1 Transformée de Fourier d’une gaussienne

Transformée de Fourier d’une gaussienne

2
On calcule la transformée de Fourier d’une fonction de type gaussienne 𝑥 ↦ 𝑒 −𝑎𝑥 à l’aide du
théorème intégral de Cauchy.

[AMR08]
Proposition 1. On définit ∀𝑎 ∈ ℝ+∗ , p. 156

ℝ → ℝ
𝛾𝑎 ∶ −𝑎𝑥2
𝑥 ↦ 𝑒

Alors,
𝜋 −𝜉2
̂𝑎 (𝜉) = √ 𝑒 4𝑎
∀𝜉 ∈ ℝ, 𝛾
𝑎

Démonstration. Soit 𝑎 ∈ ℝ+∗ . On a

+∞ 2
̂𝑎 (𝜉) = ∫
∀𝜉 ∈ ℝ, 𝛾 𝑒 −𝑎𝑥 𝑒 −𝑖𝑥𝜉 d𝑥
−∞

et en écrivant
𝑥𝜉 𝜉 2 𝜉2
𝑎𝑥2 + 𝑖𝑥𝜉 = 𝑎 (𝑥2 + 𝑖 ) = 𝑎 ((𝑥 + 𝑖 ) + 2 )
𝑎 2𝑎 4𝑎
on en déduit que
𝜉2 +∞ 𝜉 2
̂𝑎 (𝜉) = 𝑒 − 4𝑎 ∫
∀𝜉 ∈ ℝ, 𝛾 𝑒 −𝑎(𝑥+𝑖 2𝑎 ) d𝑥 (∗)
−∞
On va considérer la fonction
ℂ → ℂ
−𝑎𝑧2
𝑧 ↦ 𝑒
𝜉 𝜉
Pour 𝑅 > 0 et 𝜉 ∈ ℝ, on note Γ(𝑅) le rectangle de sommets −𝑅, 𝑅, 𝑅 + 𝑖 2𝑎 , −𝑅 + 𝑖 2𝑎 parcouru dans
le sens direct :
Im
𝜉 𝜉 𝜉
−𝑅 + 𝑖 2𝑎 𝑖 2𝑎 𝑅 + 𝑖 2𝑎
• • •

Γ(𝑅)

• • Re
−𝑅 𝑅

On a,
𝜉 𝜉
2
𝑅 2
𝑅+𝑖 2𝑎 2
−𝑅+𝑖 2𝑎 2
−𝑅 2
∫ 𝑒 −𝑎𝑧 d𝑧 = ∫ 𝑒 −𝑎𝑧d𝑧 + ∫ 𝑒 −𝑎𝑧
d𝑧 + ∫ 𝜉 𝑒 −𝑎𝑧 d𝑧 + ∫ 𝑒 −𝑎𝑧 d𝑧
⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
Γ(𝑅) ⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
−𝑅 ⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
𝑅 ⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
𝑅+𝑖 2𝑎 −𝑅+𝑖 𝜉
⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
2𝑎
=𝐼(𝑅) =𝐼1 (𝑅) =𝐼2 (𝑅) =𝐼3 (𝑅) =𝐼4 (𝑅)

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2 Transformée de Fourier d’une gaussienne

Nous allons traiter les intégrales séparément.

— Pour 𝐼1 (𝑅) : On a affaire à une intégrale sur l’axe réel. Or, on connait la valeur de l’intégrale
de Gauss : +∞ 2
∫ 𝑒 −𝑦 d𝑦 = √𝜋
−∞

Donc en faisant le changement de variable 𝑦 = √𝑎𝑥, on obtient :

+∞ 2 +∞ 2 𝜋
√𝑎 ∫ 𝑒 −𝑎𝑥 d𝑥 = √𝜋 ⟺ ∫ 𝑒 −𝑎𝑥 d𝑥 = √
−∞ −∞ 𝑎
D’où :
𝜋
𝐼1 (𝑅) ⟶ √
𝑎
quand 𝑅 ⟶ +∞.
— Pour 𝐼2 (𝑅) : On a :

