Rgcp Senegal 2020
Rgcp Senegal 2020
Rgcp Senegal 2020
com Sénégal
Sénégal
[NB ‐ Décret n°2020‐978 du 23 avril 2020 portant Règlement général sur la Comptabilité
publique]
Art.1.‐ Le présent décret fixe les règles fondamentales régissant l’exécution des budgets
publics, la comptabilité, le contrôle des opérations financières ainsi que la gestion des
deniers, valeurs et biens appartenant ou confiés à l’Etat.
Les collectivités territoriales, les établissements publics nationaux et locaux, les agences
d’exécution, les fonds, les organismes de sécurité sociale ainsi que les services et
organismes que la loi ou le règlement assujettit au régime juridique de la comptabilité
publique sont également soumis aux présentes dispositions sous réserve de règles
particulières les régissant.
Ces personnes morales sont, dans le présent décret, désignées sous le terme
« organismes publics ».
Art.2.‐ Les deniers appartenant ou confiés à l’Etat et aux autres organismes publics sont
des deniers publics.
Les biens immobiliers, les biens mobiliers, valeurs, titres et matières qui constituent le
patrimoine de l’Etat et des autres organismes publics sont acquis, affectés, conservés ou
cédés dans les conditions fixées par les lois et règlements.
Art.3.‐ Les ressources et les charges de l’Etat sont prévues et autorisées, pour chaque
année civile, par une loi de finances.
Les ressources et les charges de l’Etat sont constituées de recettes et de dépenses ainsi
que de ressources et de charges de trésorerie. La loi de finances de l’année contient le
budget de l’Etat pour l’année civile qui décrit les recettes et les dépenses budgétaires
autorisées. Le budget est élaboré, proposé, arrêté et exécuté conformément aux lois et
règlements en vigueur.
Aucune recette ne peut être liquidée ou encaissée, aucune dépense ne peut être engagée
ou payée si elle n’a été au préalable autorisée par une loi de finances. De même, les
emprunts à moyen et long termes et les cessions d’actifs font l’objet d’autorisation par
une loi de finances.
En cours d’année, des actes modificatifs de la loi de finances peuvent intervenir pour
changer la répartition initiale sous la forme d’ouverture de crédits, de transferts de
crédits, de virements de crédits, de fonds de concours, de reports de crédits et de
rétablissements de crédits dans les conditions fixées par la loi organique relative aux
lois de finances.
Art.4.‐ Toutes les ressources et toutes les charges de l’Etat sont imputées aux comptes
ouverts dans les écritures des ordonnateurs et/ou des comptables publics.
Par dérogation établie par une loi de finances, certaines recettes et certaines dépenses
de l’Etat peuvent ne pas être retracées dans les comptes concernant le budget général et
faire l’objet d’une affectation comptable à un budget annexe ou à un compte spécial du
Trésor dans les conditions définies aux articles 35 et suivants de la loi organique relative
aux lois de finances.
Art.5.‐ Le budget général, les budgets annexes et les comptes spéciaux du Trésor sont
présentés suivant la nomenclature fixée par le décret pris en application des
dispositions de l’article 16 de la loi organique relative aux lois de finances, sur
proposition du Ministre chargé des Finances, et compte tenu du classement des
ressources et des charges, établi aux articles 8, 11, 27, et 28 de la loi organique susvisée.
Art.6.‐ Au sein du budget général, de chaque budget annexe et de chaque compte spécial
du Trésor, l’ensemble des recettes s’applique à l’ensemble des dépenses.
Il n’est dérogé à cette règle que dans les cas prévus à l’article 33 de la loi organique
relative aux lois de finances concernant les conventions de financement, les fonds de
concours et les rétablissements de crédits.
Art.9.‐ Aucune recette ne peut être liquidée ou encaissée pour le compte de l’Etat sans
avoir été autorisée dans les conditions prévues par la loi organique relative aux lois de
finances.
Aucune dépense publique ne peut être engagée ou payée si elle n’a été au préalable
prévue au budget de l’Etat et n’est pas couverte par des crédits régulièrement ouverts.
Toutefois, des recettes non prévues par une loi de finances de l’année peuvent être
liquidées ou encaissées à condition d’être autorisées par un décret et régularisées dans
la plus prochaine loi de finances.
Art.11.‐ Les crédits non consommés à la fin de la période d’exécution du budget de l’Etat
ne peuvent plus être utilisés, sauf report dans les conditions fixées par la loi organique
relative aux lois de finances, pour le programme ou la dotation concernés.
Art.12.‐ Conformément à l’article 13 de la loi organique relative aux lois de finances, les
programmes sont dirigés par des responsables de programmes. Les modalités de leur
nomination, leurs attributions ainsi que leurs responsabilités sont fixées par décret.
Art.13.‐ Lorsque des biens meubles ou immeubles appartenant à l’Etat et aux autres
organismes publics ne peuvent être réemployés et sont susceptibles d’être vendus, la
vente doit être faite dans les formes prescrites et le produit brut porté comme ressource
de trésorerie de l’année en cours.
Doivent être prises en recette au budget, les restitutions de sommes qui auraient été
payées indûment ou par erreur, sous réserve des rétablissements de crédits.
Art.14.‐ Les opérations relatives à l’exécution du budget de l’Etat et des budgets des
autres organismes publics et à la gestion de leurs biens font intervenir deux catégories
d’agents : les ordonnateurs et les comptables publics.
Art.15.‐ Sous peine des sanctions prévues par la loi, il est interdit à quiconque,
fonctionnaire ou particulier, non pourvu d’un titre légal, de s’immiscer dans l’exécution
de la loi de finances et dans la gestion des biens et deniers de l’Etat.
L’accréditation est l’obligation qui est faite à un agent intervenant dans les opérations
financières de l’Etat de notifier à d’autres agents désignés par les lois et règlements, son
acte de nomination et son spécimen de signature. Elle s’effectue par diligence de l’agent
lui‐même dès son installation et sous sa responsabilité.
Art.17.‐ Est ordonnateur toute personne ayant qualité de prescrire, au nom de l’Etat et
des autres organismes publics, l’exécution des recettes ou des dépenses inscrites au
budget.
Le Ministre chargé des Finances est ordonnateur principal unique des recettes du
budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du Trésor ainsi que de
l’ensemble des opérations de trésorerie.
Les chefs d’exécutifs des collectivités territoriales sont ordonnateurs principaux des
recettes et des dépenses de ces collectivités.
Les directeurs des établissements publics nationaux et locaux et des autres organismes
publics sont ordonnateurs principaux des recettes et des dépenses de ces
établissements.
Les ordonnateurs principaux peuvent déléguer la gestion de tout ou partie des crédits
dont ils ont la charge à des agents publics dans les conditions déterminées par la
réglementation.
Les ordonnateurs délégués et secondaires de l’Etat ainsi que leurs suppléants sont
nommés par décret sur proposition de l’ordonnateur principal.
Art.19.‐ Les ordonnateurs prescrivent l’exécution des recettes, engagent les dépenses et
en ordonnent le paiement.
Sous réserve du pouvoir de régulation du Ministre chargé des Finances, ils procèdent
aux engagements, liquidations et ordonnancements.
Les ordonnateurs émettent des ordres de mouvement affectant les biens et matières de
l’Etat et des organismes publics.
Art.20.‐ Les ordonnateurs sont accrédités auprès des comptables publics chargés de
l’exécution des opérations qu’ils prescrivent.
En outre, le Ministre chargé des Finances peut subordonner l’utilisation des crédits par
les ordonnateurs aux disponibilités de trésorerie de l’Etat.
Les crédits relatifs aux dépenses déjà engagées ne peuvent pas faire l’objet de
régulation.
L’état de crédits gelés dans le cadre de la régulation budgétaire doit être porté à la
connaissance de l’Assemblée nationale à travers les rapports ou situations d’exécution
de la loi de finances.
