des
éléments dont ils disposent ;

b) En matière de dépenses, le contrôle :


 de la qualité de l’ordonnateur ou de son délégué, et de l’assignation de la dépense ;
 de la validité de la créance, portant sur :
- la justification du service fait, résultant de la certification délivrée par
l’ordonnateur ainsi que des pièces justificatives produites ;
- l’intervention préalable des contrôles, autorisations, approbations, avis ou visas
réglementaires ;
- la production des justifications et, le cas échéant, du certificat de prise en charge à
l’inventaire ;
- l’application des règles de prescription et de déchéance ;
 du caractère libératoire du règlement incluant le contrôle de l’existence éventuelle
d’oppositions, notamment de saisies ou de cessions ;

c) En matière de patrimoine, le contrôle :


 de la prise en charge à l’inventaire des actifs financiers et non financiers acquis ;
 de la conservation des droits, privilèges et hypothèques des immobilisations
incorporelles et corporelles.

Les contrôles des comptables publics en matière de dépenses peuvent être modulés en
fonction de la qualité et de l’efficacité du contrôle interne au niveau des services
ordonnateurs, conformément à la loi organique relative aux lois de finances.

Les modalités d’exercice des contrôles modulés des dépenses de l’Etat et des organismes
publics sont fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances. La responsabilité des
comptables publics ne peut être engagée pour les opérations ayant fait l’objet de
contrôle modulé conformément aux modalités définies audit arrêté.

Art.35.‐ Les comptables publics procèdent à l’arrêté périodique de leurs écritures dans
les conditions fixées par la réglementation comptable en vigueur.

Au 31 décembre de chaque année, ils procèdent obligatoirement à l’arrêté de leurs


comptes de disponibilité. A cette date, il est établi un procès‐verbal constatant et
détaillant l’état de l’encaisse et des valeurs ainsi que celui des autres comptes de
disponibilité justifiés par un état de rapprochement.

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Art.36.‐ Les comptes de gestion sont produits au juge des comptes au plus tard le 30 juin
de l’exercice suivant celui au titre duquel ils sont établis. En cas de retard, des amendes
peuvent être infligées aux comptables conformément à la règlementation en vigueur.

En cas de besoin, le Ministre chargé des Finances commet d’office un comptable pour
confectionner les comptes de gestion.

Conformément aux dispositions de l’article 71 de la loi organique relative aux lois de


finances, les comptes de gestion, déposés en état d’examen à la Cour des Comptes,
doivent être jugés dans un délai de cinq ans à compter de la date de leur dépôt. En
l’absence de jugement dans ce délai, le comptable public est déchargé d’office de sa
gestion.

Section 3 ‐ Responsabilités des comptables publics

Art.37.‐ La responsabilité pécuniaire du comptable public est engagée lorsque :


 un déficit de caisse ou un manquant en deniers ou en valeurs a été constaté ;
 une recette n’a pas été recouvrée ;
 une dépense a été irrégulièrement payée, en manquement aux obligations de
contrôles énumérés à l’article 34 du présent décret ; par sa faute, l’organisme public
a dû procéder à l’indemnisation d’un autre organisme public ou d’un tiers.

Le comptable public dont la responsabilité est engagée a l’obligation de verser, de ses


deniers personnels, une somme égale au montant du déficit ou manquant constaté, de la
perte de recette subie, de la dépense payée à tort ou de l’indemnité mise de son fait à la
charge de l’Etat ou de tout autre organisme public.

Les comptables publics ne sont ni personnellement ni pécuniairement responsables des


erreurs commises dans l’assiette et la liquidation des produits qu’ils sont chargés de
recouvrer.

Les gestions irrégulières entraînent, pour leurs auteurs déclarés comptables de fait par
la Cour des Comptes, les mêmes obligations et responsabilités que les gestions patentes
pour les comptables publics selon les modalités procédurales décrites par la loi
organique portant organisation et fonctionnement de la Cour des Comptes.

Art.38.‐ Les comptables publics ne sont pas tenus de déférer aux ordres irréguliers qui
engagent leur responsabilité personnelle et pécuniaire, sauf réquisition émanant de
l’ordonnateur principal dans les conditions définies à l’article 102 du présent décret.
Dans ce cas, la responsabilité de ce dernier se substitue à celle du comptable.

Art.39.‐ La responsabilité pécuniaire d’un comptable public est mise en jeu par un acte
de nature administrative ou juridictionnelle. Le débet administratif résulte d’un arrêté
du Ministre chargé des Finances, le débet juridictionnel d’un arrêt de la Cour des
Comptes.

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Les arrêtés de débet produisent les mêmes effets et sont soumis aux mêmes règles
d’exécution que les décisions juridictionnelles. Ils sont susceptibles de recours.

Le comptable de fait peut être condamné par la Cour des Comptes à une amende, en
raison de son immixtion dans les fonctions de comptable public. Cette amende est
calculée suivant l’importance et la durée de la détention ou du maniement des deniers.
Son montant ne pourra dépasser le total des sommes indûment détenues ou maniées.

Cette amende n’est pas exclusive des autres sanctions liées à la perte de revenu et/ou au
surplus de dépenses supportées par l’Etat du fait de cette immixtion.

Art.40.‐ Les comptables publics peuvent obtenir une décharge de responsabilité ou la


remise gracieuse des sommes laissées à leur charge dans les conditions prévues par la
réglementation.

Ils peuvent bénéficier d’un sursis de versement pendant l’examen de leur demande de
décharge de responsabilité ou de remise gracieuse.

En cas de décharge de responsabilité ou de remise gracieuse, les débets restent à la


charge du budget de l’Etat ou de tout autre organisme public concerné dans les
conditions fixées par la réglementation.

Section 4 ‐ Cessation de fonction des comptables publics et libération des garanties

Art.41.‐ La cessation de fonction d’un comptable public est prononcée dans les mêmes
formes que sa nomination.

Hormis le cas de décès ou d’absence irrégulière, la cessation de fonction d’un comptable


public donne lieu à l’établissement d’un procès‐verbal de remise de service.

Dans les conditions définies par la réglementation, le Ministre chargé des Finances ou
toute autre autorité supérieure compétente peut désigner, dans l’attente de la prise de
fonction du comptable titulaire, un comptable intérimaire qui a les mêmes droits et
obligations que ce dernier.

Art.42.‐ La libération des garanties constituées par un comptable public ne peut


intervenir que dans les conditions suivantes :
 pour les comptables principaux : après arrêts définitifs de quitus rendus par la Cour
des Comptes sur les différentes gestions dont ils avaient la charge jusqu’à leur
cessation de fonction ou par intervention de la décharge d’office conformément aux
dispositions de l’article 71 de la loi organique relative aux lois de finances ;
 pour les comptables secondaires : après obtention du certificat de décharge délivré
par le Directeur chargé de la Comptabilité publique, sur avis des comptables
principaux auxquels ces comptables secondaires sont rattachés. Le certificat de
décharge est délivré dans un délai fixé par la réglementation. Il permet uniquement
d’accorder la libération des garanties, mais n’emporte pas de conséquences quant à
l’appréciation de la responsabilité éventuelle du comptable secondaire.

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La libération des garanties est accordée par décision du Ministre chargé des Finances
sur proposition du Directeur chargé de la Comptabilité publique, après constatation que
les conditions prévues ci‐dessus sont réunies.

Titre 3 ‐ Opérations d’exécution du budget

Chapitre 1 ‐ Les opérations de recettes

Section 1 ‐ Dispositions générales

Art.43.‐ Les recettes de l’Etat comprennent :


 les impôts, les taxes ainsi que le produit des amendes ;
 les rémunérations des services rendus et redevances ;
 les fonds de concours, dons et legs ;
 les revenus des domaines, des participations financières et la part de l’Etat dans les
bénéfices des entreprises publiques ;
 les remboursements des prêts et avances ;
 les retenues et cotisations sociales établies à son profit ;
 les produits divers.

Art.44.‐ Toutes contributions directes ou indirectes autres que celles qui sont
légalement instituées, à quelque titre et sous quelque dénomination qu’elles se
perçoivent, sont formellement interdites sous peine, pour les agents qui
confectionneraient les titres de perception et tarifs et ceux qui en feraient le
recouvrement, d’être poursuivis comme concussionnaires, sans préjudice de l’action en
répétition ouverte sur trois années contre tout comptable ou individu qui en aurait fait
la perception.

Sont également punissables des peines prévues à l’égard des concussionnaires tout
détenteur de l’autorité publique qui, sous une forme quelconque et pour quelque motif
que ce soit, aura sans autorisation de la loi, accordé des exonérations en franchises de
droit, impôt ou taxe, ou aura effectué gratuitement la délivrance de produits ou services
payants de l’Etat.

Art.45.‐ Il est fait recette au budget de l’Etat et des organismes publics du montant
intégral de tous les produits, quelle qu’en soit la provenance, et sans contraction entre
les recettes et les dépenses. Les frais de perception et de régie ainsi que les autres frais
accessoires sont portés en dépenses aux dits budgets.

Art.46.‐ Dans les conditions prévues pour chacune d’elles, les recettes sont constatées,
liquidées et ordonnancées avant d’être prises en charge et recouvrées. La constatation a
pour objet d’identifier et d’évaluer la matière imposable.

La liquidation a pour objet de déterminer le montant de la créance sur les redevables et


d’indiquer les bases sur lesquelles elle est effectuée.

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Art.47.‐ Toute créance constatée et liquidée fait l’objet d’un titre de perception ou d’un
ordre de recette émis par l’ordonnateur du budget concerné qui en a seul l’initiative.

Les rôles, les avis d’imposition, les états de liquidation d’impôts et taxes assimilées, les
titres de régularisation, les décisions de justice, les arrêtés de débet pris par les autorités
compétentes et les actes auxquels la loi attache les effets d’une décision judiciaire sont
des titres de perception exécutoires.

Les ordres de recettes sont rendus exécutoires par les ordonnateurs qui les ont émis. Ils
sont à cet effet revêtus de la formule exécutoire, datés et signés par les ordonnateurs.

Les redevances pour services rendus et les autres produits divers et éventuels de l’Etat
sont perçus sur ordres de recettes formant titres de perception des créances constatées
par états de liquidation ou décisions administratives.

Toute erreur de liquidation donne lieu, soit à l’émission d’un ordre d’annulation ou de
réduction de recette, soit à l’émission d’un ordre de recette complémentaire.

Art.48.‐ Les actes formant titres de perception sont notifiés aux comptables publics pour
prise en charge selon des modalités déterminées par des textes particuliers ; ils sont
notifiés aux redevables par avis les informant de la date d’échéance et des modalités de
règlement.

La notification des actes formant titres de perception aux redevables peut être effectuée
de manière dématérialisée dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des
Finances.

Art.49.‐ Sauf exception tenant, soit à la nature ou au caractère contentieux de la créance,


soit à la nécessité de prendre sans délai des mesures conservatoires, le recouvrement
forcé est précédé d’une tentative de recouvrement amiable.

Le recouvrement forcé des créances est poursuivi par les voies et moyens de droit en
vertu d’un titre ayant force exécutoire.

Art.50.‐ Le recouvrement des titres exécutoires est poursuivi jusqu’à opposition du


débiteur devant la juridiction compétente.

Les réclamations et contestations de toutes natures relatives à l’assiette et à la


liquidation des droits n’ont pas d’effet suspensif sur les poursuites si elles ne sont pas
assorties de garanties acceptées par le comptable public, à hauteur des sommes
contestées, conformément aux lois et règlements en vigueur.

