Physique Tout-En-Un MP-715 2
Physique Tout-En-Un MP-715 2
Physique Tout-En-Un MP-715 2
dT
la variation élémentaire d’entropie du piston est, par un calcul analogue : dSp = Cp , et la
T
variation élémentaire d’entropie de Σ est :
+ , dT dV
dS = nCV,m + Cp + nR .
T V
δ Q K(T0 − T )dt
δ Séch = = ,
TS T0
car la surface traversée par le transfert thermique est à la température T0 (voir figure 23.3).
On en déduit :
+ , dT dV K(T0 − T )dt
δ Scréée = dS − δ Séch = nCV,m + Cp + nR − . (23.15)
T V T0
P f dt K(T0 − T )2
δ Scréée = + dt.
T T0 T
Dans cette expression les deux termes sont strictement positifs. Ainsi, la création d’entropie
est due :
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CHAPITRE 23 – P RINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
Σ
fluide
entrée
sortie
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PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE POUR UN SYSTÈME OUVERT EN RÉGIME STATIONNAIRE (MP)
dm = Dm dt .
Σ Σ
dm
dm
Σ∗ à l’instant t Σ∗ à l’instant t + dt
On va raisonner sur un système fermé Σ∗ qui est défini à partir de Σ de la manière suivante
(voir figure 23.6) :
• à l’instant t, Σ∗ est la réunion de Σ et de la masse dm de fluide qui entre dans Σ entre
les instants t et t + dt,
711
CHAPITRE 23 – P RINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
soit :
dYΣ∗ = dm(ys − ye ) = dm [y]se , (23.16)
en posant [y]se = ys − ye .
δ Wu = Pu dt.
Il est d’usage de définir le travail utile massique wu par la relation :
δ Wu = wu dm ,
où dm est la masse de fluide qui traverse l’élément de machine entre ces mêmes instants.
wu s’exprime en J · kg−1. Étant donné que dm = Dm dt, on a :
Pu
wu = .
Dm
Remarque
Le qualificatif « utile » sert à distinguer ce travail du travail des forces de pression
interne au fluide qui est calculé au paragraphe suivant.
712
PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE POUR UN SYSTÈME OUVERT EN RÉGIME STATIONNAIRE (MP)
Pu Φ
Σ
Dm
Dm
δ Q = qdm .
Φ
q= .
Dm
Pour appliquer le premier principe au système Σ∗ entre les instants t et t + dt, il faut aussi
calculer le travail fourni à ce système par le fluide avec lequel il est en contact. L’action du
fluide sur Σ∗ est la suivante :
• le fluide situé en amont pousse le fluide de Σ∗ et lui fournit un travail positif : +Pe dVe
où Pe est la pression à l’entrée et dVe le volume de fluide entrant dans Σ entre t et t + dt ;
• le fluide situé en aval le retient et lui fournit un travail négatif : −Ps dVs où Ps est la
pression à la sortie et dVs le volume de fluide sortant de Σ entre t et t + dt.
Ainsi, le travail des forces de pression reçu par Σ∗ entre t et t + dt est :
δ Wpression = Pe dVe − PsdVs = Pe ve dm − Psvs dm,
en notant ve et vs les volumes massique du fluide en entrée et en sortie respectivement, soit :
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CHAPITRE 23 – P RINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
dU + dEc + dE p,ext = δ W + δ Q.
1
en notant u l’énergie interne massique, ec = c2 l’énergie cinétique massique et e p,ext l’éner-
2
gie potentielle extérieure massique. D’autre part : δ W = δ Wu + δ Wpression . Il vient donc :
[u + Pv + ec + e p,ext ]se = wu + q.
Dans cette formule apparaît l’enthalpie massique h = u+Pv. Il est aussi d’usage d’introduire
la notation :
∆y = [y]se = ys − ye ,
variation d’une grandeur intensive y entre l’entrée et la sortie du système.
∆h n’est pas la variation d’enthalpie du système ouvert Σ ! C’est la variation d’enthalpie mas-
sique du fluide lorsqu’il traverse le système ouvert.
Remarque
Dans la majorité des applications l’énergie potentielle e p,ext est l’énergie de pesanteur :
e p,poids = gz où z est la cote le long d’un axe (Oz) vertical orienté vers le haut. Le
premier principe pour un système ouvert s’écrit alors :
! "s # $
1 2 1 2
h + c + gz = wu + q ou ∆h + ∆ c + ∆ (gz) = wu + q. (23.18)
2 e 2
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PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE POUR UN SYSTÈME OUVERT EN RÉGIME STATIONNAIRE (MP)
d) Cas particuliers
Compresseur, pompe Un compresseur (resp. une pompe) est un dispositif destiné à ac-
croître la pression d’un gaz (resp. d’un liquide). Le fluide y reçoit de la part de pièces méca-
niques mobiles un travail massique wu > 0. Le transfert thermique est le plus souvent négli-
geable (q ! 0). Les variations d’énergie cinétique et potentielle de pesanteur sont négligeables
(∆ec ! 0 et ∆e p,poids ! 0). Le premier principe pour un système ouvert en régime permanent
s’écrit, pour un compresseur ou une pompe :
∆h ! wu > 0.