Art.22.‐ Les ordonnateurs sont personnellement responsables des contrôles qui leur
incombent dans l’exercice de leurs fonctions. Ils encourent une responsabilité qui peut
être disciplinaire, pénale ou civile, sans préjudice des sanctions qui peuvent leur être
infligées par la Cour des Comptes en raison des fautes de gestion.
Art.23.‐ Les actes des ordonnateurs sont retracés dans la comptabilité budgétaire
permettant de suivre le déroulement des opérations budgétaires et d’effectuer le
rapprochement avec les écritures des comptables publics.
Les ordonnateurs doivent produire leurs comptes administratifs au plus tard le 30 juin
de l’année suivante. Les modalités de mise en œuvre de cette disposition sont précisées
par instruction du Ministre chargé des Finances.
Art.24.‐ Les comptables publics sont des agents publics ayant, dans les conditions
définies par le présent décret, la charge exclusive de manier les fonds et de tenir les
comptes de l’Etat ou d’un organisme public.
dérogation du Ministre chargé des Finances, le mandataire doit être choisi parmi les
agents du poste. Il doit être accrédité dans les mêmes conditions que le comptable lui‐
même.
Le comptable principal est celui qui rend directement ses comptes au juge des comptes
alors que le comptable secondaire est celui dont les opérations sont centralisées par un
comptable principal.
Le comptable supérieur est le comptable qui a sous son autorité hiérarchique un ou des
comptables subordonnés.
Les comptables principaux de l’Etat sont nommés par décret sur proposition du Ministre
chargé des Finances.
Est comptable de fait, toute personne qui, sans avoir la qualité de comptable public ou
sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public, s’immisce dans la
gestion des deniers publics.
Les comptables deniers et valeurs sont des personnes habilitées, affectées au maniement
et à la conservation des fonds publics, des valeurs qui sont des valeurs de portefeuille,
bons, traites, obligations, rentes et actions de société.
Ils sont les seuls habilités à effectuer les opérations ci‐après décrites :
la prise en charge et le recouvrement des titres de perception qui leur sont remis par
un ordonnateur, des créances constatées par un contrat ou un marché public, un titre
de propriété ou tout autre titre ou acte dont ils assurent la conservation ainsi que
l’encaissement des droits au comptant et des recettes de toute nature que les
administrations publiques sont habilitées à recevoir ;
le visa, la prise en charge et le règlement des dépenses, soit sur ordre émanant d’un
ordonnateur accrédité, soit au vu des titres présentés par les créanciers, soit de leur
propre initiative, ainsi que la suite à donner aux oppositions et autres significations ;
la garde et la conservation des fonds, valeurs, titres appartenant ou confiés à l’Etat
ou aux autres organismes publics ;
le maniement des fonds et les mouvements des comptes de disponibilités ;
la conservation des pièces justificatives des opérations et des documents de
comptabilité ;
la tenue de la comptabilité du poste qu’ils dirigent.
Les comptables d’ordre sont des fonctionnaires ou agents publics qui, sans exécuter eux‐
mêmes des opérations financières de recettes ou de dépenses, centralisent et présentent
dans leurs écritures et leurs comptes les opérations exécutées par d’autres comptables.
Le Directeur des comptes publics qui n’a pas la qualité de comptable principal ni celle de
comptable secondaire assure la centralisation finale de la comptabilité de l’Etat.
Après avoir centralisé les opérations de trésorerie et du budget général ainsi que celles
des comptes spéciaux qui sont faites par les comptables principaux sous leur
responsabilité exclusive, le Directeur des comptes publics passe les écritures de fin
d’année permettant de dresser les comptes annuels de l’Etat.
Les fonctions de comptable d’ordre ne sont pas incompatibles avec celles de comptables
deniers et valeurs.
Art.27.‐ Sous l’autorité du Ministre chargé des Finances, les comptables directs du
Trésor, principaux ou secondaires, exécutent toutes opérations budgétaires, financières
et de trésorerie de l’Etat.
Ils assurent, par ailleurs, la garde et la conservation des deniers, valeurs et titres
appartenant ou confiés à l’Etat et aux autres organismes publics et exécutent toutes
opérations financières dont l’Etat et les autres organismes publics sont chargés, à
l’exception de celles dont l’exécution est expressément confiée à d’autres comptables
publics.
Art.28.‐ Les comptables des administrations financières des Impôts et des Douanes sont
des fonctionnaires ou agents ayant qualité de comptables deniers et valeurs et chargés
en particulier du recouvrement d’impôts, de droits, de redevances et des recettes, ainsi
que des pénalités fiscales et des frais de poursuites dans les conditions fixées par les lois
et règlements.
Les comptables des administrations financières sont des comptables secondaires. Leurs
opérations sont centralisées dans les écritures des comptables directs du Trésor
compétents.
Art.29.‐ Les agents comptables des organismes publics exécutent toutes les opérations
de recettes et de dépenses budgétaires ainsi que toutes les opérations de trésorerie de
l’organisme auprès duquel ils sont accrédités.
Des comptables secondaires peuvent être désignés selon les modalités prévues par la
règlementation en vigueur et les textes particuliers organisant l’établissement.
Art.30.‐ Les comptables deniers et valeurs peuvent avoir sous leur autorité des
régisseurs de recettes et des régisseurs d’avances.
A ce titre, tout comptable public est logé dans les lieux du service, si le poste est doté
d’un logement de fonction. A défaut, il bénéficie de la prestation gratuite d’un logement
dans la localité de situation du poste ou d’une indemnité compensatrice. Le comptable a
également droit aux indemnités de responsabilité et de sujétion attachées à sa fonction.
Les montants des indemnités compensatrices ainsi que des indemnités de responsabilité
et de sujétion sont fixés par arrêté du Ministre chargé des Finances.
Art.32.‐ Les comptables publics sont tenus de prêter serment et de constituer les
garanties requises.
Avant d’être installés dans leur poste comptable, ils doivent justifier de la prestation de
serment ou, à défaut, de l’envoi de la demande de prestation de serment à la juridiction
compétente.
Le montant des garanties et les conditions de leur constitution sont fixés par arrêté du
Ministre chargé des Finances.
Les comptables intérimaires sont soumis aux mêmes obligations et bénéficient des
mêmes avantages que les comptables titulaires.
Art.33.‐ Les comptables publics sont accrédités auprès des ordonnateurs ainsi que, le
cas échéant, des autres comptables publics avec lesquels ils sont en relation.
Art.34.‐ Les seuls contrôles que les comptables publics sont tenus d’exercer sont les
suivants :
Les contrôles des comptables publics en matière de dépenses peuvent être modulés en
fonction de la qualité et de l’efficacité du contrôle interne au niveau des services
ordonnateurs, conformément à la loi organique relative aux lois de finances.
Les modalités d’exercice des contrôles modulés des dépenses de l’Etat et des organismes
publics sont fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances. La responsabilité des
comptables publics ne peut être engagée pour les opérations ayant fait l’objet de
contrôle modulé conformément aux modalités définies audit arrêté.
Art.35.‐ Les comptables publics procèdent à l’arrêté périodique de leurs écritures dans
les conditions fixées par la réglementation comptable en vigueur.
Art.36.‐ Les comptes de gestion sont produits au juge des comptes au plus tard le 30 juin
de l’exercice suivant celui au titre duquel ils sont établis. En cas de retard, des amendes
peuvent être infligées aux comptables conformément à la règlementation en vigueur.
En cas de besoin, le Ministre chargé des Finances commet d’office un comptable pour
confectionner les comptes de gestion.
Les gestions irrégulières entraînent, pour leurs auteurs déclarés comptables de fait par
la Cour des Comptes, les mêmes obligations et responsabilités que les gestions patentes
pour les comptables publics selon les modalités procédurales décrites par la loi
organique portant organisation et fonctionnement de la Cour des Comptes.