Art.51.‐ Les redevables de l’Etat et des autres organismes publics s’acquittent de leurs
dettes par versement d’espèces, par remise de chèques ou effets bancaires ou postaux,
ou par versement ou virement dans l’un des comptes de disponibilité ouverts au nom
des comptables publics en respectant la réglementation en vigueur concernant les
instruments de paiement.

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Le règlement des créances de l’Etat et des autres organismes publics peut également
être effectué par télépaiement dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé
des Finances.

Toutefois, dans les cas prévus par les lois et règlements, les redevables peuvent
s’acquitter par remise de valeurs ou par l’exécution de prestations en nature.

Ils peuvent également, dans les conditions prévues par les textes régissant l’Etat ou la
catégorie de recette en cause, s’acquitter par remise d’effets de commerce ou
d’obligations cautionnées.

Le règlement par remise d’effets de commerce dont l’encaissement est différé ou


d’obligations cautionnées est subordonné à l’acquittement d’un intérêt de crédit et d’une
remise spéciale dont le montant et les modalités de répartition sont fixées par arrêté du
Ministre chargé des Finances.

Art.52.‐ Tout versement en numéraire donne lieu à la délivrance d’un reçu qui forme
titre envers le Trésor public.

Par exception à la règle fixée à l’alinéa précédent, il n’est pas délivré de reçu lorsque le
redevable reçoit en échange de son versement des timbres, formules ou tickets ou s’il est
donné quittance sur un document restitué ou remis au redevable.

Art.53.‐ Les redevables de l’Etat ne peuvent opposer la compensation dans le cas où ils
se trouvent dans le même temps créanciers de l’Etat ou d’organismes publics.

Dans la même situation, préalablement à tout paiement, le comptable public doit opérer
la compensation entre les dettes et les créances assignées sur sa caisse.

Art.54.‐ Sous réserve des dispositions particulières prévues par le Code général des
impôts et le Code des douanes, le débiteur de l’Etat est libéré s’il présente un reçu
régulier, s’il invoque le bénéfice d’une prescription effective, ou s’il établit la réalité de
l’encaissement des sommes dues par un comptable public.

Art.55.‐ Les règles propres à l’Etat et à chacun des autres organismes publics, et le cas
échéant, à chaque catégorie de créances, fixent les conditions dans lesquelles le
recouvrement d’une créance peut être suspendu ou abandonné ou dans lesquelles une
remise de dette, une transaction ou une adhésion à un concordat peuvent intervenir.

Art.56.‐ Les comptables publics sont responsables du recouvrement de la totalité des


droits liquidés par les ordonnateurs et pris en charge par leurs soins. Ils doivent justifier
de l’apurement de ces prises en charge dans les délais et formes prévus par les
dispositions du présent décret.

L’apurement résulte soit de recouvrements effectifs, soit de réduction ou d’annulation


de droits préalablement liquidés, soit d’admission en non‐valeur.

La responsabilité des comptables publics en matière de recouvrement est engagée et


mise en jeu dans les conditions fixées par les lois et règlements.

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Art.57.‐ Les délais de prescription des créances de l’Etat ainsi que les règles d’exigibilité
sont fixés par les textes en vigueur.

Section 2 ‐ Impôts directs et taxes assimilées

Sous‐section 1 ‐ Mise en recouvrement et encaissement

Art.58.‐ Dès que le rôle est rendu exécutoire, le Ministre chargé des Finances adresse au
Directeur général des Impôts et des Domaines, supérieur hiérarchique du comptable
chargé du recouvrement, une expédition authentique du rôle et deux états récapitulatifs
présentant, en articles distincts par nature d’impôts, le montant du rôle.

Le supérieur hiérarchique du comptable chargé du recouvrement envoie, sous couvert


du Directeur général de la Comptabilité publique et du Trésor, l’expédition authentique
du rôle et l’un des états récapitulatifs au comptable principal de rattachement et
conserve l’autre état.

Après prise en charge dans sa comptabilité, le comptable principal de rattachement


transmet le rôle d’impôts au comptable chargé du recouvrement.

La notification du rôle et des états récapitulatifs prévus au présent article peut être
dématérialisée dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Art.59.‐ Les comptables publics chargés du recouvrement des impôts directs sont tenus
d’émarger, chaque article du rôle, du montant des versements totaux ou partiels
effectués à leur caisse, la date de ces versements et le numéro de la quittance.

Sous‐section 2 ‐ Recours

Paragraphe 1 ‐ Réclamations

Art.60.‐ Les réclamations tendant à obtenir une décharge ou une réduction en vue soit
de faire réparer des erreurs commises dans l’assiette ou le calcul des impositions, soit de
bénéficier d’une disposition législative ou réglementaire, sont adressées au Ministre
chargé des Finances.

Il en est délivré récépissé au contribuable, sur sa demande.

Les réclamations sont individuelles. Toutefois, les membres de sociétés de personnes


qui contestent les impôts à la charge de la société sont habilités à déposer une
réclamation au nom de la société pour laquelle ils agissent.

Art.61.‐ Toute personne qui introduit ou soutient une réclamation pour autrui doit
justifier d’un mandat régulier. Toutefois, la production d’un mandat n’est pas exigée des
avocats régulièrement inscrits au barreau et des personnes qui tiennent de leurs
fonctions ou qualité le droit d’agir au nom du contribuable. Il en est de même si le

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signataire a été mis personnellement en demeure d’acquitter les contributions visées


dans la réclamation.

Art.62.‐ Sous peine d’irrecevabilité, toute réclamation doit :


 mentionner la ou les contribution(s) concernée(s) ;
 être accompagnée soit de l’avertissement, d’une copie de l’avertissement ou d’un
extrait du rôle, soit, dans le cas où l’impôt ne donne pas lieu à l’établissement du rôle,
d’une pièce justifiant le montant de la retenue ou du versement ;
 contenir l’exposé sommaire des moyens et les conclusions de la partie notamment en
ce qui concerne le montant contesté ;
 porter la signature de son auteur.

Art.63.‐ Le délai de réclamation est de trois mois à compter du jour où il est établi que le
contribuable a eu connaissance de son imposition ou, à défaut, du jour où ont été
exercées les premières poursuites avec frais.

Le Ministre chargé des Finances statue sur les réclamations dans un délai de six mois à
compter de la date de leur présentation dans les conditions prévues par le Code de
Procédure civile.

Il a la faculté de déléguer en totalité ou en partie son pouvoir de décision.

L’octroi de la décharge ou de la réduction entraîne l’annulation des pénalités ou


majorations correspondantes.

Passé ce délai ou en cas de notification de rejet, le réclamant peut saisir le tribunal de


grande instance dans les conditions prévues au Livre III du Code de procédure civile et
relatives à la matière fiscale.

Dans la limite du délai de prescription, le Ministre chargé des Finances ou son délégué
peut, en tout temps, prononcer d’office le dégrèvement de tout ou partie de cote formant
surtaxes.

Les délais prévus au présent article sont des délais francs.

Paragraphe 2 ‐ Les demandes en remise ou modération

Art.64.‐ Les demandes en remise ou modération doivent être adressées au Ministre


chargé des Finances appuyées de toutes pièces probantes dans le mois de l’événement
qui les motive, sauf celles qui sont provoquées par la gêne ou l’indigence du
contribuable, lesquelles peuvent être formulées à toute époque.

Le Ministre statue dans les conditions prévues à l’alinéa 2 de l’article précédent. Les
demandes en remise de pénalités ou de majoration pour paiement tardif peuvent être
présentées à tout moment. Elles sont instruites dans les conditions fixées par les lois et
règlements en vigueur.

Paragraphe 3 ‐ Dispositions communes

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Art.65.‐ Le Ministre chargé des Finances ou son délégué avise chaque bénéficiaire du
dégrèvement qui lui est accordé.

Le montant des dégrèvements accordés pour décharge, réduction, remise ou modération


fait l’objet de certificats de dégrèvement transmis par le Ministre chargé des Finances ou
son délégué au Directeur chargé de la Comptabilité publique qui le transmet au
comptable principal compétent ; celui‐ci procède par voie de diminution du montant de
ses prises en charge, en informe éventuellement le comptable chargé du recouvrement,
et joint lesdits certificats aux pièces justificatives à transmettre à l’appui du compte de
gestion.

Art.66.‐ Quand un contribuable, avant le dégrèvement, a versé des sommes qui, jointes
au dégrèvement dont il bénéficie, excèdent le montant de la cote, l’excédent est versé
dans un compte ouvert chez le comptable principal où il est conservé dans la limite du
délai de prescription des dettes de l’Etat.

Dans ce délai, l’excédent est remboursé au bénéficiaire, sur la base d’un ordre de
paiement appuyé des pièces prescrites, après imputation du montant des impositions
éventuellement exigibles.

Sous‐section 3 ‐ Apurement des rôles

Paragraphe 1 ‐ Cotes indûment imposées ou irrécouvrables

Art.67.‐ Dans les six mois qui suivent la date de mise en recouvrement des rôles, les
comptables chargés du recouvrement établissent pour leur comptable principal de
rattachement des états de cotes indûment imposées comprenant les cotes établies par
faux et double emploi manifeste.

Ils procèdent de même pour les cotes qui leur paraissent avoir été établies à tort, mais
seulement lorsqu’il s’agit de contribuables qui ne peuvent réclamer eux‐mêmes ou dont
le domicile est inconnu.

Dans les quatre mois, le Ministre chargé des Finances statue sur ces états de cotes
indûment imposées.

Art.68.‐ Au plus tard à la fin du deuxième mois de la deuxième année financière suivant
celle à laquelle les rôles sont rattachés, les comptables principaux ou les supérieurs
hiérarchiques des comptables chargés du recouvrement présentent au Ministre chargé
des Finances des états primitifs de cotes irrécouvrables avec l’indication des frais de
poursuites qui ont été engagés pour obtenir le recouvrement.

Au plus tard à la fin du deuxième mois de la troisième année financière, des états
supplémentaires de cotes irrécouvrables peuvent être présentés au Ministre chargé des
Finances. Ces états peuvent comprendre des cotes présentées pour la première fois
comme irrécouvrables et des cotes qui, ayant été portées sur les états primitifs, n’ont pas
été admises en non‐valeur.

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Le Ministre chargé des Finances statue dans un délai de cinq mois sur les états de cotes
irrécouvrables.

Art.69.‐ Le montant des cotes indûment imposées ou irrécouvrables admises en non‐


valeur fait l’objet de certificats de dégrèvement dans les conditions prévues à l’article 65
du présent décret.

Si au‐delà des délais fixés aux articles 67 et 68 du présent décret aucune réponse n’a été
reçue par le comptable principal ou le supérieur hiérarchique concerné, les cotes
indûment imposées ou les cotes irrécouvrables en cause sont réputées admises en non‐
valeur.

Le comptable de rattachement constate dans ses écritures le montant des cotes admises
en non‐valeur.

En cas de rejet, le comptable principal a la faculté de porter l’affaire devant la juridiction


compétente.

Paragraphe 2 ‐ Restes à recouvrer

Art.70.‐ Au premier jour de la deuxième année suivant l’année financière de


rattachement, les comptables chargés du recouvrement adressent aux comptables
principaux de rattachement une situation détaillée des restes à recouvrer de leur poste.

Cette situation est mise à jour trimestriellement.

A la fin du premier trimestre de la troisième année suivant celle de rattachement, le


comptable principal de rattachement dresse un état détaillé des restes à recouvrer par
poste comptable de son ressort.

Le Ministre chargé des Finances peut, dans un délai de quatre mois, autoriser le
comptable principal de rattachement à réduire d’autant ses prises en charge.

Art.71.‐ Au plus tard à la fin de la troisième année suivant l’année financière de


rattachement, la responsabilité du comptable principal est engagée à raison des sommes
qui n’auraient pas été recouvrées ou admises régulièrement en non‐valeur ou en
réduction, sauf recours contre les comptables secondaires chargés du recouvrement. Il
est ainsi tenu de solder lesdites sommes de ses deniers personnels.

