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UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP

DEPARTEMENT DE MATHÉMATIQUES ET INFORMATIQUE

Mémoire de Master
Option : Géométrie et Applications

Présenté par

Madické NDAO

Groupes de Lie de contact

Soutenue le 20 juillet 2024


Devant le jury

Président - M. El Hadji Cheikh Mbacké DIOP , Maître de Conférence, (FST/UCAD)


Membres - M. Ameth NDIAYE, Maître de Conférence, (FST/UCAD)
- M. Abdoul Karim SANE, Assistant, (FST/UCAD)
Encadreur - M. Bakary Manga, Maître de Conférence, (FST/UCAD)
Dédicaces

A mon père Massaer NDAO ;


A ma mère Faty KEBE ;
A mes frères et soeurs ;

je dédie ce mémoire

Groupes de Lie de contact


Remerciements

A l’issus de ce travail, on remercie Dieu le tout puissant de nous avoir donné le courage,
la volonté et la santé pour mener ce travail à terme.

Je tiens à exprimer toute ma reconnaissance à mon directeur de mémoire, Monsieur


Bakary MANGA, maître de conférence à (UCAD/FST), pour sa patience, sa disponibilité
et surtout ses judicieux conseils, qui ont contribué à alimenter ma réflexion.

Je remercie également toute l’équipe pédagogique du master Géometrie et Applications,


pour avoir assuré la partie théorique de celle-ci.J’adresse mes sincères remerciements à tous
les professeurs, intervenants et toutes les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs
conseils et leurs critiques ont guidé mes réflexions et ont accepté de me rencontrer et de
répondre à mes questions durant mes recherches.

Je remercie mes très chers parents, Massaer et Faty, qui ont toujours été là pour moi.
Je remercie mes soeurs Mbéne et Aminata, et mes frères Birahim, Ibrahima et Ngoye, pour
leurs encouragements.

Enfin, je remercie mes amis Fatim, Abib, Fallou et Guirane,..... qui ont toujours été là
pour moi. Leur soutien inconditionnel et leurs encouragements ont été d’une grande aide.

À tous ces intervenants, je présente mes remerciements, mon respect et ma gratitude.

Groupes de Lie de contact


Résumé

Ce mémoire parle des groupes de Lie de contact, en trois chapitres distincts.

Le premier chapitre traite des groupes de Lie et des algèbres de Lie. Les notions de base,
telles que l’algèbre de Lie d’un groupe de Lie et l’application exponentielle d’un groupe de
Lie définies en détails. Des exemples classiques, comme les groupes linéaires et les groupe
de Lie simples, sont présentés pour illustrer ces concepts.

Le deuxième chapitre introduit la notion de structure de contact sur une variété. Les
propriétés des variétés de contact sont étudiées. Des exemples concrets sont donnés en
guise d’illustration. Des résultats importants, tels que le théorème de Gray et le théorème
de Darboux, sont également démontrés.

Le troisième chapitre aborde les structures de contact invariantes sur un groupe de Lie.
Des exemples de groupes Lie avec des structures de contact invariantes sont présentés, ainsi
que des résultats théoriques sur leur classification.

Groupes de Lie de contact


Table des matières

Dédicaces i

Remerciements ii

Résumé iii

Introduction Générale 1

1 Groupes et Algèbres de Lie 2


Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Groupes de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Algèbre de Lie d’un groupe de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Algèbre de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Algèbre de Lie d’un groupe de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.3 Application exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

2 Structure de contact sur une variété 6


Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1 Variété de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Contactomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Champ de vecteur de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4 Théorémes de Gray et Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5 Structure de contact tendues et Structure de contact vrillé . . . . . . . . . 12

3 Structure de contact invariant à gauche sur un groupe Lie 14


Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.1 Du groupe de Lie à l’algèbre de Lie et inversement . . . . . . . . . . . . . . 15
3.2 Construction d’algébre de Lie de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
3.3 Les algèbres de Lie de contact avec un idéal dérivé de codimension 1 . . . . 21
3.4 Classification en faibles dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.4.1 Algèbres de Lie de dimension 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.4.2 Algèbres de Lie de dimension 5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

Conclusion 26

Groupes de Lie de contact


TABLE DES MATIÈRES v

Bibliographie 27

Groupes de Lie de contact


Introduction Générale

La géométrie de contact, en tant que discipline à part entière, est née vers 1896 dans
l’œuvre monumentale de Sophus Lie sur Berührungs transformationen (transformations
de contact). L’un des apologistes modernes les plus éloquents de la géométrie de contact
est Vladimir Arnold, qui a proclamé (depuis 1989) que ”la géométrie de contact est toute
géométrie".
La géométrie de contact a de nombreuses applications en physique, notamment en
mécanique classique, en thermodynamique et en optique géométrique. D’un autre côté, elle
s’est également révélée être un puissant outil pour résoudre des questions de topologie pure.
Elle est en quelque sorte la cousine, en dimensions impaires, de la géométrie symplectique,
qui elle s’intéresse à des variétés de dimensions paires. On trouve de nombreuses similitudes
entre les deux théories : ainsi on dispose dans un cas comme dans l’autre d’un théorème
de Darboux qui décrit la forme locale de la structure (de contact/symplectique). De même
on trouve des deux côtés des théorèmes de stabilité aux énoncés voisins. Concrétisation du
lien entre les deux domaines, la procédure dite de symplectisation permet de construire une
variété symplectique à partir d’une variété de contact ; réciproquement, une hypersurface
d’une variété symplectique telle qu’il existe un champ de Liouville qui lui soit positivement
transverse peut être munie d’une structure de contact.
Comme c’est souvent le cas en géométrie, un fossé sépare la géométrie de contact en
dimension 3 et celle en dimension supérieure ou égale à 5. De nombreux outils et notions,
comme par exemple la distinction entre structures vrillées et tendues, sont spécifiques à la
dimension 3. Travailler en grande dimension demande alors de développer toute une nou-
velle gamme de méthodes : de très nombreuses questions restent encore ouvertes à l’heure
actuelle.

L’objectif de ce mémoire est d’étudier les propriétés des groupes de Lie de contact en
utilisant l’invariance (sous les translations à gauche/droite) de la structure de contact. Le
mémoire compte trois chapitres. Le premier chapitre de ce mémoire introduit les notions et
résultats de base en groupes et algèbres de Lie. Dans le deuxième chapitre, on s’intéresse
au concept de structure de contact sur une variété de dimension impaire. On parle dans
ce chapitre la notion de variété de contact, de contactomorphisme et aussi de champ de
Reeb définit par un 1-forme de contact. Dans le troisième chapitre, on enumère la notion de
structure de contact invariant sur un groupe de Lie. On mentionne notamment un article
de André Diatta qui dans sa globalité nous parle de contruction et classification de groupes
et algèbres de Lie de contact.

Groupes de Lie de contact


Chapitre Un

Groupes et Algèbres de Lie

Sommaire
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1 Groupes de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Algèbre de Lie d’un groupe de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Application exponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

Introduction
Dans ce chapitre, nous parlerons des groupes de Lie, variétés munies d’une structure
de groupe "compatible" avec la structure différentielle. Les groupes de Lie constituent un
domaine crucial en mathématique et en physique, offrant un cadre puissant pour étudier
les symétries continues.
Nous commencerons par définir les groupes de Lie et leurs propriétés fondamentales.
Ensuite, nous introduirons les algèbres de Lie et nous examinerons également quelques
exemples classiques de groupes de Lie, tels que le groupe affine et le groupe de Heisenberg.
Enfin, nous aborderons l’application exponentielle, qui joue un rôle essentiel et permet de
passer de l’algèbre de Lie au groupe de Lie et inversement.

1.1 Groupes de Lie


Définition 1.1. Un groupe de Lie G est une variété différentiable munie d’une structure de
groupe telle que la multiplication G × G → G, (g, h) 7→ gh et l’inversion G → G, g 7→ g −1
soient des applications différentiables.

Soit G un groupe de Lie et soit g ∈ G. Les applications Lg : G → G qui à h associe gh


et Rg : G → G qui à h associe hg sont respectivement appelées translation à gauche par
g et translation à droite par g. Ces applications sont des difféomorphismes et si e désigne
l’élément neutre de G, on a : Le = Re = Id , (Lg)−1 = Lg−1 et (Rg)−1 = Rg−1 . Par ailleurs,
pour tous g1 , g2 dans G, on a Lg1 ◦ Lg2 = Lg1 g2 et Rg1 ◦ Rg2 = Rg2 g1 . Notons aussi que
pour tous g, h dans G, Lg et Rh commutent, c’est-à-dire Lg ◦ Rh = Rh ◦ Lg . Par la règle
de chaîne, on obtient que pour tous g, h dans G, Id = Th (Lg−1 ◦ Lg ) = Tgh Lg−1 ◦ Th Lg . Il

Groupes de Lie de contact


Algèbre de Lie d’un groupe de Lie 3

apparaît donc que Th Lg est inversible, c’est donc un isomorphisme. On montre de même
que Th Rg est un isomorphisme.

Exemple 1.1. Rappelons qu’une transformation affine de la droite R est une application
f : R → R, qui à x associe f (x) = a + bx, où b ∈ R∗ et a ∈ R. Muni de la composition
usuelle des applications, l’ensemble des transformations affines de R est un groupe. On
voit clairement qu’une transformation affine f : x 7→ bx + a peut être identifiée au couple
(a; b) de R × R∗ . Ainsi l’ensemble des transformations affines de R peut être identifié
à R × R∗ . La loi du groupe s’écrit alors : pour tous couples (a, b), (c, d) dans R × R∗ ,
(a, b)(c, d) = (bc + a, bd) Ce groupe a pour élément neutre (0, 1) et l’inverse d’un élément
(a, b) de R×R∗ est (a, b)−1 = − ab , 1b . Le groupe ainsi défini sera noté Aff(R). Maintenant,
si on considère sur Aff(R) = R × R∗ la structure de variété différentiable de R × R∗ , alors
Aff(R) est un groupe de Lie de dimension 2.

Exemple 1.2. Le groupe de Heisenberg de dimension 3 est le sous-groupe H3 du groupe


linéaire GL(3, R) défini par
 
n 1 a b o
H3 = 0 1 c  a, b, c ∈ R
0 0 1

On peut l’identifier à R3 muni du produit suivant : si (a, b, c) et (a0 , b0 , c0 ) sont dans R3 ,


(a, b, c) · (a0 , b0 c0 ) = (a + a0 , b + b0 , c + c0 + ab0 ) Ainsi H3 muni de la structure de variété
différentiable de R3 est un groupe de Lie.

Théorème 1.1. Tout sous-groupe fermé H d’un groupe de Lie G est un sous-groupe de
Lie de G.