𝜉 𝜉
∀𝑧 ∈ [𝑅, 𝑅 + 𝑖 ] , 𝑧 = 𝑅 + 𝑖𝑡 avec 𝑡 ∈ [0, ]
2𝑎 2𝑎
⟹ d𝑧 = 𝑖d𝑡

D’où : 𝜉
2𝑎 2
𝐼2 (𝑅) = 𝑖 ∫ 𝑒 −𝑎(𝑅+𝑖𝑡) d𝑡
0
On en déduit,
𝜉
2𝑎 2
|𝐼2 (𝑅)| ≤ ∫ |𝑒 −𝑎(𝑅+𝑖𝑡) | d𝑡
0
𝜉
2
2𝑎 −𝑡 2 )
=∫ |𝑒 −𝑎(𝑅 | ⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟⏟
|𝑒 𝑖2𝑎𝑅𝑡 | d𝑡
0
=1
𝜉
2
2𝑎 −𝑡 2 )
=∫ 𝑒 −𝑎(𝑅 d𝑡
0
𝜉
2 2𝑎 2
= 𝑒 −𝑎𝑅 ∫ 𝑒 𝑎𝑡 d𝑡
0
⟶0

quand 𝑅 ⟶ +∞.
— Pour 𝐼3 (𝑅) : On a :

𝜉 𝜉 𝜉
∀𝑧 ∈ [𝑅 + 𝑖 , −𝑅 + 𝑖 ] , 𝑧 = 𝑡 + 𝑖 avec 𝑡 ∈ [𝑅, −𝑅]
2𝑎 2𝑎 2𝑎
⟹ d𝑧 = d𝑡

D’où :
−𝑅 𝜉 2 𝑅 𝜉 2 𝜉2 𝑅 𝜉 2
𝐼3 (𝑅) = ∫ 𝑒 −𝑎(𝑡+𝑖 2𝑎 ) d𝑡 = − ∫ 𝑒 −𝑎(𝑡+𝑖 2𝑎 ) d𝑡 = −𝑒 4𝑎 ∫ 𝑒 −𝑎(𝑡+𝑖 2𝑎 ) d𝑡
𝑅 −𝑅 −𝑅

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3 Transformée de Fourier d’une gaussienne

qui est une intégrale généralisée absolument convergente. Ainsi par (∗),
𝜉2
̂𝑎 (𝜉)
𝐼3 (𝑅) ⟶ −𝑒 4𝑎 𝛾

quand 𝑅 ⟶ +∞.
— Pour 𝐼4 (𝑅) : Ce cas-ci se traite exactement comme 𝐼2 (𝑅). On a :

𝜉 𝜉
∀𝑧 ∈ [−𝑅 + 𝑖 , −𝑅] , 𝑧 = −𝑅 + 𝑖𝑡 avec 𝑡 ∈ [ , 0]
2𝑎 2𝑎
⟹ d𝑧 = 𝑖d𝑡

D’où : 𝜉
0 2 2𝑎 2
𝐼4 (𝑅) = 𝑖 ∫𝜉 𝑒 −𝑎(−𝑅+𝑖𝑡) d𝑡 = −𝑖 ∫ 𝑒 −𝑎(−𝑅+𝑖𝑡) d𝑡
2𝑎 0

On en déduit,
𝜉 𝜉
2𝑎 −𝑎(−𝑅+𝑖𝑡)2 −𝑎𝑅2 2𝑎 2
|𝐼4 (𝑅)| ≤ ∫ |𝑒 | d𝑡 = 𝑒 ∫ 𝑒 𝑎𝑡 d𝑡 ⟶ 0
0 0

quand 𝑅 ⟶ +∞.
2
— Pour 𝐼(𝑅) : La fonction 𝑧 ↦ 𝑒 −𝑎𝑧 est holomorphe et le contour Γ(𝑅) est fermé. Donc
𝐼(𝑅) = 0 en vertu du théorème intégral de Cauchy.
En passant à la limite, on obtient ainsi :

𝜋 𝜉2 𝜋 −𝜉2
0 = √ + 0 − 𝑒 4𝑎 𝛾 ̂𝑎 (𝜉) = √ 𝑒 4𝑎
̂𝑎 (𝜉) + 0 ⟺ 𝛾
𝑎 𝑎

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Bibliographie
Analyse de Fourier dans les espaces fonctionnels [AMR08]

Mohammed EL-AMRANI. Analyse de Fourier dans les espaces fonctionnels. Niveau M1. Ellipses,
28 août 2008.
https://www.editions-ellipses.fr/accueil/3908-14232-analyse-de-fourier-dans-les-espaces-
fonctionnels-niveau-m1-9782729839031.html.