Le comptable principal dont la responsabilité a été engagée peut revendiquer le bénéfice


du sursis, de la décharge ou de la remise dans les conditions prévues par la
réglementation en vigueur.

Le comptable qui a versé de ses deniers personnels les sommes ainsi mises à sa charge
est subrogé dans les droits et recours du Trésor.

Pour l’application des précédentes dispositions, l’année financière de rattachement est


celle au cours de laquelle se situe la date de mise en recouvrement du rôle.

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Paragraphe 3 ‐ Mutation de comptables

Art.72.‐ En cas de mutation de comptables chargés du recouvrement, le comptable


entrant est responsable du recouvrement de la totalité des impôts assignés dans le poste
sous réserve des sommes que son prédécesseur aurait dû solder de ses deniers.

Toutefois, le comptable entrant dispose d’un délai de six mois à compter de son
installation pour formuler des réserves motivées à l’encontre de la gestion de son
prédécesseur.

Ces réserves approuvées par le comptable principal ou, en cas de contestation du


comptable sortant, par le Directeur chargé de la Comptabilité publique, ont pour effet de
dégager sa responsabilité pécuniaire en ce qui concerne l’apurement des cotes
concernées.

Le comptable sorti de fonctions endosse à nouveau la responsabilité de l’apurement des


cotes en cause ; il doit en être informé par le comptable principal.

Malgré ce partage des responsabilités entre les comptables entrant et sortant, le


comptable entrant est tenu de justifier, sous contrôle hiérarchique, de toutes diligences
propres à assurer l’apurement des rôles pris en charge dans ses écritures.

Art.73.‐ En cas de mutation de comptables principaux, le paiement des sommes, au titre


des impôts non recouvrés à la fin de la troisième année suivant l’année financière au
cours de laquelle les rôles ou les titres de perception ont été pris en charge, incombe au
comptable principal en fonction à la fin du premier semestre de l’année en cours.

Section 3 ‐ Impôts indirects et autres droits et taxes perçus sur liquidation

Art.74.‐ Chaque comptable chargé du recouvrement des droits perçus sur liquidation
dresse à la clôture de l’année financière, le relevé nominatif des sommes non recouvrées
indiquant, pour chaque somme, les motifs du défaut de recouvrement. Il les transmet au
chef de service concerné et y joint, s’il y a lieu, les pièces justificatives.

Au moyen des relevés et pièces susmentionnés, les chefs de service établissent :


 un bordereau des sommes dont le comptable devra être déchargé ;
 un bordereau des sommes qui doivent être mises à sa charge ;
 un bordereau des sommes qui sont susceptibles d’un recouvrement ultérieur.

Les deux premiers sont soumis au Ministre chargé des Finances, qui statue dans les trois
mois sur les responsabilités, sauf recours à la juridiction compétente.

Un exemplaire du bordereau de décharge approuvé par l’autorité compétente justifie la


réduction des prises en charge chez le comptable principal concerné.

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Section 4 ‐ Taxes pour services rendus, produits du domaine, amendes et


condamnations pécuniaires

Sous‐section 1 ‐ Taxes pour services rendus et produits du domaine

Art.75.‐ Les taxes pour services rendus et les produits du domaine sont liquidés et
perçus selon le régime des droits constatés ou le régime des droits au comptant dans les
conditions prévues par le Code du Domaine de l’Etat, le Code forestier, les lois et
règlements spéciaux aux services ou établissements concernés.

Les bordereaux de versement des taxes et les états de produits des organismes visés au
précédent alinéa justifient de la recette chez le comptable de rattachement.

Tous les mois, le comptable de rattachement dresse un état récapitulatif des droits
constatés et des recettes recouvrées et le transmet au Ministre chargé des Finances ou
son délégué pour régularisation.

Sous‐section 2 ‐ Amendes et condamnations pécuniaires

Art.76.‐ Les amendes pénales, civiles et administratives, les confiscations, réparations,


restitutions, dommages‐intérêts, frais ayant le caractère de réparations et intérêts
moratoires ainsi que les frais de justice sont liquidés sur la base des textes législatifs et
réglementaires régissant chaque catégorie et des décisions judiciaires ou
administratives qui les ont prononcés.

Art.77.‐ Les droits de timbre et d’enregistrement afférents aux amendes et


condamnations pécuniaires sont pris en charge par le comptable principal compétent et
recouvrés en même temps que lesdites amendes et condamnations.

Le titre de perception qui est constitué, suivant le cas, par l’extrait de jugement ou la
décision administrative est transmis au comptable principal du Trésor concerné ou au
supérieur hiérarchique du comptable chargé du recouvrement.

Art.78.‐ Le montant des amendes et pénalités infligées par l’Etat ou les autres
organismes publics à un fournisseur ou à un entrepreneur de travaux au titre d’un
marché public est repris par la voie de précompte sur le premier paiement dû à
l’intéressé. Celui‐ci conserve la faculté de se libérer par un versement direct à la caisse
du comptable chargé du recouvrement.

Si le débiteur fait opposition en justice au recouvrement par voie de précompte sur les
sommes qui lui sont dues, le comptable transmet le dossier au représentant légal chargé
de défendre l’Etat ou l’organisme public devant les tribunaux compétents.

Art.79.‐ Le recouvrement des amendes pécuniaires dues par les détenus peut être
effectué par prélèvement sur leur pécule. Les condamnés peuvent, dans les conditions
prévues par la loi, faire l’objet de contrainte par corps.

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Art.80.‐ Les amendes forfaitaires pour contraventions de police concernant la


circulation perçues directement par les agents verbalisateurs sont reversées à la caisse
des comptables directs du Trésor dans les conditions prévues par la réglementation en
vigueur.

Section 5 ‐ Autres recettes

Art.81.‐ Les créances de l’Etat autres que celles régies par les sections 2, 3 et 4 du
présent chapitre font l’objet d’ordres de recette émis par l’ordonnateur. Les ordres de
recettes sont rendus exécutoires par les ordonnateurs qui les ont émis. Ils sont à cet effet
revêtus de la formule exécutoire, datés et signés par les ordonnateurs.

Les ordonnateurs délégués et les ordonnateurs secondaires sont autorisés à ne pas


émettre les ordres de recette correspondant aux créances dont le montant initial en
principal est inférieur à un minimum fixé par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Art.82.‐ Les ordres de recette sont transmis pour prise en charge et recouvrement au
comptable principal compétent.

Le débiteur en est informé immédiatement par l’ordonnateur par la voie d’un avis
indiquant le montant et l’origine de la dette à payer.

Comme en matière d’impôts directs, les ordres de recette peuvent être recouvrés par
voie de poursuites conformément aux dispositions en vigueur.

Art.83.‐ Il est procédé à l’apurement des restes à recouvrer comme indiqué à l’article 74
du présent décret.

Des remises totales ou partielles peuvent être accordées à titre gracieux aux redevables
par le Ministre chargé des Finances.

Chapitre 2 ‐ Les opérations de dépenses

Section 1 ‐ Dispositions générales

Art.84.‐ Les dépenses de l’Etat sont autorisées par l’Assemblée nationale. Celles des
autres organismes publics sont autorisées par leur conseil d’administration ou organes
délibérants en tenant lieu.

Les dépenses sont engagées, liquidées et ordonnancées avant d’être payées.

L’engagement, la liquidation et l’ordonnancement constituent la phase administrative de


la dépense publique alors que le paiement en constitue la phase comptable.

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L’engagement, la liquidation ou l’ordonnancement peuvent être concomitants pour


certaines dépenses dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des
Finances.

Toutefois, en application des articles 95 et 96 ci‐après, certaines catégories de dépenses


limitativement énumérées peuvent, dans les conditions prévues par les textes en
vigueur, être payées avant ordonnancement. Elles doivent faire l’objet d’un
ordonnancement de régularisation.

Section 2 ‐ L’engagement

Art.85.‐ L’engagement est l’acte par lequel l’Etat ou un autre organisme public crée ou
constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge. Au plan
comptable, l’engagement consiste à affecter des crédits au paiement de la dépense.

Seuls les ordonnateurs peuvent, dans les formes et sous les conditions prévues par les
lois et règlements, engager des dépenses à la charge de l’Etat ou des organismes publics.

Ils ne peuvent procéder à aucun recrutement au‐delà des effectifs et des emplois
autorisés par la loi de finances.

Art.86.‐ Les engagements de dépenses de l’Etat sont justifiés, concernant :


 les frais de personnel, par les textes législatifs ou réglementaires et les contrats
relatifs au régime des soldes et indemnités, par les décisions prises concernant la
situation de chaque agent ou les missions de travaux dont il est chargé ;
 les achats de fournitures et l’exécution de travaux ou services, par l’établissement
d’une commande ou la passation d’un marché ;
 les opérations immobilières, par la passation d’un contrat ou par la décision
d’expropriation ou la décision qui en autorise le paiement ;
 les subventions et secours, par les décisions des ordonnateurs ;
 les transferts, par les décisions des ordonnateurs ;
 les frais de gestion, par les décisions des administrateurs qualifiés ;
 les charges résultant des opérations de trésorerie, par les décisions du Ministre
chargé des Finances ;
 les autres dépenses, par les actes intervenus en vertu des textes législatifs ou
réglementaires.

Art.87.‐ L’engagement doit rester dans la limite des autorisations budgétaires et


demeurer subordonné aux autorisations, avis ou visas prévus par les lois et règlements.

Les engagements de dépenses ordinaires stipulent l’exécution du service au plus tard le


31 décembre de la même année.

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Section 3 ‐ La liquidation

Art.88.‐ La liquidation est l’opération qui consiste à constater et à arrêter les droits du
créancier.

Constater les droits du créancier consiste à vérifier que sa créance existe et qu’elle est
exigible.

Arrêter les droits du créancier consiste à fixer le montant exact de sa créance. La


liquidation ne peut être faite qu’au vu des titres et pièces justifiant les droits acquis par
les créanciers.

En ce qui concerne les fournitures, services et travaux, ces titres et pièces sont
constitués notamment par les marchés, les mémoires ou factures en original détaillant
les livraisons, services ou travaux effectués et les procès‐verbaux de réception signés
par les comptables matières, les ordonnateurs, les contrôleurs budgétaires et
éventuellement par les responsables des services techniques dans le cadre de la
réglementation en vigueur.

Art.89.‐ Sauf les cas d’avances ou de paiements préalables autorisés par les lois ou
règlements, les services chargés de la liquidation ne peuvent arrêter les droits des
créanciers, y compris pour ce qui concerne les acomptes sur marché de travaux et
fournitures, qu’après constatation du service fait.

Art.90.‐ La liquidation est faite :


 soit à la demande des créanciers, sur justifications produites par eux ou, dans leur
intérêt, par les agents administratifs habilités ;
 soit d’office, lorsque l’agent chargé de la liquidation dispose des éléments
nécessaires et y est autorisé par les lois et règlements.

Art.91.‐ La production par les créanciers de leurs titres justificatifs ne s’effectue


valablement que par l’envoi par voie postale ou assimilée ou le dépôt de l’original au
service de l’ordonnateur.

Tout créancier de l’Etat ou des autres organismes publics a le droit de se faire délivrer
un document énonçant la date de sa demande en liquidation et les pièces produites à
l’appui.