La preuve de ce théorème peut se lire dans le livre [24, pages 259 et 260].
Le Théorème 1.1 fournit un grand nombre d’exemples de groupes de Lie. Notemment,
tout sous-groupe fermé de GL(n, R) est un groupe de Lie.

Exemple 1.3. Groupe spécial linéaire : SL(n, R) = {M ∈ M (n, R)/ det M = 1}, dimen-
sion n2 . En effet, il est sous-groupe de GL(n, R).

Exemple 1.4. Bien entendu le groupe spécial orthogonal est un sous-groupe de Lie de
GL(n, R), SO(n, R) = {M ∈ M (n, R)/t M M = I et det M = 1} .

Exemple 1.5. Groupe spécial unitaire est un sous-groupe de Lie de GL(n, R) défini par
SU(n, C) = {M ∈ M (n, C)/M t M = I et det M = 1}

1.2 Algèbre de Lie d’un groupe de Lie


1.2.1 Algèbre de Lie
  1.2. Une algèbre de Lie g est un espace vectoriel muni d’un produit interne
Définition
noté ., . ∈g appelé
 Crochet
 de Lie, qui vérifie les propriétés suivantes :
- X, Y = − Y, X , anti-symétrie ;

Groupes de Lie de contact


Algèbre de Lie d’un groupe de Lie 4

        
- X, Y , Z + Z, X , Y + Y, Z , X = 0, identité de Jacobi.
3
Exemple 1.6. L’espace
  vectoriel R orienté3 par sa structure euclidienne canonique, et
muni du crochet x, y = x ∧ y pour x, y ∈ R , est algèbre de Lie.
 
Exemple 1.7. Muni du crochet défini par la relation X, Y := XY − Y X, l’espace
M(n, R) est une algèbre de Lie, noté gl(n, R).

Exemple 1.8. On considère l’ensemble su(2) := {M ∈ gl(2)|X  = −X, trX = 0}, c’est-à-
ia −b + ic
dire l’ensemble des matrices de la forme avec a, b, c ∈ R. C’est un espace
b + ic −ia    
1 i 0 1 0 i
vectoriel réel. Une base est donnée par les matrices E1 := 2 E2 := 2 et
  0 −i i 0
0 −1
E3 := 12
     
. Grâce aux relations E1 , E2 = E3 , E2 , E3 = E1 et E3 , E1 = E2 , il
1 0
s’agit d’une algèbre de Lie réelle de dimension 3.
De même, l’ensemble sl(2, R) := {X ∈ gl(2, R)|tr(X) = 0} est aussi une algèbre de Lie
de dimension 3.

Définition 1.3. Une sous-algèbre de  Lie d’une algèbre de Lie g est un sous-espace vectoriel
de gqui est stable par crochet ., . . Un idéal de g est un sous-espace vectoriel h de g tel
que x, y ∈ h, ∀x ∈ g, y ∈ h.

Exemple 1.9. Dans toute algèbre de Lie g, les sous-ensembles suivants sont des idéaux :
1. les idéaux triviaux : {0} et g ;
2. le centre Z(g) := {x ∈ g : [x, y] = 0, ∀y ∈ g} ;
3. l’idéal dérivé g = [g, g] := {[x, y], x, y ∈ g}.

Définition 1.4. Un homomorphisme d’algèbres de Lie est une application linéaire φ : g →


g0 entre deux algèbres de Lie g et g0 qui satisfait la propriété suivante pour tout X, Y dans
g : φ([X, Y ]g ) = [φ(X), φ(Y )]g0 où [., .]g et [., .]g0 représentent respectivement les crochets
de Lie dans g et g0 .

Exemple 1.10. Soit g une algèbre  La représentation adjointe ad : g −→ gl(g),


 de Lie.
X 7−→ (adX : Y 7→ adx (Y )) := X, Y est morphisme d’algèbre de Lie. En effet, elle
est linéaire. Il reste à montrer qu’elles préservent les crochets, c’est-à-dire que pour tout
X, Y ∈ g, ad  = adX , adY . Pour trois éléments X, Y, Z ∈ g l’identité de Jacobi et le
X,Y
caractère antisymétrique donnent
  
ad  (Z) = X, Y , Z
X,Y
     
= − Y, Z , X − Z, X , Y
= adX (adY (Z)) − adY (adX (Z))
= (adX ◦ adY − adY ◦ adX )(Z)
 
= adX , adY (Z).

Groupes de Lie de contact


Application exponentielle 5

1.2.2 Algèbre de Lie d’un groupe de Lie


Fixons quelques notations. Si M est une variété et X un champ de vecteurs sur M , la
valeur du champs X en un élément x de M sera notée X|x ∈ Tx M . Si f : M → N est une
fonction différentiable entre deux variétés, sa différentielle en un point x ∈ M est notée
Tx f : Tx M → Tf (x) N .
Soit G un groupe de Lie d’élément neutre e.
Définition 1.5. Un champ de vecteurs X sur G est dit invariant à gauche si pour tout
g ∈ G, on a Lg∗ X = X , c’est-à-dire que pour tout g, h ∈ G,
Th Lg · X|h = X|gh . (1.1)
On note XL (G) l’ensemble des champs de vecteurs invariants à gauche sur G. On montre
que XL (G) est stable par le crochet usuel des champs de vecteurs, c’est donc une sous-
algèbre de Lie de l’algèbre g de tous les champs de vecteurs lisses sur G.
Définition 1.6. On appelle algèbre de Lie de G, l’algèbre de Lie XL (G) de ses champs de
vecteurs invariants à gauche.
Remarque 1.1. Un champ de vecteur invariant à gauche X sur G est entièrement déterminé
par sa valeur en un point quelconque du groupe de Lie en particulier par sa valeur en
l’élément neutre. Mieux l’application f : Te G → g, ξ 7→ Lξ , où
Lξ|g := Te Lg · ξ,
est un isomorphisme linéaire. On peut donc penser l’algèbre g comme l’espace tangente
Te G muni du crochet :
[ξ, η] := [Lξ , Lη ]|e . (1.2)

1.3 Application exponentielle


Nous allons maintenant construire une application entre un groupe de Lie G et son
algèbre de Lie g. Cette application est un pont entre les deux structures, et permet de
trouver certaines propriétés de G connaissant g. Pour cela, soit X ∈ g considéré comme
champ de vecteurs invariant à gauche. Il définit donc une équation différentielle, dont le
flot est noté φX (t, g) , c’est-à-dire que :
dφX (t, g)
= X|φX (t,g) et φX (0, g) = g. (1.3)
dt
Remarque 1.2. En utilisant l’invariance à gauche de X, on a : φX (t, g) = Lg φX (t, e). Nous
voyons ainsi que le flot est complètement déterminé par la solution de condition initiale e.
Nous sommes alors en mesure de définir l’application exponentielle par
Définition 1.7. On appelle application exponentielle du groupe de Lie G d’algèbre de Lie
g, l’application exp : g → G, X 7→ φX (1, e).
Par construction, cette application vérifie, pour tout t ∈ R,
– exp(tX) = φX (t, e),
– φX (t, g) = g exp(tX),
– d exp(tX)
dt
= X| exp(tX) ,
– exp 0 = e.

Groupes de Lie de contact


Chapitre Deux

Structure de contact sur une


variété

Sommaire
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1 Variété de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2 Contactomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.3 Champ de vecteur de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
2.4 Théorémes de Gray et Darboux . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.5 Structure de contact tendues et Structure de contact vrillé . 12

Introduction
La géométrie de contact est la partie de la géométrie differentielle qui étudie les formes
et les structures de contact. Elle entretient d’étroits liens avec la géométrie symplectique, la
géométrie complexe, la théotie de feuilletages de codimension 1 et les systemes dynamiques.
Les structures de contact sont des objets géométriques qui se situent à l’intersection
de la géométrie différentielle et de la topologie. Elles généralisent les notions de systèmes
dynamiques et jouent un rôle crucial dans de nombreux domaines, notamment la mécanique
classique, la théorie des systèmes dynamiques et la géométrie symplectique.
Dans ce chapitre, nous parlerons des définitions de variétés de contact, de structures de
contact, leurs propriétés essentielles, ainsi que des exemples illustratifs. Nous aborderons
également des applications dans différents contextes, soulignant l’importance et la richesse
de ces structures dans la recherche mathématique contemporaine.

2.1 Variété de contact


Soit M une variété lisse.
Définition 2.1. Une 1-forme différentielle α sur M est dite de contact si α ∧ (dα)n est une
forme de volume.
Définition 2.2. Une stucture de contact est un sous-fibré ξ de rang 2n du fibré tangent
T M qui vérifie la propriété suivante : pour tout p ∈ M il existe un voisinage U , un système

Groupes de Lie de contact


Contactomorphismes 7

de coordonnée (x1 , x2 , . . . , xn , y1 , y2 , . . . , yn , z) sur U et une forme de contact α sur U tel


que ξ/U = ker α.

On appellera le couple (M, ξ) une variété de contact.


Remarque 2.1. Une structure ξ = ker α est de contact si dα|ξ est non dégénérée, c’est-à-dire
une forme symplectique.
Remarque 2.2. Soient α et β deux 1-formes. Soit f : M → R∗ la fonction lisse telle que
β = f α. Alors β ∧ (dβ)n = f α ∧ (d(f α))n = f α ∧ (f dα + df ∧ α)n = f n+1 α ∧ (dα)n . Par
conséquent si α est une forme de contact β l’est aussi.

Exemple 2.1. La variété de contact (R2n+1 , ξ1 ), où R2n+1 a pour coordonnées (x1 , y1 , . . . , xn , yn , z)


n
X
et le champ ξ1 est donné par α1 = dz− yi dxi . Alors le noyau ker α1 = vect{∂y1 , . . . , ∂yn , ∂x1 +
i=1
n
X
y1 ∂z , . . . , ∂xn + yn ∂z }. Nous vérifions la propriété de contact en calculant dα1 = dxi dyi
i=1
et ! !n
n
X n
X
n
α1 ∧ (dα1 ) = dz − yi dxi ∧ dxi dyi = (n!)dzdx1 dy1 . . . dxn dyn .
i=1 i=1

Exemple 2.2. Sur R2n+1 on considère les coordonnées polaires (rj , φj ) sur chaque plan
(xj , yj ), j = 1, . . . , n. On montre que la forme α2 suivante est de contact sur R2n+1 :
n
X n
X
2
α2 = dz + (rj dφj ) = dz + (xj dyj − yj dxj ). (2.1)
j=1 j=1

Exemple 2.3. La structure de contact standard sur la sphère unitaire S2n+1 dans R2n+2
avec les coordonnées cartésiennes (x1 , . . . , xn , y1 , . . . , yn , z) est définie par :
n+1
X
α0 = (xj dyj − yj dxj ). (2.2)
j=1

Exemple 2.4. La structure de contact standard en dimension 3 est donnée par (R3 , ξ1 ),
où R3 a les coordonnées (x, y, z) ; et ξ1 est donnée par α1 = dz − ydx. Alors ξ1 = ker α1 =
vect{∂x + y∂z , ∂y }.