Art.38.‐ Les comptables publics ne sont pas tenus de déférer aux ordres irréguliers qui
engagent leur responsabilité personnelle et pécuniaire, sauf réquisition émanant de
l’ordonnateur principal dans les conditions définies à l’article 102 du présent décret.
Dans ce cas, la responsabilité de ce dernier se substitue à celle du comptable.
Art.39.‐ La responsabilité pécuniaire d’un comptable public est mise en jeu par un acte
de nature administrative ou juridictionnelle. Le débet administratif résulte d’un arrêté
du Ministre chargé des Finances, le débet juridictionnel d’un arrêt de la Cour des
Comptes.
Les arrêtés de débet produisent les mêmes effets et sont soumis aux mêmes règles
d’exécution que les décisions juridictionnelles. Ils sont susceptibles de recours.
Le comptable de fait peut être condamné par la Cour des Comptes à une amende, en
raison de son immixtion dans les fonctions de comptable public. Cette amende est
calculée suivant l’importance et la durée de la détention ou du maniement des deniers.
Son montant ne pourra dépasser le total des sommes indûment détenues ou maniées.
Cette amende n’est pas exclusive des autres sanctions liées à la perte de revenu et/ou au
surplus de dépenses supportées par l’Etat du fait de cette immixtion.
Ils peuvent bénéficier d’un sursis de versement pendant l’examen de leur demande de
décharge de responsabilité ou de remise gracieuse.
Art.41.‐ La cessation de fonction d’un comptable public est prononcée dans les mêmes
formes que sa nomination.
Dans les conditions définies par la réglementation, le Ministre chargé des Finances ou
toute autre autorité supérieure compétente peut désigner, dans l’attente de la prise de
fonction du comptable titulaire, un comptable intérimaire qui a les mêmes droits et
obligations que ce dernier.
La libération des garanties est accordée par décision du Ministre chargé des Finances
sur proposition du Directeur chargé de la Comptabilité publique, après constatation que
les conditions prévues ci‐dessus sont réunies.
Art.44.‐ Toutes contributions directes ou indirectes autres que celles qui sont
légalement instituées, à quelque titre et sous quelque dénomination qu’elles se
perçoivent, sont formellement interdites sous peine, pour les agents qui
confectionneraient les titres de perception et tarifs et ceux qui en feraient le
recouvrement, d’être poursuivis comme concussionnaires, sans préjudice de l’action en
répétition ouverte sur trois années contre tout comptable ou individu qui en aurait fait
la perception.
Sont également punissables des peines prévues à l’égard des concussionnaires tout
détenteur de l’autorité publique qui, sous une forme quelconque et pour quelque motif
que ce soit, aura sans autorisation de la loi, accordé des exonérations en franchises de
droit, impôt ou taxe, ou aura effectué gratuitement la délivrance de produits ou services
payants de l’Etat.
Art.45.‐ Il est fait recette au budget de l’Etat et des organismes publics du montant
intégral de tous les produits, quelle qu’en soit la provenance, et sans contraction entre
les recettes et les dépenses. Les frais de perception et de régie ainsi que les autres frais
accessoires sont portés en dépenses aux dits budgets.
Art.46.‐ Dans les conditions prévues pour chacune d’elles, les recettes sont constatées,
liquidées et ordonnancées avant d’être prises en charge et recouvrées. La constatation a
pour objet d’identifier et d’évaluer la matière imposable.
Art.47.‐ Toute créance constatée et liquidée fait l’objet d’un titre de perception ou d’un
ordre de recette émis par l’ordonnateur du budget concerné qui en a seul l’initiative.
Les rôles, les avis d’imposition, les états de liquidation d’impôts et taxes assimilées, les
titres de régularisation, les décisions de justice, les arrêtés de débet pris par les autorités
compétentes et les actes auxquels la loi attache les effets d’une décision judiciaire sont
des titres de perception exécutoires.
Les ordres de recettes sont rendus exécutoires par les ordonnateurs qui les ont émis. Ils
sont à cet effet revêtus de la formule exécutoire, datés et signés par les ordonnateurs.
Les redevances pour services rendus et les autres produits divers et éventuels de l’Etat
sont perçus sur ordres de recettes formant titres de perception des créances constatées
par états de liquidation ou décisions administratives.
Toute erreur de liquidation donne lieu, soit à l’émission d’un ordre d’annulation ou de
réduction de recette, soit à l’émission d’un ordre de recette complémentaire.
Art.48.‐ Les actes formant titres de perception sont notifiés aux comptables publics pour
prise en charge selon des modalités déterminées par des textes particuliers ; ils sont
notifiés aux redevables par avis les informant de la date d’échéance et des modalités de
règlement.
La notification des actes formant titres de perception aux redevables peut être effectuée
de manière dématérialisée dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des
Finances.
Le recouvrement forcé des créances est poursuivi par les voies et moyens de droit en
vertu d’un titre ayant force exécutoire.
Art.51.‐ Les redevables de l’Etat et des autres organismes publics s’acquittent de leurs
dettes par versement d’espèces, par remise de chèques ou effets bancaires ou postaux,
ou par versement ou virement dans l’un des comptes de disponibilité ouverts au nom
des comptables publics en respectant la réglementation en vigueur concernant les
instruments de paiement.
Le règlement des créances de l’Etat et des autres organismes publics peut également
être effectué par télépaiement dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé
des Finances.
Toutefois, dans les cas prévus par les lois et règlements, les redevables peuvent
s’acquitter par remise de valeurs ou par l’exécution de prestations en nature.
Ils peuvent également, dans les conditions prévues par les textes régissant l’Etat ou la
catégorie de recette en cause, s’acquitter par remise d’effets de commerce ou
d’obligations cautionnées.
Art.52.‐ Tout versement en numéraire donne lieu à la délivrance d’un reçu qui forme
titre envers le Trésor public.
Par exception à la règle fixée à l’alinéa précédent, il n’est pas délivré de reçu lorsque le
redevable reçoit en échange de son versement des timbres, formules ou tickets ou s’il est
donné quittance sur un document restitué ou remis au redevable.
Art.53.‐ Les redevables de l’Etat ne peuvent opposer la compensation dans le cas où ils
se trouvent dans le même temps créanciers de l’Etat ou d’organismes publics.
Dans la même situation, préalablement à tout paiement, le comptable public doit opérer
la compensation entre les dettes et les créances assignées sur sa caisse.
Art.54.‐ Sous réserve des dispositions particulières prévues par le Code général des
impôts et le Code des douanes, le débiteur de l’Etat est libéré s’il présente un reçu
régulier, s’il invoque le bénéfice d’une prescription effective, ou s’il établit la réalité de
l’encaissement des sommes dues par un comptable public.
Art.55.‐ Les règles propres à l’Etat et à chacun des autres organismes publics, et le cas
échéant, à chaque catégorie de créances, fixent les conditions dans lesquelles le
recouvrement d’une créance peut être suspendu ou abandonné ou dans lesquelles une
remise de dette, une transaction ou une adhésion à un concordat peuvent intervenir.
Art.57.‐ Les délais de prescription des créances de l’Etat ainsi que les règles d’exigibilité
sont fixés par les textes en vigueur.
Art.58.‐ Dès que le rôle est rendu exécutoire, le Ministre chargé des Finances adresse au
Directeur général des Impôts et des Domaines, supérieur hiérarchique du comptable
chargé du recouvrement, une expédition authentique du rôle et deux états récapitulatifs
présentant, en articles distincts par nature d’impôts, le montant du rôle.
La notification du rôle et des états récapitulatifs prévus au présent article peut être
dématérialisée dans les conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances.
Art.59.‐ Les comptables publics chargés du recouvrement des impôts directs sont tenus
d’émarger, chaque article du rôle, du montant des versements totaux ou partiels
effectués à leur caisse, la date de ces versements et le numéro de la quittance.
