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Chapitre 4 : Minéraux et Roches

I. Introduction
La Terre est une planète du système solaire de forme globalement ellipsoïdale,
presque sphérique, dont le rayon moyen mesure environ 6370 km. Diverses techniques
comme les études sismologiques ont mis en évidence une « zonation » concentrique
dans la structure de notre planète (la Terre se présente sous la forme de couches
concentriques se superposant les unes aux autres).
La lithosphère qui constitue la partie superficielle de notre globe, se compose de
matériaux nommés roches, qui sont constitués d’assemblages d’espèces chimiques
naturelles se présentant le plus souvent sous la forme de solides cristallins, les
minéraux. Dans tous les domaines des sciences de la Terre, c’est avant tout à des
roches qu’on est confronté et tout géologue doit pouvoir disposer de bases lui permettant
de connaître et reconnaître ces corps pour ensuite, par leur intermédiaire, appréhender
notre planète et son fonctionnement.
Dans ce chapitre, nous allons aborder les notions de minéraux et roches, tout en
évoquant leur mode de formation et leur domaine d’usage.

II. Notion de minéralogie


La minéralogie est la discipline qui s’intéresse à l’étude des minéraux. Un minéral
est un solide naturel homogène ayant une composition chimique bien définie et un
arrangement ordonné de ses atomes. Il se forme en général par un processus
inorganique.
L’origine des minéraux peut être définie par trois (3) grands processus :
 Cristallisation d’un liquide qui, par refroidissement, passe de l’état
liquide à l’état solide ;
Exemple : cristallisation d’un magma en profondeur (cas des roches
plutoniques) ;
 Précipitation chimique à partir d’une solution sursaturée par rapport
à un minéral ;
Exemple : formation des minéraux de la séquence évaporitique (sel
gemme, gypse…);
 Cristallisation de vapeurs

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Exemple : cristallisation du souffre autour des fumerolles (émanations de
gaz riches en H₂S provenant de la chambre magmatique) sur les volcans.
 Altération d’autres minéraux
Exemple : transformation des feldspaths en argile sous l’action de l’eau
 Métamorphisme
Exemple : l’effet du métasomatisme entrainant les remplacements
d’espèces minérales…..
NB : Les "minéraux" tels qu'ils sont utilisés au sens nutritionnel ne sont pas des
minéraux tels que définis géologiquement.

II.1. Notion de cristallographie


Un minéral est un solide naturel homogène, limité par des surfaces
habituellement planes faisant entre elles des angles bien définis (cristal), ce qui suppose
une structure atomique ordonnée périodique et une composition chimique définie.
L’étude des réseaux cristallins est le domaine de la cristallographie. Un système
cristallin est un classement des cristaux sur la base de leurs éléments caractéristiques
de symétrie : axe, centre, plan.
Ainsi les minéraux , au cours de leur croissance cristallisent dans divers
systèmes cristallins dont les plus courants sont :
 Le système monoclinique (prisme oblique à 2 bases rectangulaires et à
4 faces parallélogrammatiques) ;
 Le système triclinique (4 faces latérales parallégrammatiques et 2 bases
parallélogrammatiques) ;
 Le système orthorhombique (prisme droit à 2 bases rectangulaires et à
4 faces rectangulaires) ;
 Le système cubique (prisme droit à 6 faces égales et carrées);
 Le système hexagonal (prisme droit à 2 bases hexagonales et 6 faces
rectangulaires) ;
 Le système rhomboédrique (prisme oblique à 6 faces losangiques);
 Le système quadratique (prisme droit à 4 faces réctangulaires égales et
2 bases carées).

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Figure 28 : les sept (7) systèmes cristallins

Les cristaux sont répartis en 32 classes qui peuvent être regroupés en 7


systèmes cristallins définis chacun par un polyèdre dont tous les cristaux du groupe, si
compliqués soient-ils dérivent par des modifications consistant en troncatures de plans,
arêtes ou angles du polyèdre fondamental.
II.2. Les caractéristiques et propriétés des minéraux
Il existe plus de 4000 variétés de minéraux, dont une douzaine sont les plus
abondants dans la nature.
Les minéraux sont caractérisés par des propriétés physico-chimiques qui
permettent leur identification, parmi lesquels:
II.2.1. Couleur
ll y a une grande variété de couleurs chez les minéraux, mais c'est là un critère
qui est loin d'être absolu. Des spécimens de couleurs différentes peuvent représenter le
même minéral, comme le quartz qui présente plusieurs variétés selon la couleur qui va
de l'incolore limpide (cristal de roche), au blanc laiteux, au violet (améthyste), au rouge
(jaspe), au noir enfumé, au bleu, etc.