Turbine Le fluide traversant une turbine fournit du travail à une pièce mécanique mobile :
wu < 0. Sa pression et sa température diminuent. Le transfert thermique est en général négli-
geable (q ! 0), de même que la variation d’énergie potentielle de pesanteur (∆e p,poids ! 0).
Le premier principe pour un système ouvert en régime permanent s’écrit, pour une turbine :
∆h + ∆ec ! wu < 0.
Détendeur Un détendeur est un dispositif utilisé pour abaisser la pression d’un fluide. Il
s’agit d’une soupape ajustable, d’un bouchon poreux ou bien d’un tube capillaire (c’est-à-
dire un tube très fin). Le fluide qui le traverse ne reçoit aucun travail (wu = 0) car il n’y a pas
de pièce mécanique mobile et quasiment aucun transfert thermique (q ! 0). Les variations
d’énergie cinétique et potentielle de pesanteur sont négligeables (∆ec ! 0 et ∆e p,poids ! 0).
Le premier principe pour un système ouvert en régime permanent s’écrit :
∆h ! 0 soit hs = he .
Tuyère Une tuyère est un conduit de section variable dont le rôle est d’accroître la vitesse
d’écoulement d’un gaz. Le gaz qui la traverse ne reçoit pas de travail (wu = 0, car il n’y a
pas de pièce mobile), et peu de transfert thermique (q ! 0). La variation d’énergie potentielle
de pesanteur est négligeable (∆e p,poids ! 0). Le premier principe pour un système ouvert en
régime permanent s’écrit :
!
∆h + ∆ec ! 0 soit cs ! c2e + 2(hs − he ).
Dans l’hypothèse où le gaz est un gaz parfait de masse molaire "M et rapport des capacités
γ R 2γ R
thermiques γ , h = T + constante, de sorte que : cs ! c2e + (Ts − Te ).
(γ − 1) M (γ − 1)M
Ṡcréée
scréée = .
Dm
Ṡéch
séch = .
Dm
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PRINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE POUR UN SYSTÈME OUVERT EN RÉGIME STATIONNAIRE (MP)
δQ
L’entropie échangée par Σ est reliée au transfert thermique δ Q reçu par Σ : δ Séch = , où
TS
TS est la température de la surface traversée par ce transfert thermique, température supposée
uniforme pour simplifier. Étant donné que δ Q = qdm et δ Séch = séch dm, il vient :
q
séch = .
TS
Remarque
Dans le cas où le système Σ ne reçoit pas de transfert thermique, c’est-à-dire dans le
cas où le fluide subit une transformation adiabatique : séch = 0.
∆s n’est pas la variation d’entropie du système ouvert ! C’est la variation d’entropie massique
du fluide lorsqu’il traverse le système ouvert.
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CHAPITRE 23 – P RINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
Cependant, le transfert thermique massique et le travail massique utile reçus par le fluide entre
ces deux sections très proches sont très petits et pour cette raison on les note δ q et δ wu . De
même l’enthalpie massique, l’énergie cinétique massique et l’énergie potentielle extérieure
massique varient très peu et on note leurs variations :
dh = h(x + dx) − h(x), dec = ec (x + dx) − ec(x), de p,ext = e p,ext (x + dx) − e p,ext(x).
Pour le second principe on note ds = s(x + dx) − s(x) la variation d’entropie massique, δ séch
l’entropie échangée par unité de masse de fluide et δ scréée l’entropie créée par unité de masse
de fluide. Le second principe pour le système ouvert Σ en régime stationnaire s’écrit :
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D IAGRAMME (ln P, h) D ’UN FLUIDE (MP)
• la courbe d’ébullition qui sépare cette zone de la zone L où le fluide est liquide,
• la courbe de rosée qui la sépare de la zone G où le fluide est à l’état de vapeur (ou
gaz).
ln P
C
L L+G G
ML M MG
ln P0
hL h hG
Figure 23.9 – Zone d’équilibre entre le liquide et le gaz : en gris la courbe d’ébullition,
en noir la courbe de rosée.
Sur un diagramme (ln P, h), tout segment de droite joignant un point ML de la courbe d’ébul-
lition et un point MG de la courbe de rosée est à la fois un morceau d’une isobare, puisque la
pression est portée en ordonnée, et d’une isotherme puisque l’équilibre entre le liquide et le
gaz impose que :
T = Teb (P),
où Teb (P) est la température d’ébullition à la pression P. Cette relation est équivalente à
P = Psat (T ),
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CHAPITRE 23 – P RINCIPES DE LA THERMODYNAMIQUE
h − hL ML M
x= soit x= . (23.22)
hG − hL ML MG
Le diagramme peut comporter des courbes isotitres sur lesquelles x a une valeur constante.
Ces courbes n’existent bien sûr que dans la zone L+G. Leur utilisation dispense alors d’ap-
pliquer la formule précédente.
La largeur du palier ML MG est : hG − hL = ∆vap h(T0 ), enthalpie massique de vapo-
! risation à la température T0 .
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