Sous‐section 2 ‐ Recours
Paragraphe 1 ‐ Réclamations
Art.60.‐ Les réclamations tendant à obtenir une décharge ou une réduction en vue soit
de faire réparer des erreurs commises dans l’assiette ou le calcul des impositions, soit de
bénéficier d’une disposition législative ou réglementaire, sont adressées au Ministre
chargé des Finances.
Art.61.‐ Toute personne qui introduit ou soutient une réclamation pour autrui doit
justifier d’un mandat régulier. Toutefois, la production d’un mandat n’est pas exigée des
avocats régulièrement inscrits au barreau et des personnes qui tiennent de leurs
fonctions ou qualité le droit d’agir au nom du contribuable. Il en est de même si le
Art.63.‐ Le délai de réclamation est de trois mois à compter du jour où il est établi que le
contribuable a eu connaissance de son imposition ou, à défaut, du jour où ont été
exercées les premières poursuites avec frais.
Le Ministre chargé des Finances statue sur les réclamations dans un délai de six mois à
compter de la date de leur présentation dans les conditions prévues par le Code de
Procédure civile.
Dans la limite du délai de prescription, le Ministre chargé des Finances ou son délégué
peut, en tout temps, prononcer d’office le dégrèvement de tout ou partie de cote formant
surtaxes.
Le Ministre statue dans les conditions prévues à l’alinéa 2 de l’article précédent. Les
demandes en remise de pénalités ou de majoration pour paiement tardif peuvent être
présentées à tout moment. Elles sont instruites dans les conditions fixées par les lois et
règlements en vigueur.
Art.65.‐ Le Ministre chargé des Finances ou son délégué avise chaque bénéficiaire du
dégrèvement qui lui est accordé.
Art.66.‐ Quand un contribuable, avant le dégrèvement, a versé des sommes qui, jointes
au dégrèvement dont il bénéficie, excèdent le montant de la cote, l’excédent est versé
dans un compte ouvert chez le comptable principal où il est conservé dans la limite du
délai de prescription des dettes de l’Etat.
Dans ce délai, l’excédent est remboursé au bénéficiaire, sur la base d’un ordre de
paiement appuyé des pièces prescrites, après imputation du montant des impositions
éventuellement exigibles.
Art.67.‐ Dans les six mois qui suivent la date de mise en recouvrement des rôles, les
comptables chargés du recouvrement établissent pour leur comptable principal de
rattachement des états de cotes indûment imposées comprenant les cotes établies par
faux et double emploi manifeste.
Ils procèdent de même pour les cotes qui leur paraissent avoir été établies à tort, mais
seulement lorsqu’il s’agit de contribuables qui ne peuvent réclamer eux‐mêmes ou dont
le domicile est inconnu.
Dans les quatre mois, le Ministre chargé des Finances statue sur ces états de cotes
indûment imposées.
Art.68.‐ Au plus tard à la fin du deuxième mois de la deuxième année financière suivant
celle à laquelle les rôles sont rattachés, les comptables principaux ou les supérieurs
hiérarchiques des comptables chargés du recouvrement présentent au Ministre chargé
des Finances des états primitifs de cotes irrécouvrables avec l’indication des frais de
poursuites qui ont été engagés pour obtenir le recouvrement.
Au plus tard à la fin du deuxième mois de la troisième année financière, des états
supplémentaires de cotes irrécouvrables peuvent être présentés au Ministre chargé des
Finances. Ces états peuvent comprendre des cotes présentées pour la première fois
comme irrécouvrables et des cotes qui, ayant été portées sur les états primitifs, n’ont pas
été admises en non‐valeur.
Le Ministre chargé des Finances statue dans un délai de cinq mois sur les états de cotes
irrécouvrables.
Si au‐delà des délais fixés aux articles 67 et 68 du présent décret aucune réponse n’a été
reçue par le comptable principal ou le supérieur hiérarchique concerné, les cotes
indûment imposées ou les cotes irrécouvrables en cause sont réputées admises en non‐
valeur.
Le comptable de rattachement constate dans ses écritures le montant des cotes admises
en non‐valeur.
Le Ministre chargé des Finances peut, dans un délai de quatre mois, autoriser le
comptable principal de rattachement à réduire d’autant ses prises en charge.
Le comptable qui a versé de ses deniers personnels les sommes ainsi mises à sa charge
est subrogé dans les droits et recours du Trésor.
Toutefois, le comptable entrant dispose d’un délai de six mois à compter de son
installation pour formuler des réserves motivées à l’encontre de la gestion de son
prédécesseur.
Art.74.‐ Chaque comptable chargé du recouvrement des droits perçus sur liquidation
dresse à la clôture de l’année financière, le relevé nominatif des sommes non recouvrées
indiquant, pour chaque somme, les motifs du défaut de recouvrement. Il les transmet au
chef de service concerné et y joint, s’il y a lieu, les pièces justificatives.
Les deux premiers sont soumis au Ministre chargé des Finances, qui statue dans les trois
mois sur les responsabilités, sauf recours à la juridiction compétente.
Art.75.‐ Les taxes pour services rendus et les produits du domaine sont liquidés et
perçus selon le régime des droits constatés ou le régime des droits au comptant dans les
conditions prévues par le Code du Domaine de l’Etat, le Code forestier, les lois et
règlements spéciaux aux services ou établissements concernés.
Les bordereaux de versement des taxes et les états de produits des organismes visés au
précédent alinéa justifient de la recette chez le comptable de rattachement.
Tous les mois, le comptable de rattachement dresse un état récapitulatif des droits
constatés et des recettes recouvrées et le transmet au Ministre chargé des Finances ou
son délégué pour régularisation.
Le titre de perception qui est constitué, suivant le cas, par l’extrait de jugement ou la
décision administrative est transmis au comptable principal du Trésor concerné ou au
supérieur hiérarchique du comptable chargé du recouvrement.
Art.78.‐ Le montant des amendes et pénalités infligées par l’Etat ou les autres
organismes publics à un fournisseur ou à un entrepreneur de travaux au titre d’un
marché public est repris par la voie de précompte sur le premier paiement dû à
l’intéressé. Celui‐ci conserve la faculté de se libérer par un versement direct à la caisse
du comptable chargé du recouvrement.
Si le débiteur fait opposition en justice au recouvrement par voie de précompte sur les
sommes qui lui sont dues, le comptable transmet le dossier au représentant légal chargé
de défendre l’Etat ou l’organisme public devant les tribunaux compétents.
Art.79.‐ Le recouvrement des amendes pécuniaires dues par les détenus peut être
effectué par prélèvement sur leur pécule. Les condamnés peuvent, dans les conditions
prévues par la loi, faire l’objet de contrainte par corps.
Art.81.‐ Les créances de l’Etat autres que celles régies par les sections 2, 3 et 4 du
présent chapitre font l’objet d’ordres de recette émis par l’ordonnateur. Les ordres de
recettes sont rendus exécutoires par les ordonnateurs qui les ont émis. Ils sont à cet effet
revêtus de la formule exécutoire, datés et signés par les ordonnateurs.
Art.82.‐ Les ordres de recette sont transmis pour prise en charge et recouvrement au
comptable principal compétent.
Le débiteur en est informé immédiatement par l’ordonnateur par la voie d’un avis
indiquant le montant et l’origine de la dette à payer.
Comme en matière d’impôts directs, les ordres de recette peuvent être recouvrés par
voie de poursuites conformément aux dispositions en vigueur.
Art.83.‐ Il est procédé à l’apurement des restes à recouvrer comme indiqué à l’article 74
du présent décret.
Des remises totales ou partielles peuvent être accordées à titre gracieux aux redevables
par le Ministre chargé des Finances.
Art.84.‐ Les dépenses de l’Etat sont autorisées par l’Assemblée nationale. Celles des
autres organismes publics sont autorisées par leur conseil d’administration ou organes
délibérants en tenant lieu.