2.2 Contactomorphismes
Définition 2.3. Deux variétés de contact (M1 , ξ) et (M2 , ξ2 ) sont dites contactomorphes
s’il existe un difféomorphisme f : M1 → M2 tel que si pour tout p ∈ M1 , on a

Tp f (ξ1 (p)) = ξ2 (f (p)), (2.3)

où T f : T M1 → T M2 désigne la différentielle de f .

Groupes de Lie de contact


Champ de vecteur de contact 8

Si ξ1 = ker α1 , ξ2 = ker α2 et f est un contactomorphisme, on n’a pas forcément


f ∗ α2 = α1 . Par contre, il existe λ : M1 → R∗ telle que f ∗ α2 = λα1 .
Les contactomorphismes d’une variété de contact (M, ξ) forment un groupe. On note
Cont(M, ξ) le groupe des contactomorphismes (M, ξ).

Exemple 2.5. Les variétés de contact (R2n+1 , ξi = ker αi ), i = 1, 2 des Exemples 2.1 et
2.2 sont contactomorphes. Un contactomorphisme explicite est f donné par :
 
x−y x+y xy
f (x, y, z) = , ,z − ,
2 2 2
n
P
où x = (x1 , . . . , xn ) et y = (y1 , . . . , yn ) et xy = xj yj .
j=1

Exemple 2.6. Pour tout point p ∈ S2n+1 la variété de contact (S2n+1 \{p}, ξ0 ) est contac-
tomorphe à la structure de contact standard sur R2n+1 .

2.3 Champ de vecteur de contact


Soit (M, ξ = ker α) une variété de contact de dimension 2n + 1.

Définition 2.4. Un champ de vecteurs sur une variété de contact est dit de contact si son
flot préserve la structure de contact.

Proposition 2.1. Soit X un champ de vecteurs sur M , les assertions suivantes sont
équivalentes :
1. X est un champ de contact ;
2. LX α|ξ = 0.

Démonstration. Notons φt le flot de X. Si X est un champ de contact alors il existe


λt : M → R∗ tel que φ∗t α = λt α. En dérivant l’expression précédente par rapport à t, il
vient φ∗t LX α = ∂λ
∂t
t
α = µt α. Donc LX α = µt α avec µ( λ1t ∂λ
∂t
◦ φ−1
t ) et LX α|ξ = 0.
Réciproquement si LX α|ξ = 0, alors il existe µ : M → R tel que LX α = µα. On a alors
φ α = φ∗t LX α = µ ◦ φ−1
∂ ∗
∂t t
∗ ∗ −1
t ◦ φt α d’où φt α = exp(µ ◦ φt ) exp(−µ)α. Par conséquent la
structure de contact est préservée par le φt et X est un champ de contact

Définition 2.5. On appelle champ de Reeb de α, l’unique champs de vecteurs Rα = R


vérifiant iRα dα = 0 et α(Rα ) = 1.

Remarque 2.3. Un champ de Reeb est associé à une forme de contact. Si on change la forme
de contact, le champ de Reeb change.

Exemple 2.7. Dans R3 muni de forme de contact standard α0 = dz − ydx. Le champ de



Reeb est le champ ∂z . En effet, soit R = R1 ∂x + R2 ∂y + R3 ∂z alors on :

– α(R) = 1 ⇐⇒ (dz − ydx)(R1 ∂x + R2 ∂y + R3 ∂z) = 1 ⇐⇒ dz(R1 ∂x + R2 ∂y + R3 ∂z) −


ydx(R1 ∂x + R2 ∂y + R3 ∂z) = 1 ⇐⇒ R3 = 1

Groupes de Lie de contact


Champ de vecteur de contact 9


1
dα(R, ∂x) = 0 ⇐⇒ d(dz − ydx)(R, ∂x) = 0 =⇒ R = 0

– iR dα = 0 ⇐⇒ dα(R, ∂y) = 0 ⇐⇒ d(dz − ydx)(R, ∂y) = 0 =⇒ R2 = 0

dα(R, ∂z) = 0 ⇐⇒ d(dz − ydx)(R, ∂z) = 0 =⇒ R3 = 0

d’où le résultat.
Exemple 2.8. Dans T3 muni de la forme de contact α = sin(z)dx + cos(z)dy. Le champ
∂ ∂
de Reeb est le champ sin(z) ∂x + cos(z) ∂y .
Calcul du Champ de Reeb
1. α(R) = 1 :
∂ ∂ ∂
Supposons que le champ de Reeb soit R = a(x, y, z) ∂x + b(x, y, z) ∂y + c(x, y, z) ∂z .
Nous devons satisfaire la condition suivante :

α(R) = sin(z) a + cos(z) b = 1.

2. LR α = 0 :
Pour que cette condition soit vérifiée, il faut que la forme α soit invariant sous l’action
du champ de Reeb. Calculons la dérivée de Lie LR α :

LR α = d(ιR α) + ιR dα,
où ιR est l’insertion de R dans α, et dα est la différentielle de α.
Calculons dα :

dα = d(sin(z) dx + cos(z) dy) = (cos(z) dz ∧ dx − sin(z) dz ∧ dy).

Calculons maintenant ιR α :
ιR α = α(R) = 1.
Et donc :
d(ιR α) = d(1) = 0.
Maintenant, substituons dans la formule :

LR α = d(ιR α) + ιR dα = 0 + ιR (cos(z) dz ∧ dx − sin(z) dz ∧ dy).

Calculons ιR (cos(z) dz ∧ dx − sin(z) dz ∧ dy). En substituant R, nous obtenons :

ιR (cos(z) dz ∧ dx − sin(z) dz ∧ dy) = − cos(z) a + sin(z) b.

Pour que LR α = 0, il faut :

− cos(z) a + sin(z) b = 0.

Cela implique :
sin(z)
a= b = tan(z) b.
cos(z)
En combinant les conditions, nous avons :

Groupes de Lie de contact


Champ de vecteur de contact 10

- sin(z) a + cos(z) b = 1, - a = tan(z) b.


Substituons a dans la première équation :

sin(z) · (tan(z) b) + cos(z) b = 1.

sin(z)
sin(z) · b + cos(z) b = 1.
cos(z)
sin2 (z)
b + cos(z) b = 1.
cos(z)
 2
sin (z) + cos2 (z)

b = 1.
cos(z)
1
b = 1.
cos(z)
b = cos(z).
En utilisant a = tan(z) b, nous avons :

a = tan(z) cos(z) = sin(z).

Le champ de Reeb est donc :


∂ ∂ ∂
R = sin(z) + cos(z) +c .
∂x ∂y ∂z

Pour satisfaire les conditions, nous devons choisir c tel que α(R) = 1 est vérifié. Pour
tous les termes, nous avons :
∂ ∂ 1 ∂
R = sin(z) + cos(z) + .
∂x ∂y sin(z) cos(z) ∂z

En conclusion, le champ de Reeb est donné par :


∂ ∂ 1 ∂
R = sin(z) + cos(z) + .
∂x ∂y cos(z) ∂z
n
X
2n+1
Exemple 2.9. Dans R muni de la forme de contact α1 = dz − yi dxi . Le champ de
i=1

Reeb est le champ ∂z

Proposition 2.2. Le champ de Reeb est un champ de vecteur de contact. En effet son flot
préserve la forme de contact associée à α.

Démonstration. Par un calcul direct :

LRα α = (i(Rα )d + di(Rα ))α = i(Rα )dα + d(α(Rα )) = 0 + d(1) = 0

Groupes de Lie de contact


Théorémes de Gray et Darboux 11

Théorème 2.1 (Lieberman). Soient M une variété strictement de contact et α une 1-


forme du champ de contact sur M , l’application f : X 7→ α(X) est une bijection entre
les champs de vecteurs de contact et les fonctions lisses de M dans R. Sa réciproque est la
fonction g : H 7→ XH où XH est l’unique champ de vecteur tel qu’en tout point α(XH ) = H
et iXH dα = dH(R)α − dH avec R le champ de Reeb associé à α.

Démonstration. Montrons tout d’abord que XH est bien défini, c’est à dire que les condi-
tions ci-dessus définissent un unique champ de vecteur XH . L’idée est d’écrire XH (x) comme
somme d’un vecteur dans ξ(x) et d’un vecteur colinéaire à R(x). Considérons l’équa-
tion iZ dα = −dH en restriction à ξ, c’est la restriction à ξ de la condition iXH dα =
dH(R)α − dH. Comme dα est une 2-forme non dégénérée sur ξ, l’équation précédente
admet un unique champ de vecteurs solution noté Z. Posons XH = HR + Z. Le champ
obtenu vérifie les relations α(XH ) = H et iXH dα = dH(R)α − dH sur ξ et sur le champ
de droites engendrées par R et donc sur tout l’espace par linéarité. De plus ces conditions
définissent un champ unique car Z est déterminé de manière unique.

Montrons maintenant que XH est un champ de contact. On utilise la proposition précé-


dente. On a LXH α = iXH dα + diXH α = dH(R)α. Donc LXH α|ξ = 0 et XH est un champ de
contact. Il reste à vérifier que g est l’application réciproque de f . Il est clair que f ◦ g = Id.
montrons que g ◦f = Id, pour cela fixons un champ de contact X. On écrit X sous la forme
X = α(X)R + Z. Il existe un champ de vecteurs Z1 de tel que g(f (X)) = α(X)R + Z1
et iZ1 dα = −iX dα sur ξ. Or iZ dα = −iX dα sur ξ. Par unicité de la solution de l’équation
iY dα = −iX dα, on a Z = Z1 et g ◦ f = Id.

Proposition 2.3. Soit (M, ξ) une variété strictement de contact. Soit α une 1-forme de
contact telle que ξ = kerα. Il existe alors une correspondance bijective entre les champs de
vecteurs sur M laissant ξ invariant, et C∞ (M, R). Cette correspondance est donnée par :
X 7→ H = α(X) ∈ C∞ (M, R) d’une part, et :
H ∈ C∞ (M, R) 7→ XH tel que α(XH ) = H et i(XH )dα = dH(Rα )α − dH
d’autre part.

Exemple 2.10.
- Si H = 0 =⇒ α(XH ) = 0, et iXH dα = 0, alors XH = 0
- Si H = 1 =⇒ α(XH ) = 1, et iXH dα = 0, alors XH = Rα .
En particulier, tous les éléments de Cont0 (M, ξ) sont hamiltoniens !