Art.92.‐ Les titres de liquidation doivent établir la preuve des droits acquis au
créancier ; ils sont rédigés conformément aux règlements et déterminés d’après les
bases suivantes :
 dépenses de personnel : états nominatifs datés, arrêtés en toutes lettres et signés,
énonçant le grade ou l’emploi, la situation de famille, la période du service et le
décompte détaillé des sommes dues ;
 dépenses de fournitures, de services et de travaux : factures, mémoires ou
décomptes datés, arrêtés en toutes lettres et signés, et comportant la certification du
service fait et la mention de liquidation, soit sur les pièces elles‐mêmes, soit en cas

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d’utilisation de procédés informatiques de comptabilisation, sur les titres de


créances ou de certification ;
 dans les deux cas suivant les besoins : arrêtés, décisions, conventions ou marchés, et,
en général, toutes pièces justifiant les factures ou états ci‐dessus.

Art.93.‐ Les factures et états visés à l’article 92 peuvent être arrêtés en chiffres lorsque
cet arrêté est effectué au moyen d’appareils donnant des garanties d’inscription au
moins égales à celles de l’inscription en toutes lettres.

Ces factures et états peuvent également être dématérialisés dans les conditions fixées
par le Ministre chargé des Finances.

Section 4 ‐ L’ordonnancement

Art.94.‐ L’ordonnancement est l’acte administratif par lequel, conformément aux


résultats de la liquidation, l’ordre est donné par l’ordonnateur au comptable public de
payer la dette de l’Etat ou celle des autres organismes publics.

Il est matérialisé par l’établissement d’un mandat de paiement.

Art.95.‐ L’ordonnancement peut également intervenir à titre de régularisation en vue de


prescrire à un comptable principal d’imputer définitivement dans ses écritures des
opérations effectuées à titre provisoire par lui‐même ou par l’intermédiaire d’autres
comptables ou de régisseurs d’avances.

Art.96.‐ Les catégories de dépenses payables sans ordonnancement préalable sont


fixées par décret. Celui‐ci peut également charger les comptables d’effectuer eux‐mêmes
la liquidation de ces dépenses.

Art.97.‐ Dans le cadre du contrôle de la régularité des pièces justificatives de dépenses,


les comptables peuvent réclamer aux ordonnateurs des certificats administratifs ou
pièces justificatives complémentaires.

Art.98.‐ Les mandats de paiement sont assignés sur la caisse des comptables
compétents en raison de leurs attributions fonctionnelles et territoriales.

Le montant de chaque pièce justificative des mandats de paiement doit être énoncé non
seulement en chiffres, mais aussi en toutes lettres, exception faite pour les opérations
traitées par procédé informatique.

Les ratures, altérations, surcharges et renvois doivent être approuvés et signés par ceux
qui ont arrêté les pièces justificatives et mandats de paiement.

L’usage d’une griffe est interdit pour toute signature à apposer sur les mandats de
paiement et pièces justificatives.

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Art.99.‐ Les mandats de paiement ne peuvent être émis que dans la limite des crédits
ouverts, sous réserve de leur caractère évaluatif. Ils doivent énoncer l’année, l’objet, le
bénéficiaire ainsi que l’imputation budgétaire de la dépense.

Art.100.‐ L’année financière de rattachement du mandat de paiement est, quelle que soit
la date des opérations qu’il retrace, celle au cours de laquelle le mandat est payé par le
comptable assignataire.

Toutefois, la régularisation des dépenses de l’année financière précédente est,


conformément aux dispositions réglementaires, effectuée au titre de ladite année.

Section 5 ‐ Le paiement

Art.101.‐ Le paiement est l’acte par lequel l’Etat ou tout autre organisme public se libère
de sa dette.

Sous réserve des exceptions prévues par les lois et règlements, les paiements ne peuvent
intervenir avant l’échéance de la dette, l’exécution du service, la décision individuelle
d’attribution de subvention, d’allocation ou d’avance.

Art.102.‐ Lorsque, à l’occasion des contrôles prévus en matière de dépenses à l’article


34, des irrégularités sont constatées par les comptables, ceux‐ci sont tenus de refuser le
visa de la dépense.

Les comptables sont tenus d’adresser aux ordonnateurs une déclaration écrite et
motivée de leurs refus de paiement, accompagnée des pièces rejetées.

En cas de désaccord persistant, l’ordonnateur principal peut réquisitionner le


comptable. Il peut éventuellement recueillir l’avis consultatif du Ministre chargé des
Finances.

Dans ce cas le comptable procède au paiement de la dépense et annexe au mandat une


copie de sa déclaration de rejet et l’original de l’acte de réquisition qu’il a reçu.

Une copie de la réquisition et une copie de la déclaration de rejet sont transmises à la


Cour des Comptes et au Ministre chargé des Finances et publiées dans les formes et
conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Par dérogation aux dispositions du précédent alinéa, les comptables ne peuvent déférer
à l’ordre de payer de l’ordonnateur principal dès lors que le refus de visa est motivé par :
 l’absence de justification du service fait, sauf pour les avances et les subventions ;
 le caractère non libératoire du paiement.

Lorsque le comptable obtempère à l’ordre de payer de l’ordonnateur, en dehors des cas


ci‐dessus, il cesse d’être personnellement et pécuniairement responsable de la dépense
en cause. La responsabilité est transférée à l’ordonnateur.

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Art.103.‐ Les règlements de dépenses sont faits soit par remise d’espèces ou de chèques,
soit par virement bancaire ou postal dans les conditions fixées par la réglementation
régissant la matière.

Les règlements de dépenses peuvent également être faits par télépaiement dans les
conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances.

Art.104.‐ Le paiement des dépenses par virement à un compte bancaire ou postal est
obligatoire pour tout règlement supérieur à un montant fixé par la réglementation en
vigueur.

Dans tous les cas, il est obligatoire, quel que soit le montant de la créance, pour tout
règlement à effectuer au profit de créanciers inscrits au Registre du Commerce et du
Crédit mobilier ou au Registre des Métiers ou de personnes morales de droit public ou
privé.

Art.105.‐ Lorsque, à la demande des intéressés et en respect de la réglementation en


vigueur, le paiement est effectué par un mode de règlement qui génère des frais, ceux‐ci
sont déduits du montant des sommes dues.

Art.106.‐ Les chèques sur le Trésor sont soumis à la législation sur le chèque.

Les chèques non barrés sont payables sans frais sur l’ensemble du territoire aux
guichets des comptables directs du Trésor. Ils peuvent être encaissés aux guichets de
tout autre établissement financier dans les conditions admises par la réglementation
bancaire.

Art.107.‐ Les comptables publics sont chargés, sous leur responsabilité et


conformément aux lois et règlements, de vérifier les droits et qualités des parties
prenantes et la régularité de leurs acquits et, à cet effet, d’exiger la production de toutes
justifications utiles.

Art.108.‐ Le paiement est libératoire s’il a été effectué selon l’un des modes de
règlement prévus à l’article 103 du présent décret au profit de la personne capable de
donner valablement quittance, soit en qualité de créancier, soit en qualité de
mandataire, d’ayant droit ou d’ayant cause dudit créancier, conformément aux lois et
règlements en vigueur.

Art.109.‐ Tout agent qui procède au paiement doit, sous sa responsabilité, s’assurer du
caractère libératoire de l’acquit qui lui est donné.

En cas de paiement à des ayants droit ou représentants de créanciers, il est seul chargé
de vérifier, sous sa responsabilité et conformément aux lois et règlements, les droits et
les qualités de ces parties prenantes et la régularité de leurs acquits.

Les dispositions relatives à l’acquit à fournir par les parties prenantes en cas de
paiement en espèces sont fixées par instruction du Ministre chargé des Finances.

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Art.110.‐ Les agents qui procèdent au paiement doivent également, sous leur
responsabilité, certifier ou faire certifier par ceux qui paient en leurs lieu et place, sur les
livrets de paiement des corps de troupe, unités, organes ou établissements, administrés
comme tels, toutes les sommes payées à quelque titre que ce soit.

Art.111.‐ Les paiements faits pour le compte d’un comptable assignataire ne peuvent
être valablement effectués que sur présentation du titre de règlement revêtu du visa de
ce comptable.

Ce visa et l’acquit régulier de la partie prenante suffisent pour dégager la responsabilité


de l’agent qui a effectué des paiements de cette nature.

Art.112.‐ Lorsque le créancier de l’Etat ou de tout autre organisme public refuse de


recevoir le paiement, la somme correspondante est consignée dans l’attente du
règlement du litige.

Art.113.‐ Toutes oppositions ou autres significations ayant pour objet d’arrêter un


paiement doivent être faites, sous peine de nullité, entre les mains du comptable
assignataire de la dépense, et pour des créances expressément désignées.

A défaut, pour le saisissant ou l’opposant, de remplir les formalités prescrites en la


matière par la réglementation en vigueur, l’opposition sera réputée non avenue.

En cas de refus de paiement par opposition ou saisie, ce comptable est tenu de remettre
au porteur du titre de paiement une déclaration écrite énonçant les nom et domicile élu
de l’opposant ou du saisissant et les causes de l’opposition ou de la saisie.

Art.114.‐ Conformément aux dispositions de la loi organique relative aux lois de


finances, sont prescrites au profit de l’Etat, toutes créances de tiers qui n’ont pas été
payées dans un délai de quatre ans à partir du premier jour de l’année suivant celle au
cours de laquelle les droits ont été acquis.

Les conditions d’interruption, de suspension ou d’exemption du cours de la prescription


sont régies par la réglementation en vigueur.

Section 5 ‐ Dispositions spéciales à certaines opérations et à certains services

Sous‐section 1 ‐ Cessions ou prêts entre services publics

Art.115.‐ Les cessions ou prêts de biens meubles de toute nature intervenant entre
services de l’Etat, et des autres organismes publics donnent lieu à ordre de mouvement
avant leur exécution par dérogation aux dispositions de l’article 94 du présent décret.

Si leur montant ne peut être déterminé exactement qu’après exécution, il est procédé à
l’ordonnancement d’une provision au vu d’un état évaluatif des frais de toute nature à
prévoir, établi par le service cédant et approuvé par le service cessionnaire. Le
règlement définitif est effectué dès l’établissement des pièces justificatives.

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Art.116.‐ Le règlement des cessions ou prêts visés à l’article 115 du présent décret ne
donne lieu à rétablissement de crédits au profit du chapitre cédant que dans les cas où
ce rétablissement a été expressément autorisé par le Ministre chargé des Finances.

Sous‐section 2 ‐ Imputation des ordres de recette

Art.117.‐ Les sommes payées indûment ou à titre provisoire sur crédits budgétaires
sont recouvrées sur ordres de recette.

Un arrêté du Ministre chargé des Finances fixe les conditions dans lesquelles les
restitutions ainsi obtenues donnent lieu à rétablissement de crédits. Celui‐ci ne peut être
opéré que dans le cadre d’une même gestion.

Sous‐section 3 ‐ Dispositions spéciales à certains services

Art.118.‐ Les règles relatives à l’engagement, à la liquidation, à l’ordonnancement et au


paiement sont applicables à l’ensemble des dépenses publiques de l’Etat.

Toutefois, des modifications portant sur des points particuliers peuvent y être apportées
par décret pris sur la proposition du Ministre chargé des Finances et éventuellement, du
Ministre intéressé, pour ce qui concerne :
 les dépenses effectuées sur crédits spéciaux ;
 les dépenses des corps de troupe, unités, organes ou établissements administrés
comme tels ;
 les dépenses en capital effectuées sur ressources extérieures.

Chapitre 3 ‐ Les opérations de trésorerie

Section 1 ‐ Dispositions générales

Art.119.‐ Sont définis comme opérations de trésorerie tous les mouvements de


numéraires, de valeurs mobilisables, de comptes de dépôts, de comptes courants et de
comptes de créances et de dettes à court, moyen et long termes.

