SANT Fi FievreAphteuse

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Fièvre

aphteuse
Maladie épizootique
strictement animale

Description et importance
La fièvre aphteuse est une des affections virales les plus
contagieuses chez les animaux sensibles. Elle provoque
une maladie très grave au plan individuel et des pertes
économiques particulièrement importantes dans les pays
touchés. Ce n’est pas une zoonose (1). Son importance en
fait un danger sanitaire de première catégorie. C’est une
affection des bovins, des petits ruminants et des suidés,
domestiques ou sauvages transmise directement d’animal
à animal ou par contacts indirects (matériel contaminé,
produits animaux, interventions humaines d’un secteur
infecté vers un secteur indemne). Par ailleurs, il semble que
l’agent de la fièvre aphteuse puisse être transporté par le
vent sur des distances très importantes (60 km au-dessus
des terres et jusqu’à 300 km au-dessus des mers).
La fièvre aphteuse peut se présenter sous forme aiguë
avec mortalité importante et excrétion massive de virus
quand elle affecte les porcs et au contraire, de façon
souvent inapparente, chez les petits ruminants. >>>

(1) Zoonose : maladie transmissible provoquée par un microbe (virus ou


bactérie), un parasite (helminthe, champignon, protozoaire) ou un prion
capable d’infecter au moins un animal vertébré (le plus souvent mammifère
ou oiseau, quelquefois poisson ou reptile) et l’Homme, la transmission
s’effectuant de l’animal vers l’Homme ou vice versa.

Fiche « maladies animales » Octobre 2016


>>> Chez les bovins, les signes cliniques sont associés
à une forte hyperthermie et à des lésions (2) (vésicules,
ulcères) des muqueuses buccales et de l’épiderme, de
la mamelle ou de l’espace interdigité des onglons. Elles
entraînent des difficultés considérables à s’alimenter,
des boiteries et une dégradation intense de l’état général.
Les animaux convalescents ou guéris sont susceptibles
de porter et excréter le virus pendant plusieurs mois
ce qui les rend particulièrement dangereux pour
les populations animales indemnes, même si la
fréquence de ce phénomène est difficile à quantifier.
Ce phénomène pourrait aussi être observé chez
les animaux vaccinés ayant été en contact avec le virus
sans présenter de signes cliniques.

(2) Lésions : modifications, visibles à l’œil nu ou uniquement au microscope,


de l’état morphologique d’un tissu ou d’un organe en conséquence de l’action
d’un agent pathogène.

Contexte
Il existe sept sérotypes (A, O, C, SAT 1, SAT 2, SAT 3,
Asia 1) et de nombreux sous types de virus. Les
animaux guéris ou vaccinés vis-à-vis d’un type sont
résistants à une nouvelle infection par ce type mais
totalement sensibles vis-à-vis d’un autre, ce qui rend la
lutte contre la fièvre aphteuse particulièrement difficile.
En 2013, l’Union européenne ainsi que les États-Unis,
le Canada et de nombreux pays de la zone du Pacifique
tels que le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande
sont indemnes de la maladie. >>>
>>> La vaccination contre la fièvre aphteuse a été
progressivement interdite dans les pays de l’UE, dont la
France, dès 1991. Des épizooties ont toutefois continué à
sévir sporadiquement de 1990 à 2000, notamment dans
les Balkans et en Italie. En 2001, une importante
épizootie (près de 4 000 foyers) s’est déclarée en
Grande-Bretagne sur les bovins et les ovins provoquant
l’abattage de plusieurs millions de ruminants. Elle a été
à l’origine de deux foyers en France suite à l’importation
d’ovins avant la déclaration de l’épizootie. Tous ces
foyers ont été combattus par l’abattage des animaux
malades ou contaminés sans recours à la vaccination,
celle-ci reste cependant possible dans le cas où
la maladie échapperait à tout contrôle et viendrait à
s’étendre de façon catastrophique.

Surveillance et rôle du LNR


Un système de surveillance permanent existe en France.
Les vétérinaires praticiens intervenant en élevage ont
été formés à reconnaître cette maladie et à effectuer tous
les prélèvements nécessaires à la mise en évidence du
virus et à la confirmation de la maladie.
Les prélèvements suspects sont adressés au
laboratoire national de référence (Anses – Laboratoire
de santé animale de Maisons-Alfort) qui dispose
d’installations spécialisées strictement protégées pour
effectuer les analyses dans les meilleures conditions
de sécurité. En cas d’épizootie déclarée sur le territoire
national, quelques laboratoires départementaux formés
et entraînés par le LNR, disposant d’installations
protégées pourraient participer directement à la
lutte contre la maladie en effectuant des examens
sérologiques de surveillance. >>>
>>> Si la prophylaxie sanitaire et l’abattage des animaux
contaminés ou atteints restent la base des méthodes
de lutte contre la fièvre aphteuse dans les pays
développés, des recherches importantes sont mises
en œuvre pour développer de nouvelles générations
de vaccins hautement purifiés et immunogènes, à la
fois pour contenir la maladie là où elle reste enzootique,
et pour être un recours au cas où elle réapparaîtrait
dans des pays où elle a été éradiquée. En parallèle,
des méthodes de détection rapides du virus sur le
terrain ont été proposées et utilisées dans quelques
cas (pays asiatiques). De même, la différenciation,
par sérologie, entre animaux vaccinés non infectés
et animaux infectés guéris est une voie de recherche
importante compte tenu des contraintes imposées aux
animaux vaccinés et à leurs produits quand ils sont
issus de pays infectés ou l’ayant été récemment.

Point d’intérêt général


La fièvre aphteuse reste une affection majeure par les
pertes directes qu’elle peut induire et aussi comme
obstacle aux échanges. Elle fait toujours l’objet d’une
attention toute particulière de l’OIE, de la FAO et, d’une
façon générale, des éleveurs, des autorités sanitaires
et des services vétérinaires du monde entier.
© Anses Éditions octobre 2016 - Création Parimage, Réalisation Anses Dicodis

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