Integgeneralisees
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5 Intégrales semi-convergentes 11
1
Intégrales généralisées 1 Définitions des intégrales convergentes
Notation.
K désigne le corps R ou C.
I désigne un intervalle inclus dans R de cardinal infini,
et f est une application continue par morceaux de I dans K.
R
Dans ce chapitre, on définit I f , lorsque I est un intervalle quelconque de R. Par
exemple, on pourra avoir I = [0, +∞[, I =]0, 1] ou I = R.
si et seulement si la fonction x 7−→ f (t)dt a une limite finie en +∞. Dans ce cas,
Z +∞ Z x a
∆
on pose f (t)dt = lim f (t)dt.
a x→+∞ a
Z
Autre notation utilisée : f (t)dt.
[a,+∞[
Z x Z +∞
−t
Exemple. e dt = [−e−t ]x0
= 1−e −x
−→ 1, donc e−t dt est une intégrale
0Z x→+∞ 0
+∞
convergente et e−t dt = 1.
0
Interprétation géométrique, lorsque f est à valeurs positives.
Généralisation au cas d’un intervalle semi-ouvert Z b
Lorsque I = [a, b[, où a ∈ R et b ∈]a, +∞[∪{+∞}, on dit que f (t)dt est
Z x a
et que f (t) −→ ` ∈ K. Posons f (b) = l. Ainsi f est continue sur [a, b], donc l’applica-
t→b
Zt∈[a,b[
x
tion x 7−→ f (t)dt est une primitive de f . Elle est donc de classe C 1 sur [a, b], donc
a Z x Z
en particulier elle est continue en b. Ainsi, f (t)dt −→ f (t)dt.
x→b
a x∈[a,b] [a,b]
Z 1
Exemple. t ln tdt est une intégrale ordinaire car t ln t −→
t→0
0, donc on peut prolon-
0 x>0
ger continûment t 7−→ t ln t sur [0, 1].
Cas d’un intervalle ouvert : On suppose que I =]a, b[, avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞.
Z b Z c
On fixe c ∈]a, b[. On dit que f (t)dt est convergente si et seulement si, f (t)dt et
Z b a a
Démonstration.
C’est connu lorsque I est compact.
Supposons que I est semi-ouvert. Par exemple I = [a, b[ avec −∞ < a < b ≤ +∞ :
Rx Rx Rx Rx Rb
Pour tout x ∈]a, b[, a (αf + g) = α a f + a g, or par hypothèse, a f −→ a f et
x→b
Rx Rb Rx Rb Rb
a
g −→ a g donc a (αf + g) −→ α a f + a g, ce qu’il fallait démontrer.
x→b x→b
Supposons maintenant que I =]a, b[ avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞. Fixons c ∈]a, b[.
Rc Rb Rb
Ce qui précède montre que a (αf +g) et c (αf +g) sont convergentes, donc a (αf +g)
est
R b convergente, Retc Rb
a
(αf + g) = aR
(αf + g) + (αf + g)
c R
c Rc b Rb
=α a f + a g+α c f + c g
Rc Rb Rc Rb
= α( a f + c f ) + ( a g + c g)
Rb Rb
= α a f + a g.
Traduction algébrique
R : L’ensemble E des applications continues par morceaux
sur I telles
R que I f converge est un sous-espace vectoriel de F(I, K) et l’application
f 7−→ I f est une forme linéaire sur E.
R R
Positivité : Si I f converge et si f est à valeurs positives, alors I f ≥ 0.
Démonstration. R
Lorsque I =]a, b] ou I = [a, b[, I fR est une limite d’intégrales ordinaires de f , qui sont
positives car f est positive, donc I f ≥ 0.
Croissance de l’intégrale généralisée : Si f et g sont deux applications continues
par morceaux sur I à valeurs R telles que ∀t ∈ I, f (t) ≤ g(t), alors en cas de
R réelles
convergence des intégrales, I f ≤ I g.
Démonstration. R R R
g − f est à valeurs positives, donc 0 ≤ I (g − f ) = I g − I f .
Propriété.
Supposons que I = [a, b[ avec −∞ < R a < b ≤ +∞.