Les opérations de trésorerie comprennent :


 les opérations d’encaissement et de décaissement ;
 l’approvisionnement et le dégagement en fonds des caisses publiques ;
 l’escompte, la mise en pension et l’encaissement des traites et obligations émises au
profit de l’Etat dans le cadre de la réglementation en vigueur ;
 la gestion des fonds déposés par les correspondants et les opérations faites pour leur
compte ;
 les tirages sur financements extérieurs, l’émission, la conversion, la gestion et le
remboursement des emprunts publics à court, moyen et long termes ;
 l’encaissement des produits des cessions d’actifs ;

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 les placements des excédents de trésorerie.

Art.120.‐ Les opérations de trésorerie sont exécutées exclusivement par les comptables
publics soit à leur propre initiative, soit sur l’ordre ou à la demande des tiers qualifiés
pour leur compte.

Les opérations de trésorerie sont décrites pour leur totalité et sans contraction entre
elles.

Art.121.‐ Les fonds détenus par les comptables publics sont gérés selon le principe de
l’unité de caisse. Ce principe s’applique à toutes les disponibilités des comptables quelle
qu’en soit la nature. Il entraîne l’obligation de comptabiliser à un seul compte financier
toutes les disponibilités correspondant à sa nature.

Les fonds appartenant à l’Etat et aux autres organismes publics sont insaisissables par
les tiers.

Art.122.‐ Un poste comptable dispose, sauf dérogation expresse du Ministre chargé des
Finances, d’une seule caisse, d’un seul compte courant bancaire, d’un seul compte
courant postal et d’un compte de monnaie électronique.

L’unité de trésorerie est le principe selon lequel le Trésor a un seul compte ouvert à la
Banque centrale, dans lequel toutes les ressources de l’Etat sont déposées et duquel tous
les décaissements sont effectués.

Art.123.‐ Les charges et produits résultant de l’exécution des opérations de trésorerie


sont imputés aux comptes budgétaires.

Art.124.‐ Le Ministre chargé des Finances fixe les conditions de la participation des
banques ou autres établissements financiers à l’exécution des opérations de trésorerie.

Section 2 ‐ Disponibilités et mouvements de fonds

Art.125.‐ Seuls les comptables deniers et valeurs sont habilités à manier les fonds du
Trésor public.

Ces fonds, y compris les ressources extérieures mobilisées au titre des projets, sont
déposés dans un compte unique du Trésor public ouvert dans les livres de la BCEAO.

Toutefois, le Ministre chargé des Finances peut autoriser l’ouverture de comptes :


 sur le territoire national, dans une banque commerciale, pour y loger les fonds du
Trésor public, y compris les ressources extérieures ;
 sur le territoire national, à la BCEAO ou dans une banque commerciale pour y
déposer les fonds mobilisés dans le cadre de conventions de financement des
bailleurs de fonds. Dans ce cas, la convention prévoit les modalités de gestion desdits
comptes ;
 sur le territoire national, dans des banques commerciales situées dans des localités
non desservies par des agences de la BCEAO ;

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 à l’étranger, dans les institutions financières.

Les subventions, dons, et autres concours alloués par l’Etat aux établissements publics,
aux agences et aux autres organismes publics similaires ou assimilés sont domiciliés
dans les comptes de dépôt ouverts au Trésor.

Art.126.‐ Les agents de l’Etat et des autres organismes publics ne peuvent se faire ouvrir
ès qualité un compte de disponibilités que sur autorisation expresse du Ministre chargé
des Finances.

Tout compte ouvert en violation des dispositions de l’alinéa précédent fait encourir à
son titulaire la responsabilité de comptable de fait.

Art.127.‐ Les conditions d’ouverture et de fonctionnement des comptes de


disponibilités ouverts au nom des comptables de l’Etat sont fixées par le Ministre chargé
des Finances.

Art.128.‐ Les plafonds des encaisses des comptables publics et des régisseurs, ainsi que
les conditions et délais de leur dégagement, sont fixés par arrêté du Ministre chargé des
Finances.

De même, la limitation de l’actif des comptes courants postaux des comptables publics
est fixée par le Ministre chargé des Finances.

Art.129.‐ Hormis les mouvements de numéraire nécessités par l’approvisionnement et


le dégagement des caisses des comptables publics, tout autre mouvement entre
comptables publics est réalisé par virement de compte.

Le Ministre chargé des Finances peut prescrire aux comptables ou aux correspondants
du Trésor toute procédure susceptible de simplifier les opérations de règlement ou d’en
réduire les délais.

Section 3 ‐ Traites et obligations

Art.130.‐ Les comptables publics présentent à l’encaissement les traites et obligations


qu’ils détiennent.

Le Trésorier général est habilité, dans les conditions fixées par la réglementation en
vigueur, à escompter ou mettre en pension auprès de l’institut d’émission les traites et
obligations cautionnées reçues par ces comptables.

Section 4 ‐ Correspondants

Art.131.‐ Les correspondants du Trésor sont les organismes et particuliers qui, soit en
application des lois et règlements, soit en vertu de conventions, déposent à titre
obligatoire ou facultatif, des fonds au Trésor ou sont autorisés à procéder à des

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opérations de recettes et de dépenses par l’intermédiaire des comptables directs du


Trésor.

Art.132.‐ Le Ministre chargé des Finances fixe les conditions d’ouverture ou de


fonctionnement des comptes ouverts au nom des correspondants ainsi que le taux et le
mode de liquidation de l’intérêt qui peut, éventuellement, leur être alloué.

Sauf autorisation donnée par le Ministre chargé des Finances, il ne peut être ouvert
qu’un seul compte au Trésor par correspondant.

Les comptes ouverts au Trésor au nom des correspondants ne peuvent pas présenter de
découvert.

Section 5 ‐ Emprunts

Art.133.‐ Aucune dette de l’Etat ne peut être contractée sous forme de souscription de
rente perpétuelle, d’emprunt à court, moyen et long termes, ou sous forme
d’engagements payables à terme ou par annuités, aucune opération de conversion de la
dette publique ne peut être opérée, qu’en vertu de la loi de finances.

Art.134.‐ Les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat sont fixées par
décret pris sur le rapport du Ministre chargé des Finances.

Art.135.‐ Les créances résultant d’un emprunt de l’Etat donnent lieu soit :
 à la remise d’un titre au souscripteur ou bénéficiaire ;
 à une inscription au crédit d’un compte courant de titres dans les conditions fixées
par décret pris sur proposition du Ministre chargé des Finances.

Sauf dérogations prévues par la loi, les titres sont établis, à la demande du souscripteur
ou du bénéficiaire, sous forme au porteur ou nominative. Sous la même réserve, les
titres sont cessibles, négociables et peuvent faire l’objet d’une conversion au nominatif
ou au porteur.

Les titres d’emprunt ne peuvent être délivrés aux souscripteurs avant que ceux‐ci ne se
soient libérés de la totalité de leur souscription.

Art.136.‐ Dans le cadre de l’autorisation donnée annuellement par la loi de finances, le


Ministre chargé des Finances peut créer et placer dans le public et auprès des banques et
organismes divers, des valeurs du Trésor portant intérêt.

Les conditions d’émission des valeurs du Trésor et le taux d’intérêt alloué sont fixés par
arrêté du Ministre chargé des Finances.

Art.137.‐ Les valeurs du Trésor sont émises au porteur. Elles peuvent être mises à ordre
et domiciliées sous la forme anonyme dans les conditions fixées par arrêté du Ministre
chargé des Finances.

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Ces valeurs peuvent être barrées ; elles sont alors remboursables dans les conditions
prévues par la réglementation des chèques barrés.

Art.138.‐ La conversion de la dette publique ne peut être opérée que conformément aux
autorisations données par une loi de finances.

Les titres d’emprunt émis par l’Etat qui sont détériorés, perdus ou volés peuvent être
frappés d’opposition, remplacés ou remboursés dans les conditions fixées par la
réglementation.

Section 6 ‐ Opérations sur le patrimoine

Art.139.‐ Le patrimoine financier de l’Etat est l’ensemble des actifs financiers détenus, à
savoir les espèces, les dépôts à vue et à terme, les valeurs mobilières ou les créances sur
les tiers.

Le patrimoine non financier est l’ensemble des biens corporels et incorporels


appartenant à l’Etat.

Art.140.‐ La gestion du patrimoine non financier de l’Etat relève de la compétence de


chaque ordonnateur dans la limite de la part existant dans son ministère ou institution,
sous réserve des pouvoirs des autorités chargées du patrimoine non financier.

Les modalités de prise en charge, d’emploi et de conservation des biens et des matières,
des objets et des valeurs, les règles de classement et d’évaluation des divers éléments du
patrimoine mobilier et immobilier et des stocks, les limites dans lesquelles doivent être
contenus les taux d’amortissement ou les provisions pour dépréciation, les modalités de
réévaluation ainsi que les conditions de réforme et de cession des biens durables du
patrimoine sont fixées par les lois et règlements.

Art.141.‐ Les biens corporels et incorporels appartenant à l’Etat ou à tout autre


organisme public doté d’un comptable public sont insaisissables.

Chapitre 7 ‐ Opérations de régularisation et justifications

Art.142.‐ Pour le paiement des dépenses autres que celles de personnel se rapportant à
des droits constatés au cours de la gestion qui s’achève, les mandats émis jusqu’au 31
décembre de l’année et ceux de régularisation émis durant la période complémentaire
fixée pour la clôture sont pris en compte au titre du budget de l’année.

La période complémentaire s’étale jusqu’au :


 10 janvier de l’année suivante pour les comptables secondaires de l’Etat ;
 20 janvier de l’année suivante pour les comptables principaux et pour les opérations
désignées par un arrêté du Ministre chargé des Finances ;
 31 janvier de l’année suivante pour le Directeur des comptes publics.

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Art.143.‐ Les opérations de régularisation concernent :


 l’imputation définitive de recettes ou de dépenses déjà constatées en écritures,
notamment à des comptes d’imputation provisoire ;
 la modification d’une écriture erronée ;
 le règlement par la procédure de rétablissement de crédits des cessions consenties à
un service de l’Etat par un autre service relevant du budget général ou d’un budget
annexe ;
 l’emploi des reversements de fonds consécutifs à la restitution au Trésor de sommes
payées indûment ou à titre provisoire lorsque cet emploi a pour objet de rétablir les
crédits correspondants.

Art.144.‐ Les opérations visées à l’article 143 du présent décret peuvent être constatées
en écritures complémentaires au 31 décembre de l’année suivant les délais prévus à
l’article 142 du présent décret.

Art.145.‐ Les opérations de fin d’année et d’inventaire ainsi que les régularisations
prévues par la loi de règlement sont prises en compte au titre de l’année précédente
jusqu’à la date de clôture du Compte général de l’Administration des finances fixée par le
Ministre chargé des Finances.

Art.146.‐ Les pièces justificatives des opérations de recettes, de dépenses, de trésorerie


et de patrimoine, sont précisées dans une nomenclature établie par arrêté pris par le
Ministre chargé des Finances, après avis de la Cour des Comptes.

Ces pièces peuvent être dématérialisées.

Elles sont produites à l’appui des comptes de gestion adressés à la Cour des Comptes ou
tenues à sa disposition pendant toute la durée de ses investigations.

Lorsqu’elles sont conservées par les comptables publics, elles ne peuvent être détruites
avant l’examen des comptes concernés ou avant la durée de prescription applicable à
l’opération.

La durée de conservation des pièces justificatives est de dix ans.

Les comptes de gestion peuvent être dématérialisés dans les conditions fixées par arrêté
du Ministre chargé des Finances pris, après avis de la Cour des Comptes.