2.4 Théorémes de Gray et Darboux


Théorème 2.2. (Gray) Soit M une variété différentielle fermée de dimension impaire,
c’est-à-dire M est une variété avec une forme différentielle de dimension 2n + 1 fermée.
Soit (ξt )t∈[0,1] un chemin lisse de structures de contact sur M .
Alors il existe une famille à 1 paramètre lisse de difféomorphismes (ψt )t∈[0,1] de M telle que
Dψt (ξ0 ) = ξt pour tout t ∈ [0, 1].

Démonstration. Pour la preuve du Théoréme voir [10]

Groupes de Lie de contact


Structure de contact tendues et Structure de contact vrillé 12

Théorème 2.3. (Darboux) Soit (M 2n+1 , ξ = kerα) une variété de contact, et p ∈ M .


Alors il existe des coordonnées locales (x1 , . . . , xn , y1 , . . . , yn , z) sur un voisinage U de p tel
que
n
X
α|U = dz + xj dyj
j=1

Démonstration. Pour la preuve du Théoréme voir [10]

2.5 Structure de contact tendues et Structure de contact


vrillé
Définition 2.6 (Homotopie). Soient (M, ξ) et (M, η) deux variétés munies de structures
de contact. Une homotopie entre (M, ξ) et (M, η) est une famille lisse de structures de
contact {ξt }t∈[0,1] sur M , où ξ0 = ξ et ξ1 = η, telles que pour tout t ∈ [0, 1], il existe une
application lisse Ft : M × [0, 1] → T M satisfaisant les conditions suivantes :
1. Ft (x, 0) = ξ(x) pour tout x ∈ M (la structure de contact initiale).
2. Ft (x, 1) = η(x) pour tout x ∈ M (la structure de contact finale).

Définition 2.7 (Isotopie). Soient (M, ξ0 ) et (M, ξ1 ) deux variétés munies de structures de
contact. Une isotopie entre ξ0 et ξ1 est une famille lisse de structures de contact {ξt }t∈[0,1]
sur M telle que :
1. ξt est une structure de contact pour tout t ∈ [0, 1].
2. Il existe une application lisse F : M × [0, 1] → T M telle que Ft (x) = ξt (x) pour tout
x ∈ M et t ∈ [0, 1].

Définition 2.8 (Courbe legendrienne). Soit une variété de contact (M, ξ), une courbe
legendrienne sur une variété de contact est une courbe tangente au champ de contact en
chaque point.

Définition 2.9. Une structure de contact est vrillée si elle contient un disque vrillé, c’est-à-
dire un disque plongé de sorte que son espace tangent coïncide avec la structure de contact
le long du bord. Une structure de contact non vrillée est dite tendue.

Théorème 2.4 (Bennequin). Les structures usuelles sur R3 et S3 sont tendues.

La distinction entre structures vrillées et tendues permet d’obtenir des résultats de


classification des structures. Il est clair que l’isotopie ne change pas le caractère de la
structure. Pour les structures vrillées la situation se ramène à l’étude des champs de plans.

Théorème 2.5 (Eliashberg). Sur une variété de contact de dimension 3 compacte sans
bord , si deux structures vrillées sont homotopes alors elles sont isotopes.

Pour les structures tendues la situation est plus délicate. Voici quelques théorèmes qui
illustrent la diversité des situations qui existent.

Groupes de Lie de contact


Structure de contact tendues et Structure de contact vrillé 13

Théorème 2.6 (Eliashberg). Les structures usuelles sur R3 et S3 sont les seules structures
tendues à isotopie près.

Théorème 2.7 (Giroux). Sur le tore il existe des structures de contact tendues homotopes
comme champs de plans mais non isotopes.

Théorème 2.8 (Eliashberg). . Sur R2 × S1 il existe une famille continue de structures


tendues deux à deux non conjuguées.

Groupes de Lie de contact


Chapitre Trois

Structure de contact invariant à


gauche sur un groupe Lie

Sommaire
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.1 Du groupe de Lie à l’algèbre de Lie et inversement . . . . . . 15
3.2 Construction d’algébre de Lie de contact . . . . . . . . . . . . 16
3.3 Les algèbres de Lie de contact avec un idéal dérivé de codi-
mension 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3.4 Classification en faibles dimensions . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Introduction
Un groupe de Lie muni d’une forme de contact invariante à gauche est appelé groupe de
Lie de contact. L’invariance à gauche permet de construire la forme sur tout le groupe de
Lie à partir de sa valeur en l’élément neutre. C’est pourquoi l’étude de tels groupes de Lie
passe souvent par l’étude des algèbres de Lie avec une forme de contact puisque l’algèbre
de Lie du groupe de Lie est isomorphe à l’espace tangent à l’élément neutre du groupe.
Les groupes de Lie de contact sont moins étudiés que les groupes de Lie symplectiques
mais il y a quelques chercheurs qui y travaillent. Dans [18] par exemple, les auteurs ont
étudié l’existence de formes de contact invariantes à gauche sur un groupe de Lie filiforme.
Ils ont classifié toutes les structures de contact sur une telle algèbre de Lie.
Dans la section 3.2, nous parlerons d’une construction qui permet d’obtenir de nom-
breux groupes de Lie de contact (et particulièrement ceux avec un centre discret) dans
n’importe quelle dimension impaire (Théorème 3.1) et discutons de plusieurs applications,
voir Théorème 3.2, Remarque 3.2, Corollaires 3.1 , 3.2, Proposition 3.1 , etc. Jusqu’à pré-
sent, les principaux exemples connus de groupes de Lie de contact en dim ≥ 3, ont un centre
(non discret) de dimension 1. Nous caractérisons les algèbres de Lie de contact avec un idéal
dérivé de codimension 1, dans Section 3.4. Nous appliquons ceci à l’étude des groupes de
Lie avec une métrique riemannienne invariante à gauche de courbure sectionnelle négative.
Nous élaborons la liste de toutes les algèbres de Lie de contact non isomorphes de dimen-
sion 5.

Groupes de Lie de contact


Du groupe de Lie à l’algèbre de Lie et inversement 15

Par souci de simplicité, la plupart des résultats sont donnés dans la version algèbre de
Lie. Les résultats pour les groupes de Lie sont obtenus par translation de ces structures à
partir de l’élément neutre.

3.1 Du groupe de Lie à l’algèbre de Lie et inversement


Dans la suite, h, i représente la dualité entre un espace vectoriel E et son dual E ∗ , sauf
indication contraire.

Soit G un groupe de Lie d’élément neutre e et d’algèbre de Lie G (avec le crochet de


Lie [·, ·]) identifiée par l’espace tangente Te G de G à e. Si x ∈ G, x+ dans le champ de
vecteur invariant à gauche sur G de valeur x = x+ +
e en e. Précisément, xσ := Te Lσ x pour
tout σ ∈ G, où Te Lσ est la différentielle en e de la translation à gauche Lσ par σ. De la
même manière, si η ∈ G∗ , on note η + la 1-forme invariante à gauche sur G avec η := ηe+ ,
c’est-à-dire que ησ+ = η ◦ Tσ Lσ−1 .

Si G est de dimension 2n + 1, une 1-forme différentielle invariante à gauche η + sur G


est une forme de contact si (dη + )n ∧ η + est une forme de volume, où dη + est la différentielle
de de Rham de η + . Cela équivaut à dire que (∂η)n ∧ η est une forme volume dans G, où
∂η(x, y) := −η([x, y]). Dans ce cas (G, η + ) (resp. (G, η)) est appelé un groupe (resp. algèbre)
de Lie de contact. Le champ de Reeb est l’unique champ de vecteurs ξ + satisfaisant

dη(ξ + , x+ ) = 0, ∀x ∈ G et η + (ξ + ) = 1. (3.1)

Chaque groupe de Lie non-abélien de dimension 3 est un groupe de Lie de contact, à


l’exception de ceux avec l’algèbre de Lie noté R2 o RidR2 dont le crochet de Lie dans une
base (e1 , e2 , e3 ), est donné par [e1 , e2 ] = 0, [e3 , ei ] = ei , i = 1, 2. Chaque groupe de Lie de
Heisenberg H2n+1 est un groupe de Lie de contact.

Lemme 3.1. [6] Si η est une forme de contact dans une algèbre de Lie G, de champ de
Reeb ξ , alors son noyau (espace nul) ker(η) n’est pas une sous-algèbre de Lie de G, alors
que le radical (espace nul) Rad(∂η) = Rξ où ∂η est une sous-algèbre réduite de G.

Un groupe de Lie symplectique (G, ω + ) est un groupe de Lie G associé à une forme
symplectique invariante à gauche ω + ([6]. Il est bien connu qu’un groupe de Lie symplectique
porte également une structure affine plate invariante à gauche, induite de manière naturelle
par la structure symplectique. Mais cela n’est plus vrai pour les groupes de Lie de contact
tels que SU (2), Rn oSL(n, R), n > 2, et même pour les groupes nilpotents, comme le montre
l’exemple de Y. Benoist en 1992 ([22]). La contactisation "classique" est obtenu comme
suit. Á partir d’une algèbre de Lie symplectique (h, ω), effectuons l’extension centrale G =
h ×ω Rξ en utilisant le 2-cocycle ω. Alors G est une algèbre de Lie de contact de centre
Z(G) = Rξ. L’inverse est facile à voir comme indiqué ci-dessous.

Lemme 3.2. [6] Une algèbre de Lie de contact avec un centre non trivial est une exten-
sion centrale h ×ω R d’une algèbre de Lie symplectique (h, ω) en utilisant le 2-cocycle non
dégénéré ω.

Groupes de Lie de contact


Construction d’algébre de Lie de contact 16

Si ω + est le différentiel ∂α+ = ω + d’un différentiel invariant à gauche 1-forme α+ , alors


(G, ∂α+ )(resp.(g, ∂α)) est un groupe de Lie symplectique exact (ou Frobenius) (resp. al-
gèbre de Lie).