On suppose que f est continue et que I f est convergente.
d b
Z
Rb 1
Alors x 7−→ x f (t)dt est de classe C et f (t)dt = −f (x).
dx x
Supposons que I =]a, b] avec −∞ ≤R a < b < +∞.
On suppose que f est continue et que I f estZconvergente.
Rx 1 d x
Alors x 7−→ a f (t)dt est de classe C et f (t)dt = f (x).
dx a
Démonstration.
Supposons que I = [a, b[ avec −∞ < a < b ≤ +∞, le second cas se traitant de la même
façon. Fixons c ∈]a, b[. Alors d’après la relation de Chasles,
Rb Rc Rb Rx Rb Rx
x
f (t)dt = x
f (t)dt + c
f (t)dt = − c
f (t)dt + f
c Z
(t)dt, or x −
7 → c
f (t)dt est une
d x
primitive de f sur I, donc elle est de classe C 1 et f (t)dt = f (x), ce qui permet
dx c
de conclure.
d +∞ −t
Z
Exemple. e dt = −e−x .
dx x
Propriété. On suppose que
— f est à valeurs positives,
— Rf est continue, R
— I f est convergente et I f = 0.
Alors f est identiquement nulle sur I : ∀t ∈ I, f (t) = 0.
Démonstration.
C’est connu lorsque I est compact.
Supposons que I = [a, b[ avec −∞ < a < b ≤ +∞. Soit x ∈ I. D’après la positivité
Rx Rx Rb Rb Rx
de l’intégrale généralisée, 0 ≤ a f ≤ a f + x f = a f = 0, donc a f = 0, mais f/[a,x]
est continue et positive, donc d’après un théorème portant sur les intégrales ordinaires,
f/[a,x] est identiquement nulle, donc f (x) = 0.
On raisonne de même lorsque I =]a, b] avec −∞ ≤ a < b < +∞.
Supposons enfin que I =]a, b[ avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞. Fixons c ∈]a, b[. D’après la
relation de Chasles et la positivité des intégrales généralisées, on a :
Exercice. A l’aide des fonctions peignes, montrer qu’il est possible de construire
une application f : [a, +∞[−→ R+ , continue et intégrable sur R+ telle que f (t)
ne tend pas vers 0 lorsque t tend vers +∞.
Solution :
Propriété. Soit IR0 un sous-intervalle de I. Si f est intégrable sur I, alors f est
intégrable sur I 0 et I 0 f ≤ I f .
R
Démonstration.
Envisager les différents cas et utiliser la relation de Chasles.
1
Exemple. Soit (α, β) ∈ R2 . On souhaite étudier l’intégrabilité de t 7−→ sur
tα | ln t|β
[e, +∞[ et sur ]0, 1e ] respectivement.
• Etude sur [e, +∞[.
1 1 1
Premier cas. Si α > 1, il existe γ ∈]1, α[. Or α β = o γ
et t 7−→ γ est
t ln t +∞ t t
1
intégrable sur [e, +∞[, donc t 7−→ α β est intégrable sur [e, +∞[.
t ln t
1 1 1
Deuxième cas. Si α < 1. =o β
et t −
7 → n’est pas intégrable sur
t +∞ tα ln t t
1
[e, +∞[, donc t 7−→ α β n’est pas intégrable sur [e, +∞[.
t ln t 1−β x
Z x ln t
dt
si β 6= 1 1
Troisième cas. Si α = 1. β
= 1−β e , donc t 7−→
e t ln t
[ln(ln t)]x si β = 1 t lnβ t
e
est intégrable sur [e, +∞[ si et seulement si β > 1.
• Etude sur ]0, 1e ].
Pour tout x ∈]0, 1e [, en posant t = u1 (ce qui est possible car u 7−→ u1 est de classe C 1 ),
Z 1 Z 1
− du
Z e
e dt u2
x du 1
α β
= β
= β
, donc t −
7 → α | ln t|β
est intégrable sur
x t | ln t| 1 u−α ln u t
u 2−α ln u
x
e
]0, 1e ] si et seulement si 2 − α > 1, ou 2 − α = 1 et β > 1, c’est-à-dire si et seulement si
α < 1, ou α = 1 et β > 1.
Démonstration.