Art.147.‐ En cas de perte, de vol, de destruction ou de détérioration de pièces


justificatives remises aux comptables, ceux‐ci se font établir un certificat de perte
transmis au comptable supérieur qui peut autoriser le comptable subordonné à
pourvoir au remplacement des pièces sous forme de duplicata. Le comptable supérieur
dans la même situation doit requérir l’autorisation du Directeur chargé de la
Comptabilité publique.

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Titre 4 ‐ Comptabilité et comptes de l’Etat

Chapitre 1 ‐ Dispositions générales

Art.148.‐ La comptabilité de l’Etat a pour objet la description de ses opérations


financières.

A cet effet, elle est organisée en vue de permettre :


 l’information des autorités de contrôle et de gestion ;
 la connaissance et le contrôle des opérations budgétaires et des opérations de
trésorerie ;
 la connaissance de la situation du patrimoine ;
 la détermination des résultats annuels ;
 le calcul du prix de revient, du coût et du rendement de l’activité des services ;
 l’intégration des opérations dans la comptabilité économique nationale ;
 les analyses économiques et financières en vue de l’établissement de ratios et
tableaux de bord.

Art.149.‐ La comptabilité de l’Etat concerne :


 toutes les opérations rattachées au budget de l’année en cause jusqu’à la date de
clôture de ce budget ;
 toutes les opérations de trésorerie et les opérations sur le patrimoine faites au cours
de l’année ainsi que les opérations de régularisation.

Les comptes de l’Etat sont arrêtés à la fin de la période d’exécution du budget par les
ordonnateurs en ce qui concerne la comptabilité budgétaire et la comptabilité des
matières, et par les comptables publics en ce qui concerne la comptabilité générale de
l’Etat.

Art.150.‐ La comptabilité de l’Etat et des autres organismes publics comprend une


comptabilité budgétaire, une comptabilité générale de l’Etat tenue par les comptables
publics et, selon les besoins et les caractères propres à l’Etat ou aux autres organismes
publics, une comptabilité analytique des coûts, une comptabilité des matières, valeurs et
titres.

Chapitre 2 ‐ La comptabilité budgétaire

Section 1 ‐ Dispositions générales

Art.151.‐ La comptabilité budgétaire a pour objet de retracer, pour l’exercice concerné,


les opérations d’exécution du budget de l’Etat et des autres organismes publics en
recettes et en dépenses et conformément à la nomenclature de présentation et de vote
du budget ou de l’état des prévisions.

Règlement général sur la Comptabilité publique 35


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Cette comptabilité est renseignée par les comptables publics en ce qui concerne les
encaissements et paiements relatifs aux opérations de recettes et de dépenses.

Elle permet de suivre les liquidations, émissions, prises en charge, recouvrements et


restes à recouvrer en matière de recettes, d’une part, les engagements, liquidations,
ordonnancements, paiements et restes à payer en matière de dépenses, d’autre part.

La comptabilité budgétaire dégage un résultat correspondant à la différence entre les


recettes encaissées et les dépenses payées sur le budget général, les budgets annexes et
les comptes spéciaux du Trésor au titre de l’année considérée.

Art.152.‐ La comptabilité budgétaire tenue par les ordonnateurs couvre la phase


administrative des opérations de recettes et de dépenses. Elle est tenue en partie simple.

Art.153.‐ La période couverte par la comptabilité budgétaire est la gestion couvrant


l’année civile, sans période complémentaire. Une circulaire du Ministre chargé des
Finances fixe les délais‐limites pour l’arrêté des opérations d’engagement, de liquidation
et d’ordonnancement au titre de l’exécution du budget d’une année donnée.

Art.154.‐ Les comptes générés par la comptabilité budgétaire sont constitués des
comptes administratifs établis par les ordonnateurs et consolidés par le Ministre chargé
des Finances, appuyés d’un état de développement des recettes budgétaires et d’un état
de développement des dépenses budgétaires établis par les comptables principaux.

Art.155.‐ La phase administrative de la comptabilité budgétaire décrit toutes les


opérations relatives :
 à la mise en place des crédits budgétaires et, le cas échéant, des autorisations
d’engagement ;
 aux crédits budgétaires mis en réserves ;
 à l’engagement des dépenses ;
 à la liquidation et à l’ordonnancement des recettes et des dépenses.

Il est tenu au niveau de chaque département ministériel et institution constitutionnelle


une comptabilité des crédits ouverts, une comptabilité des engagements, une
comptabilité des liquidations et des ordonnancements.

Art.156.‐ Un ordonnateur ne peut engager, liquider ou ordonnancer, un comptable ne


peut payer une dépense qu’après publication de la loi de finances et des décrets de
répartition au Journal officiel.

Art.157.‐ La comptabilité budgétaire des ordonnateurs de l’Etat est rapprochée de la


comptabilité des comptables assignataires de ces opérations.

Art.158.‐ Les ordonnateurs et les contrôleurs budgétaires suivent l’ensemble des


engagements, des liquidations et des ordonnancements par le moyen des situations
visées aux articles ci‐après.

Règlement général sur la Comptabilité publique 36


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Les comptes administratifs produits par les ordonnateurs principaux sont centralisés
par le Ministre chargé des Finances aux fins de rapprochement avec l’état consolidé
national des recettes budgétaires et des dépenses budgétaires.

Section 2 ‐ Comptabilité des engagements

Art.159.‐ La comptabilité des engagements de dépenses est une comptabilité de


prévisions qui a pour but de fournir à tout moment une évaluation approchée des
dépenses imputables à l’année financière en cours, ou pour ce qui concerne les
autorisations d’engagement, de la période concernée.

Art.160.‐ Les engagements sont établis par imputation budgétaire, dans les formes
prescrites par le Ministre chargé des Finances.

Ils font apparaître :


 la situation des crédits de paiement et, le cas échéant, des autorisations
d’engagement, ainsi que, pour les dépenses de personnel, les plafonds des
autorisations d’emplois ;
 la situation des engagements précédents ;
 la nature et le montant de l’engagement proposé, ainsi que pour les dépenses de
personnel, les plafonds des autorisations d’emplois rémunérés par l’Etat.

Art.161.‐ Les engagements sont soumis au visa préalable du contrôleur budgétaire


compétent.

Aucune dépense ne peut recevoir un commencement d’exécution avant approbation de


l’ordonnateur, excepté les dérogations prévues à l’article 95 du présent décret.

Art.162.‐ Les engagements dont l’exécution n’est pas intervenue au 31 décembre ou


dont l’ordonnancement n’a pas été effectué dans les délais de prise en compte prévus à
l’article 142 du présent décret sont repris en engagement sur les crédits du budget de
l’année suivante dans les conditions prévues par la réglementation en vigueur.

La liste de ces engagements établie, si nécessaire, après réévaluation, le cas échéant, est
visée par l’ordonnateur et le contrôleur budgétaire.

Art.163.‐ Tout ordonnateur est responsable de l’ajustement continu de la comptabilité


de ses engagements aux réalités constatées au fur et à mesure de l’exécution du service
et dès qu’il a connaissance des éléments modifiant ses prévisions antérieures.

Cet ajustement donne lieu à l’établissement, dans les conditions prévues par la
réglementation, d’engagements complémentaires ou de dégagements.

Section 3 ‐ Comptabilité des liquidations et des ordonnancements

Art.164.‐ La comptabilité des liquidations et des ordonnancements comporte deux


composantes :

Règlement général sur la Comptabilité publique 37


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 une composante recette ;


 une composante dépense.

Art.165.‐ La composante destinée à suivre les opérations de recettes est tenue par
l’ordonnateur à l’aide :
 d’un livre journal des droits constatés ;
 d’un livre de compte par nature de recettes ;
 d’un registre des baux et concessions ;
 d’un livre journal des opérations de recettes ;
 d’un registre des comptes de recettes.

Art.166.‐ Le livre journal des droits constatés est destiné à l’enregistrement immédiat et
successif des titres de créances de l’Etat.

Le livre des comptes par nature de recettes est destiné au classement, par imputation
budgétaire, des titres de créances enregistrés au livre‐journal des droits constatés.

Le registre des baux et concessions comporte les principales données financières des
baux et concessions ainsi que les liquidations effectuées.

Le livre journal des opérations de recettes est destiné à l’enregistrement immédiat et


successif des titres de recette émis et de toutes opérations de régularisation les
concernant.

Le registre des comptes de recette est destiné au classement par imputation budgétaire,
de toutes les opérations enregistrées au livre journal.

Art.167.‐ La composante destinée à suivre les opérations de dépenses est tenue par
l’ordonnateur à l’aide :
 d’un carnet‐journal des bons d’engagement ou des bons de commande ;
 d’un registre des marchés et baux ;
 de l’état des effectifs ;
 de la situation générale des crédits établie après chaque émission ;
 de la situation détaillée mensuelle des dépenses ;
 de toute autre situation prescrite par le Ministre chargé des Finances.

Art.168.‐ Le carnet‐journal des bons d’engagement ou bons de commande est destiné à


l’enregistrement, par imputation budgétaire, des engagements, des liquidations et des
ordonnancements.

Le registre des marchés et des baux est destiné à l’enregistrement des principales
données financières des marchés et baux dont le service assure l’administration des
crédits et les règlements effectués.

L’Etat des effectifs est destiné à faire apparaître les agents du service présents à leur
poste pendant le mois.

Règlement général sur la Comptabilité publique 38


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Art.169.‐ Sur instruction du Ministre chargé des Finances, les livres et registres prévus
aux articles 165 et 167 pourront être adaptés à l’utilisation des procédés informatiques
de comptabilisation des opérations de l’Etat.

Art.170.‐ Indépendamment des livres et registres visés aux articles ci‐dessus, les agents
chargés de l’engagement, de la liquidation et de l’ordonnancement tiennent tous carnets
de détail, livres et comptes auxiliaires nécessaires.

Ces livres de comptabilité sont arrêtés en recette et en dépense à la fin de chaque mois
et à la clôture de l’année financière.

Art.171.‐ Au début de chaque mois et à la fin de l’année financière, tout agent


liquidateur de recette établit et adresse au Ministre chargé des Finances et au Ministre
dont il relève une situation précisant par imputation budgétaire, avec rappel des
antérieurs :
 le montant des droits constatés ou liquidés au profit de l’Etat ;
 le cas échéant, le montant des recouvrements effectués.

Art.172.‐ Suivant la périodicité et les formes fixées par instruction du Ministre chargé
des Finances, sont établies et adressées à l’ordonnateur principal compétent les
situations précisant par imputation budgétaire, avec rappel des antérieurs :
 le montant des crédits de paiement et, le cas échéant, des autorisations
d’engagement, répartis ;
 le montant des dépenses engagées ;
 le montant des dépenses liquidées ;
 le montant des dépenses ordonnancées.

Art.173.‐ Tous les mois et à la clôture de l’année financière, il est établi, aux fins de
consolidation, au titre du budget général, de chaque budget annexe ou de chaque compte
spécial du Trésor :
 un état récapitulatif des ordres de recettes faisant ressortir, par imputation
budgétaire, avec rappel des antérieurs, les émissions du mois et les opérations de
régularisation effectuées, transmis par les services compétents au Ministre chargé
des Finances ;
 une situation des mandatements, par chaque ordonnateur principal, faisant ressortir,
par imputation budgétaire, avec rappel des antérieurs, le montant des crédits
répartis, des dépenses engagées, des titres de paiement émis et des opérations de
régularisation effectuées.

Les situations des mandatements sont notifiées au contrôleur budgétaire pour


exploitation et transmission au Ministre chargé des Finances.

Section 4 ‐ Opérations sur autorisations de dépenses

Art.174.‐ Les opérations effectuées au niveau national et à l’étranger sur autorisations


de dépenses sont assignées sur la caisse des comptables publics compétents.