Section 2 ‐ L’engagement
Art.85.‐ L’engagement est l’acte par lequel l’Etat ou un autre organisme public crée ou
constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge. Au plan
comptable, l’engagement consiste à affecter des crédits au paiement de la dépense.
Seuls les ordonnateurs peuvent, dans les formes et sous les conditions prévues par les
lois et règlements, engager des dépenses à la charge de l’Etat ou des organismes publics.
Ils ne peuvent procéder à aucun recrutement au‐delà des effectifs et des emplois
autorisés par la loi de finances.
Section 3 ‐ La liquidation
Art.88.‐ La liquidation est l’opération qui consiste à constater et à arrêter les droits du
créancier.
Constater les droits du créancier consiste à vérifier que sa créance existe et qu’elle est
exigible.
En ce qui concerne les fournitures, services et travaux, ces titres et pièces sont
constitués notamment par les marchés, les mémoires ou factures en original détaillant
les livraisons, services ou travaux effectués et les procès‐verbaux de réception signés
par les comptables matières, les ordonnateurs, les contrôleurs budgétaires et
éventuellement par les responsables des services techniques dans le cadre de la
réglementation en vigueur.
Art.89.‐ Sauf les cas d’avances ou de paiements préalables autorisés par les lois ou
règlements, les services chargés de la liquidation ne peuvent arrêter les droits des
créanciers, y compris pour ce qui concerne les acomptes sur marché de travaux et
fournitures, qu’après constatation du service fait.
Tout créancier de l’Etat ou des autres organismes publics a le droit de se faire délivrer
un document énonçant la date de sa demande en liquidation et les pièces produites à
l’appui.
Art.92.‐ Les titres de liquidation doivent établir la preuve des droits acquis au
créancier ; ils sont rédigés conformément aux règlements et déterminés d’après les
bases suivantes :
dépenses de personnel : états nominatifs datés, arrêtés en toutes lettres et signés,
énonçant le grade ou l’emploi, la situation de famille, la période du service et le
décompte détaillé des sommes dues ;
dépenses de fournitures, de services et de travaux : factures, mémoires ou
décomptes datés, arrêtés en toutes lettres et signés, et comportant la certification du
service fait et la mention de liquidation, soit sur les pièces elles‐mêmes, soit en cas
Art.93.‐ Les factures et états visés à l’article 92 peuvent être arrêtés en chiffres lorsque
cet arrêté est effectué au moyen d’appareils donnant des garanties d’inscription au
moins égales à celles de l’inscription en toutes lettres.
Ces factures et états peuvent également être dématérialisés dans les conditions fixées
par le Ministre chargé des Finances.
Section 4 ‐ L’ordonnancement
Art.98.‐ Les mandats de paiement sont assignés sur la caisse des comptables
compétents en raison de leurs attributions fonctionnelles et territoriales.
Le montant de chaque pièce justificative des mandats de paiement doit être énoncé non
seulement en chiffres, mais aussi en toutes lettres, exception faite pour les opérations
traitées par procédé informatique.
Les ratures, altérations, surcharges et renvois doivent être approuvés et signés par ceux
qui ont arrêté les pièces justificatives et mandats de paiement.
L’usage d’une griffe est interdit pour toute signature à apposer sur les mandats de
paiement et pièces justificatives.
Art.99.‐ Les mandats de paiement ne peuvent être émis que dans la limite des crédits
ouverts, sous réserve de leur caractère évaluatif. Ils doivent énoncer l’année, l’objet, le
bénéficiaire ainsi que l’imputation budgétaire de la dépense.
Art.100.‐ L’année financière de rattachement du mandat de paiement est, quelle que soit
la date des opérations qu’il retrace, celle au cours de laquelle le mandat est payé par le
comptable assignataire.
Section 5 ‐ Le paiement
Art.101.‐ Le paiement est l’acte par lequel l’Etat ou tout autre organisme public se libère
de sa dette.
Sous réserve des exceptions prévues par les lois et règlements, les paiements ne peuvent
intervenir avant l’échéance de la dette, l’exécution du service, la décision individuelle
d’attribution de subvention, d’allocation ou d’avance.
Les comptables sont tenus d’adresser aux ordonnateurs une déclaration écrite et
motivée de leurs refus de paiement, accompagnée des pièces rejetées.
Par dérogation aux dispositions du précédent alinéa, les comptables ne peuvent déférer
à l’ordre de payer de l’ordonnateur principal dès lors que le refus de visa est motivé par :
l’absence de justification du service fait, sauf pour les avances et les subventions ;
le caractère non libératoire du paiement.
Art.103.‐ Les règlements de dépenses sont faits soit par remise d’espèces ou de chèques,
soit par virement bancaire ou postal dans les conditions fixées par la réglementation
régissant la matière.
Les règlements de dépenses peuvent également être faits par télépaiement dans les
conditions fixées par arrêté du Ministre chargé des Finances.
Art.104.‐ Le paiement des dépenses par virement à un compte bancaire ou postal est
obligatoire pour tout règlement supérieur à un montant fixé par la réglementation en
vigueur.
Dans tous les cas, il est obligatoire, quel que soit le montant de la créance, pour tout
règlement à effectuer au profit de créanciers inscrits au Registre du Commerce et du
Crédit mobilier ou au Registre des Métiers ou de personnes morales de droit public ou
privé.
Art.106.‐ Les chèques sur le Trésor sont soumis à la législation sur le chèque.
Les chèques non barrés sont payables sans frais sur l’ensemble du territoire aux
guichets des comptables directs du Trésor. Ils peuvent être encaissés aux guichets de
tout autre établissement financier dans les conditions admises par la réglementation
bancaire.
Art.108.‐ Le paiement est libératoire s’il a été effectué selon l’un des modes de
règlement prévus à l’article 103 du présent décret au profit de la personne capable de
donner valablement quittance, soit en qualité de créancier, soit en qualité de
mandataire, d’ayant droit ou d’ayant cause dudit créancier, conformément aux lois et
règlements en vigueur.
Art.109.‐ Tout agent qui procède au paiement doit, sous sa responsabilité, s’assurer du
caractère libératoire de l’acquit qui lui est donné.
En cas de paiement à des ayants droit ou représentants de créanciers, il est seul chargé
de vérifier, sous sa responsabilité et conformément aux lois et règlements, les droits et
les qualités de ces parties prenantes et la régularité de leurs acquits.
Les dispositions relatives à l’acquit à fournir par les parties prenantes en cas de
paiement en espèces sont fixées par instruction du Ministre chargé des Finances.
Art.110.‐ Les agents qui procèdent au paiement doivent également, sous leur
responsabilité, certifier ou faire certifier par ceux qui paient en leurs lieu et place, sur les
livrets de paiement des corps de troupe, unités, organes ou établissements, administrés
comme tels, toutes les sommes payées à quelque titre que ce soit.
Art.111.‐ Les paiements faits pour le compte d’un comptable assignataire ne peuvent
être valablement effectués que sur présentation du titre de règlement revêtu du visa de
ce comptable.
En cas de refus de paiement par opposition ou saisie, ce comptable est tenu de remettre
au porteur du titre de paiement une déclaration écrite énonçant les nom et domicile élu
de l’opposant ou du saisissant et les causes de l’opposition ou de la saisie.
Art.115.‐ Les cessions ou prêts de biens meubles de toute nature intervenant entre
services de l’Etat, et des autres organismes publics donnent lieu à ordre de mouvement
avant leur exécution par dérogation aux dispositions de l’article 94 du présent décret.
Si leur montant ne peut être déterminé exactement qu’après exécution, il est procédé à
l’ordonnancement d’une provision au vu d’un état évaluatif des frais de toute nature à
prévoir, établi par le service cédant et approuvé par le service cessionnaire. Le
règlement définitif est effectué dès l’établissement des pièces justificatives.
Art.116.‐ Le règlement des cessions ou prêts visés à l’article 115 du présent décret ne
donne lieu à rétablissement de crédits au profit du chapitre cédant que dans les cas où
ce rétablissement a été expressément autorisé par le Ministre chargé des Finances.