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Figure 29 : exemple de variétés de quartz selon la couleur

II.2.2. Trait de couleur


La coloration d’un minéral est généralement due à des impuretés ou à des
dérangements du réseau cristallin, qui donne une couleur étrangère au minéral.
La couleur du trait, appelée simplement « trait », ou trace, est par contre un
moyen plus significatif de détermination des minéraux. Cette propriété se détermine sur
la trace laissée par le minéral lorsqu'on frotte ce dernier sur une plaque de porcelaine
non émaillée.
La couleur du trait reproduit fidèlement Ia couleur propre d'une espèce minérale,
qui est unique et indépendante des variétés de coloration.
Par exemple, l'hématite, un minéral dont on extrait le fer, possède une couleur
noire en cassure fraîche mais un trait brun rougeâtre sur la plaque de porcelaine. La
pyrite, de couleur jaune or, laisse un trait noir. De même, la fluorine qui peut présenter
une variété de coloration, laisse toujours un trait blanc lorsqu’on la frotte contre une
plaque de porcelaine.

Figure 30 : exemples de traits de couleur de quelques minéraux sur la plaque de porcelaine (1 :


orpiment ; 2 : pyrite ; 3 : cinabre ; 4 : hématite ; 5: azurite ; 6 : malachite)

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II.2.3. Eclat
L’éclat d’un minéral dépend de son indice de réfraction et de la nature de sa
surface, non de sa couleur. Les minéraux peuvent avoir un éclat métallique et non
métallique (vitreux ; gras ; soyeux ; résineux ; adamantin).

Figure 31 : exemples de quelques éclats de minéraux (7 : pyrite ; 8 : quartz)

II.2.4. Habitus
L’habitus décrit les différentes formes, propres à chaque minéral. Pour décrire
ces particularités on utilise divers qualificatifs précisant la forme cristalline, un
aplatissement ou un allongement. On parle alors d’habitus octaédrique, pyramidal,
prismatique ou encore d’habitus isométrique, allongé, prismatique, aciculaire, tabulaire,
etc...
Lorsque les minéraux sont groupés, on leur attribue à leur façon de s'associer
des qualificatifs évocateurs : massif, granulaire, fibreux, fibro-radié, foliacé, dendritique,
stalactitique, globulaire...

Figure 32 : Exemples de quelques habitus de minéraux

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Figure 33 : Exemple de quelques agrégats de cristaux

II.2.5. Clivage et cassure


Certains minéraux se fracturent suivant des plans privilégiés, ce sont des plans
de clivage toujours en accord avec la symétrie du cristal et avec la disposition des atomes
(plans de liaison plus dans le réseau cristallin). Ainsi certains minéraux sont caractérisés
par soit un (1), deux (2), ou trois (3) plans de clivages. Pour les minéraux à plusieurs
plans de clivage, l’angle que forme les plans de clivages est utilisé comme critère
d’identification. Ainsi les micas sont caractérisés par un plan de clivage parfait, les
amphiboles et les pyroxènes par deux plans de clivage formant respectivement un angle
entre eux de 120° et 90°. La calcite présente trois (3) plans de clivage.
Lorsqu’à la suite de contrainte (choc, pression), un minéral se brise en présentant
des surfaces de fractures irrégulières, on parle de cassure. La faculté d’un minéral à
réagir par la cassure dépend de la structure de son réseau cristallin.

A B C

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Figure 34 : les types de clivages (A : un plan de clivage cas des micas ; B : deux plans de
clivage à 90° cas des pyroxènes ; C: deux plans de clivage qui forment un angle de 56° cas des
amphiboles)

Figure 35 : cassure conchoïdale dans le quartz

II.2.6. Macle
Le plus souvent, les agrégats de cristaux d'une même espèce cristalline
s'agencent entre eux d'une manière quelconque. Parfois cependant, on observe des
cristaux deux par deux, ils sont soudés l'un à l'autre avec une orientation mutuelle qui est
toujours la même. On parle de cristaux maclés.