Une algèbre de Lie g est dite décomposable si elle est une somme directe g = A1 ⊕
A2 de deux idéaux non triviaux A1 et A2 . On vérifie facilement qu’une algèbre de Lie
décomposable g = A1 ⊕ A2 est de contact si et seulement si A1 est de contact et A2 est
symplectique exacte ou vice versa. Les algèbres de Lie symplectiques exactes de dim 6 6
sont toutes bien connues. Une famille particulière d’algèbres de Frobenius Lie, appelées j-
algèbres, joue un rôle central dans l’étude des variétés homogènes de Kähler et en particulier
des domaines bornés homogènes. Soit l’algèbre de Lie gl(n, R) des matrices n × n agir sur
l’espace Mn,p des matrices n × p par multiplication ordinaire à gauche des matrices. Si p
divise n, le produit semi-direct résultant Mn,p o gl(n, R) est une algèbre de Frobenius Lie
(non résoluble). En particulier, lorsque p = 1, cela implique que l’algèbre de Lie af f (Rn )
des applications affines Rn → Rn est une algèbre de Frobenius Lie. On peut trouver des
familles infinies de paramètres (n − 1) d’algèbres de Lie symplectiques exactes résolubles
non isomorphes (en dimension 2n + 2), obtenues comme extensions unidimensionnelles
(produit semi-direct) des algèbres de Lie de Heisenberg.
À partir de la relation citée ci-dessus entre les objets invariants à gauche sur les groupes
de Lie et leur homologue de l’algèbre de Lie, nous n’aurons besoin que de travailler locale-
ment, c’est-à-dire qu’au niveau de l’algèbre de Lie, les résultats pour les groupes de Lie sont
obtenus en traduisant vers la gauche ces structures autour du groupe de Lie correspondant.

3.2 Construction d’algébre de Lie de contact


La construction et la classification des variétés de contact sont un problème fondamental
en topologie différentielle. L’objectif principal de cette partie est d’effectuer une méthode
de ’contactisation’ pour construire des groupes de Lie de contact (via leurs algèbres de Lie),
à partir de groupes de Lie symplectiques exacts. En particulier, nous obtenons des algèbres
de Lie de contact à centre trivial, alors que la contactisation classique ne donne que les
algèbres de Lie de contact à centre unidimensionnel. Le processus inverse de construction
d’algèbres de Lie symplectiques exactes à partir d’algèbres de Lie de contact se produit
également naturellement.

Étant donné une algèbre de Lie symplectique exacte (h, ∂α), nous trouverons toutes
les algèbres de Lie de contact (g, η) contenant h comme sous-algèbre de codimension 1
telle que i∗ η = α où i : (h, α) → (g, η) est l’inclusion naturelle. Nous résolvons d’abord le
problème d’incorporation suivant pour les algèbres de Lie : étant donné une algèbre de Lie
h, trouvons toutes les algèbres de Lie g contenant h comme sous-algèbre de codimension
1. Choisissez une droite Re0 complémentaire de h de telle sorte que, en tant qu’espace
vectoriel, g puisse s’écrire g = h ⊕ Re0 .

Dans le lemme suivant, δ représente l’opérateur cofrontalier (Chevalley - Eilenberg)


associé à l’action adjointe des algèbres de Lie. En particulier, si ψ est une transformation

Groupes de Lie de contact


Construction d’algébre de Lie de contact 17

linéaire sur h, alors δψ ∈ Hom(∧2 h, h) est donné par

δψ(x, y) := −ψ[x, y] + adx ψ(y) − ady ψ(x), ∀x, y ∈ h, (3.2)

où adx : h → h, avec adx (y) = [x, y].

Lemme 3.3. Une algèbre de Lie g := h ⊕ Re0 contenant h comme sous- algèbre de codi-
mension 1 consiste en un couple (ψ, f ) ∈ End(h) × h tel que ∂f = 0, i.e f est un 1-forme
fermé sur h, et δψ = f ∧ ψ c’est- à-dire ∀x, y ∈ h

f ([x, y]h ) = 0 et ψ([x, y]h = [ψ(x), y]h + [x, ψ(y)]h − f (x)ψ(y) + f (y)ψ(x). (3.3)

Le crochet de Lie dans g est donnée, pour x, y ∈ h, par

[x, y]g = [x, y]h , et [x, e0 ]g = ψ(x) + f (x)e0 . (3.4)

Démonstration. Soit g une algèbre de Lie contenant h comme sous-algèbre de codimension


1. Choisissez un sous-espace Re0 de g complémentaire de h. Il existe (ψ, f ) ∈ End(h) × h tel
que le crochet de Lie se lit comme dans (3.4). L’identité Jacobi donne le résultat. Á l’inverse,
il est évident qu’un couple (ψ, f ) ∈ End(h) × h satisfaisant les conditions du lemme 3.3,
définit une structure d’algèbre de Lie, avec crochet de Lie comme dans (3.4).
Maintenant, pour une algèbre de Lie symplectique exacte (h, ∂α), nous obtenons toutes
les algèbres de Lie de contact (g, η) contenant h comme sous-algèbre de codimension 1 telle
que i∗ η = α où i : (h, α) → (g, η) est l’inclusion naturelle. Fixons ω = ∂α et considérons
l’isomorphisme de l’espace vectoriel q : h → h∗ , q(x) := ω(x, .). Il existe un unique vecteur
x0 dans h tel que q(x0 ) = α. Le champ vectoriel invariant à gauche correspondant x+ 0
dans tout groupe de Lie symplectique (h, ω + ) d’algèbre de Lie h, est un champ vectoriel
de Liouville, c’est-à-dire la dérivée de Lie Lx+0 le long de x+
0 satisfait Lx+0
ω+ = ω+.

Théorème 3.1. Soit (h, ω := ∂α) une algèbre de Lie symplectique exacte et x0 ∈ h telle
que ω(x0 , .) = α. Les algèbres de Lie g = h ⊕ Re0 du Lemme 3.3 qui admettent une forme
de contact ηs := α + se∗0 , correspondent aux couples (ψ, f ) ∈ End(h) × h∗ satisfaisant,
pour certains s ∈ R :
ω(x0 , ψ(x0 ) + s(1 + f (x0 )) 6= 0. (3.5)
Ici e∗0 ∈ g∗ satisfait he∗0 , e0 i = 1 et he∗0 , hi = 0.

La remarque 3.1 donne une autre interprétation du théorème 3.1 (voir aussi les re-
marques 3.2 et 3.3).
Remarque 3.1. Le Théoréme 3.1 dit essentiellement que, si f (x0 ) 6= −1 ou si ω(x0 , ψ(x0 )) =
0 (ou de manière équivalente ψ(x0 ) n’est pas dans le noyau de α), alors le L’algèbre de
Lie obtenue à partir de (ψ, f ) comme dans le lemme 3.3, est une algèbre de Lie de contact
avec une famille de formes de contact ηs telle que i∗ ηs = α. Si dans le lemme 3.3, nous
choisissons h comme une algèbre de Lie symplectique (qui n’a pas besoin d’être exacte, ici)
alors nous obtenons un moyen de construire une liste exhaustive de toutes les algèbres de
Lie de dimension (2n + 1)g admettant une solution de l’équation classique de Yang-Baxter
de rang (maximal) 2n.

Groupes de Lie de contact


Construction d’algébre de Lie de contact 18

Preuve du Théoréme 3.1. Identifions l’espace dual h de h à l’annihilateur (Re0 )0 de e0 dans


g, c’est-à-dire l’espace des formes linéaires sur g qui disparaissent sur e0 . Ainsi, α est un
élément de (Re0 )0 . Notons e∗0 l’élément de l’annihilateur h∗ de h dans g∗ tel que e∗0 vaut 1 en
e0 . La forme symplectique exacte ω définie sur h par ω(x, y) = ∂α(x, y) := −hα, [x, y]h i, est
à nouveau considérée comme une 2-forme linéaire sur g de radical Re0 . Maintenant pour
s ∈ R, calculons le différentiel ∂ηs de ηs := α + se∗0 Soit x, y dans la sous-algèbre h de g.
Premièrement, ∂α(x, y) est égal à ω(x, y) et de (3.4) il résulte ∂α(x, e0 ) := −hα, [x, eo]g i =
−hα, ψ(x + f (x)e0 i = −h(t ψ)(α), xi.
L’expression de ∂α s’écrit alors ∂α = ω − (t ψ(α) ∧ e∗0 . Par contre, sachant que e∗0 est nul
sur h, on a ∂e∗0 (x, y) = −he∗0 , [x, y]h i = 0 et ∂e∗0 (x, e0 ) = −he∗0 , ψ(x) + f (x)e0 i = −f (x), soit
∂e∗0 = −f ∧ e0 . En résumant ce qui précède, ∂ηs arrive finalement à

∂ηs = ω − ((t ψ)(α) + sf ) ∧ e∗0 (3.6)

et se termine par (∂ηs )n = ω n − nω n−1 ∧ ((t ψ)(α) + sf ) ∧ e∗0 . La forme linéaire (2n + 1) sur
g que nous recherchons est

(∂ηs )n ∧ ηs = {sω n − nω n−1 ∧ α ∧ ((t ψ)(α) + sf )} ∧ e∗0 . (3.7)

Il reste maintenant à trouver les conditions nécessaires et suffisantes pour que cette dernière
soit non nulle c’est à dire une forme volumique. Pour le faire de manière simple, exprimons-
le en termes d’une décomposition bien choisie de g. Soit x0 ∈ h tel que q(x0 ) = α où q : h →
h est l’isomorphisme x → q(x) := ω(x, .). Considérons un x00 ∈ h satisfait ω(x00 , x0 ) = 1 et
posons β = q(x00 ). On obtient alors h = (Rx0 ⊕ Rx00 ) ⊕ (R ⊕ R⊕)ω où (Rx0 ⊕ Rx00 )ω est
l’orthogonal du 2-espace Rx0 ⊕ Rx00 par rapport à la forme symplectique ω sur h. On peut
alors écrire ω = β ∧ α + ω 0 ici ω 0 est la restriction de ω à (Rx0 ⊕ Rx00 )ω . Il s’ensuit alors
ω p = (ω 0 )p + p(ω 0 )p−1 ∧ β ∧ α, ∀p ∈ N − {0}. Cela implique que ω n = n(ω 0 )n−1 ∧ β ∧ α et

(∂ηs )n ∧ ηs = −n(ω 0 )n−1 ∧ α ∧ (sβ + (t ψ)(α) + sf ) ∧ e∗0 (3.8)

Évidemment (ω 0 )n−1 et e∗0 sont des formes volumiques sur les espaces vectoriels (Rx0 ⊕Rx0 )ω
et Re0 respectivement. Il est maintenant clair que (∂ηs )n ∧ηs ne disparaît pas si et seulement
si α ∧ (sβ + (t ψ)(α) + sf ) se restreint à une forme volumique sur Rx0 ⊕ Rx00 c’est le cas,
si et si sβ + (t ψ)(α) + sf seulement (ψ(α) + sf a une composante non nulle le long de
Rβ par rapport à la décomposition h = Rα ⊕ Rβ ⊕ q((Rx0 ⊕ Rx00 )ω ) Ceci équivaut à
hsβ + (t ψ)(α) + sf, x0 i = ω(x0 , ψ(x0 )) + s(1 + f (xo)) 6= 0.