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Art.175.‐ Le service bénéficiaire établit des projets de bons d’engagement dans la limite
des autorisations de dépenses qui lui sont notifiées.

Art.176.‐ L’ordonnateur secondaire contrôle, constate et approuve les engagements par


le visa des bons d’engagement pour certification de la disponibilité des crédits et
l’émission des titres de créances et de certification.

Art.177.‐ Après certification du service fait par le service bénéficiaire, la liquidation est
effectuée par l’ordonnateur secondaire qui donne l’ordre de payer.

Art.178.‐ Les comptables secondaires, après avoir procédé aux contrôles prévus à
l’article 34, effectuent les paiements qui sont centralisés dans les comptes du comptable
principal compétent.

Art.179.‐ Des instructions du Ministre chargé des Finances précisent, en tant que de
besoin, les dispositions de la présente section relatives aux autorisations de dépenses
assignées sur la caisse des comptables compétents.

Pour les services publics implantés à l’étranger, des instructions conjointes du Ministre
chargé des Finances et des Ministres concernés précisent, en tant que de besoin, les
dispositions de la présente section.

Chapitre 3 ‐ La comptabilité générale de l’Etat

Art.180.‐ La comptabilité générale de l’Etat a pour objet de décrire le patrimoine de


l’Etat et son évolution. Elle s’applique à l’administration centrale, à ses établissements
publics à caractère administratif, aux agences et aux autres organismes publics
similaires ou assimilés.

La comptabilité générale de l’Etat est tenue en partie double et est fondée sur le principe
de la constatation des droits et des obligations dans les conditions fixées par la
réglementation en vigueur.

Les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent
indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement.

La comptabilité générale de l’Etat s’appuie pour certains éléments du patrimoine sur la


comptabilité des matières.

Les règles applicables à la comptabilité générale de l’Etat s’inspirent des normes


comptables internationales, tout en tenant compte des spécificités de l’Etat.

Art.181.‐ La comptabilité générale de l’Etat retrace :


 les opérations budgétaires ;
 les opérations de trésorerie ;
 les opérations faites avec des tiers ;
 les opérations d’attente et de régularisation ;

Règlement général sur la Comptabilité publique 40


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 les mouvements du patrimoine et des valeurs ;


 les flux de gestion internes : amortissements, provisions, les produits et charges
rattachés.

Elle dégage des situations et résultats périodiques et fin d’année.

Elle est tenue dans les conditions et limites fixées par la réglementation définissant les
attributions de chaque catégorie de comptables publics.

Art.182.‐ Dans le cadre des règles établies par le Plan comptable de l’Etat, la
nomenclature et le fonctionnement des comptes tenus par les comptables publics sont
fixés par le Ministre chargé des Finances.

Art.183.‐ L’organisation de la comptabilité générale de l’Etat est fondée sur les principes
suivants :
 la déconcentration de la comptabilité générale, en vue de la rapprocher du fait
générateur et des ordonnateurs ainsi que de leurs services gestionnaires ;
 l’inscription au bilan de l’Etat de tous les flux de gestion portant sur les actifs non
financiers, les dettes et créances, en vue de la connaissance du patrimoine public et
partant, de la capacité de l’Etat à faire face à ses engagements.

Art.184.‐ La comptabilité générale de l’Etat est tenue, par année financière,


exclusivement par les comptables publics, garants de la qualité comptable.

Elle est assortie d’une période complémentaire d’une durée maximum d’un mois à
compter de la fin de l’année budgétaire suivant les spécificités décrites à l’article 142 du
présent décret.

Seules des opérations de régularisation d’ordre comptable peuvent être effectuées au


cours de la période complémentaire.

Aucune opération budgétaire ayant pour conséquence de créer des droits nouveaux ne
peut être effectuée au cours de cette période.

Les modalités d’exécution des opérations de régularisation pendant la période


complémentaire sont définies dans les procédures comptables prévues par le décret
portant Plan comptable de l’Etat et ses textes d’application.

Art.185.‐ Au plus tard le 30 juin de l’année suivant celle de la gestion budgétaire


clôturée, les comptables principaux adressent leur compte de gestion accompagné de
toutes les pièces justificatives à la Cour des Comptes et font copie des bordereaux de
transmission déchargés au Directeur chargé de la Comptabilité publique.

Ces comptables principaux justifient auprès de la Cour des Comptes les opérations
effectuées pour le compte de l’Etat par eux‐mêmes et par les comptables qui leur sont
rattachés.

Art.186.‐ Le compte de gestion de chaque comptable principal de l’Etat comprend :

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 l’inventaire qui fait ressortir l’acte de nomination du comptable, la liste des


procurations données à ses mandataires, les documents généraux se rapportant aux
opérations des régisseurs et la récapitulation des opérations budgétaires et de
trésorerie ;
 la balance générale des comptes arrêtés à la clôture de la gestion ;
 l’état détaillé par compte d’imputation des dépenses et des recettes du budget
général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor ;
 l’état des restes à recouvrer et restes à payer sur la gestion ;
 l’état de développement des soldes en ce qui concerne les comptes qui se justifient
en solde ;
 les pièces justificatives.

Les modalités d’application des dispositions du présent article sont fixées par
instruction du Ministre chargé des Finances.

Art.187.‐ La procédure de jugement des comptes des comptables publics est celle
définie par la loi organique sur la Cour des Comptes et son décret d’application.

Art.188.‐ Les comptes annuels de l’Etat sont dressés par le Ministre chargé des Finances
et comprennent le Compte général de l’Administration des Finances et les états
financiers.

Le Compte général de l’Administration des Finances comprend :


 la balance générale des comptes ;
 le développement des recettes budgétaires ;
 le développement des dépenses budgétaires ;
 le développement des opérations constatées aux comptes spéciaux du Trésor ;
 le développement des comptes de résultats.

Le Compte général de l’Administration des Finances est transmis à la Cour des Comptes
à l’appui du projet de loi de règlement qui lui est communiqué annuellement.

Au vu des comptes de gestion des comptables principaux du Trésor et du Compte


général de l’Administration des Finances, le juge des comptes rend une déclaration
générale de conformité.

La situation d’exécution des financements extérieurs doit, le cas échéant, être produite
et transmise à la Cour des Comptes.

Les états financiers de l’Etat comprennent, dans les conditions définies par le décret
portant Plan comptable de l’Etat :
 le bilan ;
 le compte de résultat ;
 le tableau des opérations financières du Trésor ;
 le tableau des flux de trésorerie ;
 l’état annexé.

Règlement général sur la Comptabilité publique 42


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La comptabilité générale de l’Etat permet également de produire les états financiers


consolidés dans les conditions fixées par le Ministre chargé des Finances.

Ces états financiers sont produits à la Cour des Comptes au plus tard le 30 juin de
l’année suivant l’exercice concerné pour accompagner le projet de loi de règlement.

Chapitre 4 ‐ La comptabilité des matières

Art.189.‐ La comptabilité des matières est une comptabilité d’inventaire permanent


ayant pour objet la description des existants, des biens mobiliers et immobiliers, des
stocks autres que les deniers, valeurs et archives administratives.

Elle permet un suivi des immobilisations incorporelles, des immobilisations corporelles


et des stocks.

La comptabilité des matières est tenue en partie simple. Elle décrit l’existant et les
mouvements d’entrée et de sortie concernant :
 les immobilisations incorporelles et corporelles ;
 les stocks de marchandises et de fournitures ;
 les objets remis en dépôt.

Des inventaires sont faits à date fixe et à l’occasion des contrôles effectués par les
organes habilités.

Art.190.‐ Les biens corporels et incorporels acquis avant la date de mise en vigueur du
présent décret sont inventoriés, immatriculés, valorisés et enregistrés dans les livres
suivant les modalités, méthodes et techniques définies dans un référentiel harmonisé à
l’usage des Etats membres de l’Union.

Les nouvelles acquisitions sont enregistrées au fur et à mesure des certifications


délivrées par les ordonnateurs et des imputations données par les comptables aux
comptes appropriés.

Des rapprochements contradictoires périodiques sont effectués entre les données de la


comptabilité des matières et celles de la comptabilité générale de l’Etat.

Art.191.‐ La comptabilité des matières est tenue par des agents habilités par
l’ordonnateur. Les comptables des matières sont préposés à la gestion d’un ou de
plusieurs magasins ; ils assurent la garde et la conservation des matériels et matières en
stocks, et suivent les mouvements des biens ordonnés par les ordonnateurs et leurs
délégués.

Ils sont responsables personnellement et pécuniairement de la garde et de la


conservation des existants, ainsi que de la régularité de leurs écritures comptables.

Les fonctions de comptable des matières sont incompatibles avec celles de comptable
deniers et valeurs.

Règlement général sur la Comptabilité publique 43


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L’organisation et le système comptables applicables à la comptabilité des matières sont


définis par la réglementation en vigueur.

Art.192.‐ Les règles de comptabilité des matières, des valeurs et titres de l’Etat et des
autres organismes publics sont fixées par la réglementation en vigueur.

Art.193.‐ Les comptables des matières habilités produisent un compte de gestion


matière établi dans les conditions fixées par le Ministre chargé des Finances.

Chapitre 5 ‐ La comptabilité analytique des coûts

Art.194.‐ La comptabilité analytique a pour objet, dans le cadre notamment des


budgets‐programmes et de la gestion axée sur les résultats, de :
 faire apparaître les éléments de calcul du coût des services rendus ou du prix de
revient des biens et produits fabriqués ;
 permettre le contrôle du rendement des services.

Les modalités de son organisation et de sa mise en œuvre sont fixées par le Ministre
chargé des Finances.

Titre 5 ‐ Contrôles de l’exécution du budget

Chapitre 1 ‐ Dispositions générales

Art.195.‐ Sans préjudice des pouvoirs de l’Assemblée nationale, les opérations


d’exécution du budget de l’Etat sont soumises à un contrôle administratif et à un
contrôle juridictionnel.

Le contrôle administratif est le contrôle de l’administration sur ses agents, incluant le


contrôle interne a priori, concomitant et a posteriori.

Dans chaque ministère, il est mis en place un dispositif de contrôle interne budgétaire et
de contrôle interne comptable.

Le contrôle interne budgétaire a pour objet de maîtriser les risques afférents à la


poursuite des objectifs de qualité de la comptabilité budgétaire tenue et de soutenabilité
de la programmation et de son exécution.

Le contrôle interne comptable a pour objet la maîtrise des risques afférents à la


poursuite des objectifs de qualité des comptes depuis le fait générateur d’une opération
jusqu’à son dénouement comptable.

Le Ministre chargé des Finances définit le cadre de référence interministériel des


contrôles internes budgétaire et comptable et veille à leur mise en œuvre.

Règlement général sur la Comptabilité publique 44


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Ce référentiel précise les conditions dans lesquelles est assuré le contrôle du respect des
critères de réalité, de justification, de présentation et bonne information, de sincérité,
d’exactitude, de totalité, de non‐compensation, d’imputation et de rattachement à la
bonne période comptable et au bon exercice.

Le dispositif de contrôle interne budgétaire et comptable fait l’objet d’une évaluation


annuelle par le contrôleur budgétaire et le comptable au regard notamment des
résultats de l’audit interne.

Le contrôle juridictionnel est exercé par la Cour des Comptes.

Chapitre 2 ‐ Le contrôle administratif

Section 1 ‐ Dispositions générales

Art.196.‐ Le contrôle administratif s’exerce soit sous la forme de contrôle hiérarchique,


soit sous la forme de contrôle organique par l’intermédiaire de corps et organes de
contrôle spécialisés.

Art.197.‐ Les agents de contrôle ministériels assurent au nom et pour le compte du


ministère dont ils relèvent, le contrôle permanent et l’inspection des services placés
sous l’autorité du Ministre concerné.