Figure 36 : Exemples de quelques macles rencontrées dans les minéraux

II.2.7. Densité
On entend par densité d’un minéral, le rapport du poids du minéral à son volume.
Ce rapport est donné par :

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Le poids du minéral peut être déterminé à l’aide d’une balance et le volume par
immersion dans un récipient gradué ou à l’aide d’une balance hydrostatique. Le minéral
est d’abord pesé à l’air puis dans l’eau, et la différence de poids donne le volume du
minéral.
La densité des minéraux varie entre 1 et 20. Lorsque la densité est égale à 1 (on
parle de minéraux à faible densité) , pour la densité variant entre 2 à 4 (on parle de
minéraux à densité moyenne) et pour la densité supérieure à 4 (on parle de minéraux
lourds).
Ainsi les minéraux peuvent être classés aussi en deux groupes selon la densité :
 Barylithes : groupe de minéraux de densité supérieure à 2,77
Exemple : L’or (Au) à une densité de 19,3
 Coupholite : groupe de minéraux de densité inférieure à 2,77
Exemple : le sel gemme (NaCl) à une densité de 2,1

Figure 37 : Balance hydrostatique


II.2.8. Dureté
La dureté des minéraux qui mesure la résistance à la rayure, s’exprime
généralement par une échelle dite de Mohs. Cette échelle a été construite par le
minéralogiste autrichien Friedrich Mohs et se nomme par conséquent l'échelle de Mohs.
Elle comporte 10 graduations de dureté croissante.

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Figure 38 : Echelle de dureté de Mohs

II.2.9. Photoluminescence
C’est l’émission de lumière que produit un minéral excité par un bombardement
de photons énergétiques. La lumière émise possède toujours une longueur d’onde plus
grande que celle qui provoque l’excitation. Il faut donc irradier les minéraux avec une
lumière ultraviolette pour que l’émission secondaire se situe dans le spectre visible.
Les minéraux sujets à ce phénomène sont dits luminescents ou fluorescents.

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Figure 39 : Minéraux fluorescents en lumière blanche (à gauche) et exposés aux rayons
ultraviolets (à droite)

II.2.10. Magnétisme
Certains minéraux sont caractérisés par les propriétés de se faire attirer par
l’aimant, les plus fréquents sont les minéraux de fer (magnétite et hématite). On les
appelle les minéraux magnétiques.

Figure 40 : Exemples de quelques minéraux magnétiques (A : magnétite ; B : hématite)

II.2.11. Effervescence
C’est la propriété d’un minéral à entrer en effervescence au contact de sa surface
à l’acide chlorhydrique ou HCl (calcite).

Figure 41 : réaction d’effervescence produite au contact de la surface du calcaire (contenant la


calcite) et de HCl

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II.2.12. Solubilité
C’est la capacité d’un minéral à se dissoudre dans l’eau ou dans un autre liquide
(acide).
Exemple : la dissolution de l’halite (NaCl) dans l’eau
Remarques : Parmi les propriétés principales citées ci-dessus, il existe d’autres
qui permettent de caractériser les minéraux tels que:
 Radioactivité : Certains minéraux tels que l’uranium, le thorium..., ont la
capacité de se désintégrer en émettant un rayonnement alpha, béta et
gamma. Cette désintégration est appelée la désintégration radioactive.