Exemple 3.1. L’algèbre de Lie affine spéciale G := R2 o sl(2) est une algèbre de Lie
de contact. Il a une base (e1 , e2 , X, Y, H) et une crochet Lie [X, e2 ] = e1 , [Y, e1 ] = e2 ,
[H, e1 ] = e1 , [H, e2 ] = −e2 , [X, Y ] = H, [H, X] = 2X, [H, Y ] = −2Y ensemble e0 := Y ,
e3 := X, e4 := H. Maintenant g est obtenu à partir de la sous-algèbre symplectique
exacte (vect(e1 , e2 , e3 , e4 ), ω = ∂e1 ) en utilisant le Théoréme 3.1 , où x0 = −e4 , f = −2e∗4 ,
ψ(e1 ) = −e2 , ψ(e2 ) = 0, ψ(e3 ) = e4 , ψ(e4 ) = 0 et forme de contact ηs = e∗1 +se∗0 , s ∈ R−{0}.

Voici une conséquence simple et immédiate du Preuve du Théoréme 3.1.

Théorème 3.2. Si une algèbre de Lie g contient une algèbre de Lie symplectique exacte
(h, ∂α) comme idéal de codimension 1 , alors g a une famille de formes de contact ηs

Groupes de Lie de contact


Construction d’algébre de Lie de contact 19

satisfaisant i∗ ηs = α, où i : h → g est le inclusion. À l’inverse, chaque algèbre de Lie


symplectique exacte est un idéal de codimension 1 d’une algèbre de Lie de contact. À savoir,
soit (h, ∂α) une algèbre de Lie symplectique exacte et D une dérivation de h. Alors le produit
semi-direct g := h o RD a une famille de formes de contact ηs , avec i∗ ηs = α, ∀s .

Remarque 3.2.
- En particulier, si l’on peut intégrer un groupe de Lie symplectique exact comme sous-
groupe de codimension 1 normal d’un groupe de Lie G, alors G est un groupe de Lie
de contact.
- Le théoréme 3.2 permet notamment de construire des groupes de Lie de contact
comme suit. Soit K = R ou S 1 agir sur une symplectique exacte K groupe de Lie
(G1 , ∂α+ ) par automorphismes φ(t), t ∈ K de G1 qui préservent α+ . Le produit semi-
direct G := G1 oφ K est un groupe de Lie de contact, avec ηs+ = α+ +sdt, le paramètre
s est dans un ouvert I ⊂ R. Rappelons qu’une telle action φ est hamiltonienne avec
un moment (Marsden-Weinstein) J : G1 → R.

Exemple 3.2. Soit (G3 , ∂α+ ) le groupe de Lie symplectique exact G3 := R4 avec la loi
produit
0
(x1 , x2 , x3 , x4 )(x01 , x02 , x03 , x04 ) = (x1 + eX4 x01 , x2 + x02 , x3 + ex4 x03 + x1 x02 , x4 + x04 ) (3.9)

et α+ = −e−x4 (x1 dx2 −dx3 ). Soit R agir sur G3 par φt (x1 , x2 , x3 , x4 ) := (et x1 , e−t x2 , x3 , x4 ).
Chaque φt est un automorphisme du groupe de Lie G3 qui préserve α+ . L’application
J : (x1 , x2 , x3 , x4 ) 7→ −ex4 x1 x2 est le moment de cette action. Le produit semi-direct
résultant G := G3 oφ R est un groupe de Lie de contact, avec

ηs+ := α+ + sdt = −e−x4 (x1 dx2 − dx3 ) + sdt, s ∈ R. (3.10)

En fait, l’algèbre de Lie g de G est obtenue, en utilisant le Théorème 3.1 , à partir de


l’algèbre de Lie symplectique exacte (h, ω) : [e1 , e2 ] = e3 , [e4 , e1 ] = e1 , [e4 , e3 ] = e3 ,
avec le paramétre suivant ω := ∂e∗3 , x0 = −e4 , f = 0 et ψ(e1 ) = e1 , ψ(e2 ) = −e2 ,
ψ(e3 ) = ψ(e4 ) = 0.

Rappelons que l’algèbre de Lie opposée gop de (g, [., .]) est définie par le crochet de Lie
[., .]op opposée à [., .], sur l’espace vectoriel sous-jacent à g. Soit [x, y]op := −[x, y].
Remarquons que (g, η) est contact si et seulement si (gop , η) est une algèbre de Lie de
contact.

Corollaire 3.1. Soit V un espace vectoriel de dimension n > 2 et W un sous-espace de


dimension p > 1. Si p divise n, alors l’espace g de tous les endomorphismes de V préservant
W et dont les restrictions à W sont des homothéties (de la forme λIp , où λ ∈ R et Ip est
l’application d’identité de W ), est une algèbre de Lie de contact et gop contient un idéal
de Lie de codimension 1 isomorphe à l’algèbre de Lie symplectique exacte Mn,p o gl(n, R).

Démonstration. Supposons que p divise n, de sorte que Mn,p o gl(n, R) soit symplectique
exacte. Pour montrer que gop contient Mn,p o gl(n, R), identifions d’abord Mn,p o gl(n, R)
avec l’algèbre de Lie h des matrices (n + p) × (n + p) dont toutes les entrées, sur les p
dernières lignes sont nulles. Or, par la transposée M 7→ M t des matrices, le gop de g est

Groupes de Lie de contact


Construction d’algébre de Lie de contact 20

 
0 Ann Anp
isomorphe à l’algèbre de Lie g des matrices de la forme où Ann (resp.Anp ) est
0 λIp
une matrice n × n (resp. n × p) et l’application d’identité Ip de W . Donc gop ∼ = g0 contient
Mn,p ⊕ gl(n, R) comme idéal de codimension 1, comme Mn,p o gl(n, R) contient son idéal
dérivé [g0 , g0 ]. D’après le Théorème 3.2 ci-dessus, gop est une algèbre de Lie de contact, tout
comme g.
Lorsque p = 1, en considérant à nouveau l’algèbre de Lie opposée gop , cela s’ensuit.

Corollaire 3.2. Soit n un nombre entier au moins égal à 2.


1. La sous-algèbre de gl(n, R), constituée d’applications linéaires Rn → Rn qui préserve
globalement un hyperplan de Rn est une algèbre de Lie de contact qui contient l’algèbre
de Lie aff(Rn−1 ) d’affine transformations de Rn−1 , comme idéal de codimension 1.
2. Soit v un vecteur non nul dans Rn . La sous-algèbre de Lie de gl(n, R) constituée de
toutes les applications linéaires de Rn de vecteur propre v, est une algèbre de Lie de
contact.

Le Théoréme 3.1 permet, à partir des algèbres de Lie symplectiques exactes, d’obtenir
toutes les algèbres de Lie de contact contenant une sous-algèbre de codimension 1 qui a une
forme symplectique exacte. Considérant maintenant naturellement le processus inverse de
construction d’algèbres de Lie symplectiques exactes à partir d’algèbres de Lie de contact
(g, η + ), nous obtenons ce qui suit.

Théorème 3.3. Soit (g, η) une algèbre de Lie de contact de champ de Reeb ξ. Alors avec
les mêmes notations que dans Le Théoréme 3.1, pour tout (ψ, f ) ∈ End(g) × g satisfaisant
(3.3) et pour tout s ∈ R satisfaisant η(ψ(ξ)) + sf (ξ) 6= 0, l’algèbre de Lie ḡ = g ⊕ Re¯0
obtenue à partir du Lemme 3.3 en utilisant (ψ, f ), a des formes symplectiques exactes
ω¯s = ∂αs où αs := η + se¯∗0 .

Remarque 3.3. Le Théoréme 3.3 permet d’obtenir toutes les algèbres de Lie symplectiques
exactes contenant g comme sous-algèbre de codimension 1 transverse à un vecteur de
Liouville x0 . Une telle construction n’est pas toujours possible, par exemple commencer
par g si l’espace h1 (g, R) des formes fermées sur g est égal à {0} (soit [g, g] = g) et si en
plus toutes les dérivations sont intérieur. Ce pendant, cela permet également de construire
des algèbres de Lie de contact sans utiliser a priori de résultats sur des algèbres de Lie
symplectiques exactes. On applique le théorème 3.3 à une algèbre de Lie de contact g en
ajoutant une ligne Re¯0 pour obtenir ḡ puis on applique le théorème 3.1 à ḡ pour obtenir des
algèbres de Lie de contact contenant g comme sous-algèbre de Lie de contact de codimension
2.
Une conséquence est donnée par le résultat suivant.

Proposition 3.1. L’algèbre de Lie affine spéciale Rn o sl(n), constituée d’applications


affines de Rn avec une partie linéaire sans trace, est une algèbre de Lie de contact, ∀n > 2

Démonstration. Comme Preuve de la Proposition 3.1 , on peut aussi écrire Rn o sl(n)


comme une sous algèbre de A := aff(Rn ) transverse au vecteur de Liouville x0 constitué
de la matrice diagonale n × n, x0 = −diag(1, 2, . . . , n) dans la base canonique (e1 , . . . , en )

Groupes de Lie de contact


Les algèbres de Lie de contact avec un idéal dérivé de codimension 1 21

de Rn . En effet, si nous écrivons les éléments de A sous la forme (x, M ) où x ∈ R et


M est une matrice n × n , tout α ∈ A peut s’écrire de manière unique sous la forme
α(x, M ) = gα (x) + trace(Mα ◦ M ) pour certains gα ∈ (Rn )∗ et certaines matrices n × n,
Mα . On écrit simplement α = (gα , Mα ). Nous choisissons maintenant Mα comme la matrice
nilpotente principale, c’est-à-dire la matrice dont les entrées satisfont (Mα )ij = 0 si i+1 6= j
et (M α)i,i+1 = 1. Alors la 2-forme ω = ∂α, où α = (e∗1 , Mα ), est une forme symplectique
sur aff(Rn ) avec x0 comme vecteur de Liouville.
Preuve du Théoréme 3.3. La Preuve du Théoréme 3.3 devient simple, car on utilise la
même idée que dans celle du Théoréme 3.1 . Soit (g, η) une algèbre de Lie de contact
de dimension 2n + 1. Comme dans le Lemme 3.3, soit ḡ = g ⊕ Re¯0 une algèbre de Lie
contenant g comme un sous-algèbre de codimension 1. Soit dans le dual e¯0 ∗ de ḡ∗ de ḡ
tel que he¯0 ∗ , gi = 0 et he¯0 ∗ , e¯0 i = 1 et notons par (kerη)∗ l’annihilateur de Rξ ⊕ Re¯0
dans ḡ∗ . Alors ḡ∗ se divise comme ḡ∗ = (kerη)∗ ⊕ Rη ⊕ Re¯0 ∗ . Soit αs := η + se¯0 ∗ et
notons ωη la restriction de ∂η à g. On a ∂αs = ωη − ((ψ)t (η) + sf ) ∧ e¯0 ∗ . Ainsi, la forme
2n + 2 (∂αs )n+1 = −(n + 1)(ωη )n ∧ (ψ t (η) + sf ) ∧ e¯0 ∗ est une forme volume sur ḡ si et
seulement si t ψ(η)+sf à une composante non nulle le long de Rη ou de manière équivalente
ht ψ(η) + sf, ξi = η(ψ(ξ)) + sf (ξ) 6= 0,