Art.198.‐ L’Inspection générale d’Etat assure, selon les règles de compétence et de


procédure qui lui sont propres et dans les conditions prévues par le statut des
inspecteurs généraux d’Etat, les missions qui lui sont confiées et notamment la
vérification de la gestion des services de l’Etat et de tout autre organisme public.

Art.199.‐ Les modalités d’action du Contrôle financier de la Présidence de la République


sont celles prévues par les règlements qui le régissent.

Art.200.‐ Les contrôles a priori et a posteriori des opérations budgétaires sont


exclusivement assurés par les contrôleurs budgétaires dans les conditions prévues aux
articles 203 à 209 du présent décret.

Art.201.‐ Le Président de la République ou le Ministre chargé des Finances peuvent en


outre charger tout fonctionnaire ou agent public ou groupe d’experts, de mission
particulière d’audit.

Art.202.‐ Les rapports produits à la suite des contrôles, vérifications et audits effectués
par les organes et corps de contrôle administratifs, sont mis à la disposition du public,
dans les conditions déterminées par les lois et règlements.

En tout état de cause, les droits des différentes parties doivent être garantis.

Les modalités de coordination des activités des différents organes de contrôle


administratif sont prévues par les lois et règlements.

Règlement général sur la Comptabilité publique 45


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Section 2 ‐ Contrôles exercés par les contrôleurs budgétaires

Art.203.‐ Les Contrôleurs budgétaires exercent des contrôles a priori et a posteriori des
opérations budgétaires de l’Etat.

Ils relèvent du Ministre chargé des Finances et sont placés auprès des ordonnateurs.

Art.204.‐ Les contrôles a priori exercés par les contrôleurs budgétaires portent sur les
opérations budgétaires et sur le rythme de consommation des crédits conformément au
plafond d’engagement trimestriel.

Ces contrôles peuvent être modulés dans les conditions fixées par le Ministre chargé des
Finances.

Art.205.‐ Tous les actes des ordonnateurs portant engagement de dépenses budgétaires
sont soumis au visa préalable du Contrôle budgétaire.

Sont également soumis au visa préalable du Contrôle budgétaire, les arrêtés, mesures ou
décisions émanant d’un ordonnateur.

Ces actes sont examinés au regard de l’imputation de la dépense, de la disponibilité des


crédits, de l’application des dispositions d’ordre financier, des lois et règlements, de leur
conformité avec les autorisations de l’assemblée nationale ainsi que des conséquences
que les mesures proposées peuvent avoir sur les finances publiques.

Toute délégation de crédits ne peut être présentée à la signature de l’ordonnateur


qu’après avoir été soumise au visa du Contrôleur budgétaire.

Les délégations de crédits non revêtus du visa du Contrôleur budgétaire sont nulles et
de nul effet.

Art.206.‐ Le Contrôleur budgétaire tient la comptabilité des dépenses engagées afin de


suivre la consommation des crédits et de déterminer la disponibilité ou non de crédits
suffisants pour de nouveaux engagements de dépenses.

Art.207.‐ Le Contrôleur budgétaire évalue a posteriori les dépenses qui n’ont pas fait
l’objet de contrôle a priori.

Art.208.‐ Sous réserve des dispositions ci‐dessus, les modalités de mise en œuvre des
contrôles du Contrôleur budgétaire, au regard de la qualité et de l’efficacité du contrôle
interne budgétaire ainsi que du contrôle de gestion mis en œuvre par l’ordonnateur,
sont définies par le Ministre chargé des Finances.

Art.209.‐ Le Contrôleur budgétaire est personnellement responsable des contrôles


portant sur l’imputation de la dépense, la disponibilité des crédits, la vérification des
prix par rapport à la mercuriale, le cas échéant, et, au titre de la validité de la créance,
l’exactitude des calculs de liquidation de la dépense.

Règlement général sur la Comptabilité publique 46


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Si les mesures proposées lui paraissent entachées d’irrégularités au regard des


dispositions qui précédent, le Contrôleur budgétaire refuse son visa.

En cas de désaccord persistant, il s’en réfère au Ministre chargé des Finances. Il ne peut
être passé outre au refus de visa du Contrôleur budgétaire que sur autorisation écrite du
Ministre chargé des Finances. Dans ce cas, la responsabilité du Ministre chargé des
Finances se substitue à celle du Contrôleur budgétaire.

Section 3 ‐ Contrôle des opérations des comptables publics

Art.210.‐ Les comptables publics de l’Etat sont assujettis aux dispositions prévues par la
réglementation concernant les comptables publics et à celles de la présente section.

Sous‐section 1 ‐ Vérification de fin de gestion

Art.211.‐ Les procès‐verbaux établis à l’occasion des vérifications de fin de gestion des
comptables publics de l’Etat sont rédigés en un nombre d’exemplaires suffisant pour
servir les archives du poste vérifié et, le cas échéant, le comptable sortant, et être
adressés sans délai :
 au Ministre chargé des Finances ;
 au Directeur chargé de la Comptabilité publique ;
 au comptable supérieur, s’il s’agit de comptables directs du Trésor subordonnés ;
 au directeur de service, s’il s’agit de comptables des administrations financières et
des autres organismes publics.

Art.212.‐ Les procès‐verbaux établis à l’occasion des vérifications de fin de gestion des
régisseurs sont en un nombre d’exemplaires suffisant pour servir les archives de la régie
et, le cas échéant, du régisseur sortant, et être adressés sans délai au Ministre chargé des
Finances, au Ministre concerné, au Directeur chargé de la Comptabilité publique et au
comptable direct du Trésor de rattachement.

Une copie du procès‐verbal de vérification est exigée par l’ordonnateur, le contrôleur


budgétaire et le comptable au moment de la mise en place de l’avance pour la gestion
suivante.

Un acte du Ministre chargé des Finances fixe les modalités relatives à l’organisation, au
déroulement, au délai de dépôt, d’exploitation et de publication des procès‐verbaux de
ces opérations de contrôle.

Sous‐section 2 ‐ Vérifications inopinées

Art.213.‐ Sans préjudice des attributions conférées par la loi aux autorités
administratives, ont qualité pour procéder aux vérifications inopinées des écritures et
des situations de caisse et de portefeuille des comptables publics :
 les Inspecteurs généraux d’Etat ;

Règlement général sur la Comptabilité publique 47


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 les Inspecteurs des Finances ;


 le Directeur chargé de la Comptabilité publique ou ses délégués ;
 les directeurs de service ou leurs délégués, pour les comptables des administrations
financières ;
 les délégués de l’ordonnateur concerné, pour les régisseurs d’avances ou de
recettes ;
 les comptables de rattachement.

Art.214.‐ Le Directeur chargé de la Comptabilité publique est tenu de procéder au moins


une fois tous les trois ans à la vérification inopinée des situations et des écritures des
comptables principaux du Trésor.

Pour l’application des dispositions de l’alinéa premier du présent article, le Directeur


chargé de la Comptabilité publique peut faire appel à l’Inspection générale des Finances.

Les directeurs des administrations financières, à l’égard des comptables de ces


administrations et les comptables principaux du Trésor, à l’égard des comptables qui
leur sont subordonnés, sont tenus à cette obligation au moins une fois tous les deux ans.

Les ordonnateurs sont tenus à l’obligation de procéder à la vérification inopinée des


régisseurs exerçant dans leur département au moins une fois par an.

Toutefois, en ce qui concerne les agents comptables à l’Etranger, le Ministre chargé des
Finances et le Ministre chargé des Affaires étrangères peuvent déroger à l’obligation de
l’annualité de la vérification.

Art.215.‐ Les procès‐verbaux établis à l’occasion des vérifications inopinées sont


rédigés et adressés dans les conditions prévues par l’article 202 du présent décret, à
l’exception de celles faites par l’Inspection générale d’Etat qui obéissent à une procédure
particulière.

Les procès‐verbaux comportent toujours les réponses de l’agent ou du service vérifié.

Art.216.‐ Le Ministre chargé des Finances veille à l’application des prescriptions ci‐
dessus relatives aux vérifications des comptables et des régisseurs de recettes et
d’avances et décide de toutes mesures à prendre qui ne seraient pas du ressort des
Ministres ou des chefs de service concernés.

Chapitre 3 ‐ Le contrôle de la Cour des Comptes

Art.217.‐ La Cour des Comptes juge les comptes des comptables publics et se prononce
sur la qualité de la gestion des ordonnateurs, notamment la bonne exécution de leurs
programmes selon les règles de compétence et de procédure qui lui sont propres.

Sans préjudice de sa mission ci‐dessus, la Cour des Comptes contrôle les résultats des
programmes et en évalue l’économie, l’efficacité et l’efficience.

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Les comptables principaux de l’Etat établissent un compte de gestion, sur chiffres et sur
pièces, par budget et par exercice budgétaire définitivement clôturé. Ce compte est
transmis à la Cour des Comptes au plus tard le 30 juin de l’exercice suivant celui au titre
duquel il est établi. Une copie du bordereau de transmission des comptes de gestion
déchargé est transmise au Directeur chargé de la Comptabilité publique.

Les ordonnateurs doivent également transmettre leurs comptes administratifs à la Cour


des Comptes au plus tard le 30 juin de l’année suivante.

Chapitre 4 ‐ Le contrôle de l’Assemblée nationale

Art.218.‐ La nature et l’étendue du contrôle de l’Assemblée nationale sont celles


prévues par la Constitution et les lois.

Ce contrôle s’effectue :
 a priori au moment de l’examen du projet de loi de finances de l’année ;
 au moment de l’exécution de la loi de finances ;
 a posteriori au moment de l’examen du projet de loi de règlement.

Titre 6 ‐ Dispositions finales

Art.219.‐ Le décret n°2011‐1880 du 24 novembre 2011 portant Règlement général sur


la Comptabilité publique est abrogé.

Art.220.‐ Le Président de l’Assemblée nationale, le Président du Haut Conseil des


Collectivités territoriales, le Président du Conseil économique, social et
environnemental, le Président du Conseil constitutionnel, le Président de la Cour
suprême, le Premier Président de la Cour des Comptes, les Présidents des Cours et
Tribunaux, le Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République, le
Ministre des Forces armées, le Ministre de l’Intérieur, le Ministre des Finances et du
Budget, le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, le Ministre
de la Justice, Garde des Sceaux, le Ministre du Développement communautaire et de
l’Equité sociale et territoriale, le Ministre du Pétrole et des Energies, le Ministre de la
Fonction publique et du Renouveau du service public, le Ministre des Infrastructures des
Transports terrestres et du Désenclavement, le Ministre de l’Economie, du Plan et de la
Coopération, le Ministre de la Santé et de l’Action sociale, le Ministre de l’Agriculture et
de l’Equipement rural, le Ministre de l’Eau et de l’Assainissement, le Ministre de la
Femme de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants, le Ministre du Tourisme
et des Transports aériens, le Ministre des Pêches et de l’Economie maritime, le Ministre
de l’Education nationale, le Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et
de l’Aménagement des territoires, le Ministre de l’Enseignement supérieur, de la
Recherche et de l’Innovation, le Ministre du Développement industriel et des Petites et
moyennes industries, le Ministre de l’Environnement et du Développement durable, le
Ministre des Mines et de la Géologie, le Ministre des Sports, le Ministre de l’Elevage et

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des Production animales, le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec
les Institutions, le Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, le
Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, le Ministre de la Culture
et de la Communication, le Ministre de la Jeunesse, le Ministre de la Microfinances et de
l’Economie sociale et solidaire, le Ministre de l’Emploi de la Formation professionnelle et
de l’Artisanat et le Ministre de l’Economie numérique sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel.

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