 Conductivité électrique : Capacité d’un minéral à conduire l’électricité


Exemple : les métaux tels que l’or (Au), le fer (Fe) ...etc
 Odeur et goût : Il peut être également intéressant de “goûter“ et de
“sentir” certains minéraux. Ainsi, sylvite et halite ont un goût salé et
certains sulfures légèrement chauffés, ou écrasés par un coup de
marteau, (pyrite, marcassite) dégagent une odeur de soufre (œuf pourri).
II.3. Classification des minéraux
La classification des minéraux correspond à une répartition des espèces
minérales basées notamment sur la composition chimique des minéraux.
On distingue dix classes de minéraux :
II.3.1. Classe I : Éléments natifs
Les éléments natifs sont des minéraux formés d’un seul élément
chimique. Les éléments natifs ont un grand rôle économique.
Exemple : l’or (Au) , le diamant (C) ; graphite (C) ; l’argent (Ag) ; le cuivre
(Cu) ; le soufre (S) ; le Zinc (Zns) ...etc.
II.3.2. Classe II : Sulfures
Les sulfures sont des minéraux formés d’un ou plusieurs métaux
combinés à du soufre (S).
Exemples : pyrite (FeS₂), chalcopyrite (CuFeS₂), galène (PbS), sphalérite
(ZnS), argentite (AgS); covelline (CuS), cinabre (HgS)...etc
II.3.3. Classe III: Sulfosels
Les sulfosels représentent un groupe de minéraux caractérisés par la
combinaison du soufre (S) et d’un ou plusieurs métaux et semi-métaux.

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Exemple: Enargite (Cu₃AsS₄); Mispickel (FeAsS)...etc.
II.3.4. Classe IV : Halogénures
Les halogénures (chlorures (Cl‾) et fluorures (F‾) sont des minéraux
formés d’un ou plusieurs métaux ou métalloïdes combinés à l’élément
chlore ou fluor.
Exemple : sel gemme ou halite (NaCl) ; fluorine (CaF₂) ; sylvite (KCl)
II.3.5. Classe V : Oxydes
Les oxydes (O ² ‾) sont des minéraux formés d’un ou de plusieurs métaux
combinés à de l’oxygène.
Exemple : Magnétite (Fe₃O₄) ; Corindon (Al₂O₃) ; Rutile (TiO₂) ; Hématite
(Fe₂O₃) ...etc.
II.3.6. Classe VI : hydroxydes
Ils forment un groupe de minéraux contenant le groupement hydroxyles
(OH‾) dans leur leur composition chimique.
Exemple : Goethite (FeO(OH)) ; Limonite (Fe(OH)₃) ;Gibbsite (AlO(OH))
; Brucite (Mg(OH)₂ ; Manganite (MnO(OH)... etc.;
II.3.7. Classe VII : Carbonates
Les carbonates (CO₃) ² ‾ sont des minéraux constitués d’une combinaison
de carbone et d’oxygène avec un ou plusieurs métaux ou métalloïdes.
Exemple : Calcite (CaCO₃) ; Sidérite (FeCO₃) ; Dolomite (CaMgCO₃) ;
Ankérite (CaFe(CO₃)) etc.
II.3.8. Classe VIII : Sulfates
Les sulfates (SO₄) ²‾, sont des minéraux constitués d’une combinaison de
soufre et d’oxygène avec un ou plusieurs métaux ou métalloïdes.
Exemple : Gypse (CaSO₄,2H₂O) ; Barytine (BaSO₄) ...etc.
II.3.9. Classe IX : Phosphates
Les phosphates (PO₄)³ ‾ sont des minéraux constitués de phosphore et
d’oxygène combinés avec un ou plusieurs métaux ou métalloïdes.
Exemples : Apatite (Ca₅ (PO₄) ₃ (OH,Cl,F)), monazite (Ce,La,Y,Th)PO₄;
II. Classe X : Silicates
Les silicates représentent eux seuls 90 % du poids et du volume de
l’écorce terrestre et sont constitués d’environ 600 espèces minérales.

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Leur classification repose sur le mode d’assemblage des tétraèdres
(SiO₄) ⁴‾ qui entrent dans leur architecture.
On distingue :
 Les nésosilicates (SiO₄) ⁴ ‾
Exemple : L’olivine (Mg, Fe) ₂SiO₄
 Les sorosilicates (Si₂ O₇) ⁶ ‾ :
Exemple : Epidote Ca₂ (Fe,Al)₃Si₂ O₇ SiO₄ O(OH)
 Les cyclosilicates (Si₆O₁₈) ¹² ‾ :
Exemple : Béryl (Be₃ Al₂ Si₆O ₁₈);
 Les inosiliates (Si₄O₁₁)⁶ ‾
Exemple : Diopside Ca Mg (Si ₂O₆) ;
 Les phyllosilicates (Si₄O₁₀) ⁴ ‾ :
Exemple : Biotite K(Mg,Fe)₃ (Al,Fe)Si₃ O₁₀ (OH)₂
 Les Tectosilicates (SiO₂) :
Exemple : Quartz SiO₂