Art.117.‐ Les sommes payées indûment ou à titre provisoire sur crédits budgétaires
sont recouvrées sur ordres de recette.
Un arrêté du Ministre chargé des Finances fixe les conditions dans lesquelles les
restitutions ainsi obtenues donnent lieu à rétablissement de crédits. Celui‐ci ne peut être
opéré que dans le cadre d’une même gestion.
Toutefois, des modifications portant sur des points particuliers peuvent y être apportées
par décret pris sur la proposition du Ministre chargé des Finances et éventuellement, du
Ministre intéressé, pour ce qui concerne :
les dépenses effectuées sur crédits spéciaux ;
les dépenses des corps de troupe, unités, organes ou établissements administrés
comme tels ;
les dépenses en capital effectuées sur ressources extérieures.
Art.120.‐ Les opérations de trésorerie sont exécutées exclusivement par les comptables
publics soit à leur propre initiative, soit sur l’ordre ou à la demande des tiers qualifiés
pour leur compte.
Les opérations de trésorerie sont décrites pour leur totalité et sans contraction entre
elles.
Art.121.‐ Les fonds détenus par les comptables publics sont gérés selon le principe de
l’unité de caisse. Ce principe s’applique à toutes les disponibilités des comptables quelle
qu’en soit la nature. Il entraîne l’obligation de comptabiliser à un seul compte financier
toutes les disponibilités correspondant à sa nature.
Les fonds appartenant à l’Etat et aux autres organismes publics sont insaisissables par
les tiers.
Art.122.‐ Un poste comptable dispose, sauf dérogation expresse du Ministre chargé des
Finances, d’une seule caisse, d’un seul compte courant bancaire, d’un seul compte
courant postal et d’un compte de monnaie électronique.
L’unité de trésorerie est le principe selon lequel le Trésor a un seul compte ouvert à la
Banque centrale, dans lequel toutes les ressources de l’Etat sont déposées et duquel tous
les décaissements sont effectués.
Art.124.‐ Le Ministre chargé des Finances fixe les conditions de la participation des
banques ou autres établissements financiers à l’exécution des opérations de trésorerie.
Art.125.‐ Seuls les comptables deniers et valeurs sont habilités à manier les fonds du
Trésor public.
Ces fonds, y compris les ressources extérieures mobilisées au titre des projets, sont
déposés dans un compte unique du Trésor public ouvert dans les livres de la BCEAO.
Les subventions, dons, et autres concours alloués par l’Etat aux établissements publics,
aux agences et aux autres organismes publics similaires ou assimilés sont domiciliés
dans les comptes de dépôt ouverts au Trésor.
Art.126.‐ Les agents de l’Etat et des autres organismes publics ne peuvent se faire ouvrir
ès qualité un compte de disponibilités que sur autorisation expresse du Ministre chargé
des Finances.
Tout compte ouvert en violation des dispositions de l’alinéa précédent fait encourir à
son titulaire la responsabilité de comptable de fait.
Art.128.‐ Les plafonds des encaisses des comptables publics et des régisseurs, ainsi que
les conditions et délais de leur dégagement, sont fixés par arrêté du Ministre chargé des
Finances.
De même, la limitation de l’actif des comptes courants postaux des comptables publics
est fixée par le Ministre chargé des Finances.
Le Ministre chargé des Finances peut prescrire aux comptables ou aux correspondants
du Trésor toute procédure susceptible de simplifier les opérations de règlement ou d’en
réduire les délais.
Le Trésorier général est habilité, dans les conditions fixées par la réglementation en
vigueur, à escompter ou mettre en pension auprès de l’institut d’émission les traites et
obligations cautionnées reçues par ces comptables.
Section 4 ‐ Correspondants
Art.131.‐ Les correspondants du Trésor sont les organismes et particuliers qui, soit en
application des lois et règlements, soit en vertu de conventions, déposent à titre
obligatoire ou facultatif, des fonds au Trésor ou sont autorisés à procéder à des
Sauf autorisation donnée par le Ministre chargé des Finances, il ne peut être ouvert
qu’un seul compte au Trésor par correspondant.
Les comptes ouverts au Trésor au nom des correspondants ne peuvent pas présenter de
découvert.
Section 5 ‐ Emprunts
Art.133.‐ Aucune dette de l’Etat ne peut être contractée sous forme de souscription de
rente perpétuelle, d’emprunt à court, moyen et long termes, ou sous forme
d’engagements payables à terme ou par annuités, aucune opération de conversion de la
dette publique ne peut être opérée, qu’en vertu de la loi de finances.
Art.134.‐ Les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat sont fixées par
décret pris sur le rapport du Ministre chargé des Finances.
Art.135.‐ Les créances résultant d’un emprunt de l’Etat donnent lieu soit :
à la remise d’un titre au souscripteur ou bénéficiaire ;
à une inscription au crédit d’un compte courant de titres dans les conditions fixées
par décret pris sur proposition du Ministre chargé des Finances.
Sauf dérogations prévues par la loi, les titres sont établis, à la demande du souscripteur
ou du bénéficiaire, sous forme au porteur ou nominative. Sous la même réserve, les
titres sont cessibles, négociables et peuvent faire l’objet d’une conversion au nominatif
ou au porteur.
Les titres d’emprunt ne peuvent être délivrés aux souscripteurs avant que ceux‐ci ne se
soient libérés de la totalité de leur souscription.
Les conditions d’émission des valeurs du Trésor et le taux d’intérêt alloué sont fixés par
arrêté du Ministre chargé des Finances.
Art.137.‐ Les valeurs du Trésor sont émises au porteur. Elles peuvent être mises à ordre
et domiciliées sous la forme anonyme dans les conditions fixées par arrêté du Ministre
chargé des Finances.
Ces valeurs peuvent être barrées ; elles sont alors remboursables dans les conditions
prévues par la réglementation des chèques barrés.
Art.138.‐ La conversion de la dette publique ne peut être opérée que conformément aux
autorisations données par une loi de finances.
Les titres d’emprunt émis par l’Etat qui sont détériorés, perdus ou volés peuvent être
frappés d’opposition, remplacés ou remboursés dans les conditions fixées par la
réglementation.
Art.139.‐ Le patrimoine financier de l’Etat est l’ensemble des actifs financiers détenus, à
savoir les espèces, les dépôts à vue et à terme, les valeurs mobilières ou les créances sur
les tiers.
Les modalités de prise en charge, d’emploi et de conservation des biens et des matières,
des objets et des valeurs, les règles de classement et d’évaluation des divers éléments du
patrimoine mobilier et immobilier et des stocks, les limites dans lesquelles doivent être
contenus les taux d’amortissement ou les provisions pour dépréciation, les modalités de
réévaluation ainsi que les conditions de réforme et de cession des biens durables du
patrimoine sont fixées par les lois et règlements.
Art.142.‐ Pour le paiement des dépenses autres que celles de personnel se rapportant à
des droits constatés au cours de la gestion qui s’achève, les mandats émis jusqu’au 31
décembre de l’année et ceux de régularisation émis durant la période complémentaire
fixée pour la clôture sont pris en compte au titre du budget de l’année.
Art.144.‐ Les opérations visées à l’article 143 du présent décret peuvent être constatées
en écritures complémentaires au 31 décembre de l’année suivant les délais prévus à
l’article 142 du présent décret.
Art.145.‐ Les opérations de fin d’année et d’inventaire ainsi que les régularisations
prévues par la loi de règlement sont prises en compte au titre de l’année précédente
jusqu’à la date de clôture du Compte général de l’Administration des finances fixée par le
Ministre chargé des Finances.
Elles sont produites à l’appui des comptes de gestion adressés à la Cour des Comptes ou
tenues à sa disposition pendant toute la durée de ses investigations.