3.3 Les algèbres de Lie de contact avec un idéal dérivé


de codimension 1
Cette section caractérise les algèbres de Lie de contact résolubles dont l’idéal dérivé a la
codimension 1. Dans [14], cela sera appliqué à l’étude des groupes de Lie de contact ayant
une métrique riemannienne invariante à gauche de courbure sectionnelle négative.
Théorème 3.4.
(1). Si l’idéal dérivé N := [g, g] d’une algèbre de Lie de contact résoluble g a la codi-
mension 1 dans g, alors le suivant est valable
(a). Le centre Z(N) de N est de dimension dim Z(N) 6 2. Si de plus dim Z(N) = 2,
alors il existe e ∈ g, tel que Z(N) n’est pas un espace propre de ade .
(b). Il existe une forme linéaire α sur N avec (∂α)n−1 ∧ α 6= 0, où dim(g) = 2n + 1
(2). Si une algèbre de Lie g a une sous-algèbre abélienne de codimension 1 , alors g n’a
ni une forme de contact ni une forme symplectique exacte si dim(g) > 4.
Démonstration.
(1). Soit dim(g) = 2n + 1. Écrivons g comme la somme directe des espaces vectoriels
g = Re où N est l’idéal dérivé [g, g] = N Bien entendu, g étant résoluble équivaut à N
étant nilpotent. Ainsi N n’admet pas de symplectique exacte forme (le centre Z(N)
n’est pas trivial), le rang maximum qu’une 2-forme exacte sur N peut éventuellement
avoir est 2n−2. Soit maintenant e∗ la forme linéaire unique sur g satisfaisant e∗ (e) = 1
et e∗ (x) = 0, ∀x ∈ N. Tout η ∈ g∗ peut s’écrire η = α + te∗ , où t = η(e) et α ∈ g∗
avec α(e) = 0. Notons ω et D les restrictions à N de ∂α et ade , respectivement. La
formule (∂η)n ∧ η = nω n−1 ∧ α ∧ Dt (α) ∧ e∗ , implique en particulier que si η est une
forme contact, alors la 2-forme exacte ω sur N doit avoir le rang 2(n − 1) et satisfont
ω n−1 ∧ α 6= 0. Par conséquent son radical (espace nul) Rad(ω) doit avoir la dimension

Groupes de Lie de contact


Classification en faibles dimensions 22

2n − 2(n − 1) = 2. Le centre Z(N) de N est alors de dimension 2, car contenu dans


Rad(ω). Par contre, si dim(Z(N)) = 2 et si pour tout e ∈ g il existe λe ∈ R tel que
ade (x) = λe x pour tout x ∈ Z(N), alors Dt (α) et λe α coïncideraient sur Z(N), α
et d’où (∂η)n ∧ η disparaîtrait à l’identique, η ∈ g. Ainsi, g ne comporterait pas de
formulaire de contact. Ceci termine la preuve de la partie (1)
(2). Supposons qu’une algèbre de Lie g∗ contienne une sous-algèbre abélienne de codi-
mension 1 V et que Re0 soit un complémentaire de V dans g. Il existe ψ ∈ End(g),
f ∈ g∗ , tels que le crochet de Lie de g s’écrit : [x, y] = 0 et [x, e0 ] = ψ(x) + f (x)e0 ,
∀x, y ∈ V . Donc, avec les notations comme ci-dessus, toute forme η = α + se∗0 sur g
satisfait, ∂η = −(t ψ(α) + sf ) ∧ e∗0 et (∂η)p = 0, p > 2. Pour fixer les idées, voici deux
exemples typiques de N pour le Théorème 3.4 (1)

Exemple 3.3.
(i). A partir d’une algèbre de Lie symplectique nilpotente (N0 , ωo ), effectuer l’extension
centrale N1 = No ×ωo Rξ en utilisant ωo , pour obtenir une algèbre de Lie de contact
nilpotente de centre Z(N1 ) = Rξ. Soit une algèbre de Lie unidimensionnelle Re1
agissant sur N1 par un nilpotent dérivation D1 avec D1 (ξ) = 0. Notons N le produit
semi-direct N = N1 o Re1 tel que si x ∈ N1 alors [e1 , x] = D1 (x) et N1 est une
sous-algèbre de N. Nous avons maintenant Z(N) = Rξ ⊕ R(−x̄ + e1 ) si D1 = adx̄
pour certains x̄ ∈ N1 et Z(N) = Rξ sinon.
(ii). Un autre exemple est la somme directe N = N0 ⊕ N” de deux algèbres de Lie de
contact nilpotentes N0 et N” , par exemple deux algèbres de Heisenberg les algèbres
de Lie h2p+1 et h2q+1 , donc Z(N) ⊂ [N, N] et dim Z(N) = 2.

Il n’y a que deux N pour le Théorème 3.4(1) si dim(N) = 4, à savoir N1,1 de base (ei )
et avec le crochet de Lie [e2 , e4 ] = e1 , [e3 , e4 ] = e2 , donc Z(N1,1 ) = Re1 et N2,2 avec
crochet de Lie [e2 , e3 ] = e1 , donc Z(N2,2 ) = Re1 ⊕ Re4 . Par exemple dans Section
3.4.2, l’algèbre de Lie numéro 4 est obtenue à partir de N2,2 tandis que l’algèbre de
Lie numéro 15 est obtenue à partir de N1,1 .

3.4 Classification en faibles dimensions


3.4.1 Algèbres de Lie de dimension 3
Soit R agir sur l’algèbre de Lie abélienne R2 via une application linéaire D et soit
R2 o RD le produit semi-direct résultant. Pour Par exemple, lorsque D est la carte d’iden-
tité idR2 de R2 , alors dans une base (e1 , e2 , e3 ), le crochet de Lie de R2 o RidR2 a la forme
[e1 , e2 ] = 0, [e3 , ei ] = ei , i = 1, 2.

Notons D0 un endomorphisme de R2 sans valeur propre réelle. Il est simple de vérifier


la
Proposition 3.2. Toute algèbre de Lie non-abélienne de dimension 3 a une forme de
contact, sauf R2 o RidR2 . De plus, mis à part so(3, R) et R2 o RDo , toute algèbre de Lie
de contact de dimension 3 peut être construite par le Théorème 3.1 à partir de l’algèbre de
Lie aff(R) des transformations affines de R.

Groupes de Lie de contact


Classification en faibles dimensions 23

L’algèbre de Lie so(3, R) ne contient aucune sous-algèbre de codimension 1, elle ne


peut donc pas être construite par le Théorème 3.1 que toute forme linéaire non nulle sur
so(3, R), est une forme de contact. Dans [14], le résultat plus général suivant provient :
d’un groupe de Lie avec une métrique de Riemann ou pseudo-Riemann qui est invariante
sous les traductions gauche et droite, est un groupe Lie de contact si et seulement s’il est
localement isomorphe à SU (2) ou SL(2, R). En ce qui concerne R2 o RDo , il ne contient
aucun élément non-abélien sous algèbre de codimension 1, elle ne contient donc pas aff(R).
Rappelons que l’algèbre de Lie symplectique exacte la plus simple est aff(R). Il a une base
(e1 , e2 ) avec crochet de Lie [e1 , e2 ] = e2 . Si ω := ∂e∗2 = −e∗1 ∧ e∗2 , alors x0 = −e1 . Par
exemple sl(2, R) est obtenu à partir du Théorème 3.1, en utilisant f = −e∗1 , ψ(e1 ) = 0,
ψ(e2 ) = 2e2 .

3.4.2 Algèbres de Lie de dimension 5


Une algèbre de Lie de contact de dimensions 5 décomposable (somme directe de deux
idéaux) est soit
(a) la somme directe g = aff(R) ⊕ A où A est toute algèbre de Lie de dimension 3
différente de R2 o RidR2 , ou bien
(b) la somme directe d’une algèbre de Lie symplectique exacte en dimensions 4 et la
droite R.

Théorème 3.5.
(1) Une algèbre de Lie non résoluble de dimensions 5 G est une algèbre de Lie de
contact si et seulement si elle est l’une des suivantes :
(i) décomposable :aff(R) ⊕ sl(2), aff(R) ⊕ so(3),
(ii) non-décomposable : R2 o sl(2) comme dans l’exemple 1
(2) Soit g une algèbre de Lie résoluble non décomposable en dimensions 5 de centre
trivial Z(g) = 0.
(i) Si l’idéal dérivé [g, g] a une dimension 3 et est non-abélien, alors g est un contact
Algèbre de Lie.
(ii) Si [g, g] a une dimension 4, alors g est contact si et seulement si soit
(a) dim(Z([g, g])) = 1 ou bien
(b) dim(Z([g, g])) = 2 et il existe v ∈ g tel que Z([g, g]) n’est pas un espace propre de
adv .

Démonstration. (1) Les algèbres de Lie aff(R) ⊕ sl(2), aff(R) ⊕ so(3) sont des algèbres
de Lie de contact, car elles sont des sommes directes d’une algèbre de Lie de contact
et d’une algèbre de Lie symplectique exacte. Pour R2 ⊕ sl(2), voir Exemple 3.1 .