Figure 42 : Pourcentage des minéraux silicatés dans l’écorce terrestre

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Groupe Minéraux Formule Usage

Or Au Joaillerie, Echange, conducteur


Eléments natifs Argent Ag électrique
Cuivre Cu Joaillerie
Diamant C Conducteur électrique
Graphite C Gemmes, abrasif
Mines à crayons, lubrifiants
Oxydes Magnétite Fe₃O₄
Hématite Fe₂O₃ Minerai de fer
Coridon Al₂O₃ Minerai de fer
Gemme, abrasif

Sulfures Galène PbS Minerai de plomb


Sphalérite ZnS Minerai de Zinc
Cinabre HgS Minerai de mercure
Chalcopyrite CuFeS₂ Minerai de cuivre

Sulfates Gypse CaSO₄,2H₂O Plâtre et panneaux


Barythine BaSO₄ Boue de forage, vernis

Calcite CaCO₃ Ciment Portland


Carbonates Dolomite CaMg (CO₃) ₂ Ciment Portland
Malachite Cu₂(OH)₂CO₃ Minerai de cuivre, joaillerie
Rhodochrosite MnCO₃ Joaillerie

Halite NaCl Sel commun


Halogénures Fluorine CaF₂ Fabrication des aciers
Sylvite KCl Fertilisants

Hydroxydes Limonite Fe(OH)₃ Minerai de fer


Gibbsite AlO(OH) Minerai d’aluminium

Quartz SiO₂ Verre, horlogerie, calculatrices


Silicates Talc Mg₃Si₄O₁₀(OH)₂ Poudre pour bébés
Spodumène LiAlSi₂O₆ Fabrication de batteries
Kaolilinite Al₄Si₄O₁₀(OH)₈ Céramique

Tableau 1 : Quelques minéraux et leur usage

III. Notion de pétrographie


La pétrographie est la science qui s’attache à l’étude et à la description des
roches. Une roche est tout matériau (solide) constitutif de l’écorce terrestre en général
formé par un assemblage de minéraux. Une roche peut être constituée d’une ou de
plusieurs espèces minérales.

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Figure 43 : Exemple de roche formée de plusieurs minéraux (granite)
Il existe trois (3) grandes catégories de roches :

 Les roches magmatiques ;


 Les roches sédimentaires ;
 Les roches métamorphiques

III.1. Roches magmatiques


Un magma est un bain naturel de silicate en fusion constitué d’une phase solide,
liquide et gazeuse, dont le refroidissement conduit à la formation des roches
magmatiques.
Les roches magmatiques (ou roches ignées) comprennent les roches intrusives
(plutoniques) et les roches extrusives (volcaniques). Elles occupent environ 95 % du
volume de l’écorce terrestre.
Les roches plutoniques sont caractérisées par une structure grenue et
microgrenue, dérivent d’un refroidissement lent du magma à l’intérieur de la croûte
terrestre. Elles affleurent à la surface grâce à l’érosion ou à des mouvements tectoniques.
Quant aux roches volcaniques, elles sont microlithiques et vitreuses. Leur
structure est dû au refroidissement rapide du magma à la surface.

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Figure 44 : Roches intrusives ou plutoniques

Figure 45 : Roches extrusives ou volcaniques

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Figure 46 : Modes de gisement des roches magmatiques

III.2. Roches sédimentaires


Les roches sédimentaires proviennent de l'accumulation de sédiments qui se
déposent en couches dans un bassin de sédimentation. Un sédiment est une
accumulation non consolidée de particules d’origine minérale, chimique et ou organique.
Les roches sédimentaires recouvrent environ 75 % de la surface terrestre. Elles
sont caractérisées par la présence de strates et ou d’organismes fossiles.
Elles sont classées en trois (3) types : roches détritiques ; chimiques et
biochimiques

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Figure 47 : Classification génétique des roches sédimentaires

Figure 48 : Processus de genèse des roches sédimentaires

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III.2.1. Roches détritiques ou clastiques
Elles sont formées par accumulation de particules minérales arrachées des
roches anciennes.
Elles sont classées en fonction de la taille de leur constituant :