C’est connu lorsque I est compact. Rx Rx
Si I = [a, b[ avec −∞ < a < b ≤ +∞, pour tout x ∈]a, b[, | a f (t)dt| ≤ a |f (t)|dt et
on conclut en faisant tendre x vers b.
Idem lorsque I =]a, b] avec −∞ ≤ a < b < +∞.
Lorsque I =]a, b[ avec −∞ ≤ a < b ≤ +∞, fixons c ∈]a, b[ :
Rb Rc Rb Rc Rb
| a f | = | a f + c f | ≤ | a f | + | c f |, donc d’après les cas précédents,
Rb Rc Rb Rb
| a f | ≤ a |f (t)|dt + c |f (t)|dt = a |f (t)|dt.
5 Intégrales semi-convergentes
R
Définition. On dit que I
f est semi-convergente lorsqu’elle est convergente sans être
absolument convergente.
Z +∞
sin t
Exemple. Montrons que dt est semi-convergente.
1 t
Soit A > 1. En intégrant par parties, on obtient que
Z A A Z A
sin t cos t cos t
dt = − − dt.
1 t t 1 1 t2
cos t 1 1 cos t
Or 2
≤ 2 , et t 7−→ 2 est intégrable sur [1, +∞[, donc t 7−→ 2 est intégrable
t t t t
Z A Z +∞
sin t cos t
sur [1, +∞[. On en déduit que dt −→ cos 1 − dt.
1 t A→+∞ 1 t2
sin t sin2 t 1 − cos 2t
Pour tout t ∈ [1, +∞[, ≥ = . De même que ci-dessus, on
t t 2t
Z A
cos 2t
montrerait que la quantité dt admet une limite finie lorsque A tend vers +∞.
1 t
Démonstration.
Exercice.
Définition. On note L2 (I, K) l’ensemble des applications continues de I dans K
dont le carré est intégrable sur I. C’est un sous-espace vectoriel de C(I, K). On munit
L2 (I, K) de
la norme de la convergence en moyennesZ quadratique,
définie par ∀f ∈ L2 (I, K) kf k2 = |f (t)|2 dt.
I
Cependant, la minoration de RN montre que l’on commet ainsi une erreur syst-
1
ématique de l’ordre de .
N
π2 1
On a donc intérêt à choisir comme valeur approchée de la quantité AN + .
6 N
1 1 1
L’erreur commise est alors RN − , or − 2 ≤ RN − ≤ 0, donc la valeur
N N N
approchée l’est par excès et, avec ce deuxième algorithme, il suffit de choisir N
1
de sorte que 2 ≤ 10−4 , soit N ≥ 100.
N
Démonstration.
D’après le cours de MPSI, ϕ étant continue et injective,
elle est strictement monotone.
Supposons que ϕ est strictement croissante et que I = [a, b[,
avec −∞ < a < b ≤ +∞. Alors J = [c, d[ où c = ϕ−1 (a) et où d’après le théorème de
la limite monotone, d = lim ϕ−1 (t).
t→b
Soit x ∈]a, b[ : d’après la théorieRdes intégrales ordinaires, ϕ étant de classe C 1 , on peut
x
poser t = ϕ(u) dans l’intégrale a f (t)dt, ce qui donne :
Z x Z ϕ−1 (x)
f (t)dt = f (ϕ(u))ϕ0 (u)du.
aR c
d
Si c f (ϕ(u))ϕ0 (u)du est convergente,
Z x Z ϕ−1 (x) Z d
0
par composition des limites, f (t)dt = f (ϕ(u))ϕ (u)du −→ f (ϕ(u))ϕ0 (u)du,
a c x→b c
Rb
donc a f (t)dt est convergente.
La réciproque se démontre de la même façon à l’aide de la relation :
Z x Z ϕ(x)
0
pour tout x ∈]c, d[, f (ϕ(u))ϕ (u)du = f (t)dt.
c Ra
R 0 f par |f |, on en déduit que I f est absolumentRconvergente
En remplaçant R 0 si et seule-
ment si J ϕ .(f ◦ ϕ) est aussi absolument convergente. Ainsi, I f et J ϕ .(f ◦ ϕ) ont
la même nature. En cas de convergence,