Inversement, supposons que g soit contact, non résoluble et dim(g) = 5. Comme g


ne peut pas être semi-simple (voir [14]), il se divise alors comme (décomposition de
Levi) g = R o S, où S est soit ainsi s(3) ou sl(2, R) et R est soit l’algèbre abélienne
R2 , soit l’algèbre non nilpotente aff(R). Le produit semi-direct R o S est donné
par une représentation de S par dérivations de R, qui est soit triviale, soit fidèle,
car S est simple. Mais en tant que sous-algèbre de l’espace gl(R2 ) des applications
linéaires de R2 , l’espace Der(R) des dérivations de S ne contient pas de copie de

Groupes de Lie de contact


Classification en faibles dimensions 24

so(3). Par conséquent, seule la représentation triviale apparaît lorsque S = so(3)


et comme le centre doit satisfaire dim Z(g) 6 1, on a nécessairement R = aff(R)
et g = so(3) ⊕ aff(R). Considérons maintenant le cas où S = sl(2, R). L’espace
des dérivations de aff(R) est de dimension 2 et ne contient donc pas de copie de
sl(2, R). Ainsi, soit g est la somme directe aff(R) ⊕ sl(2, R) soit le produit semi-direct
R2 osl(2, R), où sl(2, R) agit de manière naturelle (multiplication matricielle) sur R2 .
Cette dernière affirmation garantit l’unicité de R2 o sl(2, R) comme dans l’Exemple
3.1 et est due au fait que toutes les représentations sl(2, R) → gl(R2 ) sont conjuguées
et données par des automorphismes internes de sl(2, R).
(2) Soit g une algèbre de Lie de dimension 3 non décomposable et résoluble de centre
trivial.
(i) Si dim([g, g]) = 3, alors [g, g] est soit l’algèbre de Lie de Heisenberg h3 , soit l’algèbre
de Lie abélienne R3 . Si [g, g] = h3 , puisque le centre Z(g) est trivial, il existe ȳ ∈ g tel
que la restriction de adȳ au centre de h3 n’est pas triviale. Ainsi, l’idéal (codimension
1) de g engendré par h3 et Rȳ est une algèbre de Lie symplectique exacte. D’après le
Théorème 3.2, g est une algèbre de Lie de contact.
(ii) Le cas dim([g, g]) = 4 est obtenu par un calcul direct utilisant le Théorème 3.4 et
prenant successivement N1,1 et N2,2 pour N := [g, g] comme dans l’Exemple 3.3.

Ce qui suit est une conséquence directe du Théorème 3.5

Corollaire 3.3. Une algèbre de Lie de dimension 3 non résoluble et non semi-simple est
une algèbre de Lie de contact si et seulement si son centre est trivial.

Démonstration. Une algèbre de Lie de dimension 3 non résoluble et non semi-simple a


un centre trivial si et seulement si elle est l’une des formules suivantes aff(R) ⊕ sl(2),
aff(R) ⊕ so(3) ou R o sl(2).
Une liste d’algèbres de Lie de contact résolubles en dimension 5.
Nous appliquons maintenant les résultats ci-dessus à la liste des algèbres de Lie de
dimensions 5 citées dans [3] avec quelques calculs supplémentaires directs. En effet, en
utilisant la même notation que dans [3], nous pouvons facilement exclure les 15 algèbres
de Lie suivantes parmi la liste des 39 algèbres de Lie de dimension 3 non décomposables
fournies ici :
(i) A5,1 et A5,3 toutes deux ont des centres de dimension 2 et ne peuvent donc pas
porter de forme de contact,
(ii) A5,2 , A5,7 , A5,8 , A5,9 , A5,10 , A5,11 , A5,12 , A5,13 , A5,14 , A5,15 , A5,16 , A5,17 , A5,18 ont
tous un idéal abélien de codimension 1 engendré par e1 , e2 , e3 , e4 ; ils ne peuvent donc
pas supporter de forme de contact, grâce à la Proposition 3.2.
Ainsi, nous obtenons la liste suivante de toutes les algèbres de Lie de contact résolubles non
décomposables à dimensions 5, chaque cas accompagné d’un exemple de forme de contact
η. Seules les crochets de Lie non nulles sont répertoriées dans une base (e1 , . . . , e5 ) avec dual
(e∗1 , . . . , e∗5 ). Les paramètres p, q sont dans R. Avec les paramètres décomposables et non
résolubles (Théorème 3.5), nous obtenons une classification complète de toutes les algèbres
de Lie de contact de dimension 5.

Groupes de Lie de contact


Classification en faibles dimensions 25

Dans [23], entre autres résultats, l’auteur donne une méthode de construction de variétés
de contact compactes à dimensions 5 qui ne sont pas couvertes par la méthode de fibration
de Boothby - Wang. Le lecteur peut également voir [12] pour la topologie des 5 variétés de
contact M avec π1 (M ) = Z2 . En tant que sous-produit, la liste ci-dessous permet également
d’obtenir des variétés de contact modélisées sur des groupes de Lie en dimensions 5.
1. [e2 , e4 ] = e1 , [e3 , e5 ] = e1 , η := e∗1 .
2. [e3 , e4 ] = e1 , [e2 , e5 ] = e1 , [e3 , e5 ] = e2 , η := e∗1 .
3. [e3 , e4 ] = e1 , [e2 , e5 ] = e1 , [e3 , e5 ] = e2 , [e4 , e5 ] = e3 , η := e∗1 .
4. [e2 , e3 ] = e1 , [e1 , e5 ] = (1 + p)e1 , [e2 , e5 ] = e2 , [e3 , e5 ] = pe3 , [e4 , e5 ] = qe4 , q 6= 0,
η = e∗1 + e∗4 ; p + 1 6= q.
5. [e2 , e3 ] = e1 , [e1 , e5 ] = (1 + p)e1 , [e2 , e5 ] = e2 , [e3 , e5 ] = pe3 , [e4 , e5 ] = e1 + (1 + p)e4 ,
η = e∗1 .
6. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = 2e1 ; [e2 , e5 ] = e2 + e3 ; [e3 , e5 ] = e3 + e4 ; [e4 , e5 ] = e4 ,
η = e∗1 + e∗4 .
7. [e2 , e3 ] = e1 ; [e2 , e5 ] = e3 ; [e4 , e5 ] = e4 ; η = e∗1 + e∗4 .
8. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = 2e1 ; [e2 , e5 ] = e2 + e3 ; [e3 , e5 ] = e3 ; [e4 , e5 ] = pe4 ; η = e∗1 + e∗4 ;
p 6∈ {0, 2}.
9. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = 2e1 ; [e2 , e5 ] = e2 + e3 ; [e3 , e5 ] = e3 ; [e4 , e5 ] = e1 + 2e4 ;
 = ±1 ; η = e∗1 .
10. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = 2pe1 ; [e2 , e5 ] = pe2 + e3 ; [e3 , e5 ] = −e2 + pe3 ; [e4 , e5 ] = qe4 ,
q = 2p ; q 6= 0 ; η = e∗1 + e∗4 .
11. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = 2pe1 ; [e2 , e5 ] = pe2 + e3 ; [e3 , e5 ] = −e2 + pe3 ; [e4 , e5 ] =
e1 + 2pe4 ;  = ±1 ; η = e∗1 .
12. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = e1 ; [e3 , e5 ] = e3 + e4 ; [e4 , e5 ] = e1 + e4 ; η = e∗1 .
13. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = (1 + p)e1 ; [e2 , e5 ] = pe2 ; [e3 , e5 ] = e3 + e4 ; [e4 , e5 ] = e4 ;
η = e∗1 + e∗4 ; p 6= 0.
14. [e2 , e3 ] = e1 ; [e1 , e5 ] = e1 ; [e2 , e5 ] = e2 ; [e3 , e5 ] = e4 ; η = e∗1 + e∗4 .
15. [e2 , e4 ] = e1 , [e3 , e4 ] = e2 , [e1 , e5 ] = (2 + p)e1 , [e2 , e5 ] = (1 + p)e2 , [e3 , e5 ] = pe3 ,
[e4 , e5 ] = e4 , η = e∗1 + e3 .
16. [e2 , e4 ] = e1 , [e3 , e4 ] = e2 , [e1 , e5 ] = 3e1 , [e2 , e5 ] = 2e2 , [e3 , e5 ] = e3 , [e4 , e5 ] = e3 + e4 ,
η := e∗1 + e∗2 .
17. [e2 , e4 ] = e1 , [e3 , e4 ] = e2 , [e1 , e5 ] = e1 , [e2 , e5 ] = e2 , [e3 , e5 ] = pe1 + e3 ; η =
e∗1 + (1 − p)e∗3 .
18. [e1 , e4 ] = e1 , [e3 , e4 ] = pe3 , [e2 , e5 ] = e2 , [e3 , e5 ] = qe3 ; p2 + q 2 6= 0 ; p + q 6= 1 ;
η = e∗1 + e∗2 + e∗3 .
20. [e1 , e4 ] = pe1 , [e2 , e4 ] = e2 , [e3 , e4 ] = e3 , [e1 , e5 ] = e1 , [e3 , e5 ] = e2 , p 6= 1 ; η = e∗1 + e∗2 .
20. [e1 , e4 ] = pe1 , [e2 , e4 ] = e2 , [e3 , e4 ] = e3 , [e1 , e5 ] = qe1 , [e2 , e5 ] = −e3 , [e3 , e5 ] = e2 ;
p2 + q 2 6= 0 ; p 6= 1 ; η = e∗1 + e∗2 .
21. [e2 , e3 ] = e1 , [e1 , e4 ] = e1 , [e2 , e4 ] = e2 , [e2 , e5 ] = −e2 , [e3 , e5 ] = e3 ; η = e∗1 + e∗5 .
22. [e2 , e3 ] = e1 , [e1 , e4 ] = 2e1 , [e2 , e4 ] = e2 , [e3 , e4 ] = e3 , [e2 , e5 ] = −e3 , [e3 , e5 ] = e2 ;
η = e∗1 + e∗5 .
23. [e1 , e4 ] = e1 , [e2 , e5 ] = e2 , [e4 , e5 ] = e3 , η = e∗1 + e∗2 + e∗3 .
24. [e1 , e4 ] = e1 , [e2 , e4 ] = e2 , [e1 , e5 ] = −e2 , [e2 , e5 ] = e1 , [e4 , e5 ] = e3 , η = e∗1 + e∗3 .

Groupes de Lie de contact


Conclusion

Ce mémoire parle des groupes de Lie de contact et leur relation avec les structures de
contact sur les variétés.
Dans le premier chapitre, nous avons étudié les fondements des groupes de Lie et de
leur algèbre associée, en mettant en évidence les notions clés telles que les opérations de
groupe, les propriétés des algèbres de Lie, et les représentations des groupes de Lie.
Dans le deuxième chapitre, nous avons exploré les structures de contact sur une va-
riété, en mettant l’accent sur les définitions, les propriétés locales et globales, ainsi que les
exemples significatifs. Cette étude nous a permis de comprendre comment les structures
de contact modèlent les interactions entre les dimensions d’une variété, tout en fournissant
des outils puissants pour l’analyse géométrique.
Le troisième chapitre a examiné les structures de contact invariantes sur un groupe de
Lie, en mettant en évidence leur lien avec les actions de groupes de Lie et les notions d’inva-
riance. Nous avons montré comment les groupes de Lie agissent sur les variétés équipées de
structures de contact, et comment ces actions préservent souvent les propriétés essentielles
des structures de contact.
En somme, ce mémoire illustre le lien entre les groupes de Lie de contact et de leur
interaction avec les structures géométriques sur les variétés. En explorant davantage ces
concepts, nous pouvons espérer découvrir de nouvelles connexions profondes et des appli-
cations intéressantes dans divers domaines des mathématiques.

Groupes de Lie de contact


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