Figure 49 : Classification des roches détritiques

III.2.2. Roches sédimentaires chimiques et biochimiques (ou biogéniques)


Les roches sédimentaires chimiques résultent de la précipitation (purement
physico-chimique) de minéraux dans un milieu sursaturé. Les évaporites (anhydrite,
halite, gypse, sylvite,) en sont les meilleurs exemples : elles se forment par évaporation
de saumures.
Quant aux roches biochimiques, elles sont le produit, comme leur nom l'indique,
d'une activité organique ou biochimique. Elles forment près de 15% des roches
sédimentaires. La houille, les schistes bitumineux, calcaires récifaux, en sont les
meilleurs exemples.
III.3. Roches métamorphiques
Les roches métamorphiques résultent de Ia transformation (ou métamorphisme)
de roches préexistantes, quelle que soit Ia nature de celles-ci, magmatique, sédimentaire
ou déjà métamorphique. Cette transformation se produit sous l 'influence de hautes
pressions et de températures élevées, dépassant ainsi le domaine de Ia diagenèse.
La limite entre Ia diagenèse et le métamorphisme se situe vers environ 200-
300°C.

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Durant tous les processus métamorphiques, les roches demeurent dans
l'ensemble à l'état solide. Seul un métamorphisme très élevé, à partir de 650-700°C, peut
aboutir à une fusion partielle (nommée anatexie).
Il existe trois types de métamorphisme :
 Le métamorphisme de contact ;
 Le métamorphisme dynamique ;
 Le métamorphisme régional.
Les deux premiers types de métamorphisme sont catalogués de
métamorphismes locaux car ils couvrent des régions à dimensions moyennes (échelle
kilométrique). Les métamorphismes régionaux s’étendent sur des surfaces qui peuvent
être considérables, pour lesquelles l’échelle est déca à hecto-kilométrique.
III.3.1. Métamorphisme de contact
Il est lié principalement à la mise en place d’une intrusion dans une roche
encaissante froide, la chaleur transmise par conduction provoque la formation d’une
« auréole de contact ». Les roches issues de ce type de métamorphisme ont une
structure granoblastique.

Figure 50 : Schéma illustratif d’un métamorphisme de contact

III.3.2. Métamorphisme dynamique


Le métamorphisme dynamique est principalement lié aux contraintes et aux
déformations qui se développent dans des zones tectoniques (failles, chevauchement,
nappes de charriages) et à la température due aux frictions.
Il se forment alors des mylonites et des ultramylonites.

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Figure 51 : Schéma illustrant le métamorphisme dynamique dans les zones de failles (a : zone
de brèches ; b : zone de mylonite)

III.3.3. Métamorphisme régional


Dans le cas du métamorphisme régional, les variations de la T et P sont dues
aux sources de chaleur interne du globe. On distingue :
 Le métamorphisme régional associé aux zones orogéniques et
caractérises par le développement d’une schistosité ;
 Le métamorphisme d’enfouissement spécifiquement observé dans les
épaisseurs importantes de dépôts volcano-sédimentaires en l’absence de
contraintes dirigées ;
 Le métamorphisme hydrothermal de la croûte océanique qui se développe
à l’aplomb des rides océaniques suite à d’importantes circulations
hydrothermales.
Les roches de ce type de métamorphisme sont généralement caractérisées par
la schistosité et la foliation. Les gneiss, amphibolites, schistes en sont des exemples.

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Figure 52 : Schéma illustrant le métamorphisme régional (dans une convergence de deux
plaques lithosphériques durant la formation d’une chaine de montagne)

Figure 53 : Cycle des roches

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Roches Noms Usages

Grès Fabrication des dalles et pavés


Sédimentaires Pélite Fabrication des dalles et pavés
Calcaire Fabrication du ciment
Bentonite Boue de forage
Houille Combustible

Magmatiques Granite Monuments funéraires, dalles, pavés


Dolérite Réalisation des bétons, routes, pavés
Diorite Réalisation de bétons, pavés

métamorphiques Gneiss Construction des routes , pavés , barrages

Figure 54 : Exemples de quelques roches et leur usage

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