Lorsqu’elles sont conservées par les comptables publics, elles ne peuvent être détruites
avant l’examen des comptes concernés ou avant la durée de prescription applicable à
l’opération.
Les comptes de gestion peuvent être dématérialisés dans les conditions fixées par arrêté
du Ministre chargé des Finances pris, après avis de la Cour des Comptes.
Les comptes de l’Etat sont arrêtés à la fin de la période d’exécution du budget par les
ordonnateurs en ce qui concerne la comptabilité budgétaire et la comptabilité des
matières, et par les comptables publics en ce qui concerne la comptabilité générale de
l’Etat.
Cette comptabilité est renseignée par les comptables publics en ce qui concerne les
encaissements et paiements relatifs aux opérations de recettes et de dépenses.
Art.154.‐ Les comptes générés par la comptabilité budgétaire sont constitués des
comptes administratifs établis par les ordonnateurs et consolidés par le Ministre chargé
des Finances, appuyés d’un état de développement des recettes budgétaires et d’un état
de développement des dépenses budgétaires établis par les comptables principaux.
Les comptes administratifs produits par les ordonnateurs principaux sont centralisés
par le Ministre chargé des Finances aux fins de rapprochement avec l’état consolidé
national des recettes budgétaires et des dépenses budgétaires.
Art.160.‐ Les engagements sont établis par imputation budgétaire, dans les formes
prescrites par le Ministre chargé des Finances.
La liste de ces engagements établie, si nécessaire, après réévaluation, le cas échéant, est
visée par l’ordonnateur et le contrôleur budgétaire.
Cet ajustement donne lieu à l’établissement, dans les conditions prévues par la
réglementation, d’engagements complémentaires ou de dégagements.
Art.165.‐ La composante destinée à suivre les opérations de recettes est tenue par
l’ordonnateur à l’aide :
d’un livre journal des droits constatés ;
d’un livre de compte par nature de recettes ;
d’un registre des baux et concessions ;
d’un livre journal des opérations de recettes ;
d’un registre des comptes de recettes.
Art.166.‐ Le livre journal des droits constatés est destiné à l’enregistrement immédiat et
successif des titres de créances de l’Etat.
Le livre des comptes par nature de recettes est destiné au classement, par imputation
budgétaire, des titres de créances enregistrés au livre‐journal des droits constatés.
Le registre des baux et concessions comporte les principales données financières des
baux et concessions ainsi que les liquidations effectuées.
Le registre des comptes de recette est destiné au classement par imputation budgétaire,
de toutes les opérations enregistrées au livre journal.
Art.167.‐ La composante destinée à suivre les opérations de dépenses est tenue par
l’ordonnateur à l’aide :
d’un carnet‐journal des bons d’engagement ou des bons de commande ;
d’un registre des marchés et baux ;
de l’état des effectifs ;
de la situation générale des crédits établie après chaque émission ;
de la situation détaillée mensuelle des dépenses ;
de toute autre situation prescrite par le Ministre chargé des Finances.
Le registre des marchés et des baux est destiné à l’enregistrement des principales
données financières des marchés et baux dont le service assure l’administration des
crédits et les règlements effectués.
L’Etat des effectifs est destiné à faire apparaître les agents du service présents à leur
poste pendant le mois.
Art.169.‐ Sur instruction du Ministre chargé des Finances, les livres et registres prévus
aux articles 165 et 167 pourront être adaptés à l’utilisation des procédés informatiques
de comptabilisation des opérations de l’Etat.
Art.170.‐ Indépendamment des livres et registres visés aux articles ci‐dessus, les agents
chargés de l’engagement, de la liquidation et de l’ordonnancement tiennent tous carnets
de détail, livres et comptes auxiliaires nécessaires.
Ces livres de comptabilité sont arrêtés en recette et en dépense à la fin de chaque mois
et à la clôture de l’année financière.
Art.172.‐ Suivant la périodicité et les formes fixées par instruction du Ministre chargé
des Finances, sont établies et adressées à l’ordonnateur principal compétent les
situations précisant par imputation budgétaire, avec rappel des antérieurs :
le montant des crédits de paiement et, le cas échéant, des autorisations
d’engagement, répartis ;
le montant des dépenses engagées ;
le montant des dépenses liquidées ;
le montant des dépenses ordonnancées.
Art.173.‐ Tous les mois et à la clôture de l’année financière, il est établi, aux fins de
consolidation, au titre du budget général, de chaque budget annexe ou de chaque compte
spécial du Trésor :
un état récapitulatif des ordres de recettes faisant ressortir, par imputation
budgétaire, avec rappel des antérieurs, les émissions du mois et les opérations de
régularisation effectuées, transmis par les services compétents au Ministre chargé
des Finances ;
une situation des mandatements, par chaque ordonnateur principal, faisant ressortir,
par imputation budgétaire, avec rappel des antérieurs, le montant des crédits
répartis, des dépenses engagées, des titres de paiement émis et des opérations de
régularisation effectuées.
Art.175.‐ Le service bénéficiaire établit des projets de bons d’engagement dans la limite
des autorisations de dépenses qui lui sont notifiées.
Art.177.‐ Après certification du service fait par le service bénéficiaire, la liquidation est
effectuée par l’ordonnateur secondaire qui donne l’ordre de payer.
Art.178.‐ Les comptables secondaires, après avoir procédé aux contrôles prévus à
l’article 34, effectuent les paiements qui sont centralisés dans les comptes du comptable
principal compétent.
Art.179.‐ Des instructions du Ministre chargé des Finances précisent, en tant que de
besoin, les dispositions de la présente section relatives aux autorisations de dépenses
assignées sur la caisse des comptables compétents.
Pour les services publics implantés à l’étranger, des instructions conjointes du Ministre
chargé des Finances et des Ministres concernés précisent, en tant que de besoin, les
dispositions de la présente section.
La comptabilité générale de l’Etat est tenue en partie double et est fondée sur le principe
de la constatation des droits et des obligations dans les conditions fixées par la
réglementation en vigueur.
Les opérations sont prises en compte au titre de l’exercice auquel elles se rattachent
indépendamment de leur date de paiement ou d’encaissement.
Elle est tenue dans les conditions et limites fixées par la réglementation définissant les
attributions de chaque catégorie de comptables publics.
Art.182.‐ Dans le cadre des règles établies par le Plan comptable de l’Etat, la
nomenclature et le fonctionnement des comptes tenus par les comptables publics sont
fixés par le Ministre chargé des Finances.
Art.183.‐ L’organisation de la comptabilité générale de l’Etat est fondée sur les principes
suivants :
la déconcentration de la comptabilité générale, en vue de la rapprocher du fait
générateur et des ordonnateurs ainsi que de leurs services gestionnaires ;
l’inscription au bilan de l’Etat de tous les flux de gestion portant sur les actifs non
financiers, les dettes et créances, en vue de la connaissance du patrimoine public et
partant, de la capacité de l’Etat à faire face à ses engagements.
Elle est assortie d’une période complémentaire d’une durée maximum d’un mois à
compter de la fin de l’année budgétaire suivant les spécificités décrites à l’article 142 du
présent décret.
Aucune opération budgétaire ayant pour conséquence de créer des droits nouveaux ne
peut être effectuée au cours de cette période.
Ces comptables principaux justifient auprès de la Cour des Comptes les opérations
effectuées pour le compte de l’Etat par eux‐mêmes et par les comptables qui leur sont
rattachés.
Les modalités d’application des dispositions du présent article sont fixées par
instruction du Ministre chargé des Finances.
Art.187.‐ La procédure de jugement des comptes des comptables publics est celle
définie par la loi organique sur la Cour des Comptes et son décret d’application.
Art.188.‐ Les comptes annuels de l’Etat sont dressés par le Ministre chargé des Finances
et comprennent le Compte général de l’Administration des Finances et les états
financiers.
Le Compte général de l’Administration des Finances est transmis à la Cour des Comptes
à l’appui du projet de loi de règlement qui lui est communiqué annuellement.
La situation d’exécution des financements extérieurs doit, le cas échéant, être produite
et transmise à la Cour des Comptes.
Les états financiers de l’Etat comprennent, dans les conditions définies par le décret
portant Plan comptable de l’Etat :
le bilan ;
le compte de résultat ;
le tableau des opérations financières du Trésor ;
le tableau des flux de trésorerie ;
l’état annexé.
Ces états financiers sont produits à la Cour des Comptes au plus tard le 30 juin de
l’année suivant l’exercice concerné pour accompagner le projet de loi de règlement.
La comptabilité des matières est tenue en partie simple. Elle décrit l’existant et les
mouvements d’entrée et de sortie concernant :
les immobilisations incorporelles et corporelles ;
les stocks de marchandises et de fournitures ;
les objets remis en dépôt.
Des inventaires sont faits à date fixe et à l’occasion des contrôles effectués par les
organes habilités.
Art.190.‐ Les biens corporels et incorporels acquis avant la date de mise en vigueur du
présent décret sont inventoriés, immatriculés, valorisés et enregistrés dans les livres
suivant les modalités, méthodes et techniques définies dans un référentiel harmonisé à
l’usage des Etats membres de l’Union.
Art.191.‐ La comptabilité des matières est tenue par des agents habilités par
l’ordonnateur. Les comptables des matières sont préposés à la gestion d’un ou de
plusieurs magasins ; ils assurent la garde et la conservation des matériels et matières en
stocks, et suivent les mouvements des biens ordonnés par les ordonnateurs et leurs
délégués.
Les fonctions de comptable des matières sont incompatibles avec celles de comptable
deniers et valeurs.
Art.192.‐ Les règles de comptabilité des matières, des valeurs et titres de l’Etat et des
autres organismes publics sont fixées par la réglementation en vigueur.
Les modalités de son organisation et de sa mise en œuvre sont fixées par le Ministre
chargé des Finances.
Dans chaque ministère, il est mis en place un dispositif de contrôle interne budgétaire et
de contrôle interne comptable.
Ce référentiel précise les conditions dans lesquelles est assuré le contrôle du respect des
critères de réalité, de justification, de présentation et bonne information, de sincérité,
d’exactitude, de totalité, de non‐compensation, d’imputation et de rattachement à la
bonne période comptable et au bon exercice.
Art.202.‐ Les rapports produits à la suite des contrôles, vérifications et audits effectués
par les organes et corps de contrôle administratifs, sont mis à la disposition du public,
dans les conditions déterminées par les lois et règlements.
En tout état de cause, les droits des différentes parties doivent être garantis.
Art.203.‐ Les Contrôleurs budgétaires exercent des contrôles a priori et a posteriori des
opérations budgétaires de l’Etat.
Ils relèvent du Ministre chargé des Finances et sont placés auprès des ordonnateurs.
Art.204.‐ Les contrôles a priori exercés par les contrôleurs budgétaires portent sur les
opérations budgétaires et sur le rythme de consommation des crédits conformément au
plafond d’engagement trimestriel.
Ces contrôles peuvent être modulés dans les conditions fixées par le Ministre chargé des
Finances.
Art.205.‐ Tous les actes des ordonnateurs portant engagement de dépenses budgétaires
sont soumis au visa préalable du Contrôle budgétaire.
Sont également soumis au visa préalable du Contrôle budgétaire, les arrêtés, mesures ou
décisions émanant d’un ordonnateur.
Les délégations de crédits non revêtus du visa du Contrôleur budgétaire sont nulles et
de nul effet.
Art.207.‐ Le Contrôleur budgétaire évalue a posteriori les dépenses qui n’ont pas fait
l’objet de contrôle a priori.
Art.208.‐ Sous réserve des dispositions ci‐dessus, les modalités de mise en œuvre des
contrôles du Contrôleur budgétaire, au regard de la qualité et de l’efficacité du contrôle
interne budgétaire ainsi que du contrôle de gestion mis en œuvre par l’ordonnateur,
sont définies par le Ministre chargé des Finances.
En cas de désaccord persistant, il s’en réfère au Ministre chargé des Finances. Il ne peut
être passé outre au refus de visa du Contrôleur budgétaire que sur autorisation écrite du
Ministre chargé des Finances. Dans ce cas, la responsabilité du Ministre chargé des
Finances se substitue à celle du Contrôleur budgétaire.
Art.210.‐ Les comptables publics de l’Etat sont assujettis aux dispositions prévues par la
réglementation concernant les comptables publics et à celles de la présente section.
Art.211.‐ Les procès‐verbaux établis à l’occasion des vérifications de fin de gestion des
comptables publics de l’Etat sont rédigés en un nombre d’exemplaires suffisant pour
servir les archives du poste vérifié et, le cas échéant, le comptable sortant, et être
adressés sans délai :
au Ministre chargé des Finances ;
au Directeur chargé de la Comptabilité publique ;
au comptable supérieur, s’il s’agit de comptables directs du Trésor subordonnés ;
au directeur de service, s’il s’agit de comptables des administrations financières et
des autres organismes publics.
Art.212.‐ Les procès‐verbaux établis à l’occasion des vérifications de fin de gestion des
régisseurs sont en un nombre d’exemplaires suffisant pour servir les archives de la régie
et, le cas échéant, du régisseur sortant, et être adressés sans délai au Ministre chargé des
Finances, au Ministre concerné, au Directeur chargé de la Comptabilité publique et au
comptable direct du Trésor de rattachement.
Un acte du Ministre chargé des Finances fixe les modalités relatives à l’organisation, au
déroulement, au délai de dépôt, d’exploitation et de publication des procès‐verbaux de
ces opérations de contrôle.
Art.213.‐ Sans préjudice des attributions conférées par la loi aux autorités
administratives, ont qualité pour procéder aux vérifications inopinées des écritures et
des situations de caisse et de portefeuille des comptables publics :
les Inspecteurs généraux d’Etat ;
Toutefois, en ce qui concerne les agents comptables à l’Etranger, le Ministre chargé des
Finances et le Ministre chargé des Affaires étrangères peuvent déroger à l’obligation de
l’annualité de la vérification.
Art.216.‐ Le Ministre chargé des Finances veille à l’application des prescriptions ci‐
dessus relatives aux vérifications des comptables et des régisseurs de recettes et
d’avances et décide de toutes mesures à prendre qui ne seraient pas du ressort des
Ministres ou des chefs de service concernés.
Art.217.‐ La Cour des Comptes juge les comptes des comptables publics et se prononce
sur la qualité de la gestion des ordonnateurs, notamment la bonne exécution de leurs
programmes selon les règles de compétence et de procédure qui lui sont propres.
Sans préjudice de sa mission ci‐dessus, la Cour des Comptes contrôle les résultats des
programmes et en évalue l’économie, l’efficacité et l’efficience.
Les comptables principaux de l’Etat établissent un compte de gestion, sur chiffres et sur
pièces, par budget et par exercice budgétaire définitivement clôturé. Ce compte est
transmis à la Cour des Comptes au plus tard le 30 juin de l’exercice suivant celui au titre
duquel il est établi. Une copie du bordereau de transmission des comptes de gestion
déchargé est transmise au Directeur chargé de la Comptabilité publique.
Ce contrôle s’effectue :
a priori au moment de l’examen du projet de loi de finances de l’année ;
au moment de l’exécution de la loi de finances ;
a posteriori au moment de l’examen du projet de loi de règlement.
des Production animales, le Ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec
les Institutions, le Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, le
Ministre du Commerce et des Petites et Moyennes entreprises, le Ministre de la Culture
et de la Communication, le Ministre de la Jeunesse, le Ministre de la Microfinances et de
l’Economie sociale et solidaire, le Ministre de l’Emploi de la Formation professionnelle et
de l’Artisanat et le Ministre de l’Economie numérique sont chargés, chacun en ce qui le
concerne, de